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Itinéraires thérapeutiques en cas de maladies des enfants de moins de 15 ans dans l'aire sanitaire de Bomborokuy province de la Kossi (Burkina Faso).

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par Symphorien TRAORE
OUAGADOUGOU - Maitrise 2009
  

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MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, BURKINA FASO

SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNITE- PROGRES- JUSTICE
(MESSRS)

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

 

EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)

 
 

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

OPTION : DEMOGRAPHIE

 
 

MEMOIRE DE MAITRISE

THEME :

ITINERAIRES THERAPEUTIQUES EN CAS DE MALADIE DES
ENFANTS DE MOINS DE 15 ANS DANS L'AIRE SANITAIRE DE
BOMBOROKUY (PROVINCE DE LA KOSSI)

Année académique 2008-2009

Présenté par : Sous la direction de :

TRAORE Symphorien Pr. Banza BAYA

Maître de conférences

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES.........................................................................................II LISTE DES TABLEAUX.............................................................................................V LISTE DES GRAPHIQUES.....................................................................................VI LISTE DES CARTES............................................................................................VII DEDICACE........................................................................................................VIII REMERCIEMENTS...............................................................................................IX SIGLES ET ABREVIATIONS................................................................................. X

RESUME.....................................................................................XI

INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE 1: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

1. 1. Milieu physique

1

7

8

1.1. 1. Situation géographique

8

1.1. 2. Climat et relief

9

1.1. 3. Végétation et sols

9

1. 2. Aspects humains

11

1.2. 1. Organisation administrative

11

1.2. 2. Données démographiques

11

1. 2. 3. Données socio-économiques

12

1. 3. Aire sanitaire de Bomborokuy

13

1.3. 1. Infrastructures et personnel

15

1.3. 2. Prestations sanitaires

15

1.3. 3. Profil épidémiologique

16

CHAPITRE 2: ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIE

.17

2. 1. ASPECTS THEORIQUES

18

2. 1. 1. Revue de la littérature

18

2. 1. 1. 1. Itinéraires thérapeutiques

18

2. 1. 1. 2. Déterminants du recours thérapeutique

21

2. 1.2. Cadre conceptuel de l'étude

26

2.1.2. 1. Schéma conceptuel

26

2. 1.2.2. Hypothèses de recherche

29

2.1.2.3. Définition des concepts

29

 

II

III

2.1.2.4. Cadre opératoire 31

2. 2. METHODOLOGIE 32

2. 2. 1. Echantillonnage 32

2. 2. 2. Identification des enfants 33

2. 2. 3. Collecte des données 34

2. 2. 4. Traitement et analyse des données 35

2. 2. 5. Difficultés rencontrées 35

CHAPITRE 3 :PRESENTATION DES ITINERAIRES THERAPEUTIQUES 36

3. 1. Répartition des malades selon quelques caractéristiques 37

3. 1. 1. Distribution selon les caractéristiques démographiques 37

3. 1. 1. 1. Sexe 37

3. 1. 1. 2. Age 37

3. 1. 2. Répartitions selon des caractéristiques liées à la maladie 38

3. 1. 2. 1. Type de pathologies 38

3. 1. 2. 2. Gravité de la maladie 39

3. 1. 2. 3. Durée de la maladie 40

3. 2. Rang du recours thérapeutique 40

3. 2. 1. Première action thérapeutique 41

3. 2. 2. Deuxième action thérapeutique 44

3. 2. 3. Troisième action thérapeutique 45

3. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le type de premier recours 46

3. 3. 1. Itinéraire débutant par une consultation moderne 46

3. 3. 2. Itinéraire débutant par une automédication 47

3. 3. 3. Itinéraire débutant par une consultation traditionnelle 48

3. 3. 4. Itinéraire débutant par une absence thérapeutique 48

CHAPITRE 4: ANALYSE DE QUELQUES DETERMINANTS DU PREMIER RECOURS DE

L' ITINERAIRE THERAPEUTIQUE 50

4. 1. Influence des facteurs socio-démographiques sur l'itinéraire thérapeutique 51

4. 1. 1. Alternatives thérapeutiques et caractéristiques des parents 51

4. 1. 1. 1. Itinéraires thérapeutiques selon la religion du chef de ménage 51

4. 1. 1. 2. Itinéraires thérapeutiques selon le niveau d'instruction de la mère 52

4. 1. 1. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le pouvoir de décision des parents 53

IV

4.

 

1. 2. Ressources thérapeutiques et caractéristiques de l'enfant

55

 

4.

1.

2. 1. Itinéraires thérapeutiques selon le sexe de l'enfant

55

 

4.

1.

2. 2. Itinéraires thérapeutiques selon l'âge de l'enfant

55

 

4.

1.

2. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le lien de l'enfant avec le chef de ménage

56

4. 2. Déterminants institutionnels de l'itinéraire thérapeutique 57

4. 2. 1. Itinéraires thérapeutiques selon l'estimation de la distance du CSPS 57

4. 2. 2. Itinéraires thérapeutiques en fonction de la perception des soins de santé

.58

4. 3. Aspects socio-économiques de l'itinéraire thérapeutique 59

4. 3. 1. Itinéraires thérapeutiques selon l'activité principale du chef de ménage 59

4. 3. 2. Itinéraires thérapeutiques selon la prise en charge des dépenses de santé

.61

4. 4. Effets des caractéristiques de la maladie sur l'itinéraire thérapeutique 61

4. 4. 1. Itinéraires thérapeutiques selon la typologie de la maladie 62

4. 4. 2. Itinéraires thérapeutiques selon la gravité de la maladie 63

CONCLUSION GENERALE 66

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70

ANNEXES XII

ANNEXES 1 : QUESTIONNAIRE MENAGE XIII

ANNEXES 2 : QUIDE D'ENTRETIEN (Infirmiers) XVII

ANNEXES 3 : QUIDE D'ENTRETIEN (Tradipraticiens) XVIII

ANNEXES 4 : PHOTOS DU TERRAIN XIX

ANNEXES 5 : TABLEAU DES GRAPHIQUES XX

V

LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1. 1 : Population par village en 1996 et 2004 12

Tableau 1. 2 : Population et distance du centre sanitaire 14

Tableau 1. 3 : Principales pathologies rencontrées dans le CSPS de Bomborokuy 16

Tableau 2. 1 : Relations entre les différents concepts et variables 32

Tableau 2. 2 : Répartition de l'échantillon par village 33

Tableau 3. 1 : Répartition des malades selon le sexe 37

Tableau 3. 2 : Pathologies ayant affecter les enfants de moins de 15 ans 39

Tableau 3. 3 : Répartition des malades en fonction de la durée de la maladie 40

Tableau 3. 4 : Répartition des malades selon le nombre de recours utilisé 40

Tableau 3. 5 : Personnes décidant du recours 42

Tableau 3. 6 : Estimation de la distance du CSPS par les mères 43

Tableau 3. 7 : Moyen de transport utilisé pour la quête de soins 44

Tableau 3. 8 : Choix thérapeutique opéré à la troisième étape de l'itinéraire 45

Tableau 4. 1 : Répartition des malades selon le type de recours 55

Tableau 4. 2 : Age du malade selon le choix du type de traitement 55

Tableau 4. 3 : Lien de parenté de l'enfant selon le choix du type de traitement 56

Tableau 4. 4 : Motifs du recours au centre de soins moderne 58

Tableau 4. 5 : Prise en charge des dépenses sanitaires selon le type de

traitement 61

VI

LISTES DES GRAPHIQUES

Graphique 1. 1: Précipitation en fonction du nombre de jours de pluie 9

Graphique 3. 1: Répartition des malades selon l'âge 38

Graphique 3. 2: Gravité de la maladie 39

Graphique 3. 3: Premier Choix thérapeutique des malades selon le type de

recours 42

Graphique 3. 4: Personnes assumant le coût du traitement 43

Graphique 3. 5: Type de recours utilisé lors du deuxième Choix thérapeutique 45

Graphique 3. 6 : Itinéraires thérapeutiques (1er recours : Consultation moderne) 47

Graphique 3. 7: Itinéraires thérapeutiques (1er recours : Automédication) 48

Graphique 4. 1: Choix thérapeutique selon la religion du chef de menage 52

Graphique 4. 2: Choix thérapeutique selon le niveau d'instruction de la mère 53

Graphique 4. 3: Choix thérapeutique en fonction du pouvoir de décision 54

Graphique 4. 4: Recours thérapeutique selon l'estimation de la distance du

CSPS 57
Graphique 4. 5: Choix thérapeutique selon l'activité principale du chef de

ménage 60
Graphique 4. 6: Recours thérapeutique selon le type de

pathologie 62

Graphique 4. 7: Recours thérapeutique selon la gravité de la maladie 64

VII

LISTES DES CARTES

Carte 1 : Présentation de la zone d'étude 8

Carte 2 : Aire sanitaire de Bomborokuy 14

VIII

DEDICACE

? A mon père TRAORE Bruno, vous avez voulu faire de nous l'essence de votre existence ; mais vous avez été prématurément arraché à notre affection. Que Dieu le tout puissant vous donne le repos éternel.

? A ma mère WANI Dorothée, vous qui n'avez ménagé aucun effort depuis notre jeune âge pour notre éducation, ce travail est le fruit de vos nombreuses années de sacrifice. Que le Dieu de miséricorde vous accueille dans son royaume.

? A mon grand frère TRAORE Philippe, vous avez été pour nous un exemple, votre courage et votre détermination dans le travail nous édifie à plus d'un titre. Trouvez ce travail comme une tentative d'emboîtement de pas à votre suite. Que le Dieu de sagesse vous garde dans sa plénitude.

? A mes frères et soeurs Marie Madeleine, Placide, Pierre, Virginie, et François. Soyez fiers et reconnaissant à Dieu pour ce travail qui est aussi le vôtre.

? A mes neveux TRAORE Serge Henri Stéphane, DEMBELE Eric, TRAORE Losso Narcisse, TRAORE Patricia et TRAORE Bagnoumou Rodrigue, trouvez dans ce travail une source de courage et de détermination dans vos études.

IX

REMERCIEMENTS

A tous ceux qui ont participé d'une manière ou d'une autre à la réalisation de ce travail de recherche.

· Nos sincères remerciements au corps professoral du département de Géographie de l'université de Ouagadougou pour nous avoir formé et initié à la recherche.

· Particulièrement, nos vifs remerciements à notre directeur de mémoire Pr. Banza BAYA qui n'a ménagé aucun effort pour l'aboutissement du travail de recherche.

· Nous pensons aussi à Monsieur MAIGA Aboubacar qui a su nous encourager et nous orienter afin que nous arrivions au bout de ce travail.

· Nos congratulations au Docteur TRAORE Corneille, UEMOA Ouagadougou ; à TRAORE Dominique Directeur de Delta Energie ; TRAORE Benjamin, technicien en bâtiment, Directeur de l'entreprise EG ; TRAORE Kisito, Directeur des Services Informatiques du Ministère des Finances et du Budget ; TRAORE Aristide, chercheur au CNRST ; GNIMIEN Gaston, inspecteur de l'enseignement secondaire pour votre soutien matériel et moral, pour vos conseils et encouragements.

· Nos remerciements vont à l'endroit des étudiants, des camarades et amis pour leur collaboration.

· Nos remerciements s'adressent également au personnel de santé du CSPS de Bomborokuy en l'occurrence Messieurs DAO Abdoulaye et Sow Bienvenue pour leur disponibilité et leur contribution aux travaux du terrain.

X

SIGLES ET ABREVIATIONS

CEFORP : Centre de Formation et de Recherche en matière de Population

CEPED : Centre français sur la Population et le Développement

CM : Centre Médical

CMA : Centre Médical avec Antenne chirurgicale

CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International

CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale

DPSN : Document de Politique Sanitaire Nationale

EDS BF : Enquête Démographique et de Santé du Burkina Faso

ENSEA : Ecole Nationale de Statistique et d'Economie Appliquée

ETS : Equipe de recherche, Transition et Santé de la reproduction

FLASHS : Faculté des Langues, des Lettres, des Arts, des Sciences Humaines et

Sociales

IB : Initiative de Bamako

IFORD : Institut de Formation et de Recherche Démographiques

IFRPDSR : Institut de Formation et de Recherche en Population Développement et Santé de la Reproduction

IRA : Infection Respiratoire Aigue

IRD : Institut de Recherche Pour le Développement

ISSP : Institut Supérieur des Sciences de la Population

MEG : Médicaments Essentiels Génériques

MS : Ministère de la Santé

MSAS : Ministère de la Santé et de l'Action Sociale

MSASF : Ministère de la Santé, de l'Action Sociale et de la Famille

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ORSTOM : Office pour la Recherche Scientifique des Territoires d'Outre Mer

PEV : Programme Elargi de Vaccination

PPTE : Pays Pauvre Très Endetté

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

SMI : Santé Maternelle et Infantile

UEPA : Union pour l'Etude de la Population Africaine

UERD : Unité d'Enseignement et de Recherche en Démographie

UFR/SH : Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines

XI

RESUME

L'Afrique est caractérisée par une situation sanitaire précaire. C'est le lieu de confrontation de trois systèmes de pratique des soins médicaux : d'un côté la médecine traditionnelle, de l'autre côté l'automédication et enfin la médecine moderne. Ainsi, la santé occupe une place prépondérante dans le bien être des populations notamment dans les pays africains. Les enfants de moins de 15 ans, du fait de leur vulnérabilité liée à leur jeune age, sont victimes de nombreuses pathologies.

Au Burkina Faso, le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires aigues constituent les principales causes de morbidité et de mortalité des enfants.

Pour la réalisation de notre étude, une recherche documentaire et une enquête terrain ont été faites. La présente étude s'est réalisée dans quatre villages du département de Bomborokuy dans la province de la Kossi. Il s'agit des villages de Bomborokuy, Niankouini, Gombélé et Sacko. Elle vise à découvrir non seulement les maladies infantiles, infanto-juvéniles et juvéniles récurrentes dans la zone d'étude mais aussi les itinéraires thérapeutiques utilisés pour les soins des enfants, les facteurs influençant les choix des parents par rapport à un type de traitement donné.

De l'étude, il ressort que les populations utilisent aussi bien les services de santé moderne, que ceux traditionnelles ainsi que l'automédication. Au premier recours thérapeutique, la consultation moderne (49,3%) et l'automédication (45,3%) sont les modes de traitement les plus utilisés. Néanmoins, l'état de pauvreté quasi-permanente oriente les ménages en milieu rural vers l'automédication. De même, la distance à parcourir pour atteindre un service de santé démotive les parents à s'y rendre pour les maladies bénignes. Toutefois les sites de l'étude étaient à une distance relativement courte; le plus éloigné étant à 10 km. Ainsi la distance n'a pas joué défavorablement sur l'utilisation des soins de santé pendant un épisode morbide des enfants. La décision pour le choix du traitement lors de la maladie d'un enfant est faite par les membres de la famille, le plus souvent par le père de l'enfant et quelquefois par la mère.

Mots clés : Burkina Faso, Kossi, Bomborokuy, enfants, recours thérapeutique, Itinéraire thérapeutique, déterminant.

INTRODUCTION GENERALE

1

2

Parmi les nombreux problèmes qui entravent actuellement le développement socio-économique des pays d'Afrique, celui de la santé est devenu, au cours de ces dernières décennies, l'un des plus préoccupants. Selon l'OMS, la santé peut se définir comme un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Elle peut s'apprécier tant comme un indicateur de développement économique que comme une forme de capital humain. En effet, l'état de santé de la population d'un pays permet d'apprécier la capacité de celui-ci à procurer à sa population des moyens vitaux. En plus, il influence l'offre et la productivité de la main d'oeuvre ainsi que les performances scolaires.

Au lendemain de leur indépendance, les pays africains déclaraient la santé comme un droit et instauraient la gratuité des soins pour tous (SURET-CANALE, 1968). Mais les systèmes de santé hérités de la période coloniale n'étaient pas adaptés à la répartition démographique et aux besoins de santé de base de ces pays. C'est ainsi qu'à Alma Ata (Russie) en 1978 les pays membres de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décidèrent de donner officiellement le point de départ d'une réorganisation profonde des systèmes de santé en Afrique, avec une forte décentralisation et une stratégie axée sur la prévention et les soins de santé primaires (SSP). Cette stratégie se heurta rapidement à la question de son financement du fait de la dette des pays africains. C'est dans ce contexte que l'idée de financement des services de soins par le recouvrement des coûts des prestations auprès des malades fit son apparition et fut officiellement lancée par l'OMS à Bamako (Mali) en septembre 1987 sous le nom d'Initiative de Bamako (IB). Cependant, les chances de succès d'une telle initiative ont été largement hypothéquées par la profondeur de la crise économique des années 90. La baisse du budget des Etats alloué à la santé, orienté plus vers le remboursement de la dette extérieure, s'est accompagnée non seulement d'une baisse du revenu moyen des ménages mais aussi d'une hausse des disparités au sein des populations. Toute chose engendrant une détérioration de l'ensemble des indicateurs de santé (taux brut de mortalité, taux de mortalité infantile, taux de morbidité général, etc.)

Le Burkina Faso, Pays Pauvre Très Endetté (PPTE) ne déroge pas à cette règle. Comme les autres pays africains, la crise économique a enfoncé le pays dans une récession sociale et économique profonde. Concernant la capacité de la population à recourir aux soins, la crise économique, accentuée par la dévaluation du Franc CFA en 1994, a considérablement modifié la demande de soins des populations. L'appauvrissement des populations a entraîné une baisse de la capacité financière de recours des ménages avec de fortes conséquences non seulement sur le niveau de dépenses de santé mais également et surtout sur les formes d'accès aux soins. Ainsi donc, la santé des populations n'a fait que se détériorer.

3

Certes, la quête de la santé a jadis été une préoccupation essentielle dans l'existence des hommes dans les différentes sociétés. Cependant, il est de la responsabilité de l'Etat de promouvoir, de protéger et de restaurer la santé de la population partout où le besoin s'exprime.

C'est ainsi que le Burkina Faso a fait du développement sanitaire un des domaines prioritaires de l'action gouvernementale. D'énormes efforts sont régulièrement consentis afin d'améliorer les indicateurs de santé en assurant une disponibilité et une accessibilité de plus en plus effective des services de santé modernes. Il en résulte une augmentation aussi bien en nombre des infrastructures sanitaires, mais aussi une amélioration de la qualité des services fournis. Des stratégies et programmes d'envergure comme l'Initiative de Bamako (IB) ont réduit de façon considérable le coût des produits par l'introduction des Médicaments Essentiels Génériques (MEG). Elles ont promu une participation accrue des communautés à la gestion de la chose sanitaire (MSASF, 1992). La mobilisation des ressources financières pour un développement global, équitable et durable de la santé demeure insuffisante malgré les efforts de l'Etat et de ses partenaires, tandis que paradoxalement l'on note un faible taux d'absorption des services disponibles.

L'état de santé de la population demeure toujours précaire au Burkina Faso nonobstant les efforts consentis par l'Etat. Les indicateurs comme le taux de morbidité et de mortalité réagissent trop lentement aux changements du système sanitaire. En effet, la morbidité générale de la population au Burkina est élevée soit 15,8% en 1995 (MS /DPSN, 2000). Elle est principalement dûe aux endémo- épidémies locales et aux affections chroniques non transmissibles. La morbidité est surtout élevée chez les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées sans distinction de sexe (MS /DPSN, 2000). Le taux de mortalité générale, estimé à 14,8% (RGPH, 1996), s'explique essentiellement par les taux élevés de mortalités infantile, infanto-juvénile et maternelle. Le taux de mortalité infantile est passé de 103, 3 % en 1998 (INSD et Macro International 2000) à 81 % en 2003 (INSD et Macro International, 2004). Celui de la mortalité infanto-juvénile est passé pour la même période de 219,1% à 184%. Cette mortalité est dûe, entre autres, aux maladies transmissibles (le paludisme), les maladies cibles du Programme Elargi de Vaccination ( la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche , la poliomyélite), la malnutrition, les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës (IRA).

L'offre de soins de santé est caractérisée dans son ensemble par une insuffisance quantitative et qualitative des soins, le coût élevé des différentes catégories de prestations et la faible implication des populations bénéficiaires. Cet état de fait entraîne une perte de confiance des populations vis-à-vis des structures de santé modernes notamment pour les soins curatifs. Outre tous ces facteurs négatifs qui expliquent la mauvaise fréquentation des

4

services de santé, des études plus spécifiques ont établi des relations entre groupe d'âges et préférence d'utilisation des ressources sanitaires. En effet, il ressort que les stratégies de rationalisation des ressources sont très austères à l'égard des classes d'âges improductives dominées par les enfants (SAUERBORN et al. cité par SANOU, 2001).

Dans chaque société, il y a une perception particulière de la maladie, de sa gravité et les attitudes des malades en dépendent. La prise en charge thérapeutique du patient n'est plus assurée seulement par les centres spécialisés, elle est aussi assurée par les praticiens de la médecine alternative. D'une façon générale, en milieu villageois, les problèmes de santé de la petite enfance sont considérés comme l'apanage des « vieilles » (OUEDRAOGO, 1996). Celles-ci totalisent à n'en pas douter une somme considérable d'expériences. La mère occupe aussi une place prépondérante dans les soins apportés aux enfants, car c'est à elle qu'incombe l'entretien quotidien de l'enfant. Le choix du traitement médical ne se fait pas de façon fortuite mais dépend d'une logique, d'une rationalité propre à chaque ethnie, à chaque société ayant des us et coutumes voire une croyance religieuse.

Ce constat suscite en nous un certain nombre d'interrogations spécifique constituant notre question de recherche.

Quels sont les itinéraires thérapeutiques suivis par les ménages pour soigner leurs enfants ?

Des facteurs influencent-ils l'enfant et son entourage à opter pour un type de traitement en cas d'épisode morbide ?

Quand recourt-on aux services de soins lorsque les enfants sont malades ?

Qui décide du recours thérapeutique lors de la maladie des enfants ? Telles sont autant de questions auxquelles nous tenterons d'apporter des éléments de réponses dans cette étude.

L'initiative de la présente investigation se justifie car elle permet d'obtenir un minimum d'informations récentes sur les conditions sanitaires des ménages; les différents travaux déjà existant sur le sujet étant exclusivement des rapports établis par les services de santé. Ces rapports sont souvent incomplets et ne reflètent que les données sur ceux qui se sont présentés aux personnels de santé. De ce fait, pour mieux étudier la demande de soins, il faut s'adresser aux utilisateurs ou aux consommateurs à travers une enquête ménage.

Son intérêt est qu'elle permet de tracer les itinéraires thérapeutiques d'un certain nombre de pathologies spécifiques aux enfants de moins de 15 ans, car la majeure partie des publications réalisées sur les itinéraires thérapeutiques se sont appesantis sur les enfants de moins de 5 ans. De surcroît, les investigations ont été menées selon une pathologie bien déterminée.

5

Certes les enfants de la tranche d'âge de 5-14 ans sont relativement en bonne santé comparativement aux moins de cinq ans, mais leurs choix permettra de voir s'il n'y a pas une différence de traitement pour le recours aux soins entre les enfants biologiques, confiés ou pris en charge par les ménages. Cela se justifie d'autant plus que cette tranche d'âge correspond à l'âge scolaire. Les parents confient les enfants à des tuteurs en cas d'indisponibilité des infrastructures scolaires sur place. Il faut noter qu'en milieu rural les enfants constituent une main-d'oeuvre importante dans les travaux champêtres. Partant de là, leurs maladies jouent sur la productivité, la production agricole, influençant ainsi le revenu du ménage. A cela, il faut ajouter le rôle de la maladie sur la scolarité des enfants notamment sur leurs cursus. Ce rôle est d'autant plus perceptible que la maladie est longue et chronique. Cela entraîne un absentéisme prononcé pouvant influencer les performances scolaires et entraîner des abandons.

Notre recherche permet aussi de mettre en exergue les choix thérapeutiques des malades au vu de la détérioration progressive de l'état sanitaire des populations. Ces conditions sont caractérisées entre autre par la baisse du pouvoir d'achat des ménages ; le recours de plus en plus prononcé des populations à l'automédication, à la médecine et la pharmacopée traditionnelles dans la zone d'étude.

Le choix de l'aire sanitaire de Bomborokuy comme terrain d'étude se justifie par la sous-utilisation du service de santé moderne. En effet, il apparaît que cette fréquentation évolue lentement et est en déça de la moyenne nationale. Sa position presque frontalière avec le Mali a été aussi déterminante dans le choix du site. Cette position favorise quelques échanges économiques avec le pays voisin source de revenus insuffisantes pour les populations. De même, les importations accroissent la consommation médicale en rendant disponible les médicaments de la rue, bon marché, diversifiant ainsi l'offre de soins de base. Celle-ci est constituée par la médecine moderne, la médecine et pharmacopée traditionnelle, l'automédication traditionnelle ou moderne.

L'un des motifs du choix du site est l'état de pauvreté de la population. En effet, l'économie de la zone est essentiellement agricole alors que les cultures de rente, généralement source de revenus, y sont peu développées. Ce sont les cultures vivrières qui y dominent. Aussi, l'agriculture est tributaire des aléas climatiques qui hypothèquent à chaque instant non seulement les revenus des populations mais les maintiennent dans une insécurité alimentaire. Elle favorise du même coup la malnutrition et fragilise ainsi la santé des femmes et surtout des enfants.

L'échelle locale a été retenue pour mieux cerner les recours aux soins de santé primaires dont bénéficient les enfants dans une localité dépourvue de service de santé d'un niveau secondaire encore moins tertiaire. De même, la pauvreté, la proximité du site de l'étude avec

6

le Mali sont des facteurs favorisant la prolifération des médicaments de la rue et par conséquent peut jouer sur la fréquentation des services de santé moderne.

Dans le même ordre d'idées, l'étude sur les itinéraires thérapeutiques en cas de maladie chez les enfants de moins de 15 ans dans l'aire sanitaire de Bomborokuy (District Sanitaire de Nouna) nous permettra de cerner, l'importance du rôle joué par les mères dans les soins portés aux enfants tout en dégageant les itinéraires suivis à la quête de ces soins.

Ainsi, notre étude a pour objectif général d'analyser le choix des recours thérapeutiques envisagés dans la prise en charge de la maladie des enfants de moins de 15 ans dans l'aire géographique du CSPS de Bomborokuy (District Sanitaire de Nouna, Province de la Kossi).

Spécifiquement, elle vise à retracer les itinéraires thérapeutiques des enfants de moins de 15 ans, identifier les différents acteurs et leurs rôles dans la prise en charge des enfants malades, et analyser les facteurs influençant les itinéraires thérapeutiques.

La présente étude s'articulera autour des chapitres suivants :

-La présentation de la zone d'étude

-Les aspects théoriques et la méthodologie

-La présentation des itinéraires thérapeutiques

-L'analyse de quelques déterminants du premier recours de l'itinéraire thérapeutique

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

CHAPITRE 1 :

7

Le cadre de vie des populations est influencé par des facteurs qui peuvent être favorables comme néfastes au bien être des populations. Ceci étant accentué par une croissance de la population ne facilitant pas souvent leur auto-prise en charge sanitaire.

1. 1. Milieu physique

Le milieu physique peut présenter des conditions favorables à certaines activités telles que l'agriculture, l'élevage. Il peut aussi se révéler être un facteur favorisant l'apparition de certaines pathologies.

1. 1. 1. Situation géographique

Le département de Bomborokuy est situé au Nord-Ouest du Burkina Faso dans la province de la Kossi, région de la boucle du Mouhoun. Il est limité au Nord par le département de Barani, à l'Ouest par les départements de Doumbala et Djibasso, au Sud et à l'Est par le département de Nouna. Le chef-lieu Bomborokuy a pour coordonnées géographiques 3°98 de longitude Ouest et 13°05 de latitude Nord.

Carte 1 : Présentation de la zone d'étude

8

9

1.1. 2. Climat et relief

Le département de Bomborokuy fait partie de la sous zone soudano sahélienne où les précipitations sont de l'ordre de 300-700mm /an. Les précipitations sont caractérisées par leurs irrégularités dans le temps et dans l `espace.

400

200

800

700

600

500

300

100

0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Graphique 1.1: Précipitation en fonction du nombre de jours de

pluie

Année

40

20

60

50

30

0

10

Précipitation

en mm

Jours de

pluie

Source : Service de l'agriculture de Bomborokuy Mars 2008

e

de our

Le découpage de l'année en saison se caractérise par l'alternance d'une saison sèche (dont la longueur est de huit mois, Octobre-Mai) et d'une saison humide ou hivernale de Juin à Septembre. Le fait le plus marquant, c'est que pendant la saison sèche, le pays est soumis au régime de l'Alizé continental (ou harmattan). Ce vent qui vient du Nord-Est à un effet desséchant qui accentue en Avril-Mai l'effet des températures élevées qui règnent sur l'ensemble de la zone. La période des vents et de la chaleur est propice pour certaines maladies des enfants comme les infections respiratoires aigues, la méningite, la rougeole. De même pendant la saison humide il y'a l'apparition de certaines pathologies comme le paludisme

Le relief est très peu accidenté avec une altitude moyenne d'environ 279m. Entre les collines s'étendent des plaines. Cette configuration du relief est un facteur favorisant l'accessibilité géographique de la zone. Ainsi, la population peut avoir accès sans grandes difficultés aux services sociaux de base tels que les écoles, les centres de santés, les services administratifs.

u our

1. 1. 3. Végétation et sols

Fortement tributaire du climat, la végétation est caractérisée par la prédominance de formations mixtes ligneuses et herbacées, formations végétales à couvert peu fermé. La

10

zone appartient au domaine phytogéographique soudanien. La végétation caractéristique est la savane arbustive et arborée dans certains endroits. Les espèces végétales les plus importantes de la strate arborée sont : Bityrospermun parki, Parkia biglobosa, Lannea microcarpa, Bombax costatum, Tamarindus indica.

La strate arbustive est représentée par : Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Piliostigma reticulatum.

Les herbacées sont essentiellement constituées de : Andropogon gayanus, Aristica funicuta. Cette diversité du couvert végétal constitue une réserve de plantes médicinales utilisées par les tradipraticiens pour la pharmacopée traditionnelle. Ainsi les mères pour se soigner ou soigner leurs enfants cherchent les produits traditionnels (tisane ou remède traditionnel) qui sont exclusivement issus de la forêt, de la végétation. Cependant, la population parcourt de plus en plus de distances pour s'approvisionner en produit de la pharmacopée traditionnelle du fait du recul du couvert végétal; toute chose pouvant être un facteur favorisant le recours aux services de santé moderne ou aux tradipraticiens du fait de la raréfaction des produits traditionnels.

On rencontre différents types de sols repartis dans l'ensemble du département :

- Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés et lessivés sur matériaux sableux.

Ils se développent sur des matériaux riches en argile kaolinique et se caractérisent par une richesse en oxydes et hydroxydes de fer et en manganèse qui leurs confère une couleur ocre ou rouge. Ces sols ont des potentialités agronomiques moyennes.

- Les sols minéraux bruts.

Ils se caractérisent par une roche mère affleurante, leurs épaisseurs sont très faibles ou nulles et une pauvreté chimique avec une valeur agronomique quasiment nulle.

- Les sols hydromorphes et les vertisols.

Ils se caractérisent par des teneurs en argile élevées avec cependant des argiles gonflantes et par un excès en eau temporaire. Ces sols de part leur texture et leur composition chimique ont des potentialités agronomiques très élevées surtout pour la culture du sorgho et du riz. Le rôle que joue le sol dans l'équilibre de la nature n'est plus à démontrer. La richesse de celui-ci accroît les productions agricoles, améliore les rendements et du même coup améliore la situation alimentaire et l`état nutritionnel des ménages et leurs revenus. Lorsque le sol est riche, il facilite la régénérescence végétative des plantes conduisant à une abondance de celles-ci.

La présentation du milieu physique de la zone d'étude permet de mettre en exergue ses potentialités dont l'exploitation améliore leurs conditions de vie voire leurs revenus améliorant ainsi la santé de la population. Le maintien de cet état de santé dépend de plusieurs facteurs qui sont non seulement l'hygiène (alimentaire, corporelle, du cadre de vie),

11

la disponibilité et l'accessibilité de services de soins mais aussi la disponibilité de plantes médecinales pour un éventuel traitement traditionnel des cas de maladies. La présence d'obstacles physiques et un climat capricieux, influencent la distribution spatiale des populations et contribuent à éloigner les services de soins des villages.

1. 2. Aspects humains

1. 2. 1. Organisation administrative

Le 24 avril 1996, le Burkina Faso est découpé en 45 provinces et 350 départements par ordonnance n° 09/96/ADP.

Le département de Bomborokuy fut créé par ordonnance N° 85-046/CNR/PRES du 29 Août 1985, et composé de 15 villages. Bomborokuy est érigé en commune de moyen exercice par la ZATU N° AN IV de Mai 1987 et en commune rurale en Mai 2006 avec la décentralisation et la communalisation intégrale. Le département s'étend sur cinq cent km2 environ.

1. 2. 2. Données démographiques

Peuplé d'environ 13298 habitants, le département de Bomborokuy a une densité moyenne de 27 habitants au km2.

Selon le RGPH de 19961 on notait un léger déséquilibre en faveur des femmes (50,7% contre 49,3 %). Les moins de 15 ans représentaient environ 53 % de la population en 1996.

1 Source : INSD RGPH 1996 Fichiers village et Préfecture de Bomborokuy, recensement administratif

2004

12

Tableau 1. 1 : Population par village en 1996 et 2004

Département de BOMBOROKUY

Population en 1996

Population en

2004

 

H

F

Total

Total

 

15-19

20-64

65 et +

 

465

135

439

37

506

568

1074

996

Bogo

359

83

273

17

383

349

732

374

Bomborokuy

1814

232

1130

94

1423

1488

2911

3837

Borékuy

385

70

280

22

335

422

757

992

Danékuy

175

23

112

9

166

153

319

415

Gombélé

324

64

282

28

354

344

698

765

Komonkuy

*

*

*

*

*

*

*

528

Mariasso

183

34

156

17

180

211

391

431

Niankouini

*

*

*

*

*

*

*

638

Sadigan

187

37

157

15

207

189

396

481

Sacko

178

33

116

8

168

167

335

406

Souankuy

*

*

*

*

*

*

*

480

Tirakuy

359

66

233

20

350

329

679

845

Yabana

112

28

85

10

116

119

235

221

Yallo

373

55

251

25

356

348

704

735

Yévédougou

529

114

361

44

524

524

1048

1154

Total

5443

974

3875

346

5068

5211

10279

13298

 

* Données manquantes à l'INSD ; H : Homme ; F : Femme

La composition ethnique est dominée par les Bwaba, les Peuls, les Rimaïbés. Les Mossis, les Samos, les Dogons et les Bolons constituent les ethnies minoritaires émigrées respectivement des régions du Yatenga, du Passoré, du Sourou et des régions de San et de Mopti au Mali. La langue qui permet à tous ces groupes ethniques de communiquer est le dioula.

L'habitat y est groupé et est caractérisé par la concentration de la population dans un espace bâti au sein duquel il y a un enchevêtrement d'îlots d'habitats en banco. L'habitat traditionnel en briques de banco dont le toit en terrasse sert pour le séchage des récoltes est typique de la région. La majeure partie des ménages habite dans des maisons en banco. On y trouve quelques maisons en dur et semi-dur. L'habitat traduit le plus souvent l'aisance économique du ménage, facteur influençant la prise en charge des cas de maladie.

1. 2. 3. Données socio-économiques

? Activités agricoles

Le département en effet, possède d'immenses potentialités agricoles. Les principales productions sont constituées des produits vivriers et des produits de rente. Les céréales cultivées sont le mil, le sorgho, le riz, le maïs et le fonio. Il faut signaler qu'un accent particulier est mis sur la culture et la commercialisation du fonio, et une foire existe à cet effet. Le secteur agricole est marqué par un accroissement important des productions et des

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revenus agricoles. Cette extension est dûe à la culture des produits de rente tels que le coton, le sésame, l'oseille (Hibiscus sabdarifa), l'arachide, grâce à la diffusion à une large échelle de la culture attelée et de l'utilisation des engrais.

Les productions rizicoles et maraîchères y sont très peu développées du fait de l `absence de points d'eau permanents et d'aménagements conséquents.

Le fonio, le sésame et l'oseille permettent d'accroître le revenu des paysans et contribuent à la réduction de la pauvreté dans la zone.

? L'élevage

Le mode d'élevage est traditionnel. Celui-ci est de type extensif, caractérisé par la transhumance. L'effectif du cheptel est assez important mais la couverture sanitaire est insuffisante de même que l'alimentation. L'insuffisance des pâturages conduit à un élevage extensif. Outre le manque de pâturage, il y a une pénurie grave d'eau alors que l'eau est la première cause de départ provisoire ou définitif des éleveurs vers les pays voisins. Hormis la consommation locale, une partie de la production animale est destinée à la commercialisation. Une importante partie du bétail est conduite sur pied par les éleveurs pour être vendue dans les pays voisins notamment la Côte-d'ivoire.

A ces activités, il convient d'ajouter le commerce et l'artisanat qui constituent les activités secondaires des populations.

De par sa position de carrefour, Bomborokuy constitue une véritable plaque tournante

dans les échanges avec les marchés voisins de Djibasso, Doumbala, Barani, Kombori,
Kiénikuy, Nouna et même avec les régions voisines du Mali.

Bomborokuy est un pôle économique de la province de la Kossi à travers le petit commerce saisonnier, le commerce de céréales et vente du dolo par les femmes.

Les principales activités artisanales sont la poterie, le tissage, la teinture, la menuiserie...

Ces activités sont sources de revenus permettant aux ménages de faire face à leurs besoins notamment en matière de soins de santé.

1. 3. Aire sanitaire de Bomborokuy

Le CSPS de Bomborokuy est l'un des vingt-huit (28) CSPS du district sanitaire de Nouna et l'un des trois (3) CSPS du département. Il se situe dans la partie Nord du district sanitaire de Nouna sur la route nationale 14, à 40 km de Nouna et 25 km de Djibasso.

L'aire sanitaire de Bomborokuy va au delà des limites administratives du département et comprend huit villages qui sont Banakoro, Bomborokuy, Gombélé, Niankouini, Yabana, Yallo, Sacko et Gninanou (département de Barani).

14

Carte 2 : Aire sanitaire de Bomborokuy

La population de l'aire sanitaire est de 9 774 habitants (MATD, 2004). Tableau 1. 2 : Population et distance du centre sanitaire

Village de l'aire

Distance du CSPS

Population en 2004

Banakoro

3 km

996

Bomborokuy

0 km

3 837

Gombélé

8 km

765

Gninanou

10 km

638

Niankouini

4 km

406

Sacko

6 km

221

Yabana

4 km

735

Yallo

2 km

735

Total

9 774

 

Source : (MATD, 2004)

La population à laquelle se rapporte notre étude est celle de quatre villages de la zone de couverture du CSPS. Ces villages sont Bomborokuy, Niankouini, Gombélé et Sacko. Tous les villages relevant du CSPS sont à moins de dix kilomètres de celui-ci, ce qui est en deçà du seuil d'accessibilité géographique théorique tel que défini par la politique sanitaire du pays qui est de 10km.

15

1. 3. 1. Infrastructures et personnel

Le CSPS se compose d'un dispensaire pour les soins curatifs, d'une maternité, de deux salles d'hospitalisation, d'un dépôt pharmaceutique, d'un magasin et d'un bureau.

Le service est doté également d'une motocyclette affectée à l'infirmier chef de poste (I.C.P.). A cela, il convient d'ajouter les deux logements pour le personnel soignant et quatre latrines. Ce qui leur permet de prendre en charge les cas d'urgence qui peuvent survenir la nuit du fait de leur proximité du CSPS. Seulement le centre ne dispose pas d'une ambulance pour faciliter les évacuations sanitaires vers le CMA de Nouna ou le CHR de Dédougou voire le CHUSS de Bobo-Dioulasso. Le matériel sanitaire est insuffisant et vétuste surtout pour ce qui est des lits d'hospitalisation de la maternité qui sont dans un état piteux.

Le personnel se compose d'un Infirmier Diplômé d'Etat (IDE), d'un Agent Itinérant de Santé (AIS), d'une Accoucheuse auxiliaire, d'un gérant du dépôt pharmaceutique, d'un manoeuvre et d'un gardien. Le CSPS bénéficie de certaines commodités telles que le téléphone et l'électrification par le biais des panneaux solaires.

Toutefois, on observe dans l'aire sanitaire deux autres systèmes de soins.

La médecine traditionnelle désigne des prestataires de santé officiant dans le contexte traditionnel. Elle est pratiquée par des tradipraticiens et des guérisseurs.

Les médecines traditionnelle et moderne ont besoin l'une de l'autre. Cela ne fait plus l'ombre d'aucun doute aujourd'hui et c'est conscient de cette réalité que les acteurs de ces deux types de médecine multiplient, depuis quelque temps, les rencontres de concertation en vue d'une meilleure collaboration. Ainsi, des rencontres périodiques sont organisées entre autorités administratives du système de santé moderne de Bomborokuy et les acteurs de la médecine traditionnelle, encore appelés tradipraticiens. Il est recommandé aux tradipraticiens de s'associer et d'avoir des autorisations d'exercice afin de distinguer le tradipraticien de santé du charlatan qui promet monts et merveilles aux patients et retarde bien souvent malheureusement leur prise en charge adéquate dans les formations sanitaires.

L'autre système de soins est animé par les vendeurs de médicaments illicites, communément appelés « médicaments de la rue ». Le nombre des acteurs dans ce domaine s'est accru durant ces dernières années.

1. 3. 2. Prestations sanitaires

Le CSPS est relativement peu utilisé. En effet, le taux de fréquentation est de 31,76%2. Celui des consultations prénatales varie de 74,74% pour les CPN13 à 62% pour les

2 District sanitaire de Nouna, Plan d'action 2007

CPN2. Le taux de prévalence contraceptive est de 12,46%. Ces indicateurs de santé sont sensiblement bons comparativement à ceux du district sanitaire de Nouna qui présente un taux de fréquentation de 16% pour les soins curatifs. Les taux de CPN1 et CPN2 sont respectivement de 52% et 34% tandis que celui des accouchements est 21% et celui de la prévalence contraceptive est de 10%.

1. 3. 3. Profil épidémiologique

Les principales causes de morbidité générale sont le paludisme, les affections respiratoires, les dermatoses et plaies.

Tableau 1. 3 : Principales pathologies rencontrées dans le CSPS de Bomborokuy

Maladies

Nombre de cas

 

2005

Paludisme

1453

1369

Affections respiratoires

797

865

Dermatoses et plaies

458

418

Diarrhées

186

167

Parasitoses

257

126

 

Source : CSPS de Bomborokuy, Plan d'action 2006

Les causes de mortalité les plus récurrentes sont le paludisme, les affections respiratoires, les maladies diarrhéiques, la malnutrition. Cette mortalité est favorisée par l'insalubrité du fait des points d'eau stagnante, du manque de latrines ou de puits perdus dans les concessions, les consultations tardives, l'automédication et la non utilisation de moustiquaires imprégnées.

16

3 CPN 1 c'est la consultation prénatale qui s'effectue au premier trimestre et CPN 2 c'est celle qui a lieu au second trimestre

ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIE

CHAPITRE 2 :

17

18

2. 1. ASPECTS THEORIQUES

2. 1. 1. Revue de la littérature

La revue de la littérature a pour but d'explorer les connaissances dans le domaine étudié afin d'organiser la recherche. Elle consiste à la quête permanente suivie de la lecture totale ou partielle de livres, revues, articles, mémoires, thèses traitant de la santé des enfants en général et des itinéraires thérapeutiques en cas de maladie des enfants en particulier. Cette recherche documentaire nous a conduit dans les centres de documentation de l'IRD, de l'ISSP, de l'OMS ONCHO, à la Bibliothèque Universitaire Centrale et à la bibliothèque de l'UFR/SH de l'université de Ouagadougou. Certains documents ont été consultés sur internet.

Force est de noter que la littérature sur les recours thérapeutiques ne »fait pas figure de parent pauvre» même si elle est beaucoup extravertie et peu spécifique aux enfants. De même, nombreuses sont les études qui se sont limitées au premier recours thérapeutique constituant ainsi un itinéraire thérapeutique à un recours, à une étape.

La présente revue est structurée de sorte à déterminer d'une part les itinéraires thérapeutiques révélés par certaines études et d'autre part à déterminer les facteurs qui déterminent ces recours.

2. 1. 1. 1. Itinéraires thérapeutiques

On entend par itinéraires thérapeutiques la succession dans le temps et dans l'espace de toutes les actions de soins liées à un épisode de maladie. Avec cette notion : on restitue donc à la maladie sa dimension temporelle et complexe (recours successifs à des systèmes de soins médicaux différents) et on lui redonne sa signification de quête (étapes successives permettant d'accéder à la guérison) (FASSIN, 1992).

? Types de recours

Les recours thérapeutiques ont fait l'objet d'une littérature assez abondante et diversifiée. Nous pouvons retenir que le choix d'un type de soins varie d'une région à une autre, d'un pays à un autre. Cependant, il ressort de façon générale que le recours aux tradipraticiens ou aux guérisseurs constitue le dernier choix thérapeutique des populations, tandis que l'automédication et la consultation moderne se partagent de façon alternée la première ou la seconde place.

Ainsi, une étude réalisée à Bobo-Dioulasso sur les itinéraires thérapeutiques révèle que les recours aux tradipraticiens représentent 16% des modalités du premier traitement et les soins familiaux 46,4% (Anonyme cité par ZOUNDI, 2001). Dans l'Oubritenga, en milieu

19

rural, en 1995 le schéma thérapeutique privilégié est l'automédication (48%) ; viennent ensuite le dispensaire (20%), l'agent de santé communautaire (15%), la pharmacopée (9%) et le guérisseur (6%) (ZOUNDI, 2001). Une enquête réalisée en Mai 1996 dans le district sanitaire Paul VI à Ouagadougou, montre que 75% des recours sont modernes, bien avant l'automédication (20%) et le recours aux tradipraticiens (2%) (WILLEM et al., 2001).

Au Bénin dans la sous préfecture de Ouessè, 69,7% du premier recours ont été traités par automédication, 26,8% directement par recours à un spécialiste de la santé et 0,2% simultanément par automédication et recours extérieur (RICHARD, 2001). Une étude réalisée dans trois pays (Bénin, Côte d'Ivoire, Mali) par AKOTO et al. (2002) montre l'existence de différents modèles d'itinéraires thérapeutiques : Il ressort de cette étude qu'au Bénin lors d'un épisode de maladie, les malades recourent en priorité au secteur moderne de soins (55%) et à l'automédication (40%). Il en est de même en Côte d'Ivoire, indiquent les mêmes auteurs. Le Mali se distingue des autres pays par la faiblesse relative de la proportion de malades qui pratiquent l'automédication (moins de 30%) et le pourcentage relativement élevé (57%) des recours à la médecine moderne lors de la première consultation.

En milieu rural, dans le campement de pêcheurs à Solingué au Mali, l'automédication a concerné 80% de l'ensemble des recours, la médecine moderne 9% et la médecine traditionnelle 6% (TRAORE et al. cité par AKOTO et al. 2002). Une enquête sur les dépenses de santé et des recours aux soins réalisée auprès de 412 ménages du quartier de Bankoni dans la périphérie de Bamako a révélé de très faibles recours aux guérisseurs traditionnels (4%) au profit de l'automédication (51%) et de la thérapie moderne (3%) (DIAKITE et al., 1993). En somme AKOTO et al. (2002) montrent que le secteur moderne restera prédominant dans le choix du système de soins en Afrique de l'Ouest. Dans les trois pays, plus d'un malade sur deux recourent à la médecine moderne (54,7% au Bénin ; 54,6% en Côte-d'Ivoire ; 57% au Mali). La médecine traditionnelle quant à elle, continuera à jouer un rôle de second plan tandis que l'automédication risque de devenir le premier recours ou recours définitif du fait du coût des médicaments et des prestations dans le secteur moderne. Il ressort de l'étude qu'en cas d'une mobilité thérapeutique, c'est vers le secteur moderne que se dirige le plus, la majorité des malades dans les différents pays. C'est aussi celui dont les malades partent plus vers d'autres secteurs. Le secteur moderne et l'automédication réfèrent plus qu'ils ne reçoivent lorsqu'il y a une mobilité thérapeutique alors que le secteur traditionnel reçoit plus qu'il n'envoie.

? Maladie de l'enfance

Des multiples problèmes de santé qui assaillent l'enfance, le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques constituent les principales causes de

20

consultations. Les infections respiratoires aiguës et les maladies diarrhéiques sont l'apanage des enfants de moins de cinq ans.

Des études sur le paludisme, il ressort que celui-ci est reconnu comme une maladie pouvant provoquer le décès mais qui peut être également traité. Pour le traitement des cas de paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, les mères font recours à l'automédication, à la consultation moderne et rarement à la consultation d'un guérisseur. En milieu rural, l'automédication est une pratique courante aux premiers moments du paludisme chez 96% des mères contre 82% en milieu urbain (ZOUNDI, 2001). Des maladies spécifiques de l'enfant de moins de 15 ans, les fièvres qui se traduisent par la notion de « corps chaud » et le « koom » qui correspond en mooré au paludisme chez les enfants sont les plus représentées. Ainsi, pour les cas de fièvre, 74% ont fait l'objet de consultations modernes contre 14% pour la consultation traditionnelle et pour les cas de paludisme (koom), 67% des consultations sont orientées vers le secteur moderne contre 18% pour le secteur traditionnel (VAUGELADE, 1991).

Pour l'itinéraire thérapeutique, lorsque l'enfant ou la mère présente un signe évocateur du paludisme, les premiers soins se font toujours à domicile au Bénin (KINIFFO et al. 2000). C'est en cas de persistance après cette automédication que l'on se rend dans un centre de santé. En cas de complication ou de non amélioration de l'état de santé suite à la consultation au centre de santé, les malades se rabattent d'emblée vers les tradithérapeutes, parce qu'on suppose dans ce cas que la maladie n'est pas à soigner dans un centre de santé (KINIFFO et al. 2000).

Certains travaux ont été effectués sur plusieurs pathologies de l'enfant à la fois et présentent des résultats mitigés. En zone non lotie à Ouagadougou (Taabtenga) comme dans le loti (Wemtenga), en cas de fièvre, la quasi-totalité des familles ont recours à la médecine dite moderne, principalement par l'automédication (essentiellement la consommation de restes de médicaments à domicile) puis consultation dans une formation sanitaire. En revanche, en cas de diarrhée, les familles ont beaucoup plus recours à la médecine traditionnelle, soit directement à domicile, soit en consultant le tradipraticien (UERD, 2002)4. De même, l'étude de WILLEM et al. (2001) dans le district sanitaire Paul VI de Ouagadougou révèle qu'en cas de diarrhée l'automédication est le recours le plus utilisé par les mères. Par contre, en cas de paludisme ou de toux, elles font plus recours aux ressources thérapeutiques hors du ménage pour les soins des enfants.

Pour les cas de diarrhées, l'automédication tient la première place au premier recours. Les mères ont recours aux plantes qu'elles connaissent avant tout remède. Le recours aux tradipraticiens vient en seconde place, suivie de l'automédication moderne

4 Unité d'Enseignement et de Recherche en Démographie (UERD) actuelle ISSP, Santé, Education, Habitat à Ouagadougou, in Ouaga Focus N° 9 Juin 2002

21

tandis que le dispensaire constitue le dernier recours. La structure de soins moderne est surtout utilisée comme second recours (KANKI et al. 1991).

De la réponse à la question, Quelle démarche ferez-vous si votre enfant a une diarrhée ? Il apparaît que la pharmacopée au plan global vient en deuxième position avec 35% après le recours à une formation sanitaire 38% (PODA et al. 2003).

Selon EDSBF-III- 2003, parmi les enfants5 ayant présenté des symptômes d'infections respiratoires aiguës, 33 % seulement ont été conduits dans un établissement sanitaire ou auprès de personnel médical pour traitement ou conseils. Les enfants de 6-11 mois et de 1223 mois sont ceux qui sont conduits le plus fréquemment dans un établissement sanitaire (respectivement, 37 % et 38 %). Pour ce qui est de la diarrhée, seulement 17% des enfants ont été conduits dans un centre de santé moderne au cours de leur maladie. Nous constatons que le paludisme et la diarrhée ont fait l'objet de nombreuses études contrairement aux infections respiratoires aiguës notamment la toux ou la pneumonie.

Le choix d'une option thérapeutique ne se fait pas de façon fortuite, donc dépend d'un certain nombre de facteurs.

2. 1. 1. 2. Déterminants du recours thérapeutique

Par déterminant il faut plus entendre une caractéristique du malade ou de son entourage statistiquement lié à un choix thérapeutique, que la cause ou l'une des causes de ce choix. En d'autres termes, une variable n'est dite déterminante que lorsqu'elle influence significativement le choix du traitement. Les études des pratiques en matière de recherche en santé publique ont noté que les itinéraires thérapeutiques sont influencés par un certain nombre de facteurs pragmatiques. Selon la classification effectuée par ANDERSON (1968) cité par RICHARD (2001) nous avons les facteurs prédisposants, les facteurs de réalisation et les facteurs de besoins. Ces facteurs permettent d'examiner l'impact d'un certain nombre de caractéristiques démographiques, sociales, économiques et culturelles des habitants sur leurs comportements face à la maladie.

? Facteurs prédisposants

Les facteurs prédisposants sont des caractéristiques sociales, démographiques du malade ou de son entourage immédiat, des opinions sur les systèmes de soins, des croyances et des valeurs concernant la santé et la maladie, des connaissances au sujet de la maladie. Ils incitent à recourir en cas de besoins à un type de soin ou à un service de santé donné. Dans le cadre de ce mémoire, il s'agit des caractéristiques de l'enfant et de ses parents telles que l'âge, le sexe, la religion, l'ethnie, la profession, le niveau d'étude, etc.

5 Il s'agit des enfants de moins de cinq ans

22

L'âge et le sexe de l'enfant sont également susceptibles d'intervenir dans le choix thérapeutique (WAITZENEGGER-LALOU, 2001).

L'âge du malade a été testé dans la plupart des études sur les déterminants du recours aux soins. L'âge s'est avéré être un facteur important de différentiation du recours. Les enfants (0-14 ans) camerounais sont soumis à l'automédication moderne (40,2%) et à la consultation moderne (3,3%) plus que les adultes et les personnes âgées (COMMERYRASS et N'DO, 2002). Les ménages ne sont pas disposés à engager beaucoup de frais pour les enfants (LESSERS et al. Cité par SANOU, 2001). Ils s'estiment assez dotés pour s'occuper de leur santé. C'est le traitement à domicile qui sera privilégié pour les enfants, les éloignant ainsi des services de soins professionnels. Toutefois RICHARD (2001) reconnaît que l'âge joue un rôle important dans le premier choix à effectuer face à la maladie, mais l'absence de traitement et le traitement familial sont alors d'autant moins fréquents que le malade est jeune.

Le recours aux soins des enfants est déterminé à l'échelle individuelle ou du ménage. Nous pouvons souligner les caractéristiques démographiques de la mère telles que l'âge et la parité. L'âge peut être un indicateur de l'expérience des femmes dans le domaine des soins aux enfants et du pouvoir de décision. La parité, qui détermine la taille du ménage, influence le recours aux soins à travers la concurrence des enfants pour l'affection maternelle. En effet, lorsqu'une mère a beaucoup d'enfants surtout en bas âges, elle manque le plus souvent de temps à consacrer à chacun d'eux alors qu'ils en ont besoin pour une bonne croissance socio-affective.

Le choix d'une action thérapeutique et de son financement relève généralement du chef de ménage. Notre étude est centrée sur les enfants de moins de quinze ans qui n'interviennent pas directement dans la prise de décision. Lorsqu'un enfant est malade, sa mère et éventuellement d'autres adultes (belles-mères, oncles, tantes, soeurs...) peuvent aussi débattre de la conduite à tenir avec le chef de ménage, mais la décision finale lui incombe. Le nombre d'enfants qu'une femme va élever au cours de sa vie ne correspond pas toujours à sa descendance effective, l'enfant n'est pas toujours élevé par sa mère biologique (GUILLAUME, 1991). Au Burkina Faso, selon l'EDS (KONATE et al., 1993), en milieu urbain dans environ un ménage sur quatre, un ou plusieurs enfants de moins de quinze ans vivent sans leurs mères ni leurs pères biologiques (28,8%). Cette proportion est plus faible en milieu rural (21,1%). Ainsi il y'aurait un investissement sélectif des enfants dans un même ménage dans les domaines notamment de l'alimentation, de la scolarisation et des soins de santé (ROGER PETIT JEAN, 1999). Si antérieurement les enfants quittaient leurs foyers ou familles pour simplement être élevés par des tuteurs ou servir d'aide dans les travaux domestiques ou professionnels, actuellement ces motifs de mobilité sont relégués au second plan derrière la scolarisation.

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La profession du chef de ménage, de la mère, constitue l'un des facteurs les plus étudiés dans le choix des recours, souvent en relation avec le niveau d'éducation formelle et/ou niveau économique. Selon GESSLER et GAGE, 1987 (cité par RICHARD 2001) la profession ou l'activité principale de la mère peut aussi jouer un rôle parce qu'elle influence son niveau de disponibilité en cas de maladie. Les enfants des ménagères y consultent plus souvent que ceux des autres catégories professionnelles mais ils consultent moins souvent les services confessionnels (Centre de santé des religieux) et plus souvent les services de santé publique que les enfants de commerçantes ou d'agricultrices.

Les caractéristiques des parents telles que l'instruction et le niveau économique sont susceptibles d'être associées aux recours aux soins des enfants (BAYA, 1999). Le niveau économique exprime l'accessibilité économique tandis que les mécanismes par lesquels l'instruction influence le recours aux soins sont davantage culturels.

Le niveau d'instruction des adultes est généralement considéré comme un déterminant important du niveau de santé du ménage. Après une revue de la littérature sur plusieurs pays, CLELAND et VAN GIINNKEN (1988, 1989) cités par RICHARD 2001, concluent qu'une à trois années d'écoles sont associées à une chute de 20% du risque de mortalité infantile ; et que chaque année supplémentaire décroît ce risque. Dans une étude limitée à l'Afrique, la Banque Mondiale conclut en 1994 que le taux de mortalité infanto juvénile y serait jusqu'à 50% inférieur lorsque la mère a atteint le niveau secondaire. Les mères éduquées reconnaîtraient qu'une intervention est nécessaire et agiraient plus rapidement. Elles favoriseraient de plus les soins de santé moderne au détriment des pratiques traditionnelles, seraient plus enclines à utiliser les médicaments modernes et à le faire correctement et seraient encore plus confiantes dans leurs relations avec le personnel des services de santé moderne (BARRETT et BROWNE, 1996 cités par RICHARD 2001).

? Facteurs de réalisations

Ce sont les facteurs qui offrent au malade la capacité d'utiliser les ressources disponibles. Parmi les plus importants, nous retenons la proximité des services de santé, la disponibilité de moyens de transport privés, le niveau économique des ménages. Les deux premiers facteurs influencent l'accessibilité géographique aux services de soins et par là même l'ensemble des choix thérapeutiques tandis que le troisième facteur conditionne l'accessibilité financière au système de soins et aux médicaments.

Presque toutes les études sur la relation distance et utilisation des services de santé révèlent une diminution des taux d'utilisation avec l'augmentation de la distance. L'effet de la distance est d'autant plus important dans les pays en développement du fait de l'état des voies de communications, de la rareté des moyens de transport et du coût élevé pour les

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populations pauvres (NOORALI, LUBY et RAHBAR, 1999). Toutefois, la distance n'agit jamais seule. Par exemple, 61% des premiers recours extérieurs des enfants du quartier de Gbegamey à Cotonou, y ont consulté contre 45% des adultes (BOULOUDANI, 1996).

Selon RICHARD (2001) il y'a bien perception, donc utilisation différenciée des catégories d'établissements de santé moderne au regard de la différence des distances moyennes parcourues pour les atteindre. Les guérisseurs jouent un rôle, le plus souvent limité, que dans les villages où ils sont implantés.

La disponibilité des moyens de transport privés (charrette vélo, moto, voiture) devrait permettre à un ménage de s'affranchir dans une certaine mesure de la distance.

De nombreuses études montrent qu'il existe un lien étroit entre le niveau économique des ménages et les comportements de recherche de soins. La maladie constitue un fardeau pour les ménages s'exprimant en terme de ressources, de coûts, de temps. De ce fait, les ménages doivent développer des stratégies pour s'adapter au stress économique qu'engendre la maladie. A Pékine près de Dakar, FASSIN (1992) observe que d'une façon générale le niveau socio-économique intervient moins dans le fait de recourir à un type de soins que sur le lieu de recours. Pour les enfants comme pour les adultes, les produits pharmaceutiques sont d'autant plus utilisés que les parents ont des ressources économiques permettant de subvenir à leurs besoins sanitaires, alors qu'on observe le contraire pour les traitements traditionnels (BOULOUDANI,1996). En fait, plus que le niveau économique en lui même, c'est la capacité des ménages à mobiliser les ressources nécessaires au moment du besoin qui est vraiment déterminante (NOUNTHAN, 1991). Diverses stratégies internes au foyer sont alors mises en oeuvre : ventes de produits agricoles, de bétail, travail salarié (SAUERBORN, NOUGTARA et DIEFIELD, 1995; SAUERBORN, ADAMS et HIEN, 1996). Lorsque ces ressources s'avèrent insuffisantes surtout pour les cas les plus graves de maladie, les proches sont sollicités par le jeu des interrelations. Les difficultés économiques se sont aggravées avec la dévaluation du franc CFA le 12 janvier 1994 pour tous les Etats concernés notamment sur le plan sanitaire. L'augmentation brutale du prix des soins, des déplacements, des médicaments en un mot de la santé, a eu un impact certain sur les recours aux soins. Avec la dévaluation, la marge de manoeuvre des ménages est réduite et leurs priorités doivent être redéfinies. Selon YONLI (1998) la baisse des nouvelles consultations curatives était de 17% après la restauration de la tarification dans dix (10) formations sanitaires de la région du Centre- Nord (Kaya) au Burkina Faso. Selon le Sondage d'opinion auprès des utilisateurs des services publics de base, réalisé en décembre 2003 au Burkina Faso, plus de 60 % des personnes enquêtées se réfèrent à la médecine traditionnelle pour leur besoin de santé du fait de son caractère complémentaire à la médecine moderne. Le second motif de recours à cette médecine est la faiblesse des coûts liée à ses prestations.

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? Facteurs de besoins

Ce sont les facteurs qui décrivent l'état de santé de l'individu, que ce soit la perception de cette santé par l'individu lui même ou ses proches, son évaluation par un médecin ou encore le diagnostic posé. Parmi ces facteurs, nous retenons la nature, la gravité perçue de la maladie par le malade ou les adultes du ménage, la durée de la maladie au moment de la prise de décision.

On ne saurait mener une étude pertinente sur les comportements thérapeutiques sans distinguer les types d'affections et plus précisément la perception du diagnostic par le malade ou son entourage. Face à certaines maladies au moins, la réponse de la médecine moderne apparaît pauvre, incomplète. En effet, la quête thérapeutique ne se borne pas seulement à faire disparaître les manifestations cliniques de la maladie mais consiste aussi à expliquer la cause (CANTRELLE et LOCOH, 1990). Au sein de la population, ont émergé des personnes très aptes à soigner des maladies. Ce sont les guérisseurs traditionnels ou tradipraticiens. L'idée selon laquelle « l'homme n'est pas seulement corps mais aussi âme » n'est pas une notion étrangère aux guérisseurs traditionnels qui, par des procédés vont déterminer les causes profondes du mal dont souffre le patient (AKOTO et al., 2002). Pour les tradipraticiens, être en bonne santé c'est non seulement avoir le bien-être physique, mais aussi moral, familial, clanique, social, culturel, mental, religieux.

La gravité de la maladie s'est révélée un déterminant important de choix thérapeutique (SAUERBORN et al., 1995). Plus la maladie est perçue comme grave, plus la tendance du patient à consulter un spécialiste de la santé (moderne ou traditionnel) est élevée plutôt qu'à se limiter à l'automédication. C'est la perception de son état de santé et non l'état de santé objectivé par un spécialiste de la santé ou un praticien qui conditionne la démarche à suivre. On assiste alors parfois à de longs déplacements pour des problèmes bénins mais aussi des consultations tardives ou à l'absence de consultation pour des problèmes graves. L'inaction thérapeutique diminue avec l'augmentation de la gravité perçue (4,6%) pour les maladies peu ou pas graves contre 1,9% pour les maladies graves. Il en va de même pour l'automédication 77,9% contre 63,2%. Par contre, la fréquence des recours extérieurs (hors du ménage) double pour les maladies très graves par rapport aux maladies peu ou pas graves (34,9% contre 17,5%) (RICHARD, 2001).

Selon AKOTO et al. (2002) en cas de persistance de la maladie, la plupart de ceux qui se soignent eux-mêmes se font consulter par un praticien de la médecine moderne (83%) au Bénin. En Côte-d'Ivoire, soulignent les mêmes auteurs, les pratiquants de l'automédication s'orientent plus vers la médecine traditionnelle et au Mali ce sont les guérisseurs qui sont massivement consultés. Ainsi donc, les patients opèrent un choix et construisent leurs

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itinéraires thérapeutiques selon l'évolution de la maladie et le degré de satisfaction ou non (OUEDRAOGO, 2000). La gravité fera certes changer le comportement du ménage dans la recherche de soins. En effet, la médication s'orientera désormais, d'une part vers un pluralisme thérapeutique par l'utilisation combinée de produits traditionnels et moderne et d'autre part vers la recherche de produits spécifiques plus forts.

La durée de l'épisode morbide influence les itinéraires thérapeutiques qui sont généralement d'autant plus longs et complexes que la maladie se prolonge. Contrairement à ce qui est admis, ce n'est pas seulement la durée totale qui oriente le choix thérapeutique mais aussi le temps qui s'écoule entre les différents recours. En d'autres termes, plus que la durée écoulée depuis le début de la maladie en tant que telle, c'est ce qui a été déjà entrepris pendant cette période qui influence la suite de l'itinéraire thérapeutique (RICHARD, 2001). La durée de la maladie peut s'expliquer par l'échec thérapeutique qui est constaté seulement lorsque toutes les dispositions et les manoeuvres prises sont inopérantes, inefficaces. Alors d'autres formes de recours sont envisagées. Cependant, l'échec à lui seul ne suffit pas, il faut que l'échec ait les colorations du désespoir, il faut que la vie de l'enfant soit réellement menacée.

2. 1.2. Cadre conceptuel de l'étude

2.1.2. 1. Schéma conceptuel

La demande de soins est motivée par plusieurs facteurs à des degrés aussi variés que

divers. Ces facteurs interagissent et orientent le choix du recours dont la succession trace l'itinéraire thérapeutique du patient.

Plusieurs auteurs ont élaboré des modèles d'analyse de la demande de soins parmi lesquels on peut citer KROEGER (1983). Son modèle est adapté à la demande de soins de pays en développement comme le Burkina Faso. Cependant, une redéfinition de certaines variables s'est avérée nécessaire pour l'adapter au contexte de notre étude. Du modèle adapté de KROEGER, nous retenons que les facteurs influençant le recours thérapeutique sont de trois ordres :

Les facteurs prédisposants liés aux caractéristiques démographiques et socioculturelles du ménage. L'âge de la mère ou le sexe du chef de famille est déterminant quant au rôle que joue celui-ci au sein du ménage et dans son pouvoir de décision. La scolarisation d'une mère ou d'un père pourrait augmenter la propension du ménage à recourir très tôt à un service de santé moderne.

Les facteurs liés aux caractéristiques de la maladie qui traduisent l'état de la maladie telle que perçue par le patient ou sa famille. La gravité de la maladie ou sa nature est susceptible d'orienter le recours thérapeutique. Une maladie perçue comme " surnaturelle " sera orientée vers les tradipraticiens qui sont jugés efficaces pour ce type de maladie.

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Les facteurs liés aux caractéristiques du service de soin qui sont déterminées en terme d'accessibilité aussi bien financière que géographique et de qualité de soins administrés. Pour cela, la profession du chef de ménage et la taille de son ménage peuvent être des indicateurs quant à la charge et les difficultés auxquelles le ménage pourrait faire face en cas de maladie d'un enfant.

CADRE CONCEPTUEL POUR ANALYSER LA DEMANDE DE SOINS DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT

Médecine moderne

Automédication

Aucun recours

VARIABLES EXPLICATIVES FACTEURS PREDISPOSANT

PERCEPTION DES CARACTERISTIQUES DE LA MALADIE

Age, sexe,

Rôle dans le ménage Taille du ménage Niveau d'instruction Profession

PERCEPTION DES CARACTERISTIQUES

DU SERVICE DE SANTE

Chronique ou aiguë Grave ou bénigne Modèle étiologique Psychosomatique ou somatique

Accessibilité

Attrait (opinion, attitudes à l'égard de la médecine moderne, des tradipraticiens)

Qualité Communication, coûts

Perception des avantages du traitement

Perception des obstacles à l'utilisation des soins

Itinéraire thérapeutique

Médecine / Pharmacopée traditionnelle

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Source : Modèle adapté de KROEGER cité par HOUINATO 1993 (ATTANASSO et al. 1996)

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2. 1.2.2. Hypothèses de recherche

L'hypothèse principale de notre étude est la suivante :

Les caractéristiques socio-économiques des ménages influencent les itinéraires thérapeutiques des enfants de 0-14 ans. De cette hypothèse principale découlent les hypothèses secondaires suivantes :

· L'absence de moyens financiers6 dans les ménages favorise le traitement des enfants par automédication;

· le recours à un système de soin ne se fait qu'avec la gravité de la maladie de l'enfant.

· La décision du recours thérapeutique est une prérogative masculine.

2.1.2.3. Définition des concepts

Afin de marquer assez clairement les contours de notre champ d'investigation, la définition de certains concepts et variables s'impose.

· Ménage

Selon l'INSD (RGPH, 1996) c'est « l'unité socio-économique de base au sein de laquelle, les différents membres apparentés ou non, vivent dans la même maison ou concession, mettent en commun leurs ressources et satisfont en commun à l'essentiel de leurs besoins alimentaires et autres besoins vitaux, sous l'autorité d'une seule et même personne appelée « chef de ménage ».

· Concession

Au Burkina Faso, le concept de concession désigne selon l'INSD (RGPH, 1996) «l'unité d'habitation formée par un ensemble de constructions entourées ou non par une clôture, où habitent un ou plusieurs ménages. En milieu rural, la concession peut comporter un ensemble de constructions clôturées autour duquel existent une ou plusieurs maisons d'habitation dont les occupants déclarent appartenir à l'ensemble clôturé ».

· Médecine moderne

Dans sa définition théorique elle se présente comme une discipline dont l'objectif est la recherche de la santé par l'emploi des moyens et méthodes modernes.

6 La situation socio-économique du ménage est souvent définie comme un facteur qui mesure le style de vie du ménage. Les indicateurs les plus souvent utilisés sont le revenu du ménage,la qualité de l'habitat, le niveau d'instruction, le type d'occupation du chef de ménage, la possession de biens(vélo, voiture, radio, télévision, frigo, boeufs...)

· 30

Médecine traditionnelle

Elle peut être définie comme un ensemble de connaissances, de techniques de préparations et d'utilisations de substances et pratiques explicables ou non, basées sur les fondements socioculturels et religieux des collectivités, qui s'appuient sur les expériences vécues et les observations transmises de générations en générations et qui servent à diagnostiquer, à prévenir et / ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social (DPSN, 2000).

· Pharmacopée traditionnelle

C'est un ensemble de savoirs, de connaissances, de pratiques, de techniques de préparations et d'utilisations des substances végétales, animales et / ou minérales et qui servent à diagnostiquer, à prévenir et/ou éliminer un déséquilibre physique, mental ou social.

· Automédication

Le concept d'automédication caractérise toute attitude de prise en charge par une personne quelconque de ses problèmes de santé à travers l'utilisation d'agents thérapeutiques sans consultation du praticien spécialisé.

· Recours thérapeutiques

Ce sont les différentes sources potentielles de recherche individuelle de la santé. Ces sources sont : les consultations chez les médecins ou chez les tradipraticiens, la pratique de l'automédication englobant l'emploi des recettes à base de plantes médicinales et le recours aux " pharmacies ambulantes ".

· Itinéraires thérapeutiques

Selon le PETIT ROBERT ce sont « l'ensemble des principales voies suivies pour soigner, traiter les sujets souffrant d'une maladie ». Ils indiquent l'ordre habituel des premières attitudes et dispositions que prennent les chefs de ménages par rapport aux recours thérapeutiques en cas de problèmes de santé interne au ménage : automédication, consultation (médecins, tradipraticiens).

· Tradipraticien de santé

Personne reconnue par la communauté dans laquelle elle vit, comme compétente pour diagnostiquer les maladies et invalidités qui y prévalent et dispenser des soins de santé grâce à des traitements spirituels, des techniques manuelles et exercices et/ou l'emploi de substances d'origine végétale, animale et/ou minérale.

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? Représentations sociales d'une maladie

Ce sont les idées, les opinions et les images que l'on a ou que l'on se fait de cette maladie.

2.1.2.4. Cadre opératoire

Pour mettre en exergue les choix des mères ou des ménages en matière de soins de santé des enfants de moins de 15 ans, certaines variables ont été employées.

? Types de variables

? Variables indépendantes : ce sont les facteurs prédisposant au choix

du recours thérapeutique tels que les caractéristiques économiques, démographiques, socioculturelles du ménage. Ces facteurs ont une influence significative sur les itinéraires thérapeutiques

? Variables intermédiaires : Ce sont des variables qui interagissent

avec les variables indépendantes et sont constituées des caractéristiques de l'enfant et de sa maladie.

? Variables dépendantes correspondent aux alternatives ou choix de

soins auxquels le patient fait face en cas d'épisode morbide dont la séquence ou la succession constitue les itinéraires thérapeutiques suivis par chaque malade. L'itinéraire débute soit par l'automédication (moderne ou traditionnelle), soit par une consultation chez un praticien moderne ou traditionnel.

? Relation entre les variables

Du fait de l'interdépendance des concepts, des variables, des indicateurs, l'élaboration d'un tableau à cet effet s'est avérée nécessaire.

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Tableau 2. 1 : Relations entre les différents concepts et variables

TYPE DE VARIABLES

CONCEPTS

VARIABLES

MODALITES

INDEPENDANTES

FACTEURS

INSTITUTIONNELS

Accessibilité géographique du centre de soins

Eloignement Proximité

INTERMEDIAIRES

CARACTERISTIQUES DES PARENTS

Niveau

d'instruction

Aucun, Primaire, Secondaire et plus

Activité

De la mère

Agricultrice,

Ménagère, Eleveur,
Fonctionnaire, Commerçante, Artisane

Activité Du père

Agriculteur, Eleveur,

Fonctionnaire,

Commerçant, Artisan

CARACTERISTIQUES DE L'ENFANT

Sexe

Masculin, Féminin

Age

0-1 an, 1-4 ans, 5-14 ans

Lien de parenté

Enfant biologique Enfant confié

CARACTERISTIQUES DE LA MALADIE

Perception des systèmes de soins

Efficacité Coût Accueil

Gravité

Bénin, Grave, Très

grave

Type de maladie

Paludisme, Diarrhée, Infections,

respiratoires,aiguës,

CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DU MENAGE

Prise de décision

Père, Mère, Grand-mère, Grand-père, Autres

Prise en charge du traitement

Père, Mère, Grand-mère, Grand-père, Autres

DEPENDANTES

ITINERAIRES THERAPEUTIQUES

Types de recours

Médecine moderne

Médecine/ Pharmacopée traditionnelle

Automédication

Aucun recours

2. 2. METHODOLOGIE

2. 2. 1. Echantillonnage

Dans le cadre de ce mémoire nous menons une étude transversale à visée descriptive. Ainsi à défaut de prendre l'ensemble des villages (08) de l'aire sanitaire du CSPS de Bomborokuy, nous nous sommes contentés de 4 villages. Notre base de sondage est

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scindée en deux parties, correspondant chacune à une strate, selon la position par rapport au rayon moyen d'action qui est d'environ 6,5 km. Nous déduisons alors :

? la strate des villages proches (0-6,5 km)

? la strate des villages éloignés (au delà de 6,5 km)

Ensuite par tirage aléatoire de deux villages par strate, nous avons déterminé les villages cibles de l'étude.

L'effectif des enfants par village est proportionnel à la taille de sa population et un échantillon total de 150 enfants a été retenu pour l'étude.

Soit P la population totale des quatre villages, soit P1, P2, P3, P4 les populations respectives des villages 1, 2, 3, 4 et N1, N2, N3, N4 le nombre respectif d'enfants par village. On a : N1 = P1x150/ P

Par exemple, la population totale de Bomborokuy est de 3837 habitants et la population totale des quatre villages cible de l'étude est de 5229 (MATD ,2004). Le nombre d`enfants (N1) est calculé comme suit : N1= (3837x150)/5229 on a N1=110 donc les enfants de Bomborokuy sont au nombre de 110. Toutefois, au risque de ne pas avoir des effectifs de moins de 15 enfants (10%) dans certains villages, un réajustement de l'échantillon a permis d'avoir la distribution des enfants par village (cf. tableau ci-dessous).

Tableau 2. 2 : Répartition de l'échantillon par village

Village

Effectif

Pourcentage

Bomborokuy

79

52,7

Gombélé

26

17,3

Sacko

16

10,7

Niankouini

29

19,3

Total

150

100,0

Source : Enquête de terrain 2008

2. 2. 2. Identification des enfants

Une enquête préliminaire a permis de repérer toutes les concessions habitées par des enfants malades durant la période de référence. Une liste des concessions a été dressée par village, et à travers un tirage aléatoire 150 concessions ont été choisies. Le nombre de concessions est choisi de sorte qu'il y'ait 5 concessions de rechange par village. Un enfant ayant déclaré une maladie au cours de la période de référence est enquêté par ménage et par concession. Pour limiter les biais de mémorisation, et pour avoir le maximum de cas d'affection morbide, la période de référence est de trois mois. Lorsqu'un ménage présentait un enfant avec plusieurs cas de maladie durant la période de référence, la priorité est accordée à l'épisode morbide le plus récent. La prise en compte du dernier épisode morbide présente l'avantage de limiter les risques d'omission puisqu'on se réfère à un évènement proche dans le temps. Elle permet également de prendre en compte n'importe quel évènement morbide y compris ceux dont la fréquence est faible.

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2. 2. 3. Collecte des données

Les outils de collecte de données sont essentiellement constitués d'un questionnaire ménage et d'un guide d'entretien. Le questionnaire ménage permet de recueillir directement les informations auprès des ménages. Il pouvait être auto -administré si nous étions en face d'une population ayant un niveau d'instruction élevé, ce qui n'est pas le cas de notre échantillon. Quant au guide d'entretien, il est utilisé dans la collecte d'informations qualitatives auprès des personnes ressources qui serviront à corroborer les données issues des ménages.

L'appréhension des itinéraires thérapeutiques par le biais des enquêtes suppose une démarche à la fois quantitative et qualitative. L'approche quantitative a consisté à adresser un questionnaire ménage à la mère et non au chef de ménage car c'est elle qui prend soins généralement des enfants. Le questionnaire ménage est constitué de trois sections à savoir les caractéristiques du ménage, les caractéristiques de l'enfant et de sa maladie et l'option thérapeutique.

L'enquête qualitative est orientée vers des personnes ressources que sont les praticiens de santé constitués essentiellement des agents de santé, des tradipraticiens à travers le guide d'entretien.

La période de collecte de données se situe entre le 1er Décembre 2007 et le 15 Janvier 2008 soit environ 45 jours. Cette période était propice car elle coïncidait avec la fin des récoltes.

La collecte des données s'est effectuée suivant deux phases qui sont l'enquête domiciliaire et les entretiens.

Lors de l'enquête, nous avons été assisté par deux amis, l'un de niveau DEUG, l'autre de niveau terminal. Nous avons pris le soin de leur expliquer le contenu de notre questionnaire. De même, le questionnaire a été traduit en langue locale (Bwamu et Dioula) afin d'avoir une interprétation exacte des termes clés en langue locale. L'enquête a couvert les quatre villages cibles de l'étude et un total de 150 enfants ont été enquêtés.

Les entretiens ont impliqué les thérapeutes tels que les tradipraticiens et les infirmiers qui sont les prescripteurs ou prestataires des services de soins. Pour certains, l'entretien a été réalisé à domicile, d'autres ont été interviewés au service. Nous avons touché au total 14 tradithérapeutes et 02 infirmiers sur le niveau de fréquentation de leur service de soins, leur ancienneté dans la prescription des soins, les maladies couramment traitées, leur perception des autres systèmes de soins. Cela nous a permis de faire connaissance avec l'offre de soins de santé disponible.

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2. 2. 4. Traitement et analyse des données

Les données recueillies par l'enquête ont été d'abord dépouillées et codifiées manuellement. Les informations après corrections ont été saisies à l'aide du logiciel informatique EXCEL sous forme de base de donnée. Ensuite la base de donnée a été transférée sur le logiciel d'analyse de données statistiques et sociologiques SPSS 10. Des traitements et transformations adéquats ont été réalisés (variable à recoder, à calculer, à changer...). Des tableaux statistiques et des graphiques ont été élaborés pour avoir les distributions des variables à partir desquels les analyses et interprétations ont été faites. Les données obtenues ont été saisies sous forme texte à l'aide du logiciel WORD tandis que le logiciel ARCVIEW 3.2a a servi pour la réalisation des cartes avec comme bases de données la Basse Nationale de Données Topographiques, (2002) et la Basse de Données sur l'Occupation des Terres, (2000).

2. 2. 5. Difficultés rencontrées

L'enquête ne s'est pas déroulée sans difficultés mais des solutions furent rapidement trouvées à ces problèmes.

L'identification des enfants fut très difficile. Il est arrivé que dans certains villages (Gombélé, Sacko) l'échantillon ne soit pas atteint. Tous les concessions et ménages ont été sillonnés sans pour autant avoir le nombre d'enfant escompté. Cela s'explique par le fait qu'il fallait répondre au double critère d'avoir moins de 15 ans et être tombé malade les trois derniers mois. Cependant l'échantillon du village de Bomborokuy a été majoré de sorte à atteindre 150 enfants.

A cela il faut ajouter la réticence de certaines mères à répondre au questionnaire en l'absence de leur mari toute chose qui occasionnait des va et vient et retardait l'enquête. Certains tradipraticiens étaient difficilement trouvables du fait de leur mobilité de village en village, en fonction des marchés. C'est ce qui explique leur faible nombre dans l'échantillon. La faiblesse des effectifs de l'échantillon notamment la répartition selon les recours a été une contrainte majeure dans l'analyse. Il aurait fallu avoir un très grand échantillon afin de dégager les itinéraires thérapeutiques avec beaucoup de recours. Cela nécessite néanmoins une étude de grande envergure qui n'est pas à notre portée au vu des difficultés financières auxquelles nous sommes confronté.

PRESENTATION DES ITINERAIRES THERAPEUTIQUES

CHAPITRE 3 :

36

37

On ne saurait analyser les itinéraires thérapeutiques des malades recensés durant l'enquête sans au préalable décrire notre échantillon. Rappelons que les itinéraires thérapeutiques peuvent être observés dans une double perspective, transversale (constituant les recours thérapeutiques utilisés en un moment donné de l'évolution de la maladie) ou longitudinale (correspondant aux séquences thérapeutiques).

Dans ce chapitre, nous présenterons d'abord quelques caractéristiques des malades avant d'en venir aux différents choix thérapeutiques effectués par les parents pour le soin des enfants à l'apparition de l'épisode morbide.

Cependant, nous nous étalerons davantage sur les choix effectués au début de l'itinéraire pour soigner les enfants car la majorité des malades se sont limités à un seul mode de traitement.

3. 1. Répartition des malades selon quelques caractéristiques

Au total, 150 mères d'enfants malades se sont prêtées à l'enquête. Nous retenons comme caractéristiques, le sexe et l'âge de l'enfant, le type de maladie, sa gravité et sa durée.

3. 1. 1. Distribution selon les caractéristiques démographiques

3. 1. 1. 1. Sexe

La prise en compte du sexe des malades permet de mettre en relief les tendances quant à la répartition de l'épisode morbide. Cependant notre étude ne révèle pas une différence significative de morbidité entre les filles et les garçons. En effet, selon le tableau ci-dessous, la morbidité représente 50,7% pour les filles contre 49,3% pour les garçons.

Tableau 3.1 : Répartition des malades selon le sexe

Sexe

Pourcentage

Effectif

Féminin

50,7

76

Masculin

49,3

74

Total

100,0

150

Source : Enquête de terrain, (2008)

3. 1. 1. 2. Age

L'âge moyen des enfants est de 2 ans. Rappelons que les enfants sont repartis en tranche d'âges constituée par les moins d'un an ; les enfants de 1-4 ans, ceux de 5-9 ans et enfin les enfants ayant entre 10 et 14 ans révolus (cf. graphique ci dessous). Notons que les âges des enfants sont des approximations à la base des âges déclarés par les mères sachant que celles-ci ignorent souvent l'âge exact de leurs enfants et que certains enfants n'ont pas d'extrait de naissance.

40

60

50

30

20

10

0

< 1 an 1-4 ans 5-9 ans 10-14 ans

10

Graphique 3.1 : Répartition des malades selon l'âge

56,7

Age

22

11,3

38

Source : Enquête de terrain, (2008)

Pour ce qui est de la distribution de la morbidité selon l'âge du malade, nous notons que la tranche d'âges de 1-9 ans est la plus sujette aux maladies avec 56 ,7% qui ont entre 1 et 4 ans et 22,0% pour les 5 à 9 ans.

La forte morbidité juvénile des enfants de 1-4 ans s'explique par le fait que les anti-corps de la mère protègent les enfants jusqu'à 6 mois après leurs naissances. Excepté cette période, c'est l'organisme de l'enfant qui s'auto défend contre les maladies. Cependant, nous sommes sans ignorer que c'est un organisme fébrile qui n'est pas adapté, incapable de résister à toutes les infections. De ce fait, les enfants de 1-4 ans sont plus vulnérables aux maladies. Après cet âge, l'organisme de l'enfant devient de plus en plus apte à se défendre contre les maladies. Il convient de noter que certaines mères ont tendance à sevrer précocement leurs enfants. Cette situation augmente la vulnérabilité des enfants face à la maladie.

3. 1. 2. Répartitions selon des caractéristiques liées à la maladie

3. 1. 2. 1. Type de pathologies

Nous avons rencontré plusieurs types de maladies qui ont été regroupés en six grands groupes que sont le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires aiguës, les maux divers, les affections de la peau et autres pathologies non classées. Les maux divers sont constitués essentiellement des maux de tête, de ventre, de joue, de cou, de gorge et d'oreille (cf. tableau ci dessous).

39

Tableau 3. 2 : Pathologies ayant affecter les enfants de moins de 15 ans

Maladie

Pourcentage

Effectif

Paludisme

59,3

89

Diarrhée

9,3

14

IRA

12,7

19

Maux divers

6,7

10

Affections de la peau

6,7

10

Autres

5,3

8

Total

100,0

150

Source : Enquête de terrain, (2008)

Il convient de souligner que les infections respiratoires aiguës représentent, derrière le paludisme, la deuxième cause importante de morbidité avec 12,7 % des maladies. La morbidité des enfants de moins de 15 ans est aussi influencée par la diarrhée, maladie souvent négligée par les parents, qui représente 9,3% des cas de maladie.

3. 1. 2. 2. Gravité de la maladie

La maladie se caractérise par son niveau de gravité qui est conditionnée aussi par la durée de celle-ci. En d'autres termes, lorsque la maladie se complique, elle prend plus de temps à guérir. La majorité des cas d'épisodes morbides est considérée comme grave (47,3%). Environ un cas de maladies sur trois est jugé comme très grave (32,7 %) par les mères contre 20% des enfants qui auraient des maladies bénignes.

45

40

50

35

30

25

20

15

10

5

0

Bénin Grave Très grave

Dégré de gavité

20

Graphique 3.2 Gravité de la maladie

47,3

32,7

Source : Enquête de terrain, (2008)

40

3. 1. 2. 3. Durée de la maladie

La maladie se perçoit non seulement par sa nature voire le type de maladie mais aussi par le temps mis pour guérir.

Tableau 3. 3 : Répartition des malades en fonction de la durée de la maladie

Durée de la maladie

Pourcentage

Effectif

1-2 jours

18,0

27

3-6 jours

34,0

51

1-3 semaines

39,3

59

1 mois et plus

8,7

13

Total

100,0

150

Source : Enquête de terrain, (2008)

Les maladies les plus rencontrées ont une durée variant de 1 à 3 semaines pour 39,3% des malades et 34,0% se situent entre 3 et 6 jours. Force est de noter que les maladies de longue durée, allant au delà d'un mois, ne sont pas fréquentes (8,7%) ; de même que celles qui ont fait 1 à 2 jours (18%). La durée des maladies des enfants se justifie le plus souvent par l'hésitation des parents pour chercher le thérapeute qui est en mesure de traiter la maladie. Ainsi, l'enfant y arrive en retard. Toute chose compliquant et retardant la guérison du malade. Lorsque le choix du recours thérapeutique est rapide, la maladie se traite et guérit plus vite.

3. 2. Rang du recours thérapeutique

Le recours aux soins est une réponse à l'état morbide ressenti par une personne et/ou son entourage. Pour soigner leurs enfants, plusieurs recours thérapeutiques ont été effectués.

Tableau 3. 4 : Répartition des malades selon le nombre de recours utilisé

Nombre

Pourcentage

Effectif

0 recours

3,3

5

1 recours

62

93

2 recours

20,7

31

3 recours

14,0

21

Total

100,0

150

Source : Enquête de terrain, (2008)

Plus de six (06) malades sur dix (10) se sont limités au premier recours thérapeutique soit pour raison de guérison, d'abandon de traitement ou de décès. Le recours de rang 2 ne représente 1 sur 5 des cas de maladie et concerne les enfants qui ont utilisé deux types de soins différents ou deux fois le même système de soins. Le choix de 2 types de soins différents se traduit par un changement de recours thérapeutiques durant la maladie. La

41

double utilisation du même type de soins tire son fondement dans la confiance que les parents du malade ont de celui-ci. Concernant les 03 types de recours, Seulement un peu plus de 1 sur 10 des malades ont recouru à trois (3) sortes de traitement pour leur mal. L'utilisation de 2 ou 3 recours thérapeutiques se justifie par la non guérison du malade,

Dans le cadre de notre étude, les types de recours retenus sont : la consultation moderne, la consultation traditionnelle, l'automédication, l'inaction thérapeutique (aucun recours). La consultation moderne s'effectue auprès des agents professionnels de santé moderne que sont les infirmiers et médecins.

Pour celle dite traditionnelle, elle est orientée vers les tradithérapeutes.

L'automédication, quant à elle, consiste au recours à toutes les croyances et pratiques connues par le malade ou son entourage à travers des remèdes traditionnels ou modernes. `'Aucun recours`' correspond à une absence thérapeutique qui consiste à attendre de voir l'évolution de la maladie avant de se décider.

Au delà du nombre de traitements utilisés pour se soigner, il est judicieux de connaître le type de recours choisi par les mères à chaque étape de la maladie de leurs enfants sachant que l'itinéraire thérapeutique, pour notre étude, ne dépasse guère trois étapes. Ces étapes sont constituées par les actions entreprises (3) par les mères pour soigner leurs enfants.

3. 2. 1. Première action thérapeutique

Rappelons que dans cette rubrique, l'accent sera mis sur le premier mode de traitement utilisé par les mères au profit des enfants car peu de malades ont dépassé cette étape au cours de leur maladie. De ce fait, la première action thérapeutique est présentée de sorte à mettre en exergue le premier recours utilisé, la décision du recours, la prise en charge financière du traitement, la distance et le mode de transport utilisé.

? Choix thérapeutique

Le premier choix thérapeutique concerne tous les ménages qui ont effectué ou pas un traitement dès l'apparition de la maladie.

40

60

50

30

20

10

0

Graphique 3. 3 : Premier choix thérapeutique des malades selon le

type de recours

Aucun recours Consultaion Moderne Consultation

Traditionnelle

3,3

49,3

Types de recours

2

Automédication

45,3

42

Source : Enquête de terrain, (2008)

Ainsi, sur les 150 cas d'épisode morbide, prés 5 malades sur 10 ont d'abord traité par automédication où ont directement fait recours aux services de santé moderne .Un peu plus de 1/20 malades n'ont donné lieu à aucune action thérapeutique soit ont consulté un tradithérapeute.

Toutefois, ces mères ont-elles pris l'initiative toute seule dans le choix de ces modes de traitement ou d'autres personnes ont-elles agi dans la prise de décision ?

? Décision du recours

Il est difficile de déterminer les personnes ressources qui décident du chemin à suivre pour soigner l'enfant car ces personnes changent selon les contextes et plusieurs facteurs sociaux.

Diverses interprétations entrent en jeu et influencent la gestion de la maladie. Ainsi, C'est possible que la maladie en cause ne soit pas celle du dispensaire. De même, les soins du dispensaire peuvent être considérés comme très lents pour la guérison de la maladie. Tableau 3. 5 : Personnes décidant du recours

Parent ou personne de l'entourage

Pourcentage

Effectif

Père

73,1

106

Mère

22,1

32

Autres personnes

4,8

7

Total

100

145

Source : Enquête de terrain, (2008)

43

Néanmoins, les résultats de notre étude révèlent que environ 3/4 des décisions émanent du père et un peu plus 1/5 des mères. Les autres personnes du ménage ou hors de celui-ci interviennent rarement dans la prise de décision (1/20 des cas).

? Prise en charge financière du traitement

Les femmes ne disposent pas toujours de l'autonomie de décision dans le choix des soins, ni d'ailleurs de l'autonomie financière pour assurer le coût du traitement (OUEDRAOGO, 1996). Ainsi, les hommes assument à plus de 80% des cas le coût du traitement contre seulement 11,1% pour les femmes.

100

40

90

80

70

60

50

30

20

10

0

Graphique 3. 4: Personnes assumant le coût du traitement

Père Mère Autres personnes

Personne

86,5

11,1

2,4

Source : Enquête de terrain, (2008)

? Distance

La fréquentation des centres de santé est dépendante non seulement de l'appréciation par les usagers de la distance qui sépare leur habitation du centre de santé le plus proche et aussi des moyens utilisés, du temps mis pour s'y rendre. De ce fait, la distance des ménages à la formation sanitaire s'avère comme facteur déterminant pour le recours à celle-ci en cas de maladie.

Tableau 3. 6 : Estimation de la distance du CSPS par les mères

Distance

Pourcentage

Effectif

Proche

74,0

111

Moyennement proche

6,7

10

Eloigné

19,3

29

Total

100,0

150

Source : Enquête de terrain, (2008)

44

De l'étude, nous notons que les mères ont déclaré dans 74% des cas que la distance à parcourir pour atteindre un service de santé moderne est relativement courte. Certaines mères, représentant 6,7% de celle-ci, ont affirmé que la distance du Centre de Santé et de Promotion Sociale est relativement proche. Seules 19,3% ont estimé que le centre de santé moderne est éloigné de leur localité. En terme de distance, il convient de rappeler que le village le plus éloigné de l'aire sanitaire se trouve à 10km, tandis que le plus proche est à 2km.

? Mode de transport

Le recours à un service de santé moderne implique souvent le déplacement vers une autre localité car tous les villages n'en disposent pas.

Tableau 3. 7 : Moyen de transport utilisé pour la quête de soins

Mode de transport

Pourcentage

Effectif

Aucun déplacement

47,3

71

Pied

31,3

47

Charrette

0,7

1

Bicyclette

16,7

25

Moto

3,3

5

Voiture

0,7

1

Total

100

150

Source : Enquête de terrain, (2008)

Soulignons que les 47% des malades ont utilisé un traitement familial pour les soins, ce qui ne nécessite pas un déplacement.

Le moyen de transport le plus utilisé pour se rendre dans le centre de santé est le déplacement à pieds (plus de 1/5). L'utilisation d'un vélo arrive en deuxième position avec moins de 1cas sur 5. Puis viennent, le recours à une moto (3,3%) et la voiture surtout en cas d'évacuation sanitaire.

Lorsque le malade n'a pas recouvré sa santé au bout de la première action thérapeutique, il opte généralement pour un deuxième type de soins, ainsi de suite.

3. 2. 2. Deuxième action thérapeutique

Des 150 malades qui ont entrepris ou pas une action thérapeutique, un enfant est décédé durant la première étape de son itinéraire thérapeutique, 97 malades, soit 64,7%, sont guéris au terme de cette première étape et 52 mères, soit 34,7%, se sont engagées dans une deuxième action thérapeutique soit n'ont pas utilisé de traitement pour leur enfant. La deuxième étape se caractérise par la rareté des cas de maladies. Ainsi, nous nous contenterons de décrire quelques caractéristiques de ces 52 malades.

40

60

50

30

20

10

0

Graphique 3. 5 : Type de recours utilisé lors du deuxième choix

thérapeutique

Aucun recours Consultaion Moderne Automédication

5,8

Types de recours

48,1 46,1

45

Source : Enquête de terrain, (2008)

Les recours thérapeutiques restent sensiblement les mêmes à cette étape de l'itinéraire thérapeutique. Les mères du fait de la persistance de la maladie de leurs enfants optent souvent pour d'autres types de recours où n'utilisent pas de recours thérapeutique. Ainsi, nous notons une relative tendance à une automédication au détriment de la consultation moderne tandis que la consultation traditionnelle est abandonnée.

3. 2. 3. Troisième action thérapeutique

Très rares sont les itinéraires thérapeutiques qui ont engendré trois recours successifs. Au bout de la deuxième étape, 31 malades, soit 20,7%, sont guéris et seulement 14%, soit 21 malades, ont poursuivi cette étape. La période de référence qui est de trois mois et l'échantillon assez restreint, expliquent partiellement cette limitation du nombre d'étapes et du nombre de cas d'épisodes morbides dans cette étape.

Tableau 3. 8 : Choix thérapeutique opéré à la troisième étape de l'itinéraire

Type de recours

Pourcentage

Effectif

Aucun recours

9,5

2

Consultation moderne

42,9

9

Automédication

47,6

10

Total

100

21

Source : Enquête de terrain, (2008)

L'automédication domine à ce stade des soins avec 1/2 suivie de près par la consultation moderne et 1 mère sur 10 n'a rien fait pour venir à bout du mal de leurs enfants.

46

Les rangs des recours thérapeutiques sont divers. La majorité des malades se limitent à la première étape de l'itinéraire thérapeutique. De même, les malades fréquentent prioritairement la consultation moderne et l'automédication tandis que la consultation traditionnelle et l'inaction thérapeutique sont secondaires.

En dépit de la présentation globale des itinéraires thérapeutiques, une observation plus fine des comportements de santé des mères par sous-types de recours thérapeutique s'avère nécessaire.

3. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le type de premier recours

Le cheminement suivi par chacun des malades en quête de thérapies n'est pas toujours identique. On cherche le chemin le plus court menant vers la guérison. Une observation du cheminement après un premier recours, dans chacun des types de recours possibles, permet de voir les secteurs qui déclenchent les itinéraires les plus complexes. Quels sont les types de soins utilisés comme second ou troisième choix thérapeutique après un premier recours ? Telle est la question à laquelle nous tenterons de répondre dans cette section.

3. 3. 1. Itinéraire débutant par une consultation moderne

Les arbres des itinéraires thérapeutiques illustrent le nombre et le type de recours effectués lors des épisodes de maladies. L'observation des séquences thérapeutiques montre que les malades ne réutilisent pas nécessairement les mêmes moyens thérapeutiques aux différentes étapes de leur maladie.

Le graphique 3.6 décrit la progression, par ordre progressif et par sous-types, de recours choisis par les mères qui ont commencé le traitement par la médecine moderne. Ils représentent près de la moitié des cas de maladies rencontrées lors de la collecte des données.

47

Graphique 3. 6 : Itinéraires thérapeutiques (1er recours : Consultation moderne)

2ème

recours

3ème

recours

1er

recours

Consultation moderne (3)

37,5%

Consultation

moderne (12) 46,2%

Automédication (3)

37,5%

Aucun
recours (1)

12,5%

Consultation
moderne (74) 49,3%

Automédication

(13) 50%

Consultation moderne (1) 12,5%

Aucun recours

(1) 3,8%

Sortie (48 cas)

64,9%

Sortie (18 cas)

24,3%

Source : Enquête de terrain, (2008)

Avec un taux de sortie (lorsque l'enfant est guéri) de 64,9%, les traitements issus d'une première consultation dans une structure de soins moderne ont donné des résultats relativement satisfaisants. Le recours à la médecine moderne en premier lieu ouvre la voie à plusieurs autres possibilités de recours lorsque l'enfant n'est pas guéri. Dans la moitié des cas, les malades changent de recours. Ils s'orientent surtout vers l'automédication à 50% des cas au second recours comme au troisième avec 37,5% des malades. Cependant, il convient de noter qu'au second recours (3,8%) comme au troisième (12,5%), une infime proportion des enfants ont eu aucun recours thérapeutique pour le traitement de leur maladie.

3. 3. 2. Itinéraire débutant par une automédication

Le second type d'itinéraire concerne l'automédication. Ce terme, quoique apparemment simple, recouvre en réalité des situations très diverses comme l'utilisation d'anciens médicaments prescrits, la consommation de médicaments achetés en vente libre en pharmacie, dans la rue ou des produits traditionnels issus de la forêt. L'itinéraire d'automédication est un processus de soins autonome dans lequel le malade se soigne sans faire appel à un professionnel ou un praticien de santé.

48

Graphique 3. 7 : Itinéraires thérapeutiques (1er recours : Automédication)

2ème

recours

3ème

recours

1er

recours

Consult ation modern e (3) 23%

Consultation moderne (13) 52%

Automé dication (2) 15,4%

Consult ation modern e (2) 15,4%

Automédication

(68) 45,3%

Automédication

(10) 40%

Automé
dication
(5)
38,5%

Aucun
recours
(1)
7,7%

Aucun recours

(2) 8%

Sortie (43 cas)

63,2%

Sortie (12 cas)

17,6%

Source : Enquête de terrain, (2008)

Après l'échec d'une automédication, les mères ont tendance à orienter leurs enfants vers les centres de soins modernes (52%). Néanmoins, 40% des mères restent fidèles à l'automédication et seulement 8%, soit 2 mères, n'ont apporté aucun soin à leurs enfants. Par contre, l'automédication est plus utilisée au troisième recours que la consultation moderne avec respectivement 53 ,9% et 38,4%. Ainsi, les mères ayant choisi l'automédication comme premier recours pour les soins de leurs enfants et qui se sont contentés de celle-ci au second recours représentent 38,5% des mères.

3. 3. 3. Itinéraire débutant par une consultation traditionnelle

Le traitement par consultation de tradithérapeutes n'est pas une pratique courante pour les mères dans la quête de soins pour les enfants malades, en témoigne leur faible nombre. En effet, seulement 3 mères, soit 2%, ont utilisé les services d'un tradipraticien au début de l'itinéraire. Tous les enfants ayant commencé par la consultation traditionnelle ont été déclarés guéris et donc n'ont plus eu de second recours. La guérison des enfants peut s'expliquer non seulement par l'efficacité du traitement du tradipraticien mais aussi par le caractère benin des maladies. Aucune des autres mères qui ont choisi les autres types de thérapie n'a eu recours aux tradipraticiens comme seconde ou troisième alternative.

3. 3. 4. Itinéraire débutant par une absence thérapeutique

L'inaction thérapeutique se traduit souvent par une certaine inertie qu'observe le malade ou son entourage devant l'épisode morbide. En effet, on attend de voir l'évolution de

49

la maladie, dans l'espoir d'une amélioration de l'état de santé du malade voire une guérison de celui-ci, avant d'orienter le recours en conséquence.

Dans notre étude, 5 mères, soit 3,3%, n'ont rien entrepris pour le traitement de leurs enfants qui, malgré tout, sont guéris sans utiliser aucun soin. Cet état de fait tire son fondement non seulement par la bénignité de la maladie mais aussi par la non connaissance des différentes maladies qu'elles confondent aisément.

En somme, nous retenons que la consultation moderne est aussi bien utilisée que l'automédication par les mères pour ce qui est du premier recours. Cependant, à partir de la deuxième étape de l'itinéraire thérapeutique, les mères ont le plus souvent choisi un autre système de soins du fait de la persistance de la maladie de leurs enfants. Celles qui ont fait l'automédication s'orientent désormais vers la consultation moderne et quelques-unes abandonnent celle-ci au bénéfice de l'automédication au second recours comme au troisième. Les inactions thérapeutiques se situent à toutes les étapes tandis que la consultation traditionnelle se limite au début de l'itinéraire.

ANALYSE DE QUELQUES DETERMINANTS DU
PREMIER RECOURS DE L'ITINERAIRE
THERAPEUTIQUE

CHAPITRE 4 :

50

51

Dans ce chapitre, nous mettrons en relation les différentes caractéristiques du malade ou de son entourage avec le choix du premier type de soin utilisé. Nous nous limiterons au premier type de traitement choisi vu le faible nombre des malades ayant atteint un itinéraire thérapeutique à deux ou trois recours.

Nous considérons comme déterminants, les facteurs liés aux caractéristiques du malade ou de son entourage, susceptibles d'influencer ou d'orienter le choix du type de soins approprié pour le traitement de la maladie. Les choix thérapeutiques reposent alors à la fois sur la perception du patient (ou de ses parents) de son malaise et de ses habitudes médicales et sont largement liés à la tendance des populations à utiliser le même produit ou le même service de soins à chaque fois qu'il ressent le même malaise.

Ce chapitre s'articulera autour de quatre sections : la première traite de l'influence des facteurs socio-démographiques sur l'itinéraire thérapeutique ; la seconde, des déterminants institutionnels de l'itinéraire thérapeutique ; la troisième section aborde les aspects socio-économiques de l'itinéraire thérapeutique tandis que la dernière se focalise sur le lien entre les itinéraires thérapeutiques et les caractéristiques de la maladie

4. 1. Influence des facteurs socio-démographiques sur l'itinéraire thérapeutique

Les facteurs socio-démographiques sont d'ordre individuel ou collectif et prédisposent les individus ou les membres du ménage à recourir à un traitement. Ils sont constitués des caractéristiques tels que le niveau d'instruction de la mère, le sexe de l'enfant, son âge et son lien de parenté avec le chef du ménage. L'objectif est d'associer les enfants à leurs parents tout en respectant le fait que le recours choisi pour l'enfant, en cas d'épisode morbide, est le fait du parent ou du chef de ménage.

4. 1. 1. Alternatives thérapeutiques et caractéristiques des parents

Les caractéristiques des parents utilisées ici sont la religion et le niveau d'instruction de la mère.

4. 1. 1. 1. Types de traitement selon la religion du chef de ménage

La religion est considérée comme une variable intervenant dans la dimension culturelle de la population notamment dans la perception des systèmes de soins. La religion peut être, dans une certaine mesure, du fait de son rattachement à une culture donnée, un facteur orientant les fidèles vers le secteur de soins moderne ou traditionnel. En effet, la religion animiste, à travers l'initiation qui se fait au jeune âge favorise l'acquisition des connaissances de ses membres sur les plantes qui sont nécessaires pour le traitement des maladies. Par conséquent ceux-ci utilisent prioritairement l'automédication voir les tradipraticiens qui sont plus proches de leur culture. Il en est de même pour les chrétiens et

52

les musulmans. Certains tradithérapeutes sont souvent de religion traditionnelle ou musulmane et par ricochet y soignent généralement leurs « patients ». De même, les chrétiens utilisent aussi bien la médecine traditionnelle, la médecine moderne que l'automédication.

40

80

70

60

50

30

20

10

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Graphique 4.1: Choix thérapeutique selon la religion du chef de

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ménage

66,7

9,6

Aucun recours Consultation Moderne Consultation Traditionnelle Automédication

46,2 44,2

55,8

3,9

40,3

33,3

Musulman Chrétien Animiste

Religion

Source : Enquête de terrain, (2008)

Près de 6 chrétiens sur 10 ont une préférence aux soins modernes. Les animistes ont plus recours à l'automédication (66,7%) qu'aux structures de soins modernes (33,3%). Il convient cependant de noter que la plupart des consultations traditionnelles auprès des tradithérapeutes ou des guérisseurs est l'oeuvre des chrétiens (3,9%). Les musulmans utilisent aussi bien l'automédication (44,2%) que la médecine moderne (46,2%), même si les cas de non traitement de la maladie de l'enfant sont remarquables dans les ménages dont le chef est musulman.

4. 1. 1. 2. Soins thérapeutiques selon le niveau d'instruction de la mère

Du niveau d'instruction de la mère, l'étude révèle que les consultations traditionnelles et les inactions thérapeutiques sont l'apanage des mères analphabètes. Dans le même ordre d'idées, plus de la moitié des mères non instruites privilégient l'auto-traitement des enfants. Néanmoins, 42,7% de ces femmes ont utilisé un service de soins moderne pour le traitement de leurs enfants. Près de 3 mères sur 4 ayant un niveau primaire, de même que celles qui ont atteint un niveau secondaire et plus, se sont rendues dans un centre de soins moderne pour soigner leurs enfants.

120

100

40

80

60

20

0

Graphique 4.2 : Choix thérapeutique selon le niveau d'instruction

de la mère

4,3

Aucun recours Consultaion Moderne Consultation Traditionnelle Automédication

42,7

Aucun Alphabétisé Primaire Secondaire et plus

Niveau d'instruction

2,6

50,4

33,3

66,7

74,0

25,9

100

53

Source : Enquête de terrain, (2008)

Soulignons qu'il y a une influence du niveau d'instruction de la mère sur les types de recours choisis malgré le nombre élevé des mères analphabètes. En effet, les résultats de l'étude nous montrent que les mères instruites sont plus enclines à utiliser les structures de soins modernes, ce qui n'est pas le cas des mères sans niveau d'instruction. Du reste, l'instruction influence le recours aux soins sur le plan culturel. En outre, elle intervient dans la capacité de compréhension de la mère, de diagnostic précoce des cas de maladies et l'aptitude à faire un recours. L'instruction de la mère est un facteur facilitant, l'administration des médicaments prescrits en terme de respect du dosage et de l'intervalle de temps requis. Aussi la mère instruite se sent plus à l'aise dans les relations soignant- soigné, toute chose qui augmente sa capacité d'écoute, la barrière linguistique n'étant plus de mise. Le niveau d'instruction modifie aussi la perception des mères quant à la représentation de la maladie (étiologie). Lorsqu'une mère connaît les modes de transmission d'une malade, elle change rarement de perception de la maladie. Cette connaissance est d'autant plus approfondie que la mère a un niveau d'instruction élevé et la rend parfois plus autonome quant au pouvoir de décision.

4. 1. 1. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le pouvoir de décision des parents

Les soins à porter aux enfants n'émanent pas souvent d'une décision personnelle d'un des membres de la famille. Toutefois, le pouvoir de décision des mères pour le traitement thérapeutique des enfants est limité. Elles restent souvent dépendantes du point de vue de leurs conjoints ou de leurs parents.

54

Pour la dernière maladie contractée par leurs enfants, les pères ont choisi à 54,1% les services de soins modernes au détriment des autres types de soins. Par contre, lorsque les mères ont l'opportunité de donner leur point de vue sur la décision du recours, elles préconisent l'automédication (61,8%).

L'automédication est une pratique courante où le rôle des femmes, des mères de famille en particulier, est primordial. L'acquisition des connaissances médicales repose sur une transmission orale. Les filles apprennent de leurs mères, au fur et à mesure de leurs confrontations à des pathologies. Comme dans beaucoup de sociétés, c'est la mère qui prend en charge les problèmes liés à la santé des enfants. Celle-ci est souvent conseillée ou épaulée par les autres femmes de son entourage, selon l'organisation communautaire.

Les autres personnes ont intervenues rarement dans le choix du traitement des enfants. Quatre cas sur sept, dans lesquels elles ont donné leur avis, ont fait l'objet de consultation moderne.

De l'étude, il ressort aussi que trois pères sur cinq ont choisi de n'utiliser aucun recours thérapeutique pour les soins de leurs enfants. La non utilisation des recours thérapeutiques émane à 2,8% des pères contre 5,9 des mères.

40

20

70

60

50

30

10

0

Aucun recours Consultation Moderne Consultation Traditionnelle Automédication

2,8

Graphique 4. 3: Choix thérapeutique en fonction du pouvoir de décision

54,1

Père Mère Autres personnes

Personne

28,6

1,8

41,3

5,9

32,4

61,8

57,1

14,3

Source : Enquête de terrain, (2008)

Les pères choisissent plus les centres de santé modernes pour soigner les enfants car la prise de décision est liée à la disponibilité de ressources matérielles ou financières qui est généralement l'apanage des pères. Il n'est un secret pour personne qu'en milieu rural les mères n'ont pas de moyens financiers, ni matériels et dépendent le plus souvent de leurs époux qui assument les dépenses du ménage. Il est évident que si ceux-ci refusent pour

55

manque de ressources, le recours n'aura pas lieu ou d'autres types de traitements alternatifs seront cherchés.

4. 1. 2. Ressources thérapeutiques et caractéristiques de l'enfant

4. 1. 2. 1. Itinéraires thérapeutiques selon le sexe de l'enfant

Au regard des données de l'enquête de terrain, nous notons une légère propension des mères à emmener à 54,1% les garçons vers la consultation moderne contrairement aux filles qui sont soignées par automédication (50%). Pour ce qui est du choix thérapeutique, 50% des filles sont traitées par automédication contre un peu plus de 2/5 par consultation moderne. Par contre, la thérapie des garçons se fait prioritairement par consultation moderne suivie par l'automédication à 40,5%.

Tableau 4. 1 : Répartition des malades selon le type de recours

Type de

recours

Sexe du Malade

Aucun
recours

Consultation
moderne

Consultation
traditionnelle

Automé-
dication

Total

Féminin

N

3

34

1

38

76

%

3,9

44,7

1,3

50,0

100,0

Masculin

N

2

40

2

30

74

%

2,7

54,1

2,7

40,5

100,0

Total

N

5

74

3

68

150

%

3,3

49,3

2,0

45,3

100,0

Source : Enquête de terrain, (2008)

4. 1. 2. 2. Itinéraires thérapeutiques selon l'âge de l'enfant

Des résultats de l'enquête de terrain, nous constatons qu'au delà du fait que les enfants de moins de cinq ans soient les plus maladifs, les mères les réfèrent plus aux centres de santé modernes que les plus âgés (5-14ans). En effet, 66,7% des moins d'un an et 51,8% des enfants ayant entre 1 et 4 ans révolus ont été soignés dans un service de soins moderne. Les mères ont tendance à traiter elles-mêmes les enfants de 5-9 ans (57,6%). Tableau 4. 2 : Age du malade selon le choix du type de traitement

Type de recours Age du

Malade

Aucun
recours

Consultation moderne

Consultation
traditionnelle

Automé- dication

Total

< 1 an

N

1

10

-

4

15

%

6,7

66,7

-

26,7

100,0

1-4 ans

N

3

44

1

37

85

%

3,5

51,8

1,2

43,5

100,0

5-9 ans

N

1

12

1

19

33

%

3,0

36,4

3,0

57,6

100,0

10-14 ans

N

-

8

1

8

17

%

-

47,1

5,9

47,1

100,0

Total

N

5

74

3

68

150

%

3,3

49,3

2,0

45,3

100,0

Source : Enquête de terrain, (2008)

56

Les mères estiment que les enfants de 5-14 ans sont plus « solides » et donc résistent plus aux maladies par rapport aux plus petits. Ainsi, elles peuvent d'abord les traiter à domicile avant de chercher une autre issue de secours en cas d'aggravation ou de complication signe d'un échec thérapeutique.

4. 1. 2. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le lien de l'enfant avec le chef de ménage

Ne pas vivre avec ses parents biologiques est considéré, par le milieu médical, comme un facteur de risque pour l'enfant, quant à son état de santé en général et nutritionnel en particulier (MORLEY, 1977 cité par ROGER-PETIT JEAN, 1999)

Les résultats de notre étude révèlent que les parents envoient le plus souvent (49,3%) leurs propres enfants dans un service de soins moderne mais utilisent aussi l'automédication (44,9%). Il n'y a cependant pas de comportement différentiel de recours entre les enfants confiés et les enfants biologiques. En d'autres termes, les mères n'ont pas d'attitudes discriminantes par rapport aux soins qu'elles portent aux enfants, qu'il s'agisse de leurs propres enfants ou des enfants qu'elles accueillent. Il convient de souligner que l'enfant biologique est celui du père et de la mère ou aussi les autres enfants du père qui vivent avec lui car l'étude s'est réalisée en milieu rural.

Ces résultats sont à relativiser du fait de la faiblesse des effectifs des enfants confiés. Toute chose ne permettant pas de mettre véritablement en exergue le traitement des enfants selon leurs liens de parenté avec le ménage dans lequel il vit.

Tableau 4. 3 : Lien de parenté de l'enfant selon le choix du type de traitement

Type de recours

Lien parental

AR

CM

CT

AM

Total

Enfant biologique

N

5

68

3

62

138

%

3,6

49,3

2,2

44,9

100,0

Enfant confié

N

-

6

 

6

12

%

-

50,0

 

50,0

100,0

Total

N

5

74

3

68

150

%

3,3

49,3

2,0

45,3

100,0

Source : Enquête de terrain, (2008)

Remarques : CM= Consultation moderne CT= Consultation traditionnelle

AR= Aucun Recours AM= Automédication

Le traitement « équitable » des enfants par les mères se justifie, d'autant plus qu'en milieu rural, le taux de confiage des enfants est relativement faible. Le phénomène des enfants confiés est plus perceptible en milieu urbain où les enfants sont utilisés pour servir d'aide dans les travaux domestiques et professionnels. Les enfants sont traités en milieu rural de la même manière car selon les mères « un enfant c'est un enfant ».

Une chose est de traiter les enfants sans discrimination, une autre chose est d'avoir accès aux services de soins en tout temps et tout lieu.

57

4. 2. Déterminants institutionnels de l'itinéraire thérapeutique

Un certain nombre de conditions doivent être remplies avant de choisir un secteur de soins et y accéder. Le malade ou ses parents doivent avoir les capacités du recours qui se traduisent en termes d'accessibilité géographique et/ou financière du système de soins. Selon THOMAS et al. 1984 (cité par BICABA, 2007, p 77), l'accès aux soins c'est « la relation entre la localisation des services et celle des patients, prenant en compte la mobilité des patients, la durée, la distance et le coût du trajet. C'est une mesure de proximité ». L'accessibilité financière est caractérisée par le pouvoir d'achat des ménages. De même, en plus de leur présence physique, les services de soins doivent être à mesure de fournir les prestations sanitaires adaptées aux besoins des malades.

4. 2. 1. Itinéraires thérapeutiques selon l'estimation de la distance du CSPS

Pour cette étude, les mères estimant que le CSPS est éloigné de leur localité optent majoritairement pour l'automédication (51,7%). Toutefois, la quasi-totalité des mères (3,6%) n'ayant pas traité leurs enfants, affirment pourtant que le centre de soins moderne est proche de leur localité ou de leur domicile. Sachant que la consultation moderne est considérée comme coûteuse par la population en milieu rural qui manque généralement de moyen financier, il va sans dire qu'a défaut de faire l'automédication, les mères préfèrent ne pas traiter l'enfant malade. Il faut noter que les mères qui sont proches du centre de santé moderne utilisent aussi bien ce service (49,5%) qu'elles font l'automédication (45,0%).

40

80

70

60

50

30

20

10

0

Aucun recours Consultaion Moderne Consultation Traditionnelle Automédication

Graphique 4. 4 : Recours thérapeutique selon l'estimation de la

distance du CSPS

3,6

49,5

Proche Moyennement proche Eloigné

Distance

1,8

45,0

70

30

3,4

41,4

3,4

51,7

Source : Enquête de terrain, (2008)

La primauté est accordée, selon les données collectées, à la consultation moderne en cas de maladie des enfants de moins de 15 ans. Elle se justifie du fait que le rayon

58

moyen d'action de l'aire sanitaire est de 6km environ. L'objectif national qui voudrait qu'un village ne soit pas éloigné d'un service de santé moderne de plus de 10 km est relativement respecté. Ainsi, les populations sont géographiquement proches du centre de santé de Bomborokuy, donc des distances de déplacement a priori faibles ; déplacements facilités par l'absence d'obstacles géographiques naturels notables, même si les infrastructures routières ne sont pas en très bon état.

Toutefois, il est certain qu'il existe bien, à l'échelle des villages, des inégalités dans le recours aux soins. Selon la distribution spatiale des villages, nous remarquons que le recours à la médecine moderne diminue au fur et mesure que l'on s'éloigne du site du CSPS. Ainsi, le taux de recours est de 51,9% pour Bomborokuy contre 30,8% pour le village le plus éloigné (Gombélé) en passant par Niankouini (48,3%) et Sacko (31,3%) (Cf. Tableau Annexe 5). Rappelons que Gombélé est distant de Bomborokuy de 8km ; Sacko, de 6km et Niankouini, de 4km. L'influence de la distance varie en fonction de l'utilité que la personne attribue au lieu vers lequel elle se déplace ou peut se déplacer. En cela, la perception de la distance relève des représentations des personnes.

La distance de recours thérapeutique ne pose pas de problèmes manifestes pour certaines mères pour le choix du type de soins à utiliser selon qu'il soit géographiquement accessible ou pas (proche ou éloigné du patient). Elle ne représente sans doute pas un obstacle psychologique suffisant en témoignent ces propos d'une mère à Gombélé : « En matière de maladie, tu ne peux pas dire qu'un centre de soins est éloigné. C'est la santé de ton enfant que tu cherches, donc tu ne vois pas la distance ».

La distance est un facteur parmi tant d'autres entrant dans l'orientation des itinéraires thérapeutiques.

4. 2. 2. Itinéraires thérapeutiques en fonction de la perception des soins de santé

modernes

La perception du système de soins n'est pas si facile à appréhender. Ainsi, dans le cadre de ce mémoire, nous avons recueilli les différents motifs qui poussent les mères à utiliser le type de soins choisi.

Tableau 4. 4 : Motifs du recours au centre de soins moderne

Motifs du recours

Recours à la Consultation moderne en %

Efficacité / Confiance

88,2

Bon accueil

4,4

Proximité du service de soins

7,4

Total

100

Source : Enquête de terrain, (2008)

Le motif le plus évoqué est sans doute l'efficacité (88,2%) des soins apportés aux malades, toute chose qui renforce la confiance des patients aux soins modernes.

59

L'accueil dans le centre de santé moderne de Bomborokuy oriente le choix, dans une moindre mesure, non pas du type de recours, mais vers d'autres formations sanitaires. En effet, nous notons que les mères d'un village (Niankouini) appartenant à l'aire sanitaire de Bomborokuy et situé à équidistance des deux centres de santé modernes vont traiter leurs enfants à Yévédougou prouvant que la distance n'est pas perçue comme un obstacle majeur: « J'ai emmené mon enfant au dispensaire de Bomborokuy, On m'a dit que l'infirmier dort et d'attendre le soir (15h) pendant que mon enfant ne cesse pas de pleurer, c'est pourquoi je me soigne au CSPS de Yévédougou ». Même le manque de solidarité entre les populations qui augmente de plus en plus peut avoir une influence sur le recours. « A Bomborokuy les gens ne sont pas solidaires, si ton argent est fini pendant les soins, personne ne va t'en prêter ; alors qu'à Yévédougou ce n'est pas le cas. On te comprend toujours ». Ces points de vue de mères sont à relativiser même s'il y a une part de vérité dans ces propos.

Le manque de solidarité dont font cas ces mères est naturellement lié aux difficultés économiques auxquelles les ménages font de plus en plus face qui jouent aussi un rôle important dans la conduite à tenir pour les soins des enfants.

4. 3. Aspects socio-économiques de l'itinéraire thérapeutique

Il n'est plus à démontrer de nos jours que l'économique joue un rôle primordial dans le choix thérapeutique. Cerner le niveau économique des ménages n'est pas chose aisée surtout en milieu rural où les populations ont du mal à estimer leur revenu, si elles ne sont pas réticentes. De ce fait, nous n'avons pas pu recueillir les données sur le revenu du ménage, ni sur les dépenses des soins de santé car beaucoup de mères les ignoraient. Néanmoins, nous tenterons de cerner l'influence de l'activité principale du chef de ménage et de la prise en charge des dépenses de santé en termes de personnes assumant le coût du traitement, sur le choix du type de soins.

4. 3. 1. Itinéraires thérapeutiques selon l'activité principale du chef de ménage L'activité du chef de ménage entre en droite ligne dans l'équilibre du ménage, car c'est à la base de son activité que celui-ci prend en charge les dépenses de la famille. Partant de ce fait, l'activité du chef de ménage occupe une place prépondérante dans les indicateurs de mesure du niveau économique du ménage. L'accès aux soins se modifie généralement avec le niveau socio-professionnnel de celui-ci.

Dans l'aire sanitaire de Bomborokuy, les fonctionnaires (salariés) privilégient les soins de type moderne. Cette orientation vers ces services est cumulativement due d'une part, à leur niveau d'instruction qui leur permet d'être mieux informés et plus critiques vis- à- vis des services de soins en présence et d'autre part, de disposer de ressources financières nécessaires à la prise en charge des dépenses de santé.

60

Les commerçants dans leur totalité (5) utilisent le centre de santé moderne pour soigner leurs enfants.

Cependant, les agriculteurs utilisent aussi bien l'automédication (45,8 %) que la consultation moderne (48, 9%) pour le traitement des cas de maladies de l'enfant. De même, les malades qui n'ont pas reçu de soins sont des enfants ayant les parents issus de ce groupe socioprofessionnel.

Les artisans ont recours massivement à l'auto-traitement de leurs enfants (71,4%) pourtant ils sont souvent considérés comme ayant des revenus mêmes si ceux-ci sont périodiques. Ils ont en outre recours dans les mêmes proportions (14,3%) à la consultation traditionnelle et moderne.

120

100

40

80

60

20

0

Graphique 4. 5 : Choix thérapeutique selon l'activité principale du

chef de ménage

Fonctionnaire Agriculteur Eleveur Commerçant Artisan Autres

Aucun recours Consultaion Moderne Consultation Traditionnelle Automédication

100 100

3,8

8,9

1,5

50 50

14,3 14,3

71,4

100

45,8

Source : Enquête de terrain, (2008)

Activité

Les facteurs économiques ont une influence sur les choix thérapeutiques surtout en milieu rural caractérisé par un faible pouvoir d'achat des populations. Rappelons que le manque d'argent est la raison principale de l'automédication et de l'absence de soins thérapeutiques évoquée par les mères. Les ménages expriment la limite de leurs accès aux structures de soins par l'indisponibilité de ressources financières, car la décision de faire recours aux structures de soins tient compte de son coût qui peut être évalué en terme monétaire ou en terme de ressource. Une mère qui a conscience que son époux ne dispose pas de ressources monétaires, ni de biens matériels à échanger, ni de personnes ressources dans son entourage susceptibles de lui venir en aide de quelque manière que ce soit, ne demandera pas à celui-ci de referer l'enfant dans un centre de santé moderne. Notons que les agriculteurs sont d'autant plus vulnérables qu'ils n'ont de ressources que souvent à la fin des récoltes .Sachant que les récoltes dépendent des aléas climatiques

61

ceux-ci rendent incertains les revenus des ménages et du même coup réduisent les possibilités de recours thérapeutiques des parents à l'apparition d'un épisode morbide dans le ménage. Ainsi, le ménage opère souvent un choix thérapeutique orienté vers les adultes qui sont les actifs au détriment des enfants.

4. 3. 2. Itinéraires thérapeutiques selon la prise en charge des dépenses de santé L'autonomie financière des femmes et ses conséquences en termes de pouvoir de décision est un facteur déterminant pour les stratégies de soins aux enfants. Le manque d'indépendance concernant les soins est encore plus fort quand il s'agit de la prise en charge financière puisque dans la plupart des cas, les coûts sont supportés par le mari. Les conjoints orientent, dans 61,5% des cas, les enfants vers les centres de soins modernes. Tableau 4. 5 : Prise en charge des dépenses sanitaires selon le type de traitement

Type de recours Personne

Consultation
moderne

Consultation
traditionnelle

Automédication

Total

Père

N

67

2

40

109

%

61,5

1,8

36,7

100,0

Mère

N

5

-

9

14

%

35,7

-

64,3

100,0

Autres personnes

N

2

-

1

3

%

66,7

-

33,33

100,0

Total

N

74

2

50

126

%

58,7

1,6

39,7

100,0

Source : Enquête de terrain, (2008)

L'attirance des femmes pour les thérapies familiales peut se justifier par le manque de disponibilité financière qui limite leur accès aux structures de soins modernes quand bien même elles connaissent le bien-fondé de recourir à ces soins à travers la sensibilisation du personnel de santé. En effet, leur faible autonomie financière, conjuguée à une bonne connaissance de la pharmacopée locale, peut expliquer l'importance des soins dans la famille.

De ces analyses, il semble intéressant de voir le rapport entre les options thérapeutiques et le type de pathologie rencontrée et son évolution dans le temps

4. 4. Effets des caractéristiques de la maladie sur l'itinéraire thérapeutique

Les caractéristiques de la maladie correspondent à la maladie rencontrée, à son évolution dans le temps et à sa gestion, et agissent sur le recours thérapeutique ou le maintien. Pour notre étude, nous retenons le type de pathologie et son degré de gravité.

62

4. 4. 1. Itinéraires thérapeutiques selon la typologie de la maladie

Le concept de maladie renvoie à des réalités diverses quant à sa définition. Ainsi, pour HERZLICH, 1983, p.189 « La maladie est d'abord un fait social : sa nature et sa distribution sont différentes selon les époques, les sociétés, les conditions sociales». La maladie prend en considération les perceptions et expériences de l'individu en relation aux problèmes de santé.

Il est important de noter que le type d'enquête effectué ne permet pas de cerner exactement la morbidité mais plutôt la perception des individus relativement à leur état de santé. La perception individuelle d'un état de santé est étroitement liée à des facteurs économiques, sociaux et culturels. Ensemble, ils conditionnent les comportements thérapeutiques. Il ne s'agit ici que de chiffres globaux des pathologies, symptômes et traumatismes impliqués dans les itinéraires thérapeutiques étudiés.

Les trois pathologies les plus fréquentes sont le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires aiguës (IRA).

Il convient de souligner que la collecte des données s'est déroulée durant les mois de décembre et de janvier. Elle s'inscrit donc en fin de saison pluvieuse et correspond au début de la saison sèche et la période du froid. A cette époque le paludisme est en régression, beaucoup de retenues d'eau ayant déjà tari et l'harmattan gênant les anophèles adultes (agents vecteurs du paludisme). La saison sèche et froide connaît par contre le pic des maladies respiratoires, favorisées par la baisse des températures et l'harmattan.

40

70

60

50

30

20

10

0

1,1

Paludisme Diarrhée IRA Maux divers Affections de la

peau

Aucun recours Consultaion Moderne Consultation Traditionnelle Automédication

51,7

Graphique 4. 6 : Recours thérapeutique selon le type de

pathologie

47,2

7,1

42,9

50

63,2

5,3

31,6

Maladie

40

10

50 50

10

40

25

Autres

25

12,5

37,5

Source : Enquête de terrain, (2008)

63

De ce graphique, il ressort qu'en cas de présomption du paludisme, 46 mères (51,7%) font appel en premier recours à une structure moderne de soins et 47, 2 % font l'automédication.

En effet, le «palu» ou la « fièvre » étant considéré, à tort, comme moins grave que d'autres pathologies, il ne constitue pas un symptôme d'appel. Cette nomination ouvre, par contre, la voie à l'automédication (traditionnelle et moderne) et particulièrement à une phytothérapie censée être efficace pour ces affections ressenties.

Lorsqu'il s'agit de la diarrhée, la moitié des mères préfèrent l'automédication suivie des soins modernes (42,9%). Les maladies diarrhéiques constituent un problème de santé publique en zone tropicale surtout en milieu rural où elles sont l'une des causes principales de mortalité infantile. Ce sont des maladies liées à l'hygiène, transmises par voie orale à travers la consommation d'eau ou d'aliments souillés.

Les infections respiratoires aiguës (IRA), qui se caractérisent par la toux, font l'objet de consultations massives dans les services de soins de type moderne (63,2%).

Les mères utilisent dans la moitié des cas, l'auto-traitement des enfants pour les maux divers ou les affections de la peau.

Les raisons évoquées pour l'automédication sont surtout la connaissance des médicaments adéquats et du mode de traitement de la maladie, le manque d'argent pour la consultation des services de soins modernes mais aussi une certaine confiance qu'elles accordent à ce mode thérapeutique.

Le système de soins moderne est exclusivement utilisé pour la confiance que les mères font à celui-ci du fait de l'efficacité du traitement qui y est effectué.

De même, la consultation des tradipraticiens se justifie par la perception de la maladie jugée non « naturelle ». La survenue de la maladie doit pouvoir se comprendre et le traitement devient plus facile d'autant plus que la cause de la maladie est connue. En témoignent ces propos d'une mère de 27 ans : « On ne peut soigner certaines maladies au dispensaire, lorsque c'est une vieille qui l'a mangé, c'est inutile de l'emmener au dispensaire. C'est pourquoi je n'aime pas donner mon enfant à une vieille de plus de 50 ans ». Cela traduit aisément la perception de l'origine de la maladie que peut avoir une mère en milieu rural.

4. 4. 2. Itinéraires thérapeutiques selon la gravité de la maladie

En général, lors d'un épisode morbide, les parents ou le malade attendent de voir l'évolution de la maladie selon qu'elle est grave ou bénigne avant de se décider pour la recherche de soins appropriés. Cette gravité est appréciée de façon objective ou subjective par les mères et traduit leurs perceptions de la maladie.

Notre étude révèle que les patients qui n'ont pas eu de recours thérapeutique avaient des maladies bénignes (6,7%) et quelques cas de maladies graves (4,2%). Les mères ayant

64

utilisé les services de santé modernes l'ont fait pour les maladies très graves à 43,2% et les cas de pathologies graves à 35,1%. Le recours à l'automédication se fait surtout lorsque l'état de santé est assez grave (65,3%). Les ménages s'orientent lors de l'aggravation de la maladie vers la consultation d'un tradithérapeute.

40

70

60

50

30

20

10

0

Bénin Grave Très grave

Dégre de gravité

Aucun recours Consultaion Moderne Consultation Traditionnelle Automédication

Graphique 4. 7 : Recours thérapeutique selon la gravité de la

maladie

6,7

53,3

40

4,2

36,6

1,4

57,8

65,3

4,1

30,6

Source : Enquête de terrain, (2008)

La gravité constitue l'un des facteurs les plus déterminants dans le recours car elle crée la nécessité de chercher des voies et moyens pour recouvrer la santé des enfants. Elle apparaît le plus souvent après des tentatives infructueuses de soins. Ce sont surtout les soins modernes et la consultation traditionnelle qui sont les plus sollicités par les mères lorsque la maladie est grave ou très grave. Cet état de fait est confirmé par le personnel soignant du CSPS de Bomborokuy lors de l'entretien. Les agents de santé constatent souvent (et parfois le reprochent) que les malades tardent à les consulter. Ils affirment que la plupart des malades tentent de se soigner par automédication. Les médicaments sont souvent ingérés même lorsqu'ils ne correspondent pas au type de pathologie identifiée. Par ailleurs, les recettes «traditionnelles» sont considérées comme des produits aux multiples vertus pouvant traiter deux ou trois pathologies à la fois. Cependant, il convient de souligner que ces pratiques sont largement syncrétiques. Les malades ou les parents ne se résolvent à consulter les agents de santé que lorsque leur état de santé s'empire après l'échec de la tradithérapie.

Le plus souvent quand la maladie s'aggrave, la suite de l'itinéraire n'est plus contrôlée et la combinaison thérapeutique (produits traditionnels et modernes) pour

65

« renforcer le traitement », en vue d'une guérison rapide de l'enfant, fait son apparition. L'utilisation conjointe de ressources de santé appartenant à des traditions médicales différentes va principalement s'expliquer par le fait que les mères ne perçoivent pas les types de recours en termes d'opposition, mais plutôt de complémentarité.

Young (cité par HADDAD et al., 1992) estime que la complémentarité entre médecine moderne et médecine traditionnelle provient de ce que chacune satisfait et répond à des besoins différents : une tradition internalisée comme la médecine moderne est recherchée pour faire disparaître ou réduire le problème ressenti et les symptômes, tandis qu'une médecine traditionnelle externalisée va servir à identifier et neutraliser la cause du problème. La tradition internalisée se base sur la nature, le type de pathologie en question afin de pouvoir la traiter tandis que la médecine traditionnelle externalisée cherche à connaître les causes externes de la maladie qui peuvent souvent être interprétées comme l'oeuvre des sorciers, des mauvais esprits...

Le recours aux thérapies alternatives survient aussi souvent lorsque la médecine moderne, tout d'abord consultée, se révèle incapable de proposer un diagnostic et/ou un soin adaptés et efficaces ou bien lorsque les parents du patient ayant déjà consulté un infirmier, voire un médecin, entendent dire : « votre enfant n'a rien ». Il se voit assez vite contraint à chercher ailleurs une prise en charge thérapeutique. Tel est le cas de cette mère : « Mon enfant avait mal aux joues, je l'ai amené au CSPS. Ils l'ont traité pendant sept jours sans amélioration de son état de santé. J'ai demandé la route pour me rendre au CMA de Nouna. Là-bas, ils ont fait des examens et m'ont dit que mon fils n'avait rien. Là, j'ai su que c'était grave et qu'il fallait soi même chercher des produits traditionnels pour soigner l'enfant ».

Les déterminants du recours thérapeutique sont divers et multiformes. Ils interagissent entre eux et peuvent agir soit directement sur les recours aux soins ou soit indirectement en modifiant la perception en matière de santé. Cependant, nous notons que ce sont surtout les facteurs économiques et socio-culturels qui favorisent ou limitent les choix thérapeutiques lors de la maladie des enfants.

De même, les facteurs liés à l évolution de la maladie sont aussi très déterminants. Les parents définissent une priorité financière des cas à emmener au dispensaire en fonction aussi de l'idée qu'ils se font de la gravité de la maladie, de sa cause et des symptômes. Pour une maladie considérée comme bénigne, l'enfant sera traité à la maison et les ressources épargnées pour d'autres cas plus urgents (convulsions ou autres maladies).

Les facteurs géographiques, influencent faiblement le recours thérapeutique. Cela s'explique par l'absence d'obstacles géographiques majeurs entravant le processus de recherche de soins et de la relative proximité du centre de soins moderne.

CONCLUSION GENERALE

66

67

Au terme de notre étude sur les itinéraires thérapeutiques en cas de maladie des enfants de moins de quinze ans dans l'aire sanitaire de Bomborokuy, il convient de rappeler l'objectif général qui sous-tend cette étude à savoir « analyser les choix de recours thérapeutiques envisagés dans la prise en charge de la maladie des enfants ».

A l'apparition d'un épisode morbide, le malade ou les parents recherchent les voies et moyens pour recouvrer sa santé. L'offre de soins, dont il dispose, est constitué de la thérapie traditionnelle (exercée par les phytothérapeutes ou tradipraticiens encore appelés guérisseurs), de la consultation dans les formations sanitaires modernes (infirmiers, médecins) et de l'automédication.

Des résultats de nos analyses, il ressort que les mères, pour soigner leurs enfants, empruntent des itinéraires thérapeutiques complexes et variés. La majorité des malades se sont limités au premier recours pour cause de guérison. Les deuxième et troisième recours ont été atteints par peu de patients.

L'utilisation des services de santé modernes semble être priorisée dans le choix des soins, suivi de près par l'automédication. La confiance accordée aux structures de soins modernes du fait de l'efficacité de ses traitements, conduisant le plus souvent à la guérison, est le motif principal de recours à ce type de soins. L'accessibilité facile, le coût abordable des produits, favorisent l'usage de l'automédication. Le manque de moyens financiers est une des raisons principales de la sous-utilisation des formations sanitaires modernes, les coûts de prestation et d'achat de médicaments étant jugés souvent élevés.

L'hypothèse selon laquelle l'absence de moyens financiers dans les ménages favorise le traitement des enfants par automédication est confirmée. Le recours est très rarement fait aux tradithérapeutes et c'est surtout pour les maladies jugées d'origines douteuses ou « provoquées ».

De l'analyse du degré de satisfaction thérapeutique selon les recours aux soins, l'étude révèle que les dispensateurs de soins n'ont qu'un contrôle marginal sur la demande de services et sur les itinéraires thérapeutiques de leurs patients. Ils n'ont pas la capacité de « fidéliser » leurs malades tout au long de l'épisode morbide. De ce fait, le recours à un tel type de soins donné n'est pas exclusif : on passe alternativement d'une structure moderne à une structure traditionnelle, si la médecine moderne (ou traditionnelle) ne parvient pas rapidement à un résultat, on ira dans l'autre secteur, quitte à faire des allers-retours.

Ainsi, généralement les mères des enfants malades qui ont commencé par le traitement moderne dans une formation sanitaire, changent de recours et pratiquent surtout l'automédication aussi bien au second recours comme au troisième.

Lorsqu'il y a échec thérapeutique pour les mères qui ont débuté par l'automédication, le recours aux soins modernes apparaît comme l'ultime solution au second recours. Toutefois

68

elles reviennent sur l'automédication comme mode de traitement en cas de persistance du mal.

Nous pouvons dire que l'hypothèse correspondant qui stipulait que le recours à un système de soins ne se fait qu'avec la gravité de la maladie de l'enfant est confirmée.

Bien que progrès sanitaire et développement économique soient étroitement liés, l'amélioration de la santé des individus dans les pays à faible revenu, ne peut attendre leur décollage économique, d'autant que l'aspect financier n'est pas le seul déterminant de l'accès aux soins.

« Tout a de l'importance. L'habitat, les comportements des individus, le rang social, les habitudes alimentaires, les équipements collectifs ou la situation géographique, au même titre que le niveau culturel, les comportements des individus (malades et médecins) ou les choix des sociétés » PICHERAL, (1984).

Ainsi, pour faire face aux limites d'accès aux soins de santé et améliorer l'état de santé des populations en général et celui des enfants en particulier, nous proposons quelques recommandations.

La représentation de la maladie et les structures sociales sont des facteurs importants dont tout programme de santé doit tenir compte. Cela permet de savoir comment orienter les campagnes d'éducation et de sensibilisation afin d'aider les populations à consulter le plus tôt possible les centres de soins modernes et de permettre aux mères de reconnaître les cas de gravité de la maladie.

Certes, les campagnes d'éducation sanitaire pour être efficaces doivent s'adresser aux femmes qui s'occupent quotidiennement des enfants, mais Il est important qu'elles concernent un public très large afin que les messages d'éducation sanitaire aient un impact. Il est nécessaire d'impliquer non seulement les pères qui ont généralement le pouvoir de décision et une autonomie financière mais aussi les enfants sur la prévention des maladies.

Ainsi, l'hypothèse selon laquelle la décision du recours thérapeutique est une prérogative masculine est confirmée.

La qualité, notamment des soins, en est un facteur tout aussi important. Pour ce faire, il faut améliorer cette qualité à travers la dotation du centre de soins modernes de Bomborokuy en matériel (lits, matelas, ambulance, médicaments,...). Le personnel soignant du secteur moderne comme du secteur traditionnel doit être formé, recyclé afin de faire un diagnostic juste de la maladie, toute chose qui améliore l'efficacité du traitement et diminue les échecs thérapeutiques.

Au-delà de la formation du personnel soignant, sa motivation est le moyen pour l'inciter à travailler davantage et devrait faire l'objet d'attention.

69

L'établissement d'un climat de confiance entre soignants et soignés est un gage de réussite et conditionne le retour du patient même si les premiers soins semblent se révéler inefficaces. Pour ce faire, le soignant doit savoir rassurer, dialoguer et écouter, au-delà d'une trop stricte démarche clinique, les difficultés sociales auxquelles les patients et leurs familles sont confrontés. Les échanges langagiers, l'inquiétude et l'observation de son corps, l'attention portée au malade sont des dimensions essentielles de la relation de soins.

La collaboration entre les services de soins modernes et traditionnels doit être encouragée car ils sont complémentaires. Il est avéré que certaines pathologies sont mieux traitées par la médecine traditionnelle que celle dite moderne. Il est même souhaitable de créer des centres intégrés de soins où les malades peuvent choisir le type de soins (traditionnel ou moderne) qu'ils jugent adapté à leur maladie mais aussi à leurs moyens financiers. Ainsi, la médecine traditionnelle peut contribuer à réduire le coût des dépenses de santé. Toutefois, les mutuelles de santé constituent une des solutions les plus appropriées pour réduire considérablement le coût des soins de santé, à condition que la gestion de ces mutuelles se fasse dans les règles de l'art. Par ce biais, les populations ayant accès aux soins à moindre coût, seront moins enclines à utiliser l'automédication, voire les médicaments de la rue.

Il est connu que les principales causes de mortalité chez les enfants sont les maladies parasitaires (en particulier le paludisme), les diarrhées, les affections des voies respiratoires, et la malnutrition. Ces maladies sont intimement liées aux facteurs du milieu et il existe souvent des liens de causes à effets entre ces facteurs et les maladies. Liens qui, s'ils sont bien compris, peuvent permettre de réduire les risques de maladies en mettant en oeuvre des stratégies de prévention efficace.

Les actions préventives doivent reposer sur une modification de divers comportements sociaux, allant de l'hygiène aux pratiques alimentaires suffisantes, saines et diversifiées.

La sensibilisation de la population sur les soins préventifs surtout la pratique de l'hygiène (corporelle, alimentaire, environnementale) devrait être de mise car nous « consommons » la quasi-totalité de nos maladies.

La méconnaissance des causes de la maladie par les populations a de fortes conséquences sur leurs comportements aussi bien vis-à-vis des choix thérapeutiques que de l'impact possible des mesures de prévention. En effet, « un malade qui est convaincu qu'il s'agit d'un sort dont il est victime, même s'il en a les moyens, même si le service de santé est à proximité de son domicile ne s'y rendra pas, il ira chercher la solution à sa maladie ailleurs » (YONKEU, 2006). D'où la nécessité de l'appropriation des causes de la maladie par les populations.

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ANNEXES

XII

XIII

ANNEXE 1: QUESTIONNAIRE MENAGE

ITINERAIRES THERAPEUTIQUES EN CAS

DE MALADIE DES ENFANTS DE MOINS DE 15 ANS DANS L'AIRE SANITAIRE DE
BOMBOROKUY (PROVINCE DE LA KOSSI)

Fiche d'enquête destinée aux mères des enfants

N° de la fiche /____/ Enquêteur . Date . Localité

I- Identification du ménage

Q1 Sexe du Chef de Ménage (CM)

1. Féminin

2. Masculin

Code

/__/

Q2 Age du CM

 

Q3 Activité principale du CM

1. Fonctionnaire

2. Agriculteur

3. Eleveur

4. Commerçant

5. Artisan

6. Autre (A préciser)

Code

/__/

Q4 Ethnie du Chef de Ménage

1. Bwaba

2. Marka

3. Mossi

4. Peul

5. Rimaïbé

6. Autre (À préciser)

Code

/__/

Q5 Religion du CM

1. Musulman

2. Catholique

3. Protestant

4. Animiste

5. Autre (À préciser)

Code

/__/

Q6 Situation matrimoniale du CM

1. Célibataire

2. Marié monogame

3. Marié polygame

4. Divorcé/ Séparé

5. Veuf

Code

/__/

Q7 Niveau d'instruction du CM

1. Aucun

2. Alphabétisé

3. Primaire

4. Secondaire et +

Code

/__/

Q8 Activité principale de la mère

1. Ménagère

2. Fonctionnaire

3. Agricultrice/ Eleveur

4. Commerçante

5. Artisane

6. Autre (À préciser)

Code

/__/

Q9 Niveau d'instruction de la mère

1. Aucun

2. Alphabétisé

3. Primaire

4. Secondaire et +

Code

/__/

Q10 Nombre d'enfants (0-14 ans) en charge

 

Q13 Nature des murs

1. Béton, pierres, parpaing

2. Sémi-dur

3. Banco

4. Paille

5. Autres

Code

/__/

Q14 Matériau du toit

1. Terrasse en banco

2. Terrasse en ciment

3. Tuile

4. Tôle ondulé

5. Autres

Code

/__/

II- Caractéristiques de l'enfant et de sa maladie

Q17 Existe- t-il un service de santé moderne dans votre localité ?

Code

Q18 Si non comment estimez la distance du centre de santé ?

Code

 
 

1. Proche

 

1. Oui

/__/

2. Moyennement proche

/__/

2. Non

 

3. Eloigné

 

Q19 Avez vous eu un (des) enfant (s) malade(s) dans votre ménage ces 3 derniers mois ?

1. Oui

2. Non

Code

/__/

Q20 Si oui combien de malades ?

 

Q23 Sexe de l'enfant

1. Féminin

2. Masculin

Code

/__/

Q24 Lien de parenté

1. Enfant biologique

2. Enfant pris en charge

Code

/__/

Q25 A quand date le dernier épisode de maladie ?

.

Q26 De quelle maladie soufrait votre enfant ?

1. Paludisme (fièvre)

2. Diarrhée

3. IRA (toux)

4. Rougeole

5. Autre (À préciser)

Code

/__/

Q27 Degré de gravité de la maladie

1. Pas grave

2. Assez grave

3. Très grave 4- Ne sait pas

Code

/__/

Q28 Durée de la maladie

 

III- Choix de l'option thérapeutique

Q29 Combien de recours avez- vous utilisé pour soigner votre enfant ?

 

Q30 Qu'avez vous décidé de faire en premier lorsque l'enfant est

tombé malade ? (3 choix au maximum)

0. Ne rien faire

1. Aller au CSPS

2. Chercher soi même des produits modernes

3. Chercher soi même des produits traditionnels

Code

/____/

 
 

4. Aller chez le tradipraticien

 
 
 

5. Faire des prières

 
 

Q31 Pourquoi avez vous optez pour ce type de traitement ? (3 choix au maximum)

Code

Q32 Combien de temps après le début de la maladie avez vous fait le recours ?

 

1. Moins cher

 
 
 

2. Convient au type de maladie

 
 
 

3. Efficacité/Confiance

 
 
 

4. Maladie pas grave

/____/

 
 

5. Bon accueil

 
 
 

6. Proximité du service de soins

 
 
 

7. Pas d'argent

 
 
 
 

8- Autre raison (À préciser)

 
 
 

Q33 Dans quelle localité avez été pour les soins ?

 

Q34 Quel moyen de transport avez- vous utilisé pour y aller ?

Code

 
 

1. Pied

 
 
 

2. Charrette

 
 
 

3. Bicyclette

4. Moto

/__/

 
 

5. Voiture

 
 

XV

Q35 Qui a décidé du type de traitement qui doit être fait ?

1. Père

2. Mère

3. Grand-père

4. Grand-mère

5. Soeurs

6. Autre personne hors du ménage

Code

/__/

Q36 Qui a assumé le coût du traitement ?

1. Père

2. Mère

3. Grand-père

4. Grand-mère

5. Soeurs

6. Autre personne hors du ménage

Code

/__/

Q37 L'enfant est il guéri au premier recours ?

1. Oui

2. Non

Code

/__/

Q38 Si non quel a été le second recours ? (3 choix au maximum) 0. Ne rien faire

1. Aller au CSPS

2. Chercher soi même des produits modernes

3. Chercher soi même des produits traditionnels

4. Aller chez le tradipraticien

5. Faire des prières

Code

/____/

Q39 Pourquoi avez vous optez pour ce type de traitement ? (3 choix au maximum)

1. Moins cher

2. Convient au type de maladie

3. Efficacité/Confiance

4. Maladie pas grave

5. Bon accueil

6. Proximité du service de soins

7. Pas d'argent

8- Autre raison (À préciser)

Code

/____/

Q40 Dans quelle localité avez été pour les soins ?

/__/

Code

Q41 Quel moyen de transport avez- vous utilisé pour y aller ?

1. Pied

2. Charrette

3. Bicyclette

4. Moto

5. Voiture

Code

/____/

Q42 Qui a décidé du type de traitement qui doit être fait ?

1. Père

2. Mère

3. Grand-père

4. Grand-mère

5. Soeurs

6. Autre personne hors du ménage

Code

/____/

Q43 Qui a assumé le coût du traitement ?

1. Père

2. Mère

3. Grand-père

4. Grand-mère

5. Soeurs

6. Autre personne hors du ménage

/____/

Q44 L'enfant est il guérit au second recours ?

1. Oui

2. Non

/__/

Q45 Si non quel a été le troisième recours ? (3 choix au maximum)

0. Ne rien faire

1. Aller au CSPS

2. Chercher soi même des produits modernes

3. Chercher soi même des produits traditionnels

4. Aller chez le tradipraticien

5. Faire des prières

Code

/____/

Q46 Pourquoi avez-vous optez pour ce type de traitement ? (3 choix au maximum)

1. Moins cher

2. Convient au type de maladie

3. Efficacité/confiance

4. Maladie pas grave

5. Bon accueil

6. Proximité du service de soins

7. Pas d'argent

8- Autre raison (À préciser)

Code

/____/

Q47 Dans quelle localité avez été pour les soins ?

 

Q48 Quel moyen de transport avez- vous utilisé pour y aller ?

1. Pied

2. Charrette

3. Bicyclette

4. Moto

5. Voiture

Code

/__/

Q49 Qui a décidé du type de traitement qui doit être fait ?

Code

Q50 Qui a assumé le coût du traitement ?

Code

1. Père

 
 
 

2. Mère

 

1. Père

 

3. Grand-père

/__/

2. Mère

/__/

4. Grand-mère

 

3. Grand-père

 

5. Soeurs

 

4. Grand-mère

 

6. Autre personne hors du ménage

 

5. Soeurs

 
 
 

6. Autre personne hors du ménage

 
 

Q51 L'enfant est il guérit au troisième recours ?

Code

 
 

1. Oui

2. Non

/__/

 
 

XVI

REMERCIER L'ENQUETEE POUR SA DISPONIBILITE

XVII

ANNEXE 2 : QUIDE D'ENTRETIEN (Infirmiers)

Nom Age Nombre d'année d'expérience

Niveau de fréquentation de votre service

Facteurs explicatifs de cette fréquentation

Les maladies infantiles les plus rencontrées

Degré de gravité à laquelle vous recevez les malades

Pensez vous occuper quel rang dans les recours thérapeutiques ?

Que faites vous quand l'enfant ne guérit pas ?

Continuez-vous le traitement ?

Recourez-vous à un autre thérapeute ?

Vous est - il arrivé de recommander une thérapie traditionnelle à un patient ? (Quelle

maladie ?)

Pensez vous que la médecine et la pharmacopée traditionnelle est elle efficace que

la médecine moderne dans le traitement de certaines maladies infantiles ?

Que pensez vous de la médecine moderne, la médecine et la pharmacopée

traditionnelle ? (avantages, inconvénients)

XVIII

ANNEXE 3 : QUIDE D'ENTRETIEN (Tradipraticiens)

Nom Age Nombre d'année d'expérience Religion

Cadre de consultation Niveau d'instruction

Comment avez-vous appris votre métier ?

Niveau de fréquentation de votre service

Facteurs explicatifs de cette fréquentation

Les maladies infantiles les plus rencontrées

Degré de gravité à laquelle vous recevez les malades

Pensez vous occuper quel rang dans les recours thérapeutiques ?

Que faites vous quand l'enfant ne guérit pas ? Continuez-vous le traitement ?

Recourez-vous à un autre thérapeute ?

Vous est - il arrivé de recommander une thérapie moderne à un patient ? (Quelle

maladie ?)

Pensez vous que la médecine moderne est elle efficace que la médecine et la

pharmacopée traditionnelle dans le traitement de certaines maladies infantiles ?

Que pensez vous de la médecine moderne, la médecine et la pharmacopée

traditionnelle ? (avantages, inconvénients)

ANNEXE 4 : PHOTOS DU TERRAIN

Entretien avec une mère à Bomborokuy, Janvier 2008

XIX

Echange avec un Chef de ménage à Echange avec des chefs de ménages

Niankouini, Janvier 2008 à Niankouini, Janvier 2008

XX

ANNEXE 5 : TABLEAU DES GRAPHIQUES

Tableau du graphique 1.1 : Précipitation en fonction du nombre de jours de pluie

Année

Précipitation en mm

Jours de pluie

2000

661,5

43

2001

690

45

2002

536

38

2003

641,5

46

2004

662,5

33

2005

562

48

2006

683,5

53

2007

693

36

Tableau du graphique 3.1 : Répartition des malades selon l'âge

AGE

Pourcentage

Effectif

< 1 an

10,0

15

1-4 ans

56,7

85

5-9 ans

22,0

33

10-14 ans

11,3

17

Total

100,0

150

Tableau du graphique 3 .2 Gravité de la maladie

Gravité

Pourcentage

Effectif

Benin

20,0

30

Grave

47,3

71

Très grave

32,7

49

Total

100,0

150

Tableau du graphique 3. 3 : Premier choix thérapeutique des malades selon le type de recours

Type de recours

Pourcentage

Effectif

Aucun recours

3,3

5

Consultation moderne

49,3

74

Consultation traditionnelle

2,0

3

Automédication

45,3

68

Total

100,0

150

Tableau du graphique 3. 4 : Personnes assumant le coût du traitement

Personnes

Pourcentage

Effectif

Père

86,5

109

Mère

11,1

14

Autres personnes

2,4

3

Total

100,0

126

XXI

Tableau du graphique 3. 5 : Type de recours utilisé lors du deuxième choix thérapeutique

Type de recours

Pourcentage

Effectif

Aucun recours

5,8

3

Consultation moderne

48,1

25

Automédication

46,2

24

Total

100,0

52

Tableau du graphique 4. 1 : Choix thérapeutique selon la religion du chef de

ménage

Religion du Chef de
Ménage

Recours

Total

Aucun
recours

Consultation
Moderne

Consultation
Traditionnelle

Automédication

Musulman

Effectif

5

24

-

23

52

% dans
la

religion

9,6%

46,2%

-

44,2%

100,0%

% dans
le

recours

100,0%

32,4%

-

33,8%

34,7%

Animiste

Effectif

-

7

-

14

21

% dans
la

religion

-

33,3%

-

66,7%

100,0%

% dans
le

recours

-

9,5%

-

20,6%

14,0%

Chrétien

Effectif

-

43

3

31

77

% dans
la

religion

-

55,8%

3,9%

40,3%

100,0%

% dans
le

recours

-

58,1%

100,0%

45,6%

51,3%

Total

Effectif

5

74

3

68

150

% dans
la

religion

3,3%

49,3%

2,0%

45,3%

100,0%

% dans
le

recours

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

XXII

Tableau du graphique 4. 2 : Choix thérapeutique selon le niveau d'instruction de la mère

Instruction de la mère

Recours

Total

Aucun recours

Consultation Moderne

Consultation Traditionnelle

Automédication

 

Aucun

Effectif

5

50

3

59

117

% dans
instruction

4,3%

42,7%

2,6%

50,4%

100,0%

% dans le
recours

100,0%

67,6%

100,0%

86,8%

78,0%

Alphabétisé

Effectif

-

1

-

2

3

% dans
instruction

-

33,3%

-

66,7%

100,0%

% dans le
recours

-

1,4%

-

2,9%

2,0%

Primaire

Effectif

-

20

-

7

27

% dans
instruction

-

74,1%

-

25,9%

100,0%

% dans le
recours

-

27,0%

-

10,3%

18,0%

Secondaire
et plus

Effectif

-

3

-

-

3

% dans
instruction

-

100,0%

-

-

100,0%

% dans le
recours

-

4,1%

-

-

2,0%

Total

Effectif

5

74

3

68

150

% dans
instruction

3,3%

49,3%

2,0%

45,3%

100,0%

% dans le
recours

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

XXIII

Tableau du graphique 4. 3 : Recours thérapeutique selon l'estimation de la distance du CSPS

Recours

Distance

Total

Proche

Moyennement
Proche

Eloigné

Aucun recours

Effectif

4

-

1

5

% dans le
recours

80,0%

-

20,0%

100,0%

% dans la
distance

3,6%

-

3,4%

3,3%

Consultation
moderne

Effectif

55

7

12

74

% dans le
recours

74,3%

9,5%

16,2%

100,0%

% dans la
distance

49,5%

70,0%

41,4%

49,3%

Consultation -
traditionnelle

Effectif

2

 

1

3

% dans le
recours

66,7%

-

33,3%

100,0%

% dans la
distance e

1,8%

-

3,4%

2,0%

Automédication

Effectif

50

3

15

68

% dans le
recours

73,5%

4,4%

22,1%

100,0%

% dans la
distance

45,0%

30,0%

51,7%

45,3%

Total

Effectif

111

10

29

150

% dans le
recours

74,0%

6,7%

19,3%

100,0%

% dans la
distance

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

Tableau annexe : Distance parcourue au premier recours par village

Distance Village

0- km

1-4km

5-10km

Plus de
10km

Total

%

N

%

N

%

-

%

-

%

N

Bomborokuy

100

76

-

-

-

12

-

1

100

76

Gombélé

48

12

-

-

48

6

4

1

100

25

Sacko

53,3

13

-

-

40

-

6,7

1

100

15

Niankouini

44,8

13

51

15

-

18

3,4

3

100

29

Total

78,6

114

10,3

15

12,4

 

2,1

 

100

145

Tableau du graphique 4. 4 : Choix thérapeutique selon l'activité principale du

chef de ménage

Activité du chef de
ménage

Recours

Total

Aucun
recours

Consultation Moderne

Consultation
Traditionnelle

Automédication

Fonctionnaire

Effectif

-

2

-

-

2

% dans
l'activité

-

100,0%

-

-

100,0%

% dans
le

recours

-

2,7%

-

-

1,3%

Agriculteur

Effectif

5

64

2

60

131

% dans

l'activité

3,8%

48,9%

1,5%

45,8%

100,0%

% dans
le

recours

100,0%

86,5%

66,7%

88,2%

87,3%

Eleveur

Effectif

-

2

-

2

4

% dans
l'activité

-

50,0%

-

50,0%

100,0%

% dans
le

recours

-

2,7%

-

2,9%

2,7%

Commerçant

Effectif

-

5

-

-

5

% dans
l'activité

-

100,0%

-

-

100,0%

% dans
le

recours

-

6,8%

-

-

3,3%

Artisan

Effectif

-

1

1

5

7

% dans
l'activité

-

14,3%

14,3%

71,4%

100,0%

% dans
le

recours

-

1,4%

33,3%

7,4%

4,7%

Autres

Effectif

-

-

-

1

1

% dans
l'activité

-

-

-

100,0%

100,0%

% dans
le

recours

-

-

-

1,5%

,7%

Total

Effectif

5

74

3

68

150

% dans
l'activité

3,3%

49,3%

2,0%

45,3%

100,0%

% dans
le

recours

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

XXV

Tableau du graphique 4. 5 : Choix thérapeutique en fonction du pouvoir de décision

Decision du recours

Recours

Total

Aucun
recours

Consultation Moderne

Consultation
Traditionnelle

Automédication

Père

Effectif

3

59

2

45

109

% dans la décision

2,8%

54,1%

1,8%

41,3%

100,0%

% dans le recours

60,0%

79,7%

66,7%

66,2%

72,7%

Mère

Effectif

2

11

-

21

34

% dans la décision

5,9%

32,4%

-

61,8%

100,0%

% dans le recours

40,0%

14,9%

-

30,9%

22,7%

Autres
personnes

Effectif

-

4

1

2

7

% dans la décision

-

57,1%

14,3%

28,6%

100,0%

% dans le recours

-

5,4%

33,3%

2,9%

4,7%

Total

Effectif

5

74

3

68

150

% dans la décision

3,3%

49,3%

2,0%

45,3%

100,0%

% dans le recours

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

Tableau du graphique 4. 6 : Recours thérapeutique selon le type de pathologie

Nature de la maladie

Recours

Total

Aucun
recours

Consultation
Moderne

Consultation
Traditionnelle

Automédication

Paludisme

Effectif

1

46

-

42

89

% dans la
maladie

1,1%

51,7%

-

47,2%

100,0

%

% dans le
recours

20,0%

62,2%

-

61,8%

59,3%

Diarrhée

Effectif

1

6

-

7

14

% dans la
maladie

7,1%

42,9%

-

50,0%

100,0

%

% dans le
recours

20,0%

8,1%

-

10,3%

9,3%

Infection Respiratoire Aigue

Effectif

-

12

1

6

19

% dans la
maladie

-

63,2%

5,3%

31,6%

100,0

%

% dans le recours

-

16,2%

33,3%

8,8%

12,7%

XXVI

Maux divers

 

Effectif

-

4

1

5

10

% dans la
maladie

-

40,0%

10,0%

50,0%

100,0

%

% dans le
recours

-

5,4%

33,3%

7,4%

6,7%

Affections
de la peau

Effectif

1

4

-

5

10

% dans la
maladie

10,0%

40,0%

-

50,0%

100,0

%

% dans le
recours

20,0%

5,4%

-

7,4%

6,7%

Autres

Effectif

2

2

1

3

8

% dans la
maladie

25,0%

25,0%

12,5%

37,5%

100,0

%

% dans le
recours

40,0%

2,7%

33,3%

4,4%

5,3%

Total

Effectif

5

74

3

68

150

% dans la
maladie

3,3%

49,3%

2,0%

45,3%

100,0

%

% dans le
recours

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0

%

Tableau du graphique 4. 7 : Recours thérapeutique selon la gravité de la maladie

Degré de
gravité

Recours

Total

Aucun
recours

Consultation
Moderne

Consultation
Traditionnelle

Automédication

Benin

Effectif

2

16

-

12

30

% dans la gravité

6,7%

53,3%

-

40,0%

100,0%

% dans le recours

40,0%

21,6%

-

17,6%

20,0%

Grave

Effectif

3

26

1

41

71

% dans la gravité

4,2%

36,6%

1,4%

57,7%

100,0%

% dans le recours

60,0%

35,1%

33,3%

60,3%

47,3%

Très
grave

Effectif

-

32

2

15

49

% dans la gravité

-

65,3%

4,1%

30,6%

100,0%

% dans le recours

-

43,2%

66,7%

22,1%

32,7%

Total

Effectif

5

74

3

68

150

% dans la gravité

3,3%

49,3%

2,0%

45,3%

100,0%

% dans le recours

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%

100,0%






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