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Le système financier face au développement économique de la RDC de 1980 à  2013. Quelle efficacité du système financier ?

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par Justin ABUDI
Université Catholique du Congo - Licence 2016
  

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SECTION II 

REVUE DE LA LITTERATURE

Le développement financier, à travers la mobilisation de l'épargne, l'allocation efficace des ressources, le contrôle managérial, la gestion des risques et l'offre de services facilitant l'échange, stimule-t-il réellement la croissance économique ? Depuis le 19ème siècle, de nombreux auteurs ont défendu l'idée de l'effet bénéfique du développement financier pour l'économie. Schumpeter (1911) explique que les banques jouent un rôle déterminant dans la croissance économique dans la mesure où elles favorisent l'innovation à travers les services financiers qu'elles fournissent.

Cependant, d'autres auteurs doutent du rôle positif du système financier dans la croissance économique. Robinson (1952) prétend que le développement financier suit la croissance économique. Ces oppositions théoriques se retrouvent dans Patrick (1966) qui propose de distinguer le développement financier « initié par l'offre » du développement financier « induit par la demande »25(*).

II.2.1. Efficacité du système financier sur le développement

Le lien positif entre le développement financier et la croissance économique a été mise en évidence par plusieurs études (Gelb, 1989; World Bank, 1989; Roubini et Sala-i-Martin, 1992; Atje et Jovanovic, 1993; King et Levine, 1993). La plupart de ces études sont basées sur une analyse en coupe transversale, consistant à régresser le PIB réel par tête moyen sur l'indicateur de développement financier et un ensemble de variables de contrôle incluant les conditions initiales et les caractéristiques pays.

· Les premières études portant sur la causalité sont celles de Gupta (1984), King et Levine (1993a), et Jung (1986). Plus récemment, Demetriades et Hussein (1996) ont étudié la causalité entre le développement financier et la croissance sur un échantillon de 16 pays. Ils montrent que le sens de causalité est spécifique au pays; il est soit unidirectionnel, soit bidirectionnel ;

· L'Afrique Sub-Saharienne (ASS) a également fait l'objet d'une poignée d'études empiriques, en ce qui concerne le lien finance-croissance. Ce sont: Bhatia et Khatkhate (1975), Spears (1992), Gelbard et Leite (1999), Collier and Gunning (1999), Ndikumana (2000), Ghirmay (2004), Kpodar (2005) et Aka (2007). Ces études mettent en évidence le rôle positif du développement financier dans le développement économique. Cependant, la majorité de ces études, qu'elles soient sur l'Afrique ou non, se sont concentrées sur la croissance du PIB réel (ou PIB réel par tête) ;

· Mckinnon (1973) et Shaw (1973) font l'extension de l'argument de Goldsmith (1969). Ils soutiennent que le développement financier n'implique pas seulement un accroissement de la productivité du capital, mais aussi une hausse du taux d'épargne et, par conséquent, un volume d'investissement plus grand. Contrairement à Goldsmith (1969) qui a endogénéisé la croissance et les intermédiaires financiers, Mckinnon (1973) et Shaw (1973) ont plutôt analysé les effets de la « répression financière », c'est-à-dire le maintien de taux d'intérêt bas et l'intervention publique dans les activités des banques, sur l'épargne et l'investissement. La répression financière réduit les incitations à épargner. Ce qui influe négativement sur l'investissement et la croissance économique. Ainsi, Mckinnon et Shaw sont favorables à la libéralisation financière permettant la hausse des taux d'intérêt qui incite les ménages à accroître leur épargne. Du point de vu empirique, McKinnon (1973) étudie le lien entre le système financier et le développement économique en Argentine, au Brésil, au Chili, en Allemagne, en Indonésie, en Corée et en Thaïlande après la deuxième guerre mondiale. Il conclut que les systèmes financiers fonctionnant parfaitement stimulent la croissance économique. Ainsi, le niveau de développement financier est un « bon indicateur prévisionnel » des taux de croissance économique, d'accumulation du capital, et de changement technologique (King et Levine, 1993b; Levine, 1997).

L'importance des facteurs financiers va être prise en compte dans une nouvelle catégorie de modèles de croissance endogène intégrant le secteur financier. Dans ces modèles, le système financier dans son ensemble (banques, intermédiaires financiers, marchés des actions et des obligations, etc.) permet la collecte de l'épargne et d'en faire bon usage. Le système financier permet de réunir les agents, de collecter, d'analyser et de transmettre l'information à moindre coût. Un système financier fonctionnant efficacement draine les ressources disponibles vers les projets les plus rentables susceptibles d'accroître la productivité et, par conséquent, la croissance économique ; il élimine le risque de liquidation prématurée d'actifs productifs permettant l'accumulation du capital physique et du capital humain sources de croissance économique. Le système financier permet une diversification du risque technologique et rendent plus attractive la spécialisation des investissements, facilitant ainsi l'accroissement de la productivité marginale du capital.

* 25 AKA Brou Emmanuel ; « Développement financier, croissance économique et productivité globale des facteurs en Afrique subsaharienne », Université de Cocody-Abidjan, 2005, p.2

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery