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Les communes des borderlands camerounais face aux conséquences des conflits centrafricains de 1960 à  2013. Cas de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua.

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par (pas de prénom) GAMBO
Université de Ngaounderé-Cameroun - Master 2014
  

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3-L'Etat Camerounais

Les multiples crises politiques qui se sont répétées en République Centrafricaine ont entrainé des conséquences négatives pour le Cameroun. La gestion de ces problèmes a nécessité et nécessite encore la mobilisation de plusieurs acteurs. Ainsi, à Garoua Boulai comme à Ngaoui et Bertoua, les autorités administratives et militaires, sous le contrôle de l'Etat camerounais ont investis pour faire face à cette situation.

L'instabilité politique en Centrafrique a offert un cadre propice au désordre et au foisonnement des bandes armées qui sèment la terreur aux confins du Cameroun du Tchad et de la RCA16. Ces problèmes transfrontaliers, les mouvements des personnes et des biens sont des préoccupations communes à ces pays, ils ont crée une plate-forme de coopération entre les Etats pour la résolution des problèmes concrets. C'est ce qui a obligé le Cameroun et la RCA à nouer davantage leur relation bilatérale par les signatures de plusieurs conventions de coopération depuis les années 1965 et 198017. Ainsi, le 8 août 1965 c'est le lancement de la commission mixte qui porte sur le traité de tracé et de la gestion de frontière commune, la situation des personnes et de leurs biens, le code des nationalités et

14GbowéGbowéSimplice, 2010, p. 158.

15 Entretien avec Dandjouma Victor le 25 juin 20014 à Meiganga.

16Saibou Issa, 2006, « La prise d'otage aux confins du Cameroun, de la RCA et du Tchad : une nouvelle modalité du banditisme transfrontalier », Polis/RCSP/CPSR, Vol 13, n°1-2, pp 119-146. 17GbowéGbowéSimplice, 2010, p. 129.

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de transport. Le 24 juillet 1969, c'est la convention en matière de police qui porte sur le règlement, la circulation des personnes et des biens, et interdit de s'immiscer dans les affaires intérieures aux deux Etats18.

D'autre part, Les autorités administratives décentralisées ont fait de même dans leur circonscription administrative. En effet, c'est à plusieurs reprises que les autorités camerounaises des régions frontalières ont convoqué leurs homologues centrafricains pour débattre sur les problèmes communs. C'est le cas du sous-préfet de l'arrondissement de Garoua Boulai qui a convié son homologue centrafricain de la sous-préfecture de Bouar lors du 20 mai 2010 pour débattre sur la question de l'insécurité transfrontalière19. In grosso modo, il est important de noter que face à la recrudescence du phénomène de l'insécurité transfrontalière au niveau des frontières de ces deux pays, depuis les années 2000, on a assisté à l'intensification de la coopération et de la signature des accords dans le domaine sécuritaire entre les deux pays.

Au plan local, l'Etat camerounais a pris des dispositions en vue d'assurer la sécurité dans les régions frontalières comme à l'intérieur du pays. En effet, face aux épineux problèmes d'insécurité que génèrent les conflits politiques et la situation des réfugiés centrafricains, l'Etat a mis un accent dans le secteur militaire des villes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua. Ainsi, un nouveau poste de B.I.R a été créé à Garoua Boulai en 200320, un escadron composé de plusieurs pelotons fut installé en 2013, un déploiement de la DGRE rattaché à la présidence de la république, du commissariat de surveillance du territoire et du SEMIL. On note également dans cette ville, une augmentation considérable de l'effectif des gendarmes dans les brigades et postes de gendarmerie et plusieurs policiers qui arrivent sous forme de détachement pour la relève21. L'Etat camerounais, pour préserver son pays de toute contamination de guerre et la circulation des armes, a procédé à la fermeture des frontières à Garoua Boulai et à Ngaoui, lieux qui sont les principales portes d'entrée surtout lorsqu'on sait que les conflits en Afrique sont des faits fluide.

18 A-H. OnanaMfege, 2004, Le cameroun et les frontières : Une dynamique géopolitique complexe, Paris, L'Harmattan, P.223.

19 Entretien avec Abdouraman Moustapha le 25 juin 2014 à Garoua Boulai.

20 Monographie de la commune Garoua Boulai 2010.

21 Entretien avec Kanou Emmanuel le 24 juin 2014 à Ngaoui.

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Dans les villes de Ngaoui on note une création de trois postes de sécurité dont une de la gendarmerie, et les deux autres de la police et de la douane en 199222.En 2013, un poste de contrôle en aval a été créé entre les frontières camerounaises et centrafricaines. Comme à Garoua Boulai, il existe également des militaires qui arrivent sous forme de détachement pour la relève. Lors des journées de marchés, toutes les voitures qui vont à Ngaoui sont escortées par des éléments du B.I.R qui détiennent leur base à Meiganga23.

À Bertoua, en plus des corps cités pour les cas de Ngaoui et Garoua, il existe également des patrouilles qui sont menées toutes les nuits par les ESSIR. Pour les soldats centrafricains qui ont intégré les trois villes, l'Etat camerounais se rassure que ceux-ci sont sous le contrôle des forces de l'ordre et que leurs armes sont stockées à la garnison militaire de Bertoua.

Au niveau international, l'Etat camerounais a envoyé un grand nombre de ses soldats au côté de la MISCA pour le maintien de l'ordre en RCA. Selon Martin Samonsa, soldat de cette mission militaire, la MISCA est composée à majorité des Camerounais24. On note également de nombreux convois militaires camerounais qui escortent les populations camerounaises et centrafricaines pour leur retour au Cameroun. Bref, on constate une attention de l'Etat camerounais vers ces trois localités plus que par le passé. En effet, l'Etat camerounais exerce des efforts louables dans la gestion des conséquences des crises centrafricaines comme le reconnu le représentant du Secrétaire Général des Nations Unies :

Les autorités camerounaises sont particulièrement mobilisées pour cette cause. Je tiens à les féliciter pour leurs efforts et pour leur politique en faveur des réfugiés. Nous avons tenus à le dire aux membres du gouvernement, en leur réitérant la disponibilité des Nations Unies à continuer à les accompagner dans la recherche des solutions pérennes aux difficultés actuelles25.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams