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Le système financier face au développement économique de la RDC de 1980 à  2013. Quelle efficacité du système financier ?

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par Justin ABUDI
Université Catholique du Congo - Licence 2016
  

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CONCLUSION GENERALE

La prospérité des économies, l'amélioration des conditions de vie des populations, et la recherche croissante du bien-être individuel constituent, depuis l'évolution de la pensée économique, un tout dont l'obtention est probable par plusieurs voies. D'innombrables théories du développement existent et continuent de naitre dans le seul but de rendre possible l'accès à ce tout, pour les états sous développés et de parfaire ce tout pour le cas des pays développés. Est-il possible de parvenir à cette transformation grâce à l'épargne, l'investissement et la politique monétaire ? Telle fut la question qui a motivé cette analyse qui trouve ici sa fin. Certaines analyses sur la finance et le développement (Jean-Paul Paullin & Anne Gaël Vaubourg [1998], SOLOW [1995]) nous ont révélé que l'accès au développement par la finance dépend de l'efficacité du système financier, c'est-à-dire sa capacité à répondre aux préférences des épargnants et à sélectionner les investissements. Nous nous sommes donc basés sur le cas sélectif de la RDC pour trancher sur l'efficacité de son système financier à accompagner son développement économique, en partant d'une série de 7 variables économiques échelonnées sur 34 années allant de 1980 à 2013. Nous nous étions donc fixés, bien au départ, deux hypothèses de travail qui ont orienté notre recherche. La première prédisait l'inefficacité du système financier face au développement économique en RDC et la seconde soutenait qu'un développement financier était nécessaire pour favoriser des nouvelles méthodes de mobilisation et d'allocation des ressources beaucoup plus modernes.

Les différentes recherches menées nous ont révélé que la RDC est un pays post-crises et post-conflits, au potentiel inestimable, dont l'économie a connu des graves récessions en présence d'une population pauvre et en forte croissance. Pendant la « dérive de l'économie congolaise42(*) » des années 1990, une désarticulation du système financier formel s'opéra en présence d'un cycle de récession durant toute la décennie qui se stabilisa en 2002 après une série des reformes initiées par le gouvernement et une reprise de la coopération internationale.

Quelques années après la récession, les retombées des réformes mises en oeuvre par le gouvernement se furent révélées favorables à l'économie et occasionnèrent la reconnexion du système financier et le retour à la croissance. Aujourd'hui, le secteur financier congolais est constitué de 18 banques commerciales, d'une banque de développement (SOFIDE), d'une institution spécialisée dans le financement de l'industrie (FPI), de trois sociétés financières ; d'une société d'assurance (SONAS) et de l'Institut national de sécurité sociale (INSS), de 149 institutions financières de proximité (qui incluent 126 coopératives d'épargne et de crédit et 23 institutions de micro-finance), de 43 messageries financières, et de 16 bureaux de change officiels. Les trois établissements de monnaie électronique (EME), filiales des opérateurs de télécommunications, à savoir Airtel Money, Vodacash et Tigo Cash, qui proposent des produits de mobile banking sont les derniers entrants dans le secteur43(*).

Un test de causalité de Granger appliqué sur nos variables nous a permis de découvrir qu'il existe un lien de causalité bidirectionnelle entre la profondeur financière (évaluée par le ratio masse monétaire au sens large en pourcentage du PIB) et le PIB par habitant en RDC, et aussi entre l'inflation et le PIB par habitant ; cela signifie qu'une modification de l'un, cause la modification de l'autre et vice versa. Puis une relation de causalité qui va de l'instabilité sociopolitique vers l'épargne, ensuite de l'épargne vers le PIB. L'analyse de la régression a prouvé que la profondeur financière contribue positivement mais de manière moins significative au développement économique en RDC ; soit une augmentation du PIB par habitant de 0,048 % à la suite d'une augmentation de 1 % de la profondeur financière. Alors que l'épargne a pour effet de réduire le PIB. Ce qui nous amène à affirmer notre première hypothèse de recherche qui prédisait l'inefficacité du système financier au développement économique en RDC.

Nous avons comparé la profondeur financière44(*) de la RDC qui est égale à 12,9 % du PIB à celles d'un échantillon de 3 pays et il s'avère que la profondeur financière du Congo Brazza est de 36,1 %, celle de l'Afrique du Sud est de71 %, de 251 % pour le japon et de 89,5 % pour les USA. Ceci traduit le niveau de développement financier de chaque pays par rapport à la RDC.

Il semblerait que depuis l'hyperinflation de 1994, la RDC mène une politique monétaire restrictive. Des études ont démontré que la monnaie a souvent été la source de l'inflation au Congo, et cela peut en partie expliquer la faiblesse de ce ratio, mais également le faible volume des dépôts à terme dans les banques. Néanmoins, à notre sens, la solution pour remédier à ce problème proviendrait alors d'un réel engagement de l'Etat, au travers de l'institution en charge de la sécurité du système financier (La BCC), de dicter une politique financière nationale prometteuse, de veiller à une nette surveillance du système financier et de prôner une modernisation des instruments de placement, puis renforcer les politiques d'inclusion financière et de l'intermédiation en RDC afin de stimuler les potentiels placements de terme pour améliorer la profondeur financière ; tout en garantissant une monnaie nationale stable et la circulation des actifs dont la contrepartie devrait permettre un moyen de financement de long terme pour les agents déficitaires. Et donc, si ces mesures s'accompagnaient d'une industrialisation de l'économie, cela permettrait une croissance rapide des revenus et un développement économique soutenu à long terme.

* 42 Terme employé par SUMATA pour désigner la crise de la décennie 1990 - 2000. Lire à ce sujet : Economie parallèle de la RDC. Taux de change et dynamique de l'hyperinflation au Congo, l'Harmattan, Paris, 2001.

* 43 BCC : Etude diagnostic sur la protection des services financiers en RDC, Novembre 2015, p.13

* 44 https://www.donnees.banquemondiale.org

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry