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Mobilisation de l'épargne et mécanismes de refinancement.

( Télécharger le fichier original )
par Christopher Jr MUKOKA
Université Protestante au Congo - Licence 2016
  

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Juillet 2016

UNIVERSITE PROTESTANTE AU CONGO
FACULTE D'ADMINISTRATION DES AFFAIRES ET SCIENCES ECONOMIQUES
Centre Congolais-Allemand de Microfinance
B.P. 4745 Kinshasa/Lingwala

MOBILISATION DE L'EPARGNE ET

MECANISMES DE REFINANCEMENT

Défis et perspectives pour l'inclusion financière en RD Congo

Par :

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme de Master en Microfinance

Sous la direction du

Professeur Frédéric KALALA TSHIMPAKA

i

Epigraphe

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

`'Celui qui excelle à résoudre les problèmes, le fait avant qu'ils ne surviennent» Sun Tzu, l'art de la guerre.

ii

Dédicace

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

A ma mère Angel NZUMBA DIASUKULA.

iii

In memoriam

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

A mon feu père Jean-Marie MUKOKA BETUKUMESO (19522015), un homme comme il en existe très peu.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

iv

Remerciements

Au terme de ce parcours académique, il m'est important d'adresser mes remerciements à mes parents dont le dévouement à mon éducation et les nombreux sacrifices consentis pour ma formation, ont contribué énormément à faire de moi l'homme que je suis et le leader que j'aspire à être.

Mes remerciements s'adressent également au directeur de ce présent travail, le Professeur Frédéric KALALA qui au-delà d'avoir été notre formateur a agi en père de famille avec nous. Je garde fermement en mémoire (et par écrit) tous ses merveilleux conseils sur le mariage, la patience et l'importance de la prière dans la vie de l'homme. De même, sa rigueur, ses commentaires et orientations ont grandement contribué à fignoler le contenu de cette étude.

De nombreuses autres personnes ont contribué à la bonne fin de cette étude. Nos échanges, leurs remarques et corrections ont aidé à parfaire ce mémoire. Nous pensons notamment à : Aceldia MBILO, Grâce MUSEPU, Dave MOBHE, Dieumerci NGANGA, Jade DUNIA, Nelly KASINDE, Rachel MUBIKAYI, Raphaël BOFANGA et Joël ATIAMUTU.

Je serais ingrat d'oublier tous les camarades experts en microfinance de ma très chère promotion pour leur soutien dans les moments difficiles et leur présence pour partager les moments de joie. Outre ceux déjà susmentionnés, je pense à Christelle MUKENDI, Merveille MATSHI, Kezia MODIRI, Christian EANGA, Timothy NGUMBI, Benjamin KATANDA, Alain TAMELA, Ben NYEMBO, Didier KAMUANGA, Powel KAMUNGA, Dani OKELE, Emile MOTANDA, Joël IYELI, Fidèle KOMBE, Michel TUMUSIFU, Blandine KAVIRA, Louvain AMURI, Yssouf HOUSENI, Franck NYOWA.

Je réserve une attention particulière aux membres de ma famille et ceux assimilés comme tel car ayant fait de leur mieux, chacun à sa manière pour que ces cinq longues années aboutissent dans les meilleures conditions. Je pense particulièrement à ma très chère soeur Ginette MASELE, à ma deuxième mère Béatrice ELUBA ainsi qu'à mon grand frère Cédric ELUBA, à la très gentille maman Prudence SALIMA, à ma très chaleureuse tante Julie MUKOKA mon oncle Hilaire MUKOKA, à ma magnifique et courageuse tante Marie-France MUBENGA.

Des héros dans l'ombre doivent aussi être cité tel que l'entrepreneur leader de ma génération Sénèque LOMONGA et le jeune millionnaire Rophi NZUZI pour avoir su nous motiver par leur exemple.

Je remercie aussi tout le staff du Centre Congolais Allemand de Microfinance en particulier l'assistant David BOKA qui a toujours su voir la science en toute chose et l'assistant Mike KONGO pour avoir su entrevoir l'avenir et y prendre part.

1

Table des matières

Epigraphe i

Dédicace ii

In memoriam iii

Remerciements iv

Table des matières 1

Listes des encadrés, figures, graphiques et tableaux 3

Liste des acronymes 4

INTRODUCTION 5

1. Mise en contexte 5

2. Problématique 6

3. Hypothèses 7

4. Méthodologie 7

5. Structure du travail 8

Chapitre 1 : Mécanismes théoriques et pratiques de refinancement des ISFD 9

1.1. Sources Internes 9

1.1.1. Les fonds propres 9

1.2. Source externe 10

1.2.1. Subventions 11

1.2.2. Dettes 11

1.2.3. Titrisation 17

Conclusion partielle 28

Chapitre 2 : Analyse factuelle de l'offre et la demande de refinancement des ISFD en RDC 29

2.1. Aperçu du secteur de la microfinance en RDC 29

2.2. Offre de refinancement 30

2.2.1. La mobilisation de l'épargne 30

2.2.2. Modèle du FPM 32

2.3. Besoins de financement 36

2.3.1. Caractéristiques générales de l'échantillon 36

2.3.2. Structure financière et besoins de refinancement 38

Conclusion partielle 42

Chapitre 3 : Mesures d'amélioration de la mobilisation des ressources financières 43

3.1. Analyse critique de couverture des besoins par les institutions 43

3.1.1. FINCA 43

3.1.2. GUILGAL 44

2

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

3.1.3. MECRECO 45

3.1.4. PAIDEK 46

3.1.5. HEKIMA 46

3.2. Modèle d'un marché financier embryonnaire de microfinance 47

3.2.1. Caractéristiques principales du modèle 48

3.2.2. Intérêts du modèle 54

3.3. Défis majeurs 54

3.3.1. L'Etat 54

3.3.2. Les institutions de microfinances 55

Conclusion partielle 57

Conclusion Générale 58

Bibliographie 60

Annexes 62

Annexe 1 : Guide d'entretien 62

Annexe 2 : Caractéristiques de cinq émissions obligataires de microfinance 62

Annexe 3: Besoins de financement/déficit de fonds propres 63

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

3

Listes des encadrés, figures, graphiques et tableaux

Encadré 1 les acteurs dans une opération de titrisation 19

Encadré 2 Microcrédit: la voie industrielle du refinancement 24

Encadré 3 Aperçu du secteur congolais de la microfinance 29

Figure 1 La capacité d'autofinancement 10

Figure 2 Véhicules d'investissement en Microfinance 16

Figure 3 Les acteurs d'une opération de titrisation 20

Figure 4 Titrisation et marchéisation: projet Microfis 26

Figure 5 Marchés financiers 47

Figure 6 Marchéisation des créances titrisées (modèle simplifié) 50

Figure 7 Credit tranching 51

Figure 8 Fonctionnement et Intervenants du modèle 53

Graphique 1 Evolution des sources de financement de 2009 à 2013 30

Graphique 2 Répartition des prêts du FPM en 2014 34

Graphique 3 Répartition des prêts du FPM 2013 35

Graphique 4 Portefeuille de crédit en 2014 37

Graphique 5 Rentabilité des fonds propres 37

Graphique 6 Rendement du portefeuille et Ratio d'efficacité en 2014 38

Graphique 7 Structure financière de FINCA 38

Graphique 8 Structure financière MECRECO 39

Graphique 9 Structure financière HEKIMA 39

Graphique 10 Structure financière PAIDEK 40

Graphique 11 Structure financière GUILGAL 40

Tableau 1 Evolution du volume d'épargne collecté par les ISFD 30

Tableau 2 Répartition de l'échantillon de clients 31

Tableau 3 Dépouillement de l'enquête sur les épargnants 31

Tableau 4 Epargne potentielle estimée 31

Tableau 5 Situation des prêts octroyés par le FPM en 2012 33

Tableau 6 Montants des engagements pris en 2013 34

Tableau 7 Estimation du besoin/capacité de refinancement en milliers de dollars USD 41

4

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

Liste des acronymes

AFD: Agence française de développement

ASBL: Association sans but lucratif

BCC : Banque Centrale du Congo

CAF: Capacité d'autofinancement

CGAP: Consultative group to assist the poor

COOPEC: Coopérative d'épargne et de crédit

DDC : Direction du développement et de la coopération

FMI: Fonds monétaire international

FPM : Fonds pour l'inclusion financière

IFI: Institution financière internationales

IFP: Institutions financières partenaires

IMF: Institution de microfinance

ISFD: Institutions du système financier décentralisé

KFW : Kreditanstalt für wiederaufbau

MPME: Micro petite et moyenne entreprise

PNUD: Programme des nations unies pour le développement

RDC : République Démocratique du Congo

SPV: Special purpose vehicule

SA: Société Anonyme

UNCDF : Fonds d'équipement des Nations unies

VIM : Véhicule d'investissement en microfinance

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

5

INTRODUCTION

1. Mise en contexte

La microfinance consiste à fournir des services financiers et services non financiers aux personnes à faible revenu sur une base durable en vue de contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie. Toutefois, la pleine réalisation de cette mission est tributaire de la capacité des IMF à lever des capitaux suffisants pour une intervention à grande échelle (CGAP, 2008).

Cet extrait illustre notamment les difficultés à définir un périmètre d'activités et à en assurer la durabilité. Ce dernier aspect est d'ailleurs au coeur du débat qui oppose différents courants de pensée sur les objectifs que doivent atteindre les institutions de microfinance : la performance sociale qui contribue à la réduction de la pauvreté et/ou la performance financière qui permet d'assurer une profitabilité pérenne (DAHER L. & LE SAOUT E., 2015).

A l'origine, les IMF étaient fondées par des communautés de bailleurs de fonds motivés par des objectifs philanthropiques. Il a été aussi limité aussi bien en termes de volume de fonds à pourvoir, que de type de financement qui pouvait être octroyé. En raison de la manière dont il est structuré, le financement des bailleurs de fonds impliquait souvent des retards, des procédures administratives lourdes, des conditions spéciales de publication de l'information financière et des restrictions sur la manière d'utiliser l'argent (FRANKIEWICZ C., 2003). Le modèle a sensiblement évolué pour attirer dans un marché en croissance des investisseurs à la recherche de l'impact social et de performance financière (DAHER L. & LE SAOUT E., 2015).

Dans ce cadre, certaines banques ont notamment noué des partenariats stratégiques avec des institutions de microfinance. En 2009, par exemple, au niveau mondial, le refinancement en prêts représentait 70% du total des engagements en microfinance, les acquis en fonds propres 20 % et les garanties 10 %, faisant ainsi du refinancement le premier mode d'intervention des banques en microfinance (AFD, 2009).

De ce fait, il apparaît qu'une IMF financièrement rentable est susceptible de trouver plus facilement des ressources financières que celles qui cherchent principalement à maximiser leur incidence sociale. Cette nouvelle approche a conduit à l'émergence des véhicules d'investissement en microfinance et à l'introduction en bourse de certaines institutions.

Selon SWANSON (2007), compte tenu de la forte croissance des IMF qui recherchent un éventail de sources de financement, les marchés de capitaux prendront une part de plus en plus importante.

Ainsi, nous sommes entrés dans une phase où la microfinance attire un nombre important d'investisseurs privés motivés par le potentiel de profit des institutions de microfinance.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

6

Pourtant l'Afrique subsaharienne connaît une faible croissance des activités de microfinance à cause notamment d'une faible attractivité de ce marché pour les investisseurs et bailleurs de fonds.

2. Problématique

Le paysage socio-économique congolais est caractérisé par une prédominance des activités informelles comme corollaire à la grande masse de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Il affiche, de fait, un taux de bancarisation faible.

Ces informations laissent entrevoir une demande potentielle forte en services micro financiers. Pourtant les IMF congolaises peinent à mobiliser les ressources financières nécessaires à leur développement.

D'une part, il n y a pas engouement des investisseurs et autres bailleurs internationaux pour le marché congolais. En décembre 2008, 47 bailleurs de fonds et investisseurs avaient engagé près de 2 milliards de dollars en faveur de l'Afrique subsaharienne (soit 13 % du total des fonds engagés dans le monde au titre de la microfinance) dont moins de 3% a été affecté en RDC. (CGAP, 2009)

Par ailleurs, les institutions bancaires locales semblent frileuses à l'idée de refinancer des institutions de microfinance. Elles tendent, comme les VIM d'ailleurs, à se limiter aux institutions dites du `'premiers tiers».

D'un autre point de vue, certaines institutions ont du mal à mobiliser l'épargne. En effet, il peut s'agir de :

? Contraintes réglementaires : le statut pris ne permet pas de collecter l'épargne (entreprise de microcrédit) ;

? De l'inadaptation des produits d'épargne aux besoins des clients ;

? De l'inefficience de la structure de collecte : il revient beaucoup trop cher de la collecter ;

? De l'appréhension à transformer une épargne à vue en crédit ;

Par conséquent, l'objet de notre étude peut se muer en cette question : comment peut-on améliorer la capacité des ISFD congolaises à mobiliser des ressources financières ?

Pour mieux appréhender cette question centrale, on peut la segmenter en ces trois questions spécifiques :

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

7

· Quels sont les mécanismes de refinancement existant de par le monde?

· Quel est le rapport entre les besoins en financement des institutions du système financier décentralisé congolaises et l'offre de financement local existant ?

· Comment peut-on améliorer ces mécanismes ?

3. Hypothèses

Afin d'apporter des éléments de réponses à nos différentes interrogations, nous partons des hypothèses suivantes :

· H1 : les mécanismes de refinancement peuvent être analysés en tenant compte des sources de financement. On parle de sources interne et externe dont on peut identifier les principaux éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds propres.

· H2 : L'épargne et l'offre de refinancement sont potentiellement à même de couvrir les besoins en financement des ISFD. Pourtant l'offre effective n'est pas à la hauteur de leurs ambitions notamment suite à la méfiance de la population envers le système financier en général, couplé à l'existence d'un seul VIM au niveau national ;

· H3 : Des mesures d'optimisation de la collecte d'épargne doivent être prise afin d'améliorer sa mobilisation à l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de la gestion de l'épargne, l'élaboration de produits réellement adaptés aux besoins de la cible et le renforcement de la confiance des clients dans l'institution ; mais aussi la création d'un marché financier embryonnaire dédié à la microfinance peut booster la mobilisation des ressources financières et la titrisation peut s'avérer un mécanisme de refinancement viable dans le contexte congolais sous certaines conditions.

4. Méthodologie

Notre étude concerne la période 2013-2014 et dissèque la situation de 5 institutions de microfinance basée à Kinshasa (3 institutions) et dans les deux KIVU (2 institutions).

Nous avons adopté une approche méthodologique à trois étapes. La première a constitué à mobiliser, structurer et analyser la documentation existante sur les mécanismes de refinancement dans une perspective d'amplification de la croissance des institutions.

La seconde étape était la collecte des états financiers des ISFD de notre échantillon et l'organisation d'une enquête sur le comportement d'épargne de certains de leurs clients. Le choix des institutions de l'échantillon était motivé par la taille des acteurs dans le secteur de microfinance et leur flexibilité à mettre à notre disposition leurs

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

8

états financiers. Nous avons également procédé à l'analyse de deux rapports ( 2013 et 2014) d'activité du FPM afin de dégager les points forts et faibles de son modèle.

Pour se faire, nous avons recouru à la statistique descriptive sur des données en panel concernant la période 2013-2014 ; et à la méthode des quotas pour notre enquête sur le comportement d'épargne. Il a fallu une analyse historique et comparative des institutions sous examen en vue de ressortir les spécificités dynamiques relatives de chaque institution. Les données utilisées pour cette recherche sont, par conséquent, principalement secondaires et primaires.

La dernière étape concernait les entretiens effectués avec des responsables de ces institutions (HEKIMA, PAIDEK) et quelques anciens stagiaires (GUILGAL, FINCA, MECRECO) en vue de mieux cerner la vérité des chiffres.

5. Structure du travail

Ce travail nourrit l'ambition :

? d'identifier les principaux mécanismes de refinancement existants ;

? d'analyser l'offre et les besoins de refinancement en RDC et de proposer des recommandations y afférentes.

Outre l'introduction et la conclusion, cette recherche compte les trois chapitres ci-après :

? Le chapitre 1 qui porte sur les mécanismes théoriques et pratiques de refinancement des ISFD ;

? Le chapitre 2 qui analysera les mécanismes de refinancement existant en RDC en mettant en exergue leurs forces et leurs limites, avant de s'appuyer sur l'analyse des besoins réels de financement des ISFD et la manière dont ces besoins sont généralement couverts.

? Le chapitre 3 qui se propose d'examiner d'abord les voies et moyens d'améliorer les mécanismes existants pour qu'ils répondent le mieux aux besoins des ISFD locales avant de suggérer de nouveaux mécanismes ainsi que des mesures d'accompagnement.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

9

Chapitre 1 : Mécanismes théoriques et pratiques de refinancement

des ISFD

Introduction

La structure de financement relève des questions stratégiques majeures que rencontrent les IMF en termes de gouvernance. Elle est fortement tributaire du statut adopté notamment en ce qui concerne la structure du capital.

Les associations, par exemple, caractérisées par une absence de capital et une déconnexion entre le financeur et le décideur, sont plus enclin à recourir aux dons et subventions.

De même, la coopérative, dont le capital est détenus par les membres conservera l'épargne comme la ressource principale. Toutefois cela ne la restreint guère à négocier des lignes de crédit ou de bénéficier d'apports extérieurs d'organismes internationaux. (KALALA, 2009)

La forme de `'société» (SA ou SARL) quant à elle, sous réserves de la réglementation de la BCC peut recourir à la collecte d'épargne et des financements auprès de banques commerciales ou d'organismes internationaux.

Selon Jansson (2003), les institutions peuvent se financer soit sous forme de dette, de dépôt ou de fonds propres. Dans le même ordre idée, l'on peut regrouper ces formes en sources de financement internes et externes.

Les sources internes comprennent les fonds propres et la collecte de l'épargne ; tandis que les externes concernent les lignes de crédit, les subventions et la titrisation.

Par conséquent, ce chapitre s'attèle à identifier les principaux instruments de financement en les regroupant par sources. Il s'agit de dégager une analyse synthétique qui ressort les avantages et limites de chacun de ces modes.

1.1. Sources Internes

1.1.1. Les fonds propres

Les fonds propres représentent le droit résiduel des propriétaires de l'entreprise sur les actifs de l'entreprise, après que toutes les dettes soient versées aux créanciers. Ils correspondent aux sommes versées par les associés ou actionnaires, augmentées des profits générés annuellement par l'entreprise non distribués en dividendes1. Nous pouvons donc identifier deux mécanismes y afférents à savoir : l'émission d'action et l'autofinancement (constitutions de réserves).

1 http://www.compta-facile.com/fonds-propres-entreprise/ consulté le 12 juin 2016 à 10h

10

1.1.1.1. Augmentation du capital

Opération par laquelle une entreprise décide d'augmenter son nombre d'actions composant son capital social. Ces nouvelles actions peuvent être soit acquises par les actionnaires actuelles, soit par d'autres actionnaires, soit par les salariés dans le cas d'une augmentation réservée aux salariés, (ou encore peuvent être émises directement sur le marché pour permettre à tout investisseur d'acquérir des titres).2

On peut citer, à titre illustratif, l'augmentation du capital d'Advans Cameroun qui l'a porté ainsi de 2,5 milliards de francs CFA à 3,35 milliards de francs CFA en janvier 2014.3 L'opération s'est déroulée à travers l'émission de 85 000 actions nouvelles d'une valeur nominale de 10 000 francs CFA, entièrement libérées et souscrites.

1.1.1.2. Autofinancement

La capacité d'autofinancement est la ressource interne dégagée par les opérations enregistrées en produits et charges au cours d'une période et qui reste à la disposition de l'entreprise après encaissement des produits et décaissement des charges concernés.4

L'autofinancement est la part de la CAF consacrée au financement de l'entreprise. C'est la ressource interne disponible après rémunération des associés.

Figure 1 La capacité d'autofinancement

De rémunérer les associés

La CAF permet

de L'autofinancement

accroît l'autonomie

D'autofinancer l'institution

financière en permettant

Distribution des
dividendes

Le remboursement
des emprunts

Le financement des
investissements

Le financement des
dépenses
opérationnelles

1.2. Source externe

2 http://www.edubourse.com/lexique/emission-d-actions.php consulté le 05 mai 2016 à 10h

3 http://www.investiraucameroun.com/finance/1401-5990-advans-cameroun-annonce-l-augmentation-de-son-capital-a-3-35-milliards-de-fcfa consulté le 07 mai 2016 à 22h

4 Notes de séminaire sur le SYSCOHADA, module `'classe 1 : Ressources durables», Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo, mars 2013.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

11

1.2.1. Subventions

Une subvention est une aide financière accordée à l'entreprise en vue d'acquérir ou de créer des valeurs immobilisées ou de financer des activités à long terme.

Il en existe trois principaux types : subvention d'équipement, subvention d'exploitation et subvention d'équilibre.

1.2.1.1. Subventions d'équipement

Les subventions d'investissement sont accordées par l'Etat, les organismes internationaux ou les tiers. Dans certains cas, l'entreprise reçoit cette subvention d'investissement sous la forme d'un transfert d'immobilisations à titre gratuit.

1.2.1.2. Subvention d'exploitation

Les subventions d'exploitation concernent celles qui viennent alléger les charges d'exploitation en vue de baisser les coûts des services financiers pour l'institution et par ricochet leur prix pour les clients de celle-ci.

A titre illustratif, un partenaire extérieur d'une IMF peut lui offrir une commission forfaitaire pour chaque dossier de crédit décaissé en échange d'une suppression des frais d'étude de dossier pour les clients.

1.2.1.3. Subvention d'équilibre

Subvention accordée à l'entreprise pour compenser la perte globale qu'elle aurait constatée si cette subvention ne lui avait pas été accordée. Elle a pour objectif de préserver l'intégrité des fonds propres.

1.2.2. Dettes

C'est la possibilité pour une institution de contracter un prêt auprès d'un tiers afin de soit investir pour renforcer ses capacités infrastructurelles soit pour refinancer son portefeuille pour l'accroître.

1.2.2.1. Epargne

L'épargne définit l'action de mettre une partie du revenu courant de côté, afin de la consommer ou l'investir ultérieurement. L'argent épargné peut soit être gardé à la maison, soit être déposé sur un compte d'épargne ou encore investi dans différents types de capital. L'épargne sous forme monétaire est un moyen parmi d'autres de gérer les liquidités du ménage. (DDC, 2004)

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

12

Il est établi que les ménages pauvres sont prêts à déposer leur épargne financière auprès d'établissements financiers lorsqu'il existe des formules d'épargne qui leur conviennent.5

a) Motivations de l'épargne

Comprendre les raisons qui poussent les ménages pauvres est indispensable pour élaborer des produits d'épargne adaptés à leurs besoins.

La plupart d'études sur le comportement d'épargne des ménages pauvres de par le monde semblent s'accorder sur les différents motifs d'épargne. Seules les approches et les terminologies diffèrent.

Voici les quatre motifs qui ont particulièrement retenu notre attention (DDC, 2004 :10):

- Réduire leur vulnérabilité

Les personnes à faible revenu vivent constamment dans l'incertitude quant à leur capacité de couvrir tous les besoins de consommations de base de leur famille. Cette incertitude est exacerbée par le contexte socio-économique des pays en voie en développement dont l'une des caractéristiques essentielles est l'insuffisance d'infrastructures de base.

Dans ce sens, l'épargne est une sorte d'assurance pour les cas d'urgence tels que les mauvaises récoltes, les maladies et la perte d'emploi.

L'épargne leur permet alors d'équilibrer leur flux de liquidité.

- Accumuler des sommes forfaitaires

Les ménages peuvent, par des ponctions régulières de leur revenu, constituer un fonds à de nombreuses fins parmi lesquelles :

- Couvrir des dépenses relatives aux besoins du cycle de vie : mariage, enterrement, etc.

- Augmenter son capital: investir dans une formation (capital humain), investir dans une machine (capital physique) pour augmenter le revenu du ménage, investir dans des biens de luxe (capital social6) ;

- Léguer de l'argent à des tiers

5 Stratégie de mobilisation de l'épargne : leçons tirées de l'expérience de quatre institutions.

6 Capital social dans le sens du statut que l'on a dans la société.

13

Il peut s'agir, comme à KINSHASA, d'un cas classique concernant un citadin qui économise pour envoyer de l'argent à ses parents restés au village.

L'on peut considérer également, l'éventualité où un parent souscrit à un plan d'épargne pour son fils qui vient de naître.

- Obtenir ou rembourser un crédit

Ce motif est souvent cité dans les études empiriques sur l'épargne des ménages pauvres dans les institutions financières formelles et informelles.7

L'on considère souvent ce motif comme étant la raison principale pour laquelle les pauvres épargnes en microfinance.

Notamment, parce que bon nombre d'institution (Coopérative surtout) impose comme condition d'avoir un historique d'épargne avant d'avoir un crédit.

b) Facteurs incitatifs

Il est flagrant que les ménages sont disposés à déposer leurs épargnes auprès d'établissements financiers lorsque les formules d'épargne sont adaptées à leurs besoins.

Des éléments qui affectent la décision d'ouvrir un compte épargne, nous pouvons évoquer (CGAP, 1998) :

- La sécurité de l'épargne et la confiance en le dépositaire ;

- La liquidité : il est particulièrement important pour les ménages pauvres de pouvoir disposer rapidement de leurs fonds en cas d'urgence ;

- Les coûts de transactions : le temps nécessaire pour se rendre à l'établissement financier, attendre son tour et accomplir les formalités peut représenter un coût tel que le rendement de l'épargne devient négatif, même s'il est positif en apparence, ce qui incite les petits épargnants à se tourner vers le secteur informel ;

- Le taux d'intérêt réel : Bien que l'on ait constaté que les ménages ruraux épargnent même si les rendements réels dans le secteur informel sont négatifs, l'expérience d'un grand nombre de pays montre que la demande de produits d'épargne par tous les épargnants, y compris les pauvres, augmente avec les taux d'intérêt.

c) Mobilisation de l'épargne

La mobilisation de l'épargne va de la collecte de l'épargne jusqu'à sa transformation

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

7 Pour plus de détails voir Rutherford (2002), Goldstein et Barro (1999), Dauner (1998).

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

14

en crédit. Elle peut aider les institutions financières à développer leur portefeuille de prêt et élargir leur rayon d'action avec comme corollaire plus d'indépendance à l'égard des bailleurs de fonds.

Dans de nombreux pays, les institutions de microfinance ne sont pas autorisées à mobiliser l'épargne même si elles ont une licence en tant qu'institutions financières et supervisées par les autorités responsables.

La réglementation de la BCC, par exemple, interdit aux `'entreprise de microcrédit» de collecter l'épargne.

Dans bien des cas, les ménages pauvres ont plus besoin des services d'épargne que de services de crédit. Il se peut, en particulier, que les plus démunis recourent à l'épargne avant d'avoir un besoin effectif de crédits.

De plus, les dépôts des particuliers sont une source de financement plus stable que d'autres et moins couteuse aussi.

Toutefois ces coûts financiers plus faibles peuvent être contrebalancés par le coût relativement élevé de la mobilisation et de l'administration de petits dépôts.

d) Type d'épargne

L'épargne peut être divisée en deux catégories : l'épargne obligatoire (ou forcée), l'épargne volontaire (dépôts à vue et à terme).

L'épargne obligatoire est liée au crédit et sert de garantie. Bien qu'elle contribue à promouvoir le comportement d'épargne dans le chef des ménages, elle augmente le coût d'emprunt effectif pour le client.

Cette épargne forcée pourrait ne pas être perçue comme un service en soi, mais une partie du crédit. Il peut être, par conséquent, difficile pour l'institution de faire ultérieurement la transition vers des services d'épargne volontaire (Robinson, 1997).

En ce qui concerne les `'dépôts à vue», ils sont davantage en adéquation avec les besoins des ménages très pauvres. En effet, ceux-ci recherchent prioritairement des services d'épargne accessibles, flexibles et très liquides. Ces petits dépôts permettent à l'institution de mobiliser des montants importants sur une base stable, bien que les coûts administratifs soient très élevés (exacerbés par la fréquence des transactions).

Les dépôts à terme, par ailleurs, peuvent également mobiliser des sommes considérables de la part des particuliers à revenus moins modestes ou des institutionnels.

Ils ont l'avantage d'avoir un coût administratif réduit, bien que les coûts financiers soient plus élevés. En effet les épargnants de cette catégorie sont plus sensibles au taux d'intérêt.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

15

e) Exigences et Facteurs de succès pour l'institution

On peut citer :

- Le niveau de formalité : il faut remplir les conditions requises par la réglementation en vigueur ;

- La Gestion professionnelle et la viabilité financière : L'institution doit posséder les ressources financières et le savoir-faire (informatisation du SIG) nécessaires afin de traiter un plus grand volume de transactions moins prévisibles ;

- L'image et l'accessibilité : l'institution qui veut capter l'épargne doit refléter une image de sécurité (coffre-fort, bâtiment sécurisé) et d'accessibilité (heures d'ouverture, emplacement, unités mobiles) ;

- Les contrôles interne et externe : les IMF devraient développer des mécanismes de contrôle interne efficaces conduits par une unité spéciale de supervision et de contrôle. Ces contrôles doivent être combinés avec les services d'un auditeur externe.

- Une offre diversifiée : pour prendre en compte la diversité des besoins, la gamme des produit devraient inclure, d'une part, des produits très liquides à taux d'intérêt

bas et, d'autre part, des dépôts à terme avec des taux d'intérêts plus élevés.

1.2.2.2. Refinancement bancaire

Il s'agit du cas d'un emprunt contracté par une institution auprès d'un établissement bancaire.

En 2009 au niveau mondial, le refinancement en prêts représentait 70% du total des engagements en microfinance, les acquis en fonds propres 20 % et les garanties 10 %, faisant ainsi du refinancement le premier mode d'intervention des banques en microfinance (AFD, 2009).

En Afrique subsaharienne, région du globe la moins bien servie par la microfinance avec seulement 10 % de la demande potentielle couverte, le refinancement des IMF par les banques locales est un phénomène désormais courant notamment au Benin, au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et au Cameroun (Mayoukou, 1999; Fall, 2009 ; Doumbouya, 2008 ; Mbouombouo Ndam, 2006 ; Assani, 2013). En 2008, par exemple, les financements accordés aux IMF par les banques installées au Cameroun se chiffraient à 3,222 milliards de FCFA (BEAC, 2008) contre 10,3 milliards de FCFA pour le Sénégal (Fall, 2011b).

16

? Syndication

La syndication est la réunion d'établissement financiers, et autres intermédiaires, avec pour objectif d'assurer le placement d'un emprunt obligataire auprès d'investisseurs ou de mutualiser un financement par prêt bancaire. Ils partagent les risques en fonction de leur cote part.8 Le rôle de chaque établissement au sein d'une syndication varie en fonction de l'importance des membres.

En 2006, CITI Microfinance a organisé la première syndication en monnaie locale pour l'institution de microfinance PROCREDIT en Roumanie9.

1.2.2.3. Véhicules d'investissement en microfinance

Il s'agit d'un accord bilatéral entre l'institution et un fonds d'investissement spécialisé en finance responsable pour l'obtention d'un prêt.

La figure ci- après montre les acteurs de la chaîne de financement via les VIM.

Figure 2 Véhicules d'investissement en Microfinance

8 www.boursereflexe.com/lexique/syndication consulté le 15 juin à 11h

9 Pour plus de détails, consulter www.citigroup.com/citi/inclusivefinance

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

17

Les Institutions financières internationales (IFI) sont des filiales d'investissement privées des institutions publiques de développement à l'instar de la Société financière internationale (Banque Mondiale) ou la KFW (Allemagne).

Leur mandat consiste à favoriser le développement du secteur privé dans les pays en voie de développement.

Les particuliers sont des investisseurs individuels animés par des objectifs sociaux. Récemment, des individus fortunés pratiquant le « capital-risque philanthropique » ont commencé à investir dans la microfinance. Ce sont habituellement des entrepreneurs prospères qui cherchent à faire bon usage à la fois de leur argent et de leurs compétences en affaires pour aider la microfinance à se développer. On peut citer notamment l'exemple de Pierre OMIDYAR, fondateur d'eBay, qui a versé 100 millions USD à l'université TUFS pour créer le Fonds pour la microfinance OMIDYAR-TUFTS (CGAP, 2008).

Les investisseurs institutionnels regroupent les banques internationales, des caisses de retraite et compagnies d'assurances qui pour la plupart ne font que répondre à une demande significative de leurs clients souhaitant placer leurs capitaux dans le secteur de la microfinance (CGAP, 2008).

1.2.3. Titrisation

1.2.3.1. Principe de la titrisation

Il s'agit d'une technique de financement par laquelle des actifs homogènes générateurs de revenus (qui, seuls, pourraient être difficiles à échanger) sont rassemblés et vendus à une entité tierce (SPV)10 créée pour l'occasion, laquelle les utilise comme sûreté pour émettre des titres qu'elle vend sur les marchés financiers. (DELIVORIAS A., 2015, p : 6)

En 2007, BRAC, une institution de microfinance basée au Bangladesh a titrisé 180 millions de dollars de portefeuille de microcrédit avec le concours de la banque d'investissement international CITIGROUP.11

La titrisation s'inscrit dans une tendance lourde de la finance au niveau mondial, celle de la «marchéisation», c'est-à-dire la tendance consistant à rendre échangeable sur les marchés des produits pour lesquels il n'existait pas traditionnellement de marchés primaire ou secondaire. Par ce biais on réalise le plus souvent un transfert total ou partiel des risques de certaines institutions à d'autres.

10 Le véhicule de titrisation est une entité juridique (une société en commandite, une société à responsabilité limitée, une fiducie ou une société anonyme) autre que l'initiateur ou le sponsor, créée dans un but spécifique, de créer les titres et de les vendre sur le marché. Ces véhicules de titrisation n'ont ni personnel, ni réalité géographique, et n'ont aucune autre mission. Pour plus de détails voir G. B. Gorton, N. S. Souleles, «Special Purpose Vehicles and Securitization».

11 Pour plus de détails, consulter www.citigroup.com

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

18

Ainsi, l'une des conséquences premières de la titrisation a été de fournir aux banques (et à toutes les institutions faisant du crédit) des instruments leur permettant de gérer de façon nouvelle leurs bilans et d'adapter leurs structures financières à leurs objectifs. (LEROUX F., p : 1)

1.2.3.2. Les intervenants dans une titrisation

Une opération de titrisation met en jeu plusieurs acteurs dont les principaux sont : l'arrangeur, le cédant, la société de gestion, le dépositaire, les agences de notations, l'argent payeur, les autorités de surveillance ou de tutelle et les investisseurs. Ce fait explique qu'à première vue, elle apparaît comme complexe et qu'elle entraîne des coûts relativement élevés. Il se dégage que le «coût d'entrée» n'est pas négligeable en raison du degré de technicité et de précision requis.

19

Encadré 1 les acteurs dans une opération de titrisation

Encadré 1

Les acteurs dans une opération de titrisation

1. L'arrangeur

L'arrangeur est typiquement une banque d'affaire (investment banker) ou une maison de titres spécialisée qui va s'occuper de solliciter des cédants potentiels et qui va imaginer la structure de toute l'opération de titrisation afin que les objectifs du cédant soient atteints et que les intérêts des acheteurs de parts soient suffisamment évident afin que le produit de la titrisation rencontre une demande effective. De plus l'arrangeur s'occupera, le plus souvent, de la syndication des parts ou de leur placement privé.

2. Le cédant

C'est en général un établissement de crédit, et non pas exclusivement des banques.

Dans la plupart des pays les autorités de surveillance établissent la liste des types d'établissements qui sont autorisés à pratiquer ces opérations.

3. La société de gestion

C'est une société commerciale qui gère le SPV et qui représente les intérêts des détenteurs de parts. Elle surveille l'exécution des cessions de créances ; elle gère les fonds de trésorerie du SPV et vérifie que les titres cédés sont suffisants dans le cas de structure rechargeable. Elle surveille que les procédures sont suivies pour l'obtention de la notation et elle fournit les informations requises par les autorités de surveillance.

4. Le dépositaire

C'est une institution de crédit qui contrôle les opérations de la société de gestion.

5. Les agences de notation

Elles jouent un rôle incontournable en appréciant pour les investisseurs la qualité des parts mises en circulation. Elles évaluent en fait le risque inhérent au montage du SPV et le risque du portefeuille des créances qui ont été cédées. La note globale qui est affectée et qui est renouvelable est aussi le reflet du risque de faillite de l'institution chargée du recouvrement des créances.

Les agences les plus reconnues dans la notation des opérations de titrisations sont Moody's, Standard and Poor's, IBCA et Duff & Phelps Credit Rating. Des agences locales bien établies procèdent également à des évaluations dans plusieurs pays (par ex. : Canadian Bond Rating Service au Canada).

6. Les sociétés de rehaussement de crédit

En fonction de la qualité des titres cédés au SPV et dans le but d'obtenir une notation adéquate, il pourra être fait appel à différents types de société de rehaussement de crédit.

7. L'agent payeur

Son rôle est essentiellement un rôle d'exécution. Il est chargé de s'occuper des paiements à effectuer aux détenteurs de parts.

8. Les autorités de surveillance ou de tutelle

Leur rôle varie d'un pays à un autre mais elles sont toujours présentes pour surveiller et autoriser ce genre d'opérations.

Source : Note pédagogique MIC n°16, F. LEROUX.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

20

Figure 3 Les acteurs d'une opération de titrisation

Eventuellement fait

un appel d'offre

Arrangeur

Proposition
d'une structure

Demande un
avis de
notation

Fournit les
conditions
de notation

Société de gestion

Echange d'information

Agence de notation

C

E

D A N T

Contrôle des créances

Vers le résultat de la

Créances

titrisation

Gère les créances

S.P.V.

des
garanties

Fournit

Société de
rehaussement de
crédit

Recherche des
opportunités
de
rehaussement

Contrôle

Dépositaire

Autorité de
surveillance

Agent payeur

Effectue les
paiements aux
détenteurs des

Investisseurs

parts

Ordonne les paiements

Vend les parts

Achète les parts

Source : http://www.fimarkets.com/pages/titrisation.php consulté à le 07 juillet 2016 à 16h47

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

21

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

1.2.3.3. Type de titrisation

Le contenu de cette partie est globalement emprunté de Angelos Delivorias «comprendre la titrisation », Service de Recherche du Parlement Européen, 2015 (pp : 6-8).

Selon le produit utilisé et l'utilisation ou non de produits dérivés, la titrisation peut être qualifié de `'classique» ou de synthétique.

On peut considérer que celle dite classique comporte deux principaux sous-groupes :

- Les titres adossés à des actifs (Asset-Backed Securities -ABS) sont des titres dont la sûreté est composée soit de prêts hypothécaires, soit d'un ensemble d'autres types d'actifs financiers.

- les titres de créance adossés (collateralised debt obligations - CDO) sont des titres dont la sûreté est composée, entre autres, d'obligations, de prêts ou d'autres types de créance, ainsi que d'ABS.

Il y a lieu de mentionner ici une différence importante entre la méthode utilisée pour noter les créances «classiques», par rapport à celle utilisée pour noter les créances titrisées: dans le premier cas, les obligations créées sont notées a posteriori, tandis que dans le deuxième cas, elles sont notées a priori. En d'autres mots, une opération de titrisation entraîne la création et l'émission de titres correspondant à un profil spécifique afin d'obtenir une note spécifique.

Par comparaison à la titrisation «classique», la titrisation «synthétique» fait référence aux opérations dans le cadre desquelles les banques font appel à des dérivés de crédit pour transférer uniquement le risque de crédit du panier d'actifs (et non les actifs eux-mêmes) à des tierces parties, telles que des compagnies d'assurance ou d'autres banques.12

1.2.3.4. Risques de la titrisation

François LEROUX dissèquent une panoplie de 10 risques dont nous retenons les plus importants :

- Le risque de défaillance des débiteurs : le taux de défaillance ou une estimation de la probabilité de défaillance dépendent de la nature des créances titrisées.

- Le risque de perturbation des flux financiers : les flux attendus par les détenteurs de parts et les paiements réellement effectués par le SPV peuvent être non synchronisés. En cause, il peut s'agir de remboursements anticipés ou

12 Voir I. Bell, P. Dawson «Synthetic securitisation: use of derivative technology for credit transfer», en particulier les pages 18 à 21 pour un exemple de la structure des opérations financières.

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22

des retards de paiement des débiteurs.

- Le risque de défaillance des intervenants : comme susmentionné, une opération de titrisation nécessite la participation de plusieurs entités. Il y a un risque que l'une ou l'autre de ces entités fasse défaut, surtout lorsqu'un acteur joue plusieurs

rôle dans la structure de titrisation.

- Le risque réglementaire et celui de changement des normes comptables

1.2.3.5. Intérêt du recours à la titrisation

Le Service de Recherche du Parlement Européen fait l'inventaire des avantages potentiels de cette opération pour quelques intervenants, dont nous retenons ce qui suit :

? Pour les établissements de crédit

Les cédants peuvent utiliser la titrisation :

- Pour accroître leur capacité de financement tout en respectant les exigences réglementaires en matière de fonds propres13 ;

- Pour segmenter les risques et les transférer aux investisseurs, notamment le risque des défaillances des prêts ;

- Pour diversifier les sources de financement, la titrisation permettant d'étendre le groupe d'investisseurs dont dispose une entité.

? Pour les investisseurs

De leur point de vue, les instruments titrisés :

- Leur offre la possibilité d'investir dans de nouveaux produits ;

- Peuvent être adaptés de manière à répondre à leur besoins spécifiques, et parfois uniques, des investisseurs.

13 Ratio COOKE sur l'adéquation des fonds propres. En RDC, les fonds propres doivent représenter au moins 10% de l'encours de crédit.

23

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? Pour le Marché

Enfin, du point de vue des marchés :

- selon Marc LEVINSON14, la vente d'actifs titrisés «crée des prix publiquement accessibles, ce qui peut être utile pour certains types d'actifs (comme la location-vente de biens immobiliers ou d'équipements) qui sont difficiles à négocier et peuvent être difficiles à évaluer»;

- la titrisation offre un mécanisme utile par lequel les établissements financiers peuvent transférer les risques concentrés (de crédit, de taux d'intérêt ou de marché) associés aux activités de leur portefeuille aux marchés de capitaux plus largement diversifiés, ce qui réduit les risques supportés par des établissements individuels.

? Avantages économiques et sociaux potentiels

Selon le Forum européen sur la titrisation, un certain nombre d'avantages sociaux et économiques ont été observés sur les marchés où la titrisation a été employée à grande échelle. À titre d'exemple, «les marchés secondaires de la titrisation liquides et efficaces peuvent réduire les disparités géographiques et régionales dans la disponibilité et le coût du crédit à l'échelle d'un territoire donné en reliant les activités d'extension de crédit locales aux systèmes de marché de capitaux nationaux, et de plus en plus globaux»15

1.2.3.6. Etude de cas MICROFIS

Il s'agit d'une étude présentée dans le cadre du 12ème Congrès international francophone en Entrepreneuriat et PME en Octobre 2014 à Agadir. Le thème central de cette recherche était « Microcrédit : La voie industrielle du microfinancement ». Le résumé de la recherche figure dans l'encadré 2.

Le projet Microfis intéresse notre propos car il propose de développer un outil évolutif dédié à la communauté financière. Microfis, entreprise d'investissement, se définit comme une plateforme de refinancement dite « B2B ». C'est une infrastructure de professionnels en microfinance au service de la profession de la gestion d'actifs localisée sur le marché parisien et à vocation internationale. Dans le cadre de ce projet il y a une ambition forte, celle de créer « l'embryon d'une future bourse de microfinance, un lieu d'échanges pour tous les investisseurs en microfinance au monde. A terme, les grands fonds de microfinance pourront être membres et utiliseront la plate-forme pour recycler leurs actifs qui ne sont pas liquides » (Parant,

14 Pour de plus amples details voir M. Levinson, The Economist Guide to Financial Markets: Why they exist and how they work (2014), chapitre 5 «Securitisation»

15 Forum européen sur la titrisation, «European Securitisation - a resource guide».

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2010). La performance du modèle serait logée dans sa capacité à économiser des coûts.

Encadré 2 Microcrédit: la voie industrielle du refinancement

Encadré 2

Résumé de la recherche «Microcrédit : La voie industrielle du microfinancement »

A la croisée des sphères réelle et financière, cette recherche traite d'un double défi, celui de la finance utile et celui de l'autonomie des agents défavorisés. Elle s'intéresse à la rencontre de l'offre et de la demande de microfinancement et à l'orientation de ressources vers des

trajectoires solidaires. Elle se place dans un contexte de révolution du métier du financement.

La communauté financière vit un changement de paradigme (désintermédiation, financement

alternatif). Les agents de l'économie solidaire cherchent des voies à la massification pour la microfinance (inclusion financière). De nouveaux entrants s'installent sur la base de ruptures

technologiques et sociologiques pour tisser une relation inédite et disruptive entre agents (financement participatif). Un tel contexte recèle des leviers.

Comment les mobiliser pour saisir l'opportunité d'intensifier l'offre de microfinancement à

destination des microentrepreneurs? Nous nous intéressons à la voie industrielle de la

massification qui implique d'un côté les sociétés de gestion et les investisseurs professionnels et d'un autre côté, les institutions de microfinance et les porteurs de projet.

Il s'agit de comprendre le contenu d'un modèle partenarial disruptif de microfinancement par titrisation afin d'en tirer des enseignements en matière de faisabilité. La démarche se nourrit d'une expérience pionnière malheureuse, le cas de Microfis.

Mots clés : Microfinance, massification, inclusion, partenaires, titrisation.

Source : C. & K. Cadiou, 2014

25

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? Méthodologie

Sur la compréhension, les chercheurs ont en effet eu accès à une information secondaire quasi exhaustive sur l'opération Microfis tant interne, destinée aux professionnels impliqués (mémorandum, avis d'expert...), qu'externe dite publique (portails des structures citées, revue de presse spécialisée, documentation financière spécifique, interviews publiées...).

L'information est également primaire. Associés à ces professionnels impliqués, les chercheurs ont mené avec régularité (2012-2013) des réunions et contact de travail dans le cadre d'un projet informel sur le rôle de la SG dans la relation massification du microcrédit pour l'inclusion financière. A des fins de triangulation, ils ont conclu par entretien semi-directif auprès d'un gestionnaire impliqué dans le montage Microfis au titre d'investisseur qualifié.

Il y a également une analyse de l'entretien avec le dirigeant de Microfis par l'outil d'analyse lexicométrique ALCESTE qui permet d'extraire d'un corpus homogène, les données fondamentales et structurantes afin de regrouper des éléments significatifs dans différents « univers lexicaux » pour en dégager le ou les sens dominants.

? Architecture de MICROFIS

Cette figure représente les différents intervenants dans le montage de la titrisation du portefeuille de l'IMF PRASAC (Cambodge), en 2011.

26

Figure 4 Titrisation et marchéisation: projet Microfis

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

27

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

1.2.3.7. Recommandations des chercheurs

Fort du cas de Microfis, quatre recommandations s'imposent dans le balisage d'opérations de titrisation à venir :

- Développer une approche partenariale intégrée réalisée sur une véritable imbrication des sphères (réelles et financières) autour de l'émission obligataire. La tâche n'est pas simple puisqu'il s'agit de piloter la traçabilité d'une double transformation, celle d'un portefeuille de prêt IMF en obligations microfinance cotées et celle de la transformation de l'investissement ISR des institutionnels en opérations de microcrédit.

- Titriser sur la base d'un FCT ouvert à compartiment pour atteindre un objectif de diversification des émissions microfinance. La possibilité de loger plusieurs émissions dans un fonds permet de créer une enveloppe diversifiée tout en rassurant sur une performance connue à l'avance.

- Mobiliser les investisseurs institutionnels sur l'intérêt d'une classe d'actifs `'microfinance».

- Développer une politique d'incitation publique visant à orienter l'épargne vers la finance utile et à promouvoir la microfinance comme classe d'actifs socialement responsable.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

28

Conclusion partielle

L'objet de ce premier chapitre était d'identifier les principaux mécanismes de refinancement existant d'un point de vue théorique et pratique. Nous avons tenu compte de la classification de Jansson par source de financement à savoir : dépôt, dettes et fonds propres.

De la sorte, nous sommes partis du mécanisme de l'autofinancement pour chuter par celui de la titrisation dont l'application en est encore à ses balbutiements dans l'industrie de la microfinance. Nous avons pu confirmer première hypothèse selon laquelle « Les mécanismes de refinancement peuvent être analysés en tenant compte des sources de financement. On parle de sources interne et externe dont on peut identifier les principaux éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds propres. »

Nous avons examiné in fine l'étude menée sur le projet Microfis, une opération de titrisation d'une IMF cambodgienne qui a échoué et en avons dégagé les suggestions principales destiner à aplanir la voie de futures titrisations dans le secteur de la microfinance.

En ce qui concerne l'épargne, la littérature a fait état de l'importance pour les clients d'avoir confiance dans le dépositaire et en sa capacité à sécuriser son épargne. Elle a également fait état d'un ensemble de facteurs clé de succès tels que la liquidité des comptes épargnent et de faibles coûts de transaction pour les clients, couplé à une gamme diversifiée de produits d'épargne. Ces éléments sont de nature à confirmer une partie de notre troisième hypothèse à savoir «Des mesures d'optimisation de la collecte d'épargne doivent être prise afin d'améliorer sa mobilisation à l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de la gestion de l'épargne, l'élaboration de produits réellement adaptés aux besoins de la cible et le renforcement de la confiance des clients dans l'institution »

Il importe désormais d'analyser si la collecte de l'épargne et l'offre de refinancement sont en mesure de couvrir les besoins des ISFD en RD Congo.

29

Chapitre 2 : Analyse factuelle de l'offre et la demande de
refinancement des ISFD en RDC

L'objet de ce chapitre est l'analyse des mécanismes actuels de refinancement en RDC. Il cherche en mettre en exergue les forces et limites de cette offre de refinancement afin de la confronter à la demande constituée par les besoins des ISFD.

A cet effet, nous partons du dépouillement des informations recueillies sur l'offre de refinancement (1), puis nous examinerons les besoins en refinancement des ISFD de notre échantillon (2) pour chuter sur la confrontation de l'offre et de la demande en vue de tirer les recommandations y afférentes.

2.1. Aperçu du secteur de la microfinance en RDC

L'encadré suivant issu du rapport des experts du FMI fournit des informations précieuse et Encadré 3 Aperçu du secteur congolais de la microfinance

concise sur l'état de la microfinance en RDC.

Encadré 3

Le secteur de la microfinance a progressé rapidement depuis 2011 mais il reste sous-développé. À fin septembre 2013, le bilan du secteur de la microfinance était proche de 222 millions de dollars EU pour plus d'un million de comptes ouverts, répartis à 60 % dans les coopératives d'épargne et de crédit et à 40 % pour les IMF. La plupart des opérations primaires des coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) et des IMF se concentre dans la partie orientale du pays. Elles suivent la réglementation de la BCC, les agréments étant accordés par la BCC et les normes réglementaires et prudentielles étant également fixées par la banque centrale.

Le modèle économique du secteur de la microfinance se concentre grandement sur les services d'épargne et de crédit. Entre fin juin 2009 et juin 2013, les dépôts et les prêts ont plus que doublé (pour atteindre 144 millions de dollars EU pour les dépôts et 113 millions de dollars EU pour les prêts), une tendance semblable à celle des banques. Les dépôts et les prêts sont surtout libellés en dollars EU et l'activité reste fortement concentrée : les deux institutions de microfinance spécialisées dans le crédit aux micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) représentent 51 % des dépôts et 42 % du crédit de tout le secteur de la microfinance.

Le secteur de la microfinance a beaucoup de potentiel pour soutenir l'inclusion financière, mais sa performance est insuffisante. La rentabilité du secteur est très faible et seulement deux institutions, qui représentent 3 % des actifs, sont opérationnellement autosuffisantes à la fin juin 2013. Les institutions dont les bénéfices ou les fonds propres sont négatifs représentent respectivement 18 % et 9 % des actifs du secteur. Les difficultés opérationnelles et financières qui touchent certaines COOPEC sont liées à de graves lacunes en matière de gouvernance, de gestion financière et d'audit interne. En outre, à la fin mars 2013, 37 institutions, majoritairement inactives, ont été placées sous statut de liquidation involontaire (34 COOPEC et 3 IMF) et, à la fin août 2013, 63 agréments avaient été retirés. À la fin décembre 2013, huit des 23 IMF ont connu des difficultés pour porter leurs fonds propres au niveau des obligations minimales. L'analyse du secteur indique qu'une consolidation et un renforcement du contrôle sont nécessaires. En outre, le fonds national de la microfinance, une initiative de l'État visant à intégrer la population vulnérable dans le secteur financier et dotée d'un budget de 2,5 millions de dollars EU, n'a pas encore démarré son activité.

Source : FMI, Octobre 2014

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

30

2.2. Offre de refinancement

De manière générale, outre les fonds propres, on dénote une prépotence de l'épargne et de l'emprunt comme principales sources de refinancement dans le secteur de la Microfinance en RDC.

Graphique 1 Evolution des sources de financement de 2009 à 2013

Source : BCC, Rapport d'activité de la microfinance 2013

Par conséquent, dans le cadre de ce travail, nous allons donc nous focaliser sur deux mécanismes de refinancement :

? Collecte de l'épargne ;

? Emprunts via les VIM à travers le modèle du FPM; 2.2.1. La mobilisation de l'épargne

L'épargne est souvent considérée comme la source la moins chère et la plus abondante. Ben que sa mobilisation évolue positivement au fil des années (voir tableau), elle reste faible par rapport à la taille de la population.

Tableau 1 Evolution du volume d'épargne collecté par les ISFD

Epargne

67 248 671

101 707 291

124 676 994

144 041 239

162 288 984

 
 
 

12,7

 
 

Années Emplois

2009 2010 2011 2012 2013 Var

Montant

Montant

Montant

Montant

Montant

%

Source : BCC, Rapport d'activité de la microfinance 2013

De plus l'on note que les dépôts à vue constituent presque toujours le type prédominant.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

31

En effet, c'est le cas en 2014 pour FINCA dont les dépôts à vue représentent 60% de l'épargne global collectée.

2.2.1.1. Estimation du potentiel de l'épargne

La littérature nous montre que `'peu de ménages pauvres déposent leur argent sur un compte d'épargne» et privilégie des mécanismes alternatifs à l'instar des tontines, des `'gardien d'argent'. (DDC, 2005, p.11)

Dans cette logique, nous avons interrogé une centaine de clients sur la part de l'épargne qu'ils ont l'habitude de placer dans leur institution.

Tableau 2 Répartition de l'échantillon de clients

Institutions

Nombre

Proportion

1

MECRECO

40

40%

2

GUILGAL

15

15%

3

FINCA

45

45%

Total

 

100

100%

Comme indiqué dans le tableau ci-dessous, le dépouillement révèle que la fréquence modale est dans l'intervalle `'autour de 30%». En effet, 7 enquêté sur 10 ont affirmé placer environ le tiers de leur épargne.

Tableau 3 Dépouillement de l'enquête sur les épargnants

Modalités

Nombre

Proportion

1

Autour de 30%

76

76%

2

Autour de 50%

18

18%

3

Autour de 70%

6

6%

Total

 

100

100%

Fort de cette information, ceteris paribus , nous pouvons l'extrapoler et faire une estimation de l'épargne potentielle.

Tableau 4 Epargne potentielle estimée

Années

2009

 
 

2010

 
 

2011

 
 

2012

 
 

2013

 
 

Epargne

67

248

671

101

707

291

124

676

994

144

041

239

162

288

984

Epargne

potentielle (50%)*

134

497

342

203

414

582

249

353

988

288

082

478

324

577

968

Epargne

potentielle (30%)

224

162

237

339

024

303

415

589

980

480

137

463

540

963

280

* Epargne potentielle : Epargne effectif/50%

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

32

La mobilisation de l'épargne demeure donc sous optimale par rapport à l'offre potentielle.

2.2.2. Modèle du FPM

2.2.2.1. Aperçu général du véhicule

Le FPM fut Créé en 2007 en tant que projet faisant partie du Programme d'Appui au Secteur de la Microfinance et est devenu une institution autonome en 2010 sous forme d'ASBL.

Toutefois en 2012, l'assemblée générale a adopté une nouvelle raison sociale, sans modification de son sigle, à savoir « FPM ASBL », ayant une nouvelle signification à savoir : « Fonds pour l'inclusion financière en RD Congo », en modification de son ancien sigle « Fonds de Promotion de la Microfinance ».

L'enjeu est, dans cette logique, beaucoup plus global et se cristallise dans sa `'mission de favoriser l'inclusion financière en RD Congo, en appuyant techniquement (ASBL) et financièrement (SA) les institutions financières qui ciblent en particulier les MPME et des populations actives à faibles revenus» (FPM, 2014, p.5).

La direction stratégique se fonde sur 4 objectifs qui se définissent comme suit :

· La mise à la disposition des institutions financières partenaires des ressources à long terme pour financer les MPME ;

· La construction d'un noyau d'institutions financières offrant des services de qualité aux MPME ;

· L'émergence d'un vivier de ressources humaines compétentes ;

· La couverture de l'ensemble du territoire en termes d'accès aux services financiers par les MPME.

Bien que les deux fonds qui constituent le FPM travaillent en synergie, nous nous contenterons d'analyser le FPM SA pour son orientation purement `'refinancement».

2.2.2.2. FPM SA

Le FPM SA compte 4 principaux bailleurs à savoir : PNUD, UNCDF, KFW et INCOFIN. En 2015, le capital de cette institution est estimé à 40 millions USD souscrit dont 25 millions devait être libéré essentiellement composé des apports en capitaux des bailleurs (FPM, 2014).

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

33

Axé quasi exclusivement sur le refinancement, cette institution développe des produits adaptés à sa cible compte tenu du principe de la finance responsable. Elle a deux principaux produits (FPM, 2013) :

· Les prêts séniors : ils sont destinés au financement des portefeuilles de MPME des IFP dans le but d'accompagner la croissance.

· les prêts subordonnés : ils ont l'objectif de renforcer les fonds propres des institutions et sont structurés selon les exigences réglementaires sur les quasi-fonds propres et se comptabilisent dans le calcul des ratios prudentiels comme

partie des fonds propres complémentaires.

a) Critères d'éligibilité

Pour être refinancé, les institutions doivent remplir les conditions suivantes :

· Ciblage des MPME ;

· Portefeuille de crédit d'au moins 1 million de dollars ;

· Portefeuille à risque de plus de 30 jours inférieur à 7% ;

· Autosuffisance opérationnelle positive d'au moins 119.2% ;

· Etats financier audités par un cabinet externe ;

· Avoir une durée de vie d'au moins 3 ans ;

· Publier fréquemment différents rapports.

b) Synthèse rapport d'activité de 2012 à 2013

Tableau 5 Situation des prêts octroyés par le FPM en 2012

Institutions

Financières

PROVINCES

Montants
approuvés

Taux
d'intérêt

Terme

Montant
Décaissé

Partenaires

 
 
 
 

au 09/12/

 
 
 
 
 

2012

MECRECO

Kinshasa

$2.000.000

9,05%

4 ans

$1.000.000

BIC

Kinshasa

$2.000.000

6,1% à

4 ans

-

 
 
 

7,6%

 
 

ADVANS Banque

Kinshasa

$2.000.000

7,2%

4 ans

$2.000.000

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

34

KALUNDU

Sud Kivu

300000

11,5%

4 ans

-

TOTAL

-

$6.300.000

-

-

$3.000.000

Source : Rapport d'activité annuel, 2012

Le tableau ci haut renseigne qu'En 2012, le FPM a approuvé un total de $6,3 millions USD de prêts à quatre institutions dont deux banques avec un taux de décaissement de 47% à la fin de septembre 2012.

Graphique 2 Répartition des prêts du FPM en 2014

ADVANS Banque

32%

KALUNDU

5%

BIC

32%

MECRECO

31%

Par segment de marché, on note que l'essentiel du montant des engagements est reparti en quasi part égale entre : Une banque de microfinance, une banque commerciale et un réseau de coopérative. De fait, les ressources semblent concentrer dans les institutions de grande taille.

Tableau 6 Montants des engagements pris en 2013

Institutions Financières Partenaires

Types d'institutions

Montants
engagées
(USD)

MECRECO

Réseau de coopérative d'épargne et crédit

$2.000.000

ADVANS Banque

Banque commerciale spécialisé dans les MPME

$2.000.000

LIFE VEST

Institution de microfinance locale

$150.000

MUCREFEKI

Coopérative d'épargne et de crédit

$150.000

TOTAL

-

$4.300.000

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

35

Source : Rapport annuel FPM 2013

Le tableau ci-haut indique, la quasi-totalité du montant des engagements est divisé entre ADVANS banque et la COOCEC MECRECO.

Graphique 3 Répartition des prêts du FPM 2013

ADVANS Banque

47%

MUCREFEKI

3%

LIFE VEST

3%

MECRECO

47%

Par segment de marché, on note que l'essentiel du montant des engagements est reparti en quasi part égale entre : Une banque de microfinance et un réseau de coopérative.

2.2.2.3. Forces et limites

Nos principales réflexions sur les forces et faiblesses du modèle du FPM peuvent se présente de la manière suivantes :

a) Forces

? L'approche finance inclusive

C'est une considération holistique des problèmes de financement que rencontrent plusieurs catégories d'acteurs de l'économie congolaise. En effet, il existe, par exemple, des PME qui ne peuvent contracter un crédit faute de collatéral suffisant.

? La synergie des actions avec le FPM ASBL

Les maux auxquels font face les ISFD ne concernent pas seulement les contraintes financières mais également des problèmes d'inefficacité et d'amateurisme.

Il est primordial qu'au-delà (ou même avant) d'un accompagnement financier, que de mesures d'optimisation facteurs soient prises. C'est en cela que les programmes de renforcement des capacités jouent un rôle essentiel dans l'assainissement du secteur financier en générale et de la microfinance en particulier.

36

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

b) Limites

? La faible surface financière

Il sied de rappeler que les institutions qui ciblent les MPME sont visées par le FPM. Autant dire qu'il s'intéresse potentiellement à toutes les IMF (149 en 2012) ainsi qu'aux banques pour un capital estimé seulement à 40 millions.

? Le caractère discriminatoire des critères

Les critères limitent sérieusement le nombre d'ISFD pouvant traiter avec ce fonds.

2.3. Besoins de financement

Nos investigations se sont concentrées sur quatre institutions de microfinance dont nous avons analysé les états financiers. Il s'agit de : HEKIMA, PAIDEK, MECRECO, FINCA et GUILGAL.

HEKIMA et PAIDEK sont, pendant la période sous examen, des entreprises de

microfinance basée à l'est de la RDC. De fait elles ne mobilisent pas l'épargne.

GUILGAL est une coopérative d'épargne et de crédit basée à Kinshasa depuis 2012 ; tandis que MECRECO16 est un réseau de coopérative dont la genèse est à l'Est de la République mais qui s'étend sur de nombreuses provinces.

FINCA17 est une société de microfinance enracinée à Kinshasa. Le premier prêt a été déboursé en mai 2003. Jusqu'en 2006, FINCA disposait d'un seul produit, le Village Banking, accordé exclusivement aux femmes. Le premier Crédit Individuel a été accordé en mai 2006 et le produit d'épargne a été introduit le 1er juin 2009.

2.3.1. Caractéristiques générales de l'échantillon

Dans l'analyse des données, nous avons relevé les faits suivants :

? L'échantillon cumule un total bilan de 120,3 millions en 2014, soit un accroissement significatif (22%) par rapport à l'année précédente.

? L'encours de crédit global croît positivement de 32 % pour passer à 87,8 millions de dollars US en 2014. Il est constitué principalement de l'encours de FINCA (67% et MECRE (26%). La croissance du portefeuille de GUILGAL (126 %), FINCA (57 %) et PAIDEK (41 %) est suffisamment importante pour être souligné.

Par ailleurs, on signale aussi que la part moyenne du crédit dans l'actif est de 73% pour 2014.

16 De plus amples informations sur www.mecreco.cd

17 Informations supplémentaires sur www.finca.cd

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

37

Graphique 4 Portefeuille de crédit en 2014

HEKIMA

2%

MECRECO

26%

PAIDEK

4%

FINCA

67%

GUILGAL

1%

GUILGAL FINCA HEKIMA PAIDEK MECRECO

? L'on constate une augmentation (6%) du nombre global d'emprunteurs actifs concomitamment à une hausse générale du crédit moyen (24%). Les plus grandes augmentations concernent la COOPEC GUILGAL (76%) et FINCA (47%).

? L'épargne global collecté a cru de 19% durant cette période, particulièrement tiré par la croissance de celle de FINCA (60%). En effet, l'on dénote une nette augmentation du dépôt moyen qui passe de 62 à 105 Dollars US.

? A l'exception de MECRECO qui a un résultat d'exploitation négatif, la rentabilité des fonds propres et celle des actifs s'accroît positivement.

En particulier, la rentabilité de GUILGAL est au-dessus de la norme de la banque centrale18. De même, seule la coopérative GUILGAL a une viabilité opérationnelle satisfaisante (Autosuffisance opérationnelle : 128,6%) en 2014.

Graphique 5 Rentabilité des fonds propres

-10%

-20%

-30%

20%

10%

0%

18% 20%

GUILGAL FINCA HEKIMA PAIDEK MECRECO

6%

2014

7%

4% 3%2%1%

-20%

2013

-25%

? Pour le cas de MECRECO, la continuité de ce résultat négatif en 2014 peut être expliqué, d'un côté, par une diminution sensible des revenus financiers (-7%)

18 Quelques normes de la BCC : ROE >15%, ROA>3% et autosuffisance opérationnelle > 128%.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

38

induite par une décroissance du portefeuille de crédit (-3%) ; et d'autre part des charges d'exploitation qui n'ont pas suffisamment su être maîtrisé (-1%). Néanmoins, il faut signaler une nette amélioration de la qualité dont le PAR30 passe de 9.4% à 1,8%.

? De manière générale, nonobstant des rendements de portefeuille significatifs, les institutions examinées sont toutes inefficaces eu égard à leurs ratios d'efficacité19.

Graphique 6 Rendement du portefeuille et Ratio d'efficacité en 2014

45%

40%

50%

35%

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%

GUILGAL FINCA HEKIMA PAIDEK MECRECO

35%

26%

46%

37%

RP RE

50%

40%

34% 35%

26%

34%

2.3.2. Structure financière et besoins de refinancement

2.3.2.1. Structure financière

a) FINCA

Graphique 7 Structure financière de FINCA

Dépôts Dettes MLT Fonds propres Autres

Fonds propres

20%

Dettes MLT

35%

2014

Autres

4%

Dépôts

41%

Fonds propres

22%

Dettes MLT

39%

Autres

4%

2013

Dépôts

35%

Les fonds propres représentent en moyenne un cinquième du mix financier. Les dépôts et les dettes occupent 75% du mix financier en moyenne durant la période.

19 Selon la norme, le Ratio d'efficacité doit être entre 10 et 21%.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

39

On observe une croissance globale du mix de (37%) tirée principalement par les dépôts (60%) et en second lieu par les dettes (26%).

b) MECRECO Graphique 8 Structure financière MECRECO

3%

93%

4%

2014

Emprunts MLT Dépots

Fonds propres

3%

95%

2%

2013

Emprunts MLT Dépots

Fonds propres

Les fonds propres et les dettes sont négligeables et représentent en moyenne moins du vingtième du mix financier (3%) tandis que les dépôts constituent l'essentiel de la structure financière (94% en moyenne).

D'où malgré une augmentation significative (81%) des dettes en 2014 a été largement compensé par un recul de la collecte de l'épargne (-3%) qui par ricochet a entraîné une baisse (1%) du total passif.

c) HEKIMA

Graphique 9 Structure financière HEKIMA

Epargne caution Emprunts MLT

Fonds propres Subventions

30%

2014

2%

42%

26%

Epargne caution Emprunts MLT

Fonds propres Subventions

37%

2013

3%

29%

31%

Les fonds propres et les emprunts représentent en moyenne chacun environ le tiers du passif. Toutefois, bien qu'HEKIMA ne mobilise pas d'épargne, les garanties financière sous formes d'<<épargne caution>> constitue également l'essentiel du tiers restant (27% en moyenne). Le passif s'est accru (35%) sous l'impulsion de l'augmentation des emprunts qui ont presque doublé (94%).

d) PAIDEK

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

40

Graphique 10 Structure financière PAIDEK

82%

1%17%

2014

Epargne caution Dettes MLT Fonds propres

93%

3%

2013

4%

Epargne caution Dettes MLT Fonds propres

Nonobstant la très importante augmentation des emprunts (433%) en 2014, les fonds propres demeurent l'essentiel du passif (87% en moyenne). De ce fait, le passif évolue positivement (24%).

e) GUILGAL

Graphique 11 Structure financière GUILGAL

23%

77%

2014

Epargne

Fonds propres

22%

78%

2013

Epargne

Fonds propres

La structure financière de la COOPEC est bicéphale à prédominance de l'épargne qui en représente plus des trois quarts.

De même, le passif a presque doublé (95%) pendant la période sous examen.

41

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

2.3.2.2. Besoins de financement

Le besoin de financement est saisi ici comme le gap entre l'épargne normative et l'épargne réelle. Nous partons du fait que l'épargne est la ressource la moins couteuse (voir chapitre 1) et qu'avant d'envisager un refinancement, la rationalité serait de commencer par totalement transformer l'épargne disponible en crédit sous réserve de la limite imposée par la Banque Centrale du Congo (70%).

Tableau 7 Estimation du besoin/capacité de refinancement en milliers de dollars USD

Rubriques

GUILGAL

FINCA

PAIDEK

MECRECO

HEKIMA

Global

2014

2013

2014

2013

2014

2013

2014

2013

2014

2013

2014

2013

Encours de crédit

(1)

333

147

58 953

37 357

3 419

2 425

23 019

24 704

2 046

1 823

87 770

66 456

Montant épargne

(2)

364

191

30 192

18 894

0

0

34 975

36 048

ND

ND

65 531

55 133

Taux réel de transformation: (1)/(2)

91%

77%

195%

198%

ND

ND

66%

69%

ND

ND

134%

121%

Epargne normative*

(3)

476

210

84 219

53 367

4 884

3 464

32 884

35 291

ND

ND

122 463

92 332

Besoins/capacité de financement: (3)-(2)

112

19

54 027

34 473

4 884

3 464

-2 091

-757

ND

ND

56 932

37 192

Variation du besoin de financement

488%

 

57%

 

41%

 

176%

 

ND

ND

53%

 

* Epargne qui correspond au taux de transformation selon la norme de la BCC est de 70%

L'échantillon a révélé un accroissement (53%) du besoin de financement global en 2014, qui s'est chiffré à près de 60 millions de dollars, principalement tiré par l'augmentation du besoin de l'institution FINCA (57).

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

42

Conclusion partielle

L'objet de ce chapitre était de décrire l'offre de refinancement dans le secteur de microfinance en République Démocratique du Congo. Il s'agissait également d'estimer le besoin en financement des ISFD à travers un échantillon dont nous avons analysé en profondeur les états financiers.

L'analyse nous a permis de constater que trois ISFD sont en besoin de financement (GUILGAL, PAIDEK et FINCA), une en capacité de financement (MECRECO) et une dernière dont la situation est indéterminée (HEKIMA). Tout compte fait, il se dégage une majorité d'institutions susceptibles de s'adresser à un marché embryonnaire de refinancement. Ces institutions ne mobilisent pas assez l'épargne. Cet état des choses est de nature à confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle «L'épargne et l'offre de refinancement sont potentiellement à même de couvrir les besoins en financement des ISFD. Pourtant l'offre effective n'est pas à la hauteur de leurs ambitions».

Parce que les besoins de refinancement semblent exister, il importe d'analyser la manière dont l'offre de refinancement peut être organisée pour mieux y faire face.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

43

Chapitre 3 : Mesures d'amélioration de la mobilisation des
ressources financières

A califourchon entre la phase de démarrage et celle de consolidation, le secteur de la microfinance congolais a énormément de défis à relever dont l'un des plus important est celui de la professionnalisation.

Pouvoirs publics, investisseurs, banques, véhicule d'investissement, institutions de microfinance, chaque acteur doit jouer sa partition pour gagner le pari de l'intégration complète de la microfinance dans le système financier congolais.

Pour se faire, nous nous proposons de scruter quelques voies et moyens susceptibles d'améliorer la mobilisation des ressources financières par les ISFD congolaises.

Il s'agit de déterminer quelques facteurs clés capables de booster l'attractivité du secteur de microfinance afin d'attirer toujours plus d'investisseurs. Il est aussi question de mettre en exergue les conditions d'amélioration de la mobilisation de l'épargne qui demeure une source de financement potentiellement importante.

Ainsi ce chapitre s'organise-t-il de la manière suivante : outre la première section qui traite de la manière dont les institutions de notre échantillon couvrent leurs besoins de financement ainsi que nos suggestions pour améliorer leur capacité de mobilisation de l'épargne ; la deuxième section propose un modèle de marché financier embryonnaire afin d'accroître l'accès des ISFD congolaises aux ressources financières dont elles ont tant besoin ;et la troisième section expose quelques défis à relever par les pouvoirs publics et les ISFD de nature à faciliter cette mobilisation des ressources financières.

3.1. Analyse critique de couverture des besoins par les institutions

La rationalité de la gestion d'entreprise impose non seulement d'atteindre les objectifs, mais de les atteindre en utilisant le moins de ressources disponibles. Ces notions d'efficience et d'efficacité guident notre analyse critique des moyens de couverture utilisés par les institutions sous examen.

Pour se faire, Il sied de rappeler que l'épargne est entendue comme la ressource la plus stable et la moins coûteuse. Une situation idéale correspondrait à un encours de crédit financé à 100% par l'épargne.

3.1.1. FINCA

Le précédent chapitre a révélé que FINCA a un besoin de refinancement qui se chiffre à 54 millions de dollars en 2014 (une croissance de 57%).

Pour financer son encours de crédit, il recourt principalement à l'emprunt et à ces fonds propres.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

44

D'une part, l'emprunt a un coût financier supérieur à l'épargne ; de l'autre les fonds propres constituent des garanties pour les épargnants.

Aussi, le ratio d'adéquation des fonds propres diminue (de 32% à 25% en 2014).

? Potentielles causes

Certes, la technologie innovante des POS permet à FINCA de lever une grande quantité de l'épargne. Elle subit notamment les conséquences de :

- La culture de l'épargne : la méfiance générale de la population vis-à-vis des institutions financières ;

- La réputation `'FINCA AYEBI MATANGA TE»20 : la rudesse `présumée» des méthodes de recouvrement de crédit par les agents de l'institution tendent à éloigner les clients qui se sentent dévalorisés.

? Mesures d'amélioration

Fort des éléments sus évoqués, nous suggérons quelques pistes de solutions susceptibles d'améliorer la mobilisation de l'épargne :

- Après une étude de marché, l'institution devrait enrichir la palette des produits d'épargne : plan d'épargne retraite, plan d'épargne mariage, etc.

- Mettre en place des stratégies marketing pour renforcer l'image de l'institution dans sa crédibilité sociale.

3.1.2. GUILGAL

Bien que représentant moins du vingtième de l'encours de crédit global de l'échantillon, l'institution GUILGAL a fait montre d'une croissance phénoménale (488%) de son besoin de financement qui s'est chiffré à 112 000 dollars US.

L'institution a recouru essentiellement aux fonds propres.

Néanmoins, le ratio de COOKE (31% en moyenne) étant au-dessus de la norme, il eut fallu recourir à l'emprunt pour rationaliser les fonds propres qui doivent demeurer une garantie face aux tiers.

? Potentielles causes

Grâce à son produit d'épargne à la carte, l'institution arrive à mobiliser l'essentiel de son épargne.

20 Traduction : FINCA ne connaît pas le deuil

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

45

C'est un produit qui a l'avantage de constitué un double revenu pour l'institution : les commissions versées par les membres lors des retraits et les intérêts issus de la transformation de cette épargne en crédit.

Nous notons, toutefois, que quelques éléments sont de nature à freiner la progression de cette épargne :

- Les limites d'un système d'information de gestion à prédominance manuelle ;

- La vulgarisation des règles et leur appropriation par les agents ;

- Les difficultés d'accroître l'encours tout en gardant un portefeuille à risque dans la norme ;

? Mesures d'amélioration

Fort de ce qui précède, nous proposons quelques pistes de solutions :

- Informatiser davantage le système d'information de gestion : il s'agit de migrer d'un système de carnet à un système de gestion de base donnée informatique. L'objectif est de faciliter le travail des agents commerciaux et d'assurer une meilleure maîtrise de l'activité.

- Le renforcement des capacités des agents : améliorer leur rendement ainsi que leur professionnalisme par des formations intenses et des incitations d'ordre salarial et social.

- Le partenariat stratégique avec des établissements de monnaie électronique afin d'accroître la portée des services et réduire éventuellement les coûts de transaction.

3.1.3. MECRECO

Ce réseau de coopérative représente 26% (2014) de l'encours global de notre échantillon et 53% du volume globale d'épargne collecté. MECRECO dégage une capacité de financement de 2 millions de dollars.

Pourtant, l'on observe une baisse de son portefeuille de crédit (3%) en 2014.

? Potentielle cause

Cette baisse de son activité malgré sa capacité de financement s'explique par le fait qu'il n'a pas respecté une norme prudentielle qui stipule que les fonds propres doivent représenter au moins 10% de l'encours de crédit.

46

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

? Mesures d'amélioration

Les résultats négatifs de MECRECO sont de nature à amplifier le déficit de fonds propres. A ce stade, nous pouvons suggérer ce qui suit :

- Accroître les fonds propres : demander aux membres d'augmenter leur part sociale dans la coopérative ;

- Revoir la structure organisationnelle pour en éliminer les points d'inefficacité : solliciter

un appui technique du FPM pour accompagner cette initiative ;

3.1.4. PAIDEK

En 2014, PAIDEK a reçu l'agrément de la banque centrale pour offrir des produits d'épargne à sa clientèle.

La même année, nous avons estimé le besoin de financement à plus de 4,5 millions de dollars. L'institution a recouru à ses fonds propres essentiellement secondés par des emprunts pour couvrir ce besoin.

Néanmoins, notons que la faible utilisation de l'emprunt ne lui permet pas de profiter pleinement de son potentiel en termes d'encours de crédit. En effet, avec ce niveau de fonds propres et conformément au ratio de COOKE, l'institution pourrait octroyer jusqu'à 38,5 millions21 de dollars de crédits.

? Mesures d'amélioration

Dans le but de financer sa croissance, l'institution PAIDEK devrait :

- Recourir à l'endettement tout en adaptant son organisation à ses prévisions croissance afin d'éviter une non maîtrise de son activité ;

- Mobiliser l'épargne en concevant des produits adaptés aux besoins de ses clients.22

3.1.5. HEKIMA

Nous n'avons pas été en mesure de saisir le besoin de financement23 d'HEKIMA car elle n'a pas encore d'agrément pour la collecte de l'épargne.

L'on constate, néanmoins, qu'elle finance son portefeuille de crédit principalement avec des dettes et une partie de ses fonds propres.

Notons également qu'avec ce niveau de fonds propres et conformément au ratio de COOKE, l'institution pourrait octroyer jusqu'à 11,1 millions de dollars de portefeuille de crédits.

21 Calcul : Fonds propres(3856567)/ratio de COOKE (10%)

22 Au moment de la rédaction de cette étude, PAIDEK en était à l'étape de test pilote du produit d'épargne.

23 Au sens du gap entre l'épargne normative et l'épargne effective

47

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

? Mesures d'amélioration

Dans l'optique d'accroître sa portée, en plus d'adapté sa structure organisationnelle à ses ambitions de croissance, HEKIMA devrait :

- Réduire la part de l'épargne caution dans ses livres : cette garantie financière constitue 30% du mix financier de l'institution alors qu'elle n'est pas transformée en crédit. Dans le même ordre, elles diminuent son ratio de solvabilité c.-à-d. elle compromet le potentiel d'endettement de l'institution.

- Augmenter la part des emprunts dans le mix financier en vue de profiter de l'effet de levier24.

3.2. Modèle d'un marché financier embryonnaire de microfinance

L'accès des IMF aux marchés financiers est à la fois une nécessité, pour accroître le volume des ressources disponibles et assurer la liquidité des investissements, et une réalité qui s'impose progressivement dans le monde (LHERIAU L., 2009).

Les marchés financiers constituent le lieu privilégié d'émission et de négociation des actifs financiers. Ils regroupent le marché primaire25 et le marché secondaire26.

Figure 5 Marchés financiers

Marché
secondaire

Marché primaire

Marchés financiers

On considère qu'ils permettent une amélioration de l'efficacité de l'allocation des ressources au sein de l'économie avec une incidence positive sur les emprunteurs et les prêteurs.27

24 L'effet de levier est la mesure de l'impact de l'augmentation des dettes sur le résultat d'une entreprise.

25 Le marché primaire des obligations et des actions concernent de nouvelles émissions.

26 Le marché secondaire (marché boursier) se rapporte aux transactions sur les titres déjà émis

27 Les investisseurs gagnent des intérêts et les emprunteurs peuvent dépenser sans avoir à épargner.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

48

3.2.1. Caractéristiques principales du modèle

? Statut de la plateforme

La plateforme a la fonction fondamentale de mettre en relation les acheteurs et vendeurs à travers leurs ordres d'achat et de vente.

Les ordres sont centralisés dans un carnet d'ordres et leur confrontation donne naissance à une transaction lorsque deux ordres de sens opposé proposent le même prix28.

Aussi, une banque d'investissement peut créer cette plateforme comme un département de son organisation.

Cependant pour éviter les conflits d'intérêts, il est préférable que ce soit une `'société de courtage» avec une personnalité juridique différente. Il faut noter que ses revenus proviennent essentiellement des commissions sur les transactions.

? Instruments échangés

Outre les spécificités liées aux différents marchés (primaire et secondaire), l'on préconise l'échange des principaux titres suivants :

3.2.1.1. Actions (parts sociales)

Les actions29 par rapport aux parts sociales qui constituent également des droits de propriété, présentent un avantage considérable lié à la liberté de cession.

Bien qu'il existe plusieurs types d'actions, nous nous focalisons sur les actions ordinaires qui confèrent aux actionnaires les droits fondamentaux suivants : le droit à l'information, le droit de vote, le droit aux dividendes et boni de liquidation.

Une introduction du capital d'une institution de microfinance en bourse peut répondre à trois objectifs principaux, qui seraient i) d'assurer la liquidité du titre et de faciliter ainsi la cession/sortie du capital pour les investisseurs et les capital-risqueurs initiaux, en particulier les IFI, les banques de développement et les fonds d'investissements en microfinance ayant pris des participations minoritaires dans des IMF ; ii) de lever des fonds supplémentaires, par le biais d'augmentations du titre ; et iii) de participer d'une stratégie de large diffusion du titre auprès de personnes privées locales ayant des fonds à placer et désireuses de contribuer au développement de leur pays (LHERIAU

L., 2009).

28 Qualifié `'orden driven market», pour plus de détails voir Alphonse P., Desmuliers G., Grandin P., Levasseur M., 2013, Gestion de portefeuille et marchés financiers, 2è édition, Pearson France, pp 28-30

29 L'action constitue un droit de propriété émis par les sociétés de capitaux qui matérialise une fraction du capital social.

49

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

3.2.1.2. Obligations

Une obligation est un titre de créance négociable matérialisant un emprunt, le plus souvent à long terme, émis par une collectivité publique ou une personne morale de droit publique ou privé.

L'on considère la détention de ces titres sous deux formes principales : un mode de détention directe ou un mode de détention indirecte par l'intermédiaire de Véhicule d'investissement en microfinance.

a) Obligations adossées à des créances titrisées

L'opération de titrisation doit répondre spécifiquement aux besoins des investisseurs en offrant notamment des ratios rendement/risque qui leur conviennent.

Elle devrait être réservée aux IMFS d'une certaine taille.

L'essence même d'une opération de titrisation est d'isoler les flux de trésorerie du cédant, du risque de crédit. Par conséquent, les acquéreurs de ces titres se focalisent, en théorie, beaucoup plus sur les performances de ces actifs que sur la solvabilité du cédant.

Il faut entre autre tenir comptes des éléments suivants :

- La partie du portefeuille à titriser doit regrouper uniquement des prêts ayant les mêmes caractéristiques (type de contrat, maturité, taux d'intérêt, etc.).30

- La titrisation s'est développée à travers le regroupement de petits actifs de taille comparable. Plus la taille des actifs qui composent le package est grand, plus le risque de crédit est élevé.31

Un portefeuille constitué de micro crédit est moins susceptible de faire défaut à cause de la grande diversité liée au nombre important des emprunteurs qui la compose (CGAP, 2010).

30 Plus les caractéristiques sont disparates, plus il est difficile d'appréhender le risque de crédit et d'attirer les investisseurs.

31 Un portefeuille constitué de micro crédit est moins susceptible de faire défaut à cause de la grande diversité liée au nombre important des emprunteurs qui la compose.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

50

Figure 6 Marchéisation des créances titrisées (modèle simplifié)

Institution de
microfinance

Contrat de prêt

Cession de créances

Emprunteurs

Emission
d'obligations

Investisseurs institutionnels

Acquisition

Véhicule de titrisation

Société de courtage

Légende

Flux de trésorerie immédiat Flux de trésorerie par annuité Flux d'opération

 

b) Techniques de réduction du risque lié à la titrisation

François LEROUX et Angelo DELIVORIAS proposent des quelques techniques internes et externes dont nous retenons principalement :

? La subordination (credit tranching)

Le principe consiste pour les SPV à créer plusieurs catégories de titres qui sont hiérarchisées. La banque d'affaire analyse la demande d'investissement et (en collaboration avec l'agence de notation de crédit) apporte des conseils pour une structuration efficace et rentable de l'opération, notamment en définissant une ou plusieurs classes, appelées «tranches».

Les agences de notation notent les titres en fonction de leur évaluation du risque de crédit: plus le risque évalué est faible, plus la note est élevée.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

51

Figure 7 Credit tranching

Catégorie

A

Catégorie

B

Catégorie

C

Les titres subordonnés assument le risque de défaillance des débiteurs. Dans certaines configurations les titres subordonnés ne sont pas vendus aux investisseurs. On notera que dans certains cas seul le principal est l'objet de la subordination ; dans d'autres le principal et les intérêts sont l'objet de différentes classes.

· Le surdimensionnement

Le recours à une sûreté de valeur supérieure à la valeur des titres émis (par exemple, engager des actifs d'une valeur de 110 millions d'euros comme sûreté pour émettre des titres d'une valeur de 100 millions d'euros). (LEROUX F., p.10)

· Le fonds de réserve

Il a pour but de combler les écarts qui pourraient apparaître entre les flux à payer aux investisseurs aux dates prédéterminées et les flux générés par les titres sous-jacents.

· Le recours à des contrats d'assurance

Une compagnie d'assurance qui s'engage à verser en temps voulu le principal et les intérêts si les liquidités issues du panier de créances n'y suffisent pas.

3.2.1.3. Intervenants

Pour des raisons de simplicités, nous considérons que tous les acteurs qui agissent directement avec la société de courtage doivent être des personnes morales de forme `'Société anonyme».

Les acteurs en contact direct avec la société de courtage sont : les ISFD, les banques d'investissement, les investisseurs et les véhicules de titrisation.

Outre la société de courtage, les autres parties prenantes de cet écosystème sont principalement : les autres ISFD, les agences de notation et l'autorité des marchés financiers.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

52

En particulier les ISFD doivent être d'une certaine taille et faire montre d'un fort degré de formalisation de leur activité. Elles doivent notamment pouvoir :

- Se permettre les services d'un commissaire aux comptes crédible et d'une agence de notation ;

- Produire des rapports d'activités (trimestriels, semestriels et annuels) dans le respect des délais dictés par l'autorité des marchés financiers et de la

plateforme.

L'autorité des marchés financiers supervise et réglemente tout l'écosystème et veille particulièrement à ce que la société de courtage établit des règles de fonctionnement qui doivent faire l'objet de transparence et être exemptes de toute discrimination à l'endroit des investisseur.

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53

Agences de Rating

ISFD cotées

Emission/Acquisition

Société de courtage

Acquisition/Emission

Investisseurs institutionnel

Banques

d'investissement

Refinancement

ISFD non
cotées

Figure 8 Fonctionnement et Intervenants du modèle

Légende

Flux d'opération Flux de trésorerie

 

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54

3.2.2. Intérêts du modèle

L'utilité du modèle est commune à celle d'un marché financier classique. Il s'agit avant tout de mettre en relation des agents à capacité de financement avec ceux à besoins de financement. Dans cette logique, l'on peut spécifier les avantages que tirent les acteurs majeurs de ce modèle :

? Les ISFD : elles ont accès à un circuit de financement privilégié avec le marché primaire. Elles peuvent lever des capitaux auprès de plusieurs investisseurs à la fois pour financer soit de nouveaux crédits ou investir dans la structure organisationnelle. Par ailleurs, plus l'institution est performante, mieux elle est cotée et moins lui revient le coût du refinancement.

? Les investisseurs : ils ont accès à des placements financiers mieux rémunérés que les DAT bancaires. Ils ont également a possibilité de De plus, le marché secondaire leur permet de liquider leur position plus rapidement que dans une transaction de gré à gré.32la plateforme offre également l'opportunité pour les investisseurs institutionnels d'émettre des titres en leur nom pour refinancer bilatéralement des ISFD non cotée.

? Le secteur des ISFD: cet afflux de financement orienté vers les IMF les plus performantes est de nature à assainir le secteur en boostant sa professionnalisation et son intégration complète dans le système financier. C'est également une initiative qui peut intégrer à terme les entreprises d'autres secteurs de l'économie.

3.3. Défis majeurs

Cette section identifie les obstacles que doivent surmonter les acteurs de la microfinance afin de favoriser un cadre propice à son intégration dans le système financier national.

3.3.1. L'Etat

Loin d'être exhaustive, la palette des conditions que doit mettre en place les pouvoirs publics comprend :

? La stabilité du cadre macroéconomique et politique

La stabilité macroéconomique et politique est essentielle pour la clientèle afin de garantir leur confiance dans les institutions financières. Dans un contexte inflationniste, les épargnants ne sont pas motivés à déposer de l'argent dans une

32 En effet, la plateforme est un lieu d'échange qui réunit plusieurs acheteurs et vendeurs de titres.

55

institution ; tandis que les emprunteurs, qui ont des recettes en Franc congolais mais qui remboursent en dollars, sont exposés à un risque de perte de change pouvant aboutir à des impayés.

? Un fonds de garantie des dépôts ou une assurance dépôt

C'est une forme d`assurance sur les dépôts qui fournit une protection directe aux épargnants. En vue de maintenir une certaine pression, l'assurance dépôts ne devrait pas protéger le montant total des dépôts.

Dans le cas d'un assureur privé, le prix de l'assureur devrait être inversement proportionnel au rating de l'institution.

? Une supervision efficace des activités de microfinance soutenue par une réglementation adéquate et cohérente

La supervision des institutions financières a comme principaux objectifs de protéger les épargnants contre la perte de leur argent et d'éviter l'effondrement du système financier lors d'une crise systémique. Bien qu'en RDC, les ISFD n'ont pas le poids nécessaire pour représenter une menace dans ce sens. Les dépôts bancaires représentent la majorité des dépôts globaux (95 % des dépôts du secteur financier), le solde étant détenu par les IMF. (FMI, 2014)

? La poursuite du processus de sanction à l'encontre de toutes les coopératives d'épargne et de crédit et les IMF qui ne respectent pas les obligations prudentielles et lancer la liquidation de toutes celles qui ne seront pas en mesure de fournir des plans de reprise crédibles. (FMI, 2014) ;

? Une centrale de risque étendue aux institutions de microfinance et efficace pour prévenir les problèmes liés à l'endettement croisé.

3.3.2. Les institutions de microfinances

L'investisseur s'intéresse uniquement aux prestataires de services financiers qui sont rentables et qui répondent au mieux aux exigences réglementaires. Ils doivent disposer de structures et de processus professionnels afin de remplir des exigences de taille dans des domaines clés tels que la comptabilité ou la gestion du risque. (Responsability, 2015, p4)

L'amélioration de l'attractivité du secteur congolais de microfinance passe donc notamment par :

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

? Le respect des normes prudentielles en vigueur par les institutions ;

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

56

? Le renforcement des contrôles et analyse de la fiabilité des données financières provenant des coopératives d'épargne et de crédit et des IMF ;

? L'amélioration de la viabilité financière des institutions qui est un gage de gestion rigoureuse et rationnelle des ressources ;

? La mise en place d'une plateforme centralisée d'échange des titres d'institutions de microfinance afin d'en accroitre la liquidité et par ricochet l'attractivité ;

? L'investissement dans l'infrastructure organisationnelle (logiciel, formation des employés) des ISFD ;

? La promotion du rating des institutions de microfinance et la divulgation systématique de ces informations.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

57

Conclusion partielle

L'objet de ce chapitre final était d'examiner quelques voies et moyens susceptibles d'améliorer la mobilisation des ressources financières par les ISFD congolaises.

Pour se faire, il a fallu déterminer quelques éléments clés capables de booster l'attractivité du secteur de microfinance afin d'attirer toujours plus d'investisseurs ; mais également mettre en exergue les conditions d'amélioration de la mobilisation de l'épargne entendue comme une source de financement potentiellement importante et bon marché. De la sorte, nous avons pu confirmer la dernière partie de note troisième hypothèse selon laquelle « la création d'un marché financier embryonnaire dédié à la microfinance peut booster la mobilisation des ressources financières et la titrisation peut s'avérer un mécanisme de refinancement viable dans le contexte congolais sous certaines conditions. »

Il en ressort globalement que, d'un côté, l'Etat a la lourde responsabilité de mettre en place les conditions propices à la floraison des activités les ISFD. On a parlé de stabilité politico-socio-économique mais également de renforcement de la supervision pour sécuriser les clients et les investisseurs.

De l'autre, les ISFD ont la lourde tâche de migrer vers la professionnalisation de leurs activités. Il est question d'améliorer leur image à travers la consolidation de la viabilité (financière, sociale, opérationnelle) de leur modèle économique.

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58

Conclusion Générale

L'objet de notre recherche était d'apporter quelques éléments de réponse à la question de savoir comment améliorer la capacité des IMF congolaises à mobiliser des ressources financières.

Pour y parvenir, nous avons d'abord identifié quelques mécanismes de refinancement mis en lumière dans la littérature et leur application en microfinance.

Ensuite, nous sommes adonnés à l'estimation de l'offre et de la demande de refinancement en RDC. En ce qui concerne l'offre de refinancement nous nous sommes focalisé sur l'analyse de `l'emprunt' et de l'épargne.

Pour l'emprunt, nous avons analysé essentiellement le modèle du FPM, en particulier le FPM SA : la branche dédiée au refinancement. Pour l'épargne, cependant, nous avons effectué des simulations sur base de l'enquête réalisée sur 100 clients. La demande, quant à elle, a été estimée sur base de l'analyse financière des états financiers des institutions de notre échantillon : FINCA, MECRE, GUILGAL, HEKIMA et PAIDEK.

Nous avons, enfin, formulé des recommandations pour l'amélioration de ces mécanismes et également proposé la mise en place d'un marché financier embryonnaire susceptible de booster la mobilisation des ressources financières par les ISFD.

En ce qui concerne l'épargne, la littérature a fait état de l'importance pour les clients d'avoir confiance dans le dépositaire et en sa capacité à sécuriser son épargne. Elle a également fait état d'un ensemble de facteurs clé de succès tels que la liquidité des comptes épargnent et de faibles coûts de transaction pour les clients, couplé à une gamme diversifiée de produits d'épargne.

De même l'analyse financière de notre échantillon, nous a permis de constater que trois ISFD sont en besoin de financement (GUILGAL, PAIDEK et FINCA), une en capacité de financement (MECRECO) et une dernière dont la situation est indéterminée (HEKIMA).

Ces résultats ont permis de confirmer toutes nos hypothèses à savoir :

? H1 : les mécanismes de refinancement peuvent être analysés en tenant compte des sources de financement. On parle de sources interne et externe dont on peut identifier les principaux éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds propres.

? H2 : L'épargne et l'offre de refinancement sont potentiellement à même de couvrir les besoins en financement des ISFD. Pourtant l'offre effective n'est pas à la hauteur de leurs ambitions notamment suite à la méfiance de la population envers le système financier en général, couplé à l'existence d'un seul VIM au niveau national ;

? H3 : Des mesures d'optimisation de la collecte d'épargne doivent être prise afin d'améliorer sa mobilisation à l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de la gestion de l'épargne, l'élaboration de produits réellement adaptés aux besoins

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

59

de la cible et le renforcement de la confiance des clients dans l'institution ; mais aussi la création d'un marché financier embryonnaire dédié à la microfinance peut booster la mobilisation des ressources financières et la titrisation peut s'avérer un mécanisme de refinancement viable dans le contexte congolais sous certaines conditions.

L'essence des recommandations formulées dans cette étude se cristallise dans la professionnalisation du secteur congolais de microfinance. D'une part, les institutions doivent de respecter les normes prudentielles en vigueur et investir dans le renforcement de leur capacité organisationnelle afin de mobiliser plus et de manière efficiente. De l'autre, les pouvoirs publics doivent garantir un cadre d'existence sain pour les institutions de microfinance grâce une supervision efficace des activités de microfinance soutenue par une réglementation adéquate et cohérente.

Bien qu'ayant permis de formuler des recommandations pertinentes, notre travail comme tout oeuvre humaine, souffre de certaines lacunes dont celles relatives à l'échantillon qui aurait pu compter beaucoup plus d'éléments, aussi bien pour les institutions que pour les épargnants interrogés.

Un grand nombre de mécanismes ont été mentionné dans cette recherche, nous proposons aux prochains chercheurs les thèmes ci-après :

? La syndication comme moyen de densifier la relation entre les banques et les institutions de microfinance ;

? La simulation d'une opération de titrisation sans marchés financiers par une institution de microfinance congolaise, partant du classement du portefeuille en créances (plus ou moins) homogènes jusqu'à la vente des titres.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

60

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Christopher MUKOKA BETUKUMESO

61

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41. http://www.fimarkets.com/pages/titrisation.php consulté à le 07 juillet 2016 à 16h47

62

Annexes

Annexe 1 : Guide d'entretien

? Institution :

? Question : Où se situe la part de l'épargne que vous déposez dans votre institution ?

Réponses possibles : 1/ Autour de 30% 2/ Autour de 50% 3/ Autour de 70%

Codification : le numéro des modalités.

Annexe 2 : Caractéristiques de cinq émissions obligataires de microfinance

Source: CGAP (2004), Breaking Down the Walls between Microfinance and the Formal Financial, Washington, D.C.

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

63

Annexe 3: Besoins de financement/déficit de fonds propres

Rubrique

 

COOPEC GUILGAL

FINCA

 

PAIDEK

 

MECRECO

 

HEKIMA

 

Global

2014

2013

2014

2013

2014

2013

2014

2013

2014

2013

2014

2013

Encours de crédit (1)

 

333

147

58 953

37

357

3 419

2

425

23 019

24

704

2 046

1 823

87

770

66 456

Total fonds propres (2)

 

107

45

14 611

12

050

1 182

1

096

1 278

1

189

1 182

1 096

18

360

15 476

Encours de crédit potentiel: (3)

1

070

450

146 110

120

500

11 820

10

960

12 780

11

890

11 820

10 960

183

600

154 760

Besoins de

financement (3)-(1)

 

737

303

87 157

83

143

8 401

8

535

-10 239

-12

814

9 774

9 137

95

830

88 304

Variation besoin de financement

143%

 

5%

 
 

-2%

 
 

-20%

 
 

7%

 
 

9%

 

64

Annexe 4 : Base de données ISFD 1

Année et institution

Eléments

COOPEC GUILGAL

 

FINCA

 
 

HEKIMA

 

2014

2013

2014

2013

 

2014

 

2013

Encours de crédit en USD

333 413,7

147 349,7

58

953 111,4

37

356 857,6

2

046 180,0

1

822 612,0

Croissance de l'encours

126,3%

 
 

57,8%

 
 
 

12,3%

 
 

Montant épargne en USD

363 622,0

191 158,7

30

192 022,3

18

893 589,2

 

NA

 

NA

Croissance de l'épargne

90%

 
 

60%

 
 
 
 
 
 

Crédit/épargne

92%

77%

 

195%

 

198%

 

NA

 

NA

Ratio d'adéquation des fonds propres

32%

30%

 

25%

 

32%

 

58%

 

60%

PaR30

8,4%

6,1%

 

1,6%

 

1,8%

 

1,5%

NA

 

Dotation aux provisions

6 554,1

2 239,2

 

943 249,8

 

560 352,9

 

13 404,0

 

9 801,0

Pertes sur prêts

6 645,1

0,0

 

NA

 

NA

 

10 230,9

 

0,0

Charges financières

0,0

0,0

3

577 261,6

1

748 405,8

 

53 245,0

 

59 267,0

Dotation aux amortissements

2 472,2

1 039,2

 

992 763,8

 

854 311,0

 

29 406,0

 

27 561,1

Total Revenus

118 324,0

69 156,7

27

402 631,4

21

574 424,2

1

027 569,0

 

797 045,6

Croissance du revenu

71%

 
 

27%

 
 
 

29%

 
 

Total fonds propres

107 461,7

44 859,2

14

610 957,5

12

049 631,5

1

182 363,4

1

095 946,0

Total Actif du bilan

471 083,6

236 017,9

73

759 643,5

53

827 171,9

3

722 354,0

2

757 376,3

Croissance Actif

99,6%

 
 

37,0%

 
 
 

35,0%

 
 

Crédit/ Actif

71%

62%

 

80%

 

69%

 

55%

 

66%

Résultat (avant subvention)

19 700,1

8 748,1

 

945 484,0

 

350 988,2

 

84 124,0

 

21 070,4

ROE

18,3%

19,5%

 

6,5%

 

2,9%

 

7,1%

 

1,9%

ROA

4,2%

3,7%

 

1,3%

 

0,7%

 

2,3%

 

0,8%

Rendement du portefeuille

35,5%

46,9%

 

46,5%

 

57,8%

 

50,2%

 

43,7%

Marge d'intérêt nette

35,5%

46,9%

 

40,4%

 

53,1%

 

47,6%

 

40,5%

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

65

Ratio de charges d'exploitation

25,6%

39,5%

 

36,9%

48,0%

 

39,5%

38,7%

Autosuffisance opérationnelle

128,6%

114,5%

 

104,3%

106,6%

 

117,3%

103,0%

Charges d'exploitation

82

952,5

57

130,3

21

746

684,0

17 938

258,1

 

809

055,0

704

572,6

Croissance Charges d'expl.

 

45%

 
 
 
 

21%

 
 
 
 

15%

 
 

- Charges Du personnel

55

607,1

33

892,4

11

561

123,8

10 062

040,0

 

458

660,0

393

769,5

Nombre d'épargnants

9

100,0

5

650,0

 

287

204,0

303

773,0

 
 

0,0

 

0,0

Nombre d'emprunteurs

1

043,0

 

809,0

 

119

564,0

111

093,0

 

13

628,0

13

917,0

Total trésorerie

88

217,5

62

025,4

9

964

325,8

11 996

286,8

1

582

358,0

840

792,5

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

66

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

Annexe 5 : Base de données ISFD 2

Année et institution

Eléments

 
 

PAIDEK

 
 

MECRECO

 
 
 

2014

 

2013

2014

 

2013

Encours de crédit en USD

 

3

418 975,7

 

2

425 363,8

23 019 360,00

 

24

703 642,00

Croissance de l'encours

 
 

41,0%

 
 
 

-6,8%

 
 
 

Montant épargne en USD

 
 

NA

 
 

NA

34 975 105,00

 

36

048 354,00

Croissance de l'épargne

 
 
 
 
 
 

-3%

 
 
 

Crédit/épargne

 
 

NA

 
 

NA

66%

 
 

69%

Ratio d'adéquation des fonds propres

 
 

113%

 
 

145%

6%

 
 

5%

PaR30

 
 

3,7%

 
 

2%

1,8%

 
 

9,4%

Dotation aux provisions

 
 

82 055,4

 
 

31 529,7

1 796 511,00

 

1

120 000,00

Pertes sur prêts

 
 

58 122,6

 
 

70 335,6

 
 
 
 

Charges financières

 
 

40 886,1

 
 

0,0

1 187 140,00

 

1

051 911,00

Dotation aux amortissements

ND

 
 

ND

 
 

509 859,00

ND

 
 

Total Revenus

 

1

163 738,7

 
 

908 832,9

8 094 986,00

 

8

710 574,00

Croissance du revenu

 
 

28%

 
 
 

-7%

 
 
 

Total fonds propres

 

3

856 567,1

 

3

521 670,4

1 278 339,00

 

1

188 790,00

Total Actif du bilan

 

4

701 367,1

 

3

773 570,4

37 702 935,00

 

38

035 667,00

Croissance Actif

 
 

24,6%

 
 
 

-0,9%

 
 
 

Crédit/ Actif

 
 

73%

 
 

64%

61%

 
 

65%

Résultat (avant subvention)

 
 

161 179,9

 
 

48 949,0

-257 996,00

 
 

-297 160,0

ROE

 
 

4,2%

 
 

1,4%

-20,2%

 
 

-25,0%

ROA

 
 

3,4%

 
 

1,3%

-0,7%

 
 

-0,8%

Rendement du portefeuille

 
 

34,0%

 
 

37,5%

35,2%

 
 

35,3%

67

Christopher MUKOKA BETUKUMESO

Marge d'intérêt nette

32,8%

37,5%

 
 

30,0%

 
 

31,0%

Ratio de charges d'exploitation

26,2%

34,3%

 
 

34,2%

 
 

32,2%

Autosuffisance opérationnelle

114,2%

105,3%

 
 

74,5%

 
 

86,0%

Charges d'exploitation

896

487,7

831

527,2

7

875

615,00

7

955

823,00

Croissance Charges d'expl.

 

8%

 
 
 
 

-1%

 
 
 

- Charges Du personnel

480

039,9

449

304,2

 
 
 
 
 
 

Nombre d'épargnants

 

0,0

 

0,0

 

256

722,00

 

228

608,00

Nombre d'emprunteurs

14

625,0

10

050,0

 

23

616,00

 

26

085,00

Total trésorerie

21

350,0

37

800,6

 
 
 
 
 
 

Trésorie/actif

 

0%

 

1%

 
 

0%

 
 

0%






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