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Le système financier face au développement économique de la RDC de 1980 à  2013. Quelle efficacité du système financier ?

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par Justin ABUDI
Université Catholique du Congo - Licence 2016
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

«  Ce qui fait la différence fondamentale et de principe entre le développement et le sous-développement, c'est l'orientation donnée à l'utilisation des surplus issus de l'augmentation de la productivité. »

Celso Furtado

DEDICACE

A mes très chers Parents, Hérmenegild ABUDI et Wivine MOBIMBA ;

A la mémoire de ma tante Akis ;

A tous ceux qui me sont chers.

REMERCIEMENTS

Je rends grâce au Seigneur Jésus-Christ, le Maître des temps et de circonstances, l'alpha et l'Omega qui a permis ce moment. Je présente mes sincères remerciements à toutes les personnes qui ont collaboré à la réalisation de ce mémoire. Une attention particulière est accordée au Professeur Marcel MULUMBA KENGA, qui en a accepté la direction. Sa rigueur et ses orientations m'ont permis d'en améliorer le contenu. Il est pour moi un modèle de travail, d'humilité et de générosité.

J'adresse aussi mes sincères remerciements à tous les professeurs de la faculté d'Economie et Développement de l'Université Catholique du Congo qui m'ont transmis une connaissance sans la quelle la réalisation de ce mémoire n'aurait pas lieu. Je suis également redevable à tous mes enseignants de l'école primaire et ceux de l'école secondaire dont l'insistance a fini par façonner un bon élève.

Mes remerciements et toute mon affection vont à ma famille qui m'a grandement soutenu [Ma maman NGILA Mamie, Mon Papa Victor ABUDI, Grand-mère Rosalie TIMBI, Mes frères, soeurs, cousins et cousines], et pour tout l'amour que j'ai reçu d'elle et qui a fait ma force. Je remercie mes amis Dany MUKUNA, Jean YEMBE et Nicolas KINIATA dont l'apport à ma soutenance restera inestimable et inoubliable.

Je remercie sincèrement tous mes camarades étudiants de la faculté d'Economie et Développement, je pense à Joel ATUFENGILA, Sylva TETE, Sadel NYOK, Dieumerci LUKAU, Christian KIEYELE, Nathan TSHIMANGA, Gloire BELESI et Sipol MATOKA, Jonathan NZITA. L'amitié et notre passion commune pour le travail sans relâche ont généré une excellence partagée.

Enfin, que tous ceux qui m'ont aidé, d'une manière ou d'une autre sous le soleil, trouvent également ici toute ma gratitude.

SIGLES ET ABREVIATIONS

ADF : Augmented Dickey-Fuller

AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération

BAD : Banque Africaine de développement

BCC : Banque Centrale du Congo

CDF : Francs Congolais

ED : Echelle de Droite

Ed. : Edition

EG : Echelle de Gauche

FC : Franc Congolais

FED : Federal Reserve

FMI : Fonds Monétaire International

IDE : Investissements Directs Etrangers

I-PPTE : Initiative en faveur des Pays Pauvres et Très Endettés

MCO : Moindres carrés ordinaires

NZ : Nouveau Zaïre

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

OPA : Offres Publiques d'Achat

OPCVM  : Organisme de Placement Commun en Valeurs Mobilières ;

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PIB : Produit Intérieur Brut

RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise

SICAV : Société d'Investissement à capital variable

SOFIDE : Société Financière pour le Développement

SONAS : Société Nationale d'Assurance

UCC : Université Catholique du Congo

UPC : Université Protestante au Congo

USA : United States of America [Etats-Unis]

USD : Dollars américains

Z : Zaïre

LISTE DES FIGURES, TABLEAUX, ET GRAPHIQUES

FIGURES

Figure I.1. Les flux de fonds au sein du système financier ...................................13

Figure I.2. Chemin de causalité entre le système financier et le développement.......... 72

TABLEAUX

Tableau n°1 : taux de croissance en volume des différents secteurs de 1990 à 2000...................................................................................................47

Tableau n° 2. Evolution du secteur réel congolais : 1997-2001 .............................49

Tableau n° 3. Situation monétaire et position extérieure : 1980-2001. ............................51

Tableau n° 4 : Description des variables ........................................................68

Tableau n° 5 : Résumé de la stationnarité des séries ......................................... 69

Tableau n° 6 : Différenciation du PIB et INV au premier degré............................ 70

Tableau n°7 : Différenciation du PIB au deuxième degré......................................70

Tableau n° 8 : Tableau d'analyse de la causalité .............................................. 72

Tableau n° 9 : Résultats de l'estimation ...................................................... 74

GRAPHIQUES

Graphique I.1. : Investissement et cycle de croissance en RDC  de 1990 à 2000 ..........50

Graphique I.2. : Variation de la masse monétaire, taux d'inflation et compte courant... 52

Graphique I.3. : Dépôts bancaires à termes et crédit à l'économie en % du PIB...........56

Graphique I.4. : Epargne, crédit et croissance................................................... 60

Graphique I.5. : Contribution sectorielle à la croissance ..................................... 62

Graphique I.6. : Croissance du PIB par habitant de 1980 à 2013 ........................... 64

Graphique I. 7: stationnarité du PIB et de l'investissement ................................. 69

Graphique I.8 : stationnarité du PIB par habitant au 2ème degré ............................ 70

INTRODUCTION

1. Etat de la question

Le débat très ancien sur la finance et ses implications dans l'évolution économique des nations est à l'origine de plusieurs théories dont les recommandations se sont parfois révélées moins appropriées et incapables d'ouvrir la voie à la prospérité. Le pape de l'église catholique, Jean-Paul II, a déclaré lors d'un discours tenu aux Nations Unies en 1985 :

« ... je tiens à aborder une question délicate et douloureuse. Je veux parler du tourment des responsables de plusieurs pays, qui ne savent plus comment faire face à l'angoissant problème de l'endettement... Une reforme structurelle du système financier mondial est sans nul doute une des initiatives les plus urgentes et nécessaires. »1(*)

Le rôle de l'intermédiation financière a longtemps été remis en question quant à sa légitimité, ses pratiques et ses finalités. Plusieurs études ont démontré l'importance des systèmes financiers sur le développement des nations. Mais aujourd'hui encore nombreuses parmi elles (à l'instar de la République Démocratique du Congo) souffrent de la pauvreté sous toutes ses formes et d'aucun pensent que la finance en est à la fois la cause principale et la clé de la solution.

Tout au long de cette étude qui porte sur « le système financier face au développement économique de la RDC », nous nous mettons sur les traces de nos prédécesseurs et essayons, d'un coté, de présenter l'architecture d'un système financier optimal et son adéquation avec le développement, et de l'autre nous y établissons une relation de causalité, pour le cas sélectif de la RDC, pour enfin déceler son efficacité sur le développement économique afin de proposer, dans la mesure du possible, des pistes de solutions pouvant permettre de sortir le pays de cette impasse.

2. Problématique

La recherche du bien être collectif et l'élévation du niveau de vie des individus sont parmi les objectifs qui gouvernent des efforts économiques, politiques, culturels et sociaux qu'entreprennent les générations humaines depuis la création. L'homme doit produire les moyens de sa propre survie et s'offrir à travers ceux-ci les biens matériels nécessaires pour y parvenir. Ainsi, les réalités de ces hypothèses sont pour une certaine catégorie d'individus appréciables, offrant des possibilités d'amélioration future beaucoup plus avantageuses ; c'est le cas des pays dit développés et pour une autre catégorie décevantes, parfois misérables, offrant des possibilités d'aggravation beaucoup plus accentuées, le cas des états sous-développés. Mettre un peuple sur le sentier du développement requiert le respect des exigences à la fois politiques, économiques, sociales, culturelles, scientifiques, institutionnelles,... Et si l'on s'attache aux exigences économiques, puisqu'il s'agit bien d'elles dans cette étude, elles impliquent un certain niveau de mobilisation et de concentration du surplus économique en vue de son utilisation planifiée pour le développement. Ceci implique un processus cumulatif de création de richesse à partir des ressources disponibles, avec comme acteur principal l'homme. Richesse, une fois repartie de manière équitable lui permettrait de satisfaire ses différents besoins tout en lui procurant un bien être dans le présent comme dans le futur. Les principaux participants à la création de cette richesse ayant ainsi la possibilité d'user une partie de leur richesse et de renvoyer une autre dans le futur, au travers de l'épargne et l'investissement, obéiraient à la règle du jeu.

Dans le processus productif, l'entreprise productrice et distributrice des richesses jouirait de ce fait de la possibilité de recourir, outre son capital, au surplus épargné par les autres agents, mobilisé par l'organisation monétaire et financière ; soit par l'endettement [système bancaire], soit par le financement du marché [marché des capitaux] dont la somme constitue le système financier, afin d'accroitre la valeur ajoutée.

Selon de nombreux analystes parmi les quels King & Levine [1993]; Fry ; Arestis & Demetriades [1988] le développement du système financier constitue la pierre angulaire de la dynamique de développement, dans la mesure où il permet la mise en place des conditions idéales de mobilisation et d'affectation du capital en vu d'assurer la croissance économique à long terme. Dans ce contexte, l'intermédiation financière constitue un facteur déterminant dans la relance des activités économiques et dans le processus de création d'emplois. Par conséquent, son rôle s'avère crucial dans le processus de développement économique2(*).

Cette théorie peut-elle s'appliquer dans un pays comme la RDC ayant sa population estimée à plus de 70.000.000 d'habitants dont près de 80 % parmi eux vivent avec moins de 2 $ par jour. Ce résumé caractérise le profil d'un pays, au potentiel de ressources très immenses et enviées par tous, pourtant très pauvre et endetté. La République Démocratique du Congo a, depuis la zaïrianisation3(*), connu des situations économiques et financières chaotiques. La crise de zaïrianisation de 1973 et l'instabilité politique a plongé le pays dans une routine de dépendance financière et de marasme économique méprisables. En effet, le recul du P.I.B connu dans les années 1980 contraignit l'Etat à s'endetter davantage et opter pour le financement monétaire du déficit public ; décision qui entraina la montée de l'hyperinflation qui persista durant presqu'une décennie jusqu'à atteindre plus de 9000 % en 19944(*). Ces deux faits furent à l'origine de la désintermédiation et de la désarticulation du système financier, après la fermeture de certaines banques. L'ensemble des dépôts du système bancaire, qui s'élevait à 53,3 % de la masse monétaire en 1985, ne représentait plus que 25 % en 1999.

Le maintien du taux de croissance positif observé depuis 2002 est le fruit des efforts de redressement consenti par les agents économiques sous l'impulsion de l'Etat. Ce retour de la croissance semble avoir été la conséquence de l'éphorie bancaire des années 2000 et des réformes entreprises dans les secteurs stratégiques de l'économie.

Avec un système financier caractérisé par le monopole du secteur bancaire, en l'absence d'un marché financier proprement dit, on estime actuellement à 4 % le taux d'intérêt appliqué sur les dépôts bancaires et à 19 % celui appliqué sur les prêts bancaires. L'ensemble des dépôts collectés par les banques ne représente que 5 % du P.I.B, les crédits accordés au secteur privé sont estimés à 9,5 % du P.I.B et le taux d'accès de la population aux services financiers est de 5,7 %. Aspirer à un réel développement économique requiert des politiques économiques structurelles assorties d'un modèle de développement adéquat et réaliste fondé sur des mécanismes de redistribution sociale jugés égalitaires. Une telle démarche implique la relance des activités productrices et le concours d'une industrialisation de grande envergure dont l'implication cohérente du système financier s'avère indispensable.

La situation économique et sociale que traverse la RDC de nos jours mérite réflexion et des solutions à la fois rapides et adéquates afin de renverser ses tendances. Raison pour laquelle, dans le cadre de cette recherche, il est question de réfléchir sur le système financier de la RDC et son implication au développement économique tout en cherchant à répondre aux questions de savoir si le système financier est favorable au développement économique en RDC ? Si non, un développement financier est-il envisageable ou une politique financière adéquate suffit-elle pour permettre un réel développement économique ?

3. Hypothèses

Selon la théorie libérale, l'inefficience des systèmes d'intermédiation financière constitue une barrière tangible au processus d'accumulation. Le système financier de la RDC étant insuffisant, s'avère non favorable au développement économique en raison du fait qu'il ne fournit pas des services financiers modernes et adéquats aux épargnants et aux investisseurs et donc ne peut entrainer une dynamique de développement soutenu et accéléré.

Il faut admettre que l'économie de la RDC serait encore pire sans le système bancaire en place, mais aujourd'hui des efforts méritent d'être entrepris afin de l'améliorer, car sa capacité à mobiliser l'épargne est moindre en raison notamment de la pauvreté. Ainsi, l'adoption d'une politique financière seule ne suffit pas pour y parvenir, l'Etat, à travers les autorités monétaires, devrait envisager un développement financier qui accélère le mécanisme de mobilisation des capitaux internes et externes à des conditions peu contraignantes à travers l'émission, la gestion des titres et leur potentielle spéculation. La création d'un marché boursier local s'avère donc indispensable.

4. Méthodes et techniques de recherche

L'importance de cette recherche oblige l'adoption d'une approche scientifique de qualité pour bien vérifier les hypothèses. C'est dans cette logique que nous procédons par une double approche : l'approche descriptive et l'approche explicative qui constituent les méthodes de travail.

La méthode descriptive nous permettra de décrire d'abord, théoriquement le système financier et le développement économique, et ensuite empiriquement l'évolution des différents indicateurs pour le cas de la RDC. Grâce à la méthode analytique ou explicative, nous parviendront à analyser les variables, et à estimer la relation de causalité existant entre elles.

La mise en oeuvre de ces méthodes sera possible grâce à l'accompagnement des techniques de collecte et d'analyse des données suivantes : La technique d'observation documentaire qui, en amont, nous permettra de fouiller dans la documentation, les analyses faites par nos prédécesseurs à travers les ouvrages, les revues, articles, thèses et mémoires pour collecter les informations nécessaires à la réalisation de notre étude. Les techniques statistiques et économétriques, avec l'aide des logiciels EVIEWS et Excel, nous servirons d'outils indispensables à l'analyse.

5. Choix et intérêt de la recherche

Le choix de cette étude réside dans la perception des contraintes financières auxquelles sont confrontées, les banques, l'Etat, les entreprises, comme les ménages en République Démocratique du Congo. Le cas du risque de fermeture de la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo, une des plus importantes du système financier, en est une des preuves. Si l'on considère que la finalité de la science économique est le bien être collectif, alors le niveau de vie de la population en RDC ne devra laisser personne indifférente et si le développement économique du pays nécessite des reformes structurelles importantes et des politiques économiques de taille, il y a lieu de signaler que le développement économique lui-même est un processus qui est finançable.

La présente recherche permettra aux autorités monétaires et gouvernementales de se rendre compte de la capacité du système financier national à accompagner le développement économique et d'adopter des mesures correctrices ou encourageantes dans ce secteur. Elle permettra aussi aux éventuels chercheurs et aux économistes de disposer d'un support susceptible de guider leurs potentielles études dans ce domaine.

6. Délimitation de l'étude

Eu égard à la complexité du concept de système financier, la présente recherche se borne autour du système financier interne de la RDC et son apport sur le développement économique du pays. En dépit de cela, nous étendons spatialement nos recherches sur toute l'étendue du territoire nationale et au cours de la période allant de 1980 à 2013.

7. Canevas du travail

Précédé d'une introduction générale, le présent mémoire comprend 4 chapitres regroupés en 2 grandes parties qui aboutissent à une conclusion générale.

Ø La première partie intitulée `'Cadre théorique'' comprend 2 chapitres :

§ Chapitre I : Considérations générales sur le système financier et le développement économique ;

§ Chapitre II : Etude de la relation entre le système financier et le développement économique : une approche théorique ;

Cette partie présente le système financier d'une manière théorique et son apport sur la croissance et le développement économique.

Ø La seconde partie intitulée `'Analyse empirique'' comporte 2 chapitres :

§ Chapitre III : Vue d'ensemble sur le système financier et le développement économique en RDC de 1980 à 2013

§ Chapitre IV : Validation empirique

Ici nous décrivons, grâce aux données de nos recherches, l'évolution de l'économie du pays pendant la période sous examen et étudions ensuite la relation de cause à effet des variables financières sur le développement économique. Les 4 chapitres de ce travail contiennent chacune une brève introduction et une conclusion partielle.

Première Partie

CADRE THEORIQUE

CHAPITRE I

CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE SYSTEME FINANCIER ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Nombreux sont ceux qui réduisent le développement à la simple absence de la pauvreté monétaire au sein d'une communauté humaine, le considérant ainsi comme le fait que les individus disposent perpétuellement d'un pouvoir d'achat important pour assurer leur bien-être. La science économique nous apprend que le développement économique vaut bien plus que cela. Le présent chapitre, consacré à l'exploration de deux phénomènes déterminants de cette étude ; à l'instar du système financier et du développement économique, permet de comprendre les deux concepts et de répondre à ces différentes préoccupations. Il s'agit d'une démarche sémantique au cours de la quelle nous présentons les différentes notions de base inhérentes au système financier et au développement économique afin de rendre beaucoup plus claire et compréhensive la suite de ce mémoire.

SECTION I

QUID DU SYSTEME FINANCIER

Nous savons que le revenu disponible d'un agent économique lui offre plusieurs choix qui peuvent se résumer en deux possibilités majeures ; le consommer ou l'épargner, dans les proportions définies par lui, selon ses besoins, ses moyens et les avantages offerts par le futur. En effet, Les agents économiques diffèrent fortement par leur capacité d'épargne et leur besoin de financement. Un inventeur qui a développé un prototype d'une nouvelle machine a besoin d'argent pour passer à la production industrielle ; de même, une ville qui se développe peut souhaiter construire une route ou une école même si les ressources fiscales ne lui permettent pas de les payer immédiatement. Inversement, nombre d'autres agents épargnent durant leur vie active, par exemple en vue de leur retraite. Les marchés financiers (marché des titres) et les intermédiaires financiers (banques, compagnies d'assurances, fonds collectifs d'investissement) ont pour fonction de transférer l'épargne des agents économiques ayant des fonds disponibles vers ceux qui en ont besoin pour réaliser des projets. Le bon fonctionnement de ces différents éléments du système financier est un élément crucial de la performance d'une économie5(*).

I.1.1. Définition

Un système financier se définit par l'ensemble des règles (lois, taux de change, taux d'intérêt), des pratiques (monnaie, titres négociables, instruments de placement) et des institutions (bourse de valeurs, banques, compagnies d'assurance,...) qui permettent de mobiliser des capitaux pour les mettre à disposition d'agents économiques qui expriment un besoin de financement. Ces besoins correspondent pour l'essentiel à des projets d'investissement d'entreprises, d'administrations ou des particuliers.

I.1.2. Les fonctions du système financier

Le système financier permet de transférer des fonds depuis les agents économiques qui épargnent, car leurs dépenses sont inférieures à leur revenu, vers les agents économiques qui souhaitent emprunter, c'est-à-dire dépenser au-delà de leur revenu. On dit qu'il sert d'intermédiaire entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement. En pratique, les plus importants agents à capacité de financement sont les ménages tandis que les plus gros emprunteurs sont les entreprises, les Etats et certaines administrations publiques, mais il existe bon nombre des ménages emprunteurs et des entreprises prêteuses6(*).

Le choix de transférer le pouvoir d'achat dans le futur constitue l'essence du système financier et une garantie de la performance des entreprises en recherche constante des capitaux. Le système financier assure de ce fait quatre services fondamentaux essentiels au bon fonctionnement d'une économie :

1. Il fournit un moyen d'échange et une réserve de valeur appelée monnaie, la quelle sert également d'unité de compte pour mesurer la valeur des transactions ;

2. Il offre des canaux qui permettent de mobiliser l'épargne provenant d'un grand nombre de sources et de les diriger vers les investisseurs, selon un processus qualifié d'intermédiation financière ;

3. Il offre un moyen de transférer et de répartir les risques dans l'économie ;

4. Il fournit un ensemble d'instruments pour stabiliser l'activité économique ;

Cette fonction peut être réalisée de deux manières principales qui sont décrites dans le point suivant. En effet, si un particulier accepte de prêter de l'argent à une entreprise, il ne le fera en général pas directement7(*). Mais indirectement par les intermédiaires financiers qui sont de deux catégories. Ainsi donc, il convient de distinguer la finance directe de la finance indirecte.

I.1.2.1. La finance directe

La finance directe est une première manière de relier prêteurs et emprunteurs. Dans la finance directe, les emprunteurs obtiennent directement des fonds de la part des prêteurs en leur vendant des titres (ou instruments financiers) sur un marché appelé « Marché financier ». Les titres sont des droits de créances sur les revenus futurs de l'emprunteur ou sur ses actifs. Ils sont donc des actifs pour ceux qui les achètent (les prêteurs), mais des dettes pour ceux qui les émettent (les emprunteurs). Par exemple, une entreprise qui a besoin de fonds pour construire une nouvelle usine peut emprunter en émettant des obligations. Ce faisant, elle reconnait une dette envers les détenteurs de ses obligations, dette qu'elle s'engage à rembourser par des versements échelonnés, durant une période donnée, et selon des modalités précisées au départ8(*). Rappelons que cette procédure n'est pas l'unique mécanisme de mobilisation des capitaux sur le marché financier. Comme nous le verrons plus loin, une entreprise qui ne souhaite pas se refinancer en obligation peut émettre des actions sur ce marché ; ainsi, les souscripteurs deviennent, non pas créanciers de l'entreprise, mais des copropriétaires. Ils détiennent alors une partie du capital de l'entreprise qui leur donne droit, non seulement au résultat, mais aussi sous certaines conditions, à un pouvoir de décision sur l'entreprise.

I.1.2.2. La finance indirecte

Est la seconde manière de relier prêteurs et emprunteurs. La finance indirecte, appelée autrement finance intermédiée est une forme de finance dans la quelle, les emprunteurs obtiennent des fonds en s'adressant à des intermédiaires financiers (en particuliers les banques) qui leur consentent des prêts. Les prêteurs quand à eux prêtent leur argent non pas directement aux agents à besoins de financement mais aux intermédiaires financiers, spécialement sous forme de dépôts. Comme leur nom l'indique, les intermédiaires financiers servent d'intermédiaire entre les agents à capacité de financement et les agents à besoin de financement9(*).

L'intermédiaire financier qui assure l'activité d'intermédiation peut supporter des coûts liés à son activité, ce qui influe directement sur les conditions d'emprunt.

I.1.3. La structure des systèmes financiers

Les structures et les fonctions des systèmes financiers des différents pays sont complexes. Ces systèmes sont formés de catégories d'institutions très diverses : banques, compagnies d'assurance, fonds collectifs d'investissement, marchés d'actions et d'obligations, etc. qui, toutes, font l'objet d'un contrôle par l'Etat10(*). Mais d'une manière générale, ces institutions peuvent être regroupées de façon à distinguer ceux qui opèrent essentiellement dans la finance directe et ceux qui sont dans la finance indirecte. L'importance relative de la finance directe et de la finance indirecte est une caractéristique majeure des systèmes financiers contemporains. La mesure de cette caractéristique est complexe du fait que la distinction entre placements directs et intermédiés n'est pas toujours évidente (même acheter une action en bourse implique pour la plus part des individus de passer par un intermédiaire, un trader ou un courtier de bourse, etc.). Néanmoins les coûts relatifs à cette opération peuvent s'avérer moins importants par rapport à ceux liés aux opérations avec un intermédiaire financier (une banque par exemple). Telle la raison qu'avancent ceux qui accordent une importance économique aux marchés financiers.

Ainsi, on peut autrement comprendre le fonctionnement du système financier à travers le croquis ci-après :

S

Source : Fait par l'auteur

FINANCE DIRECTE

FINANCE INDIRECTE

Intermédiaires financiers

Marchés financiers

FONDS

Ménages

Etat et collectivités

Entreprises

Reste du monde

Entreprises

Etat et collectivités Ménages

Reste du monde

FONDS

FONDS

FONDS

FONDS

Figure I.1. Les flux de fonds au sein du système financier

I.1.4. Les composantes de la finance indirecte et l'éternité du système bancaire

I.1.4.1. Le système bancaire

Il est mondialement reconnu qu'une économie sans moyens de paiement est primitive. La monnaie par son sens parait un concept générique aux significations et utilités variées. Sa mise en circulation non contrôlée est susceptible d'engendrer des déséquilibres conséquents au sein des économies. C'est pourquoi elle doit passer par des procédures complexes qui relèvent de la politique monétaire adoptée dans chaque pays afin de garantir les équilibres économiques et financiers.

La conduite de la politique est naturellement reconnue à la banque centrale ; la banque des banques. Elle consiste à maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande de monnaie afin d'agir sur le comportement de l'économie. On distingue la politique monétaire expansionniste de la politique monétaire restrictive.

A) Le rôle de la banque centrale

C'est une institution chargée d'une mission d'intérêt public qui joue un rôle prééminent («de premier rang ») sur les autres banques considérées comme de « second rang ».

Elle détient le monopole de créer la base monétaire, forme ultime de monnaie. Représentée autrefois par l'or, elle est constituée aujourd'hui par la « monnaie banque centrale» :

· les billets et ;

· la monnaie centrale.

La monnaie centrale correspond aux avoirs que les banques commerciales (de « second rang ») détiennent sur des comptes auprès de la Banque Centrale. Celle-ci devient la « banque des banques » et assure leur pérennité en devenant prêteur en dernier ressort.

Elle joue trois rôles :

ü Assurer l'émission de la monnaie fiduciaire et contribuer ainsi à fixer les taux d'intérêt ;

ü Superviser le fonctionnement des marchés financiers, assurer le respect des réglementations du risque (ratio de solvabilité) des institutions financières (en particulier des banques de dépôts);

ü Jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique ;

La Banque Centrale détient également la responsabilité de la sécurité du système bancaire par la maîtrise de la quantité de monnaie11(*).

Les banques centrales mettent en oeuvre la politique monétaire au moyen de différents éléments, comme :

1. La fixation du taux directeurs ;

2. la fixation du taux de réserves obligatoires (RO) ;

3. les opérations d'open-market12(*) ;

4. les interventions sur le marché des changes et gestion des réserves d'or ;

Le taux d'intérêt du marché de refinancement au jour le jour des banques commerciales est dirigé par la banque centrale à travers le taux directeur. Nous verrons en détails dans les points qui suivent la notion de taux d'intérêt.

B) les banques commerciales

Le banquier est un intermédiaire financier qui pratique la finance indirecte. Prestataire de services, il collecte les dépôts des détenteurs de capitaux et les utilise pour son propre compte en opérations de prêts aux emprunteurs ultimes. De manière générale, l'activité des banques consiste à s'endetter pour prêter. Ils transforment les caractéristiques intrinsèques des actifs qu'ils acquièrent tant au niveau des échéances qu'au niveau des risques, traitant séparément, sous leur propre responsabilité, avec chacune des parties.

Lorsque l'intermédiation bancaire est privilégiée et que les agents ont recours au crédit pour se financer, on parle « d'économie d'endettement». Lorsque la finance directe est privilégiée et que les agents ont davantage recours au marché financier, il y a désintermédiation financière et on parle « d'économie de marché13(*)».

De quelle nature qu'elle soit, d'une manière générale, une banque dispose de 3 sources de financement :

1. Les ressources issues de la banque centrale : Souvenons-nous d'un des rôles essentiels réservés à la banque centrale, celui du préteur en dernier ressort. La banque centrale procure des ressources fraiches aux banques commerciales moyennant un « taux d'intérêt directeur » ;

2. Les fonds propres : une banque est une société commerciale dont le produit est l'argent. Comme toute société, les banques disposent des fonds propres provenant de leurs actionnaires ;

3. Les ressources issues de la clientèle : le rôle d'intermédiaire financier dévolu aux banques commerciales renferme deux opérations essentielles, la collecte des fonds et l'octroi des crédits. Les banques mobilisent des fonds auprès de leurs clients à un coût relativement inférieur à celui qu'elles exigent aux demandeurs de crédit ;

On distingue plusieurs catégories d'établissements de crédit selon leur importance économique ou leur secteur d'activité. Citons parmi eux14(*) :

o Les banques d'affaire : Au sens strict, une banque d'affaires n'est ni une banque de dépôt, ni un établissement de crédit, mais une société de conseil stratégique et financier qui travaille exclusivement pour des entreprises pour des activités de « corporate finance ».

o Les banques de détail : Une banque de détail est une entreprise de distribution de services bancaires (collecte de dépôts, octroi de crédit, tenue de comptes, mise à disposition de moyens d'échanges monétaires, etc.) auprès de sa clientèle constituée de tous les agents économiques (particuliers, artisans, commerçants, entreprises, associations, collectivités locales, administrations).

o les banques de financement : une banque de financement est une banque, ou le département d'une banque, dont l'activité d'octroi de crédit repose sur l'accompagnement des grandes entreprises, investisseurs institutionnels, collectivités territoriales et États dans leurs opérations financières importantes et complexes, souvent dans un contexte international.

o Les banques en ligne : sont des pure players de la banque sur Internet qui proposent à leurs clients des services bancaires à distance, sans avoir de guichet ou d'agence physiques pour réaliser leurs opérations.

o Les bancassurances : Le néologisme bancassurance désigne une notion pouvant être interprétée de diverses façons. Le premier s'entend comme des services financiers intégrant des produits de la Banque et de l'assurance : par exemple la souscription d'assurance des moyens de paiement (perte de carte, de chéquier...) ou l'assurance de perte de revenus (chômage, invalidité...) associée à la tenue d'un compte courant. Le second concerne la manière dont est organisée la collaboration entre la banque et l'assurance ou d'autres organismes non bancaires.

o Les banques de dépôt : Les banques de dépôt sont celles dont l'essentiel des ressources sont issues de dépôts de leur clientèle. Ne disposant pas suffisamment de fonds propres, ce type de banque peut être contraint par la règlementation en vigueur et est très exposés aux risques bancaires ;

o Les banques de développement : Appelées aussi banques multilatérales de développement, les banques de développement sont des institutions supranationales créées par des Etats souverain qui en sont les actionnaires. Leurs missions s'inscrivent dans le cadre des politiques de coopération et d'aide au développement définies par ces Etats. Elles ont en commun de favoriser le progrès économique et social des pays émergeants par leurs activités de financement de projets, de soutient aux investissements et à la création des richesses.

I.1.5. Les marchés financiers

Le marché financier est le lieu où vendeurs et acheteurs, prêteurs et emprunteurs viennent à la rencontre les uns des autres et signent des contrats de gré à gré ; contrats par les quels s'opèrent des transferts des capitaux des agents à excédents de financement vers les agents à déficit de financement.

La partie du système financier la plus simple à analyser est constituée par les marchés financiers. Pour bien comprendre ces marchés, il est nécessaire de maîtriser un certain nombre de distinctions concernant leurs principales caractéristiques15(*).

I.1.5.1.. le marché primaire et le marché secondaire (la bourse des valeurs mobilières)

On appelle marché primaire le marché financier sur le quel les nouvelles émissions de titres, actions ou obligations, sont proposées par les sociétés ou les Etats émetteurs à des acheteurs appelés souscripteurs. Un marché secondaire est, quand à lui un marché financier sur le quel s'échangent des titres précédemment émis (et donc de seconde main).

Le marché primaire des titres est peu connu du public parce que la vente initiale des titres aux souscripteurs n'a pas lieu en public. Elle est organisée pour le compte de l'emprunteur-émetteur par une banque d'affaires (ou banques d'investissement) qui organise l'émission et garantit le placement de ces titres (ensemble des activités que l'on désigne par underwriting) à un certain prix, en les vendant aux investisseurs de gré à gré et au public par une offre public (IPO, Initial Public offering).

Les Bourses sont des marchés secondaires sur lesquels un certain nombre de titres sont cotés et échangés. Le New York Stock Exchange (souvent appelé Wall Street, nom de la rue où il est installé), la bourse de Tokyo (Kabuto Cho), le London Stock Exchange et Euronext (qui réunit les bourses de Paris, de Bruxelles, d'Amsterdam et de Lisbonne) sont les plus important marchés boursiers du monde en ce qui concerne les actions.

I.1.6. Les institutions financières non bancaires

I.1.6.1. Les compagnies d'assurance

Le développement tant désiré par les humains est porteur des risques avec les quels l'homme vit au jour le jour. Désormais le changement économique apporte non seulement le bien-être mais aussi l'incertitude dans le quotidien humain. Le risque devient alors une préoccupation non négligeable pour garantir ce bien-être. Le rôle de l'assureur va de ce fait consister à identifier les risques humains, à organiser les exposés en mutualité, à collecter leur épargne afin de couvrir les éventuels sinistres16(*).

Le contrat (ou police) d'assurance a pour but le transfert de risques :

· l'assuré cède un risque, par définition aléatoire, à la compagnie d'assurances. Lorsque le contrat prévoit une franchise, l'assuré conserve une partie du risque à sa charge.

· La compagnie d'assurances accepte le risque, en échange de la prime (ou cotisation), dont il assure la garantie.

Les compagnies d'assurance jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des systèmes financiers et économiques modernes. Non seulement, elles assurent le bon fonctionnement de l'économie en minimisant les risques, elles mobilisent également d'importantes ressources indispensables au financement des investissements productifs. Le produit de l'assurance constitue de ce fait un capital qui peut être placé, investit et créer des nouvelles richesses. Rappelons qu'il n'existe qu'une seule compagnie d'assurance en République Démocratique du Congo, la SONAS.

I.1.6.2. Les fonds collectifs d'investissement

Un organisme de placements collectif en valeurs mobilières (OPCVM) est un portefeuille dont les fonds investis sont placés en valeurs mobilières ou autres instruments financiers. Le fonds est constitué par des personnes privées (investisseurs) et géré par une société de gestion.

I.1.6.3. Les fonds commun de pension

La sécurité sociale par son importance est devenue un enjeu majeur de la vie socio-économique. Le travail humain est porteur des risques qui d'une manière ou d'une autre méritent d'être couverts. Employeurs et employés sont assujettis à un régime de prestation social reconnu par la loi et mis en place par les organisations de sécurité sociale. Ces organisations assurent les risques socioprofessionnels à travers la gestion des fonds de pension et divers.

Un fonds de pension (ou fonds de retraite) est un fonds d'investissement spécifique à la retraite par capitalisation. C'est l'outil de l' épargne retraite. C'est un organisme de Placement Collectif (OPC) gérant collectivement en capitalisation les retraites et l'épargne salariale. Les fonds de pension sont alimentés par l'épargne des salariés et souvent complétés par l'entreprise, et versent des pensions.

Un fonds de pension fonctionne en :

· recevant les versements (des employés ou des employeurs) ; ils serviront à augmenter le capital, et en contrepartie le bénéficiaire recevra une part du capital (qu'on appelle souvent points de retraite)

· percevant les revenus du capital déjà investi ; une partie servira à payer les frais de gestion, le reste grossira le capital (mais le nombre de parts ne change pas, seulement leur valeur).

· décaissant des pensions, sous forme de rente viagère ; le nombre de points du bénéficiaire est baissé à due-concurrence tandis que le capital nécessaire est, si besoin, vendu.

Le fonds de pension détient et gère un portefeuille d' actifs financiers ( actions et obligations notamment). Aux variations de capital dues aux achats, ventes et réinvestissement des revenus, s'ajoute des variations en fonction de la situation économique globale, booms (et bulles) qui l'augmentent par des plus-values et crises qui le réduisent ( moins-values), mais cela n'a pas autant d'importance qu'on peut le croire17(*).

A 23 ans si Paul accède une profession quelconque assujettie au régime de sécurité sociale, il peut financer sa retraite jusqu'à l'âge maximum prévu pour la retraite. Cette période constitue un avantage pour le fonds de pension qui profiterait de l'épargne de Paul pour financer les investissements productifs, générateurs de richesse de Jean. Il existe en RDC un fonds de pension dont le monopole est attribué à l'Institut National de Sécurité Sociale qui n'assure qu'en partie sa vraie mission. La gestion du régime général congolais de sécurité sociale gère à ce jour cinq éventualités sur neuf prévues par la Convention 102 de l'O.I.T. regroupées en trois branches :

· Branches des pensions (Invalidité, retraite et survivant);

· Branches des risques professionnels (accidents de travail et maladies professionnelles) ;

· Branches des allocations familiales (charges familiales).

Bref, L'INSS n'assure pas la couverture totale de la sécurité sociale (santé, remboursement des frais médicaux et autres allocations).

SECTION II

LE DOGME DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Le changement de mode de vie, des conditions vitales et de l'environnement dans le quel il vit constituent le but ultime pour le quel l'humain consent des efforts délibérés et éternels. L'homme, de par son comportement, a une pulsion naturelle pour le développement bien que l'on puisse observer dans les pays pauvres, surtout parmi les populations démunies, une réelle aversion au changement. L'une des aspirations les plus déterminantes de son oeuvre est l'amélioration du bien-être qui se résout notamment par la satisfaction de ses besoins, la quelle satisfaction est conditionnée par l'utilité qui se cache derrière les biens et les services. Ainsi, la finalité du développement économique que nous allons voir dans les lignes qui suivent consiste à répondre à cette logique.

I.2.1. Définition

Le développement est l'un des concepts énigmatiques à avoir fait couler beaucoup d'encres dans l'histoire de la littérature. Terme apparu après la seconde guerre mondiale, le développement désigne une amélioration à la fois des structures mentales, sociales, économiques, environnementales visant à transformer tout homme et tout l'homme.

François PERROUX18(*) pense que le développement économique est l'accroissement durable du bien-être de la majorité de la population, moyennant un processus multidimensionnel de transformation des structures sociales, des mentalités populaires et des institutions nationales.

Au vu de la définition de PERROUX, il s'observe que le concept développement économique renferme en son sein deux dimensions :

1. Une dimension quantitative liée à la croissance économique par l'accroissement du produit national par tête ;

2. Une dimension qualitative liée aux transformations structurelles qui visent une plus grande égalité dans la distribution du revenu, l'assurance à tous d'un revenu minimal vital, la réduction du chômage et du sous-emploi, l'amélioration de la qualité des ressources ainsi que les changements positifs dans les attitudes, les institutions et les valeurs.

En règle générale, le développement économique se traduit donc par une amélioration nette de la qualité de vie pour la majorité des populations. Ainsi, Le développement économique, dans sa globalité, est un processus par lequel une nation réalise des taux de croissance positifs qui s'accompagnent d'une répartition équitable des revenus réduisant la pauvreté et qui permet une amélioration du bien-être de la majorité de la population.

Analysons les concepts renfermés dans cette définition opérationnelle du développement économique en les mettant en lien avec la croissance.

I.2.2. généralités sur la croissance économiques

I.2.2.1. Phénomène de la croissance

François PERROUX définit la croissance comme un processus continu et soutenu d'élévation de la production réelle d'un pays dans le temps. Au-delàs d'une variation quantitative de la production agrégée des biens et services, plusieurs auteurs font intervenir les aspects démographiques dans la croissance économique, la définissant comme une augmentation quantitative du produit net par tête dans un pays au cours d'une période donnée.

A) Mesure de la croissance

Pour mesurer les performances d'une économie dans le temps, on se rapporte à la variation de son produit intérieur brut(PIB). Ainsi, le taux de croissance du PIB, est l'indicateur qui permet d'apprécier les performances d'une économie ou de comparer ses performances à celles d'autres économies. Mais, étant donné que la variation du PIB nominal est tributaire non seulement de la variation quantitative de la production mais également de la variation des prix, les économistes préfèrent recourir au PIB réel, qui ne tient compte que de la quantité produite, pour mesurer la croissance de l'économie.

B) Les déterminants de la croissance

Selon l'école classique, à l'origine de la croissance se trouve l'accumulation du capital. Les capitalistes réinvestissent le surplus de leur production dans des projets productifs qui favorise l'essor du capital. Les postkeynésiens HARROD et DOMAR pensent que c'est le rapport entre le taux d'épargne et le coefficient du capital qui est la source de la croissance. Et plus tard, SOLOW a renchéri cette idée en situant les sources de la croissance en l'épargne qui permet de financer l'investissement qui est déterminant pour la formation du capital, au progrès technique et à la croissance démographique.

De nos jours, il convient de savoir qu'en dehors de ces facteurs cités ci-haut, plusieurs travaux ont révélé d'autres sources de la croissance basées sur des facteurs non quantitatifs tels que la gouvernance, la stabilité politique, la qualité des institutions... qui par moment agissent de manière moins négligeable sur l'environnement et la qualité de la croissance. Nous verrons dans le détail, au deuxième chapitre, les différentes théories qui insistent sur l'implication des éléments du système financier, tels que détaillés ci-haut, à l'accumulation, à la croissance et au développement économique.

I.2.2.2. Croissance, transformation et bien-être

1. Croissance et transformation

La révolution industrielle constitue pour beaucoup la clé de voute du progrès technologique et économique que connaissent la majeure partie des états du nord. Elle est le sort des grandes recherches consenties par les pays du nord et dont une croissance régulièrement soutenue a été le résultat. Certains auteurs considérant que la croissance économique s'auto-génère soutiennent l'hypothèse de « industrie industrialisante » pour expliquer que la croissance économique peut devenir génératrice du progrès dans la mesure où l'industrie pourrait en elle-même produire d'autres industries. On voit ainsi dans la croissance économique une production capable d'attirer davantage de production.

Une industrie qui fabrique de tracteurs, par exemple, produit dans sa chaine des valeurs d'éventuelles industries agricoles et de même un agriculteur des maïs inciterait un éventuel investisseur à démarrer une usine de fabrication de la bière si une autre industrie pourrait produire et lui fournir des équipements dédiés à la fabrication de la bière. La croissance économique doit en principe changer, à chaque fois qu'elle se présente, le paysage du tissu économique et la structure économique d'un pays ou d'une région.

Rober Barro [1990] mettant le capital public au centre du développement économique soutient l'idée selon laquelle les dépenses publiques en capital constituent un véritable moteur de croissance et du bien-être. Il considère que l'aménagement des routes et infrastructures communes, le transport en commun, les réseaux de télécommunication, les écoles et hôpitaux nécessitent des lourds investissements qui ne peuvent être assurés que par le pouvoir public. En soi ces infrastructures, non seulement transforment le paysage du pays et sa structure économique, mais accélèrent également la croissance économique. Or une économie qui connait une bonne croissance fournira suffisamment des ressources, en termes d'impôt, à l'Etat qui en a besoin pour financer davantage les dépenses publiques en investissement. Rappelons que la RDC connait un rythme de croissance positif depuis 2002 jusqu'à ce jour.

Nous voyons au travers de cette réflexion le rôle combien important que joue l'Etat dans le processus de croissance et de développement. La croissance en elle-même est capable de beaucoup de bonnes choses, si seulement elle est bien entretenue.

2. Croissance et bien-être

La croissance ne doit pas être adorée pour elle-même. Ses mérites découlent de sa capacité à améliorer le niveau de vie des personnes ou à réduire la pauvreté. Cela est rendu possible lorsqu'elle se fait accompagner d'une bonne répartition des revenus issus de la production.

L'incidence de la pauvreté correspond à la fraction des pauvres dans l'effectif de la population et l'une des finalités de la croissance économique serait de la réduire. En effet, une croissance de qualité devrait premièrement se traduire par une réduction du nombre de personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté, car elle suppose un accroissement du revenu moyen ou du revenu par habitant. Mais il faudrait également que la croissance soit accompagnée d'une bonne redistribution ou répartition de ses fruits entre les différents participants à l'activité économique. Une question ayant beaucoup retenu l'attention des économistes et praticiens du développement est celle du degré de dépendance entre croissance économique et distribution de revenus. Bourguignon décompose la distribution de revenus en deux effets : effet de croissance et effet distributionnel. Le premier effet se manifeste par un changement proportionnel dans le revenu, la distribution n'ayant pas changé, et le deuxième se traduit par un changement de distribution du revenu relatif qui ne dépend pas du revenu moyen.19(*)

Une large partie de la littérature contemporaine soutient que le bien-être croît avec le revenu réel, tant pour les individus que pour les nations. La théorie microéconomique du comportement du consommateur postule que la satisfaction des individus est une fonction croissante de leurs possibilités de consommation. La théorie macroéconomique postule que la consommation, tant privée que publique, détermine généralement les niveaux de bien-être dont peut jouir la population du pays et que l'objectif de croissance concerne le bien-être futur des nations. En pratique, comme le degré de satisfaction des préférences individuelles ne peut pas être directement observé, toute évaluation du bien-être doit reposer sur des approximations. L'approximation la plus fréquente est le revenu réel : en ce qui concerne les individus, le revenu réel contraint la capacité de consommation ; au niveau d'une nation, la production des biens de consommation et d'investissement contribue au bien-être présent et futur des individus.

Rendre la croissance plus favorable aux pauvres nécessite des politiques axées directement sur la répartition des revenus. Il s'observe que dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne, les gouvernements mettent souvent en oeuvre des politiques imparfaites en faveur des riches, ce qui contribue à maintenir, voire à accentuer, les inégalités entre les groupes sociaux.

A la suite des travaux d'Armatya Sen, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a mis au point, depuis 1990, un Indicateur du développement humain (IDH) qui adjoint au PIB deux indices de qualité de vie : la longévité (espérance de vie) et l'éducation (taux de scolarisation). L'OCDE acte les multiples raisons pour lesquelles le revenu réel n'offre qu'une approche très biaisée du bien-être. Un surcroît de PIB par habitant, à partir d'un niveau déjà élevé, peut avoir un effet décroissant sur le bien-être. D'aucuns estiment cependant que l'indicateur de bien-être le moins imparfait reste le PIB par habitant.

Conclusion partielle

Le développement dont il est question est une dynamique dont l'existence est conditionnée par une série d'exigences de natures diverses. Il requiert le respect d'exigences d'ordre politique, social, psychologique, scientifique, institutionnel et économique20(*). Les exigences économiques consistent en la mobilisation et la concentration du surplus économique en vue de son utilisation planifiée pour le développement. Le choix de transférer le pouvoir d'achat dans le futur constitue l'essence du système financier et une garantie de la performance des entreprises en recherche constante des capitaux. La performance des entreprises est une garantie de la disponibilité des biens et services dans une économie, utiles à la satisfaction des besoins individuels.

L'objectif de ce premier chapitre qui s'achève a justement consisté à mettre en claire cette démarche selon une approche sémantique consistant à expliquer les différents concepts propres au système financier et au développement économique. Il a donc été question de présenter premièrement l'architecture d'un système financier moderne en vue de déceler les voies possibles (finance directe et finance directe) grâce auxquelles les ressources peuvent être transférées des agents économiques créditeurs vers les agents économiques débiteurs afin de soutenir leur action indispensable au changement économique et au bien être. Une autre partie de ce chapitre a consisté à mettre en lumière le concept de développement économique avec son conjoint la croissance économique.

CHAPITRE II 

ETUDE DE LA RELATION SYSTEME FINANCIER - DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : UNE APROCHE THEORIQUE

L'économie elle-même nous enseigne que la recherche du bien-être est au coeur de sa science et gouverne toutes ses théories dans une démarche qui consiste à expliquer comment parvenir à ce bien-être avec des ressources limitées confrontées aux besoins illimités de l'humanité. Cette partie du travail consiste justement à adopter cette approche afin d'expliquer théoriquement dans quelles conditions le système financier peut servir au développement économique et le développement économique à son tour influer sur l'épargne et l'investissement.

Jean-Paul Paullin & Anne Gaël Vaubourg [1998]21(*) pensent que le fait de lier proportionnellement le niveau de production au montant du stock de capital permet d'expliquer le taux de croissance de l'économie par la façon dont l'épargne est captée et orientée vers l'investissement. On peut ainsi comprendre comment l'efficacité du système financier (c'est-à dire sa capacité à répondre aux préférences des épargnants et à sélectionner les investissements) agit non seulement sur le niveau mais aussi sur le rythme de croissance de l'activité économique.

Procédant par les théories sur le développement financier et économique pour aboutir à la revue de la littérature, le deuxième chapitre de ce mémoire met en lumière cette thématique dans une démarche consistant à mettre en évidence les modèles conçus par les grands penseurs de la science économique pour ensuite évaluer les résultats et les conclusions des certains chercheurs.

SECTION I 

LES MODELES DE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET ECONOMIQUE

Grâce au chapitre premier de ce travail on peut comprendre l'importance de l'épargne et de l'existence des intermédiaires financiers dans le processus d'accumulation, d'investissement et de croissance. En effet, la meilleure mobilisation de l'épargne, la diversification efficace des risques, l'évaluation des projets d'investissement sont autant de fonctions remplies par le système financier qui peuvent expliquer cette influence positive sur la croissance. Les théories qui enseignent sur cette approche sont nombreuses et nous sélectionnons ici quelques unes pour mettre en lumière ces hypothèses.

II.1.1. Le modèle Harrod-Domar

II.1.1.1. Le modèle de croissance classique aux origines du modèle Harrod-Domar

Signalons que la fonction de production globale :

Y = f(K,L) est au coeur de tout modèle de croissance économique. C'est une fonction qui peut prendre des nombreuses formes différentes, selon la nature de ce qui constitue le véritable rapport entre les facteurs de production (K et L par exemple) et la production globale Y. La forme exacte de la fonction f (qui définit l'ampleur de l'augmentation de la production en réaction aux changements de K et de L) est l'élément distinctif de nombreux modèles de croissance. En fait, le débat théorique auquel donne lieu la croissance économique dans les ouvrages porte sur la meilleure façon de représenter le processus de production.

Le modèle Harrod-Domar a largement servi (peut-être même trop) dans les pays en développement pour étudier les rapports entre la croissance et les besoins en capitaux. Il se fonde sur une observation de la réalité montrant qu'une partie des actifs sont au chômage et part de l'idée que le capital constitue le facteur déterminant obligatoire de la production et de la croissance. On peut comprendre le modèle22(*) suivant cette démarche :

Les équations 2.1, 2.2 et 2.3 sont en rapport étroit et décrivent ensemble les modalités d'évolution progressive des réserves de capital (K). Ces trois équations calculent d'abord l'épargne totale, qu'elles relient ensuite au nouvel investissement, avant de décrire enfin, comment le nouvel investissement change la taille des réserves de capital. Pour calculer l'épargne, nous prenons l'approche la plus directe partant de l'hypothèse que l'épargne constitue une part fixe du revenu :

S = s x Y [2.1]

S (majuscule) représente la valeur totale de l'épargne, et s (minuscule), le taux d'épargne moyen.

L'équation suivante relie l'épargne à l'investissement. Si l'on considère que toute la production des biens et services produits par l'économie doit servir à la consommation courante et à l'investissement et que tout revenu gagné par les agents doit être consommé ou épargné tel que vu au chapitre premier, comme la production est égale au revenu, il s'en suit que l'épargne doit être égal à l'investissement.

S = I [2.2]

Nous sommes maintenant à mesure de montrer comment les réserves de capital changent progressivement. Deux forces principales en déterminent l'évolution : les nouveaux investissements (qui s'ajoutent aux réserves de capital) et la dépréciation (qui réduit lentement la valeur du capital existant au fil des années). A l'aide de la lettre grecque delta (?), qui représente le changement de valeur d'une variable, nous exprimons le changement du capital par ?K qui est déterminé comme suit :

?k = I - (d x k) [2.3]

Dans cette formulation, d est le taux de dépréciation du capital quel l'on peut simplement comprendre par l'amortissement. Le premier terme (I ) indique que le capital augmente chaque année du montant du nouvel investissement et le terme -(d x k) montre que le capital diminue chaque année à cause de la dépréciation du capital existant. Pour simplifier légèrement les équations 2.1, 2.2 et 2.3 ; on peut écrire :

?k = sY - d x k [2.4]

Avec :

k = les réserves de capital

Y = le revenu

s = le taux d'épargne

d = le taux de dépréciation de capital compris comme le taux

d'amortissement

II.1.1.2. le coefficient de capital et le modèle Harrod-Domar

Dans le modèle Harrod-Domar avec intensité capitalistique, la fonction de production a une forme très précise, dans la quelle la production est par hypothèse, une fonction linéaire du capital (et du seul capital). Elle se définit comme suit

Y = (1/v)k ou Y =k/v [2.4]

dans la quelle v est une constante. Dans cette équation, les réserves de capital sont multipliées par le chiffre fixe 1/v pour calculer la production global. Si v=3 et qu'une firme possède un capital de 30 millions USD, sa production annuelle sera de 10 millions USD. La constante v devient le coefficient de capital, puisqu'en remodelant les termes de l'équation 2.1, nous obtenons :

v = k/Y [2.5]

Le coefficient de capital étant un paramètre très important dans ce modèle. Il s'agit d'un ratio mesurant la productivité du capital et de l'investissement. L'exemple donné ci-dessus le prouve. Ce coefficient donne une indication de l'intensité de capital dans le processus de production.

Les économistes calculent fréquemment le coefficient d'accroissement marginal du capital et du produit, l'incremental capital-output ratio (ICOR), pour déterminer l'impact supplémentaire (ou marginal) sur la production.

Jusqu'à présent, nous avons analysé la production totale, et non la croissance de la production. Il est facile de convertir la fonction de production de l'équation 2.4 pour relier les changements de production au changement des réserves de capital :

?Y = ?K/v [2.6]

Le taux de croissance de la production, g, est simplement égal à l'augmentation de la production divisée par le montant de celle-ci, ?Y/Y. En divisant les deux termes de l'équation 2.6 par Y, on obtient :

g = ?Y/Y = ?K/Yv [2.7]

Enfin, à partir de l'équation 2.4, nous savons que le changement des réserves de capital ? est égale à l'épargne moins la dépréciation du capital (?k = sY - d x k). En remplaçant par le terme droit de l'équation 2.4 le terme relatif à ?K dans l'équation 2.7 et en procédant à une simplification, on arrive au rapport fondement Harrod-Domar pour une économie :

g = (s/v) - d [2.8]

g = taux de croissance économique

s = taux d'épargne

v = coefficient de capital

d = dépréciation du capital.

A la base de cette équation, on trouve la thèse selon la quelle le capital créé par l'investissement est le déterminant principal de la production et que l'épargne permet l'investissement. Elle focalise l'attention sur deux éléments indispensables au processus de croissance : l'épargne (s) et la productivité du capital (v). Sans parler de ses forces et ses faiblesses, le modèle Harrod-Domar diffuse un message clair :

« Epargnez davantage et faites des investissements productifs, et votre économie se développera ».23(*)

II.1.2. Epargne étrangère et croissance économique.

Dans le passé, des nombreux pays ont ajouté l'épargne étrangère à l'épargne intérieure pour contribuer à financer leurs investissements et leur croissance. Les USA ont fait fortement appel à l'épargne étrangère, en particulier pendant la période antérieure à la guerre de Sécession, de 1835 à 1860, puis, à nouveau, à la fin du XIXe siècle pour financer entre autres choses, l'expansion de leur réseau ferroviaire. Pour comprendre cette dynamique, referons-nous aux notions de la comptabilité nationale classique qui donne la meilleure perception du rapport entre l'investissement, l'épargne intérieure, l'épargne étrangère et l'équilibre commercial ; elles nous indiquent que l'investissement total (I) doit être égal à l'épargne totale (S), la quelle, à son tour, se compose de l'épargne intérieure (Sd) et de l'épargne étrangère (Sf).

Pour comprendre, posons :

Y = C + I + G + X - M [2.9]

Où X représente les exportations et M les importations. Côté dépenses, tout le revenu doit être consommé, épargné ou donné aux pouvoirs publics sous forme d'impôts :

Y = C + Sp+T [2.10]

On notera que le terme de l'équation relatif à l'épargne se rapporte, dans cette notion, à l'épargne privée. Comme les deux équations sont égales à Y, l'équilibre sera donné par :

C + I + G + X - M = C + Sp + T [2.11]

En soustrayant C de deux termes et en redisposant ceux-ci, on obtient :

I = (T-G) + Sp + (M - X) [2.12]

Le premier terme du côté droit (T-G) représente l'épargne publique, et le second terme (Sp) est l'épargne privé. (M-X) représente à la fois le défit de la balance des paiements et l'épargne étrangère. Quand les importations d'un pays (M) dépassent ses exportations (X), l'écart doit être financé par des flux des capitaux provenant de l'étranger (aide étrangère, prêts bancaires, flux de capital, etc.) et qui représente l'épargne l'étrangère. Toute la partie droite de l'équation représente la somme de l'épargne intérieure et étrangère, soit24(*) :

I = Sd + Sf [2.12]

Ou traditionnellement : I - Sd = M - X

Ces hypothèses rendent compte de la dynamique du commerce international sur l'investissement et la croissance. Les exportations nettes constituent un des canaux habituels d'entrée des capitaux et des devises étrangères dans un Etat. Dans ces conditions, la banque centrale pourra mobiliser d'importantes réserves étrangères et bien asseoir sa politique monétaire.

SECTION II 

REVUE DE LA LITTERATURE

Le développement financier, à travers la mobilisation de l'épargne, l'allocation efficace des ressources, le contrôle managérial, la gestion des risques et l'offre de services facilitant l'échange, stimule-t-il réellement la croissance économique ? Depuis le 19ème siècle, de nombreux auteurs ont défendu l'idée de l'effet bénéfique du développement financier pour l'économie. Schumpeter (1911) explique que les banques jouent un rôle déterminant dans la croissance économique dans la mesure où elles favorisent l'innovation à travers les services financiers qu'elles fournissent.

Cependant, d'autres auteurs doutent du rôle positif du système financier dans la croissance économique. Robinson (1952) prétend que le développement financier suit la croissance économique. Ces oppositions théoriques se retrouvent dans Patrick (1966) qui propose de distinguer le développement financier « initié par l'offre » du développement financier « induit par la demande »25(*).

II.2.1. Efficacité du système financier sur le développement

Le lien positif entre le développement financier et la croissance économique a été mise en évidence par plusieurs études (Gelb, 1989; World Bank, 1989; Roubini et Sala-i-Martin, 1992; Atje et Jovanovic, 1993; King et Levine, 1993). La plupart de ces études sont basées sur une analyse en coupe transversale, consistant à régresser le PIB réel par tête moyen sur l'indicateur de développement financier et un ensemble de variables de contrôle incluant les conditions initiales et les caractéristiques pays.

· Les premières études portant sur la causalité sont celles de Gupta (1984), King et Levine (1993a), et Jung (1986). Plus récemment, Demetriades et Hussein (1996) ont étudié la causalité entre le développement financier et la croissance sur un échantillon de 16 pays. Ils montrent que le sens de causalité est spécifique au pays; il est soit unidirectionnel, soit bidirectionnel ;

· L'Afrique Sub-Saharienne (ASS) a également fait l'objet d'une poignée d'études empiriques, en ce qui concerne le lien finance-croissance. Ce sont: Bhatia et Khatkhate (1975), Spears (1992), Gelbard et Leite (1999), Collier and Gunning (1999), Ndikumana (2000), Ghirmay (2004), Kpodar (2005) et Aka (2007). Ces études mettent en évidence le rôle positif du développement financier dans le développement économique. Cependant, la majorité de ces études, qu'elles soient sur l'Afrique ou non, se sont concentrées sur la croissance du PIB réel (ou PIB réel par tête) ;

· Mckinnon (1973) et Shaw (1973) font l'extension de l'argument de Goldsmith (1969). Ils soutiennent que le développement financier n'implique pas seulement un accroissement de la productivité du capital, mais aussi une hausse du taux d'épargne et, par conséquent, un volume d'investissement plus grand. Contrairement à Goldsmith (1969) qui a endogénéisé la croissance et les intermédiaires financiers, Mckinnon (1973) et Shaw (1973) ont plutôt analysé les effets de la « répression financière », c'est-à-dire le maintien de taux d'intérêt bas et l'intervention publique dans les activités des banques, sur l'épargne et l'investissement. La répression financière réduit les incitations à épargner. Ce qui influe négativement sur l'investissement et la croissance économique. Ainsi, Mckinnon et Shaw sont favorables à la libéralisation financière permettant la hausse des taux d'intérêt qui incite les ménages à accroître leur épargne. Du point de vu empirique, McKinnon (1973) étudie le lien entre le système financier et le développement économique en Argentine, au Brésil, au Chili, en Allemagne, en Indonésie, en Corée et en Thaïlande après la deuxième guerre mondiale. Il conclut que les systèmes financiers fonctionnant parfaitement stimulent la croissance économique. Ainsi, le niveau de développement financier est un « bon indicateur prévisionnel » des taux de croissance économique, d'accumulation du capital, et de changement technologique (King et Levine, 1993b; Levine, 1997).

L'importance des facteurs financiers va être prise en compte dans une nouvelle catégorie de modèles de croissance endogène intégrant le secteur financier. Dans ces modèles, le système financier dans son ensemble (banques, intermédiaires financiers, marchés des actions et des obligations, etc.) permet la collecte de l'épargne et d'en faire bon usage. Le système financier permet de réunir les agents, de collecter, d'analyser et de transmettre l'information à moindre coût. Un système financier fonctionnant efficacement draine les ressources disponibles vers les projets les plus rentables susceptibles d'accroître la productivité et, par conséquent, la croissance économique ; il élimine le risque de liquidation prématurée d'actifs productifs permettant l'accumulation du capital physique et du capital humain sources de croissance économique. Le système financier permet une diversification du risque technologique et rendent plus attractive la spécialisation des investissements, facilitant ainsi l'accroissement de la productivité marginale du capital.

II.2.2. l'hypothèse de l'inefficacité du système financier

Il existe une antithèse dont le chef de fil est Robinson (1952), qui prône la passivité de la finance dans le développement économique. Plus précisément, selon Robinson, le développement financier suit la croissance et le développement économique, et que les sources de la croissance devraient être recherchées ailleurs. Un point de vue similaire est développé par Friedman et Schwartz (1963) sur la demande de monnaie. Ce point de vue est basé sur le fait que le ratio masse monétaire (M2 ou M3) au PIB nominal, c'est-à-dire M2/PIB, qui est la mesure classique du développement financier utilisée dans la littérature, est aussi l'inverse de la vitesse de circulation de la monnaie. Par conséquent, Robinson pense qu'une corrélation positive entre le niveau de développement financier et le PIB réel peut provenir d'une baisse de la vitesse de circulation de la monnaie. Si tel est le cas, alors le lien positif entre le développement financier et le PIB réel par tête peut refléter une élasticité de la demande de monnaie par rapport au revenu supérieur à un. Par conséquent, sur cette base le sens de la causalité partirait du PIB réel vers le développement financier, et cela à travers la demande de monnaie26(*).

Remarquons que le lot d'auteurs passés en revue ci-dessus, aux conclusions surprenantes et variées, se complètent plus qu'ils ne se contredisent. En réalité la relation positive entre le système financier et le développement économique est évident. Sans système financier, toute économie serait asphyxiée. La monnaie doit exister, les banques doivent intermédier, les marchés financiers ont leur place dans l'économie ; c'est seule une organisation exacerbée ou non rationnelle du système financier qui peut s'avérer nuisible à l'économie et susciter une insécurité générale d'où découle le concept de risque systémique.

SECTION III

DEVELOPPEMENT FINANCIER ET RISQUE SYSTEMIQUE

Nul n'est sans ignorer l'expérience dramatique de la crise financière internationale de « Subprime 2008» déclenchée aux Etats-Unis ou de tant d'autres manifestées bien avant dans d'autres pays. A cause de l'insolvabilité des ménages américains bénéficiaires des crédits immobiliers et de l'exercice de la titrisation opérée par les banques américaines. Les crédits risqués ont été transformés en obligations et ont pénétré le marché financier. Le risque étant devenu général, la crise comme par contagion, a affecté le secteur réel américain, européen puis africain.

La leçon à tirer de cette crise est simple : la libéralisation financière, la globalisation financière et/ou le développement financier n'est pas que porteur de croissance et de développement économique, sa mise en oeuvre et son intensification constituent un accélérateur de risques dont l'avènement ou la manifestation peut conduire à des déséquilibres difficilement maitrisables jusqu'à déclencher un réel ralentissement économique.

Michel Aglietta écrit  que :

« ...La sous-évaluation et la dissémination insuffisante des risques provoquent des effets de contagion et de fuite vers la qualité. L'intermédiation financière est organisée pour affronter ces problèmes. Il existe des conceptions profondément différentes de l'intermédiation. L'une est fondée sur la transformation d'actifs par les intermédiaires. L'autre est construite sur la largeur, la diversité et la profondeur des portefeuilles d'actifs négociés dans les marchés. La première conduit à la prépondérance des banques, la seconde à celle des investisseurs institutionnels dans les marchés financiers. On conçoit que la libéralisation financière, en faisant pénétrer la deuxième conception dans des systèmes entièrement fondés sur la première, ait créé des dysfonctionnements durables et des comportements inadaptés qui ont accentué la fragilité financière... »27(*)

On voit dans la pensée d'Aglietta, apparemment adepte de la finance indirecte ou du banquier intermédiaire, l'idée d'un dysfonctionnement du système financier occasionné par l'intensification des marchés financiers là où le système bancaire est prédominant. Comme pour dire que l'effondrement des économies dû au dysfonctionnement du système financier trouverait son origine dans la dynamique des marchés boursiers.

Pour sa part, Philippe Lagayette pense :

«  qu'il ne faut pas perdre de vue que les transformations des systèmes financiers ont pour premier effet de constituer un apport au bon fonctionnement du système économique. Au niveau individuel, elles élargissent les possibilités des choix des agents en leur procurant plus de facilités et d'instruments pour gérer leurs actifs, trouver des financements et couvrir leurs risques. Sur un plan collectif, les conditions de financement et les montants distribués évoluent de façon plus souple : il devrait donc en résulter une amélioration des ressources, c'est-à-dire une réorientation vers les emplois économiquement les plus rentables. Mais il est vrai qu'en contre partie, chacun doit adopter ses comportements à cette « nouvelle donne » financière, agents non financiers comme intermédiaires financiers »28(*).

Thorsten Beck, professeur d'économie à l'Université de Tilburg, président de l'European Banking Centre et ancien chercheur à la banque mondiale tranche :

« ... Les théories économiques divergent radicalement sur le rôle joué par les banques et les marchés dans le développement d'un secteur financier ainsi que leur lien avec la croissance économique. Répondre à ces questions est essentiel: il s'agit d'orienter concrètement les politiques économiques. Si des indicateurs permettent de relier la croissance économique au système financier, il n'existe en revanche aucune preuve permettant de soutenir les banques au détriment des marchés-ou inversement. Selon une «logique de services», c'est bien plutôt la complémentarité entre les deux acteurs qui est déterminante... »29(*)

Beck estime qu'alors que des difficultés importantes dans l'accès à l'information et aux transactions n'incitent pas les épargnants à confier leurs économies à des entreprises, les banques et les marchés peuvent en théorie, aider à surpasser ces difficultés. Les banques peuvent tout d'abord réduire les coûts liés à l'acquisition et au traitement des informations sur les entreprises et les projets en évaluant les emprunteurs potentiels, permettant ainsi d'augmenter l'épargne et l'accumulation du capital dans l'économie.

Cette dynamique révèle le rôle important que joue l'information dans la performance comme dans le dysfonctionnement des banques et des marchés. Donc, ni les intermédiaires financiers (Banques, assureurs,...) ni les marchés financiers sont néfastes au bon fonctionnement des économies, c'est la qualité et la gestion de l'information de l'un comme de l'autre qui provoque des disfonctionnements au sein des économies. Une information mal transmise au banquier peut l'amener à sélectionner des investissements moins sures et conduire à un risque de crédit majeur ; de même la différence d'information entre agents des marchés financiers est susceptible de surcapitaliser ou de sous-capitaliser une entreprise ou un groupe d'entreprises moins performantes réunies autour d'un indice boursier au point de conduire à une crise générale. Si les marchés et les banques sont vulnérables, alors l'asymétrie de l'information est un paramètre sur le quel banques et marchés devront veiller le plus. L'asymétrie de l'information stimule la fragilité des banques et des marchés qui constituent les piliers sur les quels sont bâties les économies.

II.3.1. Asymétrie d'information : Anti-sélection et risque moral

L'asymétrie de l'information est un aspect essentiel des marchés financiers. Elle consiste pour une partie à une transaction à avoir une connaissance insuffisante de l'autre partie pour prendre des décisions exactes. Par exemple, les dirigeants d'une société savent s'ils sont honnêtes ou pas, s'ils disposent d'une meilleure information sur la solidité de leur affaire par rapport à celle dont disposent leurs actionnaires30(*).

L'analyse de la manière dont les problèmes d'information asymétrique affectent les comportements économiques renvoie à la théorie de l'agence. Et la présence d'une asymétrie d'information conduit aux problèmes de l'anti-sélection et du risque moral ou aléa moral.

II.3.1.1. L'anti-sélection

Elle provient d'une information asymétrique dans la phase qui précède la conclusion d'une transaction. Les agents qui désirent le plus activement obtenir des prêts sont ceux-là même qui sont porteurs du risque de crédit potentiellement le plus élevé. Ainsi, les parties qui ont le plus de chances de produire un résultat non désirable sont celles qui aspirent le plus à s'engager dans la transaction. Par exemple, des preneurs des risques téméraires, ou même des véritables escrocs, voudront d'autant plus obtenir des prêts qu'ils sont bien conscients que leur probabilité de rembourser est très faible. Dans la mesure où l'anti-sélection accroit les chances de distribuer des prêts à des emprunteurs à risque sur le marché, les prêteurs peuvent renoncer à prêter, même s'il existe de bons risques sur le marché.

II.3.1.2. Le risque moral

Le risque moral intervient après la transaction : le préteur court le risque que l'emprunteur s'engage dans des activités indésirables qui diminuent la probabilité de remboursement du prêt ; comme cela a été le cas des bénéficiaires des crédits Subprime accordés en majorité par la banque GOLDMAN aux Etats-Unis. En effet, une fois que l'emprunteur a obtenu un prêt, il peut prendre des risques plus importants (qui peuvent dégager un rendement plus élevé mais qui s'accompagnent aussi d'un risque de défaut plus grand) parce qu'il engage des fonds qui ne lui appartiennent pas31(*).

II.3.2. risque systémique et crise financière

Les crises financières représentent des ruptures des marchés financiers, qui se caractérisent par des fortes chutes du prix des actifs et des faillites des entreprises32(*).

Nous avons vu que pour bien fonctionner, un système financier doit résoudre les problèmes d'information asymétrique dans ses transactions de telle sorte que les ressources en capital soient allouées aux utilisations les plus productives. Ces problèmes d'information asymétrique qui empêchent l'allocation efficiente du capital sont souvent perçus comme des frictions financières par les économistes. Et quand les frictions financières augmentent, les marchés financiers sont incapables d'organiser efficacement le transfert de fonds des épargnants vers les ménages et les entreprises auxquels se présentent des occasions d'investissement productif. Le résultat de cette incapacité des marchés financiers de fonctionner de façon efficace est une forte contraction de l'activité économique. Il se produit une crise financière lorsque les flux d'information sur les marchés financiers subissent une rupture particulièrement importante qui augmente brutalement les frictions financières et interrompt le fonctionnement des marchés financiers. L'activité économique s'effondre alors.

Les crises financières peuvent être d'origine bancaire ou boursière, mais il faut noter qu'elles peuvent commencer de différentes façons : une mauvaise maitrise de l'innovation et de la libéralisation financières, une alternance d'emballement et de chute du prix des actifs ou de l'accroissement général de l'incertitude provoqué par les défaillances d'importantes institutions financières ou une brusque montée de l'incertitude à l'occasion de défaillances parmi les grandes institutions financières33(*).

II.3.2.1. Globalisation financière et risque de système

La globalisation financière a entraîné des accidents disparates et récurrents depuis un quart de siècle. On a connu des crises de marché qui illustrent l'instabilité des dynamiques de prix sur les marchés financiers et les manques de liquidité qui peuvent s'y révéler brutalement. Ce furent, par exemple, la crise obligataire de 1994 qui s'est propagée des États-Unis vers l'Europe sur les marchés de dettes ou la crise financière de 2008 - 2009.

Ces phénomènes posent de sérieux problèmes par la menace de leurs incidences globales sur l'économie. Des faillites bancaires ou des crises de marché peuvent accentuer ou prolonger une récession. Elles peuvent même rendre le climat des affaires durablement pessimiste, les agents économiques attentistes, et entretenir un marasme après la récession. Bref, des accidents locaux peuvent, par leurs répercussions, entraîner l'économie dans des états déprimés. C'est en cela que l'on peut parler de risque de système34(*). C'est l'éventualité qu'apparaissent des états économiques dans lesquels les réponses rationnelles des agents individuels aux risques qu'ils perçoivent, loin de conduire à une meilleure répartition des risques par diversification, amènent à élever l'insécurité générale [Aglietta et Moutot, 1993].

II.3.2.1.1. la crise bancaire

Les paniques bancaires peuvent provenir de trois sources : la demande contagieuse de conversion des dépôts en espèces, les défauts de règlement dans les paiements interbancaires, la détérioration de la qualité des créances bancaires par défaillance de leurs débiteurs. En effet, la détérioration des bilans et la dégradation des conditions de l'activité économique conduisent à l'insolvabilité de certaines institutions financières lorsque la valeur nette devient négative. Incapables de rembourser leurs déposants et autres créanciers, des banques sont fermés par leurs régulateurs. Si les frictions sont suffisamment graves, des paniques bancaires peuvent éclater au cours des quelles plusieurs établissements cessent leurs paiements simultanément.

La faillite des banques peuvent s'en suivre et les déposants comme les investisseurs voir les économies aller en fumée.

II.3.2.1.2. La chute des cours boursiers 

La plupart des économistes pensaient que les crises financières analogues rencontrées lors de la grande dépression appartenaient au passé et ne se reproduiraient pas dans les pays avancés comme les Etats-Unis ou l'Europe occidentale. Malheureusement, la crise financière qui a frappé le monde entier entre 2007 et 2009 prouve qu'ils avaient tort. L'asymétrie d'information dans le marché financier peut causer des graves déséquilibres si elle est mal gérée. Ainsi, l'arrivée d'une information en bourse suffit pour modifier le cours des titres de l'entreprise concernée ou du groupe d'entreprises évoluant dans le secteur.

Conclusion partielle

La prospérité des économies dépend de leur capacité à mettre en oeuvre des systèmes de production perpétuels qui, en principe, nécessitent des moyens. Cette partie du travail a donc consisté d'abord à expliquer théoriquement comment la mobilisation des moyens et la sélection des investissements par le système financier (Banques et marchés) pourraient-elles être favorables au fonctionnement de ce système économique tout en permettant un réel développement économique. Les modèles d'Harrod-Domar nous a permis de comprendre cette dynamique dans un contexte purement théorique. Les études menées par les chercheurs ont permis d'affirmer l'hypothèse de l'efficacité du système financier sur le développement économique [King et Lévine, 1993], mais certains ont par contre prouvé le contraire [Robinson 1952].

Aussi, une étude très poussée nous a révélé que le développement financier et/ou la libéralisation financière est un véritable accélérateur du risque système qui est le déterminant majeur de la crise financière laquelle, par des mécanismes prudentiels, peut être prévenue mais aussi par l'intervention des banques centrales dans son rôle de préteur en dernier ressort, est susceptible d'être éradiquée. Focalisons-nous à présent sur la réalité de la RDC afin de retracer sa situation économique et voir dans quelle mesure vérifier la théorie telle que vue, pour le cas spécifique de la RDC.

Deuxième Partie

ANALYSE EMPIRIQUE

CHAPITRE III

VUE D'ENSEMBLE SUR LE SYSTEME FINANCIER ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN RDC DE 1980 à 2013

Après la seconde guerre mondiale, les programmes de relance initiés et mis en oeuvre par les pays d'Europe et d'Amérique avaient entrainé les économies de plusieurs pays à des régimes de croissance régulière, accélérée et soutenue pendant près de 30 ans. Cette période de croissance et de prospérité économique qualifiée des « trente glorieuses » se pérennisa jusqu'aux années 1970. Le déclenchement du choc pétrolier en 1973 ayant entrainé une récession au niveau mondiale n'avait pas épargné la République Démocratique du Congo. Cette période ayant coïncidé avec la « zaïrianisation », dont les conséquences persistent encore de nos jours, a été le début d'une crise économique pour la quelle les efforts fournis par les agents économiques, jusqu'à ce jour, n'ont jamais réussi à conjurer totalement le sort.

Dans ce troisième chapitre, nous allons revenir sur les traces de l'évolution économico-financière de la RDC depuis 1980 jusqu'en 2013 afin de présenter, suivant une approche purement descriptive les différentes interactions concrètes du système financier et du développement économique en RDC dans le but de parvenir à une appréhension quantitative de la réalité.

SECTION I

DYNAMIQUE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA RDC : DE 1980 à 2001

III.1.1. Contexte macroéconomique global 

Après quatre années de récession, le redressement de l'économie zaïroise annoncé en 1979 s'est nettement confirmé en 1980 malgré le contexte international défavorable. En 1980, le P.I.B avait pu augmenter de 2,3 % en termes réels. Cette croissance, qui a concerné plus particulièrement l'agriculture et les mines, fut obtenue grâce, essentiellement, à la politique d'allocation des ressources extérieures adoptée par le Conseil Exécutif. Cette politique a consisté à mettre à la disposition du secteur productif, en plus des concours bancaires, un montant en devises destiné à l'importation des matières et autres semi-produits. En effet, après une première allocation de 90 millions de dollars accordée en août 1979, les entreprises ont bénéficié d'une seconde tranche de 20 millions en septembre 1980 et d'une troisième de 15 millions en décembre de la même année. L'exécution du budget s'était soldée à la fin de l'année 1980 par un déficit de 337,5 millions de zaïres dont le financement a été assuré à concurrence de 99,1 millions par l'extérieur et 238,4 millions par le système bancaire intérieur. La maitrise des facteurs générateurs des liquidités monétaires ainsi que l'amélioration de l'approvisionnement du marché intérieur ont influencé favorablement l'évolution des prix dont l'indice moyenne à la consommation à Kinshasa avait enregistré une somme hausse de moins de 50 % contre 120 % en 197935(*).

On note une légère reprise de l'activité économique caractérisée par une la variation positive du taux de croissance qui est passé de -0.3% en 1979 à 5.6 % en 1984, les dépenses publiques en capital, en % du total, sont passées de 5.1 % en 1979 à 11.2% en 1982, l'investissement, en % du PIB, de 9.9% en 1980 à 14.1% en 1987 et un rythme contrasté de l'inflation. Ce retournement favorable de la situation a été renforcé par les programmes d'ajustement de 1983 et de 1987-1988. La discipline imposée par ces programmes, avec notamment la promotion des politiques budgétaires et monétaires restrictives, a permis à l'économie zaïroise à l'époque d'assainir le cadre macroéconomique et d'emprunter une voie, même fragile, de croissance économique.

Cette relative stabilité observée au cours de cette sous-période ne mettra pas longtemps à basculer. La décennie qui suit verra l'économie du pays sombrer dans une récession sans précédent.

En effet, de 1990 à 2001, une période, qualifiée de déglingue économique totale, est la période de la descente aux enfers de l'économie nationale. Il faut noter d'ores et déjà que cette sous-période [1990-2001], consécutive à la suspension du programme d'ajustement structurel, fut marquée par plusieurs événements, les remous sociaux [1990] et pillages [1991 et 1993], une forte récession, une hyperinflation sans nom et l'éclatement des guerres de libération [1996] et d'agression [1998-1999].

La production s'est essoufflée dans presque tous les secteurs d'activité. Les grandes entreprises congolaises du secteur minier ont connu des difficultés d'exploitation [on note l'effondrement de la Gécamines]. Le volume de production du cuivre, du cobalt, diamant, étain, etc. a fortement reculé. L'agriculture a également affiché des contreperformances, liée notamment à la dégradation des routes de desserte agricole.

La non diversification de l'économie congolaise est un phénomène lointain dont le disfonctionnement du secteur minier a toujours eu des répercutions néfastes sur l'ensemble de l'économie nationale. Le tableau qui vient après nous permet de faire une lecture claire et nette de l'évolution de la croissance des différents secteurs et sous secteurs de l'économie pour la période allant de 1990 à 2001.

Tableau n°1 : taux de croissance en volume des différents secteurs de 1990 à 2000

SECTEUR

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Secteur des biens

-7.2

-6.3

-8.2

-2.7

-0.8

-0.8

-0.5

-7.3

-0.7

-1.9

-8.2

Agriculture

2.6

2.8

3.1

1.9

-0.8

-2.3

-2.9

-2.8

-1.4

-5.1

-11.7

Mines

-15.6

-22.8

-36.3

-20.3

1.9

6.3

3.2

-13.9

9.6

7.9

29.1

Industries

-14.6

-21.5

-27.6

-12.2

-10.2

13.1

-3.4

-21.8

-7.3

4.3

-10.9

Electricité & eau

3.2

6.2

7.8

-17.1

-3.3

6.8

18.9

-10.6

-5.9

10.5

-6.6

Construction

-39.7

-16.5

-35

-11.3

20

18.7

24.7

-30.6

4.5

13.7

3.5

Secteurs des services

-5,7

-10.1

-12

-29.4

-10

-0.6

-2.3

-1.3

-4.7

-6.8

-6.9

Commerce de gros et détails

-2.5

-12

-9.7

-28.5

-2.3

-0.6

-0.2

-1.6

-6.7

-11.9

2.3

Transport & com

-27.6

-15.9

13.7

-25.7

-2.8

-0.6

-3.5

-8.4

-8.5

-20.7

28.5

Service Marchand

31.6

-18.4

-26.2

-21.3

-1.3

-0.5

-0.5

-2

-6.5

-5

-18.7

Serv. Non March

7.3

25.2

-9.2

-38.7

-53.8

-1.5

-21.2

15.4

21.7

33.6

-44.7

Droit et taxes à l'imp

-31.6

-30.1

-48.9

-29

-2

47.9

-4.3

58.9

-21.3

-49.4

25.1

PIB

-6.6

-8.4

-10.5

-13.5

-3.9

0.7

-1.1

-5.4

-1.7

-4.3

-6.9

Source : Rapports annuels de la BCC 1992, 1998, 2002

La période de descente aux enfers dont nous avons évoqué il y quelques paragraphes peut facilement se lire sur les lignes de ce tableau. Si l'on présente la structure de l'appareil productif de la République Démocratique du Congo en 2 secteurs distincts (le secteur des biens et celui des services), on sait voir pour le cas de cette décennie, la manière dont chaque sous-secteur a évolué et contribué à la croissance du produit intérieur brut. Dans le secteur des biens, la production agricole a connu une évolution légèrement positive de 1990 à 1993 pour finalement se lancer dans un régime de décroissance en 1994. La production minière pour sa part a connu une situation quasi-contraire à celle de l'agriculture. Le taux de croissance de la production minière est passé de -20,3 % en 1993 à 1.9 %, puis 6,3 % en 1994 et a pu maintenir un rythme à peu prêt positif jusqu'en 2000. Ceci explique que pendant la période de crise, le secteur minier a joué un grand rôle dans la résilience économique et de nos jours, il constitue le fondement sur le quel est assis la croissance de l'économie congolaise. En outre, la production de l'eau et de l'électricité avait également enregistré une croissance positive au début des années 1990 jusqu'en 1993 où elle avait ralenti son rythme. Le secteur industriel pour sa part n'a pas été à mesure de fournir mieux. Déjà avec un mauvais départ en 1990, la crise politique qui s'est soldée par un pillage en 1993 n'a fait qu'empirer la situation des entreprises industrielles. L'industrie n'a enregistré de croissance positive qu'en 1995 puis en 1999.

De nature déjà, l'économie de la RDC est, dans une grande proportion, assise sur le secteur primaire ; le secteur tertiaire qui est celui des services n'avait pas connu d'émergence jusqu'aux années 1990. La télécommunication par exemple n'avait pas encore connu son essor tel qu'il en est le cas de nos jours. Fort est de constater que ce secteur combien important dans la mise en oeuvre des transactions a été moins performant durant toute la décennie. Ainsi, partis d'un taux de croissance négatif en 1990, soit -27,6 %, les services de transports et télécommunication a maintenu son régime de décroissance jusqu'en 1990 où il s'est soldé par une variation à la hausse, enregistrant une croissance de 28.5 %. En effet, cette évolution s'explique par les investissements entrepris dans ce secteur au cours des années 2000. L'implantation des voies de transport et réseaux de communication ont permis la réduction des coûts économiques de transaction et augmenté le rythme de transaction, occasionnant ainsi le règne d'une croissance économique positive qui perdure encore de nos jours. Néanmoins, le déclin de la période de « descente aux enfers » a été, pour le moins, défavorable tel que peut nous le démontrer ce tableau :

Tableau n° 2. Evolution du secteur réel en RDC : de 1997 à 2001

 

1997

1998

1999

2000

2001

Taux de croissance du PIB (en %)

-5.41

-1.74

-4.27

-6.89

-2.11

PIB/habitant (en USD courants)

122.8

84.17

97.96

82.59

127.2

Croissance démographique (en %)

3.29

3.40

3.19

3.37

2.69

Taux d'inflation (en %)

13.76

134.85

483.71

511.21

135.09

Ratio d'investissements (en % du PIB)

8.10

6.50

9.60

11.20

8.10

Dépenses publiques en capital en % du total

8.29

0.95

10.09

3.17

2.5

Ratio pop. Salariée et active (en %)

24.78

29.22

28.55

28.12

35.1

Taux de chômage (en %)

70.2

65.8

66.5

66.9

49.0

Source : BAD et BCC

 
 
 
 
 

Il ressort de ce tableau que toutes les grandeurs macroéconomiques sont au rouge. Le passage d'une année à l'autre est caractérisé par la baisse continuelle de la production réelle, un amenuisement du revenu par tête et une accélération de l'inflation. La part des investissements dans le PIB réel est resté faible, soit 8.1% en 2001. Les dépenses en capital n'ont pas occupé une place de choix dans le budget de l'Etat, elles se sont situées, en % du total, à 0.95% en 1998, 3.17% en 2000 et 2.51% en 2001. Le taux de chômage est resté à un niveau assez élevé alors que le gouvernement s'était déjà orienté dans le sens de la reconstruction du pays. Le taux de chômage étant un ratio, sa baisse [1998-2000] résultait plus d'une augmentation de la population active que d'une baisse du nombre de chômeurs.

Nonobstant, théoriquement l'investissement est un stimulateur majeur de la création des richesses nouvelles, de la croissance et dont de la création d'emploi. Bref, l'investissement se révèle comme une des solutions les plus indispensables de la stabilité économique. Le taux d'investissement en RDC a toujours été le plus faible pour diverses causes à la fois internes et externes. Allons-y comprendre, comme nous l'avons évoqué au premier chapitre, que l'efficacité de tout système financier se trouve cachée derrière sa capacité à répondre aux exigences des épargnants [agents à excédent de liquidité] et à sectionner des investissements rentables [des agents à besoin de liquidité]. Mais la fragilité macroéconomique et le faible pouvoir d'achat de la population congolaise constituent les raisons qui expliqueraient en partie la faiblesse des investissements nationaux directs. Néanmoins, en RDC, cette faiblesse a, d'ores et déjà, toujours été compensé par les investissements directs étrangers. Cela est il suffisant pour attribuer essentiellement la période de dérive au recul des investissements, ou encore dirions-nous que le désinvestissement n'a été que la conséquence d'une économie en décroissance depuis 1990 ? Le graphique qui suit pourra nous éclaircir.

Graphique I.1. : Investissement et cycle de croissance en RDC : de 1990 à 2000

Source : Elaboré par l'auteur.

Dans un contexte macroéconomique purement dramatique, les efforts de redressement par le renforcement des investissements privés n'ont pas permis de conjurer le sort de la récession pendant la décennie. Ceci peut s'expliquer par l'accentuation de l'inflation et de la baisse de la demande qui seraient nuisible à la croissance. Ainsi l'évolution de ces deux variables du graphique confirme l'hypothèse théorique de la corrélation positive entre le taux d'investissement et la croissance économique bien que l'investissement n'a pas été en mesure de permettre une croissance positive. Néanmoins, de 1990 à 1993, l'on peut voir que plus l'investissement diminuait, plus le niveau de croissance reculait. Concrètement, un taux d'investissement de 0,9 % a entrainé une baisse de la croissance économique de l'ordre de -13,4 % en 1993 alors qu'un taux d'investissement de 25,1 % en 1996 a rapproché la croissance économique de la zone positive, en se soldant par un taux de -1,02 %. Et la décélération qui s'en est suivi en 1997 a ramené le taux de croissance à -5,7 %. Ce graphique nous révèle donc le lien qui existe entre l'investissement et la croissance du PIB. Chaque variation du taux d'investissement entraine une variation consécutive du taux croissance, bien que ceci n'ait pas permis de sortir du cercle vicieux de la récession.

Plus loin dans le deuxième chapitre, nous avons évoqué le lien entre l'épargne et la croissance, en référence au modèle d'Harrod et Domar qui nous révèle que l'épargne est une composante essentielle et déterminante de la croissance économique. L'histoire économique de plusieurs nations rend témoignage de l'implication de l'épargne et l'évolution technique dans la dynamique du développement. En épargnant, les agents économiques constituent une ressource dont les investisseurs ont besoin pour lancer leurs investissements. Mais encore, faudrait que les ressources soient canalisées vers des projets jugés utiles et rentables ; c'est ainsi qu'interviennent les acteurs du système financier afin de rendre ceci possible. L'inefficacité du système financier peut donc en partie expliquer l'impossibilité des investissements à déclencher un régime de croissance.

III.1.2. L'évolution du système financier

III.1.2.2. Situation monétaire et position extérieure

Il faut noter également qu'en général, le creusement du déficit public de 1980 à 2001 a entrainé une baisse de l'épargne nationale. Puisque étant exclusivement couvert par la planche à billets, il a engendré une forte inflation qui a négativement affecté la position nette extérieure du pays et a entrainé une forte dépréciation de la monnaie nationale. Le taux de change est passé de 0.83 zaïre en 1977 à 262.55 zaïres en 1988, soit une dépréciation de 31 532.53%. Durant la période sous analyse, la gestion monétaire semble donc avoir été accommodante au désordre des finances publiques.

Tableau n°3. Situation monétaire et position extérieure : 1980-2001

Indicateurs

1980-1990

1991-2001

Déficit public (en % du PIB)

-6.3

-10.2

Epargne nationale (en % du PIB)

6.1

2.8

Variation de la masse monétaire (en %)

77,4

1962,5

Taux d'inflation (en %)

77,9

2137,9

Solde du compte courant (en % du PIB)

-5,1

-8,4

Taux de croissance de l'indice du taux de change (en %)

16.4

20.2

Source : BAD, BCC, nos calculs.

 
 

Il ressort du tableau que la création monétaire a alimenté l'inflation qui a entrainé une dépréciation de la monnaie nationale et la naissance de la dollarisation. Il importe de noter aussi que la variation de la masse monétaire a évolué avec le déficit public. Durant la décennie 1980, la situation politico-sécuritaire du pays a été relativement stable, mais cela n'a pas été un gage pour une nette amélioration de la situation macroéconomique. Le déficit public est resté relativement profond, la position extérieure nette du pays s'est considérablement détérioré à cause du fardeau de la dette et des termes de l'échange quand bien même le pays avait souscrit aux PAS.

La situation durant la décennie 1990 n'a fait qu'empirer, le solde du compte courant en % du PIB s'est situé à -8.4% en moyenne, la variation de la masse monétaire et le taux d'inflation ont été exacerbés, passant respectivement de 77.4% en 1980-1990 à 1962.5% en 1990-2001, en moyenne annuelle, et 77.9% en 1980-1990 à 2137.9% en 1990-2001.

Graphique I.2. : Variation de la masse monétaire, taux d'inflation et compte courant

On observe sur ce graphique des évolutions parallèles entre la variation de la masse monétaire, le taux d'inflation et le solde du compte courant.

Le taux de change en RDC était en régime fixe de 1990 au 28 mai 2001. De 1990 jusqu'à la démonétisation du Zaïre (Z), 1Z équivalait 0.34 USD. Le 22 octobre 1993 au moment de la réforme ayant introduit l'unité monétaire dénommée « Nouveau Zaïre » (NZ), 1NZ équivalait 0.33 USD. A l'avènement du Franc congolais, le 30 juin 1998, 1FC équivalait 0.71 USD. Enfin, le 28 mai 2001, les autorités monétaires ont instauré le régime flottant. A cette date, 1CDF équivalait 0.0031 USD. La précarité des réserves de change conduit la monnaie nationale à se déprécier. En change fixe, la dépréciation du Z, NZ et du CDF s'observent à travers les écarts apparaissant entre le cours officiel et le taux de change parallèle. C'est ainsi que ce soit hebdomadairement ou mensuellement, la Banque centrale dégageait un cours moyen indicatif afin de fixer un taux de change. Techniquement, toutes ces manipulations ont été considérées comme des dévaluations nécessitées par la persistance des pénuries de devises et le souci de rétablir autant que possible les équilibres fondamentaux rompus [MASANGU, 2007].

Vu que le solde de la balance des paiements est resté négatif [-227.1 en 1997, -560.7 en 2000, -176.6 en 2005, -659.1 en 2008, en millions de USD], durant la période 1997-2010, le taux de change a une tendance constante vers la hausse. Heureusement la reprise de la coopération permet à la Banque Centrale de bénéficier des appuis à la balance de paiement. Cette aide financière est bénéfique à la BCC. Elle lui permet d'appliquer sa politique de change d'adjudications des devises afin de rétablir la parité entre le franc congolais et les devises étrangères en cas de dépréciation.

III.1.2.2. Position des intermédiaires financiers

La position actuelle du système financier de la RDC n'est pas le résultat d'une chute ou des dysfonctionnements antérieurs. Elle est plutôt le résultat d'un manque de volonté et d'effort de développement du secteur financier de la part des acteurs. Les pays actuellement dits développés ont bâtis leurs économies sur des systèmes financiers solides, sophistiqués et hautement flexibles. La maitrise des systèmes d'informations et le développement de la finance ont rendu possible la mobilisation de l'épargne et son affectation optimale à moindre coût tout en développant l'actionnariat populaire, ce qui a rendu les individus maitres du destin de leurs économies. Mais le constat est amer dans les économies du tiers monde dont l'entrepreneuriat est, de costume et en général, une affaire familiale et dont le contact entre besoin de financement et excédent de financement requiert l'intermédiation bancaire.

La situation des banques vers les années 1980-1990 a été caractérisée par un cycle de dysfonctionnement continue en raison des grands problèmes politico-économiques qu'avait connu le pays. L'instabilité monétaire couplée avec le changement répété des régimes monétaires ayant entrainé un manque de confiance total en la monnaie. La désorganisation du système bancaire congolais est une réalité depuis des décennies. La déliquescence des circuits financiers formels n'est, en effet, pas le fait direct de la guerre, mais d'un système de prédation initié dans un contexte de corruption généralisée et de pillage systématique des ressources de l'État, au cours de la période pré-conflit. La prédominance des rentes régaliennes, associée au clientélisme politique, a assuré la déstructuration des instances financières formelles, en facilitant l'évasion des capitaux et la prolifération du marché parallèle des changes. L'expansion de la masse monétaire en dehors des instances officielles constitue une réalité flagrante dans la dynamique catastrophique dans laquelle l'économie congolaise se maintient. La désintermédiation bancaire, constatée principalement dans les années 1980, va s'accélérer par la suite, du fait de la guerre. L'ensemble des dépôts du système bancaire, qui s'élevait à 53,3 % de la masse monétaire en 1985, ne représente plus que 25 % en 1999. De même, les fonds propres du secteur bancaire formel ont subi une baisse très importante. Ces ressources ne représentent plus que 8,6 millions USD, alors qu'elles s'élevaient à 46,4 millions en 1985. Le marasme économique a entraîné une baisse du PIB de l'ordre de 11,3 % en 2000, favorisant une paupérisation croissante de la population. Les circuits parallèles de change tendent à s'accentuer, en accord avec la prédominance du commerce du diamant, de l'or, du coltan et du bois, dont les exportations transitent pour l'essentiel par des filières frauduleuses. Il semblerait que plus de 700 millions USD passent par ce système financier informel, alors que le secteur bancaire officiel connaît une pénurie alarmante de devises. Le refus de la monnaie nationale s'extériorise, dans le comportement des individus, par l'utilisation massive des devises dont la légitimité découle d'une garantie étatique étrangère. La sensibilité profonde des circuits de change permet le maintien des fluctuations régulières du taux parallèle de change dont le cours représente, dans ce contexte, la variable déterminante dont l'impact sur les autres indicateurs macroéconomiques demeure significatif, en particulier sur l'évolution des prix (Sumata 2001). La déstructuration du système financier formel a été accentuée du fait de la guerre et la scission du pays en plusieurs entités plus ou moins autonomes a freiné de manière tangible les échanges intra et/ou interrégionaux. La nécessité de procéder aux réformes structurelles de ce secteur s'impose, afin de lui permettre d'assurer son rôle d'intermédiation financière. La crise économique constitue un facteur déterminant dans la mise en oeuvre du processus de démocratisation graduelle inauguré par les autorités congolaises au début des années 1990. La situation conflictuelle observée par la suite a joué un rôle prépondérant dans le déclenchement des hostilités militaires. Le rétrécissement des prérogatives des autorités congolaises a confiné la Banque centrale du Congo à exercer ses compétences effectives sur une portion congrue de l'espace national. Les provinces sous tutelle gouvernementale représentaient environ 55 % du territoire congolais à l'époque où le conflit armé s'était intensifié.

La monnaie légitime en usage au niveau de cet espace demeurait le franc congolais, même si le recours aux devises s'était généralisé par la suite, compte tenu de la dollarisation de l'économie congolaise. En effet, les velléités gouvernementales visant à interdire l'utilisation courante des signes monétaires étrangers n'ont pas eu les effets escomptés, notamment en 1999-200036(*).

L'implication du système financier des années 1990 dans la mobilisation de l'épargne et son affectation peut être présentée dans le graphique ci-après :

Graphique I.3 : Dépôts bancaires à terme et crédit à l'économie en % du PIB

Source : Elaboré par l'auteur.

Ce graphique est l'expression directe même de l'incohérence du système financier ; une réelle interaction entre l'épargne et le crédit qui démontre que ces deux variables ont faiblement évolué au même rythme vers la fin de la période sous examen bien qu'entre 1990 et 1994, le financement par le crédit bancaire n'ait pas évolué au rythme de l'épargne. Les banques ont mobilisé 0,788 % du PIB en termes d'épargne et n'ont pu financer l'économie que pour 0,11 % du PIB en termes de crédit. Une baisse successive du taux d'épargne [0,39 % en 1991, puis 0,30 % en 1992] n'a fait que dégénérer le rythme des crédits accordés par les banques en situation précaire. Rappelons que la période 1993 - 1994 est l'une des périodes les plus sombres de l'histoire économique de la RDC. Caractérisée par l'instabilité politique [Crise de la démocratie] et économique à la fois [hyperinflation et pillage]. Ainsi, l'on peut conclure qu'avec un taux d'inflation estimé à plus de 9 796,9 % en 1994, les variations brutales de l'épargne et du crédit ne pourraient être consécutive qu'à cette hausse de la masse monétaire qui, du reste n'a pas eu d'effet sur le PIB réel.

SECTION II

REFORME, RELANCE ET CROISSANCE : DE 2001 à 2014

Normaliser la situation politico-sécuritaire, améliorer les fondamentaux de l'économie, relancer et consolider la croissance, changer le mode de gouvernance, utiliser les dividendes de la stabilisation politique et de la relance économique pour réduire la pauvreté, améliorer les conditions de vie de la population et engager le pays sur la voie de l'émergence et sur la voie du développement à, telle fut a toujours été la vision du gouvernement congolais depuis le début de la décennie 2000. A cet effet, la République démocratique du Congo (RDC) a souscrit au Pacte du millénaire pour le développement qui, à travers huit objectifs majeurs, se proposait de faire avancer le développement et faire reculer de moitié la pauvreté dans le monde à l'horizon 2015. Le défi était de taille pour un pays déchiré par la guerre, après une trentaine d'années de dictature sous un système de gestion chaotique de son économie. La fuite des capitaux étrangers à l'air de la dépression [1990 - 2000] a causé la faillite des banques et la fermeture des plusieurs grandes compagnies d'assurance.

Avec une RDC déchirée par la guerre [vers les années 1997-1998], Les structures financières des zones sous le joug de la rébellion, à savoir les banques et les compagnies d'assurances, opéraient sous le contrôle direct des parrains ougandais et rwandais. Des ressources importantes auraient été collectées dans le cadre d'un système de perception d'impôts directs et indirects afin de procéder au financement de l'effort de guerre. L'expertise des banques opérant dans les zones occupées était indéniable, la plupart de ces institutions s'y étant établies avant le déclenchement des hostilités militaires. L'exploitation des ressources naturelles (diamant, bois, café, par exemple) se faisait pour l'essentiel par le canal des réseaux financiers en empruntant les circuits des maisons mères établies à Kinshasa. La logique de guerre avait, dès lors, déplacé les centres de décision au profit des capitales rwandaise et ougandaise. Il convient de mentionner, par exemple, les cas d'institutions financières comme l'Union des banques congolaises, la Banque commerciale du Congo, la BCDI (Banque de commerce, de développement et d'industrie) et la BCD (Banque de commerce et de développement), dont les activités se pérennisaient sous l'égide des structures financières établies à Kigali, la capitale du Rwanda. Le fractionnement de l'espace économique du fait de la guerre se maintenait, à cause de l'exploitation illégale des ressources naturelles de la RD Congo au profit des pays limitrophes, assurant le maintien de la partition du système bancaire et la prolifération des circuits financiers parallèles37(*).

Il fallait renouer les liens de la coopération internationale, assainir le climat des affaires, regagner la confiance des investisseurs surtout étrangers qui, autrefois, ont vu leurs capitaux partir en fumée sous la machine de la zaïrianisation, pour voir le pays emprunter la voie de la reconstruction et de la croissance économique [2002 - 2014].

III.2.1. Réhabilitation du système financier

Le renouement de liens de coopération internationale au développement et l'afflux des investissements directs étrangers qui s'en sont suivi n'ont pas tardé pour générer des effets d'entrainement sur la situation économique du pays au cours des années 2000 - 2002. En effet, l'appui financier des partenaires externes a permis de renverser la tendance, en assurant le rééquilibrage du budget de l'État. Le déficit fiscal a pu être contenu dans des limites raisonnables, en raison du mode de financement approprié des déséquilibres budgétaires adopté dans ce contexte. Pour sa part, le secteur privé a connu des avancées relativement importantes. A la suite des ces réformes, la RDC qui disposait de moins de 10 banques commerciales vers les années 1999 - 2000 a vu venir une éphorie bancaire sans précédente. On peut compter aujourd'hui en RDC 18 banques commerciales et plusieurs coopératives et institutions crédit.

Les seules banques commerciales et institutions de crédit semblent insignifiantes pour parvenir à une consolidation optimale du système financier. Le développement du système financier de la RDC passe notamment par une libéralisation authentique du secteur des assurances, une libération parfaite du secteur de la finance, la naissance d'une finance directe formelle par la création des marchés primaires dans les régions économiquement stratégiques du pays (Katanga et Kinshasa) en vue de permettre une adéquation efficiente entre les épargnants et les investisseurs. Mais il faut revenir encore sur le rôle théorique de l'intermédiation vu plus loin dans les chapitres précédents. Rappelons qu'une intermédiation n'est possible que si certains agents économiques disposent d'un excédent de financement et d'autres un besoin de financement.

Considérant la situation micro-économique des congolais, on peut comprendre dans quelle mesure l'intermédiation financière efficiente semble moins facile. Plus de 70 % de la population congolaise vit en deçà du seuil de pauvreté fixé à 2 $/jour alors que le besoin en capital, surtout localement mobilisé, est important pour le financement des investissements productifs. Quand bien même que l'économie au niveau global marque des avancés significatives depuis 2002 en terme de productivité, les banques comme les autres intermédiaires financiers ne peuvent mobiliser que la richesse individuellement repartie ; une croissance fortement concentrée autour d'un seul secteur à faible capacité de mains d'oeuvre et à valeur ajoutée nulle, ne peut pas, à court terme, permettre une mobilisation fiable de l'épargne. Ainsi, les banques et les intermédiaires financiers face à cette situation ne peuvent que supporter des coûts énormes de l'intermédiation qui influent leurs conditions de sélection des investissements et de financement de ces derniers dans un environnement dont l'incertitude est accentuée et la sécurité des banques moins garantie.

Les banques seules seraient de ce fait incapables d'entrainer un réel développement économique par l'épargne et le financement des investissements notamment à cause des conditions liées au terme et au coût de l'intermédiation.

Ceci ne veut pas, catégoriquement, dire que le système financier congolais se présente comme un réel frein au développement mais simplement que son fonctionnement mérite ajustement et adaptation aux besoins réelles de l'économie de peur qu'il n'aboutisse, à terme, en une routine d'enrichissement des riches investisseurs étrangers et d'appauvrissement des pauvres populations congolaises ; ce qui serait complément contraire à sa mission principale. Signalons que la prolifération de la finance en RDC a permis, aujourd'hui, la bancarisation de la paie, le développement des messageries financières et la mobilité des capitaux au travers la république, ouvrant ainsi la RDC au monde profond de la communication financière.

III.2.2. Retombé des réformes financières sur la croissance

Il serait imprudent d'attribuer le cycle de croissance positive qui marque l'économie de la RDC de nos jours aux seules réformes financières et l'expansion des banques commerciales. Au-delà des simples reformes financières, l'actuelle croissance de l'économie congolaise trouve son explication dans plusieurs facteurs à la fois endogènes et exogènes. Mais si l'on revient sur le fait que l'épargne devrait agir sur l'investissement, et par ricochet sur la croissance, le graphique qui suit peut nous renseigner plus sur le cas particulier de la RDC.

Graphique I.4. : Epargne, crédit et croissance

Source : élaboré sur base des données de la Banque Mondiale et de la BCC.

La lecture du présent graphique parait claire. La variation du PIB par habitant agit de façon contraire aux variations de l'épargne et du crédit bancaire. Tout laisse croire que le système ne permet pas une croissance des revenus réels nets des populations. Entre 2002 et 2004 l'accroissement du taux d'épargne a agi sur le crédit accordé par les banques et a entrainé une variation dans le même sens du revenu par habitant, laissant croire qu'une amélioration de l'épargne rendrait la situation du revenu beaucoup meilleure ; mais le cas 2008 - 2009 nous en dit le contraire. Un taux d'épargne égale à 1,08 % du PIB contre les crédits bancaires avoisinant 9,17 % du PIB se sont soldés par -0,00013 % du taux de croissance du revenu par habitant en 2009. Ceci trouve directement explication dans « la Subprime 2008-2009 », une crise financière internationale qui a eu des effets néfastes sur la situation économique des plusieurs pays, notamment la RDC. En appliquant le logarithme sur la variable croissance du PIB par habitant, on obtient une courbe en pointillés noires au milieu du graphique qui montre linéairement la façon dont le PIB par habitant a cru au cours de la décennie. Economiquement, en 10 ans de croissance stable, le revenu individuel devrait croitre à un rythme différent de celui que présente le graphique (de 2,8 % en 2002 à 4% en 2014). En effet, la forte croissance démographique pourrait expliquer ce phénomène. La République Démocratique du Congo dispose d'une population estimée à plus de 70.000.000 habitants qui croit à un taux annuel de 3 % l'an. Cette forte croissance démographique ne pourrait donc que réduire le revenu par habitant.

SECTION III 

CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN RDC

Le développement économique est, dans l'entendement de François Perroux, l'accroissement durable du bien-être de la majorité de la population, moyennant un processus multidimensionnel de transformation des structures sociales, des mentalités populaires et des institutions. Il implique une croissance économique qui s'accompagne de l'élévation du niveau vie des individus et modifie les structures économiques et sociales susceptibles de contribuer à la création de plus de richesses. Mais la situation actuelle de la RDC va au sens contraire de cette hypothèse théorique.

III.3.1. Croissance, emploi et revenu 

La République Démocratique du Congo est un pays dont l'économie est en croissance depuis plus d'une décennie avec un niveau de pauvreté en perpétuelle accentuation. Théoriquement, cette situation pourrait trouver son explication soit dans la non inclusion de la croissance soit dans la non diversification l'économie ou encore dans la répartition non équitable des ressources générées par la croissance économique. Dommage que pour le cas sélectif de la RDC, ces trois faits sont évidents. La croissance économique de la RDC repose essentiellement sur les ressources minières et les constructions. Des secteurs à faible intensité de main d'oeuvre et dont le produit profite à une minorité d'individus, généralement étrangers.

Le graphique qui suit présente la structure de la croissance économique et peut nous permettre de comprendre pourquoi cette croissance ne permet-elle pas un réel processus de développement.

Graphique I.5. Contribution sectorielle à la croissance en 2014

Source : Rapport annuel de la banque centrale du Congo, 2014.

Ce graphique exprime la contribution des différents secteurs au Produit Intérieur Brut. L'analyse sectorielle de l'activité économique en 2014 indique que le secteur primaire est demeuré le moteur de la croissance. En effet, la contribution de ce secteur à la croissance a été de 5,5 points dont 4,7 provenant des activités extractives. Par rapport à l'année 2013, la progression de sa valeur ajoutée a été de 13,2 % contre 7,6 % auparavant. Ce dynamisme des activités extractives s'explique par une augmentation sensible de la production de l'or, dont le niveau s'est accru de 285,1 % entre 2013 et 2014, atteignant 23,5 milliers de Kg, suite au lancement des projets d'extension de deux grandes entreprises du secteur. En outre, il convient de relever une augmentation de 15,9 % de la production du cuivre, grâce au maintien des cours mondiaux à un niveau encore favorable. Pour sa part, la branche « Agriculture, forêt, élevage, chasse et pêche » s'est accrue de 4,7 % en 2014 après une amélioration de 4,2 % en 2013, maintenant sa contribution à la croissance à 0,8 point38(*).

Prêt de 50 % du PIB de la République Démocratique du Congo est généré par le seul secteur extractif ; le mine, dont les gisements actifs se trouvent essentiellement dans la partie Est du pays.

Normalement, cette capacité du secteur primaire à fournir de la matière première devrait servir d'opportunité pour les industries de transformation génératrices de valeur ajoutée. Industries dont l'existence est encore un mythe de nos jours. Les modèles de développement endogène vus plus loin nous ont révélé combien l'industrialisation est porteuse de croissance et de changement économique. S'il faut soutenir la croissance en avec plus d'investissements dans les secteurs les plus productifs, signalons que les investissements dans ce secteur requièrent des capitaux et le système financier de la RDC semble ne pas être à la hauteur de mobiliser ces capitaux par l'épargne domestique.

III.3.2. Croissance et développement humain

On n'a jamais cessé de brandir la croissance le phénomène croissance comme résultat d'une nette amélioration du niveau de vie en RDC. NSHUE A. pense que la croissance ne doit pas être adorée pour elle-même. Ses mérites découlent de sa capacité à améliorer le niveau de vie des personnes ou à réduire la pauvreté. Cela est rendu possible lorsqu'elle se fait accompagner d'une bonne répartition des revenus issus de la production.

Elle devrait s'accompagner d'une réelle satisfaction des besoins humains essentiels que l'on peut résumer à vivre longtemps, disposer d'un certain niveau de connaissance, disposer d'un niveau de vie décent que l'on peut mesurer par l'indicateur composite qui est l'IDH. Notons que le revenu joue un rôle majeur dans l'explication de l'IDH. Déjà, de nos jours il faut disposer du revenu pour se payer les études ou payer les études de ses enfants, il faut de l'argent pour bien se nourrir et être en bonne santé ca se paie. La réalité de l'amélioration du revenu moyen par habitant peut se lire dans ce graphique :

Graphique I.6. : Croissance du PIB par habitant de 1980 à 2013

Source : Elaboré par l'auteur sur base des données de la banque mondiale

Pendant plus de deux décennies, l'économie du pays a sombré dans un régime de récession sans pareil (1980 à 2002). En ajoutant une courbe de tendance logarithmique à notre graphique (la droite en couleur rouge), nous avons tracé de façon linéaire la manière dont le développement économique en RDC a évolué, et là, il s'avère que le revenu moyen en RDC n'a connu de vraie amélioration qu'à partir de 2004. Le Rapport Mondial sur le Développement Humain de 2014 (RMDH), publié par le Programme des Nations Unies pour le Développement, classe la République Démocratique du Congo à la 186ème position sur 187 pays, avec un IDH de 0,338 en 2013 contre 0,304 une année plus tôt. Rapproché à la moyenne des pays de l'Afrique subsaharienne, soit 0,502, l'IDH de la RDC reste inférieur de 0,164. Le PNUD estime que l'exploitation des immenses richesses naturelles et les progrès réalisés ces dernières années dans les domaines de la démocratie, de la croissance et de la stabilité macroéconomique restent exposés à plusieurs facteurs de risques sociopolitiques39(*).

Conclusion partielle

Il était question, dans ce chapitre de parvenir à un détail de l'évolution de la situation économique de la RDC de 1980 à 2013. Procédant par une approche purement descriptive, nous avons fait une analyse en deux périodes distinctes pour y parvenir. En effet, eu égard au passé chaotique qu'à connu le pays après la crise pétrolière, la crise de la zaïrianisation ainsi que celle de la démocratie des années 1990, et aux guerres successives qui ont suivi, nous avons considéré la décennie 1980 - 2001 comme celle de la grande dépression au cours de la quelle nous avons analysé l'évolution du système financier et ses implications sur le redressement de l'économie. Les statistiques nous révèlent que le système financier de cette époque n'a pas été à la hauteur pour sortir l'économie de la récession et emprunter le chemin de la croissance. La rupture de la coopération internationale et le départ des investisseurs étrangers ayant contribué à la dégradation de la santé économique du pays, il a fallu, vers les années 2000, commencer par là pour rebâtir le système financier et recoudre le tissu de l'économie pour ouvrir la voie à une croissance qui perdure jusqu'à nos jours sans permettre un réel développement économique.

Il sera, en effet, injuste de trancher sur l'implication du système dans le développement économique de la RDC sans passer par une validation empirique. C'est pour quoi, grâce aux techniques économétriques, nous allons, dans le chapitre qui suit, procéder à une étude consistant à déterminer une relation de causalité entre le système financier et le développement économique en RDC.

CHAPITRE IV

VALIDATIONS EMPIRIQUES ET PRESENTATION DES RESULTATS

Le jugement à porter sur la relation pouvant exister entre plusieurs variables économiques ne peut reposer sur une simple observation de leur comportement dans le temps. Il requiert le recours aux outils d'analyse statistique dédiés afin de parvenir à une quantification beaucoup plus compréhensive du lien pouvant exister entre deux ou plusieurs phénomènes économiques, dans le but d'orienter les décisions à prendre et de prédire, dans la mesure du possible, le future. C'est dans cette logique que nous attribuons à ce chapitre le rôle fondamental d'appréhender de manière empirique la relation entre le système financier et le développement économique pour le cas précis de la RDC. Nous allons partir de la présentation des sources des données et la justification du choix des variables, ensuite, l'on présentera le modèle théorique et la méthodologie d'analyse de la relation entre le système financier et développement économique, et enfin l'on procédera à l'interprétation et aux commentaires des résultats obtenus.

SECTION I 

SOURCE DES DONNEES, CHOIX DES VARIABLES ET PRESENTATION DU MODELE

Cette première partie du chapitre conditionne la fiabilité de notre analyse, car un mauvais choix des variables et une source des données peu fiable peuvent altérer sensiblement les résultats obtenus, bravant ainsi la pertinence de la démonstration empirique. Pour ce faire, cette section s'articule autour de deux points à savoir : la présentation des sources des données et la connotation prise par les variables d'analyse.

IV.1.1. Source des données

Les données retenues pour l'analyse couvrent la période allant de 1980 à 2013 conformément à la délimitation temporelle de l'analyse. Ainsi donc, cette période fournit un échantillon de 34 observations pour chaque variable permettant d'assurer une bonne robustesse de la modélisation économétrique et une bonne spécification du modèle d'analyse. Signalons que les données soumises à cette analyse ne sont pas issues d'enquêtes directes mais relèvent des sources dont la fiabilité est assurée. Il s'agit essentiellement des données secondaires issues de la banque mondiale, de la banque centrale du Congo et du Ministère du plan. Les données publiées par ces trois institutions sont contenues dans les outils ci-après :

· Le World Development Indicator ; est une base des données électronique mise en ligne par la banque mondiale. Elle contient les indicateurs de développement de différents pays de 1960 jusqu'à nos jours ;

· Le rapport annuel de la Banque Centrale du Congo ; chaque année, la banque centrale du Congo publie un rapport sur l'activité économique et financière en République Démocratique du Congo. Les rapports de 1980 à 2013 ont constitué une source de données capitale pour notre analyse ;

· Le rapport OMD 2000 - 2015 ; En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, le ministère du plan a rédigé un rapport d'évaluation des objectifs du millénaire pour le développement en RDC. Ce rapport a constitué une source des données complémentaires pour la réussite de ce mémoire.

Ces trois sources de données nous ont permis d'obtenir les informations quantitatives utiles à cette analyse. Le choix de chaque variable a été justifié par son apport théorique à l'explication de la variable endogène.

IV.1.2. Choix des variables

La formulation d'une explication en économie à l'aide de la méthode quantitative exige la prise en compte d'un nombre exhaustif des variables pertinentes. Pour cette étude, nous avons opté pour 7 variables à savoir : le Produit Intérieur Brut par Habitant comme variable endogène, l'épargne institutionnelle, la profondeur financière, le taux d'inflation, le crédit bancaire, l'investissement ainsi que l'instabilité politique. Les raisons du choix porté sur nos variables sont résumées dans le tableau ci-dessous :

Tableau n° 4 : Description des variables

Variables

Mesures

Chemin de causalité

Développement économique ;

PIBHB

Le PIB réel par habitant ;

Elle est sensé représenter le revenu moyen par habitant chaque année ;

Vers DPT

La profondeur financière;

PFN

La quantité des liquidités monétaires et placements à terme (billets et dépôts à terme) dans l'économie en pourcentage du PIB réel. (M2/PIB)

Vers CRDT

et PIBHB

L'épargne institutionnelle

DPT

L'ensemble de l'épargne mobilisée par le secteur bancaire formel sous forme des dépôts ;

Vers CDRT

L'instabilité politique

INST

L'instabilité sécuritaire et politique dans le pays vue en termes de guerre, pillages et crises. Il s'agit d'une variable muette ;

Vers DPT,

CDRT et PIBHB

L'inflation

TXINFL

La variation en pourcentage de l'indice de prix à la consommation ;

Vers DPT

et PIB

Le crédit

CDRT

Le stock des crédits bancaires accordés aux entreprises et aux particuliers ;

Vers DPT

et PIBHB

L'investissement

INV

Le niveau d'investissement du secteur public et privé en pourcentage du PIB ;

Vers PIB

Source : élaboré par l'auteur

IV.1.3. Spécification du modèle

Rappelons que le vif de ce sujet consiste à évaluer l'efficacité du système financier sur le développement économique en RDC. Pour y parvenir, nous sommes partis des modèles théoriques existants pour essayer de les adapter au contexte actuel de la RDC. C'est ainsi que nous proposons un prototype beaucoup plus simple, incluant certaines variables de contrôle afin de rendre l'explication du développement économique plus clair en partant de la masse monétaire et de l'épargne. Ce qui nous conduit à la formulation suivante :

PIBHB = f (PFN, DPT, CDRT, INV, INFL, INST)

SECTION II

ESTIMATION DU MODELE

IV.2.1. Analyse de la stationnarité des séries

Avant le traitement d'une série chronologique, il convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques (aléatoires). Si ces caractéristiques - c'est à dire son espérance et sa variance - se trouvent modifiées dans le temps, la série chronologique est donc considérée comme non stationnaire. Une série devient stationnaire lorsqu'elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni stationnarité, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps. L'analyse de la stationnarité de nos séries nous donne les résultats ci-après :

Tableau n° 5 : Résumé de la stationnarité des séries

Produit

Valeur ADF

Valeur Mac Kinnon

Probabilité

Décision

Degré

PIBHB

 0.656093

-4.262735

0.9993

Non stationnaire

DS

DPT

-3.056490

-2.954021

0.0400

Stationnaire

L(0)

PFN

-5.565672

-4.262735

0.0004

Stationnaire

L(0)

INFL

-3.159252

-2.634731

0.0025

Stationnaire

L(0)

CDRT

-1.771416

-1.610747

0.0428

Stationnaire

L(0)

INVEST

-1.203314

-1.610747

0.2048

Non stationnaire

DS

Source : Elaboré l'auteur sur base des résultats d'E-views (Annexe A)

Graphique I.7. Stationnarité du PIB par habitant et de l'investissement

Source : Généré par le logiciel E-views

Ce tableau et graphique nous révèlent que toutes les variables exogènes sont stationnaires en raison de leur probabilité associée au trend qui est inférieure à 5 %, à l'exception de l'investissement qui n'est pas stationnaire. Pour sa part, le PIB s'avère non stationnaire et suit un processus DS. En faisant la différence d'ordre 1, on constante que le PIB demeure toujours non stationnaire alors que l'investissement devient stationnaire au premier degré.

Tableau n° 6 : Différenciation du PIB et INV au premier degré

Produit

Valeur ADF

Valeur Mac Kinnon

Probabilité

Décision

Degré

DPIBHB

-2.185354

-3.212361

0.4812

Non stationnaire

L(1)

DINV

 -4.643400

-4.273277

 0.0041

Stationnaire

L(1)

Source : Elaboré par l'auteur

Il tient lieu de procéder à une deuxième différenciation de la variable PIBHB car sa stationnarité à 1ère différence n'est pas obtenue.

Tableau n° 7 : Différenciation du PIB deuxième degré

Produit

Valeur ADF

Valeur Mac Kinnon

Probabilité

Décision

Degré

DDPIBHB

-5.834472

-4.284580

 0.0002

stationnaire

L(2)

Source : Elaboré par l'auteur sur base des résultats d'E-views (Annexe A.1)

Graphique I.8 : stationnarité du PIB par habitant au 2ème degré

Source : Généré par le logiciel E-views

Une nette lecture de ce graphique nous spécifie que le PIB est stationnaire au deuxième degré car les observations de la variable sont normalement distribuées autour de leur moyenne puis de leur variance, et ne sont pas auto corrélées. Ainsi, l'estimation du modèle devient sure. On a donc l'assurance d'une moyenne et une variance qui se maintiennent dans le temps.

IV.2.2. Analyse de la relation de causalité entre le système financier et le développement économique

Cette étape consiste à rechercher le lag optimal et à procéder à l'analyse proprement dite de la relation causale.

a) Recherche du lag optimal pour les quatre variables

L'estimation des Vecteurs Autorégressifs à la première et la deuxième différence permet de déterminer le lag optimal en considérant les critères d'Akaike (AIC) et de Schwarz (SC). Dans un modèle autorégressif, la détermination du lag nous permet de déterminer décalage optimal. Le lag optimal est repris dans le tableau suivant :

 Lag

LogL

LR

FPE

AIC

SC

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

-650.9959

NA 

 1.92e+12

 45.31006

  45.59295*

1

-604.6929

 70.25289

 1.00e+12

 44.59951

 46.57973

2

-574.6654

 33.13379

 2.15e+12

 45.01141

 48.68896

3

-500.6830

  51.02237*

  4.88e+11*

  42.39193*

 47.76682

Le lag optimal est de 3 (Annexe B.1).

b) Analyse de la causalité

Une variable a une relation de causalité sur une autre, si la prédictibilité de cette dernière est améliorée lorsque l'information relative à la première variable est incorporée dans l'analyse40(*). Il existe deux types de test de causalité : celui de Granger et celui de Sims. On a appris que Granger se base sur la passé, c'est-à-dire une variable cause l'autre au sens de Granger si et seulement si la prise en compte des informations passées de la variable X permet d'améliorer l'explication de Y. Dans le cas d'espèce de la République Démocratique du Congo, il s'agit d'une relation de causalité entre le développement économique et le développement financier. Les hypothèses sont posées de la manière suivante :

H0 : la variable ne cause par l'autre

H1 : la variable cause l'autre.

Les résultats nous permettant d'accepter ou de rejeter nos hypothèses sont repris dans le tableau suivant :

Tableau n°8 : tableau d'analyse de la causalité

Hypothèse nulle

Probabilité

Décision

 DINV ne cause pas DDPIBHB

0.8272

H0 acceptée

 DPT ne cause pas DDPIBHB

0.1023

H0 rejetée

 CDRT ne cause pas DDPIBHB

0.8017

H0 acceptée

 TXINFL ne cause pas DDPIBHB

0.0139

H0 rejetée

 DDPIBHB ne cause pas TXINFL

0.0044

H0 rejetée

 PFN ne cause pas DDPIBHB

0.0047

H0 rejetée

 DDPIBHB ne cause pas PFN

0.0405

H0 rejetée

 DPT ne cause pas DINV

0.2153

H0 acceptée

 CDRT ne cause pas DINV

0.9154

H0 acceptée

 CDRT ne cause pas DPT

0.9274

H0 acceptée

 DPT ne cause pas CDRT

0.7868

H0 acceptée

 PFN ne cause pas CDRT

0.9598

H0 acceptée

INST ne cause pas DPT

0.0607

H0 rejetée

Source : Elaboré par l'auteur sur base des résultats en Annexe B.2

Au décalage 3 et au seuil de 10 %, l'analyse de la causalité nous révèle que l'épargne à un lien de causalité avec le PIB par habitant. Cette causalité est justifiée par une la valeur de la probabilité associée à la relation qui est égale 0,1023. Statistiquement, ont peur dire qu'une modification de l'épargne entraine, de facto, une modification du PIB. Pour sa part, la profondeur financière a également une causalité bidirectionnelle avec le PIB par habitant, tout comme l'inflation. Et donc, une modification de la profondeur financière entraine une modification du PIB comme une modification du PIB entraine celle de la profondeur financière. Cette situation est la même entre le PIB et l'inflation. Il existe également une relation causale qui va de l'instabilité politique vers l'épargne institutionnelle. (Annexe B.2.)

Contrairement à notre chemin de causalité défini dans le tableau n°4, nos résultats nous présentent un chemin de causalité qui va au sens :

Figure I.2. Chemin de causalité entre le système financier et le développement

TXINFL

PIBHB

DPT

PFN

INST

Source : élaboré par l'auteur

En principe, l'épargne institutionnelle doit permettre l'allocation des crédits qui à leur tour permettraient de financer les investissements qui agiraient par ricochet sur la croissance et le développement économique. Pour notre cas, on a pu voir que les crédits ne sont pas la conséquence des dépôts et n'ont pas d'impact sur l'investissement et la croissance. Ce qui relève un certain doute sur l'efficacité du système financier de la RDC. Ceci montre qu'en réalité, l'intermédiation financière a des problèmes en RDC par ce qu'elle repose sur le fait que les banques doivent collecter l'épargne pour la transformer en crédit de sorte que celui-ci, alloué aux investissements, permettent la croissance. En effet, la croissance elle-même est un phénomène de long terme ayant une dépendance envers l'investissement, tout comme l'investissement est un phénomène dont la rentabilité se mesure à long terme. Pour être authentique, elle requiert des ressources durables. Pour le cas de la RDC, on a constaté que la masse de l'épargne collectée par le système bancaire est essentiellement constituée des dépôts à vue (soit prêt de 87 %). Ce qui ne peut pas permettre de financer des vrais investissements rentables de long terme. Ce schéma nous révèle une relation de causalité entre l'instabilité politique et le développement économique en passant par l'épargne. Et donc, déjà à ce niveau, l'on peut bien émettre un avis sur l'efficacité du système financier. Mais fort est besoin de déterminer, le sens de la causalité afin de porter un jugement motivé sur l'efficacité du système financier de la RDC. D'où il convient de procéder à une analyse de la régression. Pour se faire, nous allons sélectionner les variables ayant une causalité avec le PIB par habitant et en déterminer le sens puis le degré de la relation.

IV.2.3. Estimation de la régression multiple par le MCO

Le modèle de régression linéaire multiple est l'extension du modèle de régression linéaire simple dans lequel nous avons plus d'une variable explicative. Sa formulation pour k variables indépendantes est la suivante :

Yt = â0 + â1X1t + â2X2t + ... + âkXkt+ ut

Avec

Yt = la variable expliqué à la période t

âi = le paramètre associé à la variable exogène Xi

Xit = la variable explicative 1 à la date t

...

Xnt = la variable explicative n à la date t

Ut = l'erreur de spécification (différence entre le modèle vrai et le modèle spécifié), cette erreur est nulle et restera nulle.

L'estimation des paramètres associés aux variables exogènes est soumise à une démarche mathématique ayant pour finalité de déterminer, d'une façon globale, le degré de relation entre les variables. Nos résultats sont repris dans ce tableau :

Tableau n° 9 : Résultats de l'estimation

Variables

Paramètres

t-statistique

Probabilité

Indicateurs

Valeur

C

4.977284

1.009956

0.3215

SCE

SCR

Log likelihood

F-statistic

Prob (F-statistic)

0.285685

0.179861

13.05106

4598.913

-124.8915

2.699613

0.051744

DPT

-4.527171

-1.171820

0.2515

PFN

0.048687

0.250389

0.8042

TXINFL

0.003344

2.564396

0.0162

INST

-9.647416

-1.941063

0.0628

Source : Elaboré par l'auteur

L'analyse de la régression appliquée sur les variables ayant une relation de causalité avec le PIB renseigne que le pouvoir explicatif (R²) des variables exogènes sur le PIB est de 28,5 %. Une correction du R² nous révèle que 17,9 % de l'explication du PIB est attribué à l'épargne, à la profondeur financière, à l'inflation et à l'instabilité politique. Une probabilité de 0,051 associée à la statistique de Fisher nous permet de conclure qu'à 90 % du seuil de confiance, le modèle est globalement significatif et fournit la droite de régression qui est de la forme :

PIBHB = 4.977284 + 0.048687 PFN - 4.527171 DPT + 0.003344 TXINFL - 9.647416 INST

Probabilité (0,8042) (0,2515) (0,0162) (0,0628)

Les différents tests41(*) relatifs à l'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires sont satisfaisants. (Annexe C)

SECTION III 

INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

IV.3.1. Interprétation des résultats

Evaluer l'efficacité du système financier au développement économique a été le défi que nous nous sommes assignés par le présent mémoire. Les différents résultats trouvés jusqu'ici suffisent pour trancher sur l'efficacité ou l'inefficacité du système financier de la RDC face à son développement économique. Au regard de nos résultats, il s'avère que :

ü La profondeur financière a une influence positive mais non significative sur le développement économique en RDC. Concrètement, une augmentation du Ratio M2/PIB de 1 % entraine une augmentation du PIB par habitant de 0.048 %. Sachant que l'agrégat M2 en RDC est essentiellement constitué de billets en circulation et des dépôts à vue, il va de soit que les dépôts à termes dans les banques sont moins importants. Ces résultats confirment la théorie qui soutient qu'à court terme, le stock de masse monétaire peut agir sur la productivité par le canal du taux d'intérêt. En effet, plus de monnaie entraine une baisse du taux d'intérêt, ce qui encourage la demande de crédit, le financement des investissements et de la croissance.

ü L'ensemble de l'épargne mobilisée par le secteur bancaire a une influence négative et non significative sur le développement économique. Cette situation peut s'expliquer par la théorie d'Harrod et Domar vue au premier chapitre de notre travail. La faiblesse de l'épargne, due à l'informalité de certaines pratiques financières et l'exclusion financière, mais également à la pauvreté serait donc, complètement absorbée par la dépréciation du capital et ne permettrait pas un régime de croissance. L'analyse de la causalité nous révèle que l'instabilité politique en RDC cause l'épargne qui à son tour cause le PIB par habitant. La régression pour sa part nous montre qu'un taux d'épargne de 1 % en RDC réduit le PIB par habitant de 4,5 %. Donc, cette causalité de l'épargne vers le PIB est de nature à réduire son importance. Rappelons qu'en théorie, l'épargne est une des conditions d'amélioration du PIB/habitant mais seulement si elle permet de financer les investissements productifs. A défaut du respect de ce principe, une augmentation de l'épargne ne peut avoir d'influence positive sur le PIB. Or l'analyse de la causalité nous a révélé que l'épargne en RDC est affectée par l'instabilité politique et ne cause pas le crédit bancaire qui à son tour ne cause pas l'investissement dont l'effet sur le PIB n'a pas été non plus justifié par un lien de causalité. Nous avons vu au deuxième chapitre que l'efficacité du système financier réside dans sa capacité à répondre aux exigences de l'épargne et de l'investissement dans un but création des richesses. Comparé à nos résultats, tout laisse croire que le système financier de la RDC est inefficace.

ü L'inflation a une influence significativement positive sur le développement économique. Déjà l'analyse de la causalité de Granger nous a révélé qu'il existe une causalité bidirectionnelle entre l'inflation et le PIB. Les résultats de la régression tranchent qu'une augmentation du taux d'inflation de 1 % entraine une variation, dans le même sens, de 0,003 %. Ce qui explique l'hypothèse d'une inflation modérée qui stimulerait la production. En effet, il a été démontré qu'à court terme, face à une anticipation de l'inflation, les agents économiques font des arbitrages dans leurs décisions : alors que les ménages décident de consommer plutôt que de détenir les actifs monétaires, les entreprises augmentent leur rythme de production dans le but d'accroitre leur chiffre d'affaire. Ce qui agit accroit le PIB par habitant. De même, une croissance de la production traduit une disponibilité de l'offre qui, une fois dépassera le niveau de la demande, finit par entrainer une baisse des prix.

ü De manière globale, il se dégage que l'instabilité politique a largement contribué au marasme économique en RDC. En effet, nos estimations révèlent une contribution négative et significative de cette variable à la croissance du PIB par tête. Ce qui confirme que l'instabilité sociopolitique est de nature à déstabiliser le cadre macroéconomique et à gêner la croissance économique en ce sens que les conflits affectent négativement le processus de mobilisation des recettes publiques, détruisent les stocks des capitaux humain et physique et jouent négativement sur le processus d'accumulation du capital. Sa causalité vers l'épargne témoigne donc cette dynamique.

IV.3.2. Recommandations

Améliorer le niveau de vie par l'épargne mobilisée localement passe par plusieurs mécanises intermédiaires. Face à une situation où l'épargne elle-même n'est pas importante (cas de la RDC), le financement des investissements se trouve alors condamné à dépendre d'une main extérieure qui n'est toujours pas rassurante. Les solutions internes seraient de ce fait de nature à réorienter l'économie. En effet, l'élévation du niveau de vie est possible grâce la création des richesses nouvelles qui, une fois distribuées, permettraient une épargne importante à mobiliser par le système financier dans le but de financer plus de croissance et de prospérité. Plusieurs théories renseignent sur les orientations que devraient emprunter les politiques économiques pour répondre à cette problématique.

Face aux résultats de nos analyses, nous pensons qu'avec une profondeur financière qui favorise faiblement le développement économique à court terme, sans maintenir son efficacité à long terme, la Banque Centrale du Congo, qui est le gouvernail du système financier, devrait veiller à une nette surveillance du système financier et prôner une modernisation des pratiques financières et de l'intermédiation en RDC afin de stimuler les potentiels placements à terme tout en garantissant une monnaie nationale stable et la circulation des actifs dont la contrepartie devrait permettre un moyen de financement pour les agents déficitaires. Et donc, si ces mesures s'accompagnaient d'une industrialisation de l'économie, cela permettrait une croissance rapide des revenus et un développement économique jamais connu avant.

Finalement, l'Etat devrait veiller à la stabilité sociopolitique qui constitue une des garanties majeures pour les investissements risqués. Néanmoins, certaines composantes du système financier (comme les assurances, les OPC, les bourses de valeurs,..) ne sont pas complètement opérationnelles en RDC et laisser les investissements privés pénétrer ce secteur serait un pas d'avance vers un réel développement financier.

Conclusion partielle

Le quatrième et dernier chapitre de notre recherche était dédié à une validation empirique de la relation entre le système financier et le développement économique en RDC. Partant d'une série de 7 variables (le PIB par habitant, la profondeur financière, l'épargne, le crédit bancaire, l'investissement, l'inflation et l'instabilité politique) nous avons premièrement testé la relation de causalité au sens de Granger pouvant exister entre ces variables et le PIB et avons trouvé que l'épargne a une relation de causale avec le PIB, la profondeur financière a également une causalité bidirectionnelle avec le PIB, tout comme l'inflation. Mais le lien entre l'épargne et le crédit, puis le crédit avec l'investissement n'a pas été justifié. Nous avions vu au deuxième chapitre que le mérite de l'efficacité du système du système réside dans sa capacité à assurer le couple épargne-investissement pour déboucher sur la croissance et le développement économique.

Après avoir procédé à une estimation du modèle à de régression par la méthode MCO, nous nous sommes rendu compte que le système financier actuel n'est pas favorable au développement économique et le paramètre positif associé à la constante explique qu'il y a des variables que nous n'avons pas pris en compte dans cette analyse mais qui contribuent positivement au développement économique en RDC.

CONCLUSION GENERALE

La prospérité des économies, l'amélioration des conditions de vie des populations, et la recherche croissante du bien-être individuel constituent, depuis l'évolution de la pensée économique, un tout dont l'obtention est probable par plusieurs voies. D'innombrables théories du développement existent et continuent de naitre dans le seul but de rendre possible l'accès à ce tout, pour les états sous développés et de parfaire ce tout pour le cas des pays développés. Est-il possible de parvenir à cette transformation grâce à l'épargne, l'investissement et la politique monétaire ? Telle fut la question qui a motivé cette analyse qui trouve ici sa fin. Certaines analyses sur la finance et le développement (Jean-Paul Paullin & Anne Gaël Vaubourg [1998], SOLOW [1995]) nous ont révélé que l'accès au développement par la finance dépend de l'efficacité du système financier, c'est-à-dire sa capacité à répondre aux préférences des épargnants et à sélectionner les investissements. Nous nous sommes donc basés sur le cas sélectif de la RDC pour trancher sur l'efficacité de son système financier à accompagner son développement économique, en partant d'une série de 7 variables économiques échelonnées sur 34 années allant de 1980 à 2013. Nous nous étions donc fixés, bien au départ, deux hypothèses de travail qui ont orienté notre recherche. La première prédisait l'inefficacité du système financier face au développement économique en RDC et la seconde soutenait qu'un développement financier était nécessaire pour favoriser des nouvelles méthodes de mobilisation et d'allocation des ressources beaucoup plus modernes.

Les différentes recherches menées nous ont révélé que la RDC est un pays post-crises et post-conflits, au potentiel inestimable, dont l'économie a connu des graves récessions en présence d'une population pauvre et en forte croissance. Pendant la « dérive de l'économie congolaise42(*) » des années 1990, une désarticulation du système financier formel s'opéra en présence d'un cycle de récession durant toute la décennie qui se stabilisa en 2002 après une série des reformes initiées par le gouvernement et une reprise de la coopération internationale.

Quelques années après la récession, les retombées des réformes mises en oeuvre par le gouvernement se furent révélées favorables à l'économie et occasionnèrent la reconnexion du système financier et le retour à la croissance. Aujourd'hui, le secteur financier congolais est constitué de 18 banques commerciales, d'une banque de développement (SOFIDE), d'une institution spécialisée dans le financement de l'industrie (FPI), de trois sociétés financières ; d'une société d'assurance (SONAS) et de l'Institut national de sécurité sociale (INSS), de 149 institutions financières de proximité (qui incluent 126 coopératives d'épargne et de crédit et 23 institutions de micro-finance), de 43 messageries financières, et de 16 bureaux de change officiels. Les trois établissements de monnaie électronique (EME), filiales des opérateurs de télécommunications, à savoir Airtel Money, Vodacash et Tigo Cash, qui proposent des produits de mobile banking sont les derniers entrants dans le secteur43(*).

Un test de causalité de Granger appliqué sur nos variables nous a permis de découvrir qu'il existe un lien de causalité bidirectionnelle entre la profondeur financière (évaluée par le ratio masse monétaire au sens large en pourcentage du PIB) et le PIB par habitant en RDC, et aussi entre l'inflation et le PIB par habitant ; cela signifie qu'une modification de l'un, cause la modification de l'autre et vice versa. Puis une relation de causalité qui va de l'instabilité sociopolitique vers l'épargne, ensuite de l'épargne vers le PIB. L'analyse de la régression a prouvé que la profondeur financière contribue positivement mais de manière moins significative au développement économique en RDC ; soit une augmentation du PIB par habitant de 0,048 % à la suite d'une augmentation de 1 % de la profondeur financière. Alors que l'épargne a pour effet de réduire le PIB. Ce qui nous amène à affirmer notre première hypothèse de recherche qui prédisait l'inefficacité du système financier au développement économique en RDC.

Nous avons comparé la profondeur financière44(*) de la RDC qui est égale à 12,9 % du PIB à celles d'un échantillon de 3 pays et il s'avère que la profondeur financière du Congo Brazza est de 36,1 %, celle de l'Afrique du Sud est de71 %, de 251 % pour le japon et de 89,5 % pour les USA. Ceci traduit le niveau de développement financier de chaque pays par rapport à la RDC.

Il semblerait que depuis l'hyperinflation de 1994, la RDC mène une politique monétaire restrictive. Des études ont démontré que la monnaie a souvent été la source de l'inflation au Congo, et cela peut en partie expliquer la faiblesse de ce ratio, mais également le faible volume des dépôts à terme dans les banques. Néanmoins, à notre sens, la solution pour remédier à ce problème proviendrait alors d'un réel engagement de l'Etat, au travers de l'institution en charge de la sécurité du système financier (La BCC), de dicter une politique financière nationale prometteuse, de veiller à une nette surveillance du système financier et de prôner une modernisation des instruments de placement, puis renforcer les politiques d'inclusion financière et de l'intermédiation en RDC afin de stimuler les potentiels placements de terme pour améliorer la profondeur financière ; tout en garantissant une monnaie nationale stable et la circulation des actifs dont la contrepartie devrait permettre un moyen de financement de long terme pour les agents déficitaires. Et donc, si ces mesures s'accompagnaient d'une industrialisation de l'économie, cela permettrait une croissance rapide des revenus et un développement économique soutenu à long terme.

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VARIABLES DIFFERENCIEES

Année

DDPIBHB

DINV

1980

NA

NA

1981

NA

-1

1982

-16.35873

17

1983

11.41109

4

1984

23.36421

-4

1985

-30.04552

-15

1986

24.21283

-8,2

1987

-12.22782

1,1

1988

-13.74662

0,8

1989

-10.78219

-1,4

1990

-28.90073

-0,5

1991

-4.971534

-6,6

1992

-2.637095

0,9

1993

-2.180970

-4,9

1994

40.90656

3,4

1995

15.94531

3,9

1996

-3.419359

6

1997

-11.07894

-7

1998

12.05432

-1,2

1999

-6.018111

-3

2000

-5.202095

6,2

2001

11.24815

-2,9

2002

9.815581

14,3

2003

4.772542

9,9

2004

2.248664

-3,8

2005

-1.007965

-16,3

2006

-1.539119

2,9

2007

2.020999

-1

2008

0.093478

-2,9

2009

-7.316209

3,8

2010

9.407457

-2,7

2011

-0.133589

-0,2

2012

1.042020

0,3

2013

3.730807

3,4


ANNEXES

BASE DES DONNEES

Année

DPT

INST

PFN

PIBHB

TXINFL

CDRT

1980

0,672

1

7,901

613,644

36,8

0,0041

1981

0,583

1

8,807

612,006

40,9

0,0044

1982

0,700

1

10,783

594,009

35,3

0,0045

1983

0,482

0

72,372

587,424

100,8

0,0062

1984

1,012

0

6,618

604,202

33,4

0,0130

1985

0,771

0

6,897

590,935

26,5

0,0160

1986

0,928

0

8,066

601,881

32,8

0,0153

1987

1,535

0

8,784

600,599

99,5

0,0189

1988

3,142

0

10,565

585,571

121,5

0,0155

1989

1,417

1

8,519

559,760

95,8

0,0385

1990

0,788

1

12,890

505,049

233,2

0,1175

1991

0,396

1

15,214

445,366

3644,9

0,0197

1992

0,301

1

15,843

383,046

2989,6

0,0031

1993

0,770

1

30,679

318,545

4651,7

0,0048

1994

0,000

1

8,401

294,950

9796,9

0,0031

1995

0,166

0

6,741

287,301

370,3

3,1386

1996

0,236

1

7,450

276,232

693

1,4515

1997

0,093

0

4,200

254,085

13,7

0,6058

1998

1,009

1

8,460

243,992

134,8

9,8398

1999

0,000

0

7,550

227,881

483,7

0,0000

2000

0,105

1

15,177

206,567

511,2

0,8800

2001

0,166

0

4,844

196,502

135,1

0,7392

2002

0,115

0

4,857

196,252

15,8

0,0311

2003

0,109

0

5,416

200,775

4,4

0,0142

2004

0,634

1

8,095

207,547

9

0,0978

2005

0,261

1

7,780

213,310

21,5

0,2893

2006

0,524

0

9,981

217,535

18,2

4,5116

2007

0,885

0

12,280

223,780

9,9

5,4085

2008

1,509

0

15,076

230,119

27,6

9,1708

2009

1,084

1

16,366

229,142

53,4

6,0565

2010

0,809

0

16,364

237,572

9,8

6,8236

2011

1,135

1

16,029

245,869

15,4

8,4213

2012

0,622

1

16,935

255,208

2,7

6,2969

2013

0,744

0

15,630

268,277

1,03

7,1271

ANNEXES

A. STATIONNARITE

A.1. Pibhb

Null Hypothesis: PIBHB has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

 0.656093

 0.9993

Test critical values:

1% level

 

-4.262735

 
 

5% level

 

-3.552973

 
 

10% level

 

-3.209642

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PIBHB)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/15/16 Time: 20:58

 
 

Sample (adjusted): 2 34

 
 

Included observations: 33 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PIBHB(-1)

0.032181

0.049050

0.656093

0.5168

C

-45.92640

31.73640

-1.447121

0.1582

@TREND(1)

1.394878

0.851608

1.637935

0.1119

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.165915

Mean dependent var

-10.46566

Adjusted R-squared

0.110309

S.D. dependent var

22.05590

S.E. of regression

20.80388

Akaike info criterion

8.994665

Sum squared resid

12984.05

Schwarz criterion

9.130711

Log likelihood

-145.4120

Hannan-Quinn criter.

9.040440

F-statistic

2.983771

Durbin-Watson stat

0.512607

Prob(F-statistic)

0.065790

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: D(PIBHB) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-2.185354

 0.4812

Test critical values:

1% level

 

-4.273277

 
 

5% level

 

-3.557759

 
 

10% level

 

-3.212361

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PIBHB,2)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/15/16 Time: 20:58

 
 

Sample (adjusted): 3 34

 
 

Included observations: 32 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(PIBHB(-1))

-0.261721

0.119761

-2.185354

0.0371

C

-9.741193

6.043473

-1.611854

0.1178

@TREND(1)

0.415384

0.280787

1.479360

0.1498

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.155336

Mean dependent var

0.459607

Adjusted R-squared

0.097083

S.D. dependent var

14.41126

S.E. of regression

13.69386

Akaike info criterion

8.160832

Sum squared resid

5438.130

Schwarz criterion

8.298244

Log likelihood

-127.5733

Hannan-Quinn criter.

8.206380

F-statistic

2.666584

Durbin-Watson stat

1.898732

Prob(F-statistic)

0.086481

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: D(PIBHB,2) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-5.834472

 0.0002

Test critical values:

1% level

 

-4.284580

 
 

5% level

 

-3.562882

 
 

10% level

 

-3.215267

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PIBHB,3)

 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/15/16 Time: 20:58

 
 

Sample (adjusted): 4 34

 
 

Included observations: 31 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D(PIBHB(-1),2)

-1.080072

0.185119

-5.834472

0.0000

C

-1.172044

5.974613

-0.196171

0.8459

@TREND(1)

0.122363

0.298013

0.410595

0.6845

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.549320

Mean dependent var

0.648049

Adjusted R-squared

0.517129

S.D. dependent var

21.20126

S.E. of regression

14.73253

Akaike info criterion

8.309759

Sum squared resid

6077.332

Schwarz criterion

8.448532

Log likelihood

-125.8013

Hannan-Quinn criter.

8.354996

F-statistic

17.06417

Durbin-Watson stat

1.927870

Prob(F-statistic)

0.000014

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Null Hypothesis: DPT has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.056490

 0.0400

Test critical values:

1% level

 

-3.646342

 
 

5% level

 

-2.954021

 
 

10% level

 

-2.615817

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 

A.2. Depot

Null Hypothesis: DPT has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.056490

 0.0400

Test critical values:

1% level

 

-3.646342

 
 

5% level

 

-2.954021

 
 

10% level

 

-2.615817

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(DPT)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/15/16 Time: 21:00

 
 

Sample (adjusted): 2 34

 
 

Included observations: 33 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

DPT(-1)

-0.463212

0.151550

-3.056490

0.0046

C

0.324465

0.140031

2.317090

0.0273

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.231573

Mean dependent var

0.002206

Adjusted R-squared

0.206785

S.D. dependent var

0.594396

S.E. of regression

0.529385

Akaike info criterion

1.624490

Sum squared resid

8.687702

Schwarz criterion

1.715188

Log likelihood

-24.80409

Hannan-Quinn criter.

1.655007

F-statistic

9.342131

Durbin-Watson stat

2.019304

Prob(F-statistic)

0.004581

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A.3. Profondeur financière

Null Hypothesis: PFN has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-5.565672

 0.0004

Test critical values:

1% level

 

-4.262735

 
 

5% level

 

-3.552973

 
 

10% level

 

-3.209642

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(PFN)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/15/16 Time: 21:01

 
 

Sample (adjusted): 2 34

 
 

Included observations: 33 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PFN(-1)

-1.013296

0.182062

-5.565672

0.0000

C

15.73148

5.148519

3.055535

0.0047

@TREND(1)

-0.160320

0.224923

-0.712780

0.4815

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.508027

Mean dependent var

0.234211

Adjusted R-squared

0.475229

S.D. dependent var

16.86156

S.E. of regression

12.21470

Akaike info criterion

7.929665

Sum squared resid

4475.967

Schwarz criterion

8.065711

Log likelihood

-127.8395

Hannan-Quinn criter.

7.975441

F-statistic

15.48947

Durbin-Watson stat

2.008222

Prob(F-statistic)

0.000024

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


A.4. Taux d'inflation

Null Hypothesis: TXINFL has a unit root

 

Exogenous: None

 
 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.159252

 0.0025

Test critical values:

1% level

 

-2.634731

 
 

5% level

 

-1.951000

 
 

10% level

 

-1.610907

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TXINFL)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/15/16 Time: 21:51

 
 

Sample (adjusted): 2 35

 
 

Included observations: 34 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TXINFL(-1)

-0.464428

0.147006

-3.159252

0.0034

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.232216

Mean dependent var

-1.045294

Adjusted R-squared

0.232216

S.D. dependent var

1992.873

S.E. of regression

1746.220

Akaike info criterion

17.79727

Sum squared resid

1.01E+08

Schwarz criterion

17.84216

Log likelihood

-301.5535

Hannan-Quinn criter.

17.81257

Durbin-Watson stat

2.166439

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A.5. Investissement (INV)

Null Hypothesis: D(INV) has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.643400

 0.0041

Test critical values:

1% level

 

-4.273277

 
 

5% level

 

-3.557759

 
 

10% level

 

-3.212361

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

B. COINTEGRATION

B.1. Détermination du lag optimal

VAR Lag Order Selection Criteria

 
 
 

Endogenous variables: DDPIBHB DINV DPT CDRT TXINFL PFN 

 

Exogenous variables: C 

 
 
 

Date: 06/17/16 Time: 19:42

 
 
 

Sample: 1 35

 
 
 
 

Included observations: 29

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Lag

LogL

LR

FPE

AIC

SC

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

-650.9959

NA 

 1.92e+12

 45.31006

  45.59295*

1

-604.6929

 70.25289

 1.00e+12

 44.59951

 46.57973

2

-574.6654

 33.13379

 2.15e+12

 45.01141

 48.68896

3

-500.6830

  51.02237*

  4.88e+11*

  42.39193*

 47.76682

 
 
 
 
 
 

B.2. Analyse de la causalité par le test de granger

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 06/15/16 Time: 21:05

Sample: 1 35

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 

 DPT does not Granger Cause DDPIBHB

 31

 5.08979

0.0321

 DDPIBHB does not Granger Cause DPT

 0.02370

0.8788

 
 
 
 
 
 
 
 

 PFN does not Granger Cause DDPIBHB

 31

 6.67955

0.0153

 DDPIBHB does not Granger Cause PFN

 2.89365

0.1000

 
 
 
 
 
 
 
 

 TXINFL does not Granger Cause DDPIBHB

 31

 5.48367

0.0265

 DDPIBHB does not Granger Cause TXINFL

 5.87536

0.0221

 
 
 
 
 
 
 
 

 INST does not Granger Cause DDPIBHB

 31

 0.19834

0.6595

 DDPIBHB does not Granger Cause INST

 1.66137

0.2080

 
 
 
 
 
 
 
 

 PFN does not Granger Cause DPT

 33

 0.07622

0.7844

 DPT does not Granger Cause PFN

 0.09131

0.7646

 
 
 
 
 
 
 
 

 TXINFL does not Granger Cause DPT

 33

 0.96629

0.3335

 DPT does not Granger Cause TXINFL

 0.14443

0.7066

 
 
 
 
 
 
 
 

 INST does not Granger Cause DPT

 33

 8.02142

0.0082

 DPT does not Granger Cause INST

 0.69650

0.4106

 
 
 
 
 
 
 
 

 TXINFL does not Granger Cause PFN

 33

 0.04314

0.8369

 PFN does not Granger Cause TXINFL

 1.91483

0.1766

 
 
 
 
 
 
 
 

 INST does not Granger Cause PFN

 33

 1.85640

0.1832

 PFN does not Granger Cause INST

 0.11382

0.7382

 
 
 
 
 
 
 
 

 INST does not Granger Cause TXINFL

 33

 1.15297

0.2915

 TXINFL does not Granger Cause INST

 0.00015

0.9902

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


B.3. Estimation par le MCO

Dependent Variable: DDPIBHB

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/17/16 Time: 15:50

 
 

Sample (adjusted): 3 34

 
 

Included observations: 32 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

4.977284

4.928219

1.009956

0.3215

DPT

-4.527171

3.863368

-1.171820

0.2515

PFN

0.048687

0.194444

0.250389

0.8042

TXINFL

0.003344

0.001304

2.564396

0.0162

INST

-9.647416

4.970172

-1.941063

0.0628

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.285685

    Mean dependent var

0.459607

Adjusted R-squared

0.179861

    S.D. dependent var

14.41126

S.E. of regression

13.05106

    Akaike info criterion

8.118216

Sum squared resid

4598.913

    Schwarz criterion

8.347238

Log likelihood

-124.8915

    Hannan-Quinn criter.

8.194131

F-statistic

2.699613

    Durbin-Watson stat

2.646561

Prob(F-statistic)

0.051744

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C. DIAGNOSTIC DU MODEL

C.1. test de normalité des erreurs

C.2. Test d'autocorrelation des erreurs

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 

F-statistic

0.698757

Prob. F(2,19)

0.5095

Obs*R-squared

2.123933

Prob. Chi-Square(2)

0.3458

 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

2.441063

6.297803

0.387605

0.7026

DDPIBHB(-1)

-0.246184

0.283023

-0.869837

0.3952

DPT

-0.248253

4.662547

-0.053244

0.9581

DPT(-1)

-1.332227

4.314676

-0.308766

0.7609

PFN

-0.033383

0.184562

-0.180877

0.8584

PFN(-1)

-0.003731

0.178686

-0.020879

0.9836

TXINFL

0.000372

0.001587

0.234248

0.8173

TXINFL(-1)

0.000350

0.001538

0.227377

0.8226

INST

0.108599

4.860582

0.022343

0.9824

INST(-1)

-2.869127

6.031770

-0.475669

0.6397

RESID(-1)

0.441810

0.382360

1.155481

0.2622

RESID(-2)

-0.154120

0.287278

-0.536484

0.5979

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


C.3. Test d'hétéroscedasticité

Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.483965

Prob. F(9,21)

0.8691

Obs*R-squared

5.325288

Prob. Chi-Square(9)

0.8051

Scaled explained SS

1.742016

Prob. Chi-Square(9)

0.9949

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Equation:

 
 
 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 06/15/16 Time: 21:16

 
 

Sample: 4 34

 
 
 

Included observations: 31

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

81.54419

58.15245

1.402249

0.1755

DDPIBHB(-1)

-0.018286

1.871881

-0.009769

0.9923

DPT

-17.00285

45.37412

-0.374726

0.7116

DPT(-1)

7.173907

40.18486

0.178523

0.8600

PFN

-1.262712

1.782448

-0.708414

0.4865

PFN(-1)

-0.717613

1.742322

-0.411872

0.6846

TXINFL

0.010921

0.014077

0.775828

0.4465

TXINFL(-1)

-0.007789

0.014433

-0.539678

0.5951

INST

34.82321

46.42291

0.750130

0.4615

INST(-1)

33.47325

53.77542

0.622464

0.5403

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.171783

Mean dependent var

83.30678

Adjusted R-squared

-0.183166

S.D. dependent var

101.1143

S.E. of regression

109.9855

Akaike info criterion

12.49427

Sum squared resid

254033.0

Schwarz criterion

12.95685

Log likelihood

-183.6612

Hannan-Quinn criter.

12.64506

F-statistic

0.483965

Durbin-Watson stat

2.038192

Prob(F-statistic)

0.869074

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


C.4. Test de stabilité du modèle

92

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS iv

LISTE DES FIGURES, TABLEAUX, ET GRAPHIQUES v

INTRODUCTION 1

1. Etat de la question 1

2. Problématique 2

3. Hypothèses 4

4. Méthodes et techniques de recherche 5

5. Choix et intérêt de la recherche 5

6. Délimitation de l'étude 6

7. Canevas du travail 6

Première Partie : CADRE THEORIQUE 3

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE SYSTEME FINANCIER ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE 3

SECTION I : QUID DU SYSTEME FINANCIER 3

I.1.1. Définition 10

I.1.2. Les fonctions du système financier 10

I.1.3. La structure des systèmes financiers 12

I.1.4. Les composantes de la finance indirecte et l'éternité du système bancaire 13

I.1.5. Les marchés financiers 17

I.1.6. Les institutions financières non bancaires 18

SECTION II : LE DOGME DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE 3

I.2.1. Définition 21

I.2.2. généralités sur la croissance économiques 22

Conclusion partielle 26

CHAPITRE II : ETUDE DE LA RELATION SYSTEME FINANCIER - DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : UNE APROCHE THEORIQUE 3

SECTION I : LES MODELES DE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET ECONOMIQUE 3

II.1.1. Le modèle Harrod-Domar 28

II.1.2. Epargne étrangère et croissance économique. 31

93

SECTION II : REVUE DE LA LITTERATURE 3

II.2.1. Efficacité du système financier sur le développement 33

II.2.2. l'hypothèse de l'inefficacité du système financier 35

SECTION III : DEVELOPPEMENT FINANCIER ET RISQUE SYSTEMIQUE 3

II.3.1. Asymétrie d'information : Anti-sélection et risque moral 39

II.3.2. risque systémique et crise financière 40

Conclusion partielle 43

Deuxième Partie

ANALYSE EMPIRIQUE 3

CHAPITRE III : VUE D'ENSEMBLE SUR LE SYSTEME FINANCIER ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN RDC DE 1980 à 2013 3

SECTION I : DYNAMIQUE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA RDC : DE 1980 à 2001 3

III.1.1. Contexte macroéconomique global 45

III.1.2. L'évolution du système financier 51

SECTION II : REFORME, RELANCE ET CROISSANCE : DE 2001 à 2014 3

III.2.1. Réhabilitation du système financier 58

III.2.2. Retombé des réformes financières sur la croissance 60

SECTION III : CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN RDC 3

III.3.1. Croissance, emploi et revenu 61

III.3.2. Croissance et développement humain 63

Conclusion partielle 65

CHAPITRE IV : VALIDATIONS EMPIRIQUES ET PRESENTATION DES RESULTATS 3

SECTION I : SOURCE DES DONNEES, CHOIX DES VARIABLES ET PRESENTATION DU MODELE 3

IV.1.1. Source des données 66

IV.1.2. Choix des variables 67

IV.1.3. Spécification du modèle 68

SECTION II : ESTIMATION DU MODELE 3

IV.2.1. Analyse de la stationnarité des séries 69

IV.2.2. Analyse de la relation de causalité entre le système financier et le développement économique 71

IV.2.3. Estimation de la régression multiple par le MCO 74

SECTION III : INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS 3

IV.3.1. Interprétation des résultats 75

94

IV.3.2. Recommandations 78

CONCLUSION GENERALE 80

BIBLIOGRAPHIE 83

ANNEXES 85

* 1 Extrait du discours de Jean-Paul II à la 6ème Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, Genève, 26 Septembre 1985

* 2 SUMATA Claude; la gestion macroéconomique de la RDC durant et après la transition démocratique, Ed. l'Harmattan, Paris, 2014, p.76

* 3 Le terme zaïrianisation désigne la politique de nationalisation des entreprises étrangères oeuvrant au zaïre mise en oeuvre par le Président Joseph MOBUTU vers les années 1973. Politique qui, pour plusieurs analystes, est à l'origine de la crise économique et de la pauvreté qui sévit en RDC jusqu'aujourd'hui.

* 4 BCC; Rapport annuel, 1994, p.25

* 5 MISHKIN Fréderic ; Monnaie, Banque et marchés financiers, Ed. Nouveaux horizons, Paris, 2007, p.26

* 6 Idem

* 7 MISHKIN Fréderic ; Op.cit, p.9

* 8 MISHKIN Frederic ; Op.cit, p.28

* 9 MISHKIN F. S. ; Op.cit, p.28

* 10 MISHKIN F.S ; Op.cit, p.201

* 11 OGIEN Dov ; Comptabilité et Audit bancaire, 2ème Edition, DUNOD, Paris, 2008, p.7

* 12 Opération consistant pour une banque centrale à émettre, à vendre et acheter des bons de trésor sur le marché monétaire pour le compte de l'Etat. Cette opération est un moyen qui permet à l'Etat de disposer des ressources pour financer son action.

* 13 OGIEN Dov ; Op.cit, p.7

* 14 https://fr.wikipedia.org/wiki/catégories_des_banques

* 15 FREDERIC Mishkin ; Monnaie, Banque et Marchés financiers, 10ème Edition, Nouveaux Horizon, paris, 2013, p.36

* 16 https://fr.wikipedia.org/wiki/les_assurances

* 17 https://fr.wikipedia.org/wiki/fonds_de_pension

* 18 WAULA BALOMBA Merveil : Analyse de la relation aide extérieure et développement économique de la RDC. De 1980 - 2012, Mémoire de licence, UCC/Fed, 2014, p.14

* 19 NSHUE Mbo M, A. ;  « Macroéconomie de long terme : la croissance économique », Note de cours, UPC-FASE 1ère licence, 2010, p.12

* 20 MULUMBA KENGA, M : Notes de cours d'Analyse socio-économique, 2ème Licence, UCC/Fed, 2016

* 21 POLLIN Jean-Paul, VAUBOURG Anne-Gaël. « L'architecture optimale des systèmes financiers dans les pays émergents ». In: Revue économique. Volume 49, n°1, 1998. pp. 223-238. En ligne sur http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1998_num_49_1_409974

* 22 PERKINS D. H, RADELET S & LINDAUER D. L; Economie du développement, Ed. De Boeck, Bruxelles, 2011, p.142

* 23 PERKINS D. H, RADELET S & LINDAUER D. L, Op.cit, p.145

* 24 PERKINS D. H, RADELET S & LINDAUER D. L, Op.cit, p.454

* 25 AKA Brou Emmanuel ; « Développement financier, croissance économique et productivité globale des facteurs en Afrique subsaharienne », Université de Cocody-Abidjan, 2005, p.2

* 26 AKA Brou Emmanuel, Op.cit, p.6

* 27 AGLIETTA Michel ; « Systèmes financiers et régimes de croissance », In: Revue d'économie financière, Volume 49, n°1, 1998. p.100

* 28 LAGAYETTE Philippe. « Les transformations des systèmes financiers ». In: N°3, 1987, Revue d'économie financière. N°3, 1987. La crise financière. p. 36.

* 29 BECK Thorsten ; « Développement de la finance et croissance économique : Banques versus marchés financiers ? » In : La revue de Proparco, n° 5, les marchés financiers en Afrique : véritable outil de développement ? Mars 2010, p.24

* 30 MISHKIN Fréderic ; Op.cit, p.249

* 31MISHKIN Fréderic ; Op.cit, p.249

* 32 MISHKIN Fréderic ; Op.cit, p.279

* 33 MISHKIN Frederic ; Op.cit, p.281

* 34 AGLIETTA Michel ; Macroéconomie financière, crises financières et régulation monétaire, Edition. La Découverte, Paris, 2005, p.6

* 35 BCC : Rapport annuel, 1980, p.24

* 36 SUMATA Claude, Op.cit, p.98

* 37 SUMATA Claude, Op.cit, p.99

* 38 BCC ; Rapport annuel 2014, p.9

* 39 BCC ; Rapport annuel 2014, p.29

* 40 MULUMBA K, M : L'Assurance : Catalyseur du développement économique, modèle de référence et application au cas de la RDC, Thèse de Doctorat en Sciences économiques et de gestion, UCL, 2011, p.132

* 41 Le test d'auto corrélation des erreurs, le test d'homoscédasticité, le test de normalité de Jarque-Bera et le test de stabilité de CUSUM.

* 42 Terme employé par SUMATA pour désigner la crise de la décennie 1990 - 2000. Lire à ce sujet : Economie parallèle de la RDC. Taux de change et dynamique de l'hyperinflation au Congo, l'Harmattan, Paris, 2001.

* 43 BCC : Etude diagnostic sur la protection des services financiers en RDC, Novembre 2015, p.13

* 44 https://www.donnees.banquemondiale.org






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