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La vulnérabilité des ressources en eau aux impacts des changements climatiques dans le bassin versant du Bani à  Douna.

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par Sidiki BOIRE
Bamako - Maîtrise en Géographie, Option: Aménagement du territoire 2007
  

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    Ministère de l'Éducation Nationale République du Mali

    ************* Un peuple- un but- une foi

    Université de Bamako ********

    **********

    Faculté des Lettres, Langues, Arts et

    Sciences Humaines (FLASH).

    ************

    D.E.R: Géographie.

    Option: Aménagement.

    Mémoire de fin d'étude

    Thème:

    La vulnérabilité des ressources en eau aux impacts des changements climatiques dans le bassin versant du Bani à Douna.

    Présenté et soutenu par BOIRÉ Sidiki pour l'obtention du diplôme de Maîtrise

    Sous la supervision de Mr SIBY Mory de l'université de Bamako (FLASH) et de

    Dr Monica IDINOBA & Yacouba Noël COULIBALY du CIFOR-TROFCCA

    Date de la soutenance: Le 08/10/ 2007

    Membres du jury:

    Dr Famakan Oulé KONATE

    Dr Yaranga COULIBALY Année universitaire: 2006-2007

    Table des matières

    Avant-propos V

    Liste des sigles: VI

    Résumé: VII

    Introduction : 1

    I- Synthèse bibliographique sur les caractéristiques physiques, la vulnérabilité et les changements climatiques dans le bassin du Bani 2

    I-1. Les caractéristiques physiques du bassin : 3

    I-1-1. Les généralités climatiques : 3

    La variation des isohyètes sur le bassin du Bani 4

    Figure n°1: Le diagramme ombro-thermique à la station de San en 1953 5

    Figure n°2: Le diagramme ombro-thermique à la station de San en 1984 6

    I-1-2. Hydrographie du bassin du Bani: 6

    Carte n°2 : le réseau hydrographique du bassin du Bani 8

    I- 1-3. La Végétation : 9

    I-1-4. La faune: 10

    I-2. Analyse de la vulnérabilité au niveau du bassin: 10

    I-2-1. Vulnérabilité sociale: 10

    I- 2-2. La vulnérabilité économique: 11

    I-2-3. La vulnérabilité environnementale: 12

    I-3 L'effet de serre, les sources d'émission des gaz à effet de serre (GES) au Mali et les manifestations des changements climatiques dans le bassin : 12

    I-3-1. L'effet de serre et les sources d'émission de GES au Mali : 12

    I-3-2. Les manifestations des changements climatiques au Mali et dans le bassin: 13

    II- Matériels et méthodes d'études : 14

    II- 1. Présentation de la zone d'étude : 15

    II- 2. Méthodes d'étude : 17

    II-2.1 La collecte et le traitement des données : 17

    II-2.2 La sensibilité de l'hydraulique villageoise : 17

    II-2.3 La qualité des ressources en eau : 17

    II-2.4 La sensibilité de la production agricole : 18

    II-2.5 La sensibilité de l'élevage : 18

    II-2.6 La sensibilité de la pêche : 18

    III-1. Les impacts du changement climatique sur les ressources en eau : 21

    III-1-1. La variabilité climatique au moyen Bani : 21

    Figure n°3: Variabilité inter annuelle de la pluviométrie au Moyen Bani de 1952 à 2001 22

    Figure n°4 : La variation des indices pluviométriques (IP). 23

    Figure n°5 : Variabilité inter annuelle de la température au Moyen Bani de 1952 à 2001 24

    Tableau n°1: Variations décennales des pluies: 24

    III-1- 2. L'écoulement : 24

    Figure n°6: Les coefficients mensuels des débits (CMD) 25

    Figure n°7: La variabilité inter annuelle des débits à la station de Douna de 1952-2001 26

    Figure n°8: Variations des Indices de débits du Bani. 26

    Tableau n°2: Variations décennales des débits: 27

    III-1- 3. La disponibilité des ressources en eau : 27

    Tableau n°3: Volumes d'eau. 27

    Tableau n°4: Profondeurs moyennes des puits par période: 28

    Tableau n°5 : Nombre de puits fonctionnels et non fonctionnels par villages 28

    Tableau n°6: Durée du cycle végétatif et besoin en eau des céréales. 29

    Tableau n°7: Les superficies cultivées, les rendements et la production des céréales. 29

    Tableau n°8: L'état des ressources fourragères herbacées au moyen Bani. 30

    Tableau n°9 : L'état des plantes fourragères. 30

    Tableau n°10: L'état des essences fourragères. 31

    Tableau n°11: L'état des ressources fourragères en général. 31

    Tableau n° 12: La production fourragère des zones écologiques. 31

    Tableau n°13: Le nombre d'UBT et la capacité de charge exprimée. 32

    Tableau n°14: L'état des ressources halieutiques au moyen Bani. 33

    Tableau n°15: Les quantités de poissons et le revenu de l'unité de pêche en six mois au moyen-Bani. 33

    III-1-4. La qualité des ressources en eaux: 33

    III-1-4- 1. Paramètres physico-chimiques : 34

    Tableau n°16 : Paramètres physico-chimiques: 34

    Tableau n°17: Constats sur les paramètres physico-chimiques. 34

    III-1-5. Dégradation des galeries forestières : 36

    III-3-La perception des changements climatiques par les populations et les stratégies d'adaptation locales et planifiées : 36

    III-3-1-La perception des changements climatiques par les populations de la zone: 36

    III-3-2-Les stratégies d'adaptation locales et planifiées: 37

    Bibliographie: 39

    Annexes II

    Annexes 1: Les pluies et les températures moyennes interannuelles et les indices de pluies à la station San sur la période 1952-2001 III

    Annexe 2 : Les débits moyens interannuels et les indices de débits à la station de Douna sur la période 1952-2001 V

    Annexe 3: Les débits moyens mensuels inter annuels et les coefficients mensuels des débits. VII

    Annexe 4: Les herbes fourragères inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen Bani VIII

    Annexe 5: les plantes fourragères inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen Bani IX

    Annexe 6: les essences fourragères inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen Bani. X

    Annexe 7 : L'état des espèces de poissons répertoriées au moyen Bani. XI

    Annexe 8: Les questionnaires XIII

    Avant-propos

    1- Je dédie ce travail à la mémoire de mon père feu Oumar BOIRE que la mort a arraché à l'affection de tous un 25 février 2002. Que la terre lui soit légère ! Amen. Et à tous mes parents et amis.

    2- Je tiens à remercier tous les professeurs de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH), pour la qualité de leurs enseignements. Plus particulièrement à ceux du département de géographie notamment Monsieur Mory SIBY qui, malgré ses multiples occupations n'a ménagé aucun effort pour la réalisation de ce travail.

    3- Je rends un remerciement mérité au personnel du projet «Forêt Tropicale et Adaptation aux changements climatiques (TROFCCA)» du Centre International pour la Recherche Forestière (CIFOR, en occurrence Dr Monica IDINOBA et son assistant Yacouba Noël COULIBALY.

    TROFCCA, qui a financé les opérations de cette recherche, est un projet de quatre ans sur l'adaptation des forêts tropicales aux changements climatiques, mis en oeuvre par le Centre International pour la Recherche Forestière (CIFOR). Il intervient en Asie, en Amérique Latine et en Afrique l'Ouest. En Afrique de l'Ouest, il couvre le Mali, le Ghana et le Burkina Faso où il est basé.

    Liste des sigles:

    BEAGGES: Bureau d'experts en Auto Gouvernance et Gestion de

    L'Environnement au Sahel

    CC: Changements Climatiques

    CCNUCC: Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements

    Climatiques

    CFC: Chlorofluorocarbures

    CIFOR Centre International pour la Recherche Forestière

    CMD: Coefficient Mensuel des Débits

    CNRST: Centre National de Recherche Scientifique et

    Technologique

    DER: Département d'Enseignement et de Recherche

    DNH: Direction Nationale de l'Hydraulique

    DNM: Direction Nationale de la Météorologie

    ENI: École Nationale d'Ingénieurs

    ENSUP: École Normale Supérieure

    FAO: Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation

    FLASH: Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines

    GES: Gaz à Effet de Serre

    GIEC: Groupe d'Experts Intergouvernemental sur les Changements Climatiques

    IER: Institut d'Economie Rurale

    IRD: Institut de Recherche pour le Développement

    PIB: Produit Intérieur Brut

    PIRL: Projet d'Inventaire des Ressources Ligneuses

    PMB: Programme de Mise en Valeur des Plaines du Moyen-Bani

    SARL: Société Anonyme à Responsabilité Limitée

    SNMO Stratégie Nationale de Mise en Oeuvre

    TROFCCA Forêts Tropicales et Adaptation au Changement Climatique

    UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature

    ZCIT: Zone de Convergence Inter Tropicale

    Résumé:

    Le but de cette étude est d'évaluer les impacts des changements climatiques sur les ressources en eau et d'analyser la sensibilité des activités socio-économiques dans le bassin versant du Bani. La partie spécifique de l'étude porte sur la zone du Moyen- Bani dans la quatrième région administrative du Mali (Ségou).

    Pour ce faire, nous avons collecté les relevées pluviométriques et de température moyennes annuelles de 1952 à 2001 de la station de San à la Direction Nationale de la Météorologie du Mali (DNM), les débits moyens annuels de 1952 à 2001 de la station de Douna à la Direction Nationale de l'Hydraulique du Mali (DNH), les analyses des échantillons d'eau ont été effectués au laboratoire de la DNH, les données sur l'agriculture, l'élevage et sur la pêche ont été collectées au projet Programme de Mise en Valeur des Plaines du Moyen- Bani (PMB), à travers les enquêtes de terrain, les observations directes et les entretiens.

    Les résultats obtenus montrent que la pluviométrie régresse de décennie en décennie, la tendance de la température est à la hausse, l'hydraulicité du fleuve Bani est en baisse, que les paramètres physico- chimiques et bactériologiques des eaux sont dégradés, que la production agricole, la capacité de charge des pâturages et la prise de poisson sont amoindris. Ce qui a entrainé la dégradation des galeries forestières due à la pression humaine.

    Mots clés: la vulnérabilité, les ressources en eau, changement climatique, bassin versant du Bani.

    Introduction :

    La vulnérabilité se définit, selon le Groupe Intergouvernemental des Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC)1(*), comme la susceptibilité d'un système naturel ou humain à être affecté par les effets négatifs du changement, de la variabilité ou des extrêmes climatiques. Elle traduit en conséquence la capacité d'une personne, d'une communauté ou d'un milieu naturel à anticiper, à résister ou à s'adapter aux impacts négatifs du climat ou à se remettre de ses impacts.

    Le Mali, pays sahélien, est l'une des régions du monde les plus vulnérables aux changements climatiques (C.C) qui est la « modification ou la variation du climat qu'elle soit naturelle ou due à des facteurs d'origine anthropique2(*) ». La vulnérabilité du Mali s'explique par la fragilité de certains de ses caractéristiques physiques (position géographique, fragilité des écosystèmes, déficits pluviométriques chroniques) et socio-économiques (extrêmes pauvretés).

    Les impacts souvent désastreux de la variabilité et des extrêmes climatiques, comme la sécheresse, sur les ressources en eau, au cours des trente dernières années, en est une bonne illustration de cette vulnérabilité et des changements climatiques. En effet de 1970 (date charnière des séries de sécheresses au sahel) à maintenant, les grands bassins du Niger supérieur (bassin du Bani à Douna, bassin du Sankarani à Selingué, bassin du Tinki à Ouran, bassin du Niandan à Boro et la cuvette lacustre) ont enregistré une baisse pluviométrique de plus de 15% et une baisse moyenne des débits de plus de 40%, malgré une légère amélioration de certaines années3(*). Cet état de fait est critique et ne cesse de s'accroître, car la plupart des scénarios de changements climatiques prévoient une diminution des précipitations de 0,5 à 40%, avec une moyenne de 10 à 20% pour les horizons 2025. Ils font état d'une tendance générale à la baisse accentuée des écoulements4(*).

    Le Moyen Bani en particulier subit les impacts des extrêmes climatiques (les séries de sécheresses), et la capacité de la localité à anticiper, à résister ou à s'adapter est insignifiante. Les populations de de zone, dans leur grande majorité soit plus de 90%, vivent du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche etc.). Or la relance de ces activités dépend de la disponibilité des ressources en eau. Les effets des changements climatiques provoqueraient la dégradation de l'état de cette importante ressource, aggraveraient la sensibilité des activités socio-économiques et ces effets conjugués entraîneraient la dégradation des écosystèmes forestiers.

    Nonobstant, les changements climatiques ne sont pas une préoccupation majeure des décideurs. Le présent thème intitulé «la vulnérabilité des ressources en eau aux impacts des changements climatiques dans le Bassin versant du Bani à Douna» vise à fournir aux décideurs des informations pertinentes sur le degré de vulnérabilité afin qu'ils prennent des mesures idoines.

    I- Synthèse bibliographique sur les caractéristiques physiques, la vulnérabilité et les changements climatiques dans le bassin du Bani.

    I-1. Les caractéristiques physiques du bassin :

    I-1-1. Les généralités climatiques :

    Les caractères climatiques sont les plus déterminants pour l'analyse des ressources en eau. Ici nous nous intéressons au mécanisme des précipitations et à l'étude climatique du moyen Bani.

    I-1-1-1. Le mécanisme des précipitations en Afrique occidentale:

    En Afrique de l'ouest, la pluviométrie, facteur déterminant du climat, est liée au mouvement nord-sud de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) qui est la zone de rencontre entre masses d'air humide austral et masses d'air sec septentrional. La ZCIT atteint sa position la plus septentrionale en août, ce qui correspond à la période où la pluviométrie maximale est enregistrée dans la région sahélienne. Ce mécanisme est à la base du gradient nord-sud de la pluviométrie annuelle dans la région sahélienne.

    C'est ainsi que les hauteurs de précipitations annuelles vont de zéro dans le désert (Sahara) à plus de 900mm dans la zone sub-humide soudanienne. Dans les zones arides, semi-arides et sub-humides la période pluvieuse est concentrée sur une seule saison de deux à cinq mois contrairement aux pays du golf de Guinée qui ont deux saisons de pluie.

    Dans cette dernière sous zone, la hauteur de la pluviométrie dépasse 900mm5(*).

    Les isohyètes se déplacent donc vers le sud (voir la carte suivante).

    La variation des isohyètes sur le bassin du Bani

    I-1-1-2. Le climat du moyen Bani :

    Ainsi, se dégage dans notre zone d'étude, le moyen Bani, un climat soudano- sahélien sub-aride. Ce climat est caractérisé par l'alternance de deux saisons; une longue saison sèche s'étalant d'octobre à mai (9 à 8 mois) et une courte saison pluvieuse, de juin à septembre (4 à 3 mois). Les températures sont élevées, la moyenne oscille autour de 24°5, avec un maximum au mois de mai 33° et un minimum en janvier 24°2 (1984).

    La moyenne pluviométrique interannuelle pour notre période d'étude (1952 - 2001) est de 709,3 mm à la station pluviométrique de San. Dans cette période deux plages se dégagent. La première, allant de 1952 à 1968 est considérée comme humide, avec une pluviométrie moyenne inter annuelle de 788 mm. L'année 1953 est la plus pluvieuse avec 931 mm.

    La figure ci-dessous montre le diagramme ombro-thermique de l'année 1953 à la station de San.

    Figure n°1: Le diagramme ombro-thermique à la station de San en 1953

    La deuxième va de 1969 à 2001. Elle a une pluviométrie inter annuelle inférieure à la moyenne. Donc, elle est considérée comme sèche avec 665mm. L'année 1984 est la plus sèche avec 401 mm.

    La figure ci-dessous montre le diagramme ombro-thermique de l'année 1984 à la station de San.

    Figure n°2: Le diagramme ombro-thermique à la station de San en 1984

    Il y a, entre ces deux diagrammes, une différence notable. Sur le premier, la température est moins élevée et la pluviométrie est abondante. Au contraire sur le second, la température est forte et la pluviométrie est moindre.

    I-1-2. Hydrographie du bassin du Bani:

    Le fleuve Bani est un affluent du fleuve Niger. Il est le troisième plus grand fleuve du Mali après le fleuve Niger et le fleuve Sénégal.

    Le réseau hydrographique du Bani (voir carte suivante) présente des caractéristiques homogènes. Né à faible altitude et drainant des régions très plates, les cours d'eau du Bassin ont une très faible pente et forment d'innombrables méandres au milieu des plaines d'inondation qui prennent une certaine ampleur à faible distance de la source mais, ne présentent une largeur vraiment considérable qu'à l'extrémité aval du bassin. Le Bani est constitué par la réunion du Baoulé et du Bagoé. Ces deux cours d'eau, dont la direction générale est Sud - Nord prennent tous deux naissance dans la série de collines séparant le bassin du Niger des fleuves côtiers de la Côte d'ivoire. La source du Baoulé est à la côte 450m environ donc, presque à l'altitude de la plaine qui descend en pente douce de cette région vers le Nord, en direction du fleuve Niger. Le Baoulé prend rapidement la direction Sud - Nord, la pente restant presque à 40 cm par km, puis il reçoit sur la rive droite un premier Banifing. La pente diminue et plus qu'à 20 cm par km, les méandres s'accentuent. Un peu plus loin le Baoulé reçoit, sur sa rive droite, le Dégou et passe à Bougouni à 50 km de sa source. Les sinuosités prennent encore d'ampleur, la plaine d'inondation atteignant une largeur de 800m à 1500m. Peu après il reçoit un Banifing sur sa rive droite et un autre sur sa rive gauche. Le Baoulé prend alors la direction générale Ouest - Est et conflue avec le Bagoé prend sa source au Sud de Boundiali vers la côte 600m. Il descend dans la plaine encore plus rapidement que le Baoulé, la pente se maintenant à 15 cm par km sur 300 km. Il présente très vite de larges plaines d'inondation et un cours sinueux. Il reçoit dans son cours moyen le Bafini en rive droite et sur la rive gauche le Kankelaba, puis un Banifing. La pente diminue encore, les méandres s'atténuent et le Bagoé rejoint le Baoulé après 700 km environ. A 20 km à peine à l'aval de ce confluent, le Bani reçoit sur sa rive gauche le plus important de tous les Banifing issus de la région au Nord - Est de Sikasso. Un des tributaires de cette rivière est le seul cours d'eau ayant une pente forte. Le Banifing, après le confluent du Lotio, présente une pente faible, moins de 10 cm par km. Après ce dernier affluent important, le Bani s'élargit de plus en plus et se dirige vers l'Est. Les sinuosités du lit apparent disparaissent presque, mais la plaine d'inondation devient de plus en plus large, le Bani passe au voisinage de San où il reçoit sur sa rive droite un dernier Banifing, puis il entre dans la cuvette lacustre du Niger, vers l'altitude 269m, la pente devient très faible, moins de 2cm par km.

    Le cours du Bani, dans la plaine d'inondation, se dirige vers le Nord. De nombreux bras secondaires prennent naissance à assez faible distance des rives et enfin le Bani se jette dans le fleuve Niger à Mopti après un parcours total de 1300 km6(*).

    Carte n°2 : le réseau hydrographique du bassin du Bani

    I- 1-3. La Végétation :

    La végétation est liée aux conditions climatiques telles que la pluviométrie qui détermine la physionomie. La limite de chaque couverture végétale n'est claire, précise. Mais dans la zone, on peut dégager les formations de savanes suivantes : la savane boisée ou savane parc, la savane arborée, la savane arbustive, la savane herbeuse ou la prairie et la formation rupicole ou forêt galerie.

    I-1-3-1. La savane boisée ou savane parc :

    Elle est dominée par vitellaria paradoxa (le karité), et Parkia boglobosa (le néré). On distingue au sein de ces groupements végétaux quatre faciès dont: faciès à Sclérocarya birrea (le prunier), faciès à Acacia albida (le balazan), faciès à Borassus aéthiopum (le ronier), faciès a Adansonia digitata (le baobab)

    I-1-3-2. La savane arborée :

    On y rencontre des espèces, comme le Bombax costatum, Acacia albida (le balazan) etc. Le tapis herbacé est surtout formé de graminées.

    1-1-3-3. La savane arbustive:

    Le Tapis herbacé est discontinu. Les arbres sont de petites tailles, rabougries et tortueuses souvent épineux. Tous les arbres perdent leurs feuilles, excepté l'Acacia albida (le balazan) dont la floraison et la feuillaison s'effectue à contre saison. Les acacias sont les espèces dominantes: Acacia raddiana (baki-fin), Acacia albida (balazan), Acacia nilotica (bakana-iri).

    I-1-3-4. La savane herbeuse ou la prairie:

    Les arbres y deviennent rares. C'est la couverture herbacée qui prend de l'importance. Des graminées vivaces, accompagnées d'espèces annuelles de décrue, prennent de l'importance, au fur et à mesure que l'on s'avance vers le lit du fleuve. L'Echinochloa stagnina (le bourgou), Vossia cuspidata (ouala), Nymphea lotus (ngokou) sont les espèces dominantes.

    I-1-3-5. La formation rupicole ou forêt galerie:

    Elle est caractérisée par la dominance d'espèces comme Mitragyna inermis (djoun), Landolphia eudolotii (ngoïn), Grataera andansonii, Acacia sieberiana (baki-dé), Mimosa pigra (fura kuna). Cette végétation est amplement dégradée par le passage des troupeaux se rendant à l'abreuvement.

    I-1-4. La faune:

    Elle est représentée dans la zone par le gibier à poils et l'avifaune.

    I-1-4-1. La faune sauvage:

    La faune sauvage, notamment les gibiers à poils, est devenue rare. Elle est constituée, aux dire de quelques chasseurs, de gazelles, C Cob de Buffon, Cob redimca), d'élans (Elan de derby), d'hypotragues et de phacochères. Toutes ces espèces ont plus ou moins disparu avec leur habitat (absence de massifs boisés importants) à la suite de la sécheresse, des déboisements et de la chasse. Seuls subsistent des petits carnassiers comme le chacal et les petits rongeurs.

    I-1-4-2. La faune aviaire:

    La faune aviaire est abondante. Elle est représentée par les oiseaux granivores comme les queleas qui pullulent par période, les pintades sauvages, les francolins, les sarcelles d'été, les outardes, les aigrettes, les hérons gris etc....

    I-2. Analyse de la vulnérabilité au niveau du bassin:

    Comme nous l'avions évoquée, la vulnérabilité est la susceptibilité d'un système naturel ou humain à être affecté par les effets des changements climatiques. Pour le cas du moyen Bani, nous évoquons la vulnérabilité sociale, la vulnérabilité économique et la vulnérabilité environnementale.

    I-2-1. Vulnérabilité sociale:

    La population du Moyen Bani est vulnérable dans sa structure. Selon le recensement général de la population en 1998, la zone a une population estimée à 187 742 habitants. Selon les tranches d'âge, elle est repartie comme suit : 0 à 14 ans : 35,4%; 15 à 59 ans; 57,2%; 60 et plus : 7, 4%. Par sexe, les hommes représentent 49,2% contre 50,8 % pour les femmes. La population active, c'est-à-dire le groupe dont l'âge est compris entre 15 et 59 ans, est de 57,2%, soit 107 388 habitants.

    Si nous considérons ces chiffres, nous constatons qu'il y a une tendance à la féminisation de la population. Les hommes, étant les gros travailleurs, sont moins nombreux.

    Avec les aléas climatiques, nous observons des indicateurs montrant la vulnérabilité de cette population: diminution des revenus des ménages avec l'augmentation des dépenses, perte de pouvoir d'achat, crise alimentaire. Cette situation a engendré une migration (saisonnière et permanente) massive de toutes les catégories socioprofessionnelles de la zone (agriculteurs, éleveurs, pêcheurs) vers d'autres zones à la recherche du minimum vital. Le taux d'absence par rapport à la population totale est de 16,6% et par rapport à la population active (15 à 59 ans) il est de 25%7(*).

    Sur les plans sanitaire et éducatif, avec la baisse du pouvoir d'achat de la population, peu d'actions ont été faites, en moyenne on a un centre de santé communautaire pour plus de 10 villages et une école pour 23 villages.

    I- 2-2. La vulnérabilité économique:

    L'économie du moyen Bani repose sur le secteur primaire (l'agriculture, l'élevage et la pêche).

    L'agriculture occupe la première place dans l'économie de la zone et emploie plus de 90% de la population. Les systèmes de production sont du type agro - pastoral et les spéculations agricoles portent sur les cultures sèches (mil, sorgho, maïs etc..).

    Les productions agricoles sont destinées à la consommation locale et le surplus est le plus souvent écoulé sur les marchés hebdomadaires locaux. Mais, depuis quelques décennies, la zone connaît un déficit pluviométrique et par conséquent, une dégradation générale des conditions de vie. Les populations qui cultivaient du riz pluvial ou riz flottant, l'ont abandonné au profit des cultures sèches car les étangs, les mares et le lit d'inondation du fleuve Bani se sont tous progressivement asséchés. Les cultures sèches souffrent également des extrêmes climatiques et leurs rendements baissent continuellement. Les agriculteurs compensent ce déficit en faisant toujours de nouvelles friches. C'est ainsi que les superficies cultivées pour les céréales sont passées de 18 500 ha en 1987 à 72 020 ha en 2000 soit une hausse de 53 520 ha8(*).

    L'élevage joue un grand rôle. Elle porte sur l'élevage des bovins, des ovins et caprins, des asins et des équins. Ces animaux profitaient de l'herbe fraîche; et sèche, et des résidus de récolte. Avec la persistance de la sécheresse au cours des dernières décennies, l'équilibre agro-pastoral qui préexistait dans la zone s'est nettement modifié. Les éleveurs des grands ruminants (bovins surtout), sont tous rares car les espèces fourragères se sont raréfiées. Ils se sont dirigés vers le sud, dans les zones pastorales de Koutiala et de Sikasso, où les conditions sont un peu meilleures. Seuls sont nombreux, les petits ruminants qui bénéficient de l'abondance de la végétation épineuse et xérophile.

    La pêche est l'activité principale des Bozos et des Somonos installés sur les bourrelets des berges. Elle est pratiquée sur le long du Bani de Douna à Tabara en passant par Nani, Sakarala, Ngoron, Talodaga, Dogona et Goualabougou.

    Cette activité économique, non moins importante pour la zone, dure en moyenne 6 à 8 mois selon les années, et est repartie en quatre périodes: la période de crue, pendant laquelle la pêche, moins importante, est pratiquée dans les plaines d'inondation, la période de hautes eaux, durant laquelle la pêche se trouve moins importante. La période de décrue, de novembre à février, est propice à la pêche. La période d'étiage, d'avril à juin, après la levée des mises en défend des plans d'eau du cours principal du Bani. Les engins de pêche utilisés par les pêcheurs se composent essentiellement de filets maillant, de filets éperviers, de palangres, de lignes, de nasses, de sennes, de harpons.

    Les pêcheurs tirent leur revenu de la pêche. Mais la faiblesse des pluies et celle des crues ont anéanti cette activité. On assiste à la diminution des productions halieutiques et à la disparition de certaines espèces de poissons. C'est pourquoi, maintenant certains pêcheurs se sont convertis en extracteurs de sable, en agriculteurs, en éleveurs, en commerçants ou tout simplement déserté la zone.

    I-2-3. La vulnérabilité environnementale:

    Les séries des sécheresses des dernières décennies et la pression humaine, 50 habitants au km2, ont fait que l'environnement au moyen Bani est devenu très fragilisé. Nous assistons avec impuissance à la dégradation de la forêt et du couvert végétal, des berges et de l'eau du fleuve, la raréfaction des animaux sauvages et aquatiques.

    I-2-3-1. La dégradation de la forêt et du couvert végétal:

    L'augmentation continue des surfaces cultivées, la pression sur les terres et l'approvisionnement en bois de chauffe ont occasionné l'épuisement de plusieurs espèces ligneuses. Les plus notables sont le néné (Parkia biglobosa), le karité (Vitellaria paradoxa), le baobab (Andasonia digitata), le zaban (Saba senegalensis etc. Qui rentrent dans la consommation alimentaire locale. Le couvert végétal est aussi dégradé, surtout les abords du fleuve, à cause du passage répété des animaux se rendant à l'abreuvement. Alors, les sols sont exposés à l'érosion éolienne et hydrique.

    I-2-3-2. La dégradation des berges et l'eau du fleuve:

    Au moyen Bani, beaucoup de pêcheurs se sont convertis en extracteurs de sable. Cette activité en pleine expansion se fait sans un minimum de réglementation et d'assistance. Ce qui a provoqué la dégradation des berges. L'eau du fleuve est également envahie par la prolifération des végétaux aquatiques flottants, notamment la jacinthe d'eau.

    I-2-3-3. La raréfaction des animaux sauvages et aquatiques:

    La chasse, la sécheresse, le déboisement et la pression de la pêche ont fait disparaître les habitats des espèces sauvages et halieutiques. A cet effet, la faune sauvage, comme les gibiers à poils se raréfient considérablement. Les poissons sont encore moins nombreux. Ce constat est mis en évidence avec la diminution des prises de poisson par les pêcheurs.

    I-3 L'effet de serre, les sources d'émission des gaz à effet de serre (GES) au Mali et les manifestations des changements climatiques dans le bassin :

    Au Mali en général et la zone de notre étude en particulier, les changements climatiques sont une réalité, dans cette partie, nous expliquerons l'effet de serre, les sources d'émission de gaz à effet de serre (GES) et les manifestations des changements climatiques.

    I-3-1. L'effet de serre et les sources d'émission de GES au Mali :

    La température de la terre est maintenue grâce à l'effet de serre terrestre naturel qui est produit par certains gaz atmosphériques, appelés gaz à effet de serre (GES). Ces gaz agissent de façon analogue au vitrage d'une serre qui retient la chaleur du soleil à l'intérieur. Les GES laissent ainsi passer l'énergie solaire incidente qui réchauffe le sol, tout en captant une partie du rayonnement infrarouge émis vers l'espace par le sol réchauffé. Ils contribuent de la sorte à maintenir la température des basses couches atmosphériques à environ 15°C, alors qu'elle serait -18°C sans cet effet de serre. Ce dernier a donc favorisé l'apparition de conditions propices à la vie sur terre. Toute fois, l'augmentation des GES peut poser des problèmes en rompant l'équilibre actuel du système climatique planétaire. Globalement, l'augmentation de la concentration des GES entraîne le réchauffement des basses couches de l'atmosphère et de la surface de la terre. De nombreux gaz à effet de serre ont une longue durée de vie et influent sur le climat pendant de longue période9(*).

    Cependant, dans les résultats des calculs d'émissions des gaz à effet de serre (GES) pour le Mali, il apparaît que les gaz indexés sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le dioxyde d'azote (N2O), le monoxyde de carbone (CO), les composés organiques (NMVOC). Mais le méthane (CH4) avec 8138,72 en tonne équivalent CO2 (TE-CO2) soit 92,57 % d'émission et l'oxyde d'azote (N2O) avec 653,60 en TE-CO2 soit 7,43% constituent de sérieuses menaces pour le Mali.

    Les principales activités qui concourent à ces émissions sont le secteur de l'électricité avec 968,41 en TE-CO2 soit 11,17%, les procédés industriels avec 9,58 en TE-CO2 soit 1,33%, les déchets avec 115,53 en TE-CO2 soit 0,1% et le secteur agricole avec 7572,67 en TE-CO2 soit 87,40%10(*).

    I-3-2. Les manifestations des changements climatiques au Mali et dans le bassin:

    Selon la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)11(*), «la notion de changement climatique se réfère à un changement dû à l'activité humaine directe ou indirecte, activité altérant la composition de l'atmosphère globale et qui vient s'ajouter à la variabilité naturelle observée sur une échelle de temps comparable».

    Au Mali, ce phénomène se manifeste par la persistance des séries de sécheresses depuis 1970. Ce qui occasionne la diminution de la pluviométrie, constatée par le déplacement des isohyètes vers le sud et l'augmentation générale de la température. Cette situation se traduit par la baisse continue des ressources en eau.

    Dans la zone du moyen Bani, nous assistons à l'abandon des cultures inondées au profit des cultures sèches, à la réduction des aires de pêche suite à l'assèchement du lit d'inondation du Bani, à la transhumance des animaux faute d'avoir de ressources fourragères abondantes etc.

    II- Matériels et méthodes d'études :

    II- 1. Présentation de la zone d'étude :

    Cette étude est effectuée dans le bassin versant du Bani qui se situe dans sa grande majorité (environ 90%) sur le territoire du Mali. La superficie restante se situe au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Il est compris entre les longitudes -4° a -8°, et les latitudes 9° à 15° et appartient au grand bassin du Niger supérieur.12(*) La superficie du bassin est de 102000km2 à la station de Douna.

    Sur le plan géomorphologique, les ensembles morpho structurales et lithologiques demeurent un sous-ensemble de l'Afrique de l'ouest en général. Ainsi le Bassin versant du Bani comprend les ensembles morphologiques suivants: les ensembles du socle précambrien, les séries birrimiens et les formations sédimentaires13(*).

    L'étude ne sera pas exhaustive, nous nous sommes limités à la zone du Moyen-Bani située entre les longitudes -4°,5' à 6°et les latitudes13°à 13°,5 dans la quatrième région administrative du Mali (Ségou). Elle couvre une superficie de 3701 km2 et regroupe trois (3) communes du cercle de Ségou, six (6) communes du cercle de Bla et dix (10) communes du cercle de San.

    Le Moyen-Bani est situé sur un socle précambrien, dit grès de Koutiala, recouvert par les alluvions du Bani (dépôts récents et sub récents). Il est subdivisé en trois unités morpho-pédologiques (les hautes levées du Bani, les lévées moyennes correspondants aux anciens bourrelets, les plaines basses correspondant aux cuvettes, dépressions et bras morts du Bani)14(*)

    II- 2. Méthodes d'étude :

    II-2.1 La collecte et le traitement des données :

    Pour cette étude on a collecté les données suivantes :

    Les données climatologiques pluviométries et températures moyennes annuelles de 1952 à 2001 de la station de San) à la direction nationale de la météorologie par suite de nos déplacements effectués sur place. Ces données sont collectées pour évaluer la variabilité climatique.

    La baisse de la pluviométrie annuelle et décennale. Pour cela, on a calculé l'indice pluviométrique (IP) à l'aide du rapport suivant :

    IP= (P- Pm)/ Pm

    IP= Indice pluviométrique,

    P= Pluviométrie moyenne annuelle ou décennale,

    Pm= Pluviométrie moyenne interannuelle d'une période donnée.

    L'IP permet de mieux illustrer la baisse de la pluviométrie et de qualifier la pluviométrie annuelle par rapport à la moyenne inter annuelle (Bamba F et al, 1996).

    IP > 0 signifie que la pluviosité est bonne,

    IP< 0 signifie que la pluviosité est mauvaise.

    Les températures annuelles ont été évaluées par rapport à la moyenne interannuelle sur un graphique à l'aide d'Excel. Pour Illustrer l'augmentation de la température.

    Les données hydrologiques (débits moyens annuels de 1952 à 2001) à la direction nationale de l'hydraulique (DNH) du Mali sur place pour évaluer l'hydraulicité (H) du fleuve Bani.

    H = (Q - Qm)/ Qm

    H = Hydraulicité,

    Q = Débit moyen annuel ou décennal,

    Qm = Débit moyen interannuel.

    H > 0 bonne hydraulicité

    H < 0 mauvaise hydraulicité.

    Le rapport, entre l'hydraulicité du fleuve et la pluviométrie, a été établi par le coefficient mensuel des dédits (CMD).

    CMD = débit de x mois/dédit moyen interannuel.

    CMD > 1 crue du fleuve,

    CMD < 1 étiage du fleuve.

    II-2.2 La sensibilité de l'hydraulique villageoise :

    Une enquête, avec un questionnaire, est effectuée auprès des populations pour connaître la disponibilité en eau des sources d'approvisionnement traditionnelles en eau (les puits traditionnels) surtout pour le cheptel.

    II-2.3 La qualité des ressources en eau :

    Prolifération des végétaux envahissants est constatée par suite de nos observations sur le terrain avec les pêcheurs.

    Les paramètres physico- chimiques et bactériologiques sont étudiés par le laboratoire de la DNH. A cet effet, nous avons collecté l'échantillon d'eau des différents points d'eau (fleuve, puits traditionnels, forages) à l'aide des bouteilles.

    II-2.4 La sensibilité de la production agricole :

    Des entretiens avec des guides d'entretien et des enquêtes avec des questionnaires ont été menés auprès des autorités locales et la population pour connaître les superficies cultivées, la production céréalière par hectare (mil, sorgho, maïs) et par an pour estimer la production totale. Ensuite, le bilan céréalier est évalué à partir du rapport suivant :

    Bilan = Production totale/ Population totale.

    Cela, pour savoir le besoin de la zone et en déduire le déficit.

    II-2.5 La sensibilité de l'élevage :

    Effectif du cheptel bovin, ovin, caprin, asin et équin ; la superficie consacrée aux pâturages à l'antenne du projet « Programme de Mise en Valeur des plaines du Moyen-Bani PMB à Bla ». L'effectif du cheptel est ramené à l'Unité Bétail Tropical à l'aide des indices établis le BEAGGES qui sont (0,73 pour un bovin, 0,21 pour un ovin, caprin et 1 pour un asin et équin). Pour connaître le nombre d'UBT. Cela est nécessaire pour l'évaluation de la capacité de charge en nombre d'ha/ UBT.

    Inventaire des ressources fourragères aériennes (plantes) et herbacées. Pour cela, des excursions sur le terrain ont été effectuées avec les éleveurs. Au cours de cette opération, deux

    inventaires ont été menés à l'aide des placettes qu'on a réalisées à cet effet: Un premier inventaire pour connaître le nombre d'espèces fourragères présentent dans la zone, un deuxième pour énumérer l'état de fréquence et d'abondance des espèces. La connaissance de la fréquence et l'abondance des espèces fourragères est nécessaire pour connaître la capacité de charge des pâturages.

    L'état de fréquence et d'abondance des espèces fourragères a été évalué par le dépouillement des espèces répertoriées dans un tableau selon qu'elles soient fréquentes ou abondantes. Cet exercice est fait en fonction des scores donnés par les éleveurs aux différentes espèces.

    La capacité de charge des pâturages a été estimée :

    Cch = Nombre d'ha/ Nombre d'UBT.

    Cch = Capacité de charge des pâturages,

    UBT = Unité Bétail Tropical.

    La capacité de charge est un rapport qui permet de déterminer jusqu'à quel niveau un pâturage peut être exploité sans risque de voir, soit le pâturage se dégrader, soit le bétail sous alimenter. Elle peut être exprimée soit en nombre d'unité bétail tropicale (UBT de 250 kg) par hectare pâturé, soit en nombre d'hectares nécessaires pour nourrir une UBT de 250 kg pendant une période donnée (BEAGGES Sarl, 2003).

    II-2.6 La sensibilité de la pêche :

    Nous avons fait un inventaire des espèces de poissons. Pour cela, nous avons fait des prélèvements à travers des embarquements à bord des pirogues munis des filets à petites mailles. Toutes les espèces qui apparaissent aux prises étaient mentionnées. Ensuite, un entretien est mené auprès des notables pêcheurs et des spécialistes avec un guide d'entretien pour savoir les espèces qui ont disparues aux prises par les pêcheurs. Ces opérations nous ont permis de connaître les espèces de poisson fréquentes, rares et disparues.

    Une autre enquête a été effectuée avec un questionnaire pour connaître la quantité de prise et le prix du Kg afin d'évaluer le revenu des pêcheurs.

    III- Résultats et Discussions:

    III-1. Les impacts du changement climatique sur les ressources en eau :

    Les changements climatiques sont un fléau qui affecte les ressources naturelles. Dans la zone du moyen Bani, nous nous intéressons à l'affectation des ressources en eau sur le plan quantitatif, qualitatif et de disponibilité. A cet effet, nous abordons la variabilité climatique au moyen Bani, l'écoulement du fleuve Bani, la qualité et la disponibilité des ressources en eau.

    III-1-1. La variabilité climatique au moyen Bani :

    Dans le contexte du changement climatique, la variabilité est comprise comme la modification ou la variation du climat, qu'elle soit naturelle ou due à des facteurs d'origine anthropique15(*).

    Au moyen Bani, comme partout au Mali, elle se traduit par la persistance des sécheresses. Celle-ci se définit sur le plan météorologique comme une absence prolongée, un déficit significatif, voire une faible distribution des précipitations en relation avec une valeur dite normale16(*).

    Cependant, de 1952 à 2001, la pluviométrie moyenne inter annuelle du moyen-Bani à la station de San est de 709,3 mm. Par rapport à cette moyenne, nous observons une rupture nette des séries de bonnes précipitations autour des années 1969. A partir de cette date, la pluviométrie est mauvaise, et l'année 1984 est la plus catastrophique, avec 401 mm de pluie. La période allant de 1986 à 2001 est caractérisée par l'alternance de bonnes et de mauvaises précipitations. Cette remarque s'observe sur la courbe ci-après.

    Figure n°3: Variabilité inter annuelle de la pluviométrie au Moyen Bani de 1952 à 2001

    Nous constatons que 28 années ont une moyenne pluviométrique annuelle supérieure à la moyenne inter annuelle.

    Ces années sont dites `' années humides'' avec un indice de variation pluviométrique (IP) supérieur à (0). Et 20 années ont une moyenne pluviométrique annuelle inférieure à la moyenne inter annuelle. On appelle ces années `' années sèches'' avec un indice de variation pluviométrique inférieur à (0). La figure ci après nous montre les indices de variation pluviométriques.

    Figure n°4 : La variation des indices pluviométriques (IP).

    L'IP permet de mieux illustrer la baisse de la pluviométrie et de qualifier la pluviométrie annuelle par rapport à la moyenne inter annuelle. Il est établi par la formule suivante.

    IP = (P - Pm) / Pm17(*).

    P = pluie annuelle

    Pm = moyenne inter annuelle pluviométrique.

    Cependant, 88% des années avant 1969 sont humides contre 12% d'années sèches, 54,5% des années après 1968 sont sèches contre 45,5% d'années humides.

    Alors la plage 1952 - 1968 est considérée comme humide et celle de 1969 - 2001 est sèche.

    Cette baisse de la pluviométrie est surtout due à l'élévation de la température. Plus la température augmente, moins la pluviométrie est abondante; moins la température est élevée, plus la pluviométrie est abondante.

    Figure n°5 : Variabilité inter annuelle de la température au Moyen Bani de 1952 à 2001

    En effet, de décennie en décennie, la pluviométrie régresse par rapport à la moyenne inter annuelle. Nous le remarquons dans le tableau ci-après.

    Tableau n°1: Variations décennales des pluies:

    Décennies

    Moyenne pluviométrique en mm

    Écart par rapport à la moyenne en mm

    Écart par rapport à la moyenne en %

    1952 - 1961

    798,2

    +88,9

    +12,5

    1962 - 1971

    732,1

    +22,8

    +3,2

    11972-1981

    717,2

    +7,9

    +1,1

    1982-1991

    626,3

    -83

    -11,7

    1992-2001

    672,8

    -36,5

    -5,1

    Les décennies de 1952 à 81 sont humides ou relativement humides. Celles de 1982 à 2001 sont sèches.

    La zone a enregistré une baisse pluviométrique de 16,8% et la décennie 1982 - 1991 est la plus touchée, elle a accusé une baisse de 11,7%.

    Cette situation de baisse pluviométrique va certainement influencer l'écoulement du fleuve Bani.

    III-1- 2. L'écoulement :

    Le Bani a un régime (variation des débits pendant une période donnée) de type tropical, avec une période de hautes eaux, située entre juillet et Décembre et une période de basses eaux, comprise entre janvier et juin. Alors, le Bani est alimenté par les eaux pluviales. Sa période de hautes eaux correspond aux saisons d'hivernage et celle de basses eaux, aux saisons sèches. Cette situation est illustrée sur la figure n°5 ; par la courbe des coefficients mensuels des débits (CMD). Le CMD est le rapport entre le débit (la quantité d'eau qui transite à une section précise par unité de temps. Elle s'exprime en m3/s)) de x mois et le débit mensuel d'une année donnée. Il est obtenu par le rapport suivant.

    CMD = débit de x mois /débit inter annuel moyen d'une période donnée18(*).

    Figure n°6: Les coefficients mensuels des débits (CMD)

    La période de hautes eaux correspond aux mois de juillet, août, septembre, octobre, novembre et décembre car ils ont un CMD supérieur à 1. Tandis que pour les autres mois (janvier, février, mars, avril, mai, juin) le CMD est inférieur à un (1).

    Entre 1952 et 2001, à la station de Douna, le Bani a un débit inter annuel de 409,7 m3/s. La persistance des sécheresses contractées depuis 1969 caractérisée par la baisse de la pluviométrie, le débit du Bani, par rapport à la moyenne inter annuelle a considérablement chuté à partir de 1970 pour ne reprendre qu'en 1994 et 1999.

    Figure n°7: La variabilité inter annuelle des débits à la station de Douna de 1952-2001

    Sur cette allure, nous dégageons 21 années dont leur débit moyen annuel est supérieur à la moyenne inter annuelle.

    Elles sont dites `'humides'' avec une hydraulicité supérieure à (0), 29 années dont leur débit est inférieur à la moyenne inter annuelle. On les appelle `'sèches'' ou `'lacunaires'' avec une hydraulicité inférieure à (0). On remarque cette donne sur la figure suivante.

    Figure n°8: Variations des Indices de débits du Bani.

    L'hydraulicité (H) permet de qualifier le module (débit annuel) d'un cours d'eau par rapport à une moyenne inter annuelle pour une station hydrologique donnée.

    Elle est établie par la formule suivante :

    H = (Q - Qm) / Qm19(*).

    H = hydraulicité, Q = module, Qm = débit moyen inter annuel

    Ce pendant toutes les années situant avant 1970 sont humides contre 2 seulement entre 1971 et 2001.

    Les débits régressent de décennie en décennie. Voir le tableau ci- après.

    Tableau n°2: Variations décennales des débits:

    Décennies

    débits moyens par décennie en m3/s

    Écarts par rapport à la moyenne en m3/s

    Écarts par rapport a la moyenne en %

    1952 - 1961

    779,8

    +370,1

    +90,3

    1962 - 1971

    579,1

    +169,4

    +41,3

    1972-1981

    245,9

    -163,8

    -40

    1982-1991

    147,8

    -261,9

    -63,9

    1992-2001

    295,8

    -113,9

    -27,8

    Seules les décennies de 1952 à 1971 sont excédentaires et celles situées entre 1972 et 2001 sont déficitaires.

    En moyenne, le Bani a accusé une baisse de 43,9% de ses eaux.

    III-1- 3. La disponibilité des ressources en eau :

    La disponibilité des ressources en eau est le volume d'eau stocké pendant une période donnée.

    Elle s'obtient par la formule suivante :

    Volume d'eau: 365 x 86,4 x Q20(*).

    Q = module annuel ou inter annuel (m3/s)

    365 x 86,4 est le coefficient relatif au temps en secondes dans l'année.

    Le débit inter annuel moyen du Bani est de 409,7 m3/s entre 1952 et 2001. En période humide de 1952 à 1970, il est de 695,5 m3/s. Et celui de la période sèche, de 1971 à 2001, est de 234,5 m3/s.

    Les volumes d'eau correspondants sont ainsi :

    Tableau n°3: Volumes d'eau.

    Périodes

    Volume d'eau m3

    Humides

    21,9.109

    Moyenne

    12,9.109

    Sèches

    7,4.109

    Nous constatons que l'eau devient de moins en moins abondante. Le Bani a enregistré une baisse en volume d'eau de 14,5.109 m3 par rapport à la période humide et 5,5.109 m3 d'eau par rapport à la moyenne.

    Cette baisse du volume d'eau est surtout accompagnée d'un rabaissement des nappes phréatiques.

    III-1- 3-1. La sensibilité des secteurs socio-économiques:

    III-1- 3-1-1. La sensibilité de l'hydraulique de la zone à la baisse de la disponibilité des ressources en eau:

    Une enquête, dans certains villages de la commune rurale de Touna sur l'état des puits a révélé les résultats suivants :

    Tableau n°4: Profondeurs moyennes des puits par période:

    Périodes

    Profondeurs moyennes

    Humides

    7 m

    Sèche

    15,5 m

    Tableau n°5 : Nombre de puits fonctionnels et non fonctionnels par villages

    Villages

    Puits fonctionnels

    Puits non fonctionnels

    Total

    Touna

    53

    17

    70

    Bougoula

    19

    7

    26

    Gnonsira

    11

    4

    15

    Gouan

    7

    2

    9

    Somassoni

    16

    6

    22

    Koumazana

    10

    3

    13

    Total

    116

    39

    155

    Dans ces villages, il y a au total 155 puits dont 116 fonctionnels et 39 complètement abandonnés pour non disponibilité d'eau, soit une réduction de 25%.

    Ces abandons ne sont pas remplacés par de nouvelles réalisations, car les habitants de la zone disent - ils, sont découragés par la profondeur énorme des puits. Ces profondeurs qui étaient en moyenne 7 m sont passées à 15,5m.

    Nous concluons que l'eau devient de plus en plus rare. En effet, les points d'eau servant de providences traditionnelles des habitants sont anéantis.

    Cet état de fait a amené les autorités du pays à faire appel aux bailleurs de fonds internationaux pour la réalisation des hydro-pompes. C'est ainsi que vers les années 1970, cent trente un (131) forages ont été réalisés dans la zone, sous la responsabilité de Mali Aqua viva. Ces forages avaient des profondeurs variant entre 40 et 60 m et fournissaient 1 à 5 m3 d'eau par heure pendant 10 à 12 heures par jour et étaient censés approvisionner une population de 4 550 personnes. Mais le goulot d'étranglement de ce projet était que, les populations devaient payer 50% du coût de réalisation, les frais de réparation et d'entretien des pompes. Une situation intenable par une population à faible revenu. Actuellement d'autres projets oeuvrent dans la zone, avec des conditions assez supportables. On a au moins un point d'eau d'approvisionnement pérenne et sûr dans chaque village de la zone. Mais, les frais d'entretien et de réparation reviennent toujours à la charge des bénéficiaires.

    III-1- 3-1-2. La sensibilité de l'agriculture :

    L'agriculture au Moyen Bani est du type agro-pastoral. Elle occupe 90% de la population. Les spéculations portent sur les cultures vivrières (mil, sorgho, maïs, riz etc.) et s'étalent sur 79% des superficies cultivées. Les productions sont destinées à la consommation locale et le surplus est le plus souvent écoulé sur les marchés hebdomadaires locaux.

    Une bonne agriculture demande une bonne pluviométrie. Depuis le début des années 1969, le moyen Bani connaît une baisse pluviométrique qui ne permet pas de garantir un rendement satisfaisant. Ce qui a généralisé une autre stratégie consistant à augmenter les superficies cultivées pour atteindre, quel qu'en soit le rendement, un minimum garanti. C'est ainsi que les aires exploitées sont passées de 18 500 ha en 1987 à 72 000 ha en 2000 soit une hausse de 289,3%.

    Le déficit pluviométrique a occasionné l'abandon de la culture du riz. Car disent les agriculteurs les étangs, les mares et les plaines d'inondations ne sont plus alimentées.

    Alors, les agriculteurs du moyen Bani se contentent des cultures sèches comme le mil, le sorgho, le maïs, etc. De 1987 à 2000, le rendement de ces cultures sèches ne cesse de connaître des fluctuations, tantôt excédentaire, tantôt déficitaire, mais jamais garanti, dans la mesure où le parcours de leur cycle végétatif se heurte le plus souvent à des conditions pluviométriques médiocres (déficit et mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l'espace).

    Tableau n°6: Durée du cycle végétatif et besoin en eau des céréales.

    Céréales

    Durée du cycle végétatif

    Besoin en eau en (mm)

    Mil

    75 à 100 jours

    Pluie 600

    Sorgho

    75 à 90 jours

    pluie 600

    Maïs

    90 à 120 jours

    pluie 750

    Au Moyen Bani, ces conditions sont rarement atteintes. Les saisons pluviales précoces sont nombreuses et les céréales ne produisent pas à hauteur de souhait.

    Tableau n°7: Les superficies cultivées, les rendements et la production des céréales.

    Céréales

    Superficies cultivées en ha

    Rendement en kg/ha

    Production en tonne

    Mil

    33 637

    629

    21 157,673

    Sorgho

    13 097

    706

    9 246,482

    Maïs

    3 347

    1 254

    4 197,138

    Total

    50 081

    -

    34 601,293

    Selon les spécialistes, ces rendements sont une contre-performance, car sous une bonne pluviométrie, ils sont estimés à 1150 kg pour le mil, 1250 kg pour le sorgho et 2200 kg pour le maïs. Alors, il y a une baisse constatée de 45,3% pour le mil, 43,5% pour le sorgho et 43% pour le maïs.

    A cet effet la production des céréales du moyen Bani est donc estimée à 34 601, 293 tonnes. Si elle se limitait à ces différentes cultures, elle serait insuffisante pour couvrir le besoin alimentaire de la population du Moyen Bani qui est estimée à 187 742 habitants.

    Bilan céréalier du Moyen Bani.

    4- Besoin théorique de la population:

    187742 × 214 kg = 40176,788 tonnes

    5- Quantité de céréales disponibles

    34601,293 × 0,85 = 29411,099 tonnes

    214 est le besoin alimentaire d'une personne par an

    0, 85 constitue les impuretés.

    Rapport =29411,099 - 40176,788 = -10765,689 Tonnes.

    Dans cette situation, le déficit alimentaire de la zone est estimé à 10765,689 tonnes.

    III-1- 3-1-3. La sensibilité de l'élevage:

    Au moyen Bani l'élevage joue un grand rôle. Il porte sur les bovins, les ovins, les caprins, les asins et les équins. La zone regorge plus de 360 320 têtes de bétail qui pâturent 266 590 hectares y Compris les aires de cultures.

    Le déficit pluviométrique de ces dernières décennies, au moyen Bani, a modifié le système pastoral. De la sédentarisation, les éleveurs s'adonnent à la transhumance, car les grandes artères pastorales, notamment la forêt de Doukoloma, la zone pastorale de Sebetien, le long du Bani, la zone pastorale de Tabara, s'appauvrissent de plus en plus. Nous assistons à un rabougrissement des espèces fourragères. Les tableaux ci-après nous renseignent sur l'état des ressources fourragères.

    Tableau n°8: L'état des ressources fourragères herbacées au moyen Bani.

    États des espèces fourragères

    Nombre d'espèces en unité

    Nombre d'espèces en %

    Fréquentes

    6

    35

    Pas fréquentes

    11

    65

    Total

    17

    100

    Abondantes

    8

    45

    Pas abondantes

    9

    55

    Total

    17

    100

    Tableau n°9 : L'état des plantes fourragères.

    États des espèces fourragères

    Nombre d'espèces en unité

    Nombre d'espèces en %

    Fréquentes

    5

    50

    Pas fréquentes

    5

    50

    Total

    10

    100

    Abondantes

    6

    60

    Pas abondantes

    4

    40

    Total

    10

    100

    Tableau n°10: L'état des essences fourragères.

    États des espèces fourragères

    Nombre d'espèces en unité

    Nombre d'espèces en %

    Fréquente

    3

    50

    Pas fréquentes

    3

    50

    Total

    5

    100

    Abondantes

    6

    100

    Pas abondantes

    0

    0

    Total

    6

    100

    Tableau n°11: L'état des ressources fourragères en général.

    États des espèces fourragères

    Nombre d'espèces en unité

    Nombre d'espèces en %

    Fréquente

    14

    42,4

    Pas fréquentes

    19

    57,6

    Total

    33

    100

    Abondantes

    20

    60,6

    Pas abondantes

    13

    33,4

    Total

    33

    100

    NB: Les listes des espèces fourragères (herbacées, plantes, et essences) répertoriées sont annexe 4; 5 et 6.

    Sur les 100% de ces espèces, on constate que 42,4% sont fréquentes contre 57,6%, et 60,6% sont abondantes contre 33,4%. Les herbacées sont les plus atteintes car 35% seulement sont fréquentes contre 65%, 45% sont abondantes contre 55%. Leur capacité de résistance est moindre. Les plantes et les essences fourragères sont moins atteintes car les proportions de leur fréquence et de leur abondance dépassent les 50%. Cela est dû à leur capacité de supporter les aléas climatiques.

    En effet, selon une étude agro écologique en 1987 et réactualisée en 2002 au moyen Bani, la production fourragère des différentes zones écologique a été divisée par cinq.

    Tableau n° 12: La production fourragère des zones écologiques.

    Zones écologiques

    Nombre d'ha

    Rendements en ha

    Productions en tonne

    Cultures

    90 025

    2 200

    19 8055

    Forêt galerie

    12 027

    1 700

    20 445,9

    prairie

    18 222

    1 300

    23 688,6

    Savane parc

    11 566

    2 800

    32 384,8

    Savane arborée

    120 298

    3 150

    378 938,7

    savane arbustive

    14 452

    2 750

    39 743

    Total

    266 590

    -

    693 256

    Par conséquent, la capacité de charge des pâturages a connu des fluctuations.

    La capacité de charge est un ratio (rapport) qui permet de déterminer jusqu'à quel niveau un pâturage peut être exploité sans risque de voir soit le pâturage se dégrader, soit le bétail sous-alimenté. Elle peut être exprimée soit en nombre d'unité bétail tropicale (UBT de 250 kg) par hectare pâturé, soit en nombre d'hectares nécessaires pour nourrir une UBT de 250 kg pendant une période donnée21(*).

    Au moyen Bani, elle est exprimée en nombre d'hectares nécessaires pour nourrir une UBT de 250 kg pendant une période donnée.

    Dans les conditions normales, la capacité de charge du pâturage naturel, dans la zone, est estimée dans une fourchette variant entre 4,1 et 5,2 ha / UBT. Mais avec la dégradation des conditions climatiques, les espèces fourragères sont rabougries.

    En effet, la capacité de charge varie actuellement entre 6 et 8,3 ha / UBT.

    Tableau n°13: Le nombre d'UBT et la capacité de charge exprimée.

    Bétail

    Nombre de têtes

    UBT

    Nombre d'UBT

    Capacité de charge en ha

    Bovins

    91 105

    0,73

    66 506,65

    475 522,55

    Ovins

    134 074

    0,21

    28 155,54

    201 312,11

    Caprins

    123 974

    0,21

    26 034,54

    186 146,96

    Asins

    9 987

    1

    9 987

    71 407,05

    Equins

    1 180

    1

    1 180

    8437

    total

    360 320

    -

    131863,73

    942 825,67

    Ces chiffres (ceux de la capacité de charge) sont obtenus en multipliant le nombre d'UBT par la moyenne de 6 et 8,3 qui est 7,15.

    Au regard de ces données, la capacité de charge réelle du moyen Bani, qui est de 266 590 hectares pour 37 285,315 UBT, est largement dépassée de plus de trois fois. Car dans la zone, il y a 131 863,73 UBT et leur besoin est exprimé à 942 825,67 hectares, comme on le constate dans le tableau ci-dessus. Il y a donc un déficit de 676 235,65 hectares soit 71,7%. Au lieu de 7,15 hectares pour une UBT, on a 2,02 ha. Alors, il y a une pression énorme.

    Cette situation a occasionné une transhumance accrue des animaux du moyen Bani vers le sud, dans les zones pastorales de Koutiala et de Sikasso, où les conditions climatiques sont un peu meilleures. L'élevage des grands ruminants a donc tendance à disparaître au moyen Bani. On rencontre, cependant, quelques vaches laitières, des boeufs de labour et des petits ruminants qui bénéficient de l'abondance de la végétation épineuse et xérophile.

    III-1- 3-1-4. La sensibilité de la pêche:

    La pêche est l'activité principale des Bozos et des Somonos installés sur les bourrelets des berges du Bani. Elle est pratiquée le long du fleuve de Douna à Tabara en passant par Nani, Sakarala, N'Goron, Talodaga, Dogona et Goualabougou.

    Le Bani regorge plusieurs espèces de poissons.

    Un inventaire des ressources halieutiques a pu identifier dix-sept (17) familles et quarante une (41) espèces de poissons (voir annexe 7). Mais selon les pêcheurs ces espèces sont menacées de raréfaction et même de disparition. Voir le tableau ci-après.

    Tableau n°14: L'état des ressources halieutiques au moyen Bani.

    États des espèces halieutiques

    Nombre des espèces en unité

    Nombre des espèces en %

    Fréquentes

    25

    61

    Rares

    9

    22

    Disparues

    8

    17

    Total

    41

    100

    Sur les 100% des espèces répertoriées, 61% sont fréquentes, 22% sont rares, et 17% ont complètement disparu.

    Cette situation de raréfaction et de disparition est due à la faiblesse des pluies qui occasionne les décrues et la grande turbidité des eaux du fleuve.

    Les spécialistes estiment que la plupart des poissons tropicaux se reproduisent dans les plaines d'inondations où la nourriture pour les jeunes poissons est abondante et où ils assurent une partie de leur croissance, avant de regagner le lit mineur lors de la décrue.

    Avec l'assèchement progressif du lit d'inondation (photo n°4), ce système est menacé. Alors, les espèces de poissons qui ne s'y adaptent pas se raréfient ou disparaissent.

    La conjugaison de toutes ces données a provoqué la diminution de la quantité de prise de poissons par les pêcheurs. La quantité de prise qui était estimée à 20 kg par unité de pêche (un groupe constitué de trois personnes et les matériels de pêche) a chuté à 5 kg.

    Les revenus des pêcheurs ont donc diminué.

    Tableau n°15: Les quantités de poissons et le revenu de l'unité de pêche en six mois au moyen-Bani.

    Périodes de pêche

    temps de pêche

    Quantité de poisson / jour

    En 6 mois

    Prix par kg

    Revenu total

    Favorable

    6 mois

    20 kg

    1 200 kg

    350 FCFA

    420000 CFA

    Défavorable

    6 mois

    5 kg

    800 kg

    350 FCFA

    280 000 CFA

    Le revenu des pêcheurs a chuté de 66,7% au moyen Bani. Cela a eu comme conséquences la conversion de la plupart des pêcheurs, soit en commerçants, soit en extracteurs de sable ou déserter tout simplement la zone.

    Au terme de cette phase d'étude, nous constatons que les activités socio-économiques (agriculture, élevage et la pêche) sont sensibles à l'affectation des ressources en eau et du coup sensibles aux effets des changements climatiques. Les productions agricoles, fourragères et halieutiques sont affectées. Ce qui a dégradé les conditions de vie des populations du moyen Bani.

    III-1-4. La qualité des ressources en eaux:

    Avec la baisse de la quantité et de la disponibilité des ressources en eau dans la zone du moyen-Bani (16% pour la pluviométrie et 43,9% pour l'hydraulicité) leur qualité devient défectueuse. Car ces indicateurs sont liés. Plus la quantité d'eau est élevée, plus sa capacité de dilution et d'auto - épuration est grande. Plus la quantité d'eau diminue, plus sa capacité de dilution et d'auto - épuration est moindre.

    En effet, avec à la baisse de la capacité de dilution et d'auto- épuration des ressources en eau l'apport d'oxygène devient insuffisant et les micros - organismes ne peuvent plus dégrader les déchets contenus dans l'eau; alors, l'accumulation des déchets asphyxie les points d'eau entraînant une dégradation de la qualité de l'eau22(*).

    Traditionnellement, les habitants de la zone s'approvisionnent à partir de l'eau du fleuve, des puits et récemment à partir des forages, une étude réalisée en mai 2002 dans le cadre de l'élaboration des indicateurs (physico-chimiques et bactériologiques) de suivi de départ pour la qualité de ces points d'eau a révélé les résultats suivants.

    III-1-4- 1. Paramètres physico-chimiques :

    Les éléments pris en compte sont: la température (T°C), le pH, la conductivité (c), le fer (Fe), le manganèse (Mg), Le nitrite(No2), le nitrate (No3), l'ammonium (NH4).

    Tableau n°16 : Paramètres physico-chimiques:

    Points d'eau

    T°C

    PH

    C (Ms/cm)

    Fe(mg/l)

    Mn(mg/l)

    No2(mg/l)

    No3(mg/l)

    NH4(mg/l)

    Eau du fleuve

    29°7

    6,7

    82

    0,4

    0,03

    0

    0

    0,1

    Puits traditionnels

    39°9

    5,9

    688

    0,2

    >0,25

    >0,2

    >250

    >0,15

    Forages

    31,9

    5,9

    73

    0

    0

    Traces

    >10

    0,1

    Nous examinons de cette étude les constats suivants:

    Tableau n°17: Constats sur les paramètres physico-chimiques.

    Points d'eau

    Constats

    Eau du fleuve

    Présence du fer dans l'échantillon

    Puits traditionnels

    L'échantillon analysé contient du nitrate, nitrite, de l'ammonium et du manganèse.

    Forages

    L'échantillon est acide, il contient 10g de nitrate

    III-1- 4-2.Paramètres bactériologiques:

    Les éléments concernés sont les coliformes totaux (CT) et les coliformes fécaux (FC).

    Tableau n°18: Paramètres bactériologiques.

    Points d'eau

    CT/1400 ml

    CF /100 ml

    Eau du fleuve

    10 200

    200

    Puits traditionnels

    204000

    61000

    Forages

    0

    0

    Tableau n°19: Constats sur les paramètres bactériologiques.

    Points d'eau

    Constats

    Eau du fleuve

    L'échantillon contient des germes indicateurs de contaminations fécales

    Puits traditionnels

    L'échantillon est fortement contaminé

    Forages

    L'échantillon est de bonne qualité

    Il ressort de cette étude que les eaux provenant du fleuve sont faiblement minéralisées pauvre en nitrates et contaminées du point de vue micro biologique; les eaux des puits traditionnels sont de minéralisation variable, souvent riches en ions nitrates et régulièrement très contaminées du point de vue bactériologique; les eaux des forages sont de minéralisation très faible acides, dépourvues de nitrates ou avec de faibles quantités.

    Seules les eaux des forages sont aptes à la consommation. Cette dégradation de la qualité de l'eau est remarquée avec la signalisation des maux de vendre par la population.

    III-1- 4-3. La prolifération des végétaux envahissants :

    La prolifération des végétaux envahissants est une autre conséquence des changements climatiques au Mali. Ces végétaux envahissants sont entre autre (la jacinthe d'eau: Eichlornia crassipes, la salade d'eau : Pistia staiotes, le neunuphar: nymphaea lotus etc.). La baisse de l'écoulement, l'eutrophisation (enrichissement des eaux en matières nutritives) ont crée des conditions favorables pour leur implantation23(*). .

    Parmi ces végétaux, la jacinthe d'eau est la plus menaçante au Mali. D'après monsieur Li, le représentant de la FAO au Mali en 1997, cette plante est originaire du bassin amazonien. Sa prolifération a commencé dans les années 1950, dans les fleuves Nil, Congo, et Niger.

    Elle est devenue un problème environnemental au Mali, à partir de 1990, où elle a commencée à endommager la zone de retenu du Barrage de Markala et les canaux d'irrigation de l'office du Niger, les périmètres de Baguinéda, le district de Bamako etc...

    Au cours de nos excursions sur le terrain avec Monsieur Koné, l'environnementaliste au Projet Moyen Bani, on a pu constater l'existence de la jacinthe d'eau dans les eaux du Bani.

    Même si elle est à son début, elle mérite d'être signalée, car cela démontre la dégradation avancée de la qualité des eaux du Bani.

    Cette plante est un végétal nuisible. Sa croissance est extraordinaire. Elle peut avoir une production en poids de 7% par jour. Un hectare de jacinthe d'eau représente une exportation de matière organique équivalente à la quantité de nitrates et de phosphates rejetées dans un milieu lacustre par une communauté urbaine de 800 personnes24(*).

    Comme dans la zone office du Niger et les périmètres de Baguineda, avec le début des installations des infrastructures hydro agricoles, cette plante va devenir un problème sérieux en endommageant les canaux d'irrigation si on n'y prend pas garde.

    Elle préoccupe déjà les pêcheurs, car elle déchire tout au long de leur tâche les filets, asphyxie les poissons.

    III-1-5. Dégradation des galeries forestières :

    La greffe des actions de dégradation de la forêt (activités agricoles, surpâturage, déboisement, feux de brousse, déficit pluviométrique etc...) a conduit à la déforestation qui, à son tour, a provoqué la dénudation des berges du fleuve, le ruissellement exacerbé, le lessivage et la destruction des structures du sol et une érosion accrue. En effet, tout le système hydrographique du Moyen-Bani se trouve aujourd'hui menacé par le tarissement et l'ensablement. Cependant, la pluviométrie ayant diminué le fleuve ne reçoit plus beaucoup d'eau et avec le défrichement considérable des galeries forestières, l'érosion draine des tonnes de sable au fond du fleuve.

    Ce qui fait qu'en certains endroits, on peut traverser le fleuve à pied, entre le mois de mars et le mois de mai.

    En somme, avec la péjoration climatique et les actions anthropiques, la déforestation gagne du terrain au Moyen-Bani.

    III-3-La perception des changements climatiques par les populations et les stratégies d'adaptation locales et planifiées :

    Selon la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)25(*) :«l'adaptation se réfère à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts du changement climatique réels ou prévus, ajustement permettant d'en atténuer les effets néfastes ou d'en exploiter les opportunités bénéfiques. Quelle soit anticipative (prise avant que les impacts initiaux aient eu lieu) ou réactionnelle (conçue et mise en oeuvre en réponse aux impacts initiaux) permet de réduire la vulnérabilité aux changements climatiques du secteur considéré».

    Cependant, les changements climatiques sont une réalité au moyen Bani comme partout au Mali. Les habitants de la zone, même s'ils n'ont pas une notion concrète sur ce phénomène, savent que beaucoup de choses ont changé sur le plan climatique. C'est ainsi qu'ils tentent de s'y adapter tant bien que mal à travers certaines actions. Mais avant d'évoquer ces actions, voyons d'abords leurs perceptions au phénomène.

    III-3-1-La perception des changements climatiques par les populations de la zone:

    Lors de nos enquêtes trois aspects fondamentaux ont été relatés par les populations en guise de perception des changements climatiques. Il s'agit de la réduction des revenus, la dégradation du cadre de vie et l'augmentation des tâches quotidiennes.

    III-3-1-1-La réduction des revenus:

    Les populations sont unanimes que la pluviométrie a baissé, que la température a augmenté, que le début des opérations culturales a changé etc. Ces bouleversements ont porté atteintes aux secteurs économiques.

    Dans le secteur de l'agriculture, elles relatent la dégradation des terres agricoles, l'appauvrissement des sols, la baisse des rendements des cultures entraînant la raréfaction des denrées alimentaires, le déficit alimentaire et l'augmentation des prix de production.

    Dans le secteur de l'élevage, les éleveurs avancent le dessèchement des plantes fourragères (herbacées et aériennes) créant un manque de nourriture et l'assèchement des points d'eau avec des problèmes d'abreuvement à l'appui pour le cheptel. Ceux qui entraînent la baisse de la production et de la productivité du cheptel.

    Les pêcheurs quant à eux se plaignent de la réduction des aires de pêche, la raréfaction des poissons.

    III-3-1-2- La dégradation du cadre de vie:

    Les habitants se plaignent de la malnutrition avec la dégradation de l'agriculture, de l'élevage, et de la pêche, il est difficile pour eux d'avoir des produits de premières nécessités (sucre, condiments, lait, viande, poisson frais). Ils manquent aussi de fruits, de feuilles de racines, d'écorces, de graines de viandes sauvages qui rentrent dans l'alimentation et dans la pharmacopée traditionnelle avec la détérioration du couvert végétal et des animaux sauvages.

    Les populations disent d'avoir des difficultés d'envoyer leurs enfants à l'école avec la baisse des revenus.

    III-3-1-3. Augmentation des tâches quotidiennes:

    Avec le déboisement important aux alentours des villages, et le tarissement précoce des points d'eau les habitants disent d'avoir passé l'essentiel de leur temps à la recherche du bois d'énergie et de l'eau. Toute chose qui influe sur le temps à consacrer à d'autres activités génératrices de revenu.

    III-3-2-Les stratégies d'adaptation locales et planifiées:

    III-3-2-1-Les stratégies d'adaptation locales:

    Parmi ces stratégies, on peut retenir:

    Dans le domaine de l'agriculture:

    - l'anticipation sur les interventions culturales (moment des labours, des semis etc.)

    - le choix des variétés de céréales (mil, sorgho, maïs) dont le cycle de végétation est court et correspond à la période de disponibilité d'eau et qui demandent moins d'eau. Dans le domaine de l'élevage:

    - le ramassage et la conservation des résidus de récolte aux moments opportuns.

    - le recours à d'autres sortes d'aliment bétail.

    Dans le domaine de la pêche:

    - la mise en défend des plans d'eau

    - l'utilisation de matériels appropriés pour la pêche

    - l'adoption de la pêche collective.

    Nous avons également d'autres recours comme:

    - la cueillette

    - les petits commerces

    - l'exode rural

    - Les reconversions.

    Mais, l'application de ces stratégies est ponctuelle et temporelle. Cela est dû à la mauvaise organisation des populations, leur ignorance et leur condition économique précaire.

    III-3-2-2-Les stratégies d'adaptation planifiées:

    L'Etat, dans sa politique nationale de développement, intervient en appui aux stratégies locales d'adaptation fragiles et insuffisantes pour mettre en oeuvre les stratégies planifiées développées par les experts. Nous retiendrons entre autre

    - La multiplication des opérations de pluies provoquées qui ont débuté dans la zone en 2006 et concernent d'autres localités du pays. Ces opérations sont une alternative pour pallier le déficit pluviométrique.

    -La réalisation des barrages de retenue en vue de la régulation des débits du fleuve. Comme l'exemple du «Seuil de Talo» dont la restitution a été faite au premier trimestre de l'année 2007. Ce programme permet l'aménagement et la mise en culture irriguée en submersion contrôlée de 20 320 ha nets, dont 16 030 ha de riz et 4 290 ha de pâturage aquatique (bourgou) permettant le développement de l'élevage ainsi que l'empoissonnement de 490 ha de bassins piscicoles, l'augmentation de la production agricole (14 000 tonnes supplémentaire de paddy et 760 tonnes de viandes), la contribution à la restauration de l'environnement, la gestion rationnelle des ressources en eau du Bani et l'amélioration du niveau de vie et la lutte contre la pauvreté.

    -Le surcreusement des puits

    Dans le domaine de l'agriculture, nous avons:

    -L'assistance agro météorologique à travers la sensibilisation et la formation des paysans sur la planification des activités agricoles, le moment des labours et des semis et la période appropriée des interventions agricoles,

    -L'aménagement des bassins piscicoles

    Encore, les effets positifs de ces stratégies se font attendre, car elles sont tardivement mises en application et ne prennent pas en compte tous les détails. Nous suggérons ainsi certaines stratégies en complément aux stratégies en place.

    III-3-2-3-Les suggestions:

    -Le développement des activités génératrices de revenu (le maraîchage, l'embouche bétail, les petits commerces etc.).

    -La formation de la population aux bonnes pratiques des actions élémentaires pour le développement (gestion de l'eau, pratiques agricole, d'élevage, piscicoles etc.).

    -La subvention des intrants agricoles

    -La réalisation gratuite des forages

    -La relance de la bourgouculture

    -La réglementation des opérations de pêche

    -L'adaptation des matériels de pêche.

    - L'introduction des produits de la recherche appliquée dans l'agriculture, l'élevage et la pêche.

    - La gestion intégrée des ressources en eau pour prendre en compte les spécificités des différents usagers.

    -Le reboisement pour freiner l'érosion des berges.

    -le recours à d'autres sources d'énergie que le bois.

    Conclusion générale et perspective:

    Cette étude sur la vulnérabilité des ressources en eau aux impacts des changements climatiques a été effectuée dans e bassin versant du Bani à la station de Douna. Mais faute de temps et compte tenu de la limitation de nos moyens et par souci de concision, nous nous sommes limités à la zone du Moyen Bani.

    L'objectif général était d'évaluer les impacts des changements climatiques sur les ressources en eau et d'analyser la sensibilité des activités socio-économiques (agriculture, élevage et pêche) à l'affectation des ressources en eau. Plus spécifiquement, évaluer les impacts des changements climatiques sur la quantité, la qualité, et la disponibilité des ressources en eau; analyser la sensibilité de la production agricole, la sensibilité des ressources fourragères, la sensibilité des ressources halieutiques à l'affectation des ressources en eau, voir les aspects forestiers, identifier les stratégies locales d'adaptation et les stratégies planifiées développées par les experts et destinées aux décideurs politiques.

    Après les évaluations et les analyses des données, nous avons constatés que les ressources en eau commencent à se faire rares au moyen Bani. La pluviométrie a diminué à la station pluviométrique de San à partir de 1969 et le module du fleuve Bani a subi une baisse à la station hygrométrique de Douna à partir de 1970 par rapport à la moyenne inter annuelle de 1952 à 2001. La qualité des différents points d'eau, à l'exception des forages, est mauvaise. En effet, dans les secteurs socio-économiques, la production des céréales ne permettent plus de couvrir les besoins alimentaires de la zone, les ressources fourragères sont anéanties provoquant ainsi une pression énorme des animaux sur les rares ressources et les transhumances massives. Dans le secteur de la pêche beaucoup espèces halieutiques sont devenues rares ou ont complètement disparu à la prise. Ce qui a fait chuter les revenus des pêcheurs. Les pressions humaines en conjugaison avec les aléas climatiques ont provoqué un déboisement de la forêt surtout les galeries au bord du fleuve occasionnant l'érosion des berges.

    On ne peut, quand même, pas estimer le degré de cette déforestation à l'absence d'une étude complète. Il est alors nécessaire de faire une étude exhaustive avec un outil d'analyse précis, à l'image d'un système d'information géographique (SIG), pour dire avec exactitude le degré d'avancée de la déforestation et ses corollaires sur le système hydrographique du fleuve Bani.

    Les résultats ainsi obtenus, bien qu'ils ne soient exhaustifs, doivent servir de base ou des éléments de plus aux décideurs politiques pour planifier un développement adapté au contexte de la zone du moyen Bani en particulier et du Mali en général.

    Bibliographie:

    Abdoulaye Bayogo et al, : Vulnérabilité et adaptation des ressources en eau aux effets des changements climatiques dans les bassins du Sankarani et du Baoulé. CNRST, BP 3052, Bamako-Mali, Avril 2003 108 pages

    Albert Gottle et El-Hadji M. Sene: Les fonctions protectrices et écologiques des forêts. XI congrès forestier mondial, 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie. Volume2, thème10 (237-249 ème page)

    Almoustapha Fofana: Base de données hydrologiques du bassin versant du Bani (Mali), Agrymet, études et rapport techniques- Série : ressources en eau : publication n°4, Avril 1997 ; 36 pages.

    Bamba F. et al. : Changements climatiques et variation des ressources en eau des bassins du haut Niger et de la cuvette lacustre. IRD (ORSTOM) Bamako-Mali, octobre 1996, 27 pages.

    BEAGGES Sarl: Caractéristiques sociologiques et et socio-pastorales des villages de la zone du projet moyen Bani. Bamako-Mali ; Septembre 2003, 32 pages

    B. Traoré et M. D. Traoré : Les systèmes agriculture-élevage du Mali, Bamako-Mali, juillet1997, 62 à 77 pages

    Cahiers d'études et de recherches francophones : Sciences et changements planétaires, sécheresse ; volume 17, numéro 4 ; Agence Universitaire de la Francophonie (AUF); octobre, novembre, décembre 2006 ; page 476

    CNRST/Mali: Communication initiale du Mali sur les émissions des gaz à effet de serre (GES) dans le cadre de la CCNUCC; Ministère de l'équipement de l'aménagement du Territoire de l'environnement et de l'urbanisme, septembre 2000 160 pages

    Djimé Coulibaly (1986): Les modalités de l'écoulement dans le bassin versant du Bani à Douna. Mémoire de fin d'études, ENSup, DER d'histoire et de géographie, 1986, 40 pages

    F.A.O-Mali: Lutte intégrée contre la jacinthe d'eau et autres plantes aquatiques nuisibles: Palais des congrès, Bamako-Mali. 8-11 Avril 1997. TCP/ MLI 66/ 13A

    Fanseri Bouaré et Mohamed Lamine Traoré: Étude diagnostic de la pêche et la pisciculture dans la zone du programme de mise en Valeur des plaines du moyen Bani : Juin 2000, 25 pages.

    Hedeselskabet, Denconsult et al, : Étude d'impact sur l'environnement: cas du projet de mise en valeur des plaines du moyen Bani, Bamako-Mali. Version finale, Novembre 1995, 119 pages

    Jean Claude Bergonzini et Jean Paul Lanly: Les forêts tropicales. Edition Karthala, 2000, Cirad Paris, 164 pages.

    Klaus M. Leisinger/ Karin Schmitt (édit): Survivre au sahel, un défi pour l'écologie et la politique de développement. Bamako-Mali : Troisième trimestre 1993 ; 186 pages

    Madiodio Niasse et al. : Réduire la vulnérabilité de l'Afrique de l'ouest aux impacts du climat sur les ressources en eau: les zones humides et la désertification: élément de stratégie régionale de préparation et d'adaptation. UICN- Gland, Suisse et Cambridge, Royaume-Uni, 2004, XVIII + 71 pages.

    M. Gaoussou Konaté: L'étude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA). République du Mali (MEATEU/DNCN), march 2001, 48 paghes.

    Ouédraogo V. L. C. : Modélisation hydrologique du bassin du Bani par le modèle GéoFM pour la prévision et l'évaluation des impacts du changement climatique : Thèse de fin d'étude d'ingénieurs, ENI, DER génie civil : 2003, 62 pages.

    Remy Knafou: Les hommes et la terre. Géographie 2e, Paris-France, Aout 1996, 262 pages

    SA AGRER N.V: Étude de faisabilité du projet d'aménagement du seuil de Talo et des plaines de San: Étude agro-socio-économique. Bamako-Mali ; Version définitive, Septembre 1984, 156 pages

    Sofreco: Étude de l'état des lieux et l'élaboration des indicateurs de suivi de départ: Inventaire n°1: la qualité des eaux : 30 pages

    Inventaire n°3: la végétation naturelle : 267 pages.

    Bamako-Mali, janvier 2003

    Les sites Internet consultés:

    http://www.cig.ensmp.fr/~hydro/ACT/ORSTOMXII/VENDREDI/BAMBA/BAMBA.PDF

    http://www.iucn.org/dbtw-wpd/edocs/2004-068-Fr/Climate-impactsF-prelims.pdf

    http://www.promali.org/maliclimatchange/Communication-Nationale/Resume.htm

    http://www.manicore.com/documentation/serre/physique.html

    http://ga.water.usgs.gov/edu/graphics/watercyclefrenchhigh.jpg

    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/changement-climatique/img/carte- climats.jpg

    Annexes

    Annexes 1: Les pluies et les températures moyennes interannuelles et les indices de pluies à la station San sur la période 1952-2001

    Années

    Pluviométries moyennes

    Indices de pluies

    Températures

    1952

    604,5

    -0,1

    28,2

    1953

    931

    0,2

    28,1

    1954

    855,6

    0,2

    27,9

    1955

    886,4

    0,2

    28

    1956

    709,4

    0,0001

    28,1

    1957

    810,3

    0,1

    28,1

    1958

    849,8

    0,3

    28,4

    1959

    796,4

    0,1

    28,4

    1960

    730,7

    0,03

    28,1

    1961

    807,5

    0,1

    27,6

    1962

    700,7

    -0,01

    27,6

    1963

    879,5

    0,2

    28,2

    1964

    847,4

    0,2

    27,8

    1965

    777

    0,1

    27,8

    1966

    732,2

    0,03

    28,4

    1967

    746,8

    0,1

    27,8

    1968

    759,1

    0,1

    28,2

    1969

    558,8

    0,2

    29

    1970

    563,1

    0,2

    28,6

    1971

    756,1

    0,1

    28,3

    1972

    791,2

    0,1

    28,4

    1973

    564,5

    -0,2

    28,8

    1974

    623

    -0,1

    27,9

    1975

    641,7

    -0,1

    27,6

    1976

    695,2

    -0,01

    28,3

    1977

    792,5

    0,1

    28,3

    1978

    888,5

    0,2

    28,4

    1979

    679,2

    -0,04

    29,1

    1980

    770,2

    0,1

    28,6

    1981

    726,7

    0,02

    28,4

    1982

    519,2

    -0,2

    28,9

    1983

    633

    -0,1

    29,1

    1984

    401

    -0,4

    29,1

    1985

    560,6

    -0,2

    28,9

    1986

    786,3

    0,1

    28,5

    1987

    540,8

    -0,2

    29,3

    1988

    774,6

    0,1

    28,9

    1989

    711

    0,002

    28,7

    1990

    517,5

    .-0,2

    29,3

    1991

    818,3

    0,2

    29,2

    1992

    513,1

    -0,3

    28,8

    1993

    571,9

    -0,2

    28,5

    1994

    944

    0,3

    28,8

    1995

    525,7

    -0,3

    29

    1996

    733

    0,03

    29,4

    1997

    599,2

    -0,1

    29,1

    1998

    815,8

    0,1

    29,4

    1999

    659,6

    -0,1

    29,1

    2000

    658,2

    -0,1

    29,4

    2001

    705,8

    -0,005

    28,8

    Moyenne

    709,3

    0,00

    29,1

    Source: Direction nationale de la météorologie (DNM)

    Annexe 2 : Les débits moyens interannuels et les indices de débits à la station de Douna sur la période 1952-2001

    Années

    Débits moyens

    Hydraulicité

    1952

    980

    1,4

    1953

    990,9

    1,4

    1954

    925,5

    1,3

    1955

    866,1

    1,1

    1956

    574,6

    0,4

    1957

    801,8

    1

    1958

    764,9

    0,9

    1959

    615,5

    0,5

    1960

    629,2

    0,5

    1961

    649,8

    0,6

    1962

    567

    0,4

    1963

    533,4

    0,3

    1964

    825,3

    1

    1965

    615,3

    0,5

    1966

    563

    0,3

    1967

    743,4

    0,8

    1968

    476,7

    0,2

    1969

    554,5

    0,4

    1970

    538,4

    0,3

    1971

    374

    -0,1

    1972

    179,8

    -0,6

    1973

    166,3

    -0,6

    1974

    319,4

    -0,2

    1975

    367,3

    -0,1

    1976

    247,2

    -0,4

    1977

    171,8

    -0,6

    1978

    222,2

    -0,5

    1979

    263,7

    -0,4

    1980

    220,2

    -0,5

    1981

    301,1

    -0,3

    1982

    168,4

    -0,6

    1983

    75,2

    -0,8

    1984

    71,7

    -0,8

    1985

    150,9

    -0,6

    1986

    123,2

    -0,7

    1987

    86,9

    -0,8

    1988

    253

    -0,4

    1989

    189,7

    -0,5

    1990

    161,1

    -0,6

    1991

    198,1

    -0,5

    1992

    147,3

    -0,6

    1993

    141,9

    -0,7

    1994

    471,4

    0,1

    1995

    247,9

    -0,4

    1996

    211,9

    -0,5

    1997

    213

    -0,5

    1998

    404,4

    -0,01

    1999

    518,8

    0,3

    2000

    332,8

    -0,2

    2001

    268,8

    -0,3

    Moyenne

    409,7

    0,00

    Source: Direction nationale de l'hydraulique (DNH).

    Annexe 3: Les débits moyens mensuels inter annuels et les coefficients mensuels des débits.

    Mois

    débits mensuels

    coefficients mensuels des débits

    janvier

    105,3

    0,25

    février

    58,4

    0,14

    mars

    63,6

    0,15

    avril

    19,1

    0,05

    mai

    17,7

    0,04

    juin

    36,7

    0,08

    juillet

    133,2

    1,32

    août

    760,2

    1,84

    septembre

    1562,3

    3,79

    octobre

    1375,3

    3,33

    novembre

    607,6

    1,47

    décembre

    206,8

    0,50

    Source: Direction nationale de l'hydraulique (DNH)

    Annexe 4: Les herbes fourragères inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen Bani

    Les espèces

    F

    PF

    Ab

    PAb

    Schoenofeldia gracilis (furaban ou ulukumissé)

    *

     

    *

     

    Pennisetum pedicellatum (ngolo)

    *

     
     

    *

    Aristida mutabulis (béléla ou sirala)

    *

     
     

    *

    Loudedia togoensis (firgala ou ukasa)

    *

     

    *

     

    Ctenium elegans (uluku)

    *

     
     

    *

    Andropogon gayanus (waka)

    *

     

    *

     

    Eragrostis tremula (otokama)

     

    *

    *

     

    Echinocloa stagnina (burgu)

     

    *

    *

     

    Panicum anabaptistum (ngan ou guo)

     

    *

    *

     

    Mimosa pigra (fura kuna)

     

    *

     

    *

    Cassia tora (bani kono ka tiga)

     

    *

     

    *

    Diherotropogon hegerapui ( - - -)

     

    *

     

    *

    Andropogon speudapricus (chi)

     

    *

     

    *

    Vetuveria nigritana (ba ngasa)

     

    *

     

    *

    Diheretropogon amplecteus (- - -)

     

    *

     

    *

    Choris gayana (- - -)

     

    *

    *

     

    Hyparrechenia rufa (bin blé)

     
     

    **

     

    Total

    6

    11

    8

    9

    Source : PMB

    F : Fréquentes

    PF : Pas fréquentes

    A : Abondantes

    Pab : Pas abondantes

    Annexe 5: les plantes fourragères inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen Bani

    Espèces

    F

    PF

    Ab

    Pab

    Schoenofeldia gracilis (ulukumissé ou furaban)

    ?

     

    ?

     

    Eragrostis tremula (otokama)

     

    ?

    ?

     

    Loudedia togoenis (firgana ou ukasa)

    ?

     
     

    ?

    Ctenium elegans (uluku)

    ?

     
     

    ?

    Echinochloa Stagnina (burgu)

     

    ?

    ?

     

    Choris gayana (- - -)

     

    ?

    ?

     

    Pennisetum pedillatum (ngan ou guo)

    ?

     
     

    ?

    Andropogon gayanus (waka)

     

    ?

    ?

     

    Panicum anabatistum (ngan ouguo)

     

    ?

    ?

     

    Aristida mutabulis (béléla ou sirala)

    ?

     
     

    ?

    Total

    5

    5

    6

    4

    Source: PMB

    F: Fréquentes

    PF: Pas fréquentes

    Ab: Abondantes

    Pab: Pas abondantes

    Annexe 6: les essences fourragères inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen Bani.

    Espèces

    F

    PF

    Ab

    PAb

    Guiera senegalensis (goutiè)

    ?

     

    ?

     

    Ziziphus mauritania (tobolo)

     

    ?

    ?

     

    Pterocarpus lucens (dabakala)

    ?

     

    ?

     

    Acacia seyal (sadéé ou zayéé)

    ?

     

    ?

     

    Combretum micrantum (koubou)

     

    ?

    ?

     

    Balanites aegyptiaca (zèkènè)

     

    ?

    ?

     

    Total

    3

    3

    6

    0

    Source: PMB

    F: Fréquentes

    PF: Pas fréquentes

    Ab: Abondantes

    Pab: Pas abondantes

    Annexe 7 : L'état des espèces de poissons répertoriées au moyen Bani.

    Les familles

    Les espèces

    F

    R

    D

    Cichlidae

    Oreochromis miloticus (ntèbè fin)

    *

     
     

    Sarothero dongalilaeus (ntèbè jè)

    *

     
     

    Characidae

    Brycinus leuciscus (tinèni)

    *

     
     

    Brycinus nurse (kublé ou nzara)

    *

     
     

    Hydrocynus brevis (wulujèkè)

    *

     
     

    Alestes dentex (fwono)

    *

     
     

    Alestes baremoze (beré)

     

    *

     

    Brycinus macrolepidotus (kolo)

     

    *

     

    Chariidae

    Clarias anguillaris (manoko blé)

    *

     
     

    heterobranchus bidorsalis (mpoliyo)

    *

     
     

    centropomidae

    Lates niloticus (saalé)

    *

     
     

    Bagridae

    Auchenoglanis biscutatus (korokoto)

    *

     
     

    Auchenoglanis occidentalis (korokoto)

    *

     
     

    Chrysichthys auratus ntèbèblé)

    *

     
     

    Chrysichthys nigrodigitatus ntèbèdjè)

    *

     
     

    Bagrus bajad (samujè)

    *

     
     

    Bagrus docmak (samu fin)

    *

     
     

    Bagrus filamentosus (sagnè)

     
     

    *

    Arius gigas (sima)

     
     

    *

    Citharinidae

    Citharinus citharus (talajè)

    *

     
     

    Citharinus distichodoides (talasiyè)

     
     

    *

    Citharinus ansorgei (tala suruku)

     
     

    *

    Cyprinidae

    Labeo senegalensis (bamajè)

    *

     
     

    Labeo coubie (bamafin)

    *

     
     

    Machokidae

    Henisynodontis membraceus (sabi kongon)

    *

     
     

    Synodontis shall (kongon blé)

    *

     
     

    Synodontis claris (gonijè)

     

    *

     

    Brachysynodontis batensoda (kongonjè)

     
     

    *

    Mormydae

    Hyperopisus bebe (nana dakuru)

    *

     
     

    Marcusenius senegalensis (gwaso)

    *

     
     

    Mormyrus rume (nana dajan)

    *

     
     

    Mormyps anguilloides (nana)

     

    *

     

    Schilbeidae

    Schilbe intermedius (ngari fin)

    *

     
     

    Tetraodontidae

    Tetraodon lineatus (dodo)

    *

     
     

    Distichodontidae

    Distichodus rostratus (songon)

     

    *

     

    Distichodus breripinnis (galiya)

     

    *

     

    Gymnarchidae

    Gymnarchus niloticus (sojèkè)

     

    *

     

    Malapteruridae

    Malapterurus electricus (ndikin)

     

    *

     

    Polypteridae

    polypterus senegalus (saajèkè)

     

    *

     

    Channidae

    Parachanna obscura (pindon)

     
     

    *

    Osteoglossidae

    Heterotis niloticus (fana)

     
     

    *

    Total

    41

    25

    9

    7

    Source : PMB (Sofreco)

    F: Fréquentes

    R: Rares

    D: Disparues

    Annexe 8: Les questionnaires

    A- Questionnaire adressé aux spécialistes des changements climatiques:

    1-Que pensez-vous des changements climatiques au Mali ?

    2- Quand est ce que ce phénomène est-il observé au Mali ?

    3-Par quoi est-il provoqué ?

    4- Quels sont ses manifestations ?

    la pluviométrie ?

    les ressources en eau de surface ?

    6- Quelle est la sensibilité des activités socio-économiques (agriculture, élevage, pêche) face aux impacts de ce fléau ?

    7- Avez-vous préconisé des solutions d'adaptation face à cette situation ?

    si oui, lesquelles ?

    si non, pourquoi ?

    B- Questionnaire adressé aux techniciens du bassin du Bani:

    1- La pluviométrie est-elle suffisante dans le bassin du Bani ?

    si non, pourquoi ?

    et quelles sont les causes ?

    2- Est-elle bien répartie dans le temps et dans l'espace ?

    si non, comment est-elle repartie ?

    3- Que peuvent être les impacts de l'insuffisance pluviométrique sur les eaux du Bani à la station de Douna ?

    4- les activités socio-économiques pratiquées dans la zone sont-elles sensibles à ce fléau ?

    Si oui, quels sont les effets constatés ?

    Si non, pourquoi ?

    5- Avez-vous préconisé des solutions d'adaptation face à cette situation ?

    si oui, lesquelles ?

    si non, pourquoi ?

    C- Questionnaire adressé aux agriculteurs et éleveurs:

    1- La pluviométrie est-elle suffisante dans le bassin du Bani ?

    si non, pourquoi ?

    et quelles sont les causes ?

    2- Quels sont ses effets sur les céréales dont vous cultivez ?

    3- parmi ses céréales la ou lesquelles s'adapte (nt) mieux ?

    4- parvenez- vous à faire une récolte suffisante ?

    si non, pourquoi ?

    si oui, comment ?

    5- Quels sont ses effets sur vos animaux ?

    6- Souffrent-ils d'un manque fourrager ?

    7- Quel est l'état des fourrages dans votre zone ?

    8- L'accès à l'eau est-il un problème ici ?

    si oui, pourquoi?

    9- Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau ?

    10- Sont-elles pérennes ou saisonnières ?

    11- De quels problèmes souffrent-elles ?

    12- Avez-vous préconisé des solutions d'adaptation face à cette situation ?

    si oui, lesquelles ?

    Si non, pourquoi ?

    D- Questionnaire adressé aux pêcheurs:

    1- De quels problèmes souffre le Bani ?

    Baisse du niveau d'eau ?

    Dégradation des berges ?

    Envahissement par des végétaux aquatiques ?

    Autres ?

    2- pourquoi ?

    3- Ces problèmes ont elles eu des influences sur vos activités piscicoles ?

    Si oui, comment ?

    Si non, pourquoi ?

    4- Quelle est l'incidence de cette situation sur vos revenus,

    5-comment vous y adaptez-vous ?

    * 1 Madiodio Niasse et al. ;(2004) page 3

    * 2 ibidem

    * 3 Bamba F. et al. ; (1996)

    * 4 Madiodio Niasse et al. ; (2004)

    * 5 - Madiodio Niasse et al. ; 2004, page 5

    * 6 - Fofana A. (1997) page 7

    * 7 - PMB (étude agro-socio-économique, 1984)

    * 8 - PMB (étude-agro-socio-économique, 1984)

    * 9 , Bureau sur les changements climatiques au Quebec, 14 février 2003, page 3

    * 10 - Document des inventaires de GES de 1995 au Mali. CNRST/Mali

    * 11 Madiodio Niasse et al. ; (2004) page 2

    * 12 Charlemagne O. V. L. (2004) page 14

    * 13 Ballo A. in Djimé C. (1986) page 10

    * 14 Rapport de l'étude de faisabilité du projet PMB (1995)

    * 15 Madiodio Niasse et al. ; (2004) page 3

    * 16 -Cahiers d'études et de recherches francophones : science et changements planétaires, sécheresse (2006), page 476

    * 17 Bamba F. et al. ; (1996) page 6

    * 18 Ballo A. : cours d'hydrologie.

    * 19 Bamba F. et al. ; (1996) page 6

    * 20 Bamba F. et al. ; (1996) page 6

    * 21 - Étude agro-écologique de la zone du moyen Bani , 2002

    * 22 - M. Falkemark, in M Barrère, ouvr. cit. in Remy (1996)

    * 23 - Madiodio Niasse et al. ; (2004) page 14

    * 24 - R. Labrada in FAO, service de protection des végétaux : Lutte intégrée de la jacinthe d'eau et autres plantes aquatiques nuisibles. Palais de congrès

    * 25 Madiodio Niasse et al. ; (2002) page 3






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote