WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique du foncier rural et développement local dans la commune de Klouekanmey.

( Télécharger le fichier original )
par Adrien S. A. ALOFA
Université d'Abomey-calavi (Bénin) - Maitrise 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.5.2. Point des connaissances

Il existe une littérature abondante sur la question foncière car ces dernières années, elle polarise l'attention de beaucoup de chercheurs. Plusieurs travaux scientifiques ont abordé la question du foncier rural.

Selon Orékan et al (2012), la terre constitue le support nécessaire et indispensable à tout autre élément de la biodiversité. Cette ressource doit donc impérativement être préservée. Une politique de gestion durable nécessite de disposer d'abord d'un état des lieux des terres dans le monde et au niveau national.

Ouedraogo (2008), estime que les enjeux fonciers en Afrique de l'Ouest rurale sont plus que jamais d'importance. Ils sont perçus à travers l'évolution des contextes socioéconomiques et politiques nationaux et du contexte international qui fait apparaître de nouveaux défis fonciers, dont l'ampleur reste encore incertaine. Pour l'auteur, la dimension démographique est primordiale et d'ici 2030, six pays ouest africains connaîtront, en suivant le modèle de croissance agricole actuel, un taux d'utilisation théorique des terres compris entre 75 et 100 %, trois autres dépasseront les 100 %.

Pour Le Meur (2002), dans son approche qualitative de la question foncière, le terme `'enjeu foncier» renvoie à une relation foncière, à un rapport social noué entre acteurs individuels ou collectifs autour d'une chose ou d'un bien (terre, plantation, mare, etc.). Dans ce cadre, une relation foncière est souvent sous-tendue par un complexe d'enjeux très hétérogènes et dépendants des acteurs impliqués. Dans la même vision Lavigne et Durand (2008), pensent que les enjeux fonciers auxquels sont confrontées toutes les politiques de développement sont l'accroissement démographique, l'accès à la terre et aux logements pour tous, la conciliation de la croissance économique et de la réduction des inégalités, les compétitions entre acteurs autour de la terre qui sont des sources des conflits à l'échelle locale et nationale. La nécessité pour les pays africains de réussir les politiques et réformes foncières. Pour ces auteurs, face

18

aux enjeux fonciers, les pays africains sont confrontés à des défis spécifiques qui se résument en quatre points :

1) permettre l'accès au sol des populations, pour produire, se nourrir et se loger ;

2) prévenir et réguler les conflits sur l'accès à la terre et aux ressources naturelles ;

3) prendre en compte la diversité des droits sur la terre et les ressources naturelles renouvelables ;

4) un besoin de politiques foncières dans un monde libéral.

L'analyse de ce document permet de voir les rapprochements entre les enjeux et les défis fonciers à relever sur le plan local, national, régional et international. Pour Chauveau et al(2004), beaucoup de contrats fonciers dans les zones rurales sont des contrats oraux ; de même l'héritage est aussi le mode d'accès le plus usuel dans les Communes rurales. Mais la pression démographique en milieu rural vient bouleverser ce système d'accès au foncier.

Par rapport aux contraintes du foncier sur l'agriculture, Mongbo (2004) et Kakaï (2005), démontrent que les opérations de lotissement entraînent une réduction des espaces cultivés et accélèrent l'abandon des activités agricoles par les jeunes.

Selon Coulibaly (2004), le foncier, l'un des enjeux fondamentaux du nouveau siècle, s'impose de nos jours comme le facteur de production le plus limitant, plus que la force de travail et même le capital, pour les économies qui demeurent fortement rurales. Le foncier continue d'apparaître comme la contrainte à maîtriser presque partout. La pénurie des terres devient de plus en plus absolue et engendre entre les populations des conflits actuellement plus fréquents. Pour Coulibaly (2006), les pratiques développées et mises en oeuvre par les acteurs dans le règlement des conflits portent sur le choix des instances d'arbitrage, la formation de groupes stratégiques et les pratiques de corruption.

19

Pour lui, le processus de règlement d'un conflit implique plusieurs instances d'arbitrage. Il n'est pas rare qu'un même conflit passe plusieurs fois auprès d'une même instance d'arbitrage après avoir été soumis à d'autres instances. Les trajectoires des conflits combinent à la fois les instances d'arbitrage coutumières et étatiques sans pour autant garantir leur résolution définitive. Les perspectives de décentralisation constituent une occasion de revoir les dispositifs institutionnels relatifs au foncier. Pour le même auteur, il conviendrait qu'en articulation avec la décentralisation administrative, de clarifier et articuler les prérogatives respectives de l'Etat, des collectivités territoriales et des institutions locales (autorités coutumières, organisations professionnelles, etc.) en matière d'affectation des terres, de garantie des droits et de résolution des conflits.

Selon le lexique foncier de Cubrilo Miliça (2003), l'effectivité de la décentralisation dépend de l'accomplissement d'un certain nombre de conditions: les affaires dont le règlement appartient à l'autorité décentralisée doivent être les propres affaires de l'institution décentralisée, distincte de l'État; l'indépendance personnelle des autorités décentralisées; la disposition de moyens suffisants. Il envisage une gestion décentralisée du foncier en associant trois niveaux : le niveau des « organisations paysannes » ou des « institutions locales » et le niveau des collectivités publiques locales, cadres de décentralisation de l'État. Selon Faye (2008), un rapide bilan de la décentralisation au Sénégal montre cependant des avancées audacieuses dans les textes et des hésitations des autorités politiques et de la haute administration à traduire leurs options en actes. De nombreuses études sur leur application en milieu rural ont apporté la preuve que les réformes ne sont ni efficaces, ni équitables pour les ruraux, ni durables. Les raisons en sont multiples. D'abord, les paysans n'ont jamais accepté l'abolition de leurs droits coutumiers et n'ont donc jamais adhéré aux réformes dans ce sens. Ils s'y accommodent en continuant entre eux à faire valoir les pratiques coutumières et en contournant certains aspects des textes avec la complicité des élus locaux.

20

Rocheguede (2000), il met l'accent sur les dispositifs de décentralisation dans 1es pays de l'Afrique, les transferts de compétences et les possibilités de mobilisation et de gestion des ressources foncières. Au regard des études monographiques consacrées à chaque pays, l'auteur justifie le caractère souvent irréel sur le terrain de l'application des dispositifs institutionnels fonciers. Pour lui, toute réflexion sur la gestion foncière devrait exiger que l'on ait une nouvelle approche, plus simple, plus réaliste et plus positive, des droits coutumiers qui après tout, ont déjà plus ou moins traité le problème de mal gouvernance. C'est dans le même sens que, Le Roy (1996), dans sa contribution à un ouvrage collectif, fait constater la considération à donner aux pratiques coutumières dans la bonne gestion du foncier. Sur la base de la théorie des maîtrises foncières dont il est le formalisateur, Le Roy ne considère pas que les droits (coutumiers et modernes) dans la résolution d'un problème foncier, mais il met aussi l'accent sur les modes et stratégies d'accès à la terre ainsi que les diverses utilisations. L'analyse foncière reposant sur la confrontation d'un droit dit moderne et de pratiques anciennes dites droits coutumiers s'impose.

Au Bénin ; les populations rurales sont très attachées à la terre qui, non seulement est un facteur de production mais aussi un facteur de pouvoir. Pour Kpenavoun et Nouatin (2008), les litiges dus au non respect des contrats, ou de précision dans les termes du contrat ; des litiges liés à la forme orale de certains contrats , à l'héritage non partagé, à la remise en cause d'une vente effectuée par un membre défunt d'une famille, des litiges résultant de l'attribution de domaine aux filles, les litiges de voisinage, etc. Pour Lassissi (2006), la sécurité, la quiétude et la paix sont d'abord attachées à la terre où l'on vit, le territoire est le premier où l'appartenance à un sens. C'est la partie, à défendre au prix de son sang. Avec cet attachement le mode d'accès au foncier est quasi dominé par le système traditionnel. Pour Biaou (1994), la pression démographique et le politiques d'aménagement rural ont entrainé dans tout le Sud-Bénin une aggravation rapide du problème de pénurie de terre.

21

L'ensemble des auteurs ont abordé de diverses manières les questions foncières mais aucun de ces auteurs n'a abordé la problématique du foncier rural en relation avec le développement local spécifiquement sur la Commune de Klouékanmè.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon