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Le système financier face au développement économique de la RDC de 1980 à  2013. Quelle efficacité du système financier ?

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par Justin ABUDI
Université Catholique du Congo - Licence 2016
  

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2. Problématique

La recherche du bien être collectif et l'élévation du niveau de vie des individus sont parmi les objectifs qui gouvernent des efforts économiques, politiques, culturels et sociaux qu'entreprennent les générations humaines depuis la création. L'homme doit produire les moyens de sa propre survie et s'offrir à travers ceux-ci les biens matériels nécessaires pour y parvenir. Ainsi, les réalités de ces hypothèses sont pour une certaine catégorie d'individus appréciables, offrant des possibilités d'amélioration future beaucoup plus avantageuses ; c'est le cas des pays dit développés et pour une autre catégorie décevantes, parfois misérables, offrant des possibilités d'aggravation beaucoup plus accentuées, le cas des états sous-développés. Mettre un peuple sur le sentier du développement requiert le respect des exigences à la fois politiques, économiques, sociales, culturelles, scientifiques, institutionnelles,... Et si l'on s'attache aux exigences économiques, puisqu'il s'agit bien d'elles dans cette étude, elles impliquent un certain niveau de mobilisation et de concentration du surplus économique en vue de son utilisation planifiée pour le développement. Ceci implique un processus cumulatif de création de richesse à partir des ressources disponibles, avec comme acteur principal l'homme. Richesse, une fois repartie de manière équitable lui permettrait de satisfaire ses différents besoins tout en lui procurant un bien être dans le présent comme dans le futur. Les principaux participants à la création de cette richesse ayant ainsi la possibilité d'user une partie de leur richesse et de renvoyer une autre dans le futur, au travers de l'épargne et l'investissement, obéiraient à la règle du jeu.

Dans le processus productif, l'entreprise productrice et distributrice des richesses jouirait de ce fait de la possibilité de recourir, outre son capital, au surplus épargné par les autres agents, mobilisé par l'organisation monétaire et financière ; soit par l'endettement [système bancaire], soit par le financement du marché [marché des capitaux] dont la somme constitue le système financier, afin d'accroitre la valeur ajoutée.

Selon de nombreux analystes parmi les quels King & Levine [1993]; Fry ; Arestis & Demetriades [1988] le développement du système financier constitue la pierre angulaire de la dynamique de développement, dans la mesure où il permet la mise en place des conditions idéales de mobilisation et d'affectation du capital en vu d'assurer la croissance économique à long terme. Dans ce contexte, l'intermédiation financière constitue un facteur déterminant dans la relance des activités économiques et dans le processus de création d'emplois. Par conséquent, son rôle s'avère crucial dans le processus de développement économique2(*).

Cette théorie peut-elle s'appliquer dans un pays comme la RDC ayant sa population estimée à plus de 70.000.000 d'habitants dont près de 80 % parmi eux vivent avec moins de 2 $ par jour. Ce résumé caractérise le profil d'un pays, au potentiel de ressources très immenses et enviées par tous, pourtant très pauvre et endetté. La République Démocratique du Congo a, depuis la zaïrianisation3(*), connu des situations économiques et financières chaotiques. La crise de zaïrianisation de 1973 et l'instabilité politique a plongé le pays dans une routine de dépendance financière et de marasme économique méprisables. En effet, le recul du P.I.B connu dans les années 1980 contraignit l'Etat à s'endetter davantage et opter pour le financement monétaire du déficit public ; décision qui entraina la montée de l'hyperinflation qui persista durant presqu'une décennie jusqu'à atteindre plus de 9000 % en 19944(*). Ces deux faits furent à l'origine de la désintermédiation et de la désarticulation du système financier, après la fermeture de certaines banques. L'ensemble des dépôts du système bancaire, qui s'élevait à 53,3 % de la masse monétaire en 1985, ne représentait plus que 25 % en 1999.

Le maintien du taux de croissance positif observé depuis 2002 est le fruit des efforts de redressement consenti par les agents économiques sous l'impulsion de l'Etat. Ce retour de la croissance semble avoir été la conséquence de l'éphorie bancaire des années 2000 et des réformes entreprises dans les secteurs stratégiques de l'économie.

Avec un système financier caractérisé par le monopole du secteur bancaire, en l'absence d'un marché financier proprement dit, on estime actuellement à 4 % le taux d'intérêt appliqué sur les dépôts bancaires et à 19 % celui appliqué sur les prêts bancaires. L'ensemble des dépôts collectés par les banques ne représente que 5 % du P.I.B, les crédits accordés au secteur privé sont estimés à 9,5 % du P.I.B et le taux d'accès de la population aux services financiers est de 5,7 %. Aspirer à un réel développement économique requiert des politiques économiques structurelles assorties d'un modèle de développement adéquat et réaliste fondé sur des mécanismes de redistribution sociale jugés égalitaires. Une telle démarche implique la relance des activités productrices et le concours d'une industrialisation de grande envergure dont l'implication cohérente du système financier s'avère indispensable.

La situation économique et sociale que traverse la RDC de nos jours mérite réflexion et des solutions à la fois rapides et adéquates afin de renverser ses tendances. Raison pour laquelle, dans le cadre de cette recherche, il est question de réfléchir sur le système financier de la RDC et son implication au développement économique tout en cherchant à répondre aux questions de savoir si le système financier est favorable au développement économique en RDC ? Si non, un développement financier est-il envisageable ou une politique financière adéquate suffit-elle pour permettre un réel développement économique ?

* 2 SUMATA Claude; la gestion macroéconomique de la RDC durant et après la transition démocratique, Ed. l'Harmattan, Paris, 2014, p.76

* 3 Le terme zaïrianisation désigne la politique de nationalisation des entreprises étrangères oeuvrant au zaïre mise en oeuvre par le Président Joseph MOBUTU vers les années 1973. Politique qui, pour plusieurs analystes, est à l'origine de la crise économique et de la pauvreté qui sévit en RDC jusqu'aujourd'hui.

* 4 BCC; Rapport annuel, 1994, p.25

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille