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à‰tude des mutations dans la gestion de l'élevage bovin (communauté rurale de Guédé village).

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par Sidaty Sow
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master2 en gestion et developpement des espaces ruraux 2013
  

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CHAPITRE IV : IMPACTS DES MUTATIONS DANS LA GESTION DE L'ELEVAGE BOVIN ET LE DIAGNOSTIC DES SES CONTRAINTES.

Les évolutions notées dans la gestion de l'élevage bovin sont facteurs d'impact dans la gestion foncière, sur le développement économique, social et culturel des sociétés d'éleveurs. Dans ce chapitre, nous retraçons l'ensemble des effets liés aux mutations dans la gestion de l'élevage bovin et les principales difficultés de l'élevage.

I. Les effets des mutations dans la gestion de l'élevage bovin.

1. Les effets environnementaux.

Le changement du rapport agriculture et élevage a fortement influé l'environnement de la zone waalo. En effet, les déjections animales dans les champs de décrue rendaient les sols fertiles à l'exploitation agricole. Considérant que la vaine pâture est vendue actuellement dans les périmètres irrigués après les récoltes, les éleveurs qui ont un cheptel élevé ou ceux qui n'ont pas de moyens financiers pour acheter cette vaine pâture, préfèrent rester dans la zone jeeri ; autour des forages. Désormais, après la fin des pâturages dans le jeeri, aux mois de mai et juin, les éleveurs transhument vers le sud du Sénégal et se déplacent à la fin des pâturages vers le ferlo. Avec cette nouvelle orientation des éleveurs vers d'autres horizon que le waalo, autrefois lieux de refuge des troupeaux du jeeri en saison sèche, les agriculteurs utilisent intensivement les engrais chimiques pour fertiliser les sols aménagés.

Cette utilisation abusive d'engrais chimiques a rendu plusieurs hectares de terres incultivables dans la communauté rurale de Guédé-village, selon le délégué général de la SAED de Podor. C'est pourquoi, les agriculteurs voient la production agricole diminuée avec l'épuisement des sols et sont obligés de trouver d'autres terres arables pour mener l'activité agricole. Ainsi, l'appauvrissement des terres aménagées et cultivées dans les périmètres irrigués, est l'une des origines du rétrécissement de l'espace agro-pastoral du fait que les paysans ont l'exploitation de nouvelles terres comme alternative, pour une meilleure production agricole.

De même, les engrais chimiques utilisés dans la fertilisation des sols, contaminent les cours d'eaux par les canaux d'irrigation qui arrosent les surfaces aménagées. Et, le cheptel qui s'abreuve aux points d'eaux (toufdé) est exposé à des maladies infectieuses d'origine chimique.

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2. L'impact socioculturel et économique lié aux mutations dans la gestion de l'élevage bovin.

La gestion actuelle de l'élevage bovin a eu un impact social dans la vie des éleveurs. En effet, la société pastorale, essentiellement peulh, fut considérée comme peuple sans domicile fixe ; un peuple dépendant de la disponibilité du pâturage et de l'eau pouvant supporter les besoins du bétail. Dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, ces éleveurs par des mouvements saisonniers, s'implantaient dans le jeeri en saison de pluie et dans la zone waalo en saison sèche.

Aujourd'hui, beaucoup d'éleveurs de la zone waalo ont renoncé au nomadisme qui constituait le déplacement de toute une famille de l'éleveur vers le jeeri avec le cheptel en saison sèche. En effet, les éleveurs de la zone waalo sont en même temps des agriculteurs qui se livrent quotidiennement à la culture irriguée. Ainsi, la transhumance actuelle vers le jeeri, concerne généralement un membre de la famille chargé de prendre en charge le cheptel (aggo).

Les éleveurs de la zone jeeri, qui n'ont que l'élevage comme activité économique, transhument rarement vers le waalo en période post récolte ; ils restent autour des forages de Biddi et de Maffré jusqu'à la fin des pâturages afin de remonter vers le ferlo pour récupérer très tôt l'hivernage s'installant progressivement au Sénégal à partir du sud-est. Là aussi, toute la famille de l'éleveur ne se déplace pas avec le cheptel bovin ; un seul membre accompagné de sa femme et de quelques jeunes bergers (sourgabé) font cette transhumance temporelle.

Cette nouvelle configuration du pastoralisme dans notre zone, est à l'origine de la stabilisation des éleveurs dans leur terroir ; d'où l'existence de gros villages d'éleveurs. Dans le jeeri, de gros villages comme Maffré, Biddi, Petel-Diéguess se concentrent autour des forages, mais aussi autour des périmètres irrigués, dans la partie waalo (Diambo, Dioundou).Ces villages disposent des services sociaux de base (école, case de santé, eau potable,) et des types d'habitats qui s'évoluent considérablement vers des constructions en ciment, à la place des cases en paille.

Cette concentration de villages d'éleveurs est marquée par la scolarisation des enfants d'éleveurs à l'enseignement français. Les éleveurs étaient réticents à l'école française qu'ils considéraient comme outil de déracinement à la culture peulh que les générations doivent conserver. Mais aussi, les enfants jouaient un rôle fondamental dans la conduite des troupeaux aux pâturages et aux points d'eaux. De ce fait, les premiers diplômés de l'école française dans notre périmètre de

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recherche sont le plus souvent issus des familles d'agriculteurs et de pêcheurs. Ainsi, le mode actuel de l'élevage qui se traduit par la fixation progressive des sociétés pastorales, dans de gros villages facilitent l'acceptation de l'école française dans ses villages peulh qui s'intègrent de plus en plus dans le monde extérieur où l'éducation est primordiale. La société pastorale, à l'égard des agriculteurs et pêcheurs, s'intéressent à l'éducation qui se traduit par l'émergence de nouvelles élites dont les parents sont éleveurs peulh pasteurs.

L'autre effet résultant des mutations dans la gestion de l'élevage bovin dans la communauté rurale de Guédé-village, est l'apport de revenus économiques aux éleveurs. Rappelons que l'élevage bovin n'est plus une activité de substance où l'éleveur échange seulement ses produits laitiers avec les récoltes de l'agriculteur pour vivre ; l'élevage est actuellement source de production économique. En effet, l'insémination artificielle, l'achat de taureau bon géniteur et des projets de vaines pâtures, rentrent dans une nouvelle conscience de rendre plus productif l'élevage bovin.

Ces nouvelles formes d'élevage bovin ont aussi des effets économiques ; les éleveurs réinvestissent dans le commerce. Ainsi, dans les agglomérations comme Taredji, des éleveurs ont investi le commerce en ouvrant des boutiques d'alimentation générale, d'autres parcourent les marchés hebdomadaires en commercialisant des marchandises (vivres, vêtements, chaussures, médicaments). Donc, les éleveurs ne se limitent plus à l'élevage ; ils diversifient leurs activités d'élevage en y associant le commerce et l'agriculture.

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