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Effets de la hausse des prix des denrées alimentaires sur la consommation des ménages au Togo.

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par Moubarak DJIGBA
Université de Lomé - Master en Economie 2012
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE TOGOLAISE

UNIVERSITE DE LOME

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

PROGRAMME MASTER ECONOMIE

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION D'UN DIPLOME DE MASTERRECHERCHE EN ECONOMIE

OPTION ECONOMIE INTERNATIONALE

EFFET DE LA HAUSSE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES SUR LA CONSOMMATION FINALE DES MENAGES AU TOGO

Présenté par :Sous la Supervision de :

Moubarak DJIGBA Dr Akilou AMADOU

Enseignant - chercheur à la Faseg

PREMIEREPROMOTION

Juillet 2012

SOMMAIRE

DEDICACE ET REMERCIEMENTS ii

ACRONYMES iii

LISTE DES TABLEAUX iv

LISTE DES FIGURES v

RESUME vii

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE 1 : LA PRODUCTION ALIMENTAIRE AU TOGO 6

1.1- Situation de la production alimentaire au Togo 6

1.2- Bilans alimentaires et nature du commerce extérieur 10

1.3- Evolution des prix de quelques denrées alimentaires au Togo 13

CHAPITRE 2 : NATURE ET CAUSES DE L'INSTABILITE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES 18

2.1- Origines de l'instabilité des prix alimentaires 18

2.2- Principaux déterminants des hausses de prix des denrées alimentaires 20

CHAPITRE 3 : EVALUATION ECONOMETRIQUE DE L'EFFET DES HAUSSES DE PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES SUR LA CONSOMMATION AU TOGO 26

3.1- Méthodologie 26

3.2- Technique d'estimation et résultats 26

3.3- Interprétations des résultats 26

CONCLUSION 26

ANNEXES z

A1- Technique d'interpolation des séries de Goldstein et Khan z

A2- Formulation des relations de Hicks - Shephard z

A3- Stationnarité des séries z

A4- Estimations et tests de diagnostic z

BIBLIOGRAPHIE z

TABLES DES MATIERES z

DEDICACE ET REMERCIEMENTS

La sagesse africaine nous enseigne qu'il est plus aisé à un homme de grimper sur un arbre avec ses deux bras qu'avec un seul. C'est dire donc que dans le cadre d'un travail intellectuel, une seule tête fut - elle celle d'un érudit, ne peut le mener à terme toute seule. Cette recherche a bénéficié des conseils scientifiques des uns, de l'appui moral et du soutien financier des autres. Dans l'impossibilité de les citer tous, nous adressons nos remerciements particulièrement :

ü Au Dr Akilou AMADOU, Enseignant - Chercheur et Chef Service des Examens à la FASEG de l'Université de Lomé (UL), pour avoir accepté encadrer cette étude. Son esprit critique et sa rigueur scientifique m'ont été d'une grande aide ;

ü Au Pr Aimé T. GOGUE, Enseignant - Chercheur et ChefProgramme Master Recherche à la FASEG de l'UL, pour tous les efforts et soutien abattus dans le cadre de cette formation ;

ü Au DrAnani N. MENSAH, Vice - Doyen et Coordonnateur Académique du Programme Master à la FASEG de l'UL, pour ses appuis d'ordre académique, matériel, technique et moral ;

ü A tout le Corps Enseignants et Chercheurs de la FASEGde l'UL,pour les enseignements et apports prodigués tout au long de notre cursus universitaire ;

ü A mes parents Bigana - Essoh DJIGBA et Azoumi NADJIWA, pour leursappuis moral, matériel et financier dont j'ai toujours bénéficié ;

ü A mes frères et soeurs Abass, Fadilatou,Ilyassou, Fahd, Yacoubou et Abrofou, pour tous leurs encouragements ;

ü A tous mes proches de près ou de loin;

ü Aux camarades et amis de promotion pour les moments de joie et de difficultés que nous avons eu à partager ensemble ;

ü Et à tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de cette étude. Qu'ils s'en trouvent ici remerciés.

Je dédie ce mémoire à tous ceux que j'aime et qui m'aiment.

ACRONYMES

ANSAT

Agence Nationale pour la Sécurité Alimentaire au Togo

BCEAO

Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CAF

Coût - Assurance - Fret

DGSCN

Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale

DSID

Direction des Statistiques Agricoles, de l'Informatique et de la Documentation

FAO

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FCFA

Franc de la Communauté Financière d'Afrique

IFAD

International Found for Agricultural Development

IFPRI

International Food Policy Research Institute

IHPC

Indice Harmonisé des Prix à la Consommation

OCDE

Organisation de Coopération et de Développement Economique

OMC

Organisation Mondiale du Commerce

OMD

Objectifs du Millénaire pour le Développement

OSAT

Office de la Sécurité Alimentaire au Togo

PAS

Programmes d'Ajustements Structurels

PED

Pays en Développement

PIB

Produit Intérieur Brut

PMA

Pays Moins Avancées

PPTE

Pays Pauvres Très Endettés

QUIBB

Questionnaire Unifié sur les Indicateurs de Base de Bien-être

R&D

Recherche et Développement

RGPH

Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SVAR

Structural Vector AutoRegressif

UA

Union Africaine

UE

Union Européenne

UEMOA

Union Economique et Monétaire Ouest-Africain

USDA

United States Department of Agriculture

WDI

World Development Indicators

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Effectifs des productions animales et halieutiques 2

Tableau 2 : Bilan céréalier (tonnes) et taux de couverture (%) au Togo de 2003 à 2008 10

Tableau 3 : Bilan (tonnes) et taux de couverture (%) en tubercules au Togo de 2003 à 2008 10

Tableau 4 : Bilan (tonnes) et taux de couverture(%) en légumineuses au Togo de 2003 à 2008 10

Tableau 5 : Résultats d'estimations de l'équation [19] 26

Tableau 6 : Résultats des tests de stationnarité à niveau de Dickey - Fuller Augmenté z

Tableau 7 : Résultats d'estimations z

Tableau 8 : Corrélogramme des résidus de l'estimation de l'équation [18] z

Tableau 9 : Corrélogramme des résidus de l'estimation de l'équation [17] z

Tableau 10 : Tests résiduels d'hétéroscédasticité, d'auto corrélation et de normalité z

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Evolution de la production vivrière au Togo (en milliers de tonnes) de 1995 à 2010 2

Figure 2 : Evolution de la production (en milliers de tonnes) des cultures céréalières de 1995 à 2010 7

Figure 3 : Evolution de la production de tubercules (en milliers de tonnes) de 1995 à 2010 8

Figure 4 : Evolution de la production légumineuse (en milliers de tonnes) de 1995 à 2010 8

Figure 5 : Evolution de la facture des importations de riz au Togo (en millions de FCFA CAF) de 1995 à 2009 12

Figure 6 : Evolution des prix au producteur de céréales (en FCFA/kg) de 1995 à 2009 13

Figure 7 : Evolution des prix au producteur des tubercules (FCFA/kg) de 1995 à 2009 13

Figure 8 : Evolution des prix au producteur des légumineuses (FCFA/kg) de 1995 à 2009 14

Figure 9 : Evolution de prix du maïs au producteur et au consommateur (en FCFA/Kg) 14

Figure 10 : Evolution des prix au consommateur des produits céréaliers locaux (en FCFA/kg) 14

Figure 11 : Evolution des prix au consommateur des tubercules (en FCFA/kg) 15

Figure 12 : Evolution des prix au consommateur des légumineuses(en FCFA/kg) 15

Figure 13 : Evolution des prix au consommateur des quelques produits importés (en FCFA/kg) 15

Figure 14 : Evolution trimestriel des dépenses de consommation des ménages au Togo de 2000 à 2011 26

Figure 15 : Evolution trimestriel de l'indice des prix alimentaires du Togo de 2000 à 2011 26

Figure 16 : Evolution trimestriel du PIB réel du Togo de 2000 à 2011 26

Figure 17 : Evolution trimestriel des importations de produits alimentaires au Togo de 2000 à 2011. 26

Figure 18 : Evolution trimestriel des précipitations au Togo de 2000 à 2011 26

Figure 19 : Evolution trimestriel de la production alimentaire au Togo de 2000 à 2011 26

RESUME

Le Togo connait depuis cette dernière décennie, une hausse quasi continue des prix desdenrées alimentaires. Plusieurs causes sont à l'origine de cette situation qui n'est passans conséquence sur la vie quotidienne des populations. Ainsi, l'objectif de la présente étude est d'examiner empiriquement la réaction des dépensesde consommation finale des ménages suite à la hausse des prix alimentaires. Et dans le souci de faire ressortir les effets réciproques entre consommation des ménages et prix alimentaires, nous avons adopté une démarche reposant sur l'utilisation d'un modèle structurel à équations simultanées reliant les deux variables d'intérêt.

Les résultats des estimations montrent que toute variation positive des indicateurs desfacteurs structurels et conjoncturels pouvant éventuellement déterminés la flambée desprix alimentaires au Togo, affectentrespectivement positivement et négativement le niveau des dépenses de consommation des ménages ; et de surcroît sur leur pouvoir d'achat.

Mots clés : dépenses de consommation, indice des prix alimentaires, pluviométrie, importations et production alimentaires, modèle à équations simultanées.

INTRODUCTION GENERALE

L'histoire a - t - elle tendance à s'acharner sur la sécurité alimentaire ?Depuis 2000 et plus particulièrement à partir de 2005, on observe une forte augmentation des prix mondiaux des denrées alimentaires de base (céréales, oléagineux et sucre en particulier). Ils ont atteint entre 2005 et 2011 des niveaux record, provoquant dans de nombreux pays des émeutes de la faim. La faible production mondiale, diminuant la disponibilité sur les marchés nationaux des pays exportateurs et limitant l'exportation des excédents, la demande toujours plus forte en lien avec la démographie et l'augmentation des revenus ayant entraîné un changement des habitudes de consommation (plus forte consommation de viande par exemple), l'utilisation des produits agricoles pour la production des biocarburants, et enfin la spéculation sur les produits agricoles, sont les principaux facteurs de cette hausse des prix. Dans une économie mondialisée, cette hausse des prix se répercute sur les marchés de nombreux pays avec des impacts différents.

Cette ascensiondes prix alimentaires a par ailleurs fait prendre pleinement conscience, tout en renforçant l'acuité des problèmes que posent la sécurité alimentaire et la faim, en particulier dans les PED.Et c'est une situation pour le moins paradoxale dans un monde qui regorge de richesses naturelles, et qui dispose des capacités nécessaires pour produire des produitsalimentaires en quantités et qualité pour les besoins de l'humanité.Les populations les plus vulnérables, surtout les populations urbaines, subissent de plein fouet cette flambée des prix selon leur dépendance au marché et aux denrées importées pour leur alimentation quotidienne.

Les causes de ces flambées de prix sont complexes, et s'expliquent par une combinaison de facteurs se renforçant mutuellement, et ne se limitant plus aux facteurs traditionnels de l'offre et de la demande. La situation actuelle est à la fois similaire (baisse des stocks de céréales, instabilité des cours pétroliers, dépréciation du dollar US et spéculation sur les marchés agricoles) et différente (plusieurs produits sont touchés, déficits de production dus aux conditions climatiques et restrictions au commerce) de celle de 2008.  De plus, la récession dans les économies développées, et l'étroitesse du marché international du fait que seule une faible proportion de la production mondiale entre sur les marchés internationaux par le biais des échanges commerciaux, ont favorisé davantage la flambée de prix des produitsalimentaires. En effet, cinq grands exportateurs (les Etats-Unis, la Russie, l'Australie, l'Europe et la Chine) approvisionnent le marché international pour 73% des céréales demandées. Schématiquement, cette situation s'explique par l'évolution du rapport entre l'offre alimentaire mondiale devenue insuffisante, et la demande en pleine croissance ; et sous l'effet conjugué de facteurs dont l'importance relative est difficile à quantifier pour le moment.

Les prix des produits alimentaires ont enregistré de fortes hausses d'environ 83% au cours des trois (3) dernières années ; ce qui a entraîné au plan national, une hausse des prix de l'ordre de 30 à 40%. Ces hausses contribuent à accentuer la crise alimentaire à l'échelle mondiale, à un moment où l'Afrique est confrontée à une situation précaire sur le plan de la sécurité alimentaire (cas des pays sahéliens et de la corne de l'Afrique). Les conséquences de la crise sont donc plus graves en Afrique où la plupart des familles consacrent entre 60 et 80% de leur revenu à l'alimentation (contre 10 à 20% dans les pays développés) ; et où il y a une dépendance excessive à l'égard des produits alimentaires importés et de l'aide alimentaire. En effet, l'Afrique est la destination d'environ un tiers de l'aide alimentaire mondiale et importe chaque année des produits alimentaires pour une valeur d'environ US $25 milliards ; ce qui est économiquement coûteux et stratégiquement risqué, en particulier au regard de la conjoncture actuelle. Cette situation menace donc la stabilité macroéconomique et la croissance économique dans de nombreux pays ; et où elle risque d'enfoncer davantage bon nombre de personnes dans la pauvreté d'ici l'horizon 2015, année butoir de l'atteinte des OMD. De plus sur le continent, au moins 70% de la population vit de l'agriculture ; et de nombreuses régions autrefois autosuffisantes, dépendent dorénavant des importations agricoles.

Pays côtier de l'Afrique occidentale et situé dans le climat tropical, le Togo a une économie qui dépend traditionnellement du secteur primaire. Ce secteur représente environ 44% du PIB (2010) et occupe plus de 70% de la population active. Les secteurs secondaire et tertiaire représentent respectivement environ 18% et 38% du PIB en 2010. La production agricole est dominée par des exploitations de petite taille. La nature libérale de son économie lui assure une ouverture sur l'extérieur.La dépendance au marché pour l'alimentation est forte dans les zones urbaines et dans les zones traditionnellement déficitaires en production céréalière. Cependant, selon leurs moyens et leur accès aux denrées, les togolais sont plus ou moins dépendants des importations. La plus grande part de la consommation alimentaire locale est basée sur la production nationale et sur des échanges régionaux, limitant a priori l'impact de cette flambée des prix internationaux. Cependant au cours des dix dernières années, on a observé au Togo une tendance forte à l'augmentation des prix notamment pour les céréales de base, importées ou non. La production locale est largement tributaire des conditions météorologiques, lesquelles conditions peuvent occasionner de grandes variations de niveaux de production tout en se répercutant sur les prix de vente (surtout en période de soudure). En fonction de leur lieu de vie (rural/urbain) et de leurs revenus, les ménages sont plus ou moins impactés par ces variations importantes. La faible intégration des marchés ne favorise pas les échanges entre les régions, et l'accès difficile à certaines zones participe au renchérissement des prix.

Les résultats de l'enquête QUIBB de 2006, montrent que 61.7% des Togolais sont en situation de pauvreté. En milieu rural, ce taux est de 74.3% représentant 79.9% des pauvres ; tandis qu'en milieu urbain, son incidence est de 38.8% correspondant à 20.1% des pauvres.De même, le seuil de pauvreté monétaire - représentant le niveau de dépense minimal pour satisfaire les besoins essentiels de base, soit 2400 Kilo calories par adulte et par jour - varie de 155 000 à 180 000 FCFA par équivalent adulte et par an pour les régions administratives, contre 242 000 FCFA à Lomé et ses périphéries.

Ainsi, la production alimentaire au Togo parvient à couvrir au moins 60% des besoins en produits alimentaires nécessaires à la consommation locale ; et environ 89% des produits sont achetés. Le pays dépend des importations pour couvrir le déficit. Aussi bien en milieu urbain que rural, les ménages qui dépendent en grande partie des marchés intérieurs pour leur approvisionnement en produits alimentaires,font les frais des hausses continues de prix des produits de première nécessité. Le maïs, denrée la plus consommée aussi en milieu rural qu'urbain, a vu son prix doublé voire triplé entre 2007 et 2008 (600 - 1500 FCFA à Lomé et ses périphéries, et 350 - 1000 FCFA à l'intérieur du pays). De plus, le riz brisé qui est la deuxième denrée la plus consommée en milieu urbain et troisième en milieu rural, a quant à lui vu son prix doublé entre 2007 et 2011.

Ces variations de prixdes produits alimentaires constatées sur les marchés togolais,sont dues en partie aux tendances observées sur les marchés internationaux. Par contre, la spécificité de la production agricole du Togo permeta prioride rendre compte d'un impact relativement moindre. Outre le riz et le blé, les autres céréales sont relativement autosuffisantes pour la demande intérieure ; mis à part les campagnes agricoles 2006/2007 et 2007/2008 suite aux graves inondations enregistrées au cours de ces périodes. Et du fait des goûts et préférences des consommateurs, le Togo est un gros importateur de produits alimentaires (riz, blé, sucre, produits manufacturés, huiles végétales, viande, etc.). Ce qui fait que toute variation à la hausse des prix internationaux de ces produits, affecte significativement la facture des importations alimentaires, et de surcroît la consommation et pouvoir d'achat des ménages.Par ailleurs, la plupart des indices des produits alimentaires enregistrés au cours de la période 1996 - 2007 sont relativement inférieurs à 120 (statistiques de la DGSCN). Les périodes d'après exhibent des indices records allant jusqu'à 150 ; ce qui théoriquement pose le problème de pouvoir d'achat surtout pour les populations démunies. En plus, cette situationa engendré une pression remarquable sur l'insécurité alimentaire, et accru les dépenses alimentaires au détriment des autres besoins des ménages (éducation,santé, loisir, etc.). C'est l'une des raisons qui pousse certains ménages à substituer les aliments de bonne qualité par des aliments bon marché et de qualité douteuse.

La tendanceactuelle des prix alimentaires ponctuée par les crises alimentaires des années précédentes, a rallumé l'opinion générale sur la nécessité des politiques de stabilisation de prix. En effet, il existe un consensus selon lequel le marché mondial des produits alimentaires devient de plus en plus vulnérable et sensible aux extrêmes fluctuations de prix des produits agricoles de base. Un rapport d'IFAD (2011) met en exergue l'intérêt que les pouvoirs publics accordent à la stabilisation des prix des produits alimentaires. Les interventions des Etats de stabiliser les prix se sont senties nécessaires parce que : (i) les ménages ou populations sont largement sensibles aux variations de prix ; (ii) certains marchés sont inaccessibles aux consommateurs et petits producteurs des PED (Newbery, 1989 ; Timmer, 1989).Les ménages ont la difficulté d'adapter rapidement leur consommation aux fluctuations de prix alimentaires à cause du caractère inélastique de l'offre et de la demande des produits alimentaires. Les producteurs ne parviennent pas instantanément à modifier et augmenter la production à cause de la durée du cycle saisonnier de la production agricole ; surtout avec les changements climatiques qui affectent les conditions de production.

De ce fait, une série de facteurs peut être source de troubles dans le monde, et l'alimentation en est l'un d'entre eux. Les récents mouvements de protestations en Afrique du Nord (Tunisie, Egypte, Maroc, etc.), au Moyen - Orient (Yémen, Bahreïn, etc.), en sont des illustrations concrètes. La question de l'alimentation ne laisse donc indifférente tout agent économique.Par conséquent, les récentes flambées générales des prix des produits agricoles de baseremettent à l'ordre du jour la question de l'instabilité des prix et insécurité alimentaires, et des explications à donner à ce phénomène. Il est bien vrai théoriquement que les variations de prix sont néfastes ;car elles écartent le prix de marché du coût marginal de longue période, et créent des difficultés au niveau de la réduction de la pauvreté et de la sécurité alimentaire,surtout pour les PED comme le Togo (Ravallion, 1997). Cependant, la question de l'origine de ces variations et son impact sur la consommation ou pouvoir d'achat, - et par conséquent des actions qui pourraient être prises pour y remédier, restent pendante. A ce jour,plusieurs causes ont pu être élucidées, et ont peut - être servi d'expérience. Toutefois, toutes les actions humaines sont limitées dans le temps non pas par impossibilité, mais plutôt par incapacité à les prévoir avec certitude. Dès lors, la présente étude cherche à identifier les fondements qui sous - tendent cette instabilité de prix des produits agricoles de base ? Et d'évaluer l'impact des hausses de prix des produits alimentaires sur la consommation des ménages au Togo ?

C'est à ces questions que nous essayerons de répondre tout au long de cette étude, afin de promouvoir d'autres réflexions et d'en éclairer davantage.

Au - delà de toutes ces affirmations, l'objectif del'étude consiste à appréhender la manière dont évolue laconsommation des ménages togolais (en terme de dépenses de consommation et pouvoir d'achat) suite à une hausse de prix des produits alimentaires. Plus spécifiquement, l'étude consiste d'une part, à évaluer l'impact des hausses de prix des produits alimentaires sur les dépenses de consommation finale,et de surcroît sur le pouvoir d'achat ; et d'autre part, de voir l'impact de la hausse des prix domestiques de certaines denrées alimentaires (consommées majoritairement) sur la consommation des ménages au Togo.

L'intérêt de l'étude réside dans la vérification des hypothèses suivantes :

· Les hausses de prix des denrées alimentaires au Togo sont dues aux facteurs climatiques et conjoncturels, lesquels facteurs affectent positivement les dépenses de consommation des ménages au Togo ;

· La hausse des prix de prix des produits alimentaires locaux affectent positivement la consommation des ménages au Togo ; tandis que ceux importés l'affectent négativement.

Le document est structuré en trois chapitres. Le premier chapitre donne un aperçu de la production alimentaire au Togo. Le second expose les raisons et causes fondamentales de l'instabilité de prix des denrées alimentaires. Le dernier chapitre expose une analyse synthétique et économétrique de l'impact des hausses de prix des denrées alimentaires sur la consommation des ménages au Togo.

CHAPITRE 1 : LA PRODUCTION ALIMENTAIRE AU TOGO

1.1- Situation de la production alimentaire au Togo

La production alimentaire est extrêmement diversifiée : les céréales (maïs, sorgho, mil, riz), les racines et tubercules (manioc, igname, taro, patate douce), les légumineuses (arachide, haricots), le cheptel animalier et halieutique (bovins, ovins, caprins, volailles, poisson, etc.), et également les fruits et légumes variés. Chaque région a ses cultures principales : mil et sorgho au Nord, maïs dans toute la moitié Sud, tubercules dans toutes la zone Centrale, etc. mais ce sont surtout les régions des Plateaux et Centrale qui représentent les principaux greniers du Togo, en raison de leur régime de pluies favorable et de sols fertiles. A l'inverse, la région de la Kara, avec une seule saison pluvieuse, de sols lessivés et très pauvres, est la principale zone déficitaire en produits vivriers.

1.1.1- La production vivrière

Les productions vivrières du Togo sont composées principalement des céréales, tubercules et légumineuses ; et d'autres produits vivriers.

Figure 1 : Evolution de la production vivrière au Togo (en milliers de tonnes) de 1995 à 2010

Source:Statistiques de la BCEAO (2010) et estimations de l'auteur.

La production vivrière reste encore tributaire des aléas climatiques. Hormis les campagnes 2006/07 et 2007/08, où le pays a connu une pluviométrie excessive avec des inondations par endroits, le Togo a enregistré des productions appréciables liées à l'augmentation des superficies et des rendements tant au niveau des cultures céréalières que des tubercules et légumineuses. Les superficies sous céréales et les rendements ont progressé entre 1995 et 2010, favorisant ainsi une production céréalière de 588 200 (1994/95) à 1 044 176 tonnes(2009/10). La production des tubercules, des légumineuses et des autres produits vivriers a également progressé au cours de la même période respectivement de 1 132 710 à 1 619 240 tonnes,de 64 082 à 116 895 tonnes, et de 814 294 à 1 415 605 tonnes.

1.1.1.1- Les céréales

Les productions céréalières en particulier le maïs et le sorgho (respectivement 10.3% et 2% des dépenses alimentaires) constituent la base de l'alimentation au Togo. Plus de 25.5% des dépenses de consommations alimentaires sont consacrées à ce groupe de produits. Et en termes de volume de production, le maïs arrive en première position, suivi du sorgho et mil (1.1%). Le riz occupe le troisième rang (6.5% des dépenses alimentaires).

Figure 2 : Evolution de la production (en milliers de tonnes) des cultures céréalières de 1995 à 2010

Source : Statistiques de la BCEAO (2010) et estimations de l'auteur.

Evaluée à 290 432 tonnes en 1994/95, la production de maïs est passée à 638 129 tonnes en 2009/10, soit une augmentation totale de 347 697 tonnes (équivalant à une progression de 120%) et un accroissement moyen de 21 731 tonnes. Toutefois, il faut signaler une baisse de la production en 1997/98, 2000/01, et 2004/05 consécutive à la baisse de la pluviométrie. La production du mil et du sorgho a enregistré aussi une augmentation sur la même période à l'exception des années 1997/98, 2000/01, 2003/04, et 2007/08, où elle a enregistré un recul.

Bien que produisant du riz, le Togo reste largement déficitaire pour cette denrée. Sa production n'a pas considérablement progressé, sauf en 2008/09 et 2009/10 (par rapport à la campagne 2007/08). La production du riz usiné est passée de 41400 tonnes en 2000/01 à 49600 tonnes en 2005/06, soit une moyenne annuelle de 45 000 tonnes ; alors que les besoins alimentaire de cette denrée se chiffraient à 60 500 en 2000/01, 70300 en 2005/06 ; et plus de 85 000 tonnes en 2009/10.

1.1.1.2- Les tubercules

Globalement la production de tubercules constituée essentiellement d'igname (5.1% des dépenses alimentaires), de manioc (4.8%) et dans une moindre mesure de taro et de patate douce, est passée de 1 132 710 tonnes (1994/95) à 1 619 240 tonnes (2009/10), soit un taux de croissance moyen annuelle de plus de 2%.La production d'igname a enregistré une croissance moyenne annuelle d'environ 1% entre 1995 et 2010. Quant au manioc, sa croissance a été d'environ 2.8%. Ce groupe occupe en moyenne 10.7% des dépenses alimentaires au Togo.

Figure 3 : Evolution de la production de tubercules (en milliers de tonnes) de 1995 à 2010

Source : Statistiques de la BCEAO (2010) et estimations de l'auteur.

 

1.1.1.3- Les légumineuses

Figure 4 : Evolution de la production légumineuse (en milliers de tonnes) de 1995 à 2010

 

Source : Statistiques de la BCEAO (2010) et estimations de l'auteur.

 
 
 
 
 
 

La production de niébé (appelé vulgairement haricot et représentant 3.5% des dépenses alimentaires) a enregistré une hausse annuelle d'au moins 6% sur la période 2000 à 2011 ; et surtout des hausses considérables à partir de la campagne agricole 2004/05. Cette hausse peut être imputée aux prix plus ou moins flatteurs des marchés locaux par rapport aux différentiels que percevaient les producteurs. En outre, l'arachide quant elle a enregistré une hausse annuelle d'au moins 3.5% sur la période. Ce groupe occupe en moyenne 5.7% des dépenses alimentaires des ménages au Togo.

1.1.2. Productions animaleet halieutique

Les espèces animales élevées au Togo sont les bovins, les porcins, les ovins/caprins et les volailles (6% des dépenses alimentaires). Toutefois, l'évolution de leurseffectifs est plus difficile à saisir, en raison de la faible fiabilité des statistiques disponibles.

Par contre, la production halieutique dont 80 % proviennent de la mer et 20 % du système fluvial et lagunaire (environ 8.3% des dépenses alimentaires), a connu une progression relativement stable au cours des deuxdernières décennies. Le taux de croissance annuel est d'environ 3.4% dont 6.6% pour la pêche artisanale maritime et 0.5% pour la pêche continentale. La pêche industrielle maritime est pratiquement nulle au cours de cette période.

Tableau 1 : Effectifs des productions animales et halieutiques

 

Bovins

Ovins/caprins

Porcins

Volailles

Pêche

1995

31,56

885

282

6962,550

11,902

1996

26,067

579,487

244,2

9054,166

15,098

1997

31,68

990,9

204

7609,350

14,291

1998

32,630

1040,445

214,2

8218,098

14,720

1999

33,609

1092,467

224,91

8875,546

15,161

2000

34,618

1147,091

236,156

9585,590

15,616

2001

35,656

1204,445

247,963

10352,437

16,085

2002

36,726

1264,667

260,361

11180,632

16,567

2003

37,828

1327,901

273,380

12075,082

17,064

2004

38,962

1394,296

287,048

13041,089

17,576

2005

40,131

1464,011

301,401

14084,376

18,103

2006

41,335

1537,211

316,471

15211,126

18,647

2007

42,575

1614,072

332,295

16428,016

19,206

2008

43,853

1694,775

348,909

17742,257

19,782

2009

45,168

1779,514

366,355

19161,638

20,376

2010

47,000

1868,000

385,000

20695,000

20,987

Source : Statistiques de la BCEAO (2010).

1.2- Bilans alimentaires et nature du commerce extérieur

1.2.1- Bilan céréalier

Au Togo, le bilan céréaliera évolué en dents de scies ; c'est - à - direavec des périodes d'abondance et/ou de pénurie. Les bilans déficitaires s'expliquent surtout par les déficits du pays en riz. Par exemple de 2000 à 2004, le Togo a dépenséplus de 14 milliards de FCFA pour importer du riz ; tandis qu'en 2007, il dépensait plus de 4 milliards de FCFA (9,52 millions $US), équivalent à 38% des importations totales.

Tableau 2 : Bilan céréalier (tonnes) et taux de couverture (%) au Togo de 2003 à 2008

Année

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Production

713953

697545

727010

862285

759146

823437

Besoin

704237

723631

746705

854556

755394

790881

Bilan

9716

-26086

-19695

7729

3752

32556

Taux de couverture

101,4

96,4

97,4

100,9

100,5

104,1

Ces déséquilibres s'expliquent aussi par les conditions climatiques qui varient d'une année à l'autre, affectant le niveau de production.

1.2.2- Bilan en tubercules

Le bilan en tubercules relate une parfaite autosuffisance des différentes denrées de cette catégorie. Les besoins ont été largement assurés de 2003 à 2008 ; et de manière générale.

Tableau 3:Bilan (tonnes) et taux de couverture (%)en tubercules au Togo de 2003 à 2008

Année

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Production

1313324

1235086

1185708

1404174

1307594

1428588

Besoin

750747

772600

832093

912773

798705

840359

Bilan

562577

462486

353615

491401

508889

588229

Taux de couverture

175

160

142,5

154

164

170

1.2.3- Bilan en légumineuses

L'observation du tableau ci-dessous montre une parfaite couverture des besoins en légumineuse sur la période considérée.

Tableau 4 : Bilan (tonnes) et taux de couverture(%) en légumineuses au Togo de 2003 à 2008

Année

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Production

77383

78466

93960

94644

93524

106196

Besoin

51935

52293

54128

78779

67726

71269

Bilan

25448

26173

39832

15865

25798

34927

Taux de couverture

149

150

174

120

138

149

Source : Rapport de la FAO sur la situation alimentaire au Togo, 2009.

Synthèse des productionsvivrières de base et évolution de la population au Togo

L'examen de l'évolution des superficies et des rendements a montré que ces deux composantes de la production vivrière progressent moins vite que l'évolution de la population (Tchemi et al, 2009). Ila relevé une croissance moyenne de 1.4% pour les superficies, et de 0.9% pour les rendements. Ainsi, cette croissance a maintenu la progression de la production vivrière presque au même niveau que celle de la population (2.3 % contre 2.4%). Toutefois, le Togo parvient à couvrir en années de bonne pluviométrie les besoins de sa population à l'exception du riz. Cependant, les capacités devant permettred'accroître de manière considérableou substantielle le niveau actuel de production de cette culture, existent. Tout dépend de la volonté politique et économique des leaders du pays.

L'analyse n'a pas abordé les cultures maraîchères qui ont gagné toutes les contrées du pays et qui interviennent considérablement dans la lutte contre la pauvretéLa non disponibilité des données relatives à cette catégorie de produits alimentaires, ne permet pas de rendre compte de leur importance dans le contexte actuel de l'étude.

1.2.4- Bilan des productions animales (y compris halieutiques)

Globalement, la production animale n'arrive pas à satisfaire toute la demande nationale, excepté les porcins. Par exemple de 2003 à 2008, le taux de couverture des besoins en produits d'élevage est largement déficitaire (environ 70%). Et pour combler ce déficit, le Togo importe d'importantes quantités de viande.

Pour ce qui est des halieutiques, le taux de couverture de la consommation nationale est inférieur à 50%, et risque de s'aggraver à l'avenir en raison de la faiblesse des ressources maritimes et de la surexploitation des ressources lagunaires. Le potentiel d'amélioration résiderait éventuellement dans le développement de la pisciculture ; et de façon plus générale, dans la rationalisation de l'exploitation des ressources halieutiques continentales. Les captures nationales en pêche maritime artisanale représentent en valeurs 3.5 à 4 milliards de F CFA en moyenne au cours des dix dernières années ; alors que les importations s'élèvent à 19 900 tonnes en2006 contre 29 800 tonnes en 2010, pour une valeur respectivement de 5.5 milliards et 8.2 milliards de FCFA.

1.2.5- Les exportations

Le Togo exporte de très petites quantités de denrées alimentaires en particulier les céréales. Mais certains produits dérivés des tubercules notamment le Gari et le Tapioca, sont exportés. Ces exportations représentent au moins 15% des recettes d'exportations du Togo. Ce qui est relativement faible par rapport aux autres secteurs d'activité.

1.2.6- Les importations

Le Togo achète des quantités considérables de produits alimentaires pour consolider ses disponibilités alimentaires. Parmi ces produits figurent en bonne place le riz, le blé, les pâtes alimentaires et les protéines animales. Le Togo importe annuellement au moins 30 000 têtes de bovins, 40 000 têtes de petits ruminants, et un million de volailles. En 2002, il a importé pour 24.327 milliards de F CFA de produits alimentaires (TCHEMI et al, 2009). En 2007, le pays a dépensé environ 7,14 millions $EU pour l'importation de poisson et 2,92 millions $EU pour celle de la viande (DGSCN, 2008).

Figure 5 : Evolution de la facture des importations de riz au Togo (en millions de FCFA CAF) de 1995 à 2009

Source : Statistiques de la BCEAO (2010) et estimations de l'auteur.

La tendance de la facture des importations de riz montre la dépendance non négligeable du Togo vis - à - vis de l'extérieur pour sa consommation de riz. Ce qui fait que toute variation du prix international de ce produit, l'affecte substantiellement.

Il faut reconnaître toutefois qu'une quantité non négligeable de produits alimentaires importés, est réexportée par des circuits informels à cause de la porosité des frontières. Le taux de couverture des importations alimentaires par les exportationsrestelargement très insuffisant.

1.3- Evolution des prix de quelques denrées alimentaires au Togo

1.3.1- Prix au producteur

Sur la période 1995- 2010, les prix des céréales ont connu des années de hausse alternant avec des années de baisse.

Le prix au producteur du maïs a varié de 91 en 1995 à 89 FCFA en 1999/2000, puis à 156 FCFA en 2004/05, et enfin à 167 FCFA en 2009/10 ; soit unaccroissement moyen et annuel de plus 15%. Le pic le plus spectaculaire a été enregistré en 2007/08 avec un prix au kilogramme de 191 FCFA (en raison des graves inondations enregistrées dans le pays). Toutefois, en années de bonne pluviométrie, les prix au producteur ainsi que ceux au consommateur enregistrent des baisses significatives.

Les prix des autres céréales (sorgho et mil) ont connu une évolution identique (vue qu'ils sont des substituts parfaits) à celle du maïs. L'évolution des prix des tubercules est marquée par une tendance générale à la hausse en raison de la demande à la hausse de ces denrées. En outre, on observe une variabilité en baisse du prix des légumineuses.

Figure 6 : Evolution des prix au producteur de céréales (en FCFA/kg) de 1995 à 2009

Figure 7 : Evolution des prix au producteur des tubercules (FCFA/kg) de 1995 à 2009

Figure 8 : Evolution des prix au producteur des légumineuses (FCFA/kg) de 1995 à 2009

Source : Statistiques de la DGSCN et estimations de l'auteur.

1.3.2- Prix au consommateur

1.3.2.1- Produits vivriers locaux

L'évolution tendancielle des prix au consommateur est identique à celle des prix au producteur. Toute baisse ou hausse de prix au producteur, rejaillit sur les prix au consommateur ; et vice versa (confère figure 9). Ces évolutions montrent une corrélation étroite entre les deuxprix (prix au producteur et au consommateur).

Figure 9 : Evolution de prix du maïs au producteur et au consommateur (en FCFA/Kg)

Figure 10 : Evolution des prix au consommateur des produits céréaliers locaux (en FCFA/kg)

Figure 11 : Evolution des prix au consommateur des tubercules (en FCFA/kg)

Figure 12 : Evolution des prix au consommateur des légumineuses(en FCFA/kg)

Source : Statistiques de la DGSCN et estimations de l'auteur.

1.3.2.2- Prix des principaux produits alimentaires importés

Au Togo la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires de base importées est enregistrée tant à l'importation qu'au niveau du consommateur. Spécifiquement à Lomé, au nombre de ces denrées importées figurent en bonne place le riz, le blé et ses dérivées (pâtes alimentaires, farine de blé, etc.), le sucre, les huiles végétales, etc.

Figure 13 : Evolution des prix au consommateur des quelques produits importés (en FCFA/kg)

Source : Statistiques de la DGSCN et estimations de l'auteur.

Le renchérissement des prix des produits énergétiques ainsi que la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires, ont occasionné une flambée des prix nationaux des denrées alimentaires tant importés que locaux. L'influence des prix des denrées alimentaires importés sur la consommation des ménages, dépendent en partie de l'environnement et du contexte économique mondial.

1.3.2.3- Interrelation entre prix des denrées alimentaires importés et locaux

En raison de la hausse de prix des denrées alimentaires de base importées, il s'opère naturellement une substitution de certaines denrées alimentaires importées au profit des produits locaux. Du coup, la consommation de ces derniers a pris une nouvelle dimension. En ville comme partout ailleurs, la demande des denrées locales est devenue de plus en plus forte ; et par effet induit, l'apparition d'une spirale inflationniste généraledans la commercialisation de ces produits locaux.

Dans l'ensemble, l'autosuffisance alimentaire a longtemps été une priorité gouvernementale ; mais l'agriculture reste très dépendante des conditions climatiques si bien que l'on observe des périodes de pénuries relatives, courtes mais assez fréquentes, en particulier dans le Nord. De plus, la crise politique et économique a entraîné une déstructuration du secteur agricole, si bien que l'objectif d'autosuffisance alimentaire n'a été totalement atteint. Les importations alimentaires représentaient 18% des importations totales sur la période 1989 - 1991, 14% de 1993 à 1995, et plus de 20% de 2000 à 2010 (FAOSTAT, 1999 ; 2010). Toutefois, avec la dévaluation du franc CFA et la mise en place d'une politique des prix agricoles, d'aménagement des surfaces cultivables de masse (cas des projets basse vallée du Mono et Zio, Oti et Kpendjal) et d'amélioration des semences, la production est en vogue d'être relancée.

Le secteur agricole togolais dispose de fortes potentialités qui lui permettent de couvrir les besoins alimentaires en céréales locaux sauf le riz, en tubercules et en légumineuses. Il a un bilan alimentaire déficitaire pour les productions animales et halieutiques. Et pour combler ces déficits alimentaires, le Togo importe des quantités importantes de riz, de pâtes alimentaires, de blé, de poisson et de viande. Le Togo exporte de très petites quantités de denrées alimentaires.

Cependant, le secteur agricole pourvoyeur d'emplois et d'aliments est confronté à d'énormes difficultés majeures, notamment :

ü Une faible utilisation des intrants de haute productivité (engrais, semences, produits phytosanitaires) compte tenu de leur coût élevé, de leur indisponibilité au moment opportun, de leur éloignement des lieux de production ; d'un faible degré de mécanisation (plus de 90 % des exploitants utilisent les outils rudimentaires) ;

ü Un faible soutien financier de l'Etat (qui s'est un peu amélioré mais demeure encore insuffisant) ;

ü Une insuffisance de crédit agricole ;

ü Uncadre institutionnel non performant (insuffisance de personnel qualifié ; faible capacité opérationnelle des structures techniques de recherche et de vulgarisation, due essentiellement à la vétusté des équipements et à l'insuffisance des ressources financières) ;

ü Des infrastructures rurales inadéquates (le réseau routier rural au Togo est largement inadéquat, certaines zones à fort potentiel de production ne sont pas desservies par des pistes rurales. De plus, la plupart du réseau actuel est dans un état de dégradation avancée, ce qui constitue un frein à la desserte en encadrement agricole et à la commercialisation des produits agricoles à des prix rémunérateurs pour le paysan.

CHAPITRE 2 : NATURE ET CAUSES DE L'INSTABILITE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES

Ce chapitre se propose d'énoncer brièvement les différentes sources de l'instabilité des prix des denrées alimentaires. A cet effet, il est divisé en quatre sections. La première section aborde la question de la nature des sources. La seconde section donne un aperçu sur les principaux déterminants de l'instabilité des prix alimentaires.

2.1- Origines de l'instabilité des prix alimentaires

En principe dans la littérature, il existe deux hypothèses sur l'origine des fluctuations de prix. L'hypothèse la plus communément acceptée est celle des fluctuations d'origine aléatoire ou exogène (Cafiero and Wright, 2006 ; Deaton and Laroque, 1992). La production agricole est généralement sujette à de nombreux accidents d'origine météorologique, complètement extérieurs au marché, mais qui perturbent l'offre et la demande. L'une des difficultés avec cette hypothèse est que des perturbations aléatoires ne produisent pas les faits stylisés des séries de prix agricoles - dissymétrie de la densité de probabilité, auto corrélation d'ordre un.

L'autre hypothèse, au contraire s'attache aux causes endogènes, liées au fonctionnement même du marché, conduisant à des phénomènes plutôt chaotiques. Par exemple, Ezekiel (1938)met en avant les erreurs d'anticipations des produits qui conduisent à des alternances de sur et de sous - production. Ici encore, l'hypothèse d'Ezekiel à l'état brut conduit à envisager des mouvements de prix périodiques qui ne correspondent en rien à la réalité.

A cet effet, la question qui est de savoir laquelle des deux théories explique le mieux les phénomènes de fluctuations de prix, demeure un vif débat ; car leur implications pratiques dans la recherche des remèdes sont très différentes, et même quelques fois opposées. Comment arriver donc à trancher ?

Si l'hypothèse exogène est la bonne, il devrait être possible de remédier aux fluctuations en faisant jouer la loi des grands nombres, à travers des mécanismes d'assurance, que ce soit les assurances traditionnelles (mutualisation des risques entre chanceux et malchanceux), le stockage (mutualisation des risques dans le temps), ou l'élargissement des marchés (mutualisation des risques dans l'espace). Dans ces conditions, l'existence d'un aléa (exemple de la sécheresse) susceptible d'affecter à la fois les plus grands fournisseurs de denrées alimentaires (Australie, Europe et Etats - Unis) semble très peu probable ; même si la probabilité qu'un tel événement se produise au niveau de chacun de ces continents n'est pas négligeable (Cabale Dismuke et Thomas, 2007). De la même manière, si une mauvaise récolte peut survenir une année, une longue série de mauvaises récoltes semble peu crédible. Dans un tel contexte, l'élargissement des marchés semble une bonne méthode pour réduire les fluctuations. C'est l'une des raisons pour laquelle la libéralisation de l'agriculture avait été recommandée par les auteurs ayant préparés les négociations de l'OMC lors de l'Uruguay Round, puis plus tard à Doha. De plus, l'existence de stock de sécurité interannuel devrait aussi permettre de réguler les prix, d'où l'initiative des politiques de sécurité alimentaire.

Par contre, avec des fluctuations endogènes, de tels remèdes ont peu de chance de résoudre le problème. L'élargissement des marchés conduira plutôt à les synchroniser, et non pas à réduire les fluctuations. Le stockage public ou privé risque de se produire à contretemps, ce qui, au lieu de diminuer l'ampleur de la crise, conduira plutôt à l'aggraver. Inversement, segmenter les marchés et développer des interventions publiques sur les prix et les quantités peut contribuer à les diminuer au prix des coûts, et plus tard compensés par les avantages de la stabilisation (Boussard, 2006).

En outre, en dépit de la nécessité de savoir si les fluctuations sont de sources endogènes ou exogènes, très peu de références sont disponibles sur la question. Une étude de Loraoque et Deaton (1992, 1996) montrent que les caractéristiques majeures des séries de prix de matières premières agricoles (en particulier la skewness et l'auto corrélation d'ordre un) peuvent être obtenues à partir de perturbations aléatoires de l'offre. Ce résultat permet donc de conclure que la volatilité des prix agricoles est vraiment causée par des perturbations aléatoires, puisqu'il est possible de reproduire les caractéristiques observées des séries de prix à partir de cette hypothèse.Dans une autre étude sur le rôle des stocks dans l'explication de la volatilité des prix agricoles et établie selon un modèle de fluctuations endogènes, Mitra et Boussard (2008) montrent qu'il est aussi possible d'identifier ces mêmes caractéristiques à partir de l'hypothèse endogène. C'est en cela que réside l'enjeu récurrent portant sur l'origine exacte de la volatilité de prix des produits agricoles.

Cependant, en raison des difficultés rencontrées dans la recherche de l'origine des fluctuations, de nouvelles études ont vu le jour non pas en se basant sur la thématique de l'origine, mais plutôt sur celle des causes réelles des fluctuations de prix des produits agricoles. Cette nouvelle donne prend en compte des deux hypothèses (endogène et exogène) afin de mieux expliquer le concept de volatilité.

2.2- Principaux déterminants des hausses de prix des denrées alimentaires

2.2.1- Déséquilibre entre l'offre et la demande

Les fluctuations permanentes de prix des denrées alimentaires enregistrées ces dix (10) dernières années, sont le reflet d'un déséquilibre entre l'offre et la demande dû à une «crise de la production» conjuguée avec une augmentation de la demande et du pouvoir d'achat tendanciels ces dernières années, d'une part ; et à une «crise des prix» à cause du dysfonctionnement et de la manipulation des marchés, d'autre part. Parmi les facteurs décisifs plus spécifiquement mis en cause, on peut mentionner la réduction des stocks alimentaires, les changements climatiques et les sécheresses récentes dans des pays fournisseurs de premier plan, et la demande accrue pour certains produits alimentaires liée à la croissance démographique, à l'augmentation du revenu, à l'urbanisation et à la modification des habitudes alimentaires dans les centres urbains. Il est d'ailleurs observé qu'au moment même où les pressions démographiques s'accentuaient, les récoltes étaient en recul.

Du côté de la demande, les principaux facteurs de volatilité des prix alimentaires, se concentre essentiellement sur la croissance démographique, la demande sans cesse croissante des biocarburants, la croissance continue de la demande de denrées alimentaires dans les pays émergents, et sur les transactions opérées sur les marchés financiers.

S'agissant de la croissance démographique mondiale qui est d'environ 78.5 millions d'individus par an, son évolution est telle que nous passerons de 6.6 milliards d'habitants actuellement à 9.3 milliards en 2050. Et pour pouvoir satisfaire ces besoins supplémentaires, le milieu rural ou agricole devra produire un (1) milliard de tonnes de céréales de plus par an, tout en essayant de préserver et d'améliorer les ressources naturelles dont dépend le bien - être des générations présentes et futures. A cela, il faut ajouter la demande croissante dans le secteur des biocarburants. En effet, celle - ci a tout simplement détourné de la consommation alimentaire approximativement cent (100) millions de tonnes de céréales (près de 4.7% de la production mondiale de céréales), dont environ quatre - vingt (80) millions de tonnes de maïs aux Etats-Unis, rien que pour produire de l'éthanol.

Un autre élément important est la demande en denrées alimentaires des pays émergents, laquelle a augmenté en quantité et en qualité, suite aux performances économiques enregistrées (avec des taux de croissance économique du PIB de plus de 8%). Ainsi, au cours des vingt dernières années, la consommation de viande a plus que doublé en Chine ; tandis qu'elle a augmenté de 70% au Brésil, et de 20% en Inde. Et sachant qu'il faut près de sept (7)kg de céréales pour produire un (1) kg de viande, ces changements de goûtsont ainsi contribué à accroître les besoins en céréales sur les marchés ; provoquant non seulement une augmentation de leur prix, mais aussi un accroissement de la pression sur les ressources en eau de la planète. En effet, s'il faut 1 000 à 2 000 litres d'eau pour produire un (1) kg de céréales, ce sont 10 000 à 13 000 litres qui sont nécessaires pour obtenir un (1) kg de viande !

Enfin, on peut mentionner d'autres facteurs tels que les transactions effectuées sur les marchés financiers, plus particulièrement la spéculation sur les prix des denrées alimentaires de base ; l'inquiétude des marchés liée à la faiblesse des stocks de sécurité ; les fluctuations des taux de change ; et les mesures de court terme prises par certains pays pour, à la fois, limiter l'incidence de la flambée des cours mondiaux sur les marchés intérieurs, et préserver la sécurité alimentaire de leurs populations. Ces mesures, qui vont de l'interdiction à l'exportation, et au relèvement pur et simple des taxes à l'exportation, ont eu pour effet d'exacerber la volatilité à court terme des cours mondiaux de ces denrées et substituts, et d'accentuer une hausse générale des prix des denrées alimentaires.

Du côté de l'offre, on l'explique souvent par les déficits de production résultant de l'impact négatif des sécheresses et inondations liées aux changements climatiques sur les récoltes. Mais, est - ce la seule explication ? Non sans doute, car il y a également la réduction progressive, depuis le milieu des années 1990, du niveau des réserves mondiales de céréales, lequel a fortement influencé les marchés, et accentué davantage l'impact du déficit actuel de production. Enfin, pour bien cerner la question, il faut tenir compte du déclin progressif des prix réels des denrées agricoles depuis les années 1980 ; notamment suite aux subventions à l'exportation accordées par les pays industrialisés à leurs producteurs. Celui - cia constitué un frein à la production et à l'investissement agricoles dans les PED, et n'a pas permis aux petits agriculteurs d'améliorer leur productivité. C'est également la raison pour laquelle en Afrique, il y a un dumping agricole incroyable, qui a amené de nombreux pays à revenus faibles à devenir de plus en plus tributaires des importations pour satisfaire efficacement leurs besoins alimentaires.

Une étude de 2009 de la commission de l'UE sur les causes des flambées des prix des produits agricoles de base de 2007/2008, a montré que l'augmentation des prix alimentaires découlait de divers facteurs structurels et temporaires. Ces facteurs portent essentiellement sur la croissance de la population mondiale, l'augmentation des revenus dans les économies émergentes (Jeffery Frankel, 2008), l'apparition de nouveaux débouchés sur les marchés, le renchérissement des coûts de production, les conditions météorologiques, et les restrictions à l'exportation imposées par certains pays exportateurs. L'évolution des taux de change, le développement de l'activité spéculative sur les marchés dérivés des produits agricoles de base, et la relation étroite entre les marchés agricoles et les autres marchés des produits de base tels que le marché pétrolier, ont également porté un coup dur à l'évolution des prix des produits agricoles de base. Toutefois, l'incidence de ces différents facteurs varie selon les secteurs. De même, un rapport de la FAO (2011), l'attribue à une demande en hausse ainsi qu'aux inquiétudes à propos des stocks. L'organisme humanitaireOxfam l'attribue à une production réduite en raison des aléas climatiques, à la hausse des prix du pétrole renchérissant les fertilisants et les transports ; ainsi qu'à une demande croissante pour les biocarburants, aux restrictions à l'exportation, et à la spéculation financière.

Chen Qiu et al (2011) dans une étude sur les indicateurs macroéconomiques relative aux flambées de prix de 2007 - 2008 en considérant les produits alimentaires et le fuel essayèrent de montrer l'impact des chocs d'offre et de demande sur les prix des alimentaires et du fuel. Aux termes des travaux en se basant sur le modèle SVAR, les résultats indiquent que les deux chocs agissent de manière différente dans la variation des prix des céréales en particulier. De plus, l'hypothèse selon laquelle la hausse des prix des céréales est une conséquence logique d'un choc de demande a été confirmée uniquement dans le court terme. En outre dans le long terme, l'ajustement de l'offre par rapport à la demande, restore le niveau de prix d'équilibre.Kappel et al (2010) quant à eux, estiment fondamentalement que les actions de l'offre et de la demande sur le marché des produits, ont été les vrais précurseurs de la crise alimentaire de 2008, car la baisse de l'offre globale des produits alimentaires laissaient présager un déséquilibre du système. Dans leur analyse, ils pensent que tout accroissement de la production des denrées agricoles, est tributaire soit d'une hausse de la demande des biocarburants, ou soit d'une hausse de la demande globale des denrées alimentaires (Jeffery Frankel, 2008). Par conséquent, dans le court terme le prix augmente ; et le niveau de cette variation de prix dépendra de la nature de l'offre et de la demande. Mais dans le long terme, l'entrée de nouveaux producteurs (accroissement de l'offre) potentiels restaurera le prix du marché à son niveau initial ou bas (ceteris paribus).

2.2.2- Spéculation et restrictions à l'exportation sur le marché des denrées alimentaires

La spéculation sur les contrats à terme des marchandises entraîne - t - elle une augmentation de la volatilité des prix sur les marchés alimentaires ? Certains économistes répondent que non, suggérant plutôt que les marchés à terme ont un effet stabilisateur, puisque les commerçants se contentent de réagir aux signaux donnés par les prix qui dépendent des fondamentaux du marché. De cette façon, la spéculation pourrait même accélérer le processus de découverte d'un prix d'équilibre (Friedman, 1953 ; De Jasay, 2008).Cette théorie ne fonctionne cependant pas en présence d'investisseurs qui suivent la tendance ou d'investisseurs qui ont un pouvoir de marché élevé. Par exemple, à court terme, uninvestisseur pourrait être attiré par les possibilités offertes par la tendance à la hausse des prix des produits bien que cette augmentation ne puisse être fondée sur aucune donnée fondamentale. Ces idées spéculatives pourraient renforcer la tendance et faire augmenter le prix à terme plus haut que son véritable cours d'équilibre, surtout si de nombreux investisseurs suivent la même tendance («effet de mimétisme») ou si ceux qui investissent ont suffisamment de fonds pour influencer le marché (Lieberman, 2008).

L'afflux de capitaux spéculatifs dans le secteur des produits de base (y compris les denrées alimentaires) sur un marché mondial de plus en plus interconnecté est un autre facteur. Il apparaît de plus en plus probable que l'envolée mondiale des prix des produits alimentaires est liée à l'instabilité et aux turbulences récentes constatées sur les marchés financiers, hypothécaires et immobiliers de la plupart des pays développés. Les spéculateurs à la recherche d'actifs promoteurs, ont réorienté leurs portefeuilles vers les biens alimentaires (contrats d'arbitrage sur indices, contrats à terme et contrats d'option sur les produits de base).Cette situation incita certains pays à entreprendre la limitation d'une manière directe ou indirecte leurs exportations de produits alimentaires, afind'accumuler des stocks nécessaires devant permettre de répondre temporairement aux besoins du marché intérieur (Christiaensen, 2009).Malheureusement, l'adoption de ces politiques ont exacerbé plus encore les marchés régionaux et mondiaux des produits alimentaires, et réduire l'offre mondiale de ces produits.Raisonnant dans la même logique, l'agenceIFPRI trouve que l'accroissement de la production de biocarburants et du prix de pétrole, la dépréciation du dollar américain, les restrictions à l'exportation, et les achats de panique, sont identifiés comme facteurs majeurs concourant à faire varier les prix. Une autre étude de Joe Glauber (Economiste en chef de l'USDA, 2008) sur le rôle joué par des restrictions à l'exportation lors de la crise alimentaire de 2007/2008, trouve que celles - ci ont contribué à hauteur de 20% à l'envolée des prix du blé.

2.2.3- Coûts de l'énergie, biocarburants et sécurité alimentaire

Les prix élevés de l'énergie ont fait augmenter le coût de la production agricole et de la transformation et distribution des produits alimentaires en majorant le coût des intrants tels que les engrais, les semences et pesticides ; ainsi que les coûts d'exploitation du matériel agricole et des opérations d'irrigation, de transport et de transformation. Alors que la part de l'énergie dans le coût de la production agricole est d'environ 4% dans la plupart des pays développés, elle est de 8 à 20% dans certains pays émergents et en développement, comme le Brésil, la Chine et l'Inde (IFPRI, 2008).

L'industrie des biocarburants a aussi créé un nouveau lien entre les marchés et les prix de l'énergie et des produits agricoles. L'augmentation continuelle des prix de l'énergie a tiré à la hausse la demande de biocarburants et, par conséquent, leurs prix. Cela afait augmenter de manière directe la demande et les prix des produits utilisées comme matières premières dans la production de biocarburants et, de manière indirecte, sans doute aussi les prix des autres produits qui sont en concurrence avec aux - tout en contribuant à faire augmenter les prix des autres produits alimentaires achetés à titre de substitution ainsi que les prix du foncier. La demande de biocarburants a donc été un important facteur dans la hausse des prix mondiaux des produits agricoles de ces dernières années (OCDE - FAO, 2008 ; Collins, 2008). Toutefois, la nature de ce lien est mitigée, et il semble qu'elle varie selon les intrants de la production du biocarburant, le volume des échanges, et les possibilités de substitution. Par exemple, 1.4%seulement du blé est utilisé pour produire des biocarburants dans l'Unioneuropéenne, et environ 0.6 % seulement au niveau mondial. Le prix du rizs'est envolé de 165 % entre avril 2007 et avril 2008 quand bien même il ne sertpas à produire des biocarburants, et que rien ne permet de croire a priori que desterres où le riz était cultivé aient été transformées en zones de production desintrants pour les biocarburants. Mais on ne sait pas clairementà quel moment il y a eu un effet de substitution de la demande à cause dela hausse des prix des autres céréales.

Au regard de toutes ces affirmations, il s'avère donc impérieux de continuer à mener des réflexionssur l'explication des liens entre les prix de l'énergie, lesbiocarburants, les mesures liées au commerce, les effets directs et indirectssur l'offre, et les prix des produits agricoles et conséquences pourla sécurité alimentaireavec une prise en compte adéquate de laproblématique de la durabilité (Collins, 2008).

2.2.4- La production agricole dans les PED

Les récentes fluctuations vertigineuses des prix des produits alimentaires ont des causes structurelles durables moins évidentes mais tout aussi importantes, et qui ont bel et bien contribué aux graves problèmes de disponibilités alimentaires. Ces facteurs structurels affectent surtout l'offre ; ce qui constitue un frein pour de nombreux PED dans l'accroissement de la production agricole afin de répondre à la demande supplémentaire de produits alimentaires tant au plan national qu'international. Les facteurs à l'origine de cette crise de la production ont de profondes incidences sur la sécurité alimentaire et la pauvreté) dans les PED.

Le problème de l'offre en particulier au cours des deux (2) dernières décenniestient fondamentalement au fait que la productivité agricole a été relativement faible dans les PED, voire en recul dans beaucoup de PMA - un signe du peu d'intérêt qu'on a longtemps porté au secteur agricole. En moyenne, la productivité agricole annuelle dans les PMA entre1961 et 2003 n'a évolué que de 0,1 %, contre 0,6 % environ dans les PED dans leur ensemble (Shenggen, 2008). Dans les PMA et en particulier ceux d'Afrique, ces faibles taux de croissance agricoles ont été très préjudiciables pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Mêmedans des grands PED à croissance rapide comme l'Inde, bon nombre d'agriculteurs parviennenttout juste à assurer leur subsistance.De plus, la rareté des investissements dans R&D dans la plupart des PED ne permet pas d'espérer beaucoup plus du coté de l'offre.

C'est dire donc le secteur économique le plus sensible sur le plan politique, économique et social reçoit un soutien des moindres au niveau des pays (Christiaensen, 2009). Plus particulièrement dans les PED, ce soutien est largement insuffisant et limité en termes de ressources intérieures, même si elle contribue respectivement à plus de 40 et 60% au PIB réel et à l'emploi. Et c'est à juste titre qu'en ce qui concerne l'Afrique, la session des Chefs d'Etats et de Gouvernements de l'UA tenue en 2008 à Maputo, recommanda chaque Etat membre d'allouer au moins 10% de leur budget pour l'épanouissement et le développement du secteur agricole.

2.2.5- Cas particulier du Togo

Au vu de la littérature existante sur les sources et déterminants de l'instabilité des prix alimentaires, une variation positive et récurrente des prix des denrées alimentaires au Togo, est en partie due aux facteurs de sources exogènes.

En effet, le Togo est un pays tropical ; bénéficiant ainsi d'un bon climat propice pour la production agricole. Les pires périodes sont celles des graves inondations et sécheresses, qui heureusement arrivent rarement. Les besoins en produits vivriers locaux sont largement assurés par la production locale, à l'exception du riz. Cependant, la nature de la production locale, ne permet pas de couvrir tous les besoins alimentaires de la population togolaise ; d'où le recours à l'extérieur pour compenser le déficit. Dès lors, et sur la base de toutes ces affirmations et en faisant abstraction des effets indirects, l'instabilité des prix alimentaires au Togo, est de sources importés (l'environnement internationale) ou aléatoires (les aléas climatiques). En d'autres termes, elle est due aux facteurs de l'offre et de la demande des principales denrées alimentaires d'importations (blé et composantes, sucre, huile végétale industrielle, riz, viande, etc.).

Les sources importées sont essentiellement imputable à des problèmes de disponibilités de ces différentes denrées d'importation sur le marché mondial, qui s'expliquent à la fois par des facteurs structurels et conjoncturels. Et au titre des facteurs structurels, on pourrait mentionner l'augmentation croissante de la demande, en particulier dans les pays émergents où la hausse substantielle des revenus des ménages sur les ménages s'est accompagnée d'une modification des habitudes alimentaires ; et l'utilisation accrue de certains produits alimentaires pour la fabrication de biocarburants. En outre, les facteurs conjoncturels sont essentiellement liés aux facteurs climatiques observés au cours de cette dernière décennie induisant une baisse de récoltes dans les principaux pays exportateurs, accompagnées au cas échéant de mesures de restrictions aux exportations ; et au dépôt des fonds spéculatifs sur les marchés mondiaux des matières agricoles de base dans un contexte de crise sur les marchés financiers.

Enfin, on pourrait également mentionner le renchérissement des coûts de production et de l'énergie en réponse aux flambées des cours du baril de pétrole. En effet, les tensions observées sur les cours du pétrole brut depuis le début du troisième millénaire se sont accentuées voire exacerbées tout au long de cette dernière décennie, et même atteignant un niveau historique de 147 $US en Juillet 2008.

CHAPITRE 3 : EVALUATION ECONOMETRIQUE DE L'EFFET DES HAUSSES DE PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES SUR LA CONSOMMATION AU TOGO

L'objectif de ce travail est d'appréhender l'importance de la hausse de prix des denrées alimentaires sur la consommation des ménages au Togo. L'évaluation de cet impact se fera à l'aide d'un modèle économétrique. A cet effet, il s'agira alors d'estimer une relation entre l'état de bien - être économique des ménages et la hausse récurrente des prix alimentaires constatée au cours de ces deux dernières décennies.

Et afin de s'affranchir des aléas dus à l'application des méthodes de régression linéaire classique sur des données évoluant dans le temps, les développements récents sur l'économétrie des séries temporelles seront utilisés.

3.1- Méthodologie

3.1.1- Modèle et données

Dans la littérature économique, l'approche traditionnelle et conventionnelle utilisée pour mesurer l'impact des changements de prix sur le bien - être ou la consommation des ménages, repose sur l'analyse d'effet de la variation des prix sur le surplus du consommateur et/ou du surplus du producteur. De plus, du fait de la nature ambigüe de certains ménages (à la fois producteurs et consommateurs), un autre concept plus usuel fut développé, le modèle de la variation compensatoire de Hickstout en intégrant les extensions de Taylor (voir annexes).Cependant, en raison de l'indisponibilité et de la difficulté des données relatives aux différentes variables de cette méthodologie, la notion de variation compensatoire établie par Hicks ne pourrait être utilisée dans le cadre de cette étude.

Ainsi, du fait de toutes ces considérations et del'intérêtdel'étude qui estd'évaluer et d'analyser l'impact des hausses de prix des denrées alimentaires sur la consommation des ménages au Togo, nous utiliserons un modèlestructurel à équations simultanées. Une relation nous permettra d'identifier les principaux déterminants de la hausse des prix des denrées alimentaires ; et une autred'évaluer l'impact de la flambée des prix sur la consommation des ménages au Togo.La modélisation repose sur l'hypothèse que l'évolution de la société en générale et de l'économie en particulier, est approchée par la description du comportement dynamique.

De manière synthétique, la consommation d'un ménage, est déterminée par le revenu du ménage, les prix des biens et services, l'indicateur de préférence pour la consommation présente ou future, et éventuellement d'autres variables socio - économiques.

En outre, l'évolution des prix des produits alimentaires dépend d'un certain nombre de facteurs tels que les facteursclimatiques (captés ici par la pluviométrie, PLU), les facteurs conjoncturels (captés par les importations alimentaires, MA ; et la production alimentaire domestique, PA), et les facteurs structurels (captés par le PIB réel, PR). Ainsi nous essayerons de voir l'influence de ces facteursdans l'explication de la hausse des prix des denrées alimentaires dont l'indicateur est l'indice des prix alimentaires (IPA), et leur impact sur la consommation (captée par les dépenses de consommation finale des ménages, DCM).

On a donc :

En remplaçant l'équation [2] dans l'équation [1],on obtient :

Cependant, en raison des soucis liés à la stationnarité des variables, les indicateurs des différentes variables de l'étude sont reconvertis en taux de croissance. Ce qui nous permet de réécrire notre modèle structurel sous cette forme :

En principe, une hausse de PLUdevrait entraîner une variation positive de DCMsuite à de bonnes récoltes (PA) ; et par conséquent une baisse de prix suivie d'une amélioration du pouvoir d'achat. De même, une hausse de PR doit a priori entraînerégalement une variation positive de DCM.Ensuite, unevariation de la valeur totale des MA suite à un accroissement des prix mondiaux des produits alimentaires, affecte d'une manière ou d'une autre la valeur totale des dépenses de consommation des ménages. Enfin, une production alimentaire nationale (PA) suffisante peut permettre de faire baisser les prix de ces produits, et ceteris paribusd'accroître la consommation.

La consommation d'un bien dépend de sa nature (bien inférieur ou normal) et de sa valeur marchande. Pour un bien normal de première nécessité (cas des denrées alimentaires), il existe une relation négative en termes de quantités consommées entre la valeur marchande et la consommation de ce bien. Cependant en termes de valeur dépensées ou déboursées, la relation est un peu mitigée. Tout dépend de la nature des ménages (consommateurs ou producteurs purs, pauvres ou riches, urbains ou ruraux, etc.)

Les séries sont disponibles en séries trimestrielles à l'exception de DCM, PR,MA et PA. Et pour ces séries, nous avons utilisé la procédure d'interpolation de données trimestrielles à partir de données annuelles proposée par Goldstein et Khan (1976).Les estimations sont donc faites sur séries trimestrielles, couvrant la période allant de Mars 2000 à Septembre 2011.

Le choix des observations trimestrielles plutôt qu'annuelles s'expliquent par notre souci de faire une analyse d'impact du plus court terme ; car les délais d'ajustements et les anticipations dans la consommation des ménages suite aux variations de prix des produits, sont de courtes périodes (relativement moins d'un an).

3.1.2- Variables du modèle

3.1.2.1- Le taux de croissance des dépenses de consommation des ménages (TCDCM)

Elles retracent le montant des dépenses de consommation finale de biens et services des ménages d'une nation au cours d'une période donnée. Elles permettent également d'apprécier l'attribut du revenu des ménages. Et généralement, plus le revenu augmente, et plus cette composante augmente à causes des besoins énormes (cas le plus probable des PED).

En outre, le TCDCMdonne une idée de l'évolution de ces dépenses au cours du temps. Et il est donné par :

[6]

dcmt et dcmt-1 représentent respectivement les dépenses de consommation finale des ménages des périodes t et t-1.

Cependant,il convient de préciser que dans la plupart des PED (pays majoritairement à revenus faibles), les dépenses des ménages sont quasi équivalentes à leurs revenus, et quelques fois même supérieures. En d'autres termes, l'épargne domestique est quasi nulle. Elles sont introduites dans le modèle en tant que variable d'intérêt de l'étude, et sont exprimées en FCFA.

Figure 14 : Evolution trimestriel des dépenses de consommation des ménages au Togo de 2000 à 2011

Comme le montre le graphique, la croissance des DCMont connu une évolution alternée de pics et de creux. Cette tendance est due à l'environnement socio - économique qui prévalait dans ces périodes.De plus, les pics élevés des quatrièmes trimestres s'expliquent par la nature des dépenses effectuées dans ces moments. Le taux de croissance trimestriel moyen sur cette période s'établit de 0.9%, ce qui est relativement très faible par rapport aux besoins illimités des populations.

3.1.2.2- Le taux de croissance de l'indice des prix alimentaires(TCIPA)

L'indice des prix alimentaires mesure l'évolution mensuelle des cours d'un panier de denrées alimentaires. Il est donc établi à partir de la moyenne des niveaux de prix de plusieurs catégories de denrées alimentaires, et pondérés en fonction de leur importance dans la consommation alimentaire des ménages de la région considérée.C'est également une des composantes dans le calcul du niveau général des prix (taux d'inflation). Plus il est volatile, plus l'inflation aura tendance à être instable, et plus l'inquiétude des ménages sera aussi grande (ceteris paribus). L'IPA est introduit dans le modèle comme une variable d'intérêt.

Ainsi, le TCIPA quant à lui relate une vue d'ensemble de l'évolution des prix à la consommation d'un panier de denrées alimentaires.

Il est donnée par :

[7]

ipatet ipat-1 représentent respectivement l'indice de prix alimentaires et boissons non alcoolisées des périodes t et t-1.

Figure 15 : Evolution trimestriel de l'indice des prix alimentairesdu Togo de 2000 à 2011

Le graphique présente des fortes hausses de l'indice des prix alimentaires constatées surtout en 2001, 2005, 2008 et 2011. Les hausses de 2001 et 2005 s'expliquent par les crises socio - politiques du moment et/ou une baisse substantielle de la production locale ; tandis que celles de 2008et 2011 par l'euphorie des hausses internationaux de prix des denrées alimentaires et/ou les fortes inondations enregistrées au Togo. Le taux de croissance trimestriel moyen s'établie à 0.7%.

3.1.2.3- Le taux de croissance du produit intérieur brut réel (TCPR)

Le PIB réel est un indicateur d'appréciation des performances de l'économie (incluant tous les secteurs). Il relate en valeur, le niveau ou la santé de l'activité économique au sein d'une nation. Cependant, lui seul ne peut pas rendre compte du revenu échu des ménages. Il est introduit dans le modèle en tant qu'un indicateur des facteurs structurels et variable de contrôle, et est exprimé en FCFA.

Le TCPR quant à lui retrace l'évolution relative du produit intérieur brut réel d'une période à l'autre. Il est donnée par :

[8]

prt et prt-1 représentent respectivement le PIB réel des périodes t et t-1.

Figure 16 : Evolution trimestriel du PIB réel du Togo de 2000 à 2011

Le graphique ci - dessus donne une allure de la croissance trimestrielle du PIB au Togo de 2000 à 2011. Les différentes crises socio - politiques des vingt (20) dernières années n'ont pas permises à cet agrégat de croître considérablement. Cependant, avec les reformes politiques, économiques et institutionnelles engagées par les leaders du pays au cours de ces cinq dernières années, une vision optimiste de la croissance est en train de se faire voir à l'horizon. Le taux de croissance trimestriel moyen sur cette période s'établit à 1.5%.

3.1.2.4- Le taux de croissance des importations alimentaires (TCMA)

Les importations alimentaires permettent de voir le degré ou la proportion de dépendance d'une entité territoriale vis - à - vis de l'extérieur en termes de consommation nationale des produits alimentaires au cours d'une période donnée. Elles sont introduites en tant qu'un indicateur des facteurs conjoncturels et variable de contrôle, et sont exprimés en valeur (FCFA).

En outre, le taux de croissance des importations alimentaires donne une idée de l'évolution de ces importations dans un espace temporel donné. Il est donné par :

[9]

mat et mat-1 représentent respectivement les importations des produits alimentaires des périodes t et t-1.

Figure 17 : Evolution trimestriel des importations de produits alimentaires au Togo de 2000 à 2011.

La figure ci - dessus montre une évolution relativement moins importante des importations des produits alimentaires entre 2000 et 2004. En outre à partir de 2005, leur évolution est surtout marquée par des hausses et baisses successives due en partie à la conjoncture nationale et internationale (inondations et renchérissement des coûts de production). Le taux de croissance trimestriel moyen sur la période, s'établit à 7%.

3.1.2.5- Le taux de croissance de la pluviométrie (TCPLU)

La pluviométrie permet de vérifier les précipitations ou les hauteurs de pluie tombées dans une localité ou région au cours d'une période donnée.

Le taux de croissance permet quant à lui d'avoir une idée de l'évolution du climat d'une période à une autre. Ce taux est donné par :

plut et plut-1 représentent respectivement les précipitations des périodes t et t-1.

Figure 18 : Evolutiontrimestriel des précipitations au Togo de 2000 à 2011

Source : Les estimations de l'auteur sur Eviews.

L'analyse de la figure 18 montre une évolution régulière de la pluviométrie au Togo ; mis à part quelques pics marquants enregistrés en 2000, 2001 et 2007 suite à des tombées de pluies excessives ayant entraîné de graves inondations. Le taux de croissance trimestriel moyen sur la période, s'établit à 119.42%.

3.1.2.6- Le taux de croissance de la production alimentaire (TCPA)

La production alimentaire est un indicateur conjoncturel d'appréciation de l'offre domestique en produits alimentaires d'un pays. Elle permet d'identifier les niveaux de quantités de biens produits et effectivement écoulés sur le marché intérieur. Elle est exprimée en volume de production (tonnes).

Par contre, le taux de croissance permet d'appréhender l'évolution de cette production d'une période à une autre ; et il est donné par :

pat et pat-1 représentent respectivement la production alimentaire domestique des périodes t et t-1.

Figure 19 : Evolution trimestriel de la production alimentaire au Togo de 2000 à 2011

Source : Les estimations de l'auteur sur Eviews.

La figure ci - dessus montre une croissance régulière de production alimentaire au Togo de 2000 à 2011. Les fortes baisses de la production au cours des deux premiers trimestres de l'année 2000 à la suite d'une forte croissance au trimestre, s'expliquent par une baisse de l'activité de production due cause aux aléas climatiques (petite sécheresse). Les pics réguliers des deux (2) derniers trimestres de chaque année s'expliquent les périodes de grande mousson. Le taux de croissance trimestriel moyen est d'environ 2.5%.

3.2- Technique d'estimation et résultats

3.2.1- Techniques d'estimation

3.2.1.1- Ordre d'intégration : les tests de stationnarité individuelle

Un processus est dit stationnaire si tous ses moments (moyenne constante, variance finie sont invariants pour tout changement de l'origine du temps. L'étude de la stationnarité individuelle est faite généralement à travers des tests de stationnarité de Dickey - Fuller Augmenté (tests d'ADF).

3.2.1.2- Analyse empirique

L'analyse empirique de l'impact de la flambée de prix des produits alimentaires a été faite en deux étapes. La première étape a consisté à estimer un modèle structurel donné par :

La deuxième étape a permis d'appréhender les effets de la hausse de prix de quelques denrées majoritairement consommées au Togo sur la consommation des ménages à travers l'équation :

Où désigne Pi le prix intérieur de chaque denrée alimentaire choisie à cet effet.

Les principales denrées choisies sont :

§ Le maïs dont l'indicateur est le taux de croissance du prix au Kg du maïs (TCPMA) ;

§ Le mil avec comme indicateur le taux de croissance du prix au Kg du mil (TCPMI) ;

§ Le sorgho avec comme indicateur le taux de croissance du prix au Kg du sorgho (TCPSO) ;

§ Le riz local avec comme indicateur le taux de croissance du prix au Kg du riz local (TCPRL) ;

§ Le riz importé en vrac dont l'indicateur est le taux de croissance du prix au Kg du riz importé (TCPRI) ;

§ Et enfin le sucre en poudre avec comme indicateur le taux de croissance du prix au Kg du sucre en poudre (TCPSP).

Les estimations reposent sur l'approche des estimateurs des moindres carrés ordinaires (MCO).

3.2.2- Résultats d'estimation

L'étude des relations structurelles existant entre les variables d'un modèle, nécessite au préalable d'identifier l'ordre d'intégration de chaque variable (tests de stationnarité). A cet effet, les résultats des tests de stationnarité effectués sur les variables de l'étude, montrent quetoutes les variables (TCDCM, TCIPA, TCPR, TCMA, TCPLU, et TCPA) sont stationnaires en niveau au seuil de 5% avec le modèle sans constante ni tendance (voir annexes, tableau 6).

L'écriture synthétiqueet mathématique des deux équations à estimer est donnée par :

a, b, c, á, â et ã représentent respectivement les paramètres des variables explicatives ; et åt les termes d'erreurs.

Les résultats des estimations ont montré que pour l'équation [16], seul l'indicateurTCPLU s'est révélé significatif dans l'explication de la dynamique des hausses de prix des denrées alimentaires au Togo. Par contre pour ce qui est de l'équation[15], seuls les indicateurs TCPR et TCMA ont un impact significatif sur la consommation des ménages au Togo.Les résultats des estimationssont consignés dans le tableau 7 en annexes.

Par ailleurs, le modèle possède de bonnes propriétés au regard des tests de diagnostic effectués après l'estimation (corrélogrammes, tests d'hétéroscédasticité, d'autocorrélation et de normalité).

En outre, les résultats des estimations de la relation [14] sont consignés dans le tableau ci - dessous ; et dont l'équation à estimer est donnée par :

ñ désigne le paramètre associé à chaque variable - prix ; pit le prix de chaque produit alimentaire à la période t ; et åt le terme d'erreurs.

Tableau 5 : Résultats d'estimations de l'équation [19]

 

TCPMA

TCPMI

TCPSO

TCPRL

TCPRI

TCPSP

TCDCM

-0.103539

0.147317

-0.146222

0.167478

-0.357741

-0.049803

3.3- Interprétations des résultats

3.3.1- Déterminants de la hausse des prix alimentaires et leur impact sur la consommation des ménages

Aux termes de l'analyse économétrique de l'impact des hausses de prix des denrées alimentaires sur la consommation des ménages au Togo, il ressort dans un premier temps que les facteurs climatiques (PLU) sont les principaux déterminants de la flambée des prix des produits alimentaires au Togo (estimation de l'équation [16]). Ainsi, une hausse des précipitations de un (1) point, se traduirait par une hausse des prix alimentaires de 0.007 point. En effet, les ménages togolais dépendent dans une large mesure (plus de 60%) des produits locaux pour satisfaire ses besoins alimentaires. Du coup, toute variation de la production locale, se répercutedans une moindre mesure sur les niveaux de prix des produits alimentaires. Cependant, cette influence est significativement très faible.

Par contre, les facteurs structurels (PR) et conjoncturels (MA et PA) se sont révélés non déterminants dans l'explication de la hausse des prix des produits alimentaires au Togo.

Dans un deuxième temps, l'estimation de l'équation [15] montre que seuls les indicateurs des facteurs structurels (PR) et conjoncturels (MA) se sont révélés significatifs dans l'évaluation de la flambée des prix alimentaires sur la consommation au Togo. Ainsi, une hausse du niveau de l'activité de un (1) point, a un impact positif de l'ordre de 0.78 point sur la consommation finale des ménages au Togo. Cela suppose donc que plus l'économie togolaise se porte bien, plus le bien - être des ménages ou populations augmente aussi. Cependant, la question qu'il faut se poserest de savoir si ce constat est observable dans les faits ?

Par contre, les importations alimentaires ont un impact négatif sur la consommation finale des ménages au Togo ; car une hausse de un (1) point de la valeur des importations engendre une baisse de la consommation de 0.16 point. En effet, l'accroissement de la valeur dû éventuellement aux renchérissements de la valeur des produits importés, se traduirait par un ajustement à la baisse de la consommation des ménages en réponse à une anticipation à la hausse des prix domestiques de ces produits importés. Cela indique peut être que les ménages togolais prêtent une attention particulière à l'évolution des importations alimentaires du Togo. Ces importations permettent donc d'appréhender l'évolution de la demande et du stock intérieur en produits alimentaires.

Enfin, le fait que la pluviométrie et la production alimentaire domestique n'aient pas d'impacts sur la consommation des ménages au Togo, s'explique par le fait que celles - ci ont été relativement régulières sur toute la période de l'étude (pas de saisons mortes), hormis quelques valeurs aberrantes (saisons 2000, 2001 et 2007). De plus, une grande partie des besoins alimentaires des ménages est approvisionnée par cettemême production locale, sauf quelques céréales (riz, blé) et produits manufacturés.

Cependant, s'il est vrai que les hausses de prix des denrées alimentaires influencent négativement la valeur totale des dépenses de consommation des ménages au Togo, quel est alors l'effet induit sur le pouvoir d'achat de ces ménages ?

Répondre à une telle question, revient au préalable à faire une distinction entre les différents groupes de ménages, car l'évaluation du pouvoir d'achat suite à un choc de prix varie d'un ménage à l'autre. A cet effet, cette distinction se ferra par rapport à trois situations : le milieu de résidence (urbain et rural), la situation financière (riche et pauvre) et l'attribut (consommateur et producteur purs).

Par rapport à la première dénomination, un choc de prix des denrées alimentaires a des effets moindres sur les ménages ruraux que ceux urbains. Ceci est du au fait que l'environnement socio - économique des zones urbaines, est beaucoup plus attractif et diversifié que dans les zones rurales. Les ménages ruraux s'adaptent beaucoup mieux aux changements de prix des denrées alimentaires que ceux urbains ; car ils disposent d'unpouvoir d'achat assez élevé dans l'acquisition d'un panier de biens alimentaires donné, comparativement aux ménages urbains. A ce sujet, Arndt et al. (2008) dans une étude sur le cas spécifique de la Mozambique, trouve qu'une hausse de 10% des prix alimentaires, accroît le revenu des ménages ruraux de 1% et réduit celui des urbains de 2.2%. Cela permet donc aux ménages ruraux d'avoir une marge de manoeuvre supérieure à celle des urbains ; mais dans quelle proportion comparativement à la hausse des prix alimentaires.

La seconde dénomination repose sur la capacité (en termes monétaires) du ménage à acquérir un panier de denrées alimentaires. Et se basant sur le fait que plus de 60% de la population togolaise vit en dessous du seuil de pauvreté, et sur le fait que plus de 60% des revenus des ménages au Togo sont destinés à l'alimentation, alors les chocs de prix des denrées alimentaires auront pour conséquence l'accroissement de la proportion des pauvres. Une étude de Ivanic et Martin (2008) sur l'impact de la flambée de prix alimentaires sur le niveau de pauvreté des ménages de neuf (9) PED, a montré qu'une hausse de prix du maïs de 10% réduit le niveau de pauvreté dans quatre (4) pays, l'augmente dans quatre (4) autres pays, et n'a aucun effet sur un (1) pays ; contrairement à Wodon et Zaman (2008) qui estiment qu'une hausse des prix alimentaires de 50%, accroît le taux de pauvreté de 2.5% dans dix (10) pays de l'Afrique Centrale et de l'Ouest choisis à cet effet(Cudjoe et al, 2008 ; Ulimwengi et al, 2009 ; Minot et Dewina, 2010). Ces changements de prix des denrées alimentaires dégradent le pouvoir d'achat des ménages pauvres et moyens; mais ont un effet relativement moindre sur les ménages riches, car leurs disponibilités financières peuvent leur permettre de garder le même pouvoir d'achat ou niveau d'utilité.

Enfin pour ce qui est de la dernière situation, un choc de prix des biens profitent certains aux dépends des autres. En effet, les ménages sont dépendants des marchés pour la vente et/ou l'achat de nourriture ; ce qui a une incidence sur leur revenu ou leurs dépenses. Normalement, une hausse des prix est synonyme de hausse de revenu pour un producteur ; car elle constitue un facteur indispensable au développement des activités agricoles en incitant à produire davantage, et en dotant les producteurs de capacité financière à accroitre leurs moyens productifs. A l'inverse, une hausse des prix engendre des dépenses plus importantes pour les ménages acheteurs nets ; ce qui compromet la satisfaction des autres besoins surtout pour les ménages pauvres.C'est ainsi que Ulimwengi et Ramadan (2009) dans une étude relative aux flambées de prix des produits alimentaires, et en tenant compte des changements de revenus des producteurs et des prix observés par les consommateurs, trouvent qu'une hausse des prix de céréales de 50% en Ouganda réduit la consommation des produits céréaliers de 29 - 37% dépendamment des différentes régions. Cette situation suggère donc l'importance des céréales dans la consommation des ménages Ougandais. Cependant, en raison de la nature du bien (destiné à l'alimentation), la notion de producteur pur n'est qu'une question d'a priori ;car généralement dans la pratique, aucun ménage ne peut prétendre produire un bien alimentaire sans autoconsommation.

Au Togo, les enquêtes ont révélé que la hausse des prix des denrées alimentaires (en particulier les céréales et tubercules) profite rarement aux producteurs, voire les appauvrit. Un rapport de la FAO (2009) élaboré conjointement avec l'Etat togolais montre que les ménages développent des stratégies commerciales précaires qui consistent à vendre les produits agricoles au moment où les prix sont à leur plus bas niveau (Septembre - Janvier) pour se désendetter et pour faire face aux obligations sociales et familiales. Ils reviennent sur les marchés vers avril une fois les stocks familiaux épuisés, pour y effectuer des achats au moment du pic des prix.Cependant, l'installation et l'accroissement de la capacité de gestion et de régulation de l'ANSAT(ex OSAT) à la suite de la crise alimentaire de 2008, a permis de régler dans une moindre mesure ce différentiel de prix des céréales, tout en permettant au producteurs d'avoir des revenus acceptables.

Ainsi, l'impact d'un niveau élevé de prix alimentaires sur les ménages et surtout ceux des pays en développement comme le Togo, dépend de l'interaction de ces diverses dénominations. Et de façon général, les agents producteurs et commerciauxde denréesalimentaires destinées également à l'exportation, bénéficient directement ou indirectement de la hausse des prix ; de même que des personnes travaillant dans ces secteurs (ceteris paribus). En outre, pour les ménages agricoles qui produisent généralement et/ou principalement pourl'autoconsommation ou pour des marchés locaux protégés des fluctuations de prix des marchés nationaux et internationaux, verront leurs effets atténués. Enfin,les ménages urbains pauvres subiront des impacts fortement négatifs, car ils se verront obliger s'ils veulent garder le même niveau d'utilité, d'accroître la part des revenus consacrée à l'alimentation malgré leurs revenus limités. Par exemple, chaque augmentation de 10% du prix des céréales (y compris du riz) alourdit de près de 4.5 milliards de dollars US la facture totale des importations céréalières des pays en développement importateurs nets (IFPRI, 2008).

Cependant, en se basant sur le fait que le Togo dans son ensemble, est consommateur - net de denrées alimentaires, on peut prétendre à ce qu'une hausse générale des prix alimentaires ait un effet négatif sur le pouvoir d'achat des ménages pris globalement.

Le faible pouvoir explicatif des dépenses de consommation des ménages par les déterminants de la flambéedes prix des produits alimentaires pris en compte dans le cadre de cette étude (R² ajusté = 0.3345), s'explique par la nature intrinsèque et complexe des vrais facteurs qui motivent la hausse des prix et la consommation des ménages surtout dans les pays en développement, et en particulier au Togo. Par exemple dans les pays développés, la consommation des ménages dépend de la valeur que les ménages accordent à celle - ci en temps actuel ou dans un proche avenir ; tandis que dans les pays en développement, elle l'est en fonction des facteurs relevant du temps présent, lesquels facteurs sont laissés à l'appréciation des ménages pris individuellement.

Ainsi et conformément à la théorie keynésienne de la consommation, l'effet du revenu national sur les dépenses de consommation finale des ménages s'est révélé significatif. Cependant, il convient de rappeler que le PIB réel donne à juste titre une idée sur la santé économique d'un pays, plutôt que de rendre compte du revenu échu des ménages du pays.

3.3.2- Cas particuliers de quelques principales denrées alimentaires

Cette partie s'est intéressée à évaluer l'impact de la hausse des prix de quelques produits alimentaires consommés majoritairement au Togo, sur le montant total des dépenses de consommation des ménages.

L'estimation de l'équation [19] montre que pour ce qui est des denrées produits localement, le maïs et le sorgho ont un impact négatif sur les dépenses de consommations des ménages contrairement au mil et au riz local qui ont un effet positif ; tandis que le riz importé et le sucre en poudre ont tous deux un effet négatif. Ainsi, une hausse de 1% de prix du maïs, mil, sorgho, riz local, riz importé et du sucre en poudre, ont des impacts respectifs de (-0.10%), (0.15%), (-0.15%), (0.17%), (-0.17%) et de (-0.05%) sur les dépenses de consommation finale des ménages au Togo.

Le fait que le mil et le rizlocal (essentiellement des produits locaux) aient un effet positif, et que riz importé et le sucre en poudre (essentiellement des produits importés) un effet négatif sur les dépenses de consommation des ménages, peut s'expliquer par la nature des produits ; car pour un produit essentiellement local, les ménages auront toujours tendance à l'acquérir quelque soit sa valeur d'usage, tandisque la consommation sera éventuellement revue à la baisse pour un produit essentiellement importé.

Par contre, le fait que la hausse de prix du maïs et du sorgho (des substituts parfaits) ait un effet négatif sur les dépenses de consommation des ménages, laisse un peu perplexe ; car le maïs et le sorghoconstituent des aliments de base de la consommation alimentaire au Togo. Et qu'en principe, toute hausse de leurs prix devrait avoir pour effets d'accroître le montant des dépenses de consommation des ménages.

Cependant, ces résultats permettent de confirmer une partie de la deuxième hypothèse de recherche qui stipulait que la hausse de prix des produits locaux affectent positivement la consommation des ménages au Togo ; tandis que la hausse des produits importés l'affectent négativement.

Ainsi, les différents résultats des estimationsont révélé un rôle limité des prix alimentaires dans l'explication de la consommation des ménages au Togo. Et l'une des raisons peut être attribuée à l'environnement socio - économique. De plus, la structure de la consommation des ménages au Togo n'est pas aussi tout à fait homogène. L'idéal aurait été de disposer des chiffres ou données portant sur la particularité de chaque groupe de ménages afin de mieux expliciter cette incidence des hausses de prix des denrées alimentaires sur la consommation des ménages au Togo. Toutefois, cette insuffisance pour faire l'objet d'autres travaux.

CONCLUSION

La forte augmentation de prix des produits alimentaires constatée ces dernières années a remis en cause l'ensemble des stratégies de réduction de la pauvreté et de croissance consenties par les pays en développement et en particulier les pays africains, où les achats alimentaires représentent plus de 60% des revenues des ménages. Cependant, ces évènements ne doivent pas nous faire oublier que la problématique de la maîtrise des prix des produits alimentaires de base, s'est toujours posée avec d'autant plus d'acuité, que les marchés sont de nature extrêmement volatiles. Un fait contraignant pour un pays en développement comme le Togo, est que les incertitudes sur les prix des denrées alimentaires compromettent toute perspective de développement agricole, d'allocation optimale des ressources, d'équité sociale et de préservation des revenus des pauvres.

Fort de ce constat, la compréhension des facteurs qui gouvernent la dynamique ou hausse des prix des produits alimentaires se révèle être un enjeu important de politique économique et sociale ; car elle permet sinon de repérer les imperfections du marché et de procéder à leurs corrections, ou du moins de mieux prévoir les chocs de nature à perturber la stabilité des marchés. De plus, cette flambée des prix des produits alimentaires accroît la proportion des pauvres et crée des troubles sociaux dans le monde en développement. Elle se traduit aussi dans les pays importateurs comme exportateurs, par un certain nombre de politiques à court terme qui risquent d'exacerber la volatilité des marchés mondiaux. Plus encore, la hausse des prix alimentaires aura pour effet de stimuler l'offre lorsque les signaux du marché sont transmis aux agriculteurs qui ont la capacité d'accroître la production, et lorsque les infrastructures de transport et commercialisation existante permettent d'approvisionner le marché.

La présente étude s'est donc intéressée à appréhender l'évolution de la consommation finale des ménages dans le comportement dynamique des prix des denrées alimentaires au Togo (en particulier celui des hausses).

Dans un premier temps les faits stylisés ont révélé que les prix intérieurs sont moins volatiles que les cours internationaux des denrées alimentaires, en raison notamment de la nature des produits consommés, de la stabilité du taux de change et des mécanismes internes de régulation des prix.Ensuite, l'analyse empirique a révélé que la valeur ou le montant des dépenses de consommation finale des ménages, est significativement corrélées aux facteurs structurels (le produit intérieur brut) et conjoncturels (les importations alimentaires) de la flambée des prix des produits alimentaires domestiques.Ce constat permet d'infirmer la première hypothèse de l'étude. Le revenu national (PIB réel) s'est révélé significatif dans l'explication des dépenses de consommations finales. Cependant, lui seul ne détermine pas le revenu échu des ménages ; car une autre partie des revenus des ménages provenant du circuit informel, semble avoir été ignorée. En outre, les importations alimentaires se sont révélées être un bon indicateur de la consommation des ménages au Togo.

En outre, l'impact induit par rapport au niveau du pouvoir d'achat des ménages, n'est pas a priori figé ; car il varie en fonction du groupe de ménages. Pour un ménage rural, l'effet d'une hausse de prix alimentaires sur le pouvoir d'achat, est négatif et relativement moindre qu'un ménage urbain. De même, l'effet est relativement moindre pour un ménage riche et alarmant pour celui pauvre. En outre, un ménage producteur pur apprécie les hausses de prix des denrées alimentaires aux dépends d'un ménage consommateur pur qui les voit d'un oeil malveillant. Les répercussions des chocs de prix sur les ménages ont gagné en complexité si bien que qu'elle que soit la politique de stabilisation mise en oeuvre par les autorités publiques, elles auront raison d'au moins un groupe de ménages. L'idéal serait d'initier des politiques qui profitent à une plus grande majorité des ménages (analyses hypothético - déductives).

Enfin, l'analyse de l'impact de la hausse de prix de certains produits alimentaires consommés au Togo, a révélé que le riz importé et le sucre en poudre (essentiellement des produits importé) et le maïs et le sorgho (essentiellement des produits locaux) ont des effets négatifs sur les dépenses de consommation des ménages ; tandis que le mil et le riz local (essentiellement des produits locaux) ont des effets positifs.

La tendance actuelle des prix produits alimentaires peut donc représenter une véritable opportunité de promouvoir le développement agricole et rural dans de nombreux pays à faible revenu et à déficit vivrier comme le Togo, sous condition de créer dans les meilleurs délais un environnement propice en termes de politiques agricoleset de mesures de soutien.

ANNEXES

A1- Technique d'interpolation des séries de Goldstein et Khan

Cette technique consiste à transformer ou ramener des séries économiques dont les valeurs sont cumulatives pour une année, en séries trimestrielles. En d'autres termes, cela consiste à ramener les données d'une variable économique établie annuellement, en données trimestrielles. Ce le cas de variables telles que le revenu, les dépenses, etc.

NB : Ce ne sont pas toutes les variables économiques qui suivent untel processus d'interpolation.

Supposons une variable Y dont les observations sont annuelles, et nous voulons générer des observations trimestrielles. L'objectif est d'approximer le graphique de par rapport aux points où les valeurs de Y sont connues.

Si on représente f (x) par une fonction de second degré donnée par :

[20]

Alors, pour trois (3) observations annuelles consécutives (périodes 0, 1 et 2) de Y, l'approximation du graphique de Y prendra la forme :

La résolution de ces trois (3) intégrales donne les équations suivantes :

Par contre, les graphiques trimestrielles sont approximés en divisant une année par quatre (4) trimestres de 0.25 de distance chacune. Ce qui donne :

Premier trimestre (T1) :

Deuxième trimestre (T2) :

Troisième trimestre (T3) :

Quatrième trimestre (T4) :

Les résultats des intégrations donnent :

Ce sont ces équations qui serviront à générer les valeurs des observations trimestrielles. Il est à noter que pour chaque trimestre, la pondération de la période courante (t) est plus importante que celle de la période antérieure (t-1) ou postérieure (t+1). Pour les deux (2) premiers trimestres, l'année t-1 ont des pondérations beaucoup plus meilleures que celles de l'année t+1. De plus, la somme des pondérations de chaque trimestre doit être égale à 0.25 afin que les graphiques trimestrielles puissent correspondre à ceux annuels.

A2- Formulation des relations de Hicks - Shephard

L'approche traditionnelle et conventionnelle utilisée pour mesurer l'impact des changements de prix sur le bien - être ou la consommation des ménages, repose sur l'analyse d'effet de la variation des prix sur le surplus du consommateur et/ou du surplus du producteur. Et du fait de la nature ambigüe de certains ménages (à la fois producteurs et consommateurs), un autre conceptfut développé, le modèle de la variation compensatoire de Hicks donné par :

[25]

E désigne les dépenses minimums permettant au ménage h d'atteindre un certain niveau d'utilité u, p le vecteur des prix, 0 et 1 désignant respectivement les situations avant et après les changements de prix.

Mais la nature infinitésimale des variations de prix, permet d'ajuster la relation [25] et d'avoir celle de Shephard :

[26]

qi désigne la quantité du bien i consommée par le ménage h.

Ainsi, la relation [26] permet donc de réécrire la relation [24] sous cette forme :

[27]

A3- Stationnarité des séries

Tableau 6 : Résultats des tests de stationnarité à niveau de Dickey - Fuller Augmenté

 

Modèle

T_stat

Valeurs critiques

Décision sur H0

 

1%

5%

10%

TCDCM

1

-7.304522

-2.616203

-1.94814

-1.61232

Rejetée*

2

-7.25581

-3.581152

-2.926622

-2.601424

Acceptée

3

-7.169913

-4.170583

-3.51074

-3.185512

Acceptée

TCIPA

1

-7.154546

-2.617364

-1.948313

-1.612229

Rejetée*

2

-7.235318

-3.584743

-2.928142

-2.602225

Acceptée

3

-7.148568

-4.17564

-3.513075

-3.186854

Acceptée

TCPR

1

-2.82436

-2.619851

-1.948668

-1.612036

Rejetée*

2

-3.179607

-3.592462

-2.931404

-2.603944

Acceptée

3

-3292205

-4.186481

-3.51809

-3.189732

Acceptée

TCMA

1

-4.176120

-2.615093

-1.947975

-1.612408

Rejetée*

2

-4.283207

-3.577723

-2.925169

-2.600658

Acceptée

3

-4.20027

-4.165756

-3.508508

-3.184230

Acceptée

TCPLU

1

-1.615536

-2.619836

-1.948686

-1.612036

Rejetée**

2

-2.173347

-3.592462

-2.931404

-2.603944

Acceptée

3

-2.597635

-4.186481

-3.518090

-3.189732

Acceptée

 

1

-2.349742

-2.621185

-1.948886

-1.611932

Rejetée

 

2

-3.458483

-3.596616

-2.933158

-2.604867

Rejetée

TCPA

3

-3.457915

-4.192337

-3.520787

-3.191277

Acceptée

H0 : Présence de racine unitaire ou série non stationnaire

*significatif à 5%

**significatif à 10%

(1) Modèle sans constante ni tendance ;

(2) Modèle avec constante ;

(3) Modèle avec constante et tendance.

A4- Estimations et tests de diagnostic

Tableau 7 : Résultats d'estimations

 
 

TCPR

TCMA

TCPLU

TCPA

R² ajusté

TCIPA

Coefficient

-0.1459

0.0118

0.0070

-0.0909

0.1996

0.1437

Ecart-type

0.0860

0.0266

0.0027

0.0875

t-Stat

-1.6968

0.4426

2.6160

-1.0387

TCDCM

Coefficient

0.7742

-.01605

-0.00156

0.1304

0.3779

0.3345

Ecart-type

0.1724

0.0534

0.0054

0.1766

t-Stat

4.4892

-3.0039

-0.2886

0.7381

Tableau 8 : Corrélogramme des résidus de l'estimation de l'équation [18]

Date: 07/21/12 Time: 07:12

 
 
 

Sample: 2000Q1 2011Q3

 
 
 
 

Included observations: 47

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autocorrelation

Partial Correlation

 

AC 

 PAC

 Q-Stat

 Prob

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

      **| . |

      **| . |

1

-0.205

-0.205

2.1065

0.147

      .*| . |

      **| . |

2

-0.187

-0.239

3.9018

0.142

      . | . |

      .*| . |

3

-0.056

-0.169

4.0639

0.255

      . |** |

      . |*. |

4

0.235

0.150

7.0343

0.134

      . |*. |

      . |*. |

5

0.080

0.161

7.3871

0.193

      **| . |

      **| . |

6

-0.312

-0.207

12.871

0.045

      .*| . |

      .*| . |

7

-0.079

-0.171

13.226

0.067

      . |*. |

      . | . |

8

0.170

-0.008

14.935

0.060

      . |*. |

      . |*. |

9

0.185

0.159

17.014

0.048

      **| . |

      .*| . |

10

-0.308

-0.147

22.930

0.011

      .*| . |

      .*| . |

11

-0.126

-0.142

23.939

0.013

      . |** |

      . |*. |

12

0.293

0.146

29.591

0.003

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Tableau 9 : Corrélogramme des résidus de l'estimation de l'équation [17]

Date: 07/21/12 Time: 07:14

 
 
 

Sample: 2000Q1 2011Q3

 
 
 
 

Included observations: 47

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autocorrelation

Partial Correlation

 

AC 

 PAC

 Q-Stat

 Prob

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

      .*| . |

      .*| . |

1

-0.091

-0.091

0.4176

0.518

      . | . |

      . | . |

2

-0.047

-0.056

0.5303

0.767

      . |*. |

      . |*. |

3

0.120

0.112

1.2826

0.733

      .*| . |

      .*| . |

4

-0.155

-0.139

2.5684

0.632

      . | . |

      . | . |

5

0.072

0.061

2.8497

0.723

      . | . |

      . | . |

6

0.007

-0.010

2.8527

0.827

      . | . |

      . | . |

7

0.026

0.068

2.8911

0.895

      **| . |

      **| . |

8

-0.224

-0.267

5.8538

0.664

      .*| . |

      .*| . |

9

-0.074

-0.086

6.1897

0.721

      . | . |

      .*| . |

10

-0.040

-0.108

6.2913

0.790

      .*| . |

      .*| . |

11

-0.144

-0.104

7.6139

0.747

      . | . |

      .*| . |

12

0.031

-0.075

7.6775

0.810

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Tableau 10 : Tests résiduels d'hétéroscédasticité, d'auto corrélation et de normalité

Tests

Statistique

Valeur

Probabilité

Hétéroscédasticité

TCIPA

F

0.492831

0.614226

TCDCM

F

 
 

Auto corrélation

TCIPA

DW

1.733018

0.003306

TCDCM

DW

2.003499

0.806563

Normalité

TCIPA

J - B

3.486063

0.174989

TCDCM

J - B

536.7580

0.00000

(1) H0 : Homoscédastique

(2) H0 : Absence d'autocorrélation d'ordre h

(3) H0 : Normalité

Source : Les estimations de l'auteur sur Eviews

BIBLIOGRAPHIE

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Zaman, H. et Q. Wodon.2008 «Rising food price in Sub-Saharan Africa:Poverty imapct and policy response.» Édité par World Bank. Policy Research WP 4738.

TABLES DES MATIERES

SOMMAIRE i

DEDICACE ET REMERCIEMENTS ii

ACRONYMES iii

LISTE DES TABLEAUX iv

LISTE DES FIGURES v

RESUME vii

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE 1 : LA PRODUCTION ALIMENTAIRE AU TOGO 6

1.1- Situation de la production alimentaire au Togo 6

1.1.1- La production vivrière 6

1.1.1.1- Les céréales 7

1.1.1.2- Les tubercules 8

1.1.1.3- Les légumineuses 8

1.1.2. Productions animale et halieutique 9

1.2- Bilans alimentaires et nature du commerce extérieur 10

1.2.1- Bilan céréalier 10

1.2.2- Bilan en tubercules 10

1.2.3- Bilan en légumineuses 10

1.2.4- Bilan des productions animales (y compris halieutiques) 11

1.2.5- Les exportations 11

1.2.6- Les importations 12

1.3- Evolution des prix de quelques denrées alimentaires au Togo 13

1.3.1- Prix au producteur 13

1.3.2- Prix au consommateur 14

1.3.2.1- Produits vivriers locaux 14

1.3.2.2- Prix des principaux produits alimentaires importés 15

1.3.2.3- Interrelation entre prix des denrées alimentaires importés et locaux 16

CHAPITRE 2 : NATURE ET CAUSES DE L'INSTABILITE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES 18

2.1- Origines de l'instabilité des prix alimentaires 18

2.2- Principaux déterminants des hausses de prix des denrées alimentaires 20

2.2.1- Déséquilibre entre l'offre et la demande 20

2.2.2- Spéculation et restrictions à l'exportation sur le marché des denrées alimentaires 22

2.2.3- Coûts de l'énergie, biocarburants et sécurité alimentaire 23

2.2.4- La production agricole dans les PED 24

2.2.5- Cas particulier du Togo 25

CHAPITRE 3 : EVALUATION ECONOMETRIQUE DE L'EFFET DES HAUSSES DE PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES SUR LA CONSOMMATION AU TOGO 27

3.1- Méthodologie 27

3.1.1- Modèle et données 27

3.1.2- Variables du modèle 29

3.1.2.1- Le taux de croissance des dépenses de consommation des ménages (TCDCM) 29

3.1.2.2- Le taux de croissance de l'indice des prix alimentaires (TCIPA) 30

3.1.2.3- Le taux de croissance du produit intérieur brut réel (TCPR) 31

3.1.2.4- Le taux de croissance des importations alimentaires (TCMA) 32

3.1.2.5- Le taux de croissance de la pluviométrie (TCPLU) 33

3.1.2.6- Le taux de croissance de la production alimentaire (TCPA) 34

3.2- Technique d'estimation et résultats 35

3.2.1- Techniques d'estimation 35

3.2.1.1- Ordre d'intégration : les tests de stationnarité individuelle 35

3.2.1.2- Analyse empirique 35

3.2.2- Résultats d'estimation 36

3.3- Interprétations des résultats 37

3.3.1- Déterminants de la hausse des prix alimentaires et leur impact sur la consommation des ménages 37

3.3.2- Cas particuliers de quelques principales denrées alimentaires 41

CONCLUSION 43

ANNEXES a

A1- Technique d'interpolation des séries de Goldstein et Khan a

A2- Formulation des relations de Hicks - Shephard b

A3- Stationnarité des séries c

A4- Estimations et tests de diagnostic c

BIBLIOGRAPHIE e

TABLES DES MATIERES g






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon