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Impact de la dette publique sur l'investissement privé au Sénégal.

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par Bruno Fagbon Bilivogui
Université Cheickh Anta Diop de Dakar - DEA en Macroéconolmie Appliquée 2011
  

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Section 2 : Analyse théorique de la dette publique et l'investissement privé

Depuis les années 80 jusqu'à nos jours, assez de controverses ont tourné autour de la question de la dette publique et investissement privé, en passant par les approches positives, du surendettement et terminer par la courbe de Laffert de la dette. Toutes ces théories se sont soldées par des contradictions et des conclusions tout à fait pertinentes. C'est pourquoi, dans notre cas, nous allons essayer de faire un aperçu sur les différentes approches de la dette publique et l'investissement privé d'une part, et de toucher la partie investissement privé et investissement public, d'autre part.

2.1 Dette publique et Investissement privé

On peut distinguer trois approches de la relation entre la dette publique et l'investissement privé: positive, surendettement et la courbe de Laffert de la dette.

Selon la première approche, la dette extérieure est considérée comme une entrée de capitaux ayant des effets positifs sur l'épargne domestique, l'investissement et la croissance. Les tenants de ces arguments considèrent que l'épargne étrangère est complémentaire de l'épargne domestique. C'est pourquoi, les tenants de cette approche ont considéré la dette comme un instrument de politique économique et un moyen privilégié de financement de la croissance. Pour ces auteurs, une économie connaissant un déficit intérieur et ou affectée momentanément par un choc extérieur qui, déséquilibre sa balance commerciale, devrait recourir aux marchés nationaux et internationaux des capitaux.

Cette théorie tire ses inspirations dans le modèle Keynésien selon lequel l'endettement n'entraine de coûts ni pour les générations présentes, ni pour les générations futures du fait des investissements nouveaux qu'il génère .Donc, ce modèle de l'endettement de l'Etat inspiré de la théorie keynésienne tire ses fondements dans la demande globale et les effets

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multiplicateurs et accélérateurs, caractéristique fondamentale de cette théorie .Dans cette approche l'endettement favorisant la relance de la demande par l'effet accélérateur entraine une augmentation plus que proportionnelle de l'investissement qui provoque à son tour une augmentation de la production.

Cependant, cette théorie économique avait fini par reconnaître un seuil au delà duquel, la dette devient nuisible à la croissance. Déjà avant cela, les classiques assimilaient l'endettement à l'impôt futur et imputait à l'Etat une connotation négative. C'est à l'issue de cela que l'économiste Barro .R (1989) montrait qu'une politique budgétaire financée par emprunt reste sans effet sur l'activité économique dans la mesure où les agents ne sont pas victime d'illusion monétaire. Ces agents anticipent alors une hausse des impôts dans le futur destinés à rembourser l'emprunt en constituant une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public.

V. Hayek(1989), à son tour dénonçait l'endettement comme étant une croissance artificielle fondée sur un investissement supérieur à l'effort d'épargne et provoquant l'ajustement par l'inflation. Claessens et Diwan(1989) définissent le surendettement comme une situation ou la dette extérieure est tellement élevée qu'elle conduit à une faiblesse de l'investissement, compromettant même la réduction du service de la dette. Ces auteurs soulignent deux effets du surendettement à savoir : l'effet d'illiquidité et l'effet desincitatif.

Le premier effet renvoie à l'idée selon laquelle, le fardeau élevé de la dette extérieure conduit à une rareté de la liquidité, la formation du capital étant à son minimum près des années d'austérité et de faiblesse de croissance.

Le deuxième effet révoque à la fois à l'idée de la dépréciation de l'investissement publique et de l'investissement privé, étant donné qu'une grande part du revenu futur sera transféré à l'étranger.

Selon la deuxième approche, si la dette publique d'un pays est plus élevée que sa capacité de remboursement, le service de sa dette sera une fonction croissante de sa production, décourageant les investissements intérieurs et extérieurs. Craignant que la production soit taxée au fur et à mesure par l'Etat au titre du service de la dette, les investisseurs potentiels hésiterons à supporter les coûts immédiats pour accroître la production à venir. C'est la thèse avancée par les auteurs du fardeau virtuel de la dette ou du surendettement. Les tenants de

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cette théorie du surendettement laissent entre dire que la faiblesse de l'investissement est due à un lourd fardeau de la dette qui réduit l'incitation à investir du pays débiteur. Pour Paul Krugman(1989), une dette trop élevée a un impact négatif sur la croissance.

En fait, les agents économiques privés du pays débiteur ainsi que les investisseurs étrangers considèrent le fardeau très élevé de la dette extérieure comme une taxe sur leur revenu futur. Cela signifie que l'Etat va augmenter les impôts dans le futur afin de faire face au service de la dette. Et qu'une augmentation des taxes conduirait à un faible revenu après impôt sur le capital et par conséquent réduirait l'incitation à investir d'où il aura une faiblesse de la croissance.

Si le secteur privé prévoit d'être taxé dans le futur, l'investissement privé sera déprimé en ce sens que les investisseurs vont placer leurs capitaux à l'étranger. La fuite des capitaux dans le secteur taxé peut conduire à des paniques comme quoi la contraction de la base imposable risque d'être compensée par une augmentation possible des taux d'imposition, donc accentue de plus l'incitation à se retirer. De tel équilibre peut conduire à une fuite des capitaux et une décapitalisation de l'économie (Boyce ,2002).

La troisième approche, les partisans de cette approche ont tenté de concilier les deux approches précédentes, en développant des modèles avec des effets non linéaires de la dette, de l'investissement et de la croissance.

C'est à l'issue de cette approche que la courbe de Laffert a été utilisée en référence aux perspectives des emprunteurs à rembourser les prêts avant d'atteindre une limite critique à l'accumulation de la dette (Elbadawi ,1997). Le modèle suppose que les désincitations à investir sont associées à un stock de la dette plaçant le pays sur le mauvais coté de la courbe.

La thèse de la courbe de Laffert montre que plus l'encours de la dette devient élevé plus la solvabilité de son remboursement devient faible. Sur la partie ascendante de la courbe, la hausse de la valeur nominale de la dette va de pair avec l'augmentation des anticipations de remboursement, alors que l'accroissement de la dette réduit ces anticipations sur la partie descendante de la courbe (Ricci, 2002).

La théorie prédit que si la dette est au dessous du seuil critique, elle a tendance à stimuler l'investissement et la croissance. Ainsi donc à tout point D du bon coté de la courbe,

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la dette génère de nouveaux investissements et la croissance du PIB augmente jusqu'à atteindre son niveau maximal K (niveau optimal de la dette). Au delà de ce point, les dettes additionnelles peuvent entrainées un déclin aussi bien de l'investissement et de la croissance. K est donc la limite à laquelle, l'accumulation de la dette commence à affecté négativement l'investissement et la croissance.

Il ressort donc de l'analyse de la théorie de la courbe de Laffert, que d'une part, une évolution raisonnable de la dette devrait être favorable à l'investissement et la croissance, et de l'autre coté l'accumulation d'une lourde dette risque d'entraver l'expansion. En somme, la dette à un effet non linéaire sur l'investissement et la croissance selon les tenants de cette approche. Il apparaît dans cette relation que la dette aurait une relation en forme de courbe en U inversé avec l'investissement et la croissance.

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