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Impact de la dette publique sur l'investissement privé au Sénégal.

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par Bruno Fagbon Bilivogui
Université Cheickh Anta Diop de Dakar - DEA en Macroéconolmie Appliquée 2011
  

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3.1.2 Thèse en faveur de l'effet négatif de la dette

De nombreuses études ont cherché à valider et à quantifier le fardeau virtuel de la dette. Elles visent à mettre en évidence un impact négatif de l'encours de la dette sur l'investissement ou la croissance (supposé directement lié à l'investissement) du moins lorsque la dette dépasse un certain seuil. Evidemment, la difficulté tient au fait que de multiples facteurs influencent l'investissement, et non seulement le surendettement. Généralement les études empiriques reposent sur des méthodes économétriques, mais certaines sur des simulations.

Les analyses empiriques retiennent comme principale variable expliquée l'investissement ou la croissance du P113, la plupart des travaux retiennent l'investissement total pour des raisons liées à la disponibilité des données .D'autres étudient l'investissement privé (généralement pour des études portant sur un pays particulier).

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Les variables explicatives de premier plan est la dette extérieure, exprimé tantôt en valeur nominale, tantôt en valeur actualisée nette (pour tenir compte du caractère concessionnel des prêts dont bénéficient les pays pauvres) et rapportée au PIB ou aux exportations. L'effet d'éviction est généralement introduit par le biais du service de la dette (rapporté au PIB ou aux exportations).

D'autres variables explicatives sont introduites, notamment le taux d'investissement lorsque la croissance est la variable expliquée, les autres variables expriment les déterminants classiques de l'investissement ou de la croissance : le taux d'intérêt réel ainsi des variables budgétaires (le déficit budgétaire sur le PIB ou les dépenses publiques sur le PIB selon les cas).Les études tiennent également compte de variables se référant à la version élargie du fardeau virtuel de la dette, variable décrivant l'environnement macroéconomique (taux d'inflation, taux de change...).

S'appuyant sur le modèle de croissance néoclassique à trois facteurs de Mankiw, Romer et Weil (1992), elles intègrent des variables du capital humain (croissance de la population, taux d'alphabétisation ou de scolarisation). Par ailleurs, ces études empiriques distinguent généralement les déterminants de la croissance de ceux de l'investissement en estimant deux équations (séparément ou simultanément).

Pour mieux expliciter cette thèse, il sera question de faire des analyses sous deux angles : d'une part les résultats obtenus sur un pays particulier et d'autre part celui trouvé sur un groupe de pays.

? Estimations en séries temporelles sur un seul pays

Diallo Aissatou (2008) met en évidence le lien entre la dette, l'investissement et la croissance en Afrique du sud à travers la technique d'un modèle VAR sur la période 19902007. Pour mener cette étude, elle utilise trois types de modèles. Le premier va prendre en compte la part de la dette publique dans le PIB, la part de l'investissement privé dans le PIB, le taux de change effectif réel et enfin le logarithme du PIB.

Ce modèle va permettre de mettre en évidence l'existence d'un effet d'éviction ou de complémentarité ente les trois composantes principales du modèle en occurrence de la dette, l'investissement privé et le PIB. Ensuite, le deuxième modèle prendra en compte la part de la

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dette privé dans le PIB, la part de l'investissement public dans le PIB et le taux d'intérêt. Enfin le troisième modèle sera composé de la part de la dette privé dans le PIB, de la part de la dette privée dans le PIB, du ratio d'investissement public dans le PIB, du taux de change effectif réel et du logarithme du PIB.

Au terme de sa recherche, elle ressort qu'à court terme, on trouve un mécanisme de type de croissance « soutenable » caractérisée par une hausse de la dette qui permet de financer l'investissement public tandis qu'à long terme, on note essentiellement une croissance de type « saine » provenant de la baisse de l'endettement privé et par ailleurs de la hausse de l'investissement privé puis de celui public .En conclusion, la dette agit négativement sur l'investissement privé et sur la croissance à long terme.

Achy .L et Sekkat (2007) dans son ouvrage « l'économie Marocaine en question 19562006 » ont tenté de décrire le comportement de l'investissement privé au Maroc à l'aide de la technique de cointégration sur la période 1970-2000.

Pour ce faire, ils ont fait appel à huit variables : la profondeur financière, le taux d'intérêt réel, crédit à l'économie et réserves bancaires par rapport au total des dépôts, le déficit budgétaire du compte courant par rapport au PIB et le taux d'inflation ainsi que le degré d'ouverture, la dette extérieure sur le PIB. Cinq spécifications ont été faites :

La première se focalise sur les trois variables financières et montre que la profondeur financière avec un signe positif et les crédits bancaires avec un signe négatif sont significatives au seuil de 1%. Cette spécification explique 55% de la variabilité du taux d'investissement privé ;

La deuxième spécification introduit la part des réserves bancaires dans les dépôts, la dette extérieure sur le PIB. L'ajout de cette variable permet d'améliorer la qualité de l'ajustement de la spécification qui atteint 62%. Et ce poids affecte négativement et significativement l'investissement privé ;

Dans la troisième spécification, le taux d'intérêt, a été écarté tandis que la variable ouverture commerciale a été introduit, il a un effet positif et significatif sur l'investissement privé ; compte tenu de l'importance du secteur public, le déficit budgétaire a été inclue dans la quatrième spécification, son coefficient est négatif et significatif ;

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En fin, la dernière spécification présente les résultats avec les cinq variables les plus robustes dans l'explication du comportement de l'investissement au Maroc. Ces résultats montrent en particulier l'impact significatif des indicateurs macroéconomiques sur le taux d'investissement privé.

Esmak .H et Al (2007) ont tenté de faire une investigation empirique sur les déterminants de l'investissement privé au Maroc à l'aide des techniques de cointégration et du modèle à correction d'erreur, utilisant une équation d'investissement avec des données longitudinales sur la période 1970-2007. Pour leur étude, ils ont intégré les variables suivantes : l'investissement privé, les dépenses en investissement public, le PIB, le taux d'inflation, les crédits bancaires, le taux d'intérêt, les termes d'échange, la dette extérieure, le taux de change.

L'étude effectuée a apporté un éclairage sur la manière dont ces différentes variables macroéconomiques influencent les décisions d'investissement, elle révèle que l'investissement privé est positivement influencé par le PIB, les termes de l'échange, l'investissement public et le niveau des crédits bancaires. Il est négativement influencé par l'évolution du taux d'intérêt, d'inflation et la dette extérieure.

Malam .G (2004) étudie l'impact de la dette publique sur l'investissement au Niger durant le période 1980-2002.Pour mener cette étude, il procède à deux types de spécifications. La première spécification retient l'investissement total comme variable explicative avec les variables suivantes (le ratio du stock de la dette publique et garantie publique en % du PIB, le terme de l'échange, le taux de change réel, le taux d'intérêt, le taux d'inflation) et une deuxième spécification dans laquelle l'investissement privé est considéré comme celle explicative.

Au terme de son étude, il trouve que le ratio dette publique et garantie publique à un impact négatif aussi bien sur l'investissement total que l'investissement privé, le ratio service de la dette extérieure sur les exportations décalé d'une période affecte négativement le taux d'investissement total. Son impact sur le taux d'investissement privé n'est pas significatif.

Quant à l'indicateur de surendettement, il affecte significativement et de façon négative l'investissement privé.

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Mansouri .B (2003), s'est intéressé dans son article « Déséquilibre financier public, investissement privé et croissance économique au Maroc » à essayer de déterminer l'impact de l'équilibre budgétaire au Maroc dans sa relation avec la croissance économique à travers l'analyse de ses effets sur les variables macroéconomiques fondamentales, à savoir l'investissement privé et le P11B réel par tête.

La période couverte par l'étude se situe entre 1967 et 1996 soit 29 observations. En adoptant de multiples approches (régression, cointégration, le modèle à correction d'erreur) et en prenant en compte les spécifications de l'économie Marocaine, il a pu trouver que les dépenses publiques en capital et les crédits bancaires accordés au secteur privé ont un effet d'entrainement sur l'investissement privé et donc sur la croissance économique.

Tandis que les variables taux d'intérêt réel, les impôts sur les entreprises, le taux de change réel des biens d'investissement ainsi que la variable représentative des conditions climatiques, ont un impact négatif et significatif sur le niveau de l'investissement privé et donc sur la croissance.

Les auteurs Burak et M. Raffinot(2002), étudient le lien entre l'investissement privé et le surendettement en Turquie à l'aide d'un modèle à correction d'erreur sur la période allant de 1963 à 2000. Pour cette étude, ils ont retenu essentiellement les variables suivantes : l'investissement privé, le PNB, la FBCF public, le surendettement, la dette publique. Ils ont estimé cette relation sur deux périodes, compte tenu du developpement d'un marché financier domestique qui a remplacé en partie la dette publique extérieure par une dette intérieure.

Ces estimations donnent deux effets distincts : la dette externe à un effet positif sur l'investissement privé (malgré le surendettement constaté durant la première période), tandis que la dette interne et le surendettement exercent un effet négatif dans la seconde période.

A.Maghyereh, Omet .G et Kalaji.F (2002), dans leur recherche sur la Jordanie aboutissent à l'existence d'un seuil optimal de la dette extérieure. L'existence de cette relation positive entre la croissance et la dette extérieure dépendent d'un certain seuil, qui correspond dans leur étude à 53% du P11B. C'est à dire si la dette extérieure excède ce seuil, son impact sur la croissance économique jordanienne devient négatif et statistiquement significatif. C'est à partir de là qu'ils montrèrent que, si la dette extérieure augmente de 50 à 100% du P11B alors la croissance baisse de 7.4%.

Toutefois, Were (2001) évalue l'impact de la dette extérieure et la croissance sur le Kenya durant la période 1970-1999, ces conclusions révèlent que le flux de la dette courant stimule la croissance et l'investissement privé. Il est parvenu à montrer que le ratio service de la dette évince l'investissement privé à un seuil statistiquement significatif de 12%. Cependant, les variations du ratio du service de la dette passée affectent positivement l'investissement à un pourcentage de 3 points.

Le Ministère de L'Economie et des Finances du Maroc (2001) a mené une étude, qui a pour objectif de mettre en évidence les principaux déterminants de l'investissement privé en terme réel entre 1980 et 1999. Plusieurs déterminants ont été testés comme les importations en biens d'équipements, le P11B hors agriculture, hors administration publique, les dépenses des investissements publics, l'excèdent brut d'exploitation net d'impôt, le taux d'intérêt réel, la demande étrangère adressée au Maroc, les investissements direct étrangers et le stock de capital en bâtiment retardé d'une période, la dette extérieure.

La méthode économétrique adoptée dans cette étude est celle des MCO, les variables les plus significatives retenues par le modèle sont le stock de capital, le taux d'intérêt réel retardé d'une période, avec un effet négatif, les importations en bien d'équipement, l'excédent brut d'exploitation net d'impôt ainsi que les dépenses en investissements publics retardés de deux ans. Le coefficient de détermination R2 ajusté = 98.08%.

Dessu et Errera (1996), utilisant une procédure d'estimation d'équations simultanées, ont mis en évidence un effet de la dette publique sur l'investissement privé de faible niveau (élasticité -0,03), mais fortement significatif, tandis que leur résultat n'a présenté aucun effet de l'endettement public sur l'investissement public.

Shmid, Hebbel et Muller (1991), ont montré la raison pour laquelle le taux d'investissement a baissé au Maroc durant la période d'ajustement structurel. Ils ont estimé la fonction d'investissement dans laquelle la variable expliquée est l'investissement privé en capital fixe rapporté au PI3. Les variables explicatives qu'ils ont retenues sont le rapport P11B courant et P11B potentiel, le crédit accordé aux secteurs privés, le coût d'usage du capital, le remboursement net, les variations de la variance du P11B, et le ratio dette extérieure rapporté au P11B. Les résultats de leurs études ont montré que le ratio dette/PI3 et le coût d'usage du capital ont joué un rôle significatif dans la baisse de l'investissement privé. Celui ci a baissé de 17.2% en 1979-1980 à 13.3% en 1986-1988.

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L'augmentation du ratio dette/PIB de 47% en 1979-1980 à 70% en 1986-1988 a expliqué plus de 70% de la chute de l'investissement privé. L'incertitude future des politiques a joué un rôle déterminant dans le déclin de l'investissement privé au Maroc dans les années 80. L'augmentation nette du coût d'usage du capital de 0 à 24%. Pendant la même période, explique aussi à plus de 50% de l'effondrement de l'investissement privé.

? Estimation portant sur un groupe de pays (panel)

Sen et al (2007) trouvent par rapport à la croissance que l'effet du poids de la dette est négatif aussi bien dans les pays d'Amérique latine (période 1970-2000) que dans les pays d'Asie du sud (période 1982-2002).Par ailleurs, l'impact est beaucoup plus important dans les pays d'Amérique latine par rapport aux pays d'Asie du sud .Ces résultats ne sont pas différents de ceux obtenus par Imbs et Ranciere (2005) sur la base d'une autre méthodologie d'estimation.

La démarche adoptée par Cordella et Al (2005) sur 80 pays en développement a permis d'identifier un intervalle dans lequel le surendettement est observé. L'impact négatif de la dette sur la croissance n'est observé ni pour des ratios d'endettement relativement faibles, ni pour des ratios relativement élevés. Pour les pays ayant de «bonnes institutions et politiques», la dette commence à agir négativement sur la croissance lorsqu'elle dépasse 15 à 30% du PIB. Toutefois, au delà du ratio de 70 à 80%, l'effet marginal devient non significatif .Ces seuils sont supérieurs à ceux calculés pour les pays dans lesquels les politiques et les institutions sont «mauvaises».

Clément. B, Bhattacharya.R et NGuyent .Q (2003) dans leurs études sur la relation dette extérieure, investissement publique et croissance dans 55 pays à faible revenu, ont établit les résultats suivants :

-le stock de la dette extérieure peut déprimer la croissance économique dans les pays à faible revenu à travers ses effets sur l'utilisation efficient des ressources plutôt qu'en déprimant l'investissement privé ;

-la dette extérieure affecte aussi la croissance par un effet indirect à travers l'investissement public. Donc le stock de la dette ne semble pas déprimé l'investissement public ;

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-ils estiment que la dette affecte négativement la croissance au-delà d'un seuil de 50% du PIB.

Pour ces auteurs, la réduction de la dette des pays à faible revenu aura un impact positif sur leur croissance économique. Ainsi, si la moitié du service de la dette est canalisée, sans accroître le déficit budgétaire, alors la croissance pourrait s'accélérer de 0.5 point par an.

En 2002, trois économistes du Fond Monétaire International (FMI) à savoir, Paillot, Porson et Ricci ont analysé la relation entre l'endettement et la croissance pour 93 pays en développement dont fait partir l'Afrique du sud, sur la période 1972-1998, ils sont arrivés aux enseignements suivants que l'endettement permet de financer les investissements et qui à un impact positif sur la croissance tant qu'il est maintenu à un niveau raisonnable, passé ce seuil critique l'accumulation de la dette risque de freiner la croissance économique.

Ainsi, Paillot, Porson et Ricci remarquent que l'endettement semble avoir un impact global négatif sur la croissance lorsque la dette représente de 160 à 170% des exportations et de 35 à 40% du PIB (en valeur nette).

Un travail effectué par Oshikoya avec la collaboration de M'Lambo.K(2001), « Macroéconomic factor and investment in Africa », a montré que les variables budgétaires, la politique financière, et monétaire, l'incertitude macroéconomique (taux d'inflation et le taux de change) et le commerce ont eu un impact négatif sur l'investissement privé.

Focus (1998), dans sa recherche relative à trente trois (33) pays de l'Afrique sub-saharienne trouve également un effet d'éviction de la dette sur l'investissement privé.

UNECA(1996) a examiné les effets dynamiques de la dette extérieure sur le taux d'investissement privé en Afrique. L'article montre comment dans un pays qui dépasse le seuil critique, l'accumulation de la dette extérieure, développe les effets négatifs de l'investissement privé. Les résultats de cette recherche ont montré que la plupart des pays africains ne pourraient pas inverser la tendance durant la période 1970-1994.

Il affirme que le problème de la dette extérieure en Afrique a conduit à l'effondrement de l'investissement privé. Selon la conclusion de cette même étude, le fardeau de la dette commence à affecter l'investissement privé à partir d'un seuil critique de 33.5% de l'accumulation de la dette par rapport au PIB. Cette étude va plus loin en indiquant qu'au-

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delà de la dette accumulée, le fardeau de son service rend le problème plus compliqué et donc il est difficile de stimuler l'investissement et par conséquent la croissance.

Elbadawi et al (1997) ont examiné l'effet d'éviction du fardeau de la dette en utilisant des données de panel pour un échantillon de 53 pays à faible revenu moyen durant la période 1970-1990, dans leur spécification, ils ont retenu essentiellement que trois variables (taux de croissance ,le ratio service de la dette sur les exportations, le taux d'alphabétisme approximé par le niveau du sous- développement en capital humain, et la valeur retardée du taux d'investissement), après l'estimation de leur modèle, ils en déduisent que le fardeau de la dette à un effet d'éviction sur l'investissement privé.

Deshpande (1997) trouve que le poids de la dette exerce un effet négatif sur l'investissement dans un échantillon de 13 pays en développement durant la période 19711991.

Ojo et Oshikoya (1995) procédant à une analyse économétrique sur des données de panel (68 pays, période 1970-1991) semblent aussi valider l'hypothèse du fardeau virtuel de la dette pour les pays africains en général. Dans la conception du modèle, ils considèrent les variables explicatives comme le taux de croissance réel par habitant d'une part, le taux d'investissement d'autre part, la variable taux d'endettement extérieure est significative, quoique faiblement dans le second cas. D'après leurs estimations, une réduction du taux d'endettement (dette extérieure/PNB) de 10% entrainera une augmentation du taux de croissance des économies africaines de 0.3% et une augmentation de l'investissement de 0.4%.

Rockerbi (1994) a étudié séparément plusieurs pays de l'Amérique latine, son analyse montre que l'impact de l'endettement sur l'investissement privé est généralement positif avant 1981 (sauf au Mexique), mais qu'il se traduit fortement après la crise de 1982, sans devenir systématiquement négatif .Par ailleurs, il montre que la sensibilité de l'investissement aux autres déterminants de l'investissement se modifie après la crise de l'endettement.

Une étude du FMI(1989), a examiné le comportement de l'investissement et du taux de croissance du P11B dans les pays pauvres et très endettés avant et après le début de la crise de la dette extérieure. Cette étude a d'abord trouvé que le ratio investissement sur le P11B a perdu de 10 points par rapport à son niveau de 1975-1979 et de 7 points que celui de 1980-

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1981. Cela montre que le taux d'investissement a fortement baissé dans les pays qui connaissent des problèmes de dettes.

Joshua Greene et Delano Villanueva(1989) ont empiriquement étudié le comportement de l'investissement privé dans 23 pays en dévéloppement sur la période 1975-1987. L'investissement privé comme ratio sur le PIB a été exprimé comme une fonction du ratio décalé de la dette extérieure sur le PIB ; le ratio décalé du service de la dette, le taux d'intérêt réel de dépôt ; le taux de croissance de l'indice des prix à la consommation ; le taux de croissance décalé du PIB réel par tête en dollars courant décalé ; et une variable qui est le vecteur dummy.

Le poids de la dette est mesuré par les deux variables exprimées ci-dessus, et testé sur un échantillon des séries de données, utilisant trois équations avec différents niveaux d'intervalle : 1975-1978, 1975-1982 et 1982-1987.

En général, toutes les trois équations estimées se sont comportées assez bien. Les coefficients estimés pour le poids de la dette (le stock de la dette décalée considérer comme un ratio sur le PIB, et le service de la dette) sont toutes les deux négatives et statistiquement significatives à 1%.

Les conclusions de l'étude de Joshua Greene et Delano Villanueva appuient l'idée que le poids de la dette (le ratio élévé du stock de la dette/PIB, soit un ratio élévé de la dette extérieure au PIB, ou les deux en même temps) affecte négativement et significativement l'investissement privé durant l'échantillon de périodes considérées. Ils ont conclu aussi que durant la période de la crise de la dette, la dette extérieure a eu de sévères effets sur l'investissement privé plus que sur les autres périodes (1975-1981 et 1975-1987).

Les limites de tous ses travaux tournent autour du choix des pays inclus dans les données. Les pays en dévéloppement sont entièrement différents en termes d'aspects économique et socio-politique.Mais aussi, au point de vue technique, les travaux portent sur des données de panel, mais pourtant dans tous les cas les panels sont hétérogènes.

Toutefois, les conclusions de ses différentes études demeurent contrastées. Il semble donc difficile de fournir une réponse ferme et définitive concernant l'origine du fardeau de la dette. Ceci est d'autant vrai si l'on tient compte de la forte hétérogénéité des échantillons retenus.

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La seule source d'hétérogénéité des panels réside dans une constante. Cela revient à dire que la dette influence de la même manière sur l'investissement ou sur la croissance quelque soit le pays considéré (à revenu intermédiaire ou faible revenu). Ces aspects différents et ses contraintes peuvent amener à des résultats biaisés, entrainant des recommandations spécifiques de politiques inappropriés.

Quelques études font la distinction entre PPTE et non PPTE, c'est le cas par exemple de Chowdhury (2001), mais la limite de travail est qu'il se contente d'une estimation linéaire.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry