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La problématique de l`insertion professionnelle des diplomés de l`eau à  Kinshasa.

( Télécharger le fichier original )
par jeancy konde yombola
kinshasa - sciences economie 2013
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Un salaire minimum plus élevé réduira encore les occasions d'emploi des travailleurs peu qualifiés.»

Gary S. Becker

II

DEDICACE

A mes chers parents, Konde Kumba, Lokula Josephine et mes frères et soeurs que j'aime tant.

III

REMERCIEMENTS

Nos remerciements s'adressent à notre Seigneur Jésus Christ qui nous a accordé le souffle de vie de pouvoir réaliser cette étude.

Ce travail n'aurait pas vu le jour sans l'apport de nombreuses personnes qui me sont chères et à qui j'adresse mes très sincères remerciements. Nos pensées vont particulièrement vers monsieur le professeur Remy Bolito Losembe, directeur de ce mémoire, qui a élevé la qualité de notre travail par des remarques pertinentes et le chef de travaux Elie Kukungama , rapporteur de ce travail, pour ses précieux conseils tout au long de la rédaction de cette étude.

Mes vifs remerciements vont également à l'endroit de l'assistant Oasis Kodila Tedika et à mon aîné scientifique Giresse Nkoso pour leurs rigoureuses analyses et leurs écrits qui ont impacté positivement ce travail.

J'adresse aussi mes sincères remerciements à tous mes frères et soeurs de la JCC (jeunesse chrétienne combattante) Estudiantine qui m'ont fortement soutenu tant spirituellement que moralement.

Mes remerciements et toute mon affection vont à ma famille (Konde Tom's, Konde Jerry, Konde Fabrice , Masinda Joel, Masinda Kevin, Masinda Bijoux, Edjonga Carine, Bofofi Kevin, ngala Michel, Maluze Akim, Lokula J.C, Lokula Ruth, Lokula Brigitte, Lokula Albert, Lokula Therese ...) pour tout l'amour que j'ai reçu d'elle.

Nos remerciements sont également adressés à tous ceux qui ont contribué, d'une façon ou d'une autre à la réalisation de ce mémoire. Une pensée particulière est accordée à : M. le chef de travaux Munkeni Mafuku Joel, M. Gomes Ntoya Makala, Jean Mbuyi, Kanku Kapinga, Paul Mbuyi, Cedrick Lunganga, Gloire Mbiye, Emmanuel, Jims Ibalanshim, Ekofo Bolindo, Vero Pembe, Nadege N'ke,

iv

Manuela et tous mes amis de la DDD (dynamique pour le développement durable) trouvent ici l'expression de notre sollicitude.

Enfin, que tous ceux qui n'ont pas été cités par mégarde, acceptent toutes nos excuses et sachent que nous leur restons tout de même reconnaissant.

V

SIGLES ET ABREVIATIONS

· BIT : Bureau international du travail

· CO : Cycle d'orientation

· D4 : Diplôme de 4èmeannée secondaire

· D6 : Diplôme de 6èmeannée secondaire

· DSCRP : Document de la Stratégie de Croissance et Réduction de la Pauvreté

· Enquête 1-2-3 : Enquête avec la phase I (emploi), II (secteur informel), III (consommation des ménages)

· EP : Etude primaire

· EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel

· ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire

· FC : Franc congolais

· INS : Institut National de la Statistique

· L'INPP : Institut National de Préparation Professionnelle

· Ld : Demande du travail

· Lo : Offre du travail

· MESU : Ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire

· ND : Non déterminé

· OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques

· ONEM : Office national pour l'emploi

· OIT : Organisation International du Travail

· PP5 : 5èmeannée post primaire

· PIB : Produit Intérieur Brut

· PROCER : Programme cadre de création d'emploi et revenus

· R : Réponses de nos enquêtés

· RDC : République Démocratique du Congo

· SS : Sub - Saharienne

vi

? TA : Taux d'activité

? TC : Taux de chômage

? USD : United States Dollars (dollars américains)

VII

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES A. Liste des tableaux

Tableau 1.1 : Les sources de croissance économique 12

Tableau 1.2 : Moyennes internationales de rendement des études par région 13

Tableaux 2.3 : Taux d'activité selon le genre et le milieu de résidence au sens du

BIT 33

Tableau 2.4 : Répartition des inactifs par raison d'inactivité et milieu de résidence 37

Tableau 2.5 : Taux de chômage au sens du BIT par tranche d'âge et milieu de

résidence 39

Tableau 2.6 : Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage 41

Tableau 2.7 : Processus de recherche d'emploi par des chômeurs 43

Tableau 2.8 : Raison de non recherche d'emploi par milieu de résidence 44

Tableau 2.9 : Secteur d'activité désiré 45

Tableau 2.10 : Les différentes formes de sous-emploi 46

Tableau 2.11 : Revenu mensuel moyen par secteur institutionnel et secteur

d'activité (emploi principal) 48

Tableau 2.12 : Taux d'activité des diplômés universitaires par province et

milieu de résidence 54

Tableau 2.13 : Taux d'activité par niveau d'études, province et milieu de

résidence 55

Tableau 2.14 : Taux de chômage des diplômés universitaires au sens du BIT

par groupe d'âges 58

VIII

Tableau 2.15: Taux de chômage au sens du BIT par groupe d'âges, niveau

d'études et dernier diplôme obtenu 59

Tableau 2.16 : Répartition des chômeurs au sens du BIT par type d'emploi

recherché selon le diplôme obtenu 61

Tableau 2.17 : La répartition des chômeurs selon les raisons avancées pour un

emploi salarié par diplôme obtenu 62

Tableau 2.18 : Répartition des chômeurs selon les raisons avancées pour un

emploi indépendant par diplôme obtenu 63

Tableau 3.19 : Répartition des diplômés universitaires selon l'âge 67

Tableau 3.20 : Répartition des diplômés universitaires selon le sexe 68
Tableau 2.21 : Répartition des diplômés universitaires selon le niveau d'étude....68 Tableau 3.22 : Répartition des diplômés universitaires par secteur d'enseignement 68

Tableau 3.23 : Répartition des diplômés universitaires selon l'Etat civil 69
Tableau 3.24 : Répartition des diplômés universitaires selon qu'ils sont

employés ou chômeurs 69

Tableau 3.25 : Statistiques descriptives 80

Tableau 3.26 : Résultats empiriques de nos estimations 81

ix

B. Liste des graphiques

Graphique 1.1 : Equilibre du marché du travail 20

Graphique 1.2 : La rigidité du salaire réel induit un rationnement des emplois...24

Graphique 1.3 : L'allongement de la période du chômage résulte la

dégradation de l'employabilité 29

Graphique 1.4 : Se maintenir en état de conserver l'employabilité 30

Graphique 2.5 : Taux d'activité selon la tranche d'âge et le milieu de résidence

(%) 34

Graphique 2.6 : Taux d'activité au sens du BIT par tranche d'âge 35

Graphique 2.7: Répartition des actifs occupés par âge et par type d'emplois

selon le milieu de résidence 36

Graphique 2.8 : Taux de chômage par genre en milieu urbain et rural 40

Graphique 2.9 : Taux d'activité selon le niveau d'études ..............................56

Graphique 2.10 : Taux d'activité au sens du BIT par le niveau d'études et

province 57

Graphique 2.11 : Taux de chômage au sens du BIT par groupe d'âges et

niveau d'études 60

Graphique 2.12 : Temps moyen de recherche d'emploi chez la population de

15 ans et plus selon le sexe 64

Graphique 3.13 : Facteurs qui handicapent l'insertion professionnelle des

diplômés universitaires 70

Graphique 3.14 : Moyen d'augmenter l'employabilité 71

Graphique 3.15 : Critères de recrutement de la main d'oeuvre 72

X

Graphique 3.16 : Raison de non recherche d'emploi 73

Graphique 3.17 : Types d'emplois occupés 74

Graphique 3.18 : Canaux de recherche d'emploi 76

1

INTRODUCTION

1. PROBLEMATIQUE

Dans les économies occidentales, la croissance est de plus en plus fondée sur l'exploitation des connaissances scientifiques. Cependant, dans ces économies, on observe, depuis les années 1990, qu'une proportion importante de diplômés se trouve en situation d'emploi précaire ou au chômage. (Bolito R., 2014).

La RDC n'est pas en reste de ce phénomène. En effet, le nombre des diplômes universitaires en RDC a connu ces dernières décennies une augmentation sensible. Selon l'annuaire statistique de Ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire (2008), 308739 étudiants étaient inscrits à l'année académique 20072008 et 379867 étudiants en 2008-2009, soit une augmentation de 71.128 étudiants. En proportion, la croissance est donc de 23%. Cet accroissement est théoriquement favorable à l'amélioration de la qualité de la main-d'oeuvre de haut niveau, facteur indispensable pour amorcer le processus du développement économique et social. Cependant, cette augmentation de diplômés déversés sur le marché de l'emploi rencontre toujours le problème d'absorption.

En considérant les résultats des enquêtes 1-2-3 effectuées en RDC de 2004 à 2005, il est à signaler que 11,3% de docteurs, 10,74% de gradués et 9,27% de licenciés sont au chômage. De ce fait, les occupés, c'est-à-dire la population employée, se retrouvent confinés dans des emplois de qualité souvent critiquables et très peu stables. En plus, d'après ces mêmes enquêtes, une analyse des chômeurs dans les groupes d'âges en relation avec le diplôme le plus élevé, met en évidence des taux de chômage très élevés dans les rangs des jeunes (25-34 ans). En effet, les graduats représentent un taux de chômage de 20,75%, les licenciés en représentent 21,38% et enfin 21% pour les docteurs. Il s'en suit de ce qui précède, les enquêtes ont également considéré les chômeurs par rapport au niveau d'études atteint: les non formels 10,52%, les secondaires 5,32% et les universitaires 9,73%. Les moyens

2

utilisés pour rechercher l'emploi sont repris comme suit: les relations personnelles (78,7%), puis directement auprès des employeurs (13,5%) et enfin (0,6%) auprès de l'Office National pour l'Emploi (Enquête 1-2-3, 2004-2005).

En somme, le taux de chômage est élevé pour l'ensemble du pays et cela touche, en particulier, plus les diplômés universitaires. Comme l'avait déjà constaté Lututala (2002), « la production du système éducatif évolue indépendamment des possibilités d'emploi du système économique ». Norro (1969) soulignait aussi que: «... plus loin ces futurs diplômés diront que le problème n'est pas que l'université formerait trop de diplômés, il est plutôt que le secteur économique qui n'emploie pas assez ». Des études ont montré également qu'au Cameroun, 72% de jeunes travaillent dans le secteur informel (Mambou, 2006). En allant au Côte d'Ivoire, Bomisso (2008) trouve que la part des chômeurs dans la ville de Yaoundé est estimée à 34% et qu'elle est constituée plus par des primo-demandeurs d'emploi. Au canada, Boudarbat et Chernoff (2009), ont démontré que 35% de diplômés universitaires occupent des emplois qui ne correspondent pas avec leurs études universitaires.

De tout ce qui précède, il est opportun de vouloir comprendre les problèmes de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Comprendre ces problèmes revient à identifier les obstacles liés à l'insertion professionnelle.

La question fondamentale de recherche est donc celle de savoir quels sont les facteurs qui handicapent le plus l'insertion professionnelle des diplômés de l'ESU à Kinshasa ?

3

2. OBJECTIFS DE L'ETUDE Objectif général :

L'objectif général de cette étude c'est d'analyser les problèmes liés à l'insertion professionnelle des diplômés de l'E.S.U à Kinshasa.

Objectifs spécifiques :

· Identifier les problèmes qui défavorisent l'insertion professionnelle des diplômés de l'ESU à Kinshasa. Une fois dégagés, il devient plus clair de proposer un diagnostic pouvant déboucher sur les propositions de politiques économiques afin de résorber le taux de chômage de cette population, en particulier.

· Formuler des recommandations auprès des autorités publiques en vue d'améliorer l'utilisation des compétences existantes et d'ajuster l'appareil de formation aux besoins du marché du travail.

3. HYPOTHESES DE RECHERCHE

La réponse à la problématique posée peut être approchée par la vérification des hypothèses suivantes :

· L'expérience professionnelle est un atout pour être inséré dans le marché du travail, alors que la trappe à l'inactivité réduit la chance de se faire embaucher.

· La discrimination à l'embauche constitue un obstacle à l'insertion professionnelle.

· L'offre des diplômés de l'ESU est de loin supérieure par rapport à la demande de ce facteur de production.

· L'inadéquation entre la formation universitaire et les caractéristiques d'emploi défavorise l'insertion professionnelle.

4

4. INTERET ET DELIMITATION DU TRAVAIL

La finalité économique de l'éducation consiste à préparer les individus à la vie professionnelle et à adapter leur formation aux besoins de la société. Cependant, la société congolaise est caractérisée par l'épineux problème de chômage de masse, en général, et celui des diplômés universitaires en particulier. Il va sans dire que les ressentis de ces diplômés seraient plus forts d'autant plus qu'ils disposent d'un capital humain qui n'est pas utilisé. En effet, le gouvernement devrait faire face à ce gaspillage de ressources humaines.

En outre, il est important de comprendre la réalité de la problématique de l'insertion professionnelle, plus particulièrement des diplômés de l'ESU. On est là donc en face d'un problème théorique mais également pratique.

Du point de vue scientifique, cette recherche enrichit la discipline d'économie du travail. En effet, il est davantage connu que le corpus théorique de cette discipline ne se fonde pas suffisamment sur des faits des pays en voie de développement, particulièrement ceux de l'Afrique. Ainsi une telle recherche permet de confronter la théorie aux faits, lesquels faits sont africains. Cette confrontation factuelle ne peut qu'enrichir la discipline d'économie du travail grâce aux spécificités qui pourront se dégager du cas de la RDC.

De ce qui précède, la RDC est le champ de nos recherches, mais face à l'étendu du pays, nous nous sommes limité à analyser la manière dont les diplômés universitaires (travailleurs ou chômeurs) s'insèrent dans le marché d'emploi kinois. En effet, les diplômés vivant dans cette ville, ont constitué ainsi, notre échantillon.

5

5. METHODOLOGIE DE L'ETUDE

L'avons procédé à la méthode descriptive et économétrique en se recourant au modèle probit pour réaliser ce travail. En effet, la méthode descriptive nous a permis de représenter la manière dont les diplômes de l'ESU s'insèrent sur le marché du travail, en se basant sur leur propre perception.

A partir des données recueillies et de leur nature, nous avons procédé à la méthode économétrique, dans le souci de déterminer les variables qui présentent plus d'attrait.

L'essentiel des données statistiques sur les points de vue des diplômés universitaires eu égard à leur situation sur le marché d'emploi provient de notre enquête réalisée en 2015. En outre, nous avons fait recours, afin d'asseoir notre analyse sur une base théorique solide, à la source documentaire (ouvrage, mémoires, articles, rapports, condensés statistiques, fichiers sur le web, etc.). Ainsi, cette technique nous a également permis de collecter les informations théoriques et chiffrées en vue d'atteindre les objectifs de l'étude.

6. CANEVAS DU TRAVAIL

En plus de cette introduction et de la conclusion générale, notre étude est organisée en trois chapitres. Le premier chapitre porte sur le cadre théorique. En effet, nous avons défini les différentes théories relatives à notre étude. Le deuxième chapitre porte sur le marché du travail en RDC où nous avons fait un aperçu sur le marché du travail dans l'ensemble du pays et exposé ensuite la situation des diplômés universitaires dans ce marché. Enfin, le troisième chapitre porte sur les conditions de l'insertion professionnelle.

Ainsi, pour le cadre de cette étude, nous considérons l'insertion professionnelle comme étant la manière dont les jeunes à la sortie de l'université ou

6

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE

Le présent chapitre consiste à définir les différentes théories relatives à notre étude en vue de faciliter la compréhension de la suite du texte. Nous avons choisi de développer quatre sections. En effet, la première section étale les notions relatives à l'insertion professionnelle, puis la deuxième section expose les concepts démographiques liés à l'emploi. Ensuite, la troisième section est consacrée aux concepts d'emploi, sous-emploi et de chômage. Enfin, la quatrième section précise d'autres concepts liés également au travail.

I.1. INSERTION PROFESSIONNELLE

Nous examinons dans le cadre de cette section la définition de l'insertion professionnelle, puis présenté les facteurs explicatifs, c'est-à-dire les facteurs déterminants de l'insertion professionnelle et enfin développé certaines théories relatives à ce concept.

I.1.1. Définition

L'insertion professionnelle est une notion relativement récente apparue dans les années 70 (RABAH, 2002). L'analyse de la problématique de l'insertion professionnelle a commencé à se faire sentir avec le mouvement de rétrécissement du marché du travail, c'est-à-dire plus le marché du travail se rétrécie, plus l'insertion professionnelle devient précaire. A l'issue de cette situation, les jeunes sortant du système éducatif rencontreraient de plus en plus des difficultés pour décrocher un emploi.

De plus, Vernières considère que la population qui se trouve en situation d'insertion à une période donnée est le plus souvent jeune et vient de sortir du système scolaire (Vernières, 1997).

7

l'institut supérieur s'insèrent dans le milieu professionnel. En ce sens, cette insertion peut être caractérisée, d'une part, par l'obtention d'un emploi stable c'est-à-dire celui qui correspond au niveau et à la formation requis par les diplômés universitaires, et dans lequel celui-ci est amené à rester de façon pérenne et d'autre part d'en trouver un qui est précaire, en d'autres termes celui qui n'a pas de durée certaine.

Selon Fournier et Monette (2000), l'insertion socioprofessionnelle est définie comme le passage réussi entre la formation et la vie active. Ils ont su montrer l'importance de la formation dans le processus d'insertion socioprofessionnelle. S'insérer dans la vie active impose à l'individu d'être détenteur d'une formation. Par conséquent, les personnes munies d'un diplôme, d'une qualification accèderaient plus facilement à un emploi permanent, à plein temps et mieux rémunéré.

Il sied de signaler qu'il existe de nombreuses représentations sur ce thème. Parmi ces représentations, nous citons les trois thèmes qui structurent l'insertion professionnelle développées par Trottier, La Force et Cloutier(1997); la stabilité, la correspondance entre la formation et l'emploi ainsi que la construction d'une identité professionnelle. Selon leur analyse, la plupart des personnes lient l'insertion professionnelle au fait de trouver un emploi stable. Mais aussi et surtout, l'insertion professionnelle apparait, dans cette perspective, comme un processus de socialisation. Ce serait elle qui permettrait aux jeunes de passer véritablement à l'âge adulte et de trouver une certaine reconnaissance par ses paires à travers l'identification à un métier et à un groupe de personnes exerçant la même fonction ou travaillant simplement dans le même lieu.

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I.1.2. Facteurs explicatifs de l'insertion professionnelle

Le déroulement de l'insertion peut être le résultat de l'évolution d'une combinaison de facteurs relatifs aux individus et à l'environnement dans lequel ils agissent. Ces facteurs portent sur l'ensemble des aspects d'ordre démographique, éducatif et économique. Dans l'étude d'Eickert H. et Hanchane S., (1997), les facteurs explicatifs du processus d'insertion sont regroupés en quatre caractéristiques contenues dans trois types de variables. Il s'agit des variables archéologiques, des variables processuelles et des variables à temporalité structurelle.

I.1.2.1. Les variables archéologiques

Celles-ci portent sur l'ensemble des caractéristiques sociodémographiques et des caractéristiques ayant un rapport avec la formation. Les premières(les caractéristiques sociodémographiques) décrivent les données relatives à l'origine sociale, l'âge, le sexe, la race, etc. Celle-ci reflète l'hétérogénéité individuelle dans le processus de l'insertion. Les secondes renseignent sur les acquis des individus dans le système scolaire. C'ainsi que Fournier et Monette (2000) ont fait remarquer que les personnes munies d'un diplôme, d'une qualification accèdent plus facilement à un emploi permanent, à plein temps et mieux rémunéré.

I.1.2.2. Les variables processuelles

Celles-ci, à son tour, renseignent sur les différents états durant le processus d'insertion. En effet, le processus d'insertion étant composé de plusieurs états ou situations notamment la formation, la recherche d'emploi, le chômage, l'inactivité, l'emploi..., ces variables décrivent les parcours des individus du début du processus jusqu'à ce qu'un changement se produise. Autrement, l'insertion professionnelle correspond à une succession des situations par lesquelles l'individu transite avant de se stabiliser dans un type d'emploi donné.

? Education formelle, éducation non formelle, formation sur le tas et toutes formes des formations professionnelles;

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I.1.2.3. Les variables structurelles

Elles constituent l'ensemble de variables qui caractérisent les tendances de la conjoncture. Les fluctuations économiques dont les effets se répercutent sur le marché du travail se manifestent sur des périodes de longue durée. Cela nécessite le découpage de la période d'insertion en plusieurs sous périodes représentant les modalités des variables structurelles.

I.1.3. Les théories relatives à l'insertion professionnelle

Pour analyser l'insertion professionnelle des diplômés de l'ESU sur le marché du travail, plusieurs théories ont été développées. Cependant, dans le cadre de cette étude, nous avons choisi de présenter certaines d'entre elles. Il s'agit de la : théorie du capital humain, théorie du filtre, théorie de la recherche d'emploi (job search) et enfin théorie de la concurrence pour l'emploi ou le modèle de (job compétition).

I.1.3.1. La théorie du capital humain

C'est depuis les travaux de Theodore Schultz(1961) et Gary Becker(1962) que le concept de capital humain est utilisé en économie.

a. Définitions et composantes de capital humain

La théorie du capital humain soutient que les revenus sont fonction de la qualification. En effet, plus les individus investissent dans leur propre capital humain, plus ils accroissent aussi leur productivité de travail et donc leur revenu.

De plus, selon l'O.C.D.E (1998), le capital humain se définit comme étant l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences, et des caractéristiques individuelles qui facilitent la création du bien être personnel, social et économique. En effet, le capital humain est composé des trois principaux éléments suivants:

Par ailleurs, la théorie du capital humain établit une relation positive entre la qualité du travail et le salaire. De sorte que les personnes ayant le niveau d'éducation

10

? La santé, dans la mesure où elle constitue un facteur fondamental au développement et du bien-être physique et mentale des individus;

? Tous les autres facteurs qui sont inséparables à la personne humaine qui permettent aux individus d'être très productifs au milieu professionnel. Par exemple, l'expérience professionnelle, les qualités personnelles, le respect de la déontologie professionnelle, etc.

Par analogie au capital au sens matériel, le capital humain est considéré comme un stock. Il peut donc être acquis, accumulé et usé. Cependant, ce stock est essentiellement de nature immatérielle et inséparable à la personne qui le détient.

b. Investissement dans le capital humain

Il vient d'être signalé que l'accumulation du capital humain se fait par la formation dans l'emploi, par l'éducation, par l'amélioration de l'état de santé. En effet, la décision d'investissement dans l'une ou l'autre forme de capital humain dépend de la rentabilité anticipé (Becker, 1962; Becker 1975). Dans le cas particulier de l'éducation, un individu décide d'entreprendre une formation académique lorsque les rendements anticipés sont supérieurs aux coûts effectués à l'éducation.

En d'autres termes la rentabilité de l'investissement à l'éducation résulte de la comparaison entre les coûts de l'éducation et les bénéfices monétaires qui résulteraient de cette éducation ou formation. Ainsi, la surqualification correspond alors à une situation de surinvestissement dans l'éducation. L'absence de rentabilité incite dans le long terme les individus à réduire leurs investissements dans l'éducation, ce qui rétablit l'équilibre entre le niveau d'études et les exigences des emplois sur le marché du travail (Vultur, 2006). La surqualification est donc un phénomène de déséquilibre temporaire.

11

élevé reçoivent en moyenne les rémunérations élevées et ils ont une faible vulnérabilité au chômage.

Cependant, certains auteurs tels que Eicher(1979), Vincens(1998), Tremblay(1997) ont émis des remarques concernant le capital humain :

? Pour Eicher, la théorie du capital humain ne prouve pas que la productivité soit totalement liée au niveau de formation car d'autres variables sont susceptibles d'expliquer le niveau de revenu (l'âge, le sexe, la race, la religion, la profession et la durée du travail).

? Pour J. Vincens, la théorie du capital humain a un pouvoir explicatif dans un régime où les salaires sont flexibles et le chômage global est faible.

? Pour D.G. Tremblay, l'investissement dans le capital humain est une fonction décroissante de l'âge, car plus on est âgé et moins on dispose de temps pour faire fructifier ce capital.

Malgré ces différentes remarques soulevées ci-haut, nous pensons au même titre que R.E Lucas(1988) que la croissance économique dans un pays donné sera d'autant plus rapide que l'efficacité de l'investissement en capital humain sera élevée. En d'autres termes, plus nous investissons dans le capital humain, c'est-à-dire non seulement en éducation et la formation professionnelle, mais aussi à la santé, plus sera la croissance économique.

Il sied de signaler que l'investissement dans le capital humain en R.D.C est important à la fois comme moyen de promotion du bien-être et comme un des moteurs de la croissance économique pour le pays dans son ensemble.

En effet, Diallo, Mans et Ntoya (2012) ont démontré l'impact qu'ont le capital humain et l'éducation en RDC. Dans leur étude, un regard a été porté, d'une part, sur leurs effets dans la croissance économique et, d'autre part, leurs influences sur les

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gains (revenus personnel) des individus. Partant, nous présentons ci-dessous les résultats de leur étude réalisée au niveau macro ainsi que micro-économique :

Du point de vue macro-économique, des exercices portant sur la comptabilité de la croissance suggèrent que la main d'oeuvre contribue de manière significative à la croissance du P.I.B. La main d'oeuvre et une meilleure éducation comptent pour 30 à 60 % de l'amélioration totale de la productivité.

Tableau 1.1 : Les sources de croissance économique.

(Avec rajustement pour tenir compte de la qualité du capital humain et physique) (En pourcentage%).

 

1992-1995

1996-2000

2001-2005

2006-2010

Croissance du PIB réel

-6,8

-3,9

4,3

5,3

Accumulation des facteurs

1,7

-0,7

5,0

5,1

Main d'oeuvre

6,0

0,4

6,9

5,8

Capital

-4,8

-2,4

2,2

4,1

Productivité totale des facteurs

-8,5

-3,1

-0,7

0,1

Source : Résilience d'un géant africain vol.III, p.278

De ce tableau, nous constatons que la main d'oeuvre, parmi d'autres facteurs, contribue positivement et donc d'une manière significative dans la croissance économique.

Au niveau micro-économique, l'investissement dans le capital humain en particulier dans l'éducation peut également soutenir l'augmentation des revenus pour les particuliers et les ménages. De ce fait, le rendement des études peut également être considéré, du point de vue de l'individu, ou en examinant le genre du rendement que l'individu reçoit de sa scolarisation. Ce retour sur investissement des études suggère le potentiel d'utiliser l'éducation comme outil pour augmenter les revenus

13

individuels et de ménages et pour réduire la pauvreté en RDC. D'ailleurs, le tableau 2 illustre les moyennes internationales de rendement des études par région et en RDC.

Tableau 1.2 : Moyennes internationales de rendement des études par

région.

Région

Revenu moyen par habitant (USD)

Nombre moyen d'années de scolarité

Rendement aux études

- une année (%)

Rendement pour une mise à

niveau

Primaire

Secondaire

Supérieur

Asie

5 128

8,4

9,9

20

15,8

18,2

Europe/ MENA

6 299

8,8

7,1

13,8

13,6

18,8

Amérique latine

3 125

8,2

12,0

26,6

17,0

19,5

OCDE

24 582

9

7,5

13,4

11,3

11,6

Afrique SS

974

7,3

11,7

37,6

24,6

27,8

RDC

171

6,1

6,8

4,8

9,3

16,1

Source : Résilience d'un géant africain vol.III, p.279

Au regard de ce tableau, la RDC présente un pourcentage de rendement des études positif. Toutefois le retour sur investissement de l'éducation est faible lorsqu'une comparaison est effectuée avec d'autres pays d'Afrique subsaharienne. Autrement dit, en faisant la comparaison avec d'autres pays en voie de développement, l'éducation en RDC entraine une faible augmentation du rendement.

14

I.1.3.2. La théorie du filtre

Spence (1974), quant à lui, postule à travers la théorie des filtres que le niveau de formation joue un rôle de filtre. Les employeurs ne connaissant pas les capacités des candidats à l'embauche, recherchent toutes les aptitudes qu'ils possèdent. Spence affirme que ces aptitudes sont révélées par un signal donné par le niveau de formation.

Pour les tenants de l'école du filtre, la population est hétérogène avant même d'entrer en formation du fait des coûts de formation différents suivants les individus. Les coûts de formation seraient plus bas chez les plus doués, contrairement à ce que postule la théorie du capital humain pour laquelle l'hétérogénéité résulte du cumul du capital des individus qui avaient à l'origine des aptitudes semblables.

Le niveau de l'éducation apparait alors comme un outil utilisé par les demandeurs d'emploi et par les employeurs. Pour les premiers, le niveau d'éducation joue un rôle de signal pouvant révéler les aptitudes et pour les seconds, il agit comme un filtre permettant d'identifier les individus les plus aptes à recruter pour les emplois disponibles.

Il a été constaté que le signal donné par le diplôme universitaire n'est pas suffisant, car un individu ayant les moyens de financement mais qui redouble plusieurs fois, signale par ses échecs ses mauvaises aptitudes.

La théorie du capital humain et la théorie du filtre peuvent être considérées comme complémentaires. Les divergences entre ces deux théories selon D.G Tremblay(1997) sont de deux ordres: la théorie du capital humain se consacre à l'offre du travail, alors que la théorie du filtre se consacre sur la demande. En effet, s'agissant de la première théorie, elle décrit relativement mieux les comportements des travailleurs par rapport aux rendements qu'ils attendent de l'éducation. La seconde, par contre, met en relief l'outil de sélection que représente le diplôme pour les employeurs.

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I.1.3.3. La théorie de la recherche d'emploi (Job search)

La recherche d'un emploi prend toujours un certain temps, car la prospection est nécessaire pour avoir une information minimum. Parmi les différents facteurs qui influencent la durée de la recherche d'emploi, l'indemnisation du chômage joue un rôle primordial : si le chômeur est indemnisé à des niveaux voisins du salaire d'activité, le coût d'un jour de recherche supplémentaire est faible pour le demandeur d'emploi, et la durée de chômage peut être plus longue. De même, pour certaines personnes, le chômage est volontaire du fait que la durée du chômage est consacrée à la prospection d'emploi.

En effet, pour les théoriciens de la recherche d'emploi comme Lippman S. et Mc Call(1976), le marché du travail se caractérise par l'absence d'information parfaite sur les emplois disponibles, sur le salaire en vigueur, sur la qualification des demandeurs d'emploi, sur le profil exigé par les employeurs qui offrent les emplois.

Il est à retenir qu'à cause de cette absence d'information parfaite, la recherche d'emploi est avant tout un problème de recherche d'information. Cette recherche d'information a un coût, aussi bien en termes d'argent qu'en termes de temps. Mais elle a aussi un avantage c'est le gain monétaire qui résulte d'un meilleur emploi.

Il sied de signaler que le chômage observé pendant la période de recherche d'emploi peut être interprété comme un chômage de recherche d'information et les dépenses effectuées pour chercher les informations sur les emplois constituent un investissement rentable pour les chercheurs d'emploi.

La population en âge de travailler est composée de deux groupes à savoir: La population active et la population inactive.

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I.1.3.4. La théorie de la concurrence pour l'emploi ou le modèle de job

compétition

Ce modèle s'appuie sur le présupposé que les compétences cognitives ne sont pas acquises avant l'entrée sur le marché du travail, mais à l'issue de l'embauche dans le cadre d'une formation dans l'emploi. Le marché du travail doit, de ce point de vue, être conçu non comme un cadre où se vendent des compétences, mais plutôt comme un marché qui alloue des opportunités de formation en emploi à des individus. Les revenus sont associés aux caractéristiques d'un poste donné et ne dépendent pas des compétences individuelles avant l'obtention d'un premier emploi. (Thrurow, 1975).

I.2. CONCEPTS DEMOGRAPHIQUES LIES A L'EMPLOI

Dans le cadre de cette section, il s'agit pour nous de présenter les différentes populations liées à l'emploi. Il s'agit de la population en âge de travailler qui comporte à son sein deux sous-populations qui sont: la population active et la population inactive. S'agissant de la population active, celle-ci englobe pareillement deux sous-populations: la population employée et la population en chômage.

I.2.1. Population en âge de travailler

Il s'agit de l'ensemble de personnes âgées de 15 ans et plus. L'âge minimum est fixé à 15 ans parce que dans beaucoup des pays, 15 ans est l'âge limite de scolarité obligatoire.

En RDC, l'âge minimum pour travailler est de 18 ans dans la fonction publique et 16 ans ailleurs.

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I.2.1.1. Population active

La population active se définit comme l'ensemble de personnes en âge de travailler qui sont disponibles sur le marché du travail. Ainsi, c'est la main d'oeuvre.

La population active, à son tour, comprend également deux catégories, il s'agit de : La population Employée et la population en chômage.

a. Population Employée

C'est l'ensemble de personnes qui occupent effectivement les emplois rémunérés que ça soit en temps plein ou en temps partiel. Ainsi, le taux d'activité mesure le taux de participation effective de la population active aux activités économiques rémunérées.

population employée

T. A = x 100

Population en âge de travailler

Où T.A = taux d'activité

b. Population en chômage

Elle représente les personnes qui sont prêtes à exercer les activités rémunérées et qui sont en conséquence à la recherche d'un emploi. Nous allons en parler en détail à la section suivante.

I.2.1.2. Population inactive

Elle englobe l'ensemble de personnes en âge de travailler et qui ne sont ni pourvues d'un emploi, ni au chômage. Elle englobe toutes les personnes qui, en raison d'un handicap physique, ne sont pas en mesure de travailler et toutes celles qui, pour des raisons de convenance personnelle, par exemple les études, les responsabilités familiales ou un âge avancé, ne désirent pas travailler.

Ils sont habituellement déterminés en tenant compte du nombre d'heures normales ou conventionnelles de travail hebdomadaire. Ainsi, dans beaucoup de

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I.3. CONCEPTS D'EMPLOI, SOUS-EMPLOI, ET DE CHOMAGE

Il s'agit d'examiner en premier lieu le concept d'emploi. En plus, nous allons présenter la différence entre le travail et l'emploi. Puisque ces deux concepts s'exécutent sur le marché du travail, il est indispensable d'expliquer ce marché. En deuxième position, nous préciserons le concept de sous-emploi et troisièmement nous expliquerons le concept de chômage.

I.3.1 Emploi

L'emploi se définit comme une occupation rémunérée dans une logique socio-économique (Gratwitz, 2000). De plus, L'emploi permet alors la réalisation d'une ou plusieurs fonctions de l'entreprise (Soumaho, 2005).

Au sens micro-économique, l'emploi désigne le poste de travail et les conditions de l'exercer (salaire, durée de travail, etc.).

Au sens macro-économique, l'emploi désigne l'ensemble de postes de travail ayant les caractéristiques semblables. Prenons le cas de l'emploi du personnel académique, scientifique...

L'emploi se résume alors à toute occupation professionnelle rémunérée, répondant à un besoin social, économique solvable exercé à titre personnel (auto-emploi) ou pour le compte d'autrui (emploi salarié) et pouvant prendre des formes diverses (temporaire, saisonnier...).

Si l'on considère la durée au cours de laquelle le travail est accompli, on distingue trois catégories d'emplois (Mvudi Matingu, 2013) :

a. Emplois en temps plein:

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pays ce nombre varie de 35 à 40 heures par semaine. En RDC, l'article 119 du code de travail fixe cette durée à 45 heures maximales par semaine.

b. Emplois temps partiel:

Ils résultent d'aménagement du travail et de contrat en vertu duquel, la personne concernée s'engage à fournir un certain nombre d'heures de travail inférieur au nombre d'heures légale.

c. Emplois temporaires:

Ils comprennent toutes les catégories d'emplois qui ne sont pas permanents et qui sont occupés par des personnes salariées et non salariées ; Il s'agit notamment des intérimaires, des travailleurs occasionnels, des emplois saisonniers et des emplois à durée déterminée.

Généralement, nous avons tendance à confondre l'emploi et le travail qui sont des composantes du marché de l'emploi.

I.3.1.1. Le travail

Le travail est d'abord l'accomplissement d'une tâche ; un effort physique ou intellectuel en vue de la réalisation d'une oeuvre. C'est aussi un effort, une occupation rémunérée. Le travail diffère de l'emploi en ce sens qu'il peut ne pas être rémunéré. L'emploi et le travail s'exécutent sur un marché économique.

I.3.1.2. Le Marché du travail

Le marché du travail est le lieu de rencontre entre, d'une part, l'offre de travail, nombre des heures de travail offertes par les travailleurs pour un salaire réel donné, qui augmente en fonction du salaire réel proposé sur le marché et, d'autre part, la demande de travail, nombre des heures de travail offertes par les chefs d'entreprises, qui diminue si le salaire réel augmente, car les entreprises ont alors intérêt à utiliser davantage leurs équipements fixes de production. En effet, nous

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présentons sur la figure 1.1 ci-dessous la forme des deux courbes d'offre et de demande de travail. (Prager, 2002).

Graphique 1.1 : Equilibre du marché du travail

Offre du travail

Salaire réel

(W/p)0

 

Demande du travail

 
 

Quantité de travail en nombre d'heures

 
 
 

L0

De ce graphique, nous constatons que l'équilibre du marché se réalise pour un niveau L0 de population active occupée. Dans un marché du travail idéal, où les ajustements se font instantanément, sans entraves institutionnelles ou comportementales, il n'y a pas de chômage.

Cependant, il est remarqué qu'en réalité, le marché du travail a des caractéristiques particulières qui font que le chômage y est toujours présent, d'une manière plus au moins importante selon les circonstances de l'économie. Autrement, il est plus difficile de réaliser l'équilibre car généralement les demandes dépassent largement les offres d'emploi, ce qui crée la situation de chômage. De cette manière, beaucoup de pays comme la R.D.C traversent cette situation où la plupart de primo-demandeurs d'emploi rencontrent des difficultés d'insertion professionnelle.

I.3.2. Le sous-emploi

C'est la situation d'une personne occupée en dessous de sa qualification et de la rémunération requise pour l'emploi (Peretti, 2000). La plupart de demandeurs d'emploi subissent cette situation et aspirent à une insertion professionnelle durable.

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Il y a aussi sous-emploi lorsqu'une personne qui est en activité ne jouit pas du plein emploi en ce qui concerne soit la durée, soit la productivité. En d'autres termes, une personne est sous-employée lorsque la durée ou la productivité de son travail est inférieure au niveau de plein-emploi. Il y a donc deux façons de définir le sous emplois:

? Sous-emploi lié aux problèmes du marché du travail

A cause de la diminution de la demande du travail, certaines personnes acceptent pour ne pas être au chômage, de travailler moins que la durée normale du travail ou encore ils acceptent d'occuper des postes de travail qui ne conviennent pas à leur qualification. Dans ce cas, ils perçoivent des salaires inférieurs à ceux qui correspondent à leur qualification. Ce type de sous-emploi est qualifié de sous-emploi visible.

? Sous-emploi lié aux problèmes de technologie ou de développement économique

Il s'agit des personnes qui travaillent en temps plein mais qui utilisent des instruments de travail qui ne correspondent pas à leur niveau de qualification. Ce sous-emploi conduit à une faible productivité de l'individu. Il est qualifié de sous-emploi invisible. Prenons le cas d'un secrétaire qui n'a pas d'ordinateur dans son bureau.

I.3.3. Le chômage

Le chômage est le phénomène macroéconomique qui affecte le plus directement et le plus gravement les individus. Pour la plupart des gens, la perte d'un emploi signifie réduction du niveau de vie et détresse psychologique. De ce fait, on ne s'étonnera pas, dès lors, que le chômage soit fréquemment au centre des débats politiques.

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En effet, Selon la définition du BIT dont la dernière modification remonte à la treizième Conférence internationale des statisticiens (Longatte jean, Vanhove Pascal) du travail en 1982, les chômeurs comprennent toutes les personnes ayant l'âge de travailler qui, durant la période de référence (sept derniers jours précèdent l'enquête) sont :

? Sans travail, c'est-à-dire dépourvu d'un emploi salarié ou non salarié ;

? disponibles pour travailler dans un emploi salarié ou non salarié ;

? à la recherche d'un emploi, c'est-à-dire qu'ils ont pris des dispositions spécifiques au cours d'une période de référence donnée. Ainsi, La recherche d'un travail est caractérisée par les actions suivantes: l'inscription à un bureau de placement public, le dépôt d'une candidature auprès des employeurs, les réponses à des annonces spécialisées, les contacts auprès des relations personnelles et les démarches en vue de la création d'une entreprise (recherche de terrain, d'immeubles, d'équipements, de ressources financières, de licences, etc.).

L'analyse économique pure emmène à définir le chômage comme une situation du marché du travail où un déséquilibre apparaît entre l'offre et la demande de travail. Ce déséquilibre se traduit par une offre de travail supérieure à la demande du travail. En d'autres termes, le chômage se manifeste par un excédent de la main-d'oeuvre disponible par rapport aux disponibilités d'emplois qu'offre le système productif.

I.3.3.1. Typologie du chômage

La science économique distingue plusieurs types de chômage selon leurs causes. Partant, nous examinons ci-dessous quelques sortes d'entre eux. Il s'agit notamment de chômage frictionnel, de chômage structurel, de chômage conjoncturel et enfin établir la différence qui est entre le chômage volontaire et involontaire.

Ainsi, la figure 1.2 montre pourquoi cette rigidité des salaires induit du chômage structurel.

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I.3.3.1.1. Chômage frictionnel

L'une des raisons du chômage est que la rencontre entre les travailleurs et les emplois demande du temps. En ce sens, le chômage frictionnel se traduit par la fraction du chômage total expliquée par le temps nécessaire à la recherche d'un emploi.

De même, il est composé des travailleurs ayant quitté leur emploi pour en rejoindre un autre soit certain ou assuré, soit facile à trouver compte tenu de l'état du marché. Sans conséquence sociale dramatique, il est un indicateur de mobilité professionnelle et de dynamique économique, il reste très limité lorsque la conjoncture est mauvaise (on ne démissionne pas d'un emploi, sans avoir la proposition certaine, en période de sous-emploi en masse).

En outre, ce genre de chômage intervient également lorsque les structures qui sont chargées de donner les informations sur les vacances de postes et les candidatures (demandeurs d'emploi), ne font pas correctement leur travail. En conséquence, cela résulterait un manque de transparence d'information sur le marché d'emploi.

I.3.3.1.2. Chômage structurel

Il est le chômage résultant de la rigidité des salaires et du rationnement des emplois c'est-à-dire au salaire en vigueur, l'offre de travail excède la demande. En effet, les travailleurs concernés attendent que de nouveaux emplois soient rendus disponibles au salaire en vigueur. Par la rigidité des salaires, nous voulons dire les salaires qui ne s'ajustent pas en vue d'équilibrer l'offre et la demande de travail. (Mankiw, 2003).

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Graphique 1.2 : La rigidité du salaire réel induit un rationnement des

Travail

Salaire réel

Demande

Nombre de
travailleurs
embauchés

Nombre de

demandeurs d'emploi

Offre

Salaire réel Rigide

Nombre de chômeurs

emplois.

Ce graphique stipule que quand le salaire réel est supérieur au niveau qui équilibre l'offre et la demande, la quantité offerte de travail excède la quantité demandée. A ce moment, les entreprises répartissent parcimonieusement les emplois disponibles entre les travailleurs candidats, ce qui fait que le taux d'acquisition d'emploi diminue et le taux de chômage augmente.

D'ailleurs, nous signalons que trois sources qui expliquent cette rigidité des salaires c'est-à-dire les facteurs qui font que les entreprises ne réduisent pas les salaires qu'elles sont prêtes à payer. Il s'agit des raisons suivantes: les législations sur le salaire minimum, le pouvoir de négociation des syndicats des travailleurs et les salaires d'efficience.

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I.3.3.1.2.1. Les sources explicatives de la rigidité des salaires réels

a. Législations sur le salaire minimum

Les lois sur ce salaire obligent les entreprises à payer à leurs travailleurs un salaire minimum décent. Cependant, cette obligation légale permet aux travailleurs les moins qualifiés et des moins expérimentés de gagner un salaire supérieur à celui qui correspond à leur niveau de productivité marginale, soit à leur niveau d'équilibre. Ainsi, la conséquence en est une réduction de la demande des entreprises pour ce type de travailleurs. Ce c'est qu'on appelle l'effet de désemploi.

b. Pouvoir de négociation des syndicats.

En présence d'organisations représentatives des travailleurs et des employeurs, ce sont les négociations collectives entre les unes et les autres qui déterminent les salaires, plutôt que l'offre et la demande d'équilibre. De ce fait, il est constaté que le résultat en est souvent un salaire supérieur au niveau d'équilibre, l'entreprise décidant sur cette base de quantité de travailleurs qu'elle souhaite employer. Généralement, en conséquence, cette quantité diminue, alors que le chômage augmente.

De plus, le chômage résultant de ces négociations entre organisations représentatives des travailleurs et des employeurs est source de conflits entre deux groupes de travailleurs, les « insiders » qui veulent dire travailleurs occupés dans l'entreprise et les « outsiders » c'est-à-dire travailleurs souhaitant être employés par l'entreprise. Les premiers s'efforcent de maintenir élevés les salaires payés par leur entreprise, alors que les seconds pourraient entre dans l'entreprise, mais à un salaire inférieur. Les intérêts des uns et des autres sont clairement divergents. Ainsi, l'impact de tout processus de négociation sur les salaires et sur le niveau d'emploi dépend de manière cruciale de l'influe relative de chacun de ces deux groupes.

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c. Salaires d'efficience

Les théories du salaire d'efficience proposent une troisième source potentielle de rigidité des salaires, qui s'ajoute aux législations sur le salaire minimum et au taux de syndication.

Selon ces théories, les salaires élevés rendent les travailleurs plus productifs. C'est pourquoi les entreprises renoncent à réduire les salaires en présence d'une offre excédentaire de travail. On retient que, cette réduction diminuerait certes leur masse salariale, mais elle pèserait également négativement sur la productivité des travailleurs et donc sur les profits des entreprises.

A la lumière de ce qui précède, la signification du concept du salaire d'efficience dépend du niveau de développement des pays. D'une part, dans les pays les plus pauvres, un meilleur salaire permet aux travailleurs de se mieux nourrir, et donc d'être plus productifs. En d'autres termes c'est un salaire qui se définie en terme de couverture des besoins alimentaires. En effet, la production individuelle des travailleurs dépend du salaire réel mesuré en termes de biens de consommation alimentaire. D'autre part, dans les pays développés, les salaires élevés réduiraient la rotation des travailleurs. Par exemple, ces derniers quittent leurs emplois pour de nombreuses raisons entre autres nous citons: une fonction plus intéressante ou mieux rémunérée ailleurs, un changement souhaité de carrière. Par conséquent, plus le salaire est élevé, plus le travailleur est incité à conserver son emploi. L'entreprise qui paie un salaire élevé réduit la fréquence des départs volontaires et donc le temps et l'argent que lui coûtent le recrutement et la formation de nouveaux travailleurs.

I.3.3.1.3. Chômage conjoncturel

Les cycles de la conjoncture générale font qu'à certaines périodes la création d'emplois est très importante, et au contraire, c'est-à-dire en période de l'évolution négative de l'économie certaines entreprises ont tendance à peu embaucher, voire à licencier certains de ces agents. (Prager, 2002).

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Autrement dit, cette catégorie de chômage est due aux fluctuations de la conjoncture économique, en période d'expansion économique la demande du travail augmente et le chômage diminue par contre en cas de récession la demande du travail diminue et le chômage augmente.

I.3.3.1.4. Chômage classique

Il résulte de déséquilibre sur le marché entre l'offre du travail qui est une fonction croissante du taux de salaire réel soit L0 = f (w/p) > 0 et la demande du travail qui est à son tour une fonction décroissante du taux de salaire réel soit Ld = f (w/p) < 0.

Il y a chômage lorsque l'offre du travail est supérieure à la demande du travail. Cependant, du fait qu'il y a une concurrence entre les employeurs pour attirer les travailleurs d'une part et une concurrence entre les travailleurs pour être embaucher d'autre part, il y a la flexibilité du salaire. De ce fait, s'il y a déséquilibre entre l'offre et la demande du travail, on peut rétablir l'équilibre par le mécanisme automatique de variation de salaire à la hausse tout comme à la baisse. Alors que le chômage volontaire provient du refus de travailler résultant d'un niveau réputé trop bas des salaires ou de conditions de travail jugées non acceptables.

I.3.3.1.5. Le chômage involontaire

Il se manifeste lorsque les individus acceptent de travailler dans n'importe quelle occupation, n'importe quelle localité, à n'importe quel taux de salaire différent de zéro.

Pour Keynes, les salaires nominaux sont rigides à la baisse; ils ne peuvent descendre en dessous d'un minimum du fait de la présence des syndicats. La demande de travail des entreprises baisse (en raison d'anticipations pessimistes sur l'évolution de la consommation, de l'investissement et des exportations) du fait de la rigidité des salaires, l'offre du travail se maintient et il résulte un chômage. Le

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chômage dans la conception keynésienne est involontaire mais peut être le signe d'un équilibre de sous-emploi. (Mambou, 2006).

I.3.3.2 Mesure du chômage

Toute économie se caractérise notamment par l'efficacité avec laquelle elle utilise ses ressources. Alors l'une des principales de celles-ci est constituée par sa main d'oeuvre est donc l'une des préoccupations majeures de politique économique. De cette manière, le taux de chômage mesure la part des citoyens souhaitant travailler qui ne trouvent pas d'emploi. De ce fait, il s'obtient en rapportant à la population active le nombre de chômeurs:

T. C = population en chômage x 100

Population active

Où T.C = taux de chômage

I. 4. AUTRES CONCEPTS LIES AU TRAVAIL

Hormis les différentes définitions que nous venions de présenter, il sied d'expliquer autres concepts, parmi tant d'autres, qui sont pareillement liés au travail. Nous examinons ci-dessous les concepts ci-après : l'employabilité, vulnérabilité au chômage, la profession, la surqualification et enfin la demande économique de l'éducation.

I.4.1. Employabilité

L'employabilité c'est la probabilité pour un chômeur de trouver du travail ou de retrouver le travail (Bolito R., 2014). Autrement dit, c'est l'attractivité d'une personne sur le marché du travail ; sa capacité à se maintenir en état de conserver son emploi, ou d'en trouver un autre, dans ou hors le métier ou l'entreprise. Ce qui implique pour cette personne de posséder les compétences requises recherchées sur le marché de l'emploi et plus précisément par les entreprises. Le constat aujourd'hui est que les mesures d'insertion ne permettent pas toujours aux demandeurs d'emploi d'être employables. Comme l'avait déjà constaté Noudofinin W. (2008), « les

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difficultés d'insertion professionnelle rencontrées par les primo-demandeurs se justifient par le fait qu'ils ne remplissent pas les conditions d'accessibilité à l'emploi. Ils manquent de qualification requise, d'expériences professionnelles recherchées, de compétences techniques et d'habilités comportementales en rapport avec le poste... »

Ainsi, l'employabilité est une fonction décroissante de l'ancienneté au chômage. Cette décroissance peut être représentée graphiquement de la manière suivante:

Graphique 1.3 : L'allongement de la période du chômage résulte la dégradation de l'employabilité.

L'employabilité

3

2

1

 

0

1 2 3

Ancienneté au chômage

Au regard de ce graphique, l'employabilité diminue lorsque la durée du chômage s'allonge. Trois raisons expliquent cette situation :

1. Le découragement progressif du demandeur d'emploi ;

2. La dégradation des aptitudes professionnelles de demandeurs d'emploi au regard du travail en l'absence d'emploi ;

3. La méfiance des employeurs qui ont tendance à interpréter la longue durée au chômage comme un indicateur négatif d'aptitudes des travailleurs.

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Cependant, nous pouvons se maintenir en état de conserver l'employabilité pendant les périodes de chômage. Pour ce faire, Noudofinin présente certains facteurs qui pourraient impacter favorablement l'employabilité des primo-demandeurs : formation complémentaire, formation professionnelle recherchée par les entreprises, stage professionnel non rémunéré (bénévole), politique de formation nationale axée sur la pratique et sur le développement des compétences. De ce qui précède, nous pouvons représenter le graphique 1.3 de la manière ci-après :

Graphique 1.4 : Se maintenir en état de conserver l'employabilité.

employabilité

3

2

 
 

1

 

1 2 3 Ancienneté au chômage

Au regard de ce graphique, le deuxième niveau stipule que plus les périodes de chômage s'allongent, plus nous pouvons se maintenir en état de conserver l'employabilité en vue d'éviter autant que possible les aléas de la vie professionnelle.

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I.4.2. La vulnérabilité au chômage

C'est la probabilité pour une personne qui travail de se retrouver au chômage. Elle s'analyse principalement à partir de causes d'entrer en chômage que l'on peut regrouper en trois catégories : les démissions, les licenciements et les entrées en chômage de la population active à la population inactive.

I.4.3. La profession

La profession est définie par les règles d'accès général et par la déontologie. Généralement pour y accéder il faut au moins suivi une formation qui est sanctionnée par un mode de reconnaissance formalisée. La règle d'accès est d'une manière générale le diplôme.

I.4.4. La surqualification

La surqualification pourrait aussi nommer «sur-éducation » ou surqualification académique. Elle est définie comme étant un écart entre le niveau de scolarité d'un employé et les qualifications scolaires requises pour le poste qu'il occupe (Burris, 1983). Autrement dit, le niveau de qualification qu'il possède est supérieur à celui qui est réellement nécessaire à l'exécution de son travail.

I.4.5. La demande économique de l'éducation

Elle correspond aux besoins des personnes formées (diplômés de l'ESU dans le cadre de ce travail) exprimés par le marché d'emploi. C'est ainsi, la finalité économique de l'éducation consiste à préparer les individus à la vie professionnelle et adapter leur formation aux besoins de la société.

1Le BIT recommande de calculer le taux d'activité sur la population de 15-64 ans. Cependant, pour les besoins nationaux nous le calculons sur les 10 ans ou plus.

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CHAPITRE II : MARCHE DU TRAVAIL EN RDC

Dans ce chapitre, il est question de présenter le marché du travail en RDC tout en nous focalisant sur la situation des diplômés universitaires au sein de ce marché. Pour ce faire, nous avons procédé à la comparaison des résultats des enquêtes 1-2-3 effectuées en RDC de 2004 à 2005 contre celles réalisées en 2012.

Dans la première section, il s'agit de faire un aperçu sur le marché du travail en RDC. La deuxième section présente l'état des lieux de l'insertion professionnelle des diplômés universitaires en RDC.

II. 1. APERÇU SUR LE MARCHE DU TRAVAIL EN RDC

Nous examinons dans cette section les différents points ci-après : la population active; la population inactive; le chômage; le sous emploi; les revenus du travail et en fin les organismes de régulation du marché de l'emploi sous le code du travail de 2002.

II.1.1. La population active

Dans le cadre des résultats des enquêtes sur l'emploi effectuées en RDC de 2004 à 2005 ainsi que celles de 2012, l'activité concerne l'ensemble de personnes âgées de 10 ans et plus, c'est-à-dire une population en âge de travailler ou population potentiellement active. Alors la population active comprend donc les personnes ayant dépassé un âge spécifié et sont, soit pourvues d'un emploi, soit chômeurs.

a. Taux d'activité

Nous distinguons le taux d'activité au sens du BIT1 du taux d'activité au sens élargi. Le taux d'activité au sens du BIT se définit comme le rapport entre la population occupée ou ayant effectivement posé un acte de recherche d'emploi et la population en âge de travailler. Au sens élargi, le taux d'activité prend en compte, en

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plus des personnes occupées et celles qui ont posé un acte de recherche d'emploi, celles qui n'en ont pas recherché (du fait du découragement) mais qui sont disponibles à travailler rapportées à la population en âge de travailler.

Tableaux 2.3 : Taux d'activité selon le genre et le milieu de résidence
au sens du BIT
(%)

2012

Kinshasa

Autre Urbain Sans Kinshasa

Milieu Urbain

Milieu Rural

RDC

Hommes10 ans et plus

49,6

51,6

51,1

64,0

58,8

Hommes15 ans et plus

59,4

63,9

62,4

77,7

71,5

Femmes 10 ans et plus

32,2

40,0

37,4

64,1

53,2

Femmes 15 ans et plus

37,9

49,0

45,2

76,7

63,7

Ensemble 10 ans et plus

40,4

45,7

44,0

64,1

55,9

Ensemble 15 ans et plus

47,8

56,2

53,4

77,2

67,5

Source : INS, Enquête 1-2-3 Nationale RDC, Phase 1 (2012)

Note : 235 individus présents (M2=1 or 2(résidents présents ou absents) en âge de

travailler dont on ne connait pas l'âge.

Au sens du BIT, près de 28,8 millions d'individus sur la population de plus de 10 ans sont actifs, ce qui représente un taux d'activité de 55,9%. Ce taux masque d'importantes disparités tant par sexe qu'au niveau régional. En effet, il est évalué à 58,8 % chez les hommes et 53,2 % chez les femmes. Cependant, en milieu rural, l'écart entre le taux d'activité des hommes (64,0 %) et celui des femmes (64,1%) est moins prononcé qu'en milieu urbain (51,1% pour les hommes contre 37,4 % pour les

34

femmes). Ci-dessous, nous représentons graphiquement le taux d'activité conformément à la tranche d'âge et le milieu de résidence.

Graphique 2.5 : Taux d'activité selon la tranche d'âge et le milieu de

résidence (%)

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

 
 

10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55 et +

Urbain Rural RDC

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

Il est à noter que la population congolaise est jeune. De ce fait, l'âge moyen est de 21,7 ans. En milieu rural, le plus fort taux d'activité reste valable pour les jeunes également. Ainsi, le taux d'activité des très jeunes (10-14 ans) est de 8,2% dans ce milieu de résidence. De plus, en se focalisant uniquement sur les enfants qui ne sont pas scolarisés, ce taux grimpe à 21% dans ce même milieu. Chez les 15-24 ans, nous constatons qu'ils représentent 40,4% d'actifs en milieu rural contre 23,9% en milieu urbain. Il s'en suit, pour cette même tranche d'âge et en se restreignant à l'échantillon d'individus ne fréquentant pas l'école, ces pourcentages deviennent 77,3% et 42,5% respectivement. Le graphique ci-dessous nous donne un aperçu de taux d'activité selon la tranche d'âge.

35

Graphique 2.6 : Taux d'activité au sens du BIT par tranche d'âge

75.9%

73.0%

53.3%

23.3%

82.2%86.7%87.4%87.5%85.3%

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20%

10%

5.7%

10-1415-1920-2425-2930-3435-3940-4445-4950-54 55 et

+

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

0%

Au regard de ce graphique, nous remarquons que la courbe y relatif épouse une forme ascendante entre 10 et 39 ans, avant de stagner entre 39 et 49 ans. Autrement dit, le taux d'activité atteint son maximum entre 39 et 49 ans et décroît au-delà de 50 ans. Il s'agit d'une illustration parfaite de la logique qui veut que la population soit plus active dans sa jeunesse et le soit moins à l'approche de 60 ans.

b. Caractéristiques des emplois par tranche d'âge et le milieu de résidence

Il est intéressant d'analyser la composition de la main-d'oeuvre en fonction de l'âge et le milieu de résidence. En effet, cette composition est basée par les salariats formels, les indépendants non agricoles, les indépendants agricoles, les dépendants non agricoles et enfin les dépendants agricoles. Ainsi, le graphique qui suit nous donne une bonne illustration sur la répartition de ces actifs occupés par âge et par type d'emplois.

En ce qui concerne le milieu rural, l'insertion sur le marché du travail passe quasiment exclusivement par un emploi d'indépendant agricole. Ce qui explique la

36

Graphique 2.7: Répartition des actifs occupés par âge et par type d'emplois selon le milieu de résidence.

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

En milieu urbain, le mode privilégié d'insertion sur le marché du travail c'est le secteur informel par lequel les indépendants non agricoles de ce secteur constituent la majorité des actifs pour presque toutes les tranches d'âge (environ 40 %), pointant ainsi le faible développement des autres types d'emploi. Les salariats formels prennent néanmoins régulièrement de l'importance dans la structure des emplois, passant de 12 % chez les 20-24 ans à 36 % chez les 50-54 ans. A partir de cette tranche d'âge, il diminue d'abord très légèrement jusqu'à 70 ans puis plus fortement ensuite. Il ne constitue cependant la majorité des actifs qu'entre 55 et 70 ans. Quant au travail dépendant informel non agricole, plus important que l'emploi formel chez les moins de 30 ans, il diminue régulièrement avec l'âge. Enfin, de façon plus étonnante en milieu urbain, la part des indépendants du secteur informel agricole est non seulement non-négligeable mais augmente aussi avec l'âge, passant de 10 % ou moins chez les moins de 35 ans à 23 % chez les 55-59 ans.

37

dominance du secteur agricole au sein de ce secteur. Par conséquent, la courbe y relative épouse une forme croissante. Il en découle de ce qui précède, sauf chez les moins de 20 ans, plus de 60 % des actifs de 30 ans et plus sont des agriculteurs indépendants. D'ailleurs, les travailleurs dépendants de l'agriculture, qui sont pour la plupart des aides familiaux, sont majoritaires chez les moins de 20 ans mais leur part dans l'emploi diminue fortement à mesure que l'âge augmente. Ils sont encore 27 % chez les 20-24 ans mais sont moins de 10 % à partir de 55 ans. Les autres types d'emploi (salariat formel, dépendant ou indépendant non agricole) occupent une faible part, moins de 10 % chacun chez les 30 ans et plus.

II.1.2. La population inactive

Conformément aux résultats de l'enquête sur l'emploi pour l'année 2012, il ressort que les inactifs de 10 ans et plus dans l'ensemble du pays représente environ 24 millions. En effet, l'inactivité est plus forte en milieu urbain, où plus d'une personne sur deux est inactive (53,1% contre 43 % en 2005, soit une augmentation de 10,1%) ; et en milieu rural, ce taux est d'environ une personne sur trois (36,4% contre 57 % en 2005).

Tableau 2. 4: Répartition des inactifs par raison d'inactivité et milieu

de résidence.

 

Invalide ou Malade

En cours de scolarité

Retraité

Femme au

foyer

Rentier

Autre

Total

Kinshasa

6,1

48,0

1,1

16,9

0,7

27,1

100

Autre urbain

6,0

60,1

0,6

14,8

0,3

18,2

100

Urbain

6,0

56,0

0,8

15,5

0,5

21,2

100

Rural

7,9

64,9

0,2

7,3

0,2

19,5

100

RDC

6,9

60,3

0,5

11,5

0,3

20,4

100

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

38

L'observation de ce tableau montre que la principale raison avancée par les jeunes pour leur situation d'inactivité est la scolarité soit (60,3 % contre 61,8% en 2005). Il s'en suit, les femmes au foyer représentent un taux d'inactivité de 11,5% contre 10% en 2005, alors les invalides ou malades représentent 6,9% et enfin 20,4% sont inactifs pour d'autres raisons. Les rentiers et les retraités constituent un groupe marginal.

II.1.3. Le chômage

Il est à constater que dans la plupart des pays en développement, il n'existe pas ou peu de mécanismes de prise en charge collective des personnes sans emploi. Pour ce faire, rares sont les individus qui peuvent se permettre d'attendre, sans exercer aucune activité, de trouver un emploi correspondant à leurs aspirations. C'est la raison pour laquelle les taux de chômage enregistrés dans ces pays sont souvent très faibles au regard de ceux souvent constatés dans les pays riches.

Hormis, la définition du chômage au sens du BIT développée au chapitre premier, d'autres définitions du chômage ont été proposées; notamment le taux de chômage élargi et le taux de chômage doublement élargi. Le taux de chômage élargi tient compte des chômeurs dits découragés c'est-à-dire les personnes désireuses de commencer un travail mais qui ne font pas de démarches pour en obtenir, jugeant leurs perspectives sur le marché du travail insuffisamment bonnes. Ainsi, il s'agit d'ôter de la définition du chômage au sens du BIT le critère de recherche du fait que ce critère n'a pas forcément de sens dans des contextes où l'on ne peut véritablement parler de marché du travail, comme dans certains milieux ruraux. C'est ainsi que l'application du concept du BIT dans les situations des pays africains donne souvent des résultats étonnants qui ne rendent pas forcément compte exact de la situation du chômage dans ces pays.

39

Aussi, on pourrait parler d'un chômage doublement élargi, ou encore d'un chômage subjectif, dans la mesure où il s'agit des personnes ayant déclaré qu'ils ne travaillent pas pour des raisons indépendantes de leur volonté.

Tableau 2.5 : Taux de chômage au sens du BIT par tranche d'âge et milieu de résidence

 

10-14

15-24

25-34

35-54

55-64

65 ans et +

Ensemble

Taux de chômage au sens de BIT

Kinshasa

11,8

49,9

20,4

12,3

6,5

13,7

18,8

Autre urbain

5,5

15,5

9,8

5,2

2,7

2,8

7,8

Urbain

6,8

24,6

12,7

7,4

3,8

6,3

11,1

Rural

1,5

3,1

1,8

0,7

0,3

0,5

1,4

RDC

2,2

8,8

5,4

3,1

1,4

2,1

4,5

Taux de chômage au sens large

Kinshasa

19,0

59,1

33,3

20,0

12,8

15,4

28,5

Autre urbain

19,2

30,3

16,0

8,4

5,7

3,8

14,0

Urbain

19,2

38,0

21,1

12,2

7,8

7,5

18,5

Rural

2,8

5,8

2,9

1,5

0,9

0,7

2,6

RDC

5,1

15,5

9,2

5,4

3,1

2,7

8,0

Taux de chômage doublement élargi

Kinshasa

82,3

74,2

41,1

24,5

15,6

18,6

38,8

Urbain

82,4

61,9

28,6

16,1

10,8

11,7

30,9

Rural

50,3

24,2

6,2

3,5

2,0

2,6

10,4

RDC

59,3

37,8

14,4

8,1

4,8

5,3

17,7

40

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

Si l'on tient compte du taux de chômage doublement élargi, le taux de chômage pour l'ensemble du pays serait de 17,7% dont près de 31% au niveau urbain contre 10,4 % au niveau rural. Le taux de chômage à Kinshasa se situerait à 38,8%. Il sied de signaler que le taux de chômage est un phénomène principalement urbain touchant plus particulièrement les jeunes. De cette manière, en se focalisant sur la tranche d'âge des jeunes de 15-24 ans, à Kinshasa le taux de chômage strict représente 49,9%, alors que le taux de chômage élargi est de 59,1% ; et le taux de chômage doublement élargi est de 74,2% lorsque l'on ne tient pas compte du critère de recherche d'emploi. En outre, l'écart important qu'on observe entre le taux de chômage au sens strict et le taux de chômage au sens élargi fait état d'une population importante à la marge du marché du travail. L'absence de recherche d'emploi témoigne autant, sinon plus, d'une défaillance du marché du travail que d'un manque de volonté de la personne. Autrement dit, la plupart des congolais qui se retrouvent en situation de chômage, cela est expliqué en grande partie par une absence d'organisation au sein de ce marché.

Graphique 2.8 : Taux de chômage par genre en milieu urbain et rural

25

20

35

30

15

10

5

0

10-14

ans

15-19

ans

Taux de chômage selon le genre en milieu urbain

20-24

ans

25-29

ans

Hommes Femmes Ensemble

30-34

ans

35-39

ans

40-44

ans

45-49

ans

50-54

55-59 60

ans ans ans+

4

2

6

5

3

0

1

10-14

ans

15-19

ans

Taux de chômage selon le genre en milieu rural

20-24

ans

25-29

ans

Hommes Femmes

Ensemble

30-34

ans

35-39

ans

40-44

ans

45-49

ans

50-54

55-59 60

ans ans ans+

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS

41

Les taux de chômage tels que présentés en milieu urbain ainsi qu'en milieu rural connaissent de fortes disparités selon le sexe, les tranches d'âge et le milieu considéré. De façon générale, plus souvent les hommes connaissent un taux de chômage plus élevé que les femmes. Aussi, quel que soit le sexe, la tranche d'âge 2024 est la plus touchée en milieu urbain et celle de 15-19 en milieu rural, ce qui dénote bien la problématique du chômage des jeunes. En observant les deux graphiques, nous constatons que le chômage est un phénomène qui touche plus la population en milieu urbain. Ainsi, l'écart relatif entre hommes et femmes est le plus important en milieu rural, où les hommes de 15-19 ans sont deux fois plus chômeurs que les femmes de la même tranche d'âge.

a. Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage

Il est impérieux de signaler que les chômeurs auxquels nous faisons référence ici sont les chômeurs au sens strict du BIT, malgré les limites que peut présenter cet indicateur dans le contexte congolais.

Tableau 2.6 : Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage

Type de chômeur

Sexe

Répartition en %

Age moyen (en années)

Durée d'études

Durée du chômage

% de chômeurs de plus d'un an

Primo- demandeur2

Masculin

38,5

28

9,8

94,9

93,5

Féminin

29,2

27

9,4

106,6

96,0

Total

67,7

27

9,6

98,4

94,6

Ancien occupé3

Masculin

22,2

41

9,7

94,6

87,6

Féminin

10,1

35

7,2

100,8

87,4

Total

32,3

39

8,9

97,2

87,5

Total

100

31

9,4

97,6

97,6

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

2 Les primo demandeurs comprenant les individus qui sont à la recherche d'un premier emploi,

3 Les anciens actifs occupés c'est-à-dire les individus qui ont perdu leur emploi et qui sont à la recherche d'un autre emploi.

42

Tout d'abord, nous constatons que plus de neuf chômeurs sur dix sont des chômeurs de longue durée, c'est-à-dire des personnes au chômage depuis plus d'un an. L'obtention ou la ré-obtention d'un emploi peut en effet devenir plus difficile au fur et à mesure que la situation de chômage persiste, l'individu perdant ses qualifications et son contact avec le marché du travail. En d'autres termes plus les périodes de chômage s'allongent plus l'employabilité se dégrade.

En outre, nous remarquons que ce sont plus les primo-demandeurs qui se trouvent en situation de longue durée de chômage c'est-à-dire les chômeurs de plus d'un an que les anciens occupés. En effet, ces derniers ont déjà connu une expérience d'emploi, les rendant potentiellement plus aptes à retrouver du travail. Ainsi, la durée moyenne du chômage est également plus élevée chez les primo-demandeurs (98,4 mois) que chez les anciens occupés (97,2 mois), bien que la différence soit légère.

Au sujet de la durée des études, on constate que les femmes au chômage ont globalement fait moins d'études que les hommes aussi bien chez les primo-demandeurs que les anciens occupés.

b. Canaux de recherche d'emploi

L'étude sur les différents moyens de rechercher l'emploi s'avère très importante. Pour ce faire, nous présentons ci-dessous le tableau illustrant les mécanismes par lesquels les chômeurs quêtent leurs emplois.

43

Tableau 2.7: Processus de recherche d'emploi par des chômeurs

Province/ Milieu

Relations personnel les (parents ou amis)

Directeme nt auprès des employeu rs

Petites annonces (radio, journaux

, affiche,
etc..)

ONEM

Concour s

Inter net

Autre servic

e de
place ment

Autre

Total

Kinshasa

71,4

15,8

6,4

1,4

0,5

1,6

0,9

1,9

100

Autre urbain

75,0

15,1

5,4

0,5

1,9

0,1

0, 5

1,7

100

Urbain

73,2

15,5

5,9

0,9

1,2

0,8

0,7

1,8

100

Rural

81,4

11,2

3,6

0,0

1,6

0,0

0,8

1,3

100

RDC

74,9

14,6

5,4

0,7

1,3

0,7

0,7

1,7

100

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS

Eu égard à ce tableau, nous découvrons que dans leur recherche de travail, les chômeurs font principalement recours aux relations personnelles (74,9%) c'est-à-dire ils usent de leurs relations personnelles pour trouver du travail. Dans cette optique, l'on constate que les relations personnelles sont plus souvent mobilisées en milieu rural qu'en milieu urbain. Du reste, les chômeurs qui recherchent directement un emploi auprès des employeurs représentent environ 15% et ceux qui font usage de petites annonces en représentent 5,4%. D'autres canaux tels Internet, l'ONEM, les concours etc. représentent ensemble environ 5% des modes de recherche d'emploi. Ce taux qu'accusent les agences de placement provient sans doute de leur faible connaissance et couverture géographique. De ce fait, ce qui explique une forte désinformation dans le marché d'emploi congolais. Hormis, les différentes manières qu'utilisent les chômeurs pour chercher l'emploi, nous exposons dans les lignent qui suivent les raisons avancées par les chômeurs pour leur non recherche d'emploi par milieu de résidence.

44

Tableau 2. 8: Raison de non recherche d'emploi par milieu de

résidence

 

Involontaire

Volontaire

Manquan t

Tota l

Il n'existe pas d'emploi

Ne pense pas pouvoi r obtenir de travail

Ne sait

pas comment rechercher un emploi

Attend la

réponse

à une
demand e d'empl oi

N'en a

pas

besoin ou

n'a pas

envie de

travailler

N'est pas

en âge

de

travailler

Autre Raison

volontair e

Kinshas a

9,4

9,6

3,6

3,7

23,1

20,8

29,1

0,8

100

Autre urbain

5,9

14,7

3,5

1,0

22,0

25,0

27,3

0,6

100

Urbain

7,1

12,9

3,5

2,0

22,4

23,6

27,9

0,7

100

Rural

3,8

12,2

2,7

0,3

20,0

30,2

30,3

0,5

100

RDC

5,5

12,6

3,1

1,1

21,3

26,8

29,1

0,6

100

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS

Au sujet de ce tableau, sur l'ensemble du pays, 21,3% des inactifs estiment ne pas avoir besoin de travailler, tandis que 26,8% ne sont pas en âge de travailler. Les 29,2% restants ont choisi de ne pas travailler pour d'autres raisons. Notons qu'à Kinshasa, la proportion de personnes ayant choisi ce statut volontairement est légèrement plus importante que dans les autres villes. Pour près de 5 millions de personnes, cependant, l'inactivité est motivée par des raisons impliquant un découragement. Soit elles pensent qu'il n'y a pas de travail, soit elles estiment qu'il n'y en a pas pour elles compte tenu de leur faible qualification. Enfin, une partie de ces inactifs découragés ne savent pas comment chercher un emploi. Les personnes n'ayant pas volontairement choisi l'inactivité et qui sont disponibles pour travailler dans les 15 jours constituent le groupe des chômeurs découragés.

45

Tableau 2.9 : Secteur d'activité désiré

 

Admini stration publiqu e

Entrepri se

publique

ou para
publique

Entrepr ise

privée

Micro- entrepris

e ou à
votre propre compte

Entrepris e associativ e

Ména ge

Indiffére nt

Organ isatio n intern ationa le

Tota l

Kinshasa

12,1

7,0

20,8

6,3

0,9

4,2

20,0

28,8

100

Autre urbain

10,9

10,2

20,0

10,1

1,8

2,7

8,0

36,3

100

Urbain

11,5

8,6

20,4

8,2

1,3

3,5

14,0

32,6

100

Rural

11,0

10,9

12,0

5,7

1,1

3,4

12,2

43,7

100

RDC

11,4

9,1

18,6

7,6

1,3

3,5

13,6

35,0

100

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

Quant à ce tableau, nous constatons que les chômeurs interrogés privilégient les Organisations internationales (35%) et le secteur privé (18,6%) comme secteur d'activité désiré pour exercer un emploi. Ainsi, 9,1% préfèrent travailler aux entreprises publiques ou parapubliques. Cette tendance est presque la même dans tous les milieux de résidence.

II.1.4. Sous - emploi

La majorité de demandeurs d'emploi subissent cette situation. Cependant, beaucoup d'entre eux aspirent à l'insertion professionnelle durable c'est-à-dire celle qui n'est pas instable. Ci-dessous, nous illustrons les sortes de sous-emploi par lesquels sont exposés les demandeurs d'emploi.

46

Tableau 2.10 : Les différentes formes de sous-emploi

 

Sous emploi lié à la durée du travail : travailler moins de :

 

sous-emploi invisible4

Sous-emploi global5

45 h par

semaine

35 h par

semaine

 

Hommes

 

Kinshasa

11,1

6,2

24,8

44,6

Autres urbains

8,3

5,2

42,3

50,4

Ensemble urbains

9,0

5,5

37,5

48,6

Ruraux

7,5

5,4

61,7

64,8

Femmes

 

Kinshasa

7,5

4,2

44,9

57,1

Autres urbains

6,7

5,0

63,3

68,4

Ensemble urbains

6,9

4,8

58,5

65,2

Ruraux

3,8

2,8

80,4

81,4

Ensemble

 

Kinshasa

9,5

5,3

33,7

49,9

Autres urbains

7,6

5,1

51,8

58,5

Ensemble urbains

8,1

5,2

46,9

56,0

Ruraux

5,6

4,0

71,3

73,3

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

4 L'existence d'horaires de travail excessivement élevés peut être synonyme de sous emploi invisible

lorsque la charge horaire est rendue nécessaire par un revenu horaire anormalement faible. Nous avons retenu ici comme indicateur de sous-emploi invisible le pourcentage d'actifs occupés gagnant par heure, et dans l'ensemble de leurs emplois, moins que le salaire horaire minimum actualisé.

5 Somme sans double compte du sous emploi visible (moins de 35 heures par semaine) du sous-emploi invisible et du chômage au sens du BIT(en % de la population active).

47

Champ : ensemble des actifs occupés pour les types de sous-emploi visible et invisible ; ensemble des actifs (occupés et chômeurs) pour le sous-emploi global.

Relativement à cette présentation du tableau, nous précisons que le volume horaire de travail permet de quantifier l'importance du sous-emploi lié à la durée du travail. En effet, nous constatons que 5,2 % des actifs en milieu urbain et 4 % en milieu rural travaillent moins de 35 heures6 par semaine et respectivement 8,1 % et 5,6 % moins de 45 heures7 par semaine. Nous pouvons estimer le taux de sous-emploi invisible à 47 % de la main-d'oeuvre pour l'ensemble du milieu urbain et à 71,3 % pour ceux du monde rural. En agrégeant les différentes composantes du sous-emploi (chômage, sous-emploi visible, sous-emploi invisible) et en évitant les doubles comptes, on obtient un indicateur synthétique de sous-emploi : le sous-emploi global. 56 % des actifs urbains (50 % à Kinshasa et 58 % dans les autres villes) et 73,3 % des actifs ruraux apparaissent alors en sous-emploi.

II.1.5. Revenus du travail

Le revenu d'activité constituant la majeure partie des revenus des individus et des ménages africains, l'analyse de cet indicateur permet d'apprécier non seulement la qualité des emplois générés par les différents secteurs productifs, mais aussi de mesurer le niveau de vie et l'état de la pauvreté monétaire en RDC. Il convient de souligner que, comme dans toutes les enquêtes auprès des ménages, l'appréhension des revenus est toujours extrêmement délicate. Aussi, les résultats ci-dessous doivent-ils être interprétés avec précaution.

6 Seuil souvent utilisé pour rendre compte de ce type de sous-emploi et permettant de faire des comparaisons internationales.

7 Durée légale du travail en RDC.

48

Tableau 2.11 : Revenu mensuel moyen par secteur institutionnel et secteur d'activité (emploi principal).

 

Kinshasa

Autres urbains

Milieu urbain

Milieu rural

 

Revenu moyen

Revenu médian

Revenu moyen

Revenu médian

Revenu moyen

Revenu médian

Revenu moyen

Revenu médian

Secteur institutionnel

Administration

113

667

75 000

94 407

55 000

101

219

60 000

47 701

50 000

Parapublic

249

386

164

597

142

395

80 000

173

444

99 595

Privé formel

166

738

139

011

172

430

100

870

169

691

130 000

-

-

Informel non

agricole

83 409

50 000

66 218

40 000

71 101

45 682

39 106

20 000

Informel agricole

67 569

48 184

35 797

18 000

36 499

19 500

28 296

15 000

Secteur d'activité

Agriculture

70 226

50 000

37 007

18 000

37 983

18 573

27 964

15 000

Industrie

125

596

78 200

108

811

49 702

113

324

51 068

54 228

37 200

Commerce

74 182

48 955

63 280

39 000

66 421

45 000

47 384

25 000

Service

134

308

83 720

94 365

55 000

108

864

61 500

43 623

43 643

Tous secteurs

112

264

72 000

72 973

45 000

83 319

49 387

31 133

16 000

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.

Par rapport à ces résultats, c'est dans l'agriculture que les revenus monétaires sont les plus faibles (le revenu moyen est de 27 964 FC, le revenu médian de 15 000 FC). Les revenus tirés des services, du commerce et de la production industrielle sont, eux, plus importants (même s'ils restent inférieurs à ceux obtenus

49

en milieu urbain), les revenus moyens y étant respectivement de 43 623 FC, 47 384 FC et 54 228 FC.

En considérant les secteurs institutionnels, les ruraux travaillant dans le secteur public et ceux qui travaillent dans le secteur informel non agricole obtiennent des revenus en moyenne supérieur à ceux des agriculteurs (respectivement 47 701 FC et 39 106 FC contre 28 296 FC).

Le revenu mensuel moyen en milieu urbain est de 83 319 FC, les actifs étant un peu mieux rémunérés dans la capitale que dans les autres villes urbaines. Cette moyenne cache cependant d'importantes disparités puisque le revenu médian n'est que de 49 387 FC, soit moins que le salaire minimum actualisé (54 128 FC). Dans l'administration, le revenu moyen s'élève à 101 219 FC (113 667 FC à Kinshasa) mais le revenu médian n'est que de 60 000 FC (75 000 FC à Kinshasa). Les salariés des grandes entreprises publiques sont en revanche mieux rémunérés avec en moyenne 173 444 FC mensuels (249 386 FC à Kinshasa) et le revenu médian est de 99 595 FC (164 597 FC à Kinshasa).

Au sein du secteur informel, il faut distinguer les revenus provenant des activités non agricoles des activités agricoles, les revenus de cette branche étant plus difficiles à appréhender. Néanmoins, le revenu moyen du secteur informel non agricole est de 71 101 FC en milieu urbain et 50 % des travailleurs de ce secteur touchent moins de 46 000 FC.

Le revenu mensuel moyen varie aussi en fonction de la branche d'activité. Les revenus dans le secteur industriel sont presque de même niveau que ceux observés dans les services. C'est dans ces deux secteurs que les rémunérations moyennes sont les plus élevées.

50

II.1.6. Organismes de régulation du marché de l'emploi sous le code du travail de 2002 en RDC.

Le Ministère ayant le Travail et de la Prévoyance Sociale dans ses attributions applique la politique nationale de l'emploi au travers la Direction de l'Emploi et de l'Office National de l'Emploi.

a. La direction d'emploi

La Direction de l'emploi a pour mission de contribuer à la conception, à la définition, et à la mise en oeuvre des politiques qui s'appliquent au marché du travail. En particulier, la Direction est chargée de : fournir une synthèse périodique de la situation de l'emploi dans le pays ; préparer des textes réglementaires au sujet de l'emploi ; préparer des accords techniques avec d'autres pays ; assurer le contrôle de la main d'oeuvre domestique et étrangère ; et comprendre et réglementer l'emploi dans les secteurs non-structurés des économies urbaines et rurales.

b. Office national de l'emploi

L'ONEM (Office national de l'emploi) a pour mission de promouvoir l'emploi et d'entreprendre, en collaboration avec d'autres organismes publics et privés intéressés, l'amélioration de l'organisation du marché du travail. En effet, Les statuts précis de l'ONEM sont fixés par le statut présidentiel, et ses fonctions sont décidées par un arrêté du Ministère du travail, sur la recommandation du Conseil national du travail. Entre autres, les responsabilités de l'ONEM incluent : l'enregistrement des travailleurs au chômage ; l'enregistrement des travailleurs récemment embauchés; l'enregistrement des nouveaux emplois, et des nouvelles entreprises qui embauchent ; le traitement des demandes d'apprentissages, et, en coordination avec l'Inspection du Travail, le contrôle des contrats d'apprentissage ; et la mise à jour des documents administratifs portant sur l'emploi des travailleurs domestiques et étrangers par entreprise ou par établissement.

51

c. L'inspection du travail

L'Inspection du Travail a pour mission de : assurer l'application des textes juridiques qui portent sur les conditions de travail et sur la protection des travailleurs, par exemple ceux qui traitent des heures de travail, des salaires, de la sécurité, de l'hygiène et bien-être, l'emploi des femmes, des enfants, et des personnes handicapées, des négociations publiques, des litiges en matière de travail, de l'application des accords collectifs, de la représentation du personnel, ainsi que d'autres fonctions reliées à celles-ci; fournir des renseignements et des conseils techniques aux employeurs et aux travailleurs concernant les moyens de mise en oeuvre les plus efficaces ; donner des conseils en réponse à des questions portant sur l'établissement ou la modification des installations appartenant à des entreprises et des organismes, à savoir des changements pour lesquels il faut avoir l'autorisation administrative; signaler aux autorités compétents les déficiences et les abus reliées à l'application de la loi du travail et d'autres décrets reliés.

d. Institut National de Préparation Professionnelle

L'INPP (Institut National de Préparation Professionnelle) se charge, entre autres, de: créer et maintenir la coopération entre les entités dans le domaine de la formation technique et professionnelle, notamment en produisant et distribuant des renseignements sur la formation professionnelle; collaborer avec les secteurs professionnels dans lesquels les qualifications sont considérées nécessaires ou importantes afin d'établir des normes et de développer et d'organiser des examens pour l'évaluation de ces normes ; coopérer avec les entités publiques et les organisations professionnelles qui s'intéressent à la création d'une classification des qualifications professionnelles pour les emplois pertinents; partager les renseignements recueillis par la Direction de l'emploi et l'Office national de l'emploi (ONEM) qui portent sur les tendances du marché du travail, l'évaluation des besoins actuels et futurs des travailleurs à différents niveaux ; et du placement des

52

travailleurs; promouvoir un système convenable d'orientation et de sélection professionnelle, et soutenir le fonctionnement de celui-ci; et collaborer avec le Ministère de l'éducation et avec tous les organisations professionnelles et culturelles qui sont intéressées aux activités de préparation professionnelle.

e. La commission nationale de l'emploi des étrangers

La Commission nationale de l'emploi des étrangers a pour mission de prendre les décisions concernant l'octroi des permis de travail à des travailleurs étrangers. Dans cette veine, la Commission décide si un travailleur étranger peut être embauché, ou si son permis de travail peut être renouvelé, et conseille le Ministère du travail et de la couverture sociale sur les mesures qui visent à protéger l'emploi des travailleurs nationaux contre la compétition provenant de l'étranger. Le Ministère du travail et de la couverture sociale fixe par arrêté, pris après avis du Conseil National du Travail, les modalités de fonctionnement de la commission National de l'emploi des étrangers. De plus, Le montant des frais perçus pour les permis de travail destinés aux travailleurs étrangers est choisi conjointement par le Ministère du travail et de la couverture sociale et le Ministère des finances et du budget.

Il sied de souligner quelques initiatives prises par-ci par là pour tenter de faire face au problème de chômage congolais. hormis la création de l'ONEM en juillet 2002, sous la tutelle du ministère du travail et de la prévoyance sociale dont la devise est « Ensemble, chassons le chômage et la pauvreté », d'autres initiatives, ou plutôt propositions d'actions dans le domaine de la réduction du chômage sont à rechercher dans le Document des Stratégies pour la Réduction de la pauvreté(Dsrp) de la RDC qui révèle par exemple les effets de stabilisation macroéconomique sur la pauvreté, seront appréciés sur le plan quantitatif entre autres par le revenu des emplois crées en faveur des pauvres. Il table pour ce faire sur deux types d'investissements : l'un à

53

réaliser par les pouvoirs publics (budget de l'Etat) et l'autre par les entreprises privées pour créer les emplois et distribuer les revenus particulièrement aux pauvres.

Parmi ces propositions d'actif figure également le programme cadre de création d'emploi et revenus en sigle PROCER, consacré par un décret présidentiel en février 2005. En effet, sa finalité consiste également à résoudre le problème de chômage et de la pauvreté dans l'ensemble du pays. Ce programme a comme objectif de : définir une politique nationale d'emploi et de la formation professionnelle ; assurer le plein emploi sur l'ensemble du pays ; accroitre les investissements dans les secteurs porteurs de l'économie ; accroitre l'efficacité des investissements et créations d'emplois décents et de distribution des revenus.

Il va sans dire qu'en dépit de l'existence de toutes ces bonnes volontés étayées par ces initiatives, la situation de la population congolaise en chômage demeure inchangée. Les actions concrètes susceptibles de faire changer le cours de cette situation sont encore timides.

Cette description du marché du travail en RDC met en lumière les défis majeurs auxquels est confronté le gouvernement congolais. Ainsi, la résolution d'épineux problème de chômage de masse en RDC au travers d'une réelle politique de promotion de l'emploi pourra apporter aux ménages congolais de meilleures conditions de vie.

II.2. ETAT DES LIEUX DE L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLOMES UNIVERSITAIRES EN RDC.

Il s'agit dans le cadre de cette section de décrire la situation des diplômés universitaires sur le marché du travail en RDC. Autrement dit, nous présentons la manière dont les diplômés universitaires s'insèrent dans ce marché. En effet, nous exposons en premier lieu la population des diplômés universitaires actifs et deuxièmement nous présentons ceux qui sont en situation de chômage.

54

II.2.1. la population des diplômés universitaires actifs

A présent, nous présentons le nombre de diplômés universitaires actifs.

Tableau 2.12 : Taux d'activité des diplômés universitaires par province et milieu de résidence

Province

Universitaires

Kinshasa

61,60

Bas-Congo

86,67

Bandundu

89,04

Equateur

81,89

Orientale

81,27

Nord-Kivu

67,40

Maniema

55,59

Sud-Kivu

56,32

Katanga

65,50

Kasai-Orientale

72,25

Kasaï-Occidental

70,35

Milieu

 

Ville

62,94

Cite

81,36

Urbain

64,55

Rural

82,71

Total

66,85

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005, INS.

La lecture de ce tableau indique que : c'est dans les Provinces de Bandundu et de Bas-Congo que, les Universitaires ont les taux d'activité les plus élevés soit respectivement 89,04% et 86,67%. Alors qu'à Kinshasa ce taux est de 61,60%. En

55

outre, le milieu rural (avec 82,71) accuse un taux d'activité supérieur à ceux de cité(81,36), urbain(64,55) et ville(62,94). Dans le même ordre d'idées, nous représentons ci-dessous le tableau et le graphique qui indiquent le taux d'activité selon le niveau d'études, province et milieu de résidence.

Tableau 2.13 : Taux d'activité par niveau d'études, province et milieu

de résidence

Province/Milieu

Niveau d'étude atteint

Total

Aucun

Primaire

Non formel

Secondaire

Universitaire

Kinshasa

41,27

30,94

61,10

44,70

61,60

42,48

Bas-Congo

81,52

54,28

79,44

67,78

86,67

64,15

Bandundu

81,19

53,97

73,70

66,91

89,04

66,27

Equateur

75,68

54,52

86,05

71,82

81,89

65,40

Orientale

81,28

64,91

91,46

72,05

81,27

71,10

Nord-Kivu

75,33

52,12

54,47

55,45

67,40

59,47

Maniema

70,16

49,37

88,49

66,80

55,59

59,44

Sud-Kivu

63,07

41,16

60,87

54,91

56,32

52,49

Katanga

72,32

48,69

96,64

67,06

65,50

61,56

Kasaï-Oriental

60,89

52,17

13,39

64,00

72,25

58,76

Kasaï-

Occidental

68,63

48,07

77,59

65,69

70,35

58,47

Ville

43,30

30,02

65,61

48,75

62,94

44,61

Cité

60,44

40,17

76,69

57,00

81,36

52,42

Urbain

49,95

32,79

66,16

50,66

64,55

46,50

Rural

76,18

56,75

89,01

72,25

82,71

66,64

Total du tableau

73,16

50,92

72,03

62,63

66,85

60,24

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005, INS

56

En restreignant le milieu de résidence, nous pouvons représenter graphiquement le taux d'activité selon le niveau d'études de la manière suivante :

Graphique 2.9 : Taux d'activité selon le niveau d'études

40

60

20

90

80

70

50

30

10

0

Aucun Primaire Non formel Secondaire Universitaire

Ville

Cité

Rural

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005, INS.

En considérant le niveau d'instruction du système formel de l'individu et en se rapportant au Tableau 2.13 et au graphique 2.9 nous notons que : les niveaux d'activité augmentent en fonction des niveaux d'études, les universitaires ayant des taux supérieurs soit (66,85%) à ceux de secondaire (62,63%) et primaire (50,92%). fl s'en suit, comme montre le graphique 2.9, avec un même niveau d'études, c'est-à-dire que ça soit universitaire, secondaire et primaire, le milieu rural (avec 66,64%) connaît des taux d'activité supérieurs à ceux des villes (44,61%) et cités (52,42%). Nous remarquons en outre que les taux d'activité sont plus élevés dans la Province Orientale (71,10%) et à Bandundu (66,27%) et enfin c'est dans les Provinces de Bandundu et de Bas Congo que les personnes de niveau Universitaire ont les taux d'activité les plus élevés du Pays soit respectivement (89,04%) et (86,67%). A part, le milieu de résidence, ci-dessous nous représentons le taux d'activité au sens du BIT par niveau d'études et province.

57

Graphique 2.10 : Taux d'activité au sens du BIT par le niveau

d'études et province

100

40

60

20

90

80

70

50

30

10

0

Aucun Primaire Non formel Secondaire Universitaire

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005, INS.

En se focalisant aux universitaires, la lecture de ce graphique stipule toujours que c'est dans les provinces de Bandundu et de Bas- Congo que les universitaires ont les taux d'activité les plus élevés par rapport aux autres provinces. De plus, il ressort que les provinces de Maniema et sud Kivu enregistrent les taux d'activité les plus faibles soit respectivement 55,59% et 56,32% alors que la capitale accuse un taux de 61,60%.

II.2.2. La population des diplômés universitaires en chômage

Nous examinons les diplômés universitaires qui se retrouvent en situation de chômage selon le groupe d'âges, le genre, le type d'emploi qu'ils aspirent afin d'y rester de façon pérenne, ensuite nous allons présenter les différentes raisons qu'ils avancent eu regard aux choix de leur emploi et enfin le temps moyen que passent ces diplômés pour trouver l'emploi.

58

a. Le taux de chômage des diplômés universitaires

Tableau 2.14 : Taux de chômage des diplômés universitaires au sens

du BIT par groupe d'âges.

Groupe

10-14

15-24

25-34

35-49

50-64

65 ans

 

d'âges

ans

ans

ans

ans

ans

et plus

Total

Universitaires

----

13,63

18,37

5,72

6,25

0,00

9,73

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005, INS.

De ce tableau, nous remarquons que les universitaires dont l'âge varie entre 25 et 34 ans indiquent un taux de chômage supérieur soit 18,37%, alors que ceux du groupe d'âge 50-64 ans enregistrent 6,25% comme taux de chômage. De ce qui précède, il sied de signaler que plus le nombre de diplômés universitaires augmente dans un marché du travail à faible capacité de structure d'accueil comme accuse celui de la RDC, plus ils sont exposés en situation de chômage. A cette occasion, on remarquerait la dégradation de l'employabilité de ces diplômés au fur et à mesure que leur période de chômage s'allonge. Pour ce faire, il est à remarquer que beaucoup d'entre eux font recours aux formations complémentaires (apprendre l'informatique, l'anglais...), parfois effectués les stages professionnels non rémunérés, les formations par rapport aux besoins des employeurs... en vue d'augmenter leur capital d'employabilité. Ce qui explique que d'autres travailleurs soient plus compétents par rapport à leurs collègues.

59

Tableau 2.15: Taux de chômage au sens du BIT par groupe d'âges, niveau d'études et dernier diplôme obtenu.

 

Niveau d'études atteint

 

Aucun

Certificat EP

Brevet CO

D4,
A3

PP5

D6,
A2

Graduat

Licence

Doctorat

Autres

ND

RDC

Groupe d'âge

10-14 ans

4,09

1,38

0,00

----

----

----

----

----

----

----

3,86

3,77

15-24 ans

4,71

7,56

22,64

23,14

13,92

18,42

14,80

0,00

----

60,25

2,80

6,08

25-34 ans

2,44

4,66

8,47

9,69

9,22

9,52

20,75

21,38

21,05

----

0,97

4,52

35-49 ans

1,28

2,88

3,85

6,98

5,86

5,35

6,07

6,09

0,00

0,00

0,81

2,51

50-64 ans

1,79

1,95

5,34

10,38

7,98

6,14

7,48

4,08

0,00

0,00

0,91

0,88

50-64 ans

1,24

2,15

0,00

0,00

12,96

0,00

0,00

0,00

0,00

----

0,28

3,72

Total

2,65

4,32

6,87

9,06

8,12

8,43

10,76

9,27

11,03

10,04

1,33

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004

En examinant les chômeurs par rapport au diplôme le plus élevé qu'ils ont obtenu, nous observons les taux de chômage élevés chez les docteurs (11,3%), ensuite chez les gradués (10,74%) et enfin les licenciés (9,27%). Bien plus, l'analyse des chômeurs selon le groupe d'âges en relation avec le diplôme le plus élevé qu'ils ont obtenu, met en évidence que c'est dans les rangs des jeunes(25-34 ans) qu'on trouve les taux de chômage le plus élevé. De même, les licenciés représentent un taux de chômage 21,38%, les docteurs en représentent 21,05% et les gradués présentent 20,75% comme taux de chômage. Nous soutenons que ce nombre croissant des jeunes diplômés universitaires se retrouvent en chômage dès qu'ils

60

finissent leurs études parce que leur nombre est supérieur par rapport à la demande exprimée par les entreprises congolaises. De ce fait, lorsque l'offre des diplômés universitaires est supérieure à la demande de ce facteur de production, il y aura inévitablement des exclus c'est-à-dire des chômeurs. Raison pour laquelle la plupart d'entre eux font appel aux différents mécanismes tels que cités ci-haut de manière à augmenter leur probabilité de trouver l'emploi.

Graphique 2.11 : Taux de chômage au sens du BIT par groupe d'âges et niveau d'études

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Aucun Primaire Non formel Secondaire Universitaire Total

10-14 15-24 25-34 35-49 50-64 65 ans

ans ans ans ans ans et plus

Total

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005, INS.

Il ressort de ce graphique que dans tous les groupes d'âges, hormis le groupe des 10 à 14 ans, nous observons les taux de chômage les plus élevés dans les rangs des personnes de niveau non formel et universitaire. Pour les diplômés universitaires particulièrement, on remarquera le taux de chômage le plus élevé qui les caractérisent dans le groupe d'âge 25-34 ans. Ce qui confirme l'observation faite au tableau 2.14. Pendant que, les non formels enregistrent le taux de chômage le plus élevé dans le groupe d'âge 15-24 ans. Cela traduit qu'en RDC, les jeunes qu'ils soient dans le niveau d'instruction du système formel ou non formel se retrouvent à

61

un nombre croissant dans le chômage. C'est dans le groupe d'âge 15-24 que ce qui sont en primaire et en secondaire se concentrent plus en chômage. Il s'en suit, en dépit de taux de chômage élevé qu'enregistre la RDC, les chômeurs congolais réalisent les choix en ce qui concerne le type d'emploi qu'ils recherchent. Ci-après, nous exposerons les sortes d'emploi que recherchent les chômeurs conformément à leurs diplômes.

b. Le type d'emploi recherché selon le diplôme obtenu

A ce stade, nous examinons les sortes d'emploi recherchés par les chômeurs selon le diplôme le plus élevé qu'ils détiennent.

Tableau 2.16 : Répartition des chômeurs au sens du BIT par type

d'emploi recherché selon le diplôme obtenu

Branche d'activité

Diplôme

Administration Publique

Ent.

Publique Parapublique

Grande
Société
Privée

Dans
Une
PME

Micro- Entreprise

A mon
compte

Entreprise Associative

Ménage

Autre

ND

Total

Aucun

2,6

0,5

7,7

1,3

6,3

3,3

1,9

8,8

67,4

100,0

Certificat EP

2,1

2,8

7,6

1,3

5,4

1,3

 

6,3

73,1

100,0

Brevet CO

 

3,4

12,0

4,9

2,5

6,1

4,9

13,1

53,0

100,0

D4,A3

2,7

1,6

15,0

4,1

5,2

0,5

 

2,5

68,4

100,0

PP5

4,6

6,9

19,0

8,4

5,4

 

2,7

4,8

48,1

100,0

D6,A2

4,5

6,7

14,7

4,9

3,9

2,9

0,6

6,1

55,8

100,0

Graduat

16,2

13,5

15,2

2,7

3,2

1,0

 

1,5

46,7

100,0

Licence

33,2

3,7

30,1

 
 
 
 

15,1

18,0

100,0

Total

3,7

3,5

10,2

2,5

4,7

2,1

0,9

7,3

65,0

100,0

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005, INS

En examinant ce tableau, nous découvrons que la majorité des universitaires chômeurs licenciés soit 33,2% préfèrent évoluer dans l'administration publique et 30% dans la grande société privée. En suite, 16,2% des chômeurs gradués préfèrent travailler dans l'administration publique contre 15,2% dans une grande société privée. En effet, ce sont ces deux institutions qui ont une forte proportion en termes de choix que les autres. Par conséquent, dès qu'ils finissent les études universitaires,

62

ils ont plus de tendance à travailler soit dans une Administration Publique ou dans une Grande société privée. Ci-dessous, ces diplômés ont pu avancer les différentes raisons qui motivent leur choix du type d'emploi.

c. Les raisons du choix du type d'emploi

Les chômeurs selon le type d'emploi recherché ont avancé les raisons justifiant leur choix. L'analyse de ces raisons donne lieu aux commentaires suivants :

? Concernant l'emploi salarié:

Tableau 2.17 : La répartition des chômeurs selon les raisons avancées pour un emploi salarié par diplôme obtenu.

Emploi salarié

 

N'a pas

pu se

mettre à

son compte de bonnes conditions

Espérer Gagner plus

Sécurité de

l'emploi

et du
salaire

Possibilité de

promotion

Bénéficier de prestations Sociales

Autre

Total

Diplôme obtenu

 
 
 
 
 
 
 

Aucun

15,15

15,85

53,45

----

12,74

2,80

100,00

Certificat EP

7,38

19,05

64,12

3,83

5,62

----

100,00

Brevet CO

15,08

12,05

67,57

5,30

 

----

100,00

D4, A3

2,28

 

87,14

----

10,58

----

100,00

PP5

7,27

37,09

49,77

----

5,87

----

100,00

D6, A2

11,49

11,01

60,78

3,98

10,77

1,97

100,00

Graduat

8,05

7,97

74,86

3,24

5,87

----

100,00

Licence

7,37

3,34

82,11

----

7,19

----

100,00

Doctorat

----

----

----

----

----

----

100,00

Autres

----

----

----

----

----

----

100,00

ND

10,26

45,81

26,49

----

6,93

10,50

100,00

Total

10,41

15,25

61,95

2,64

8,21

1,53

100,00

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005, INS

Les principales raisons avancées par les licenciés pour un emploi salarié sont dans l'ordre d'importance : la sécurité de l'emploi et du salaire (82,11% des

63

chômeurs), n'a pas pu se mettre à son compte dans de bonnes conditions (7,37% des chômeurs), bénéficier de prestations sociales (7,19 des chômeurs). Dans le même ordre d'idées, il est à remarqué que les gradués avancent les raisons suivantes: la sécurité de l'emploi et du salaire 74,86% ; n'a pas pu se mettre à son compte dans de bonnes conditions 8,05% ; espère gagner plus 7,97% et bénéficier de prestations sociales qui revient à 5,87%. Il sied de signaler que la majorité des diplômés universitaires aiment mieux s'insérer dans le marché du travail procurant des emplois stables ou assurés.

? Concernant l'emploi indépendant

Tableau 2.18 : Répartition des chômeurs selon les raisons avancées pour un emploi indépendant par diplôme obtenu.

Emploi indépendant

 

N'a pas

trouvé d'emploi salarié satisfaisant

Espérer Gagner plus

Flexibilité des

horaires

Travail plus varié, plus intéressant

Etre son propre chef

Autre

Total

Diplôme obetenu

 
 
 
 
 
 
 

Aucun

16,0

35,0

3,7

11,2

31,4

2,7

----

Certificat EP

3,4

19,6

34,1

13,2

29,7

----

----

Brevet CO

----

41,2

----

22,0

36,8

----

100,00

D4, A3

46,8

29,6

----

----

23,6

----

100,00

PP5

----

100,0

----

----

----

----

100,00

D6, A2

11,5

32,4

7,6

19,3

29,3

----

100,00

Graduat

----

21,7

14,1

42,4

21,7

----

100,00

Licence

----

----

100,0

----

----

----

100,00

Doctorat

----

----

----

----

----

----

100,00

Autres

----

----

----

----

----

----

100,00

ND

20,2

37,3

15,3

8,4

18,8

----

100,00

Total

11,0

28,8

17,3

14,2

27,9

0,8

100,00

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005, INS

La lecture de ce tableau stipule que tous les diplômés de niveau cinq ans poste primaire cherchent un emploi indépendant pour gagner plus, alors que tous les

64

universitaires licenciés avancent exclusivement la flexibilité des horaires de travail comme raison principale. Travail plus varié, plus intéressant est représenté par les graduats comme étant la raison la plus importante. Malgré ces différents choix qu'effectuent les demandeurs d'emploi, l'analyse de temps moyen qu'ils réalisent pour trouver l'emploi s'avère très capitale.

d. Estimation du temps moyen pour trouver un emploi

Il est à remarqué que la rencontre entre les travailleurs et emplois demande du temps. C'est dans cette optique que nous analysons le temps moyen que peut effectuer un demandeur d'emploi avant qu'il soit embauché.

Graphique 2.12 : Temps moyen de recherche d'emploi chez la population de 15 ans et plus selon le sexe

3.5

3

2.5

2

1.5

1

0.5

0

 

primaire secondaire

 

universitaire

Homme Femme

Programme non formel

 

Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005, INS

Au sujet de ce graphique, nous constatons que le temps moyen estimé par la population de 15ans et plus pour obtenir un emploi est plus court chez les femmes soit 2 ans et il est près de 3 ans chez les hommes. En effet, la recherche de l'emploi prend moins du temps chez la femme que chez l'homme, sauf au niveau universitaire où tous les deux sexes totalisent, en moyenne, la même durée de recherche d'emploi soit environ 2 ans. Aussi, le temps de recherche d'un emploi est d'autant plus court que la femme a suivi un programme de formation non formelle. Il est impérieux de

65

souligner qu'aussi longtemps que le temps de recherche d'emploi se prolonge, plus les aptitudes professionnelles se déprécient. Eu égard à cette situation, la plupart des employeurs ont tendances à interpréter la longue durée de chômage comme un indicateur qui affecte négativement les aptitudes des demandeurs d'emploi.

66

CHAPITRE III: INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLOMES DE L'ESU : ANALYSE FACTUELLE

Il sera question dans ce chapitre, d'analyser la manière dont les diplômés de l'ESU s'insèrent sur le marché du travail de Kinshasa. Pour ce faire, la première section porte sur l'étude de l'échantillon d'enquête ainsi que les caractéristiques des diplômés universitaires enquêtés et la section suivante décrit les points de vue de ces diplômés en rapport avec leur insertion professionnelle. Enfin, la troisième section présente les résultats de la modélisation économétrique.

III.1. ANALYSE DE L'ECHANTILLON D'ENQUETE

III.1.1.Technique de l'échantillonnage

Dans le cadre de ce travail, notre population à l'étude se limite aux diplômés universitaires de l'ESU vivant à l'intérieur de la ville province de Kinshasa. Bien que l'on puisse rencontrer les problèmes liés à l'insertion professionnelle chez les diplômés de l'EPSP, notre choix aux diplômés universitaires se justifie du fait que les problèmes d'insertion professionnelle sont davantage ressentis chez les personnes qui ont investi plus de temps et du capital financier dans leur formation que les autres.

Pour ce faire, nous avons procédé à diviser ladite ville en deux blocs. Le bloc 1 est composé de toutes les communes allant de la commune de Maluku jusqu'au pont Matete : Maluku, Nsele, Masina, Kimbanseke, N'djili, Kisenso, Matete et le bloc 2 est composé de toutes les communes qui se situent au-delà du pont Matete : Barumbu, Kinshasa, Lingwala, Gombe, Kintambo, Ngaliema, Bandalungwa, Kasavubu, Kalamu, Ngiri-ngiri, Bumbu, Makala, Selembao, Limete, Ngaba, Lemba, Mont-ngafula. Ainsi, vu le nombre des diplômés universitaires et le temps nous imparti, nous n'avons pas été en mesure de les enquêter tous.

67

C'est ainsi que durant notre enquête, nous avons utilisé la méthode d'échantillonnage par quota qui laisse à l'enquêteur la discrétion de sélectionner l'échantillon au moment de la collecte des données.

III.1.2. Taille de l'échantillon

La taille de notre échantillon est constituée de 130 diplômés universitaires. Cet échantillon nous a permis de confirmer ou infirmer nos hypothèses. En effet, nous avons réparti notre échantillon en nous basant sur l'hypothèse selon laquelle nous trouverions plus de diplômés universitaires dans le bloc 2 que dans le premier. Cette répartition est motivée d'après l'aspect qualitatif de notre population sous étude. Partant de cette hypothèse, sur un échantillon de 130 diplômés universitaires, nous aurons à enquêter 60% de diplômés universitaires dans le bloc 2, soit un quota de 78 diplômés pour 130 diplômés universitaires enquêtés et 40% dans le bloc1, soit un quota de 52 diplômés pour 130 diplômés universitaires enquêtés.

III.1.3. Caractéristiques des diplômés universitaires enquêtés Tableau 3.19 : Répartition selon l'âge

Classes d'âge

Effectif

%

20 -25 ans

38

29,2

26 -31 ans

74

56,9

32 -37 ans

15

11,5

38 -43 ans

1

0,8

44 -49 ans

1

0,8

50 -55 ans

1

0,8

Total

130

1OO

Source : Auteur

75% diplômés universitaires enquêtés étaient dans le secteur d'enseignement public, contre 25% dans le secteur privé.

68

56,9% diplômés ont l'âge variant entre 26 -31 ans, tandis que 29,2% sont entre 20 -25 ans, suivi de 11,5% de diplômés dont l'âge varie entre 32 -37 ans et enfin 2,3% diplômés ont l'âge compris entre 38-55 ans.

Tableau 3.20 : Répartition selon le sexe

Sexe

Effectif

%

Masculin

109

83,8

Féminin

21

16,2

Total

130

100

Source : Auteur

Il résulte de ce tableau que 109 diplômés universitaires enquêtés, soit 83,8%, étaient de sexe masculin et 21, soit 16,2%, étaient de sexe féminin.

Tableau 3.21 : Répartition selon le niveau d'étude

Sexe

Effectif

%

Graduat

109

83,8

Licence

21

16,2

Doctorat

0

0

Total

130

100

Source : Auteur

83,8% diplômés ont un diplôme de graduat, contre 16,2% ayant un diplôme de licence.

Tableau 3.22 : Répartition par secteur d'enseignement

Secteur d'enseignement

%

Publique

75

Privé

25

Source : Auteur

69

Tableau 3.23 : Répartition selon l'Etat civil

Etat civil

Effectif

%

Marié

18

13,8

Célibataire

112

86,2

Total

130

100

Source : Auteur

Relativement à ce tableau, 13,8% diplômés sont mariés, tandis que 86,2% sont célibataires.

Tableau 3.24 : Répartition selon qu'ils sont employés ou chômeurs

Diplômés universitaires

%

Employés

52

Chômeurs

48

Source : Auteur

Ce tableau montre que 52% diplômés universitaires enquêtés ont un emploi, tandis que 48% d'entre eux sont en situation de chômage. En effet, il est à constater qu'en RDC, il n'existe pas ou peu de mécanismes de prise en charge collective des personnes sans emploi. De ce fait, rares sont les diplômés universitaires qui peuvent se permettre d'attendre, sans exercer aucune autre activité.

III.2. PERCEPTION DU MARCHE DU TRAVAIL DE KINSHASA

Cette section présente les points de vue de nos enquêtés. Il s'agit de leur lecture de la situation qu'ils vivent.

70

Graphique 3.13 : Facteurs qui handicapent l'insertion professionnelle

des diplômés universitaires

45 40 35 30 25 20 15 10

5

0

 
 
 

R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7

Source : Auteur

Note: R1: Supériorité du nombre d'universitaires par rapport à la demande du marché ; R2 : Inadéquation entre la formation universitaire et les besoins des entreprises ; R3 : Le niveau de la productivité à l'embauche qui ne correspond pas au salaire payé par les employeurs ; R4 : discrimination à l'embauche ; R5 : manque d'expériences professionnelles ; R6 : Manque de moyens financiers pour rechercher l'emploi ; R6 : Autre.

Sur 130 diplômés universitaires enquêtés, la discrimination à l'embauche vient en première position et est considérée par 40 individus, soit 30,7% de diplômés universitaires, comme étant le facteur qui handicape le plus leur insertion sur le marché du travail. Alors que 36 individus, soit 27,6%, affirment que leur offre sur le marché du travail est supérieure par rapport à leur demande. De ce fait, ils s'insèrent difficilement. Il y a 20 diplômés de l'ESU, soit 15,3%, qui pensent que c'est l'inexistence ou le manque d'expériences professionnelles qui compliquent cette insertion ; 10 individus, soit 7,6%, estiment plutôt que c'est le niveau de la productivité à l'embauche qui ne correspond pas au salaire payé par les employeurs, 9 diplômés, soit 6,9%, tiennent compte de l'inadéquation entre la formation

71

universitaire et les besoins des employeurs en personnel formé, c'est-à-dire la formation qu'ils reçoivent à l'université ne correspond pas aux exigences des employeurs en personnel formé et les 9 autres pensent que c'est à cause de manque d'emploi qu'ils n'arrivent pas à s'insérer sur le marché du travail et enfin 4,6%, soit 6 diplômes, avancent comme raison qu'ils manquent de moyens financiers pour rechercher activement et efficacement l'emploi.

Graphique 3.14 : Moyens d'augmenter l'employabilité

50 45 40 35 30 25 20 15 10

5

0

 
 
 

R1 R2 R3 R4

Source : Auteur

Note : R1 : Réaliser des formations complémentaires ; R2 : Effectuer un stage professionnel non rémunéré ; R 3 : Réaliser une formation professionnelle recherchée par les entreprises ; R 4 : Autres.

L'observation de ce graphique montre que 35,3% réalisent des formations complémentaires pour augmenter leur chance de trouver un emploi. Pour ce faire, ils apprennent : l'informatique, la langue anglaise, la télécommunication, suivre les séminaires, lecture des livres etc. Alors que 32,3% préfèrent effectuer un stage professionnel non rémunéré dans le but d'accroitre leur employabilité et 28,4% de diplômés optent à réaliser une formation professionnelle recherchée par les

72

entreprises. Parmi les 3,8% diplômés restants, 2,3% font recours aux manuels des tests d'aptitude les plus fréquents lors de concours d'embauche et 1,5% diplômés préfèrent effectuer un stage professionnel rémunéré.

De ce qui précède, nous remarquons que plus les diplômés universitaires sont en situation de chômage, plus ils s'instruisent dans le but d'accroitre leur chance de trouver l'emploi. Il ressort qu'ils apprennent plus la langue anglaise et l'informatique car dans le processus de recrutement, les employeurs se basent plus à la connaissance de ces deux éléments.

Graphique 3.15 : Critères de recrutement de la main d'oeuvre

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

 
 
 

R1 R2 R3 R4

Source : Auteur

Note : R1 : Expérience professionnelle ; R2 : Qualités personnelles ; R3 : Diplôme ; R4 :

Autre.

La lecture de ce graphique montre que 72,3% de l'échantillon pensent que les employeurs embauchent plus les candidats qui ont l'expérience professionnelle. Pourtant, 13, 8% estiment que les employeurs recrutent plus ceux qui ont les qualités personnelles et 7,6% jugent que le diplôme constitue un critère primordial dans le

73

processus de recrutement. Enfin, 6,1% diplômés restants avancent comme critère : les relations personnelles.

Parmi ces trois critères classiques d'embauche (l'expérience professionnelle, les qualités personnelles et le diplôme), nous constatons que, dans la ville de Kinshasa, les employeurs se basent de moins en moins sur le diplôme. Pour ce faire, certains d'entre eux acceptent d'effectuer les stages professionnels non rémunérés en raison d'accroitre leur expertise dans tel ou autre domaine.

Graphique 3.16 : Raison de non recherche d'emploi

60 50 40 30 20 10

0

 
 
 

R1 R2 R3 R4 R5 R6

Source : Auteur

Note : R1 : Il n'existe pas d'emploi ; R2 : Ne sait pas comment rechercher un emploi ; R3 : Ne pense pas pouvoir obtenir de travail ; R4 : N'en a pas besoin ou n'a pas envie de travailler ; R5 : Attend la réponse à une demande d'emploi ; R6 : Autre.

Il se dégage à la lecture de ce graphique que 43% de diplômés enquêtés ne recherchent pas d'emploi parce qu'ils attendent la réponse à une demande d'emploi introduite au sein des entreprises, tandis que parmi les 12,3% diplômés, 7,6% ne recherchent pas d'emploi parce qu'ils veulent travailler pour leur propre compte et 4,6% n'en recherchent pas parce qu'il n'y a pas assez d'emploi correspondant à leur

74

domaine d'étude. Autrement dit, ils préfèrent trouver un emploi correspondant à leur domaine d'étude. 10,7% diplômés de l'ESU ont choisi involontairement de ne pas travailler parce qu'il n'existe pas d'emploi, alors que 2,3% ne pensent pas pouvoir obtenir de travail. 31,5% de diplômés restants sont indifférents.

La plupart de diplômés universitaires qui attendent la réponse à une demande d'emploi ne sont plus motivés pour rechercher l'emploi parce que leur mode de recherche d'emploi est basé plus sur les relations personnelles. Pour ce faire, ils préfèrent ne pas supporter les coûts pour rechercher l'emploi car ils sont sûrs d'une suite favorable eu égard à leur demande d'emploi. Pour ceux qui avancent des raisons involontaires de ne pas rechercher l'emploi, le marché du travail kinois est caractérisé par le désengagement de l'Etat, concernant son organisation. Néanmoins, nous pensons que, plus le gouvernement définit une réelle politique de promotion de l'emploi, plus le taux de chômage dans la ville de Kinshasa pourrait diminuer.

Le graphique ci-dessous présente les différents types d'emploi occupés par 52% de diplômés universitaires enquêtés.

Graphique 3.17 : Types d'emploi occupés

25 20 15 10 5 0

 
 
 

R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7

Source : Auteur

75

Note : R1 : Administration publique ; R2 : Entreprise publique ou Para-publique ; R3 : Société privée ; R4 : PME ; R5 : Micro-entreprise ou à votre compte ; R6 : Entreprise associative (coopérative, syndicat, etc.) ; R7 : Indifférent.

Sur 52% de diplômés universitaires employés, 33,8% travaillent dans l'administration publique, 27,9% se retrouvent dans une grande société privée et ceux qui sont dans une micro-entreprise ou à leur propre compte représentent 14,7%. Il s'en suit que, 8,8% diplômés sont indifférents, 7,3% travaillent dans une petite et moyenne entreprise(PME), 5,8% occupent un emploi dans une entreprise publique ou para-publique. Enfin 1,4% est dans une entreprise associative (coopérative, syndicat, etc.). Moins nombreux sont des jeunes qui travaillent dans l'administration publique ou au sein des entreprises publiques. Ce qui justifie ce faible taux soit 5,8% des diplômés universitaires qui travaillent dans des entreprises publiques, alors que ceux qui sont vieux (33,3%) se retrouvent plus dans l'administration publique. Par contre, les jeunes diplômés universitaires se concentrent plus dans des sociétés privées et ceux qui ne veulent pas être pris en charge par les mécanismes de prise en charge collective des personnes sans emploi qui sont d'ailleurs peu existants, préfèrent travailler pour leur propre compte.

76

Graphique 3.18 : Canaux de recherche d'emploi

50 45 40 35 30 25 20 15 10

5

0

 
 
 

R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8

Source : Auteur

Note : R1 : Relations personnelles ; R2 : Directement auprès des employeurs ; R3 : Petites annonces ; R4 : ONEM ; R5 : Concours ; R6 : Internet ; R7 : Autres services de placement.

Nous constatons que dans leur recherche du travail, les diplômés universitaires (travailleurs 45,5% ou chômeurs 34,6%) font principalement recours aux relations personnelles. C'est-à-dire ils usent de leurs relations pour trouver du travail. En effet, certains d'entre eux sont recommandés par leurs parents, tandis que d'autres par leurs amis, etc. L'usage massif de cette voie subjective de recherche d'emploi peut être source de nombreux maux tels que le découragement de ceux qui n'ont pas des relations pouvant les aider à s'insérer, la discrimination, l'asymétrie de l'information, et dans une certaine mesure elle peut favoriser la corruption. Du reste, 23% de chômeurs et 7,3% de diplômés qui travaillent vont directement auprès des employeurs pour rechercher l'emploi et ceux qui font usage de concours en représentent 25% pour ceux qui travaillent et 16,1% pour des chômeurs. L'internet est, pour 5,8% travailleurs et 14,6% qui sont en situation de chômage comme un moyen de recherche d'emploi. Ce faible taux d'utilisation d'internet se justifie du fait

77

que la plupart de diplômés universitaires ne maitrisent pas la manipulation de l'outil informatique ; ce qui leur motivent à suivre des formations pour l'apprendre en vue d'augmenter leur chance de trouver l'emploi. Ainsi, 2,9% de travailleurs et 6,1% de diplômés universitaires chômeurs utilisent ONEM alors que 2,9% de travailleurs également et 5,3% de diplômés chômeurs emploient les petites annonces pour rechercher l'emploi. Ce taux qu'accusent les agences de placement provient sans doute de leur faible connaissance et couverture géographique. Ceci explique une forte désinformation dans le marché d'emploi au sein de la ville de Kinshasa et donc en RDC. De ce fait, beaucoup de diplômés universitaires apprennent des formations complémentaires qui ne correspondent pas aux exigences des entreprises. Le chômage frictionnel ne peut que s'installer. 8,8% de diplômés universitaires employés pensent avoir trouvé leur emploi grâce à leurs efforts personnels et 1,4% d'entre eux avait recouru aux autres services de placement.

III.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE

III.3.1 Modèle et description de données

Jusque là nous nous sommes appuyé sur les perceptions de nos enquêtés, mais dans cette partie de l'étude nous esquissons une étude empirique afin de déterminer de manière statistique les variables qui présentent un intérêt réel et la tendance de celles-ci.

Pour ce faire, nous recourrons à une régression avec des données qualitatives. Notre équation à estimer se présente comme suit :

Insi = a + /3Age i + ySexei + SInstructioni + 0RéseauUnivi + 19Etat - civili +

tpNbreE fti + nFormationCi + pTrappeInactivitéi + QExpériencei + Ei (1)

Les paramètres à estimer sont ceux qui se présentent devant les différentes variables à estimer. a renvoie à la constante et E est le terme de l'erreur. L'indice i renvoie aux différents individus de notre échantillon. Ins est notre variable à estimer. Il s'agit d'une variable dichotomique, prenant la note de 1 si la personne est déjà

78

insérée dans le marché du travail, sinon elle prend la note de 0. Cette caractéristique nous oblige donc à recourir aux modèles logit ou probit. Notre choix a porté sur le modèle probit. Du point de vue économétrique, les deux modèles convergent en termes des résultats sauf en présence de très grandes bases de données. Ce qui n'est guère le cas dans notre étude.

Les différentes variables retenues dans notre spécification trouvent leur source dans la littérature, notamment celle du chapitre premier de ce travail. Age est la variable âge. Elle est capturée en valeur absolue pour chaque individu. La variable Sexe est une variable muette, prenant la note de 1 s'il s'agit d'un homme, sinon c'est 0. La variable Instruction mesure le capital humain de nos individus. Il s'agit concrètement de nombre d'années passées aux études. RéseauUniv est une variable qui capte l'université de provenance. Si elle est publique, la variable prend la note de 1 au cas contraire, elle prend la note de 0. L'idée derrière est de mesurer l'influence des réseaux universitaires. Les études descriptives, notamment celle que nous a présentée dans la section précédente, suggèrent qu'en RDC l'on obtient l'emploi notamment en passant par des relations. C'est cet effet que nous voulons considérer d'une part, et capter aussi l'influence du pôle public d'autre part. En effet, il est courant d'attendre que les Universités publiques perdent pied dans le positionnement du pays. Cette variable nous permettra de tester aussi cette éventualité. La variable Etat - civil considère les états-civils de chaque individu. Si la personne est mariée, la variable prend la note de 1 sinon 0. Généralement, les personnes mariées bénéficient d'une certaine forme de traitement spécifique. Ainsi, nous voulons considérer s'il y a discrimination à ce niveau. NbreEft est mesure de nombre d'enfants. Cette variable tient compte de la taille du ménage, mesurant ainsi le degré de responsabilité. Généralement, les entreprises ne sont pas indifférentes face à cette caractéristique sociodémographique. Si elle peut pousser les entreprises à discriminer, elle peut aussi mettre la pression sur les demandeurs d'emploi afin de ne pas arrêter la recherche d'emploi en dépit de son coût (job search). La variable

79

FormationC considère le fait qu'au-delà de son niveau d'études classique si on a bénéficié d'une formation quelconque afin d'accroître son employabilité. TrappeInactivité est la variable qui mesure la trappe à l'inactivité. Théoriquement, plus on reste au chômage, moins on accroît notre chance de se faire embaucher du fait notamment de l'obsolescence de notre capital humain. Nous mesurons cette variable par le nombre de mois que l'individu a passé au chômage. Expérience est variable dummy qui prend la note de 1 si la personne a déjà travaillé, sinon 0. Le fait de bénéficier d'une expérience professionnelle devrait être avantageux pour trouver un emploi et donc s'insérer dans le marché du travail.

Nous estimons aussi une autre spécification, qui est en réalité le modèle (1) augmenté d'une interaction :

Insi = a + f3Agei + ySexei + SInstructioni + 6RéseauUnivi + 19Etat - civili + tpNbreE f ti + mFormationCi + pTrappeInactivitéi + QExpériencei +

wInstructioni * FormationCi+Ei (1)

Toutes ces données proviennent de notre enquête décrite dans ce chapitre.

80

Le tableau 3.25 présente les statistiques descriptives de nos différentes variables.

Tableau 3.25 : Statistiques descriptives

Variable

Obs

Moyenne

Ecart-type

Min

Max

Insr

130

0.5230769

0.5013994

0

1

Age

130

27.95

4.427648

21

52.5

Sexe

130

0.8384615

0.3694506

0

1

Instruction

130

17.15385

1.171109

16

21

Univform

130

0.7461538

0.4368942

0

1

Etacivil

130

0.1384615

0.3467199

0

1

Nombenf

130

0.2846154

0.9337315

0

7

FormationC.

130

1.169231

4.159864

0

48

TrappeInactiv.

125

23.344

20.07329

0

84

Experience

129

0.620155

0.5331774

0

3

81

III.3.2. Résultats empiriques

Les résultats de nos estimations sont repris dans le tableau ci-dessous Tableau 3.26 : Résultats empiriques de nos estimations

Variables

Modèle 1

Modèle 2

Age

0.188**

0.187**

 

(0.017)

(0.018)

Sexe

- 0.162

- 0.152

 

(0.647)

(0.670)

Instruction

0.255*

- 0.199

 

(0.077)

(0.267)

Univform

- 0.275

- 0.274

 

(0.436)

(0.439)

Etatcivil

- 0.257

- 0.245

 

(0.652)

(0.662)

Nombreenf

0.504

0.501

 

(0.130)

(0.128)

FormationC.

0.147***

1.071

 

(0.000)

(0.725)

TrappeInactivité

- 0.022**

- 0.022**

 

(0.014)

(0.014)

Experience

1.318***

1.325**

 

(0.010)

(0.011)

Inter

 

- 0.068

 
 

(0.690)

Constante

- 0.617

- 1.602

 

(0.790)

(0.565)

Obs.

124

124

R2

0.36

0.36

Wdld ch2

47.46***

47.38***

Note :* indique la significativité au seuil de10%, ** indique la significativité au seuil de 5, *** indique la significativité au seuil de 1%.

Au regard du modèle 1, il ressort que la variable Age est significative au seuil de 5% et présente un signe positif. Ce qui traduit que l'âge accroit la chance de l'insertion professionnelle. En pratique, il est constaté que plus l'âge d'un travailleur augmente, plus s'accroit son expérience professionnelle et cela favorise son

82

employabilité. Nous constatons que le sexe n'est pas statistiquement significatif. En effet, le fait d'être un homme ne semble pas être avantagé dès lors qu'il s'agit de l'insertion professionnelle à Kinshasa. Autrement dit, le sexe n'influence pas la probabilité de trouver un travail. De ce fait, les employeurs n'établissent pas la discrimination selon qu'on est homme ou femme. Les employeurs affichent un comportement d'indifférence. Ce qui confirme les résultats des enquêtes 1-2-3 (20042005) selon lesquels le temps moyen pour les universitaires de rechercher l'emploi quelque soit le sexe est d'environ 2 ans.

L'instruction est significative au seuil de 10% et augmente la chance de s'insérer dans le marché du travail. Ce qui affirme la théorie du capital humain qui stipule que plus les individus investissent dans leur propre capital humain, plus ils accroissent aussi leur productivité de travail et donc leur revenu. Ainsi, ils ont une faible vulnérabilité au chômage.

En outre, nous remarquons que l'université de provenance n'affecte pas l'insertion des diplômés de l'ESU sur le marché du travail selon que la variable université de formation n'est pas statistiquement significative. Etre diplômé universitaire issu d'un établissement public ou privé n'influence à rien l'insertion professionnelle. Les effets réseaux relationnels basés sur le lien universitaire ne semblent pas valides.

Généralement, il est à remarquer que les personnes mariées bénéficient d'une certaine forme de traitement spécifique dans le marché d'emploi. Cependant, Il résulte de nos estimations que la variable Etat civil n'est pas significative. En effet, dans la ville de Kinshasa, les mariés ne bénéficient pas plus d'avantage que les célibataires dans le processus de recrutement de la main d'oeuvre. Ce qui est observé aussi pour la variable nombre d'enfant. Il va sans dire que les entreprises sont indifférentes eu égard à cette caractéristique sociodémographique.

83

Concernant la formation complémentaire, les résultats d'analyse ont indiqué qu'elle est statistiquement significative au seuil de 1%. Ce qui traduit qu'au-delà de niveau d'études classique, nous pouvons augmenter l'employabilité par des formations complémentaire ; s'instruire, suivre des formations professionnelles recherchées par des entreprises etc. Ainsi, la formation complémentaire augmente la chance d'insertion professionnelle.

La variable trappe à l'inactivité est significative au seuil de 10% et elle affecte négativement l'insertion professionnelle. Ce qui respecte la théorie selon laquelle, plus on reste au chômage, moins on accroit la chance de se faire embaucher du fait de l'obsolescence du capital humain.

La section précédente a montré que les employeurs se basent plus sur l'expérience professionnelle dans le processus de recrutement. Il s'en suit, le fait de bénéficier d'une expérience professionnelle est avantageux pour trouver un emploi donné. Cela est affirmé par la significativité de la variable expérience, au seuil de 1%.

Considérons le modèle 2 où nous avons analysé l'interaction entre l'instruction et les formations complémentaires, il ressort que cette interaction est statistiquement non significative. Autrement dit, l'instruction complétée par des formations complémentaires aura un impact positif sur l'insertion professionnelle que si et seulement si ces formations complémentaires répondent aux besoins des employeurs en personnel formé dans le cas contraire cela n'aura pas d'impact, ce qui explique la non significativité de la variable interaction dans le cadre de ce travail. Ainsi, à cause de l'asymétrie d'information qui caractérise le marché du travail kinois, la plupart de diplômés universitaires réalisent des formations complémentaires qui ne correspondent pas aux exigences des chefs d'entreprise. Ce qui crée un obstacle d'insertion.

84

CONCLUSION GENERALE

Dans notre étude, nous avons cherché à découvrir les facteurs qui handicapent le plus l'insertion professionnelle des diplômés de l'ESU à Kinshasa.

Pour mener cette étude, le premier chapitre a consisté à définir les différentes théories relatives à l'insertion professionnelle en vue d'asseoir notre analyse sur une base théorique solide. En plus, dans le deuxième chapitre il a été question de présenter le marché du travail en RDC tout en nous focalisant sur la situation des diplômés universitaires au sein de ce marché. Pour ce faire, nous avons utilisé les résultats des enquêtes 1-2-3 effectuées en 2004-2005 et celles réalisées en 2012.

Nous nous sommes intéressé dans le troisième chapitre à confronter les différentes théories développées au premier chapitre aux faits, lesquels faits sont relatifs aux congolais et à la ville de Kinshasa. Pour ce faire, à partir de notre propre enquête réalisée en 2015 auprès des diplômés de l'ESU ( travailleurs ou chômeurs) de Kinshasa, nous avons procédé à la méthode descriptive pour présenter la manière dont les diplômés de l'ESU s'insèrent sur le marché du travail d'une part et la technique économétrique en construisant un modèle probit, dans le souci de déterminer les variables qui présentent plus d'attrait d'autre part.

Les résultats obtenus par les études descriptives ont indiqué que la discrimination à l'embauche et le nombre croissant des diplômés universitaires sur le marché du travail sont considérés par la plupart de ces diplômés, soit respectivement 30,7% et 27,6%, comme étant les facteurs qui handicapent le plus leur insertion professionnelle. Autrement dit, si les diplômés universitaires de Kinshasa s'insèrent sans succès dans le marché d'emploi, c'est à cause de la discrimination dans le processus de recrutement de la main d'oeuvre, d'une part, et leur offre qui est beaucoup plus élevée par rapport aux postes vacants au sein de ce marché, d'autre part.

Ces diplômés (43%) ne recherchent pas volontairement l'emploi parce qu'ils attendent la réponse à une demande d'emploi introduite au sein des entreprises. De

85

En outre, l'option privilégiée par ces diplômés (travailleurs 45,5% ou chômeurs 34,6%), dans leur quête d'emploi est la mobilisation des réseaux de solidarité familiale et des relations personnelles. Notons que l'usage massif de ce mode subjectif de recherche d'emploi peut être source de nombreux maux tels que le découragement de ceux qui n'ont pas des relations pouvant les aider à s'insérer, la discrimination, l'asymétrie de l'information, et dans une certaine mesure elle peut favoriser la corruption. En plus, 23% de travailleurs et 7,3% de diplômés qui sont des chômeurs pensent rechercher l'emploi en allant directement au près des employeurs et ceux qui font usage de concours en représentent 25% de travailleurs et 16,1% de chômeurs. L'internet est considéré comme moyen de recherche d'emploi par 5,8% travailleurs et 14,6% chômeurs. Ce faible taux d'utilisation d'internet se justifie du fait que la plupart de ces diplômés ne maitrisent pas encore la manipulation de l'outil informatique. Il y a 2,9% de travailleurs et 6,1% de chômeurs qui utilisent l'ONEM et 2,9% de travailleurs également et 5,3% de chômeurs emploient les petites annonces pour rechercher l'emploi. Signalons que ce faible taux qu'accusent les agences de placement provient sans doute de leur faible connaissance et couverture géographique. Ceci explique le manque de transparence d'information au sein du marché du travail à Kinshasa et donc en RDC. Le chômage frictionnel ne peut que s'installer. Peu des diplômés recherchent l'emploi par leurs efforts personnels.

Dans le même ordre d'idées, 35,3% de ces diplômés réalisent des formations complémentaires, alors que 32,3% préfèrent effectuer un stage professionnel non rémunéré dans le but d'être plus attractive sur le marché du travail et 28,4% optent à réaliser une formation professionnelle recherchée par les entreprises.

Les diplômés de l'ESU pensent que Les employeurs se basent de moins en moins sur le diplôme (7,6%) qu'à l'expérience professionnelle (72,3%) et les qualités personnelles (13,8%).

86

ce fait, ils ne sont plus motivés de rechercher l'emploi car ils sont sûrs qu'ils seront embauché en utilisant les relations personnelles comme leur mode de recherche d'emploi et 7,6% ne recherche pas d'emploi parce qu'ils veulent travailler pour leur propre compte. 17,6% avançant des raisons involontaires telles que : il n'existe pas d'emploi, il n'y a pas assez d'emploi correspondant à mon domaine d'étude, ne pense pas pouvoir obtenir du travail. Ce qui affirme les résultats des enquêtes 1-2-3 réalisées en 2012 selon lesquels prés de 5 millions de personnes sont inactives du fait qu'ils sont découragés par ces raisons involontaires.

Sur 52% des diplômés universitaires employés, 27,9% travaillent dans des sociétés privées, alors que ceux qui ne sont plus jeunes (33,8%) se retrouvent confinés dans l'administration publique. 14,7% sont dans une micro-entreprise ou à leur propre compte et 5,8% occupent un emploi dans une entreprise publique. Ce faible pourcentage se justifie du fait que les jeunes diplômés universitaires sont moins insérés dans des entreprises publiques.

Les résultats de l'analyse économétrique à son tour montrent que la variable Age est significative au seuil de 5% et affecte d'une manière positive l'insertion professionnelle. En plus, la variable instruction est significative au seuil de 10% et augmente la chance de s'insérer dans le marché du travail. Ce qui soutient la théorie du capital humain qui stipule que plus les individus investissent dans leur propre capital humain, plus ils accroissent aussi leur productivité de travail et donc leur revenu. En ce qui concerne la variable formation complémentaire, elle est significative au seuil de 1% et augmente aussi la chance d'insertion professionnelle. D'autre part, La variable trappe à l'inactivité est significative au seuil de 10% et réduit la chance d'insertion professionnelle. Ce qui respecte la théorie selon laquelle, l'employabilité est une fonction décroissante à l'ancienneté au chômage. Enfin, la variable expérience professionnelle facilite l'insertion professionnelle. Ce qui indique sa significativité au seuil de 1%. Alors que les variables telles que : sexe, université de formation, Etat civil, nombre d'enfant, ne sont pas statistiquement significatif et à

87

l'exception de nombre d'enfant, les variables restantes impactent négativement l'insertion professionnelle.

L'instruction complétée par des formations complémentaires a formé la variable interaction qui est statistiquement non significatif. Ainsi, à cause de manque d'information qui caractérise le marché du travail kinois, la plupart de diplômés universitaires réalisent des formations complémentaires qui ne cadrent pas aux exigences du marché du travail. Ce qui crée un obstacle d'insertion.

Au vu de toutes les contraintes aux quelles les diplômés de l'ESU font face quant à leur insertion professionnelle, la présente étude suggère qu'un grand intérêt soit accordé à :

? Combattre la discrimination dans le processus de recrutement de la main d'oeuvre ;

? La mise en place d'une réelle politique de promotion de l'emploi pour résoudre l'épineux problème de chômage de masse en général et celui des diplômés universitaires vu leur nombre dans ce marché en particulier ;

? Mettre en avant plan le concours comme mode de recherche d'emploi au détriment des relations personnelles ;

? Promouvoir les agences de placement en vue de faciliter la transparence d'information dans ce marché, afin de résoudre le problème de chômage frictionnel ;

? Etablir le partenariat Université-Entreprise en vue de faciliter l'adéquation entre ces deux institutions.

La présente étude a eu pour unités d'observation les diplômés de l'ESU de la ville de Kinshasa ce qui paraît réducteur si l'on veut proposer des solutions en matière d'emploi pour l'ensemble des diplômés universitaires de la RDC. Par conséquent, une étude similaire menée dans les autres provinces du pays serait d'un

88

intérêt non négligeable. Elle contribuera non seulement à dégager d'autres facteurs qui défavorisent l'insertion professionnelle des diplômés de l'ESU dans le marché du travail mais proposera également les solutions à résoudre l'épineux problème de chômage en général et celui des diplômés de l'ESU en particulier.

89

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92

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35. Vernieres M., 1997, L'insertion professionnelle, Analyse et débats, Economie.

93

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES vii

A. Liste des tableaux vii

B. Liste des graphiques ix

INTRODUCTION 1

1. PROBLEMATIQUE 1

2. OBJECTIFS DE L'ETUDE 3

Objectif général : 3

Objectifs spécifiques : 3

3. HYPOTHESES DE RECHERCHE 3

4. INTERET ET DELIMITATION DU TRAVAIL 4

5. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 5

6. CANEVAS DU TRAVAIL 5

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE 6

I.1. INSERTION PROFESSIONNELLE 6

I.1.1. Définition 6

I.1.2. Facteurs explicatifs de l'insertion professionnelle 8

I.1.2.1. Les variables archéologiques 8

I.1.2.2. Les variables processuelles 8

I.1.2.3. Les variables structurelles 9

I.1.3. Les théories relatives à l'insertion professionnelle 9

I.1.3.1. La théorie du capital humain 9

b. Investissement dans le capital humain 10

I.1.3.2. La théorie du filtre 14

I.1.3.3. La théorie de la recherche d'emploi (Job search) 15

I.1.3.4. La théorie de la concurrence pour l'emploi ou le modèle de job compétition 16

I.2. CONCEPTS DEMOGRAPHIQUES LIES A L'EMPLOI 16

I.2.1. Population en âge de travailler 16

I.2.1.1. Population active 17

a. Population Employée 17

94

b. Population en chômage 17

I.2.1.2. Population inactive 17

I.3. CONCEPTS D'EMPLOI, SOUS-EMPLOI, ET DE CHOMAGE 18

I.3.1 Emploi 18

a. Emplois en temps plein: 18

b. Emplois temps partiel: 19

c. Emplois temporaires: 19

I.3.1.1. Le travail 19

I.3.1.2. Le Marché du travail 19

I.3.2. Le sous-emploi 20

I.3.3. Le chômage 21

I.3.3.1. Typologie du chômage 22

I.3.3.1.1. Chômage frictionnel 23

I.3.3.1.2. Chômage structurel 23

I.3.3.1.3. Chômage conjoncturel 26

I.3.3.1.4. Chômage classique 27

I.3.3.1.5. Le chômage involontaire 27

I.3.3.2 Mesure du chômage 28

I. 4. AUTRES CONCEPTS LIES AU TRAVAIL 28

I.4.1. Employabilité 28

I.4.2. La vulnérabilité au chômage 31

I.4.3. La profession 31

I.4.4. La surqualification 31

I.4.5. La demande économique de l'éducation 31

CHAPITRE II : MARCHE DU TRAVAIL EN RDC 32

II. 1. APERÇU SUR LE MARCHE DU TRAVAIL EN RDC 32

II.1.1. La population active 32

a. Taux d'activité 32

b. Caractéristiques des emplois par tranche d'âge et le milieu de résidence 35

II.1.2. La population inactive 37

II.1.3. Le chômage 38

a. Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage 41

b. Canaux de recherche d'emploi 42

II.1.4. Sous - emploi 45

II.1.5. Revenus du travail 47

II.1.6. Organismes de régulation du marché de l'emploi sous le code du travail de 2002 en RDC. 50

a. La direction d'emploi 50

95

b. Office national de l'emploi 50

c. L'inspection du travail 51

d. Institut National de Préparation Professionnelle 51

e. La commission nationale de l'emploi des étrangers 52
II.2. ETAT DES LIEUX DE L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLOMES

UNIVERSITAIRES EN RDC 53

II.2.1. la population des diplômés universitaires actifs 54

II.2.2. La population des diplômés universitaires en chômage 57

a. Le taux de chômage des diplômés universitaires 58

b. Le type d'emploi recherché selon le diplôme obtenu 61

c. Les raisons du choix du type d'emploi 62

d. Estimation du temps moyen pour trouver un emploi 64
CHAPITRE III: INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLOMES DE L'ESU : ANALYSE

FACTUELLE 66

III.1. ANALYSE DE L'ECHANTILLON D'ENQUETE 66

III.1.1.Technique de l'échantillonnage 66

III.1.2. Taille de l'échantillon 67

III.1.3. Caractéristiques des diplômés universitaires enquêtés 67

III.2. PERCEPTION DU MARCHE DU TRAVAIL DE KINSHASA 69

III.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE 77

III.3.1 Modèle et description de données 77

III.3.2. Résultats empiriques 81

CONCLUSION GENERALE 84

BIBLIOGRAPHIE 89

TABLE DES MATIERES 93

ANNEXES 96

96

ANNEXES

97

Annexe 1. Questionnaire d'enquête

I. Caractéristiques sociodémographiques : Nom de l'enquêté :

Age en année révolue :

Sexe : 1.M 2.F

Domaine d'étude :

Niveau d'étude :

Université de formation : 1. Publique 2. Privé

Etat civil :

Nombre d'enfants :

Lieu de résidence :

Ecole de formation 1. Publique 2. Privé

 

II. Diplômés de l'ESU :

Q 1. Quel est d'après vous le facteur qui handicape votre insertion sur le marché du travail ?

1. Le nombre des universitaires est beaucoup plus supérieur par rapport à leur demande sur le marché du travail

2. Inadéquation entre la formation universitaire et les besoins des employeurs en personnel formé

3. Le niveau de la productivité à l'embauche qui ne correspond pas au salaire payé par les employeurs

4. La discrimination à l'embauche

5. Inexistence ou manque d'expériences professionnelles

6. Manque de moyens financiers pour une recherche active et efficace de l'emploi

7. Autre

(précisez)

Q 2. Quel moyen utilisez-vous pour rechercher un emploi ?

1. Relations personnelles (parents ou amis)

2. Directement auprès des employeurs

3. Petites annonces (radio, journaux, etc.)

4. ONEM

5. Concours

6. Internet

7. Autres services de placement

98

8. Autres

... (précisez)

Q 3. Quel moyen utilisez-vous pour augmenter votre employabilité ?

1. Réaliser des formations complémentaires :

a. La quelle

2. Effectuer un stage professionnel non rémunéré

3. Réaliser une formation professionnelle recherchée par les entreprises

4. Autres

(précisez)

Q 4. Hormis vos études universitaires, aviez-vous suivi des formations complémentaires ?

1. Oui 2. Non

Q 5. Depuis quand êtes vous sans emploi et à la recherche d'un emploi ?

1. Mois

2. Année

Q 6. Aviez-vous déjà travaillé ?

1. Oui 2. Non

Q 7. Quel est d'après vous le critère par lequel se base plus les employeurs dans le processus de recrutement de la main d'oeuvre ?

1. L'expérience professionnelle

2. Les qualités personnelles

3. Le diplôme

4. Autre (précisez)

Q 8. Pourquoi ne recherchez vous pas un emploi ?

1. Il n'existe pas d'emploi

2. Ne sait pas comment rechercher un emploi

3. Ne pense pas pouvoir obtenir de travail

4. N'en a pas besoin ou n'a pas envie de travailler

5. Attend la réponse à une demande d'emploi

6. Autre
(précisez)

Q 9. Quel type d'emploi occupez-vous ?

1. Dans l'administration publique

2. Dans une entreprise publique ou para-publique

99

3. Dans une grande société privée

4. Dans une PME

5. Dans une micro-entreprise ou à votre compte

6. Entreprise associative (coopérative, syndicat, etc.)

7. Indifférent

Q 10. Aviez-vous trouvé cet emploi après combien de temps ?

1. Mois

2. Année

Q 11. Comment avez-vous obtenu votre emploi?

1. Relations personnelles (parents ou amis)

2. Directement auprès des employeurs

3. Petites annonces (radio, journaux, etc.)

4. ONEM

5. Concours

6. Internet

7. Autres services de placement

8. Autre

(précisez)

Q 12. En quelle année avez-vous fini vos études universitaires ? 1. Année Académique :

100

Annexe 2. Outputs des tests économétriques

2.1. Estimation du modèle 1

. probit insr age sexe nivetud univform etacivil nombenf fc tin exp, ro

Coef.

Robust

Std. Err.

.1882736

.0787692

-.1619124

.3532697

-.2553128

.1445427

-.2752685

.3534478

-.2571722

.5700198

.5035353

.3324427

-.1465219

.0356853

-.0217685

.0088503

1.318334

.510553

-.6168018

2.317721

z

P>|z|

[95% Conf. Interval]

2.39

0.017

.0338887

.3426585

-0.46

0.647

-.8543083

.5304834

-1.77

0.077

-.5386114

.0279857

-0.78

0.436

-.9680135

.4174765

-0.45

0.652

-1.374391

.8600462

1.51

0.130

-.1480404

1.155111

-4.11

0.000

-.2164638

-.0765799

-2.46

0.014

-.0391147

-.0044222

2.58

0.010

.3176681

2.318999

-0.27

0.790

-5.159451

3.925848

insr |

age | sexe | nivetud | univform | etacivil | nombenf | fc | tin | exp | _cons |

Obs 124 R2 0.36 Wdld ch2 47.46

101

2.2. Estimation du modèle 2

.probit insr age sexe nivetud univform etacivil nombenf fc tin exp inter, ro

insr |

age | sexe | nivetud | univform | etacivil | nombenf | fc | tin | exp| inter | _cons |

Coef.

 

Robust

Std. Err.

z

P>|z|

[95% Conf. Interval]

.1871829

.0794109

2.36

0.018

.0315403

.3428254

-.1519425

.3566382

-0.43

0.670

-.8509406

.5470555

-.1992424

.1795769

-1.11

0.267

-.5512066

.1527217

-.2736429

.3533207

-0.77

0.439

-.9661387

.4188528

-.2453264

.5607875

-0.44

0.662

-1.34445

.8537969

.5012199

.3296484

1.52

0.128

-.1448791

1.147319

1.07085

3.049566

0.35

0.725

-4.90619

7.047889

-.0221199

.0090258

-2.45

0.014

-.0398101

-.0044297

1.324758

.5178367

2.56

0.011

.3098171

2.3397

-.0677067

.1695956

-0.40

0.690

-.400108

.2646946

-1.601755

2.786881

-0.57

0.565

-7.063942

3.860432

Obs 124 R2 0.36 Wdld ch2 47.38






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite