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Rentabilité des banques commerciales en R.D. Congo. Une analyse économétrique en données de panel.

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par Rolly KOLI
Université de Kinshasa - Licence 2013
  

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INTRODUCTION GENERALE

I. PROBLEMATIQUE

L

es pays en développement et plus particulièrement les pays africains connaissent un sous-développement économique couplé avec le sous-développement financier. Ces deux concepts sont inextricablement liés.1 La théorie de l'industrie bancaire souligne la nécessité de modéliser les comportements des banques pour une meilleure compréhension de la formation des marges optimales. Dans ces conditions, il apparait que la banque n'agit plus comme un agent économique essentiellement passif (LAVIGNE & POLLIN, 1998).

Les ratios traditionnels de l'analyse financière s'avèrent insuffisants pour évaluer la solidité financière du système bancaire et sa performance face à l'émergence de chocs macroéconomiques dont la nature est par définition aléatoire et imprévisible ; l'adoption de modèles macroéconomiques ou mésoéconomiques, permettant la réalisation de simulations basées sur différents scénarios serait un complément utile et incontestable à la batterie d'indicateurs financiers traditionnels (ROUABAH, 2008).

Le système financier congolais dominé par le secteur bancaire, fut depuis quelques années paralysé, faisant de la RDC un des pays ayant un faible niveau de couverture bancaire au monde avec un taux de bancarisation de 5% (Noel K. TSHIANI, 2013).

Les faillites de la plus part des banques ont négativement affecté le circuit bancaire, ce qui a engendré un fort sentiment de méfiance des agents économiques qui ne leur apparait pas fiable, accentuant ainsi le développement de la thésaurisation.

Le secteur bancaire s'améliore mais en rupture avec la société car la majeure partie de la population est exclue du système. Les institutions officielles souffrent d'une crise de légitimité et d'un manque d'enracinement dans les populations. Les projets d'investissement à moyen et long terme sont pour l'essentiel financés hors du secteur bancaire, surtout par autofinancement.

La rentabilité des banques s'est également accompagnée d'une concentration vers les activités les moins risquées et plus particulièrement auprès de la population bancable et solvable.

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Etant donné que les taux d'intérêts très élevés, rendent coûteux le recours au crédit et en contrepartie, les dépôts sont faiblement rémunérés car la nature des dépôts (en majorité de courte durée) oblige les banques à ne pas prendre le risque de s'engager dans des financements à moyen et à long terme.

C'est ce qui justifie le comportement court-termiste et une surliquidité des banques. (Forum pour l'Afrique et al. 2006 ; PricewaterhouseCoopers, 2007).2

En outre, les entrepreneurs sont réticents vis-à-vis de la sélection et de la surveillance des projets par les banques. Ce processus est consommateur de temps, d'où la perte d'opportunités de profits pour les firmes et de même, souvent les entrepreneurs ne veulent pas révéler la vraie solvabilité de leurs projets.3 En plus, L'environnement juridique, institutionnel et règlementaire justifie l'aversion à la prise de risque des banques qui ne facilite pas le bon dénouement des contentieux. Les garanties sont difficilement réalisables et les supports ne sont pas protégés par des lois claires (HUGON, 2007). D'après la banque mondiale4, la raison principale pour laquelle les particuliers et certaines entreprises se voient refuser un prêt ou s'abstiennent d'en demander est l'insuffisance des garanties qu'elles peuvent fournir, l'inefficacité du système d'enregistrement des biens meubles et effets mobiliers et à l'absence de documents prouvant le bien fondé des revendications de propriété.

A en croire la banque africaine du développement5, le niveau des garanties exigées est de 137% de la valeur du prêt, ce qui est extrêmement élevé.

Il existe donc une corrélation manifeste entre les progrès de l'intermédiation financière et la qualité juridique et règlementaire6.

Le système bancaire a connu une prolifération des établissements de crédit de 2002 à nos jours. Des progrès ont toutefois été accomplis à savoir : l'augmentation du taux de bancarisation dû au paiement des fonctionnaires de l'Etat par voie bancaire. Plusieurs banques se sont engagées dans des stratégies d'ouverture d'agences bancaires à Kinshasa comme en provinces, ciblant les zones les plus prometteuses comme les centres commerciaux en cours de construction par les groupes de distribution.

2 HUGON Philippe, Rentabilité du secteur bancaire et défaillances du financement du développement : le cas de la CEMAC, Revue Tiers Monde, 2007/4 n° 192, p. 771-788.

3 idem

4 Making finance work for Africa, 2006

http : // siteresources.worldbank.org/AFRICAEXT/Resources/Africafinancereport.pdf

5 Rapport sur la compétitivité en Afrique 2009, Banque africaine du développement, worldeconomicforum http://www.afbd.org/fileadmin/uploads/documents/publications/africa%20competitiveness %20report%20209.pdf.

6 Selon le FMI, l'intermédiation financière a progressé dans les pays dotés d'institutions juridiques solides : Mc donald, calvin et Liliana SCHUMACHER, Financial deepening in sub-saharian africa : empirical evidence on the role of creditor rights protection and information sharing, document de travail n°230, Washington.

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Certaines banques de la RDC se lancent dans des projets de diversification de leurs activités. C'est le cas de la banque internationale pour l'Afrique au Congo (BIAC) qui a ouvert une agence à Paris.

Ainsi, pour le compte de l'exercice 2008, La banque commerciale du Congo (BCDC), filiale du groupe français BNP-Paribas, affichait une rentabilité des fonds propres (ROE) de 17,4%. A titre de comparaison, en 2005, soit bien avant la crise financière, le ROE moyen des grandes banques américaines et françaises étaient respectivement de 15,5% et 13,9%. En outre, pour l'année 2009 et 2010, le ratio de rentabilité économique ROA, a été de 0,3 et 0,6 respectivement7.

Si les performances de ces banques, largement orientées vers une clientèle de grands comptes « corporate » ou publics sont dans la lignée de ce que l'on pourrait attendre de tel établissement, certains acteurs opérant aussi bien sur ces marchés traditionnels qu'auprès de clientèles marginalisés (financement des micros, petites et moyennes entreprises, par exemple) témoignent aussi d'une excellente rentabilité financière à l'instar de Procredit Congo (filiale du groupe allemand Procredit Holding), dont le ROE 2008 a atteint 48% et qui détient la moitié des comptes bancaires.8

Apres assainissement, le paysage bancaire congolais se joint à la prolifération des banques commerciales. Elle compte 20 banques en 2013 et qui s'accompagne d'une forte concentration de l'activité bancaire entre un nombre réduit de grandes banques ainsi qu'un renforcement du caractère oligopolistique du marché bancaire. Or, un marché bancaire fortement concentré peut être une source de coût de crédit élevé.

Cependant suivant l'orthodoxie microéconomique, un secteur rentable attire plus des entrants potentiels. Les banques opérant en RDC sont globalement rentables et en position de surliquidité. Les filiales des banques étrangères en Afrique et plus particulièrement en RDC semblent rentables que leurs homologues dans d'autres continents (PFISHER M., 2009). MVOGO J.P. (2005) qualifie dans sa thèse de doctorat « le paradoxe des institutions financières », c'est-à-dire fortes rentabilités mais faible efficacité9.

Dans un tel contexte, ce présent travail se propose d'examiner la question suivante :

7 Rapport sur la supervision des intermédiaires financiers, BCC, 2010

8 Jean Paul MVOGO (2009), dynamiques et perspectives du secteur de la finance en RDC, Capafrique, P7

9 Lire à ce propos MVOGO pour plus d'explication. Jean Paul MVOGO, les politiques de développement financier en Afrique subsaharienne : Définition- Enjeux- Réalités et propositions, Université paris dauphine, 349 p

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« Etant donné qu'en RDC, les banques évoluent dans une situation de concurrence, quels seraient les principaux déterminants de leur rentabilité? »

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery