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Etude géographique de la sécurité alimentaire dans le nord-ouest de la côte d'Ivoire.

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou KONE
Université Felix Houphouët Boigny - Diplome dà¢â‚¬â„¢Etude Approfondi 2009
  

Disponible en mode multipage

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. Universite Felix Houphouet Boigny

Abidjan-Cocody

Cote attribué par la bibliothèque

UFR : Science de l'Homme et de la Société

Année académique 2013-2014

Mémoire DEA

Option :

Géographie rurale

Sujet :

Etude géographique de la sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire 

Présenté par :

KONE Mamadou

Encadreur :

Prof, KOFFIE-BIKPO Céline

Professeur Titulaire

RESUME

Ce mémoire propose une analyse géographique de l'alimentation de la population dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire. Il fait le point de la situation alimentaire au vu de tous les programmes agricoles réalisés dans la région. Ainsi, par le biais des bilans agricoles et des bilans de couverture céréalière, l'étude démontre la fragilité de la sécurité alimentaire et explique le caractère chronique de certains déficits céréaliers. Face aux besoins alimentaires, les systèmes agricoles s'avèrent inadaptés et les stratégies paysannes limitées pour faire face à la demande croissante de nourriture. En améliorant de façon durable les moyens d'existence des populations, ce mémoire indique que l'objectif de la sécurité alimentaire peut être atteint en incluant des mesures endogènes telles que la production locale du vivrier par la création d'espaces alimentaires fonctionnels dans la région, basés sur la production de céréales.

Mots clés : Côte d'Ivoire, Nord-Ouest, sécurité alimentaire, étude géographique, vulnérabilité, insécurité alimentaire.

AVANT PROPOS ET REMERCIEMENTS

La présente étude n'a pas la prétention de cerner tout les contours de la délicate question de la sécurité alimentaire en Côte d'Ivoire et particulièrement dans le Nord-Ouest du pays. Toutefois, il nous semble que la recherche de la maîtrise du sujet ne devrait pas être l'apanage des seuls experts des organismes spécialisés tels que la FAO, le PAM, le FIDA. L'ingénierie du développement agricole et de la sécurité alimentaire concerne plusieurs disciplines. Le géographe, par exemple, a un rôle important à jouer dans cette quête collective. La discipline, a pour objet l'organisation et la gestion de l'espace terrestre. « La géographie est d'abord une intelligence de l'espace ; c'est pourquoi elle a toujours été utile aux stratèges ; aux marchands ; aux promoteurs et autres investisseurs et même aux promeneurs. » Brunet R. (1993). Le géographe s'intéresse donc aux modes de fonctionnement spatial du système socioéconomique ; problèmes de répartition des populations, de distribution des équipements et de localisation des activités (productions ; transports et services d'échanges) sur le territoire. En somme il est grandement concerné par la planification stratégique notamment dans le milieu agricole. Elle prend en compte la gestion spatiale des activités et des populations c'est-à-dire l'aménagement des territoires et leur intégration dynamique à un moment ou le leitmotiv est de penser Global tout en agissant Local. C'est donc cette analyse que se propose la présente étude.

Un tel travail n'aurait pu voir le jour sans l'intervention de personnes compétentes en la matière. Nous aurions été certainement plus justes de remercier nommément chacune d'elles. Mais, la longue liste des généreux contributeurs s'oppose à cette volonté sincère. Cependant, nous tenons à témoigner notre gratitude à quelques unes de ces personnes, tout en nous excusant auprès de celles dont les noms n'ont pu figurer ici.

Tout d'abord, nous adressons notre infinie reconnaissance :

-au Professeur KOFFIE-BIKPO Céline, Maître de Conférences et sous-directrice chargée de la recherche à l'IGT pour avoir accepté d'agréer notre inscription au DEA, l'encadrement scientifique de cette étude et pour sa très grande disponibilité ;

-au Docteur BECHI GRAH Félix et au Professeur ASSI KAUDJHIS P. Joseph de l'université de Bouaké pour nous avoir encadré dans le cadre de la maîtrise en géographie et encourager notre candidature au DEA à l'IGT;

-a tout le corps professoral de l'IGT qui a contribué à notre formation intellectuelle avec à sa tête le Professeur, ALOKO-N'GUESSAN Jérôme ;

-a nos frères COULIBALY Kassoum et KONE Kolieh ;

Enfin, nous ne saurions oublier nos parents disparus sitôt : feu KONE FONA ; feue KONE FEREKOUO et notre soeur feue KONE WANDJA.

TABLE DES MATIERES

RESUME..................................................................................................2

AVANT PROPOS ET REMERCIEMENTS.........................................................3

TABLE DES MATIERES................................................................................5

LISTES DES FIGURES..................................................................................8

SIGLES ET ACRONYMES.............................................................................9

I- INTRODUCTION ....................................................................................10

I-LE CADRE GEOGRAPHIQUE ET MOTIVATIONS SCIENTIFIQUES DE L'ETUDE...7

1-Le cadre geographique de l'etude....................................................................12

2-Les motivations scientifiques de l'etude ...........................................................14

2-1-Le contexte socio-économique mondial actuel................................................14

2-2-Le peu d'étude spécifique sur la Côte d'Ivoire et le caractère toujours actuel de la sécurité alimentaire ................................................................................................15

2-3-La dimension transversale de l'étude ............................................................15

2-4-L'intérêt géographique de l'étude.................. ..............................................16

III-COMPREHENSION DU SUJET..................................................................17

IV-LA REVUE DE LITTERATURE..................................................................17

1-Définition et historique du concept de la sécurité alimentaire..................................17

2-La question de l'alimentation dans la pensée géographique....................................20

3-La situation alimentaire en Afrique...............................................................23

3-1-La situation nutritionnelle et l'insécurité alimentaire..........................................24

3-2-Les causes de la sous alimentation................................................................26

3-3-La situation alimentaire en Côte d'Ivoire........................................................27

3-3-1- Face à la persistance du spectre alimentaire, notre réflexion..............................28

V-LA PROBLEMATIQUE...........................................................................30

VI-LES OBJECTIFS DE L'ETUDE..................................................................33

1-L'objectif général.....................................................................................33

2-Les objectifs spécifiques..............................................................................33

VII-LES HYPOTHESES DE L'ETUDE............................................................33

1-L'hypothese generale .................................................................................33

2-Les hypotheses intermediaires.....................................................................33

VII-LE CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ANALYSE.......................................34

1-La démarche systémique comme outils d'analyse de la question alimentaire dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire. ..............................................................................35

2-Les unités d'observation.............................................................................36

a-L'habitat...............................................................................................36

b- Les exploitations agricoles et les activités économiques.........................................36

c- Les revenus et la consommation alimentaire......................................................36

3-L'identification des variables d'analyse et des échelles d'observations............................................................................................37

3-1-Les variables d'analyses...........................................................................37

3-1-1-Les variables se rapportant à la disponibilité des approvisionnements..................37

3-1-2-Les variables relatives à l'accessibilité des aliments.......................................38

3-1-3-Les variables relatives à la stabilité............................................................38

3-1-4-Les variables relatives à l'état nutritionnel...................................................39

3-1-5-Les variables se rapportant au système d'approvisionnement alimentaire...............39

3-1-6-Les variables relatives au milieu naturel.......................................................40

3-1-7-Les variables sociodémographiques............................................................40

3-2-L'identification des échelles d'observation.....................................................41

3-2-1-L'échelle de la région...........................................................................41

3-2-2-L'échelle du département et de la sous-préfecture............................................43

3-2-3-L'échelle des villes, des villages et des ménages.............................................43

4-La méthode de collecte des données et le traitement des informations........................43

4-1-Les techniques de collecte des données.........................................................43

4-1-1-La recherche documentaire.....................................................................44

4-1-2-L'enquête sur le terrain ........................................................................44

4-1-3-L'enquête par interview ou entretien..........................................................45

4-1-4-L'enquête par questionnaire.......................................................................45

4-1-4-1-Le choix de l'échantillonnage.................................................................45

4-1-4-2-Le choix des villages cible.....................................................................45

4-1-4-3-La taille des villages...........................................................................46

4-1-4-4-La distance entre les villages...............................................................46

4-1-4-5-La dimension socioculturelle traditionnelle.................................................46

4-2-Le traitement des données..........................................................................47

VIII-LE CHRONOGRAMME D'EXECUTION DU PROJET...................................48

IX-LE TABLEAU SYNOPTIQUE....................................................................49

BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................50

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de localisation de la zone d'étude.................................................12

Figure 2 : Cadre conceptuel de la sécurité alimentaire...............................................19

Figure 3 : Carte des régions et sous-préfectures de l'ensemble de la zone d'étude............42

SIGLES ET ACRONYMES

ACF : Action Contre la Faim

ADRAO : Agence de Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest

ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural.

BM : Banque Mondiale.

BNETD : Bureau National d'Etude Technique et de Développement.

CCT : Centre de Cartographie et de Télédétection.

CERAP: Centre de Recherche et d'Action pour la Paix

CILSS : Comité permanent Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel.

CIRES : Centre Ivoirien de Recherche Economique et Sociale.

CNTIG : Centre National de Télédétection et de l'Information Géographique.

DEA : Diplôme d'Etude Approfondie.

DH : Droit de l'Homme.

FAO : Fond des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation.

FIDA : Fond International de Développement Agricole.

FMI : Fond Monétaire International.

GVC : Groupement à Vocation Coopérative.

Habt/Km: Habitant au kilomètre carré

IES : Institut d'Ethnosociologie.

IGT : Institut de Géographie Tropicale.

INS : Institut National de la Statistique.

IRD : Institut de Recherche pour le Développement.

MINAGRA : Ministère de l'Agriculture et des Ressources Animales.

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique.

OCPV : Office d'aide à la Commercialisation des Produits Vivriers.

OMC : Organisation Mondiale du Commerce.

ONG : Organisation Non Gouvernementale.

PAM : Programme Alimentaire Mondial.

PVD : Pays en Voie de Développement.

SMA : Sommet Mondial de l'Alimentation.

I- INTRODUCTION

La question de l'alimentation a été, de tout temps, une sérieuse préoccupation des hommes. Les artistes l'ont souvent chanté ; les intellectuels en ont fait un des sujets préférés de leurs méditations. Nourrir et se nourrir convenablement est devenu une question sensible et constitue un des besoins fondamentaux de l'homme (Akindès, 1990).

Le rapport de l'homme à la nourriture constitue un ressort essentiel de mesure de la pauvreté. L'alimentation, parce qu'elle conditionne toute la vie quotidienne ou familiale, la santé physique, la mortalité et la longévité, constitue également un facteur essentiel d'inégalité parmi les hommes. C'est sans doute ce qui explique qu'au cours des dernières décennies, la sécurité alimentaire a attiré l'attention de nombreux gouvernements et organismes internationaux. Que ce soit dans les pays développés ou en voie de développement, on reconnait de plus en plus que les questions liées à la sécurité alimentaire et les problèmes qu'elles soulèvent revêtent une importance déterminante au sein des sociétés nationales. Au cours du sommet mondial de l'alimentation, les chefs d'Etats et de gouvernements affirmaient « le droit de chaque être humain d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive conformément au droit fondamental de chacun d'être à l'abri de la faim et de parvenir à la sécurité alimentaire... ».Ce caractère universel reconnu à la sécurité alimentaire pose déjà le problème de l'égalité de la sureté alimentaire entre les hommes. Force est de reconnaitre que malgré les efforts en Afrique subsaharienne, la sécurité alimentaire est mise à rude épreuve, car selon les statistiques du FAO (2009), la région abrite 25% des personnes sous-alimentées du monde et ce taux devrait rester au-delà de 20% à l'horizon 2015.

Ainsi, considérant l'extrême gravité de la situation alimentaire des populations de notre planète et conscient du caractère hautement prioritaire du droit à la nourriture pour l'épanouissement des hommes, il nous est paru nécessaire de faire une analyse en vue d'éclairer les questions essentielles. C'est dans cette perspective que nous nous efforcerons de faire une «Etude géographique de la sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire». Ce sujet est à la fois universel, d'une actualité permanente et partant, d'une importance indéniable. Ainsi nous voulons prendre place au coeur des préoccupations et problématiques touchant à la question alimentaire. Il s'appuiera sur les données concernant l'ensemble du pays et des pays du monde et s'inspirera des expériences et des progrès réalisés tout en s'évertuant à apporter une originalité constructive.

Le souci de l'amélioration de la condition humaine nous incite à plaider pour une réalisation véritable du droit de chaque homme à une nourriture adéquate et suffisante. Toutefois, le réalisme nous amène aussi à reconnaître l'extrême complexité des problèmes susceptible de soulever cette préoccupation. Ces problèmes sont divers et sont de nature aussi bien structurelle que conjoncturelle.

II-CADRE GEOGRAPHIQUE ET MOTIVATIONS SCIENTIFIQUES DE L'ETUDE

1-Le cadre géographique de l'étude

Cette étude s'effectue dans la région du Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire. La région d'étude est constituée d'un regroupement de trois régions administratives que sont la région du Bafing ; la région du Denguélé et celle du Worodougou. Elle est située au Nord des régions des 18 montagnes, du Haut Sassandra et de la région de la Marahoué. Elle est aussi à l'ouest des régions des Savanes et de la Vallée du Bandama. Dans sa partie nord, nous avons le Mali et la Guinée à l'ouest. La figure 1 donne un aperçu du positionnement géographique de la région d'étude.

FIGURE 1 : Localisation de la zone d'étude

La région est essentiellement peuplée par les populations autochtones que sont les Senoufos et les Malinkés. A ces populations s'ajoutent celles des autres régions du pays et des ressortissants étrangers des pays voisins tels que le Mali le Burkina-Faso et la Guinée.

Basée essentiellement sur l'agriculture, la région est un espace regorgeant d'immenses ressources naturelles et aux conditions écologiques favorables. Celles-ci permettent le développement de cultures vivrières et spéculatives notamment le coton et l'anacarde. Depuis la crise militaro-politique de 2002, les valeurs spéculatives, de ces différents produits sont restées relativement faibles et sont donc en deçà des espérances des populations. Ainsi, l'étude de la sécurité alimentaire dans une telle région trouve donc tout son sens, dans la mesure où les questions de nourritures deviennent de plus en plus problématiques, alors que « manger » est un besoin vital. Dès lors, la situation de la sécurité alimentaire pourrait être élucider en répondant simplement à la question suivante : Quel est le niveau de sécurité alimentaire des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire ?

Il convient pour plus de précision, de circonscrire le cadre géographique et les acteurs qui constituent les centres d'intérêt.

En fait, le sujet tel qu'il a été formulé est une invitation à nous intéresser aux questions de sécurité alimentaire par les productions agricoles locales en harmonies avec l'environnement ; les achats, les dons de nourritures et aides alimentaires en vue de se mettre à l'abri de la faim. Cela constitue aussi un appel à nous pencher sur les habitudes alimentaires, la pauvreté, la santé et l'éducation des populations. Mais quels sont les critères de délimitation de ce cadre qui ne bénéficie pas de frontières naturelles et au sein duquel les données agricoles écologiques et anthropiques s'articulent entre elles pour donner un espace organisé et cohérent que nous appelons Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire.

Le critère démographique de la région du Nord-Ouest lui confère son originalité. En effet, avec une population de plus de 700.000 habitants, la région se caractérise par une faible densité de population variant de 20 habts/Km2 à 50 habts/Km2. En plus de cela, son énorme potentiel en ressources naturelles et ses immenses plantations d'anacarde sont une singularité de la région. Mais l'ensemble de ces éléments reste insuffisant pour délimiter avec précision le cadre géographique de notre étude. Il se particularise aussi par sa culture, ses langues, ses us et coutumes, ses régimes et traditions alimentaires et de production. Il faut pour cela, se pencher sur les critères linguistiques, socioculturels, économiques, administratifs  migratoires, infrastructurels et l'aménagement du territoire pour tenter de la délimiter.

2-Les motivations scientifiques de l'étude

Ces motivations se situent à quatre niveaux : le contexte socioéconomique mondial actuel, le peu d'études spécifiques sur le cas du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire, le champ transversal du sujet, l'intérêt scientifique de la question c'est-à-dire sa contribution à la réflexion théorique par rapport à la discipline géographique désormais très impliquée dans l'analyse de l'articulation des questions alimentaires.

2-1-Le contexte socio-économique mondial actuel

Il est caractérisé par diverses crises notamment alimentaires avec une accentuation plus marquées en Afrique, un retard de développement économique ainsi que sa marginalisation dans les dynamiques en cours.

Les problématiques du développement agricole des vivriers pour assurer la sécurité alimentaire des populations se situent dans un contexte dominant de la mondialisation des échanges. Les transformations et les enjeux géoéconomiques liés à ce contexte affectent aussi bien les pays développés que ceux en développement. En un mot ce qui caractérise l'Afrique d'une manière générale c'est sa marginalisation dans les échanges mondiaux où elle ne représente qu'à peine 2% du commerce mondial. Cette marginalisation constitue, sans doute, une des causes de son retard de développement dans maints domaines en même temps qu'elle en est la traduction. Dans tous les cas, elle contribue à accentuer ce retard de développement. Pour tenter de remédier, cette situation, plusieurs plans de sauvetages de l'économie africaine ont été proposés. Le plus récent et ayant eu une adhésion large est le NEPAD.

A l'échelle mondiale, la situation de l'alimentation ne diffère guère de celle des autres secteurs c'est-à-dire que le continent est marqué par des crises. Avec plus de 14% de la population, mondiale, l'Afrique enregistre 30% des personnes sous-alimentées. Subséquemment, cette situation fait de l'Afrique qui offre un large potentiel de développement de son agriculture afin de parvenir à la sécurité alimentaire. Ces constats incitent à entreprendre des recherches au cas par cas dans ce domaine car les diverses études déjà réalisées sur cette thématique par les organismes de développement et autres instances de recherches sont des indicateurs de tendances générales qui ne prennent pas toujours en compte les spécificités propres à chaque pays et partant de chaque région.

2-2-Le peu d'étude spécifique sur la Côte d'Ivoire et le caractère toujours actuel de la sécurité alimentaire.

Certes, d'une façon globale, la littérature sur la relation entre agriculture et le développement est déjà abondante. Mais la plupart des recherches théoriques et empiriques relatives à la sécurité alimentaire ont été faites dans le cadre des pays développés. Ainsi nos investigations nous autorisent à dire que jusqu'ici les études universitaires spécifiques portant sur le cas ivoirien et particulièrement le Nord-Ouest sont encore rares. En outre, bien que la sécurité alimentaire soit au coeur du développement, il n'en reste pas moins que la controverse est toujours d'actualité dès lors que la question porte sur le cas des pays pauvres.

Si l'on fait abstraction des rapports d'institutions internationales spécialisées et des colloques nationaux et internationaux, on peut dire que concernant cette problématique, le terrain est vierge et que de ce point de vue, la présente étude s'inscrit modestement dans ce cadre pionnier. Or, la trajectoire de l'économie moderne commande instamment de conduire des investigations dans ce sens pour la Côte d'Ivoire et spécifiquement pour le Nord-Ouest. C'est en considération de ces lacunes et de ces nécessités actuelles que nous avons jugé utile d'entreprendre cette recherche.

2-3-La dimension transversale de l'étude

La sécurité alimentaire est multidimensionnelle qu'il convient d'intégrer utilement dans ce type de recherche si l'on veut en saisir tous les aspects. Ce sont les dimensions géographique, économiques, sociologique, culturel, démographique qui concourent ensemble à la meilleure compréhension. Or, justement la présente étude fournit un cadre qui englobe ces dimensions multiples. Ce caractère transversal de l'étude permet de rendre davantage compte de phénomènes aussi volatils que la question de l'alimentation aussi complexe que son analyse et sa gestion stratégique. Néanmoins, cette transversalité ne signifie pas généralisation de la problématique dans la mesure où la démarche obéit à un objectif précis. Celui-ci vise à mesurer le niveau de sécurité alimentaire d'une région qu'est le Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire. C'est là l'enjeu majeur de cette étude. C'est ce qui fait dire à Brunet (2001) « Le géographe est ambitieux et modeste. Ambitieux, car il a pour champ de recherche l'ensemble du monde. Modeste, car il sait que beaucoup d'autres spécialistes ont le même matériau, et qu'il doit donc mieux préciser quels sont son terrain, son angle d'attaque, son objet propre. Sa pratique et celle de ses voisins ont fait évoluer la division du travail scientifique : le géographe aujourd'hui cherche principalement à comprendre la différenciation et l'organisation de l'espace mondial en général, la singularité de chaque lien en particulier». Notre démarche voudrait s'inscrire résolument dans cette logique. Dans cette perspective, le caractère transversal de la recherche n'exclut nullement l'intérêt d'approche et de compétences particulières dans les analyses sur le sujet. Ainsi, tandis que les agronomes ont à charge la vulgarisation des systèmes de production alimentaire, les économistes s'occupent prioritairement des implications économiques de la sécurité alimentaire. Les sociologues se préoccupent des aspects sociaux et sociologiques. Le géographe, quant à lui, se préoccupe avant tout d'analyser les effets territoriaux de la question alimentaire ; sa contribution à l'organisation et l'aménagement du territoire. En somme, les investigations du géographe portent sur le statut du territoire comme catégorie de l'analyse spatiale par rapport à la thématique de la sécurité alimentaire.

Finalement, tous contribuent au même objectif qui est la recherche et la compréhension d'un concept aussi multidimensionnel qu'est la sécurité alimentaire, mais avec des démarches différentes, proches ou complémentaires.

2-4-L'intérêt géographique de l'étude

Toute activité humaine quelle qu'elle soit s'organise et se déroule nécessairement dans un espace-temps donné. En conséquence, l'espace géographique est une catégorie essentielle dans l'analyse des activités et des phénomènes. Par définition, la géographie, est la discipline de l'organisation et de la gestion de l'espace, de l'analyse des rapports entre l'homme, ses activités et l'espace-temps. Elle s'attache entre autres à l'analyse de la distribution spatiale des activités des phénomènes et des populations. Or, sous l'emprise des réseaux, la localisation, la distance et le temps sont des variables qui évoluent et se modifient constamment, d'où l'intérêt pour le géographe d'étudier ces bouleversements. Par ailleurs, la mondialisation qui accompagne la sécurité alimentaire et dont beaucoup de disciplines se fait aujourd'hui l'écho, concerne au premier chef les géographes qui analysent depuis longtemps les phénomènes de grandes échelles. Discipline de l'organisation de l'espace, et au carrefour de plusieurs sciences, la géographie a du point de vue épistémologique considérablement renouvelé sa démarche et ses méthodes pour les adapter aux circonstances. Elle est à même de mieux saisir les enjeux qui entourent les dynamiques actuelles de notre société gouvernée par la problématique de la sécurité alimentaire.

Désormais investie de la tâche analytique de comprendre et d'expliquer, plutôt que de décrire seulement les phénomènes qui affectent l'organisation des territoires et du système-monde, la géographie a un grand rôle à jouer dans l'analyse et la recherche de solutions aux bouleversements qui modifient et brouillent parfois nos repères habituels. Elle trouve également dans ce renouvèlement de méthode et dans cette mission un défi majeur : se poser véritablement comme une discipline dont la démarche est médiatrice de celle des autres, et de ce fait incontournable. Ce défi, l'on peut le dire, lui sera offert par la présente étude.

III-COMPREHENSION DU SUJET

La sécurité alimentaire n'est pas en soi un concept agricole mais un concept social qui exprime des jugements de suffisance ou de dépendance alimentaire. Cependant on distingue des définitions statistiques utilisées dans les recueils de données statistiques. Ceux-ci donnent des informations sur les quantités de vivriers afin de déterminer les volumes des flux alimentaires et les définitions géographiques fondées sur l'analyse de l'espace MORGAN, W. (1997). Ainsi, faire une « Etude géographique » de la sécurité alimentaire revient à faire une évaluation en relation avec l'espace d'étude, des disponibilités ; de l'accessibilité alimentaire ; de l'utilisation et bien entendu de leur stabilité dans cet espace. L'étude se dérouler dans le Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire, espace que nous avons voulu faire échapper aux contingences administratives.

Au regard des éléments susmentionnés, on peut donc retenir que « Etude géographique de la sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire. » est une invite à nous pencher sur l'analyse spatiale de la réalité de la question alimentaire dans cette région.

IV-LA REVUE DE LA LITTERATURE

La question de la sécurité alimentaire suscite une profonde analyse fondée sur la connaissance des écrits antérieurs concernant le sujet.

1-Définition et historique du concept de la sécurité alimentaire

Le concept de sécurité alimentaire a beaucoup évolué depuis la conférence mondiale de l'alimentation tenue à Rome en 1974. A l'époque, on s'attachait essentiellement à le définir comme l'adéquation entre les disponibilités alimentaires nationales et les besoins énergétiques de la population. En somme, à quelques nuances près, elle s'apparentait à l'auto-suffisante alimentaire au niveau national (FAO, 2002). Pourtant, si cette condition est nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire, elle est loin d'être suffisante. Ainsi, dans les dix années suivant la conférence, le concept s'est enrichi des questions de la stabilité, des disponibilités et de l'accessibilité des ménages et des individus. Ensuite, à partir de 1985, on l'a considéré comme partie intégrante de l'ensemble du complexe qu'est la sécurité des moyens d'existence. Et donc les façons de mesurer la sécurité alimentaire ont évoluées avec le concept afin de prendre en compte la vulnérabilité alimentaire. Ainsi, d'une mesure classique de l'adéquation de l'apport aux recommandations en termes de qualité énergétique, on a évolué vers la recherche d'une mesure de l'adéquation en termes de qualité  nutritionnelle, mais également d'acceptabilité culturelle, de cohérence avec les habitudes alimentaires et d'auto-détermination. L'accent a été mis sur l'évaluation du niveau d'insécurité alimentaire ressentie qui met l'individu au centre telle qu'il la ressent et face à laquelle il va réagir. Pour résumer, Becquey et Martin-Prevel (2007) identifie trois niveaux d'évolutions dans le concept de sécurité alimentaire ces trente dernières années. Il est parti du niveau national exclusif au niveau individuel et du ménage ; glissement d'une perspective strictement alimentaire à une perspective concernant les moyens d'existences, d'indicateurs objectifs à une perception subjective. Ainsi, partant de ces considérations historiques, les organisations du système des nations unies comme le FAO et la Banque Mondiale ont donné une définition du concept de sécurité alimentaire.

Figure 2 : Cadre conceptuel de la sécurité alimentaire

Source : FAO, 2002

Ainsi, la définition de la FAO a été adoptée au sommet mondial de l'alimentation tenu à Rome en 1996 et qui, depuis lors, fait de cette notion son cheval de bataille. Ces organisations la définissent comme la situation dans laquelle « tous les être humains ont à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active». A la suite de la FAO, le PAM a aussi pris cette définition à son compte et engage des programmes dans le sens de réaliser cet objectif. La définition de la Banque Mondiale est très voisine de celle adoptée par la FAO. Pour elle, la sécurité alimentaire est l'accès de tous les individus à tout moment à suffisamment de nourriture pour mener une vie saine et active. Selon la Commission Européenne (2009), la sécurité alimentaire comprend quatre piliers qui sont : la disponibilité physique des aliments, l'accessibilité économique et physique des aliments, l'utilisation de la nourriture et enfin la stabilité de l'approvisionnement alimentaire dans le temps et dans l'espace. Ainsi, la disponibilité physique des aliments pour tous, implique une offre suffisante de denrées alimentaires de manière à répondre aux besoins de tous grâce à la production agricole nationale, la distribution et les importations, ainsi que des politiques locales ou nationales, adéquates dans ces secteurs; l'accès économique et physique à la nourriture, aux besoins de base (santé, éducation, etc.) et aux ressources adéquates. Elle implique des marchés stables, des prix accessibles aux populations locales, des revenus décents et un pouvoir d'achat suffisant permettant aux ménages de subvenir à leurs besoins alimentaires. Le paradoxe de l'insécurité alimentaire est qu'il s'agit moins d'une insuffisance globale de la quantité de nourriture produite que d'un problème d'accès. Il peut y avoir insécurité même dans des régions qui ont connu une croissance économique élevée, si les prix du marché sont trop élevés pour les ménages vulnérables. De même, si des pays disposent de stocks alimentaires suffisants, la précarité voire l'absence de réseaux de transports peut empêcher l'acheminement des denrées dans certaines zones en déficit.

S'agissant de l'utilisation de la nourriture, il s'agit de fournir une alimentation adéquate et équilibrée de nature à satisfaire les besoins physiologiques (nutrition) des populations pour leur permettre de mener une vie saine et active. Une bonne utilisation des aliments suppose un équilibre nutritionnel et un apport suffisant en micronutriments (vitamines, minéraux...).

Enfin la stabilité de l'approvisionnement alimentaire dans le temps doit garantir que l'accès à la nourriture ne sera menacé ni par l'émergence de chocs soudains (crise économique ou climatique), ni par des événements cycliques (insécurité alimentaire saisonnière). Ainsi la sécurité alimentaire est un concept multidisciplinaire qui inclut des dimensions économiques, politiques, démographiques, sociales (discrimination à l'accès à la nourriture), culturelles (habitudes alimentaires) et techniques. Pour l'atteindre, il est indispensable de prendre également en compte le rôle de facteurs non alimentaires. Comme le montrent Bekoloh et Gerster-Bentaya (2006), la sécurité alimentaire est influencée par deux facteurs à savoir physique et temporel. Le facteur physique détermine les flux alimentaires : disponibilité accessibilité ? usage et utilisation. Le facteur temporel se rapporte à la stabilité affectant les trois éléments physiques. On peut donc retenir que la sécurité alimentaire est un ensemble intégré de quatre éléments indissociables et sont considérés comme les facteurs-clés de la sécurité alimentaire et sont associés aux avoirs des ménages, à leurs stratégies de subsistance et à l'environnement politique, social, institutionnel et économique.

2-La question de l'alimentation dans la pensée géographique

Pour un géographe, il est légitime de s'étonner qu'il n'existe pas une Géographie de

l'alimentation vu le caractère «carrefour » de la discipline et la fertilité des déclinaisons

auxquelles elle conduit en matière de recherche. Si tel n'est pas le cas, nous pouvons néanmoins nous contenter de quelques brillantes contributions. Ainsi, l'alimentation des hommes n'a jamais été un grand sujet de réflexion pour les géographes. L'alimentation ou plutôt les produits agricoles, ont été appréhendés par la géostatistique depuis près de cinquante ans. La faim dans le monde, a été exploitée par le biais de la géopolitique (Brunel, 2002) donnant un sens particulier aux chiffres fournis par les organisations internationales tentées par le comparatisme. En effet, lorsque nous parcourons l'évolution de la science géographique, nous remarquons que la question de l'alimentation n'a pas été aussi absente qu'on ne le croirait (Fumey, 2008). Quelques géographes ont saisi assez tôt l'enjeu que représentait la question. Cette prise de conscience se retrouve distillée dans les différents courants de la Géographie (Régionale, Rurale, Géopolitique, Economique, etc.) qui ont intégré le sujet dans leur objet d'étude, que ce soit à l'échelle mondiale, régionale ou nationale. Les plus connus à ce jour se sont entre autres, Santos De Castro et Sorre. Considérés comme des précurseurs de la « géographie alimentaire », ces auteurs ont développé des points de vue assez différents. Par exemple, Sorre (1943) a mis l'accent sur les conditions de la vie humaine et les facteurs qui participent à l'influence de la vie de sur la terre. Partant de là, il a considéré que la géographie se doit, dans son analyse des phénomènes (humains) de « prendre en compte la dimension écologique humaine et le problème de l'alimentation» qu'elle étudie. Mieux, il dit que: « notre discipline, la géographie est en possession de méthodes souples et fécondes pour prendre une vue d'ensemble des rapports complexes et mouvants». Sans qu'il ne le dise explicitement, nous ressentons chez Sorre cette idée selon laquelle la Géographie doit appréhender les phénomènes de façon systémique, dans leur « complexité ». C'est dans ce sens qu'il est, dans le domaine alimentaire, un des précurseurs de l'approche par système dans l'étude de l'alimentation. Une approche qui sera remise au goût du jour par la Banque Mondiale au début des années 1990 quand elle préconise une prise en charge de la question alimentaire non plus par la seule production de céréales mais par l'approche de la « sécurité alimentaire ». Toutefois, en préconisant une approche systémique en géographie, Sorre (opcit) se rapproche et diverge en même temps de Castro. Dans son ouvrages intitulé ``Géographie de la faim'' reconnaît la dimension globale (dimension écologique) de la question alimentaire mais suggère une lecture politique d'inspiration socialiste, de rapport de classes. Ce faisant, Castro récuse les analyses géographiques qui ont privilégié les rapports «homme-nature » dans le domaine de l'alimentation. Classé le plus souvent dans la catégorie des auteurs de la Géographie du Développement, Castro tire son originalité par une analyse fondée sur les impacts (la surexploitation des ressources naturelles, la famine, l'exode) d'une forme d'alimentation dominante et ne néglige aucun facteur qu'il soit politique, économique, physique ou social.

A partir des années 1950 et 1960, l'alimentation se retrouve au coeur des préoccupations des

responsables politiques notamment en Europe et en Chine. A leur tour, les géographes s'emparent de plus en plus du sujet et élaborent différentes approches pour mieux le connaître. Successivement, seront développées trois approches en fonction des courantes dominantes de la pensée géographique : l'approche tropicaliste développée par l'école de la géographie rurale, l'approche culturelle par l'école de la géographie humaine et l'approche par filière par l'école économique. Ces différentes approches montrent simplement que les géographes ont compris l'importance de la place de l'alimentation dans la société moderne industrielle. Dans le fond, si l'on observe les régions de déploiement et les thématiques abordées, on se rend compte qu'elles reflètent aussi les méthodes et les stratégies mises en oeuvre ici et là pour répondre à la demande alimentaire. De ce point de vue, elles renseignent sur la perception et la représentation qui ne sont pas les mêmes selon les continents et les pays que les populations ont avec l'alimentation. La géographie rurale en soumettant l'approche tropicaliste pour comprendre les problèmes alimentaires dans les pays du Sud, appelle à l'analyse du milieu, des rapports entre les hommes et leur milieu naturel. Il s'agit d'une approche assez déterministe qui fait du milieu naturel (sols, climat, hydrographie, etc.) une contrainte ou une potentialité selon les aptitudes de la population et que l'agriculture représente l'activité dominante du système alimentaire. Dans les pays où encore cette forme d'agriculture est en vigueur, on considère que l'autosuffisance alimentaire est la condition mère du développement économique et social. Développée dans les années 1960, l'approche tropicaliste a véhiculé l'idée des limites qui existeraient et contraindraient l'utilisation de ces mêmes ressources (cette idée est intensément reprise dans les milieux écologistes). Poussée plus loin, cette idée contiendrait la fin de l'agriculture celle de l'alimentation. Mais, Raffestin (1980) nous éloigne d'un tel scénario lorsqu'il dit que ces ressources qui sont supposées «finies» un jour sont en fait des « ressources renouvelables qui nécessitent de la part de l'homme une gestion précise et correctement régulée pour que fonctionnent les écosystèmes agricoles ». La complexification de l'alimentation et des modes de consommation conduit donc la science géographique à s'intéresser non plus aux produits alimentaires mais au «comment » et au « pourquoi » qui sous-tendent les formes d'alimentation rencontrées dans le monde. En agissant ainsi, la géographie pose l'alimentation comme un «objet» socio-spatial d'étude, relié à un territoire et qui se transforme en fonction des dynamiques sociales. Dans cette perspective, la pratique agricole et alimentaire devient le produit des rapports socio-économiques qui se déroulent dans un espace. Donc, pour l'étudier, la géographie s'est affranchie de ses outils classiques et les éléments sociaux, culturels et historiques qui influent sur une population donnée. Cette façon d'appréhender l'alimentation s'appelle la géographie de la représentation et de la perception. C'est une approche culturaliste de l'alimentation qui a utilisé des méthodes quantitative et qualitative de recherches, méthodes empruntées à d'autres disciplines comme les statistiques, la sociologie et la psychologie. Autre vision géographique de l'alimentation, c'est l'approche par filière. Développée par la Géographie économique, elle s'intéresse davantage à l'accroissement de la production agricole et à l'efficacité de la production de l'agro-industrie. Elle dépasse ou réduit (c'est selon) les approches initiées par la Géographie Rurale et par la Géographie Humaine. Elle considère l'alimentation comme un objectif économique, un marché qu'il faut atteindre grâce au développement d'une ou de plusieurs filières du secteur agricole en s'appuyant sur les avancées technico-scientifiques. C'est une vision spécialisante de l'agriculture dont le développement a abouti dans beaucoup de pays à l'uniformisation de l'alimentation et des modes de consommation. Les tenants de cette approche perçoivent le monde comme un grand territoire qui est fait d'échanges et de commerces, et au sein duquel l'agriculture représente un secteur économique avec ses filières et sous-filières au même titre que l'industrie et les services. Dans tous les cas, de nos jours, quelle que soit l'approche préconisée, il est extrêmement difficile de réduire l'étude de la question alimentaire et ses rapports à l'agriculture à une seule grille de lecture. Les différents angles d'analyse que la géographie propose sans compter celles d'autres disciplines comme la sociologie, le droit, l'économie et l'anthropologie témoignent le caractère complexe et global du sujet.

3-La situation alimentaire en Afrique

La plupart des pays africains sont confrontés à une série de défis résultant de la combinaison de la pauvreté monétaire, de l'importance des postes alimentaires dans les budgets des ménages, d'une dépendance très élevée aux importations pour l'alimentation et pour l'approvisionnement en énergie fossile, de la faiblesse des performances de l'agriculture et des capacités institutionnelles. Ce faisceau de défis les expose à des aléas élevés d'insécurité alimentaire. De ce fait, la faim et la sous-alimentation sont une source permanente de préoccupation sur tout le continent, en particulier en Afrique subsaharienne

3-1-La situation nutritionnelle et l'insécurité alimentaire

Dans une étude, la FAO, (2008), a estimé le nombre de personnes souffrant de la faim chronique (sous-alimentation) dans le monde entier à 923 millions en 2007. Ce nombre a connu une augmentation de 75 millions selon l'organisation par rapport à 2003-2005. Dans une autre étude effectuée en 2008, elle identifie les grandes régions du monde de la sous-alimentation. Ainsi, de cette analyse, il ressort que la région d'Afrique subsaharienne arrive avec 212 millions de sous-alimentés après la région Asie Pacifique qui se taille le nombre de 544 millions de personnes. La FAO s'inquiète de l'avancée de la faim dans le monde. Le problème de la faim en Afrique doit être vu sous deux angles: le long et le court terme. Dans le long terme les populations pauvres ont des revenus limités et ne peuvent pas acheter ou produire, de manière continue, la quantité et la qualité d'aliments nécessaires pour garantir une bonne santé. Cette condition chronique est mieux mesurée par un indicateur appelé «retard de croissance», défini comme la taille d'un enfant par rapport à la taille normale d'un enfant de son âge. En Afrique Sub-saharienne, le pourcentage d'enfants qui souffre d'une croissance retardée varie entre 15% et 45%, même dans les pays qui ne sont ni en guerre et qui ne traversent pas de période de sécheresse. Ceci indique que dans le long terme un grand nombre d'enfants sont physiquement et mentalement sous-développés à cause d'un régime alimentaire insuffisant. D'autre part, l'insécurité alimentaire à court-terme, souvent le résultat de crises ou de pénuries alimentaires saisonnières, est mesurée par un indicateur appelé «amincissement» ou le poids d'un enfant par rapport à sa taille. Le pourcentage d'enfants amincis et qui ainsi courent des risques sérieux de malnutrition à court terme, généralement varie entre 5% et 10% dans des pays sub-sahariens qui ne sont pas en crise. Aussi, le progrès dans la réduction de la malnutrition a été inégal; le niveau de l'amincissement est entrain de croître dans presque chaque pays, et le niveau du retard de croissance est entrain de baisser dans la moitié des pays et de croître dans l'autre moitie. Ainsi, Hacquemand (2008) dans une étude présentée au conseil économique et social français estimait que la prévalence de la faim en Afrique est très disproportionnée en comparaison au reste du monde. Avec seulement 11% de la population du monde, le sous continent abrite cependant 25% du total de personnes sous-alimentées en 2003-2005. Ainsi, à 18% en 2003-2005, la proportion de personnes sous-alimentées sur le continent est bien au dessus de la moyenne mondiale (13%) et 2 point au dessus de la moyenne du monde en voie de développement (FAO, 2010). C'est dire alors combien de fois l'Afrique doit consentir des efforts pour éradiquer la faim sur son sol. Hacquemand poursuit pour dire que la faim est marginale en termes de proportion en Afrique du Nord et est estimé à moins de 5%. La prédominance de la faim est en Afrique subsaharienne avec 30%, presque le double de la moyenne du monde en voie de développement. Dépeindant le tableau alimentaire, Cambrezy et Janin (2003) pensent que nombre de sous-alimentés risque d'être multiplié par deux en Afrique passant de 175 à 300 millions avec des disparités régionales extrêmement fortes. Ces auteurs soulignent une insuffisance de la qualité nutritionnelle. L'explication selon de nombreux experts tient à la crise alimentaire et la crise économique qui se sont suivies et qui ont fait plonger un grand nombre d'individus vulnérables dans la sous -alimentation. Mais cette explication reste partielle car le fléau de la faim était déjà en progression avant l'avènement de ces deux crises consécutives (FAO ; PAM, 2009). Les causalités des inégalités alimentaires relèvent davantage des spéculateurs et des marchands que des simples facteurs climatiques et physiques. La crise alimentaire de 2008 ne donne que trop raison à cet adage (Farid, 2009). C'est ainsi qu'on a vu que lors du premier semestre de l'année 2008, de multiples violences sont apparues dans de nombreuses grandes villes d'Afrique, elles étaient consécutives à une flambée des prix alimentaires; il s'agit de ce qui fut appelé, les émeutes de la faim, notion ne faisant cependant pas l'unanimité (Delcourt, 2008). La notion d'émeutes de la faim recoupe dans la réalité des situations extrêmement diverses qui sont difficilement assimilables (Bonnecase, 2010). Ces divers évènements et les revendications en découlant dépendaient avant tout de contextes nationaux et beaucoup de manifestations ont adopté un caractère clairement anti-gouvernemental. Malgré cette diversité de revendications, il est possible d'en dégager une tendance générale, à savoir un ras-le-bol général contre la vie chère (Delcourt, 2008). Face à ces débordements pouvant déstabiliser le pouvoir en place, beaucoup de gouvernements ont adopté rapidement des mesures d'urgence. Ces mesures se sont attaquées avant tout aux conséquences des problèmes et non aux causes et ont été dirigées principalement vers les centres urbains. Bien que ces `émeutes de la faim' aient émané dans leur totalité de grandes villes du Sud, elles ne doivent pas occulter le fait que la plupart des personnes souffrant de sous-alimentation sont des paysans. Du point de vue géopolitique, Cambrezy et Janin situent les sous-alimentés dans les pays en voie de développement. Au niveau de la répartition au sein des sociétés, il est intéressant de noter que les paysans sans revenus suffisants et vivant d'une agriculture de subsistance, constituent la moitié des personnes souffrant de la faim en Afrique. 20% sont constitués par des travailleurs agricoles souvent saisonniers; les pêcheurs artisans, les personnes vivants d'une activité pastorale et les personnes vivants de produits de la foret constituent 10%. Quant aux pauvres urbains De Schutter,O (2010), donne une proportion de 20% des personnes sous-alimentées mais leur pourcentage croit rapidement.

3-2-Les causes de la sous alimentation

Au vu de tout ce qui précède, on peut dire que l'image de la famine et de la sous-alimentation colle à l'Afrique selon Cambrezy et Janin (2003). L'une et l'autre semblent sévir partout, depuis des siècles, touchant les populations physiologiquement les plus vulnérables, victimes des conflits, soumises aux aléas climatiques. Pourtant, l'insécurité alimentaire n'est pas un phénomène sans cause. Elle procède d'un enchainement de circonstances. Les causes sont multiples selon les espaces géographiques et les sociétés considérées. Ainsi dans un milieu faiblement artificialisé les aléas naturels jouent un rôle très important. Un agriculteur sahélien sera particulièrement attentif au début des pluies qui lui permettent de semer au moment le plus propice. En revanche, en économie de plantation, un petit planteur de cacao reste désarmé et démuni pour faire face à une rupture d'approvisionnement en intrants ou une baisse du prix d'achat. Hormis les risques climatiques ayant une incidence directe sur la production agricole, toutes les autres variables découlent plus ou moins de la médiation humaine. Abordant le cas ivoirien, Janin (2008) indique que dans le milieu rural où la sécurité alimentaire est largement tributaire de la production agricole, paraît fortement lié aux modes de conduite de l'exploitation. Ce sont les arbitrages opérés entre dépenses de consommation, investissements sociaux ou productifs, la marchandisation plus ou moins importante des récoltes et la capacité à générer des revenus complémentaires qui en constituent les éléments clés. Toutefois, même si elle est générée à l'échelle du ménage la vulnérabilité au risque diffère d'un individu à l'autre en fonction des droits potentiels ou effectifs dont il dispose sur les facteurs de ressources et les ressources elles mêmes. Dans les milieux urbains, c'est l'absence de revenus adéquats qui revient le plus souvent. Aussi les ruptures de stocks, la ruée populaire vers les magasins et la montée soudaine et incontrôlée des prix sont-elles quelques manifestations tangibles d'une situation qui prend parfois des allures de crises (Douka. M, 1981). Ainsi la faim et la sous-alimentation découle de plusieurs éléments.

3-3-La situation alimentaire en Côte d'Ivoire

La demande ivoirienne des céréales a beaucoup évolué au cours des trente dernières années en rapport avec trois facteurs essentiels : l'augmentation très rapide de population, accroissement qui s'accompagne de profondes mutations du peuplement et corrélativement des habitudes alimentaires, la demande de l'industrie agro-alimentaire en pleine expansion en dépit de la crise, et la demande pour l'alimentation animale (Soulé, B. Gansari, S. 2010). Cela a conduit à l'analyse de la situation alimentaire de la Côte d'Ivoire. Elle a aboutit à un bilan alimentaire déficitaire matérialisé par un niveau très élevé des importations de céréales (riz, blé) et de produits carnés (viande, lait, poisson). Ces importations alimentaires sont la base d'une hémorragie de devises pour le pays et constituent un frein au développement de la production nationale. En ce qui concerne les produits végétaux de base, et à l'exception du riz qui connaît un déficit chronique, la Côte d'Ivoire produit largement ce qu'elle consomme. Ainsi, malgré l'apparente disponibilité alimentaire, la Côte d'Ivoire n'est pas épargnée par la malnutrition. La sécurité alimentaire dans les villes est reconnue comme un enjeu de développement. A cet effet, elle se trouve au coeur des préoccupations des politiques. Bien que des avancées aient été réalisées dans le processus de l'autosuffisance alimentaire en Côte d'Ivoire, la disponibilité des produits vivriers dans les centres urbains n'est pas toujours garantie (Bikpo, C. Nassa, D. 2011). Un enfant de moins de cinq ans sur trois souffre d'une malnutrition chronique ou de retard de croissance. Plus de 600 000 personnes sont dans une situation d'insécurité alimentaire, soit 9% des ménages ruraux tandis qu'environ 20% des ménages ruraux sont dans une situation de risque élevé d'insécurité alimentaire, c'est-à-dire qu'elles sont dans la limite de tomber dans l'insécurité alimentaire (CILSS, 2008). La situation est préoccupante; en effet, le déficit alimentaire constaté devrait s'aggraver avec l'urbanisation croissante (+5,3% par an), si aucune action vigoureuse n'est menée pour extérioriser un potentiel productif largement sous-exploité (FAO, UEMOA, 2002). En 1965, on comptait 3 ruraux pour un urbain; en 1990, il n'y a plus que 1,5 rural pour un urbain; et en 2010 il y'a 60% d'urbains pour 40% de ruraux. Or malgré l'évolution globale du pays, le système vivrier demeure largement extensif et à faible productivité. Ainsi dans une étude menée par le PAM et la FAO en 2009, il ressort qu'environ 12,6% des ménages ruraux souffrent d'insécurité alimentaire. Même si globalement le niveau d'insécurité alimentaire sévère reste faible (2,5%), l'insécurité alimentaire modérée touche 10,1% des ménages. Cette configuration des résultats montre qu'une frange importante de la population vit dans une situation de précarité alimentaire et pourrait rapidement sombrer dans une situation d'insécurité alimentaire sévère en cas de choc même léger qui affecterait leurs moyens de subsistance. De façon spatiale, elle est persistante dans le Nord, l'Ouest et le Centre-Ouest. Ainsi au regard de ces éléments la situation au niveau du Nord-Ouest reste indéterminée car les auteurs n'ont donnés aucun élément de réponse sur le niveau de sécurité alimentaire de cette région.

3-4-Face à la persistance du spectre alimentaire, notre réflexion.

Nous avons vu que dans leur vécu quotidien, les populations rurales font face fréquemment à

des périodes de soudure. Ces périodes ne sont pas nouvelles. Elles se posaient dans un passé

récent, mais elles étaient souvent moins longues et elles étaient résolues par les « Vivres de

soudures » ou par les stocks familiaux. Aujourd'hui en revanche, du fait de la péjoration

pluviométrique, les greniers sont vides dès les mois de mars et d'avril dans la zone de savane. Le même phénomène se pose également dans des zones jusqu'à une période récente autosuffisantes comme la région des 18 montagnes et celle du Moyen Cavally. L'extension des zones affectées par la soudure régulière et la récurrence des déficits posent alors une question fondamentale pour l'agriculture ivoirienne: Les filières vivrières en vigueur dans l'agriculture ivoirienne sont-elles capables d'offrir la production nécessaire par année pour atteindre l'autonomie alimentaire et réaliser la sécurité alimentaire tant recherchée ?

En effet, en voyant l'extension temporelle et spatiale des périodes de soudure et la multiplication des zones en insécurité alimentaire, l'on serait tenté dans un premier temps de répondre par la négative. Et pourtant, depuis quelques années, on observe une remontée de la production céréalière, car indique t'on la production vivrière brute est estimée à plus de 11.000.000 tonnes par an qui équivaut à environ 7% du PIB (ANADER, 2009). Les performances ainsi notées, certes fluctuantes, conduisent à penser que la thèse des faibles productions en céréales ne suffit pas pour expliquer les déficits vivriers qui sont observés dans certaines régions et l'insécurité alimentaire. La presse nationale rapporte régulièrement les paroles de responsables des pouvoirs publics ou des organisations paysannes qui expliquent que ce sont le marché national et l'organisation du système alimentaire qui ne sont pas préparés, voire aptes pour absorber les productions vivrières réalisées. Janin (1998) donne son explication en indiquant que la persistance de l'insécurité alimentaire malgré une production suffisante est à rechercher dans les modalités de répartition des denrées disponibles, importées ou nationales, dans la politique de stockage et de prix comme dans les modes de régulation du système alimentaire et de répartition intra-familiale de la nourriture. Une étude réalisée par le PAM, FAO, et le MINAGRA en 2008 atteste aussi que la commercialisation des produits vivriers est entravée par les tracasseries et les taxes routières, le mauvais état des pistes rurales, le coût élève des frais de transport, l'inorganisation des organisations professionnelles agricoles (faible pouvoir de négociation et à la merci de nombreux pisteurs) et cela entraîne la pourriture de près de 100 milles tonnes de vivriers dans les campagnes. Cette situation est d'autant plus déplorable que la vente d'une telle production sur le marché national aurait permis, de baisser le prix des denrées alimentaires. Ce bon résultat en production vivrière conforte l'idée soutenue par les organisations de producteurs et les professionnels du vivrier en Côte d'Ivoire. En effet, les raisons sont là pour que les prix baissent si l'Etat le veut et la preuve est faite que les producteurs ont les capacités, de faire face à la question globale de la sécurité alimentaire.

V-PROBLEMATIQUE

La question alimentaire fait depuis quelques années dans les pays du Tiers-monde et particulièrement en Afrique sub-saharienne, l'objet d'une attention particulière de la part

des organisations internationales et des instances de décisions politiques (Akindès, 1990). Au cours de ces vingt dernières années, la faim et la malnutrition dans le monde ont fait partie des principales sources de préoccupation de la communauté internationale. L'Afrique et certains pays d'Asie du Sud-est sont les régions qui ont été les plus affectés par ce phénomène. Cependant, alors que l'on note de toute évidence une évolution positive dans d'autres parties du globe, l'Afrique au contraire reste la seule région où plus du tiers de la population est exposé à l'insécurité alimentaire caractérisée par la sous-alimentation et la malnutrition. Bien que de nombreux Etats abordent ce phénomène dans la perspective de l'autosuffisance alimentaire dans leur plans nationaux de développement, la faim et la malnutrition continuent de prendre des proportions croissante et se cristallisent à la fois sur les causes et les principaux symptômes de la pauvreté. Bien qu'au cours des quarante dernières années, la production agricole par habitant ait augmenté de 24% et que les prix des aliments aient baissé de 40%, la situation dans la plupart des pays d'Afrique n'a pas été à l'image de ces performances (FAO, 1994). En effet, prés de 33% de la population africaine soit environ 200 millions de personnes, sont sous-alimentées. Leur nombre à presque doublé depuis la fin des années soixante progressant plus ou moins au même rythme que la croissance démographique. C'était déjà pour pallier ce phénomène (notamment dans le tiers monde) qu'au sommet mondial de l'alimentation tenue à Rome en 1996, il a été décidé d'accorder plus d'attention à la question de l'alimentation des populations. Stratégiquement, le sommet suggérait aux gouvernants de promouvoir la volonté politique de lutter contre la faim en facilitant l'accès à la nourriture au plus démunis plutôt que sur la simple déclaration sans action (FAO, 2002). En Côte d'Ivoire, la prise de conscience du problème vivrier et partant de la sécurité alimentaire, est venue à partir des questions de soudure et de l'autosuffisance alimentaire. Elle est réaffirmée dans les plans de développement de 1966. Cela s'est traduit par des actions d'aménagement agricole et de création de structures, du fait que celle-ci correspondaient bien aux préoccupations de l'heure. Aussi, pour éviter la dépendance de l'extérieur pour assurer l'alimentation des populations les autorités n'ont pas hésité à faire le choix de la production vivrière. De manière spécifique, après l'indépendance, les cultures d'exportations comme le café et le cacao ont été privilégies au détriment du vivrier. Cette politique a permis le lancement de vastes programmes de production agro-industrielle. Cela a permis de maintenir un taux de croissance économique estimé a 6% avec un PIB qui a enregistre en terme nominal, des taux de croissance annuelle de 11,30% de 1960 à 1970 et de 17% de 1970 à 1980 (Aka et Djogo, 1987). Ces résultats agro-économiques encourageants, ont-ils réellement permis à la côte d'ivoire d'assurer sa sécurité alimentaire ?

En effet, en restant dans la pratique des cultures d'exportation, les besoins alimentaires, en féculents sont couvert par la production vivrière nationale. Cependant avec le gonflement de la population urbaine estimée à 60% de la population totale, la production nationale de vivrier devient de moins en moins en mesure de satisfaire les besoin de la population ivoirienne. Ce phénomène s'accentue avec la recherche en particulier par les urbains, d'aliments moins coûteux et plus pratique à consommer que les féculents traditionnels. Cela se traduit par une forte demande en céréales impliquant de fortes dépenses dans les importations de riz et de blé. C'est ainsi de 1970 à 1980 les importations se caractérise par une croissance forte et régulière, qui s'accélère en fin de période ; elle est de l'ordre de 360 %, dans une fourchette de 16 à 75 milliards F CFA (Roch, 1988). Aussi on a concédé une sortie de devise de plus de 700 milliards francs CFA de produits alimentaires en 2008. Par ailleurs, ayant basé son économie à la fois sur le capitalisme d'état et sur le libéralisme, c'est l'Etat ivoirien ou l'Etat patron qui pratiquait directement le commerce de ces produits. Ainsi, au niveau commercial, la combinaison des prix à la ferme c'est-à-dire aux producteurs, et des prix élevés sur les marchés internationaux est en effet, synonyme de profit pour l'Etat ivoirien, à travers la caisse de stabilisation créée à cet effet. Les recettes ainsi obtenues permettent d'accroître les investissements dans les infrastructures que le marché ne parvient pas à obtenir et qui, par nécessité doivent être assurées par l'Etat. Cette politique a connu un frein dans son élan avec l'irruption dans les plans nationaux ivoiriens, des programmes d'ajustements structurels de la Banque Mondiale qui se sont étendus de 1980 à 1990. Elle est suivie du désengagement de l'Etat, de la privatisation ou de la suppression de nombreuses de ses sociétés. Ces mesures ont bouleversé les stratégies mises en oeuvre par les autorités ivoiriennes pour assurer la croissance économique, l'autosuffisance alimentaire et consolider le secteur agricole, avec toutes les conséquences que cela comporte. En effet, la privatisation et l'imposition de régimes budgétaires rigoureux par les institutions de Bretton Woods aux entreprises nationales, ont certes, amélioré la structure du système d'incitation, mais à l'inverse, elles ont concouru à provoquer l'effondrement d'une multitude de services d'appui vitaux pour l'agriculture. D'où ces effets perturbateurs sensibles, durables, constatés ici et là sur la production, surtout dans le secteur de la petite agriculture. De sorte que la baisse de l'appui public à l'agriculture et aux services connexes, sans aucune compensation sous forme d'initiative et de ressources privées, a conduit le pays à une dépendance exagérée vis-à-vis des importations des denrées alimentaires.

Le Nord-Ouest du pays sensé être un grenier de vivrier et de zone de développement du coton et de l'anacarde, est-il parvenu à vaincre la faim et assurer sa propre sécurité alimentaire ? Effet, depuis l'indépendance du pays, le Nord-Ouest n'a cessé de faire l'objet d'attention particulière de la part des autorités ivoiriennes tant au niveau des cultures pérennes que des cultures vivrière. En plus des nombreux facteurs pédologiques, climatiques, traditionnels qui ont milités en faveur de la croissance agricole de cette zone, se sont ajoutés des programmes de développement basés sur des cultures vivrière et des cultures de rente notamment le coton, le riz ; et le soja. Si, le développement de la culture du coton dans la partie Nord du pays, a permis à la Côte d'Ivoire, dans les années 1980 d'être l'un des trois premiers producteurs d'Afrique, la région du Nord-Ouest qui a bénéficié de cette opération de développement du coton, a joué un rôle secondaire dans l'essor de la production cotonnière comparativement au reste de la partie Nord du pays, ce qui a suscité une vision négative de la population du Nord-Ouest. En ce qui concerne le développement du riz, les résultats ont été médiocres. Les paysans travaillant sur les blocs ont été très rapidement confrontés à des problèmes d'érosion, d'épuisement de sols et d'enherbement. Aussi, les blocs de culture ont-ils été abandonnés par les paysans. Quant au soja, il avait permis de sédentariser la jeunesse qui était en proie à un exode rural sans précédant en améliorant le niveau de revenu des populations. Cependant, après l'arrêt du projet les populations se trouvent confrontées aux mêmes difficultés. L'impact sur le développement reste aussi moindre (Ministère du plan et du développement, 2006).

Au regard de toutes ces considérations, la question centrale qui s'impose à nous est de savoir qu'en est-il de la sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ? En d'autres termes quel est le niveau de sécurité alimentaire des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire ?

A cette question centrale l'on est tenté de se demander :

Quelle est la situation des disponibilités alimentaires dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ?

Quel est le niveau d'accessibilité alimentaire des populations du Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ?

Quels est le niveau de stabilité des systèmes alimentaires et leurs impacts sur les choix de production agricoles et les modes d'approvisionnement en vivriers?

Quelle est la qualité nutritionnelle des aliments des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire ?

VI-LES OBJECTIFS DE L'ETUDE

1-L'objectif général

Analyser le niveau de sécurité alimentaire dans la région du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire.

2-Les objectifs spécifiques

Pour atteindre l'objectif global, nous nous assignons quelques objectifs intermédiaires:

-Faire l'état des lieux des disponibilités alimentaires dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ;

-Evaluer le niveau d'accessibilité alimentaire de la population dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ;

-Etudier le niveau de stabilité des systèmes alimentaires et leurs impacts sur les choix de production agricoles et les modes d'approvisionnement en vivrier des marchés locaux ;

-Analyser la qualité nutritionnelle des aliments des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire.

VII-LES HYPOTHESES DE L'ETUDE

1-Hypothèse générale

L'absence de moyens de subsistances sécurisés est à la base du faible niveau de sécurité alimentaire des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire.

2-Hypothèses intermédiaires

-L'insuffisance des disponibilités alimentaire est la cause de l'insécurité alimentaire dans la région du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire;

-La défaillance des systèmes d'approvisionnement du marché local est à la base de la faible accessibilité alimentaire des populations de la région du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire;

-La faiblesse de la stabilité des systèmes alimentaires est à la base des choix de production des paysans basé sur les céréales et les tubercules précoces ;

- les mauvaises conditions d'hygiène et les équipements dont ils disposent pour la transformation et le stockage de la nourriture sont la cause de la pauvreté nutritionnelle des aliments des populations du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire.

VIII- LE CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ANALYSE

La démarche méthodologique adoptée dans le cadre de cette recherche comprend des entrevues semi-dirigées, un questionnaire et des observations in situ (Quivy et Van Campenhoudt, 1995). Elle consiste en un cumul d'approches qualitatives de cueillette de

données sur le terrain. Il ne s'agit pas ici de formuler une nouvelle théorie ou de schématiser des lois généralisables à tous les cas recensés, mais d'écouter et d'examiner des discours, ainsi que d'observer et d'évaluer des pratiques. Les données recueillies sont traitées à la lumière des thèmes soulevés dans la problématique. Notre objectif est de faire état d'un phénomène, de l'analyser et de contribuer ainsi à l'avancement des connaissances scientifiques dans le domaine des études sur la sécurité alimentaire. En tant qu'observateurs d'un tel phénomène, nous devons analyser des faits empiriques dans une perspective heuristique. Ainsi, l'approche méthodologique englobe à la fois la structure de l'esprit et de la forme de la recherche puis les techniques utilisées pour mettre en pratique cet esprit et cette forme. Il s'agit de confronter des idées issues à la fois de l'expérience et de l'imagination, aux données concrètes, dérivées de l'observation, en vue de confirmer, de nuancer ou de rejeter ces idées de départ. La méthode de cueillette des données est structurée entièrement en fonction de notre terrain et de nos limites de ressources humaines et en temps. Ainsi, pour notre approche méthodologique, nous avons utilisé la démarche suivante :

-la démarche systémique ;

-l'identification des variables d'analyse et des échelles d'observation ;

-la méthode de collecte des données et le traitement des informations.

1-La démarche systémique comme outils d'analyse de la question alimentaire dans le Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire.

Mode de pensée pour appréhender la complexité des grands systèmes naturels, économiques

et sociaux, l'approche systémique a vu le jour aux Etats-Unis au début des années 1950, connue et pratiquée ensuite en France depuis les années 1970. Elle consiste à aborder des objets jugés complexes de façon globale en évitant leur parcellisation et leur réduction comme le ferait une approche analytique (Guigo et al., 1995). C'est une méthode d'approche à travers laquelle l'on étudie des éléments solidaires ne pouvant être définis que les uns par rapport aux autres en fonction de leur place dans cette totalité (Orain, 2001). Ainsi, comme le montre la documentation disponible sur notre sujet, il apparait clairement qu'il est le plus souvent envisagé de façon globale voire épars. Dans tous les cas, il s'agit de résultats qui ne facilitent pas la perception des liaisons entre les éléments caractéristiques de la sécurité alimentaire à savoir la disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la stabilité .Et quand des études existent le plus souvent c'est pour faire référence à l'insuffisance de l'accessibilité. Ainsi, aucune étude n'a tenté, pour ce que nous savons, d'appréhender la question dans son entièreté. C'est pourquoi cette étude se veut novatrice en décidant de pallier ce manque en étudiant la question dans sa profondeur en décrivant et en expliquant comment « disponibilité, accessibilité et stabilité » s'entremêlent pour expliquer la sécurité alimentaire dans la région du Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire. Pour ce faire, il a fallu penser à une approche géographique en complément de la démarche systémique; d'où le choix d'une approche que nous avons nommée « démarche territoriale systémique ». Ainsi, la sécurité alimentaire s'inscrit effectivement dans un système complexe d'influences et de relations économiques, sociales, culturelles et politiques. Cette complexité se manifeste dans les relations des paramètres qui existent à des échelles spatio-temporelles différentes. Pour comprendre la nature de ces relations et identifier les facteurs déterminants d'une politique durable de la question alimentaire dans la région, la méthode territoriale systémique nous est apparue la plus adaptée. Elle répond parfaitement à la problématique posée, car elle permet de poser les différents facteurs et processus intervenant dans le fonctionnement, et l'évolution des questions alimentaires. En l'envisageant sous l'angle de la globalité, la démarche systémique rompt avec la restriction pour embrasser la globalité qui nous permet d'appréhender le sujet dans toute sa complexité. Cette démarche permet également de mettre au jour les distorsions qui existent entre organisation du secteur agricole et celui de la demande alimentaire. En même temps, parce qu'elle est une démarche qui se rapproche des réalités du terrain sans y être cloisonnée, elle permet de donner plus de poids aux acteurs locaux dans la connaissance des problèmes qu'ils vivent et la prise de décision concernant les solutions qu'ils jugent appropriés. Cette volonté de lier et de relier les problèmes alimentaires locaux ou régionaux amène à considérer que l'approche territoriale systémique est indiquée pour qui souhaite étudier les questions alimentaires. De nos jour, les localités autarciques sont presque inexistantes c'est pourquoi nous prenons en compte le fait qu'ils existent d'autres mécanismes extra-villageois et extrarégionaux voire extranationaux qui influencent le choix des stratégies d'approvisionnement alimentaire.

2-Les unités d'observation

Les unités d'observation dans le cadre de notre étude sont les ménages. Il s'agit de connaître les mutations sociodémographiques des ménages à travers l'habitat, les exploitations agricoles et de façon générale les activités économiques ; les revenus et la consommation alimentaire des ménages.

a- l'habitat

L'observation s'attèlera à ressortir les éléments de modernisation de l'habitation et sa démographie.

b- les exploitations agricoles et les activités économiques.

Il s'agit d'analyser la production agricole de façon générale en faisant le point sur la capacité de production des ménage; les types de produits. Les activités économiques seront étudiées dans la mesure où elles fournissent des informations sur les capacités économiques des ménages.

c- les revenus et la consommation alimentaire

Les revenus fournissent des informations sur la capacité financière des ménages et la capacité pour un ménage d'assurer son accessibilité régulière à la nourriture. La consommation alimentaire nous fournira des informations sur ce que les ménages consomment.

3-Identification des variables d'analyse et des échelles d'observation

3-1-Les variables d'analyse

Les variables sont les indicateurs plus ou moins mesurables pouvant servir de cadre de recherche d'information. Leur choix se justifie par le rôle qu'elles jouent dans la compréhension des problèmes alimentaires que nous voulons cerner. Le choix de ces variables s'appuie sur le modèle des variables quantitatives et qualitatives. Dans le cadre de cette étude, il s'agira de recenser les variables qui s'y rapportent.

La sécurité alimentaire étant basée sur quatre piliers qui sont : la disponibilité, l'accessibilité, la stabilité et l'état nutritionnel. Les variables à identifier seront en rapport avec chacun de ces piliers. Cela nous permettra de cerner de plus près les aspects fondamentaux à la sécurité alimentaire afin d'aboutir à une meilleure compréhension de cette notion qui, pour nous, reste faiblement connue.

3-1-1-Les variables se rapportant à la disponibilité des approvisionnements

La satisfaction des consommateurs est relativement le fait d'une bonne disponibilité de nourriture. Ces variables demeurent des moyens de description indispensables pour mesurer la disponibilité des aliments.

-la mesure de la production agricole

-l'ampleur des importations en relevant la part des importations dans la consommation

-le volume de l'aide alimentaire

-la taille des exploitations

-le rendement agricole à l'hectare

-les techniques et habitudes de production

-le degré d'équipement des ménages en matériels agricoles et en équipements ménagers

-la qualité du système d'encadrement

-le niveau d'utilisation des facteurs de productions (engrais, semences, produits de traitement et la mécanisation

-la qualité des sols

-la densité du réseau hydrographique

-la régularité, la quantité et la répartition annuelle des pluies

-le type de climat

-le mode d'acquisition des parcelles

3-1-2-Les variables relatives à l'accessibilité des aliments

L'accessibilité des aliments vise à attirer l'attention sur le fait que, même en cas de disponibilité abondante, de nombreuses populations connaissent la faim parce qu'elles manquent de moyens financiers pour s'acheter la nourriture dont elles ont besoin. L'identification de ces variables implique une meilleure connaissance sur les capacités financières et physiques des populations à se procurer des aliments. Ce sont :

-le niveau de revenu

-le niveau des dépenses par habitant

-la répartition des revenus

-les stades de vie des ménages

-le niveau des prix des denrées alimentaires

-l'état des infrastructures de stockage et de commercialisation des denrées

-le niveau de déserte

-le cout du transport

-l'état du réseau routier

-les normes socioculturelles spécifiques qui régissent le contrôle des revenus

-la répartition des habitudes alimentaires en fonction du groupe ethnique

-le type de population qui s'adonne à la production des aliments

-l'âge des producteurs et des consommateurs

3-1-3-Les variables relatives à la stabilité

La stabilité suppose de réduire au minimum le risque que pendant les années ou les saisons difficiles, la consommation alimentaire ne puise tomber en dessous du seuil de consommation requis.

Ces variables sont les suivantes :

-le statut de propriété

-les structures foncières

-le niveau des politiques alimentaires

-le mode de faire valoir

-la qualité des structures d'encadrement

-le degré d'utilisation des produits phytosanitaires

-le niveau du système d'irrigation

3-1-4-Les variables relatives à l'état nutritionnel

La dimension nutritionnelle de la sécurité alimentaire porte sur l'utilisation biologique optimale. Elle est assimilée à l'état de santé et au niveau d'éducation. Ces variables reflètent la qualité des aliments. Il s'agit :

-le niveau d'éducation

-l'état de santé

-la qualité des aliments

-le nombre de calories par habitant

-les habitudes alimentaires

-les types de repas

3-1-5-Les variables se rapportant au système d'approvisionnement alimentaire

Ces variables sont d'une importance capitale .Elles permettent de cerner l'intensité des flux, la dimension agro-écologique et socioculturelle des denrées alimentaires. Toute production de masse nécessite une consommation interne et externe et cela est d'autant plus rentable lorsque le secteur est structuré et organisé. Ces variables sont les suivantes :

-les difficultés d'approvisionnement

-le niveau de rentabilité

-les moyens d'écoulement des produits

-la qualité et la quantité des produits alimentaires

-les prix de vente

-les modes de distribution

-la zone de production des différents produits

-la préférence des aliments

-le type de produits alimentaires

3-1-6-Les variables relatives au milieu naturel

Ces variables permettent de dégager les potentialités agricoles et les contraintes liées au milieu. Ces variables sont les suivantes :

-l'évolution de la pluviométrie

-la hauteur des précipitations

-le type de végétation

-le type de relief

-le type de sols

-la densité du réseau hydrographique

-le type de climat (pluviosité, température, ensoleillement)

-le taux d'occupation des sols

3-1-7-Les variables sociodémographiques

Les variables sociodémographiques jouent un rôle prépondérant dans la connaissance des acteurs agricoles. Leur maitrise et leur connaissance sont des atouts majeurs pour mener une action de développement durable.

-la structure par âge et par sexe

-l'effectif global de la population de la région

-l'effectif de la main d'oeuvre

-l'origine géographique et ethnique de la population

-la taille de la population par localité

-la situation matrimoniale

-le nombre et la taille des ménages

-le taux de migration

-le niveau d'instruction

3-2-L'identification des échelles d'observation

Cette méthode implique la délimitation d'unités spatiales homogènes qui permettent d'étudier les liens et les distorsions existants entre les tenants de la sécurité alimentaire. Cette identification portera sur les différents découpages officiels opérés par l'Etat de Côte d'Ivoire en vue de mieux contrôler le territoire et d'y encadrer politiquement et administrativement sa population. Il s'agit de l'ensemble régional, des départements, des sous-préfectures, des villes, des villages et des ménages.

3-2-1-L'échelle de la région

L'entité « région » de référence dans ce travail correspond à la région administrative et politique. En Côte d'Ivoire, la création des régions répond de la volonté politique. On dénombre quatre types qui sont : la région administrative, la région économique, la région espace de projet et la région géographique. Les régions créées sont des territoires dans le sens où se sont des étendues spatiales, délimitées, au sein desquelles différentes formes de relations (sociales, économiques, institutionnelles, etc.) se construisent et déconstruisent. Décrivant le territoire, Raffestin (1980) nous invite à veiller sur l'aspect relationnel de ce morceau de, terre, car au sein de celui-ci existe un système de relations entretenues par une collectivité, partant par un homme avec l'extériorité. Pour lui le territoire est un espace dans lequel on a projeté du travail, soit de l'énergie et de l'information, et qui, par conséquent, révèle des relations toutes marquées par le pouvoir. A la lumière de cette conception du territoire et l'espace, l'entité régionale, s'avère donc non seulement un lieu de prélèvement des ressources mais également un espace de projets et de régulation au sein duquel la population est liée à un ou plusieurs objectifs par un système de fonctionnement politico-administratif.

L'intérêt de cette étude régionale est qu'elle permettra de faire une comparaison avec d'autres régions, étant donné qu'elle a fait l'objet de quelques programmes. La figure 3 présente un aperçu de la zone et du découpage sous-préfectoral.

Figure 3 : Les sous-préfectures de l'ensemble de la zone d'étude

3-2-2-L'échelle du département et de la sous-préfecture

Au niveau de cette échelle nous analyserons dans un premier temps, le potentiel naturel. Dans un second temps, les facteurs sociodémographiques pour cerner les zones de densité susceptibles d'être de fortes zones de demande alimentaires. En somme, c'est une évaluation d'ensemble de chaque département et sous-préfecture afin de mesurer le niveau de suffisance alimentaire des espaces correspondants.

3-2-3-L'échelle des villes, des villages et des ménages.

Au niveau des villes, l'étude portera sur les réalisations effectuées par les pouvoirs publics et les populations locales, à savoir les équipements et les infrastructures socio-économiques telles que les marchés, lieux d'échanges des produits vivriers. Seront analysés aussi les rapports villes-campagnes et un accent particulier sur les systèmes d'approvisionnement en denrées alimentaires des villes.

Au niveau des villages, nous étudierons ces espaces en tant que supports ou se définissent le système foncier et le système de production.

Quant aux ménages ils sont des entités de consommation et un accent sera mis sur cet aspect. Aussi attèlerons nous à établir une liaison entre habitudes alimentaires, valeurs culturelles et les productions agricoles.

Le découpage du territoire en zones d'analyse s'est avéré un excellent moyen d'étude car il permet de définir la fonction administrative de chaque échelle, mais surtout le niveau de sécurité alimentaire puis les habitudes alimentaires.

4-La méthode de collecte des données et le traitement des informations

4-1-Les techniques de collecte des données

Pour réaliser cette étude, il a été adopté une méthode qu'il convient d'exposer à travers les lignes qui suivent. L'étude de recherche se décompose en plusieurs phases à savoir : la documentation, les observations et les enquêtes par interview et par questionnaire.

4-1-1-La recherche documentaire

Cette étape consistera à parcourir des bibliothèques et autres centres de documentation, en vue de constituer une bibliographie satisfaisant notre centre d'intérêt et de recherche. Divers écrits d'ouvrages généraux aux revues et articles de presse en passant par les travaux d'étudiants et d'enseignants, susceptibles d'apporter de précieuses et utiles informations, seront d'un apport appréciable. Cela nous conduira d'abord dans les bibliothèques de l'IGT de l'IES et du CIRES ou nous prendrons connaissance des documents tels que les mémoires et les thèses qui traitent de notre sujet de recherche.

Ensuite, nous irons vers d'autres centres de documentation tels que l'IRD, l'INS, l'ANADER, OCPV, PAM, BNETD, FAO, la Banque Mondiale et des ministères tels que le MINAGRA, le ministère du plan et du développement. Dans ces centres nous consulterons des rapports d'activités, des plans de développement.

Enfin, nous nous rendrons au CCT et au CNTIG, pour obtenir un fond de carte.

Toutes ces informations recueillies nous permettrons de cerner la question de l'étude. Cependant, étant donné que la connaissance du terrain constitue un impératif méthodologique dans la réalisation de ce travail. Celle-ci permettra de compléter les informations déjà recueillies mais en plus de valider nos hypothèses émises.

4-1-2-L'enquête sur le terrain

C'est l'une des phases les plus importantes de l'étude. Elle consiste en un recueil d'informations par l'intermédiaire d'un questionnaire mais également, à travers des entretiens. Elle est primordiale dans une étude géographique en ce sens qu'elle permet d'appréhender sur l'espace concerné l'ensemble des éléments et des informations susceptibles de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses.

Plusieurs méthodes seront utilisées pour la collecte des informations .Dans le cadre de cette étude, on procédera par l'enquête par interview et par l'enquête par questionnaire.

4-1-3-L'enquête par interview ou entretien

C'est un entretien avec une ou plusieurs personnes pour parler d'un problème précis. C'est donc un échange au cours duquel le chercheur pose des questions et pousse les interlocuteurs à exprimer leur point de vue sur le sujet. Pour y parvenir, nous élaborerons un guide comportant un ensemble de questions relatives à la sécurité alimentaire notamment la consommation alimentaire.

Ces entretiens se feront avec des personnes impliquées dans les politiques et questions alimentaires. Il s'agira notamment des représentants régionaux du ministère de l'Agriculture, des responsables des structures techniques d'encadrement agricole comme l'ANADER, l'OCPV, des Groupement à Vocation Coopérative (GVC) et des Organisations Non Gouvernementales (ONG). Cette liste pourra être élargie à d'autres acteurs que nous estimerons impliquer dans la question.

4-1-4-L'enquête par questionnaire

4-1-4-1-Le choix de l'échantillonnage

Plusieurs techniques aident à obtenir un échantillon représentatif. Cependant, nous préfèrerons porter notre choix sur la méthode empirique, précisément sur celle des quotas qui consiste à chercher à obtenir par raisonnement, un échantillon qui soit représentatif de la population cible. Les raisons qui sous-tendent ce choix sont multiples. Il s'agit de l'étendue de notre espace d'étude et du manque de statistique récentes et fiables .Du fait aussi de la densité de la population, il n'est guère aisé de constituer une base de sondage avec un nombre précis de chefs de ménage. Alors, pour opérer le choix raisonné de l'échantillon, l'accent sera mis sur deux niveaux :

-le premier niveau est celui du choix des villages ;

-le deuxième niveau est le choix des chefs de ménages.

4-1-4-2-Le choix des villages cible

Ce choix doit se faire entre 427 localités que compte la zone d'étude. La région est composée de 6 départements, de 36 sous-préfectures et 356 villages.

4-1-4-3-La taille des villages

Le choix va s'appuyer sur le découpage administratif. En effet nous prendrons d'abord en compte toute la région du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire. Dans un souci d'équilibre nous ventilerons les 42 localités choisies soit 10% sur toute la région en raison de 07 localités par départements.

4-1-4-4-La distance entre les villages

Les villages seront classés en deux catégories. La première catégorie est celle des villages communaux, c'est-à-dire ceux situés dans un rayon de 15km et la deuxième catégorie, est celle des villages non communaux, c'est-à-dire au delà de 15km. Ce choix permettra de voir le niveau de desserte des localités en denrées alimentaires. Aussi montrera t-il si l'état des routes, la distance ne constitue t-il pas une entrave à l'approvisionnement des villages.

Le choix de ces villages ne devant pas se faire au hasard, nous ferons également appel à un autre critère un peu plus délicat, la dimension socioculturelle traditionnelle.

4-1-4-5-La dimension socioculturelle traditionnelle

Les habitudes alimentaires sont caractéristiques de tous les peuples. Elles constituent dans 50% des cas, la base du système traditionnel principal de culture. Ce critère nous permettra de cerner l'attrait de la population pour une culture, sa dominance dans la zone et surtout, son système agricole et alimentaire.

Ø le choix du chef de ménage

Les critères retenus sont l'âge, le sexe et la nationalité

-L'âge

Le critère âge intervient dans la force de travail en milieu rural. De ce fait, on choisira des chefs de ménages parmi les jeunes, c'est-à-dire ceux qui sont supposés dynamiques pour le travail de la terre. Mais il sera aussi utile d'interroger des personnes d'un âge avancé.

-le sexe

Aussi bien des femmes que des hommes seront interrogés. Les uns et les autres interviennent dans l'activité agricole et commerciale.

En se conformant à ces différents critères susceptibles de bien décrire l'ensemble de la population, 1/10 du total des chefs de ménage sera interrogé dans les 42 localités qui seront choisies. C'est à cet échantillon de population que nous allons administrer notre questionnaire qui sera plus ou moins ouvert, pour laisser un plus grand choix de réponses aux enquêtés

4-2-Le traitement des données

Le dépouillement des données qui seront recueillies sur le terrain aura à légitimer les résultats de l'enquête. Pour se faire, nous aurons recours à une source variée de logiciels notamment Excel, pour élaborer nos différentes matrices d'informations spatiales (tableaux et graphiques), Word pour le traitement de texte. Aussi, la réalisation des cartes nécessitera t-elle l'usage de logiciels tels qu'Adobe Illustrator, Arc View, Map Info. Enfin, pour la matérialisation des éléments du paysage, des images seront prises à l'aide d'un appareil photographique.

IX- LE CHRONOGRAMME D'EXECUTION DU PROJET

Années & activités

Jan

Fév

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Août

Sept

Oct

Nov

Déc

Durée

Première année (2012-2013)

- Recherche bibliographique et documentaire

- Visite et pré enquête sur le terrain

- Enquête proprement dite

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3mois

2mois

6mois

Deuxième année (2013-2014)

- Traitement des données recueillies

- Première analyse et rédaction de la thèse

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4mois

7mois

Troisième année (2014-2015)

- Correction et rédaction finale

- Dépôt du document et soutenance

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

7mois

4mois

L'exécution de ce projet de recherche s'entendra sur trois années :

X-TABLEAU SYNOPTIQUE

QUESTIONS

OBJECTIFS SPECIFIQUES

HYPOTHESES DE TRAVAIL

VARIABLES D'ANALYSE

TECHNIQUE DE COLLECTE

EXPRESSION DES RESULTATS

Quelle est la situation des disponibilités alimentaires dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ?

. -Faire l'état des lieux des disponibilités alimentaires dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ;

L'insuffisance des disponibilités alimentaire est la cause de l'insecurité alimentaire dans la région du Nord-Ouest de la Côte d'Ivoire;

-volume de la production agricole

-volume des importations en relevant la part de l'importation dans la consommation

-niveau du système d'encadrement

Recherche documentaire

Enquête de terrain

Tableaux et figure (cartes graphiques, photos)

Quel est le niveau d'accessibilité alimentaire dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ?

- Définir le niveau d'accessibilité alimentaire de la population dans le Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire ;

-Le revenu du consommateur et des systèmes d'approvisionn-ement du marché local sont à la base de la faible accessibilité alimentaire des populations de la région du Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire;

- niveau de revenu

- niveau des dépenses par habitant

-répartition des revenus

-conditions de vie des ménages

-niveau des prix des denrées alimentaires

-niveau de déserte

Recherche documentaire

Enquête de terrain

Tableaux et figure (cartes graphiques, photos)

Quel est le niveau de stabilité des systèmes alimentaires et leurs impacts sur les choix de production agricoles et les modes d'approvisionnement en vivriers?

-evaluer le niveau de stabilité des systèmes alimentaires et leurs impacts sur les choix de production agricoles et les modes d'approvisionnement en vivriers ?

-La faiblesse de la stabilité des systèmes alimentaires est à la base des choix de production agricoles des paysans basé sur les cereales et les tubercules precoces et les modes d'approvisionnement des marchés locaux.

-les moyens d'écoulement des produits

-les modes de distribution

-la zone de production des différents produits

Recherche documentaire

Enquête de terrain

Tableaux et figure (cartes graphiques, photos)

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams