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Rôle du ministère tchadien chargé des droits de l'homme dans l'instauration d'une culture de droit et de démocratie.

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par SINGABE JEAN-CLAUDE BERAMGOTO
CIFADDEG - Yaoundé - DIPEC (Master Professionnel) 2010
  

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1ère Partie :

ANALYSE CRITIQUE DE LA MISSION DU MINISTERE

Les exigences du respect des droits de l'homme, gage d'une justice et d'une cohésion sociale harmonieuse, n'ont pas laissé indifférents les dirigeants des pays africains, et particulièrement, ceux du Tchad ; Aussi, compte tenu des attentes que les dirigeants africains nourrissent vis-à-vis des partenaires bilatéraux, multilatéraux ainsi que des Institutions internationales, les efforts pour le respect des droits de l'homme s'imposent dans leurs pays respectifs.

En effet, les raisons ayant favorisé une politique d'amélioration des droits de l'homme au Tchad, comme dans de nombreux Etats africains, tournent autour de l'instauration de l'Etat de droit et de l'établissement des régimes démocratiques reconnus par l'opinion internationale. Et nous le savons tous, les retombées de cette reconnaissance internationale.

Le Ministère chargé des droits de l'homme (MCDH)15, une des institutions mises sur pied pour défendre les questions des droits de l'homme et des libertés fondamentales au Tchad jouit d'une considération politique non négligeable. Mais ses actions peuvent lui conférées une renommée encore plus grande, si elles sont menées en synergie avec tous les acteurs impliqués dans les questions des droits de l'homme.

Dernier-né des Départements Ministériels du Tchad, le Ministère Chargé des Droits de l'Homme et de la Promotion des Libertés dès sa création le 08 Août 2005 était d'abord un ministère délégué auprès du Premier Ministre, avant de se voir détaché de celui-ci quelques mois plus tard. Devenu aujourd'hui un ministère autonome, celui-ci s'implante progressivement et commence à se faire connaître.

15 Ancienne appellation de l'actuel ministère chargé des droits de l'homme et de la promotion des libertés

Rôle du ministère tchadien chargé des droits de l'homme dans la promotion et l'instauration d'une culture de droits et de démocratie

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Mémoire de fin deformation pour l'obtention du Diplôme Professionnel d'Expert Consultant (DIPEC)

Situé au Sud-ouest de la Ville de N'Djaména, le locale qui abrite le siège du Ministère chargé des Droits de l'homme et de la promotion des libertés (MCDHPL) est limité au Nord par les locaux de l'ancienne Présidence de la République ; au Sud par les locaux du ministère de la Défense nationale et du secrétariat Général du Gouvernement (SGG) ; à l'Est par l'Ambassade de la Grande Jamahiriya Arabe libyenne et à l'Ouest par les locaux de la Primature.

Au regard du champ très vaste que couvrent les droits de l'homme, notre étude circonscrit au rôle du ministère s'appesantira davantage sur les aspects propres à la mission de ce ministère (I) à travers le fondement de sa mission, ses détails et réalisations, en vue de déterminer les insuffisances (II) liées aux imperfections de cette mission.

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Rôle du ministère tchadien chargé des droits de l'homme dans la promotion et l'instauration d'une culture de droits et de démocratie

CHAPITRE I - UNE MISSION D'APPUI ET DE PROMOTION DES
DROITS DE L'HOMME ET DES LIBERTES

La mission du Ministère chargé des droits de l'homme repose d'abord sur les valeurs fondamentales contenues dans la Constitution16 de la République du Tchad.

Ces valeurs fondamentales résultant de la Constitution sont entre autres, l'Etat de droit, qui implique la soumission de l'ensemble des institutions à la loi, la séparation des pouvoirs, le libre exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi que l'égalité devant la loi de tous les tchadiens et de toute personne vivant au Tchad. Ce qui implique l'administration d'une bonne justice. Elles sont aussi, le développement humain, exigeant la réalisation du progrès économique dans des conditions de répartition équitable de ses ressources dans une démocratie véritable et le respect des droits de l'homme.

Elle repose ensuite sur les valeurs supranationales énoncées dans les instruments régionaux et internationaux ratifiés par le Tchad17.

Les valeurs supranationales énoncées dans les instruments régionaux et internationaux auxquels le Tchad est partie prenante découlent notamment, des traités et résolutions des Nations Unies et de l'Organisation Internationale de la Francophonie.

Enfin, cette mission repose aussi sur les dispositions du Décret N° 720/PR/PM/2009 du 13 juillet 2009 et du décret N° 753/PR/PM/MCDH/07 du 28 septembre 2007 portant respectivement Structure générale du gouvernement et organigramme du Ministère Chargé des Droits de l'Homme. Ces textes fondateurs du ministère déterminent son cahier de charge, son organisation et les structures qui le composent. Cette mission est orientée vers la protection et de promotion des droits de l'homme.

16 Préambule de la Constitution de mars 1996, modifié en 2005.

17 Voir annexe N° 3 : liste des conventions ratifiées par le Tchad

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En 1990, le Tchad s'est proclamé Etat de droit. En proclamant la démocratie, il se situe dans une posture de promotion et de protection des droits de l'homme et donc du respect des règles et des principes de droits de l'homme.

La création du Ministère Chargé des Droits de l'Homme et de la Promotion des Libertés est la manifestation du gouvernement à traduire dans les faits sa volonté de garantir et de protéger les droits de l'homme au Tchad. Sa mission concerne la conception, la coordination, le suivi et la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement en matière des droits de l'homme. Mais comment cette mission se spécifie et s'effectue-t-elle ?

Section 1ère : Appui institutionnel et formation

Pour mieux coordonner son action et apporter une réponse spécifique aux nombreux défis des droits de l'homme, le gouvernement a créé ce Ministère chargé des Droits de l'Homme et de la Promotion des Liberté dont les attributions ont pour la plupart un caractère transversal et oblige celui-ci à collaborer avec les autres départements ministériels qui sont principalement en charge : de l'Intérieur et de la Sécurité Publique, de la femme, l'Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille, de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation Professionnelle, de la Justice, de la Santé publique, et de la Défense. En plus de ces institutions étatiques, le MCDHPL collabore avec les organisations de la société civile oeuvrant dans le domaine des droits de l'homme et les agences onusiennes. Nous examinerons la mise en oeuvre de la mission de ce ministère.

Paragraphe 1. Au plan organisationnel

L'organisation pratique et la mise sur pied des organes du MCDHPL se fait progressivement. Il est structuré comme suit :

· Une Direction de cabinet placé sous l'autorité d'un Directeur dont l'organisation et les attributions sont définies dans le Décret N°

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333/PR/PM/2002 du 26 juillet 2002. La direction de cabinet, le secrétariat général, la direction des affaires administratives, financières et du matériel ne sont pas la spécificité du ministère des droits de l'homme, ce sont des structures communes à chaque département ministériel avec toutes un même cahier de charge défini dans le décret N° 333 du 26 juillet 2002 en ce qui concerne les directions des cabinets ; dans le décret N° 332 du 26 juillet 2002 pour ce qui concerne les secrétariats généraux ; et le décret N° 352 du 21 août 2002 pour ce qui concerne les directions des affaires administratives, financières et du matériel.

· Un Secrétariat Général placé sous l'autorité d'un Secrétaire Général dont l'organisation et les attributions sont définies dans le Décret N° 332/PR/PM/2002 du 26 septembre 2002. Le Secrétariat Général coordonne les activités des différentes directions techniques revêtues des missions spécifiques. Le Secrétariat général du MCDHPL est placé dans l'enceinte du ministère et en face du cabinet du ministre. Il est dirigé par un Secrétaire général assisté d'un adjoint.

- Une Inspection Générale qui est un organe qui veille au bon fonctionnement des services et assure le contrôle et l'application de la politique de ce département ministériel. Avec un accès à tous les dossiers, documents et livres détenus par les services centraux et régionaux. Ayant rang et prérogatives du secrétariat général, elle relève de l'autorité directe du Ministre.

Ses missions spécifiques concernent la préparation en vue de soumettre au Ministre, les objectifs et programme généraux de mission d'inspection ; le contrôle de l'application des textes législatifs, règlementaires et des instructions administratives régissant le fonctionnement administratif, financier et comptable des services du ministère ; de veiller à l'application de la législation et de la réglementation relatives aux droits de l'homme ; de proposer au Ministre, toutes mesures susceptibles d'améliorer le fonctionnement des services techniques ; d'assurer pour le compte du Ministre, le suivi des activités des associations de protection et de promotion

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des droits de l'homme ; d'effectuer toutes autres tâches ou missions qui lui seront confiées par le ministre.

· Des Délégations Régionales des Droits de l'homme qui sont des services déconcentrés du ministère et qui peuvent couvrir une ou plusieurs Régions administratives. Placée sous l'autorité d'un Délégué Régional, les Délégations Régionales ont rang et prérogatives d'une sous-direction de services centraux et relève de l'autorité directe du Secrétariat général du ministère. Elles sont opérationnelles dans les vingt deux (22) Régions que compte le pays en raison d'une délégation par région.

Les Délégations Régionales sont des services déconcentrés propres à certains départements ministériels, mais avec des activités propres à leurs ministères respectifs. Celles du MCDHPL sont chargées du traitement de toutes les questions relatives aux Droits de l'homme, notamment la protection et la promotion des droits de l'homme sur l'étendue de la Région. Le Tchad qui se subdivise en 22 Régions compte donc 22 Délégations Régionales pour le compte du MCDHPL. Il en est de même des autres ministères disposant de cette structure.

De manière générale, depuis l'avènement de la démocratie, de nouvelles institutions concourant au renforcement de la mise en oeuvre des engagements internationaux du Tchad dans le domaine des droits de l'homme ont été créées. Il s'agit des Ministères en charge des questions sectorielles et plus spécifiquement du Ministère chargé du contrôle général d'Etat et de la moralisation, du Haut Conseil de la Communication (HCC) et plus particulièrement du Comité technique interministériel chargé du suivi des instruments internationaux.

Ces nouvelles structures oeuvrent ainsi aux côtés des institutions déjà créées en vertu de la Constitution telles la Présidence de la République, la Primature, l'Assemblée Nationale (AN), la Cour Suprême (CS) et les autres Cours et tribunaux, le Conseil Constitutionnel (CC), la Haute Cour de Justice (HCJ) et le Conseil Economique, Social et Culturel (CESC). Toutefois, la création en 1994 de la CNDH, à la différence des autres institutions, comportait dès l'origine des insuffisances qui l'ont affaibli et la rendent aujourd'hui inopérante.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus