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Analyse des risques hydrologiques ( inondation et remontées de capillarité dans les quartiers Nkolmintag, Nylon, Tergal à  Douala).

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par Casimir Pascal KAMGHO KAMSU
Université de Douala au Cameroun - Master 2013
  

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1.1.8 Les résultats attendus

Cette étude débouchera, a priori, sur :

Ø Une présentation des aléas étudiés.

Ø L'identification des variables naturelles en cause dans le phénomène d'inondation et des remontées de capillarité.

Ø Le mode d'action des variables naturelles en cause dans le phénomène d'inondation et des remontées de capillarité.

Ø Les facteurs de peuplement du site d'étude.

Ø Réalisation d'une carte de susceptibilité.

Ø Une identification et une hiérarchisation des enjeux exposés aux inondations et aux remontées de capillarité.

Ø Répertorier les menaces sanitaires liées aux risques étudiés.

1.1.9 La revue de la littérature

La thématique qui est la nôtre nous a conduit vers une littérature très variée que nous pouvons regrouper autour des axes suivants :

Ø Ouvrages généraux

L'urbanisation

C'est le processus de création et de développement des villes. Pigeon P. (1994) pense que la ville naît de la polarisation des flux de personnes et de biens de son environnement immédiat et lointain. Ainsi les migrations qui en résultent, influencent en retour l'espace urbain. Il y a en effet un jeu d'action /retro - action entre la ville et la campagne environnante. Ce qui est source de nombreuses mutations de l'espace urbain. L'émergence des risques naturels, spécialement celui d'inondation fait partie de ces mutations. Il préconise que la gestion des risques naturels soit intégrée, qu'elle puisse combiner une gestion moins réglementaire mais davantage pragmatique de la vulnérabilité ; aux travaux de correction en tenant compte du phénomène dans sa globalité. Ce document nous a permis de comprendre la complexité des rapports entre la ville et son environnement, les défis qu'implique la croissance spatiale d'une ville. Bref que la ville est un organisme vivant qui se régule et s'auto régule.

Granotier B. (1980) ; Laulan Y. (1974) ; Canel P., Décis Ph., Giraud (1990) ; Antoine Ph., et al (1987) ; se sont intéressés aux villes africaines. Il ressort de leurs publications que les villes subsahariennes se distinguent par leur paysage hétéroclite et la misère qui y est rampante. Pour eux, le monde urbain en Afrique se caractérise par un dualisme qui laisse apparaître une ville bien aménagée correspondant à la ville coloniale et une ville anarchique où évoluent les populations déshéritées. Celles-ci sont exclues de la plupart des biens et services classiques d'une ville et doivent donc faire face à tout type de problème dont celui des inondations. Ces travaux témoignent non seulement des difficultés à calquer le modèle d'urbanisation à l'occidental, mais aussi des conséquences socio-spatiales d'une mauvaise maîtrise de ce phénomène. Ces auteurs rangent généralement les inondations dans le cortège des phénomènes qui contribuent à la marginalisation des quartiers non planifiés. Grâce à ces publications nous réalisons que le processus de construction des villes africaines est un facteur de vulnérabilisation d'une catégorie de population.

Mainet G. (1986), Mouafo D. (1992), Dongmo J.L. (1980), Haeringer PH. (1993), ont traité de l'urbanisation au Cameroun avec comme objet d'étude la ville de Douala qui nous intéresse. Sans mener un travail spécifique sur les problèmes d'inondation, ils remarquent néanmoins l'ampleur de ce phénomène sur la ville et spécialement dans les quartiers périphériques. Leurs analyses convergent vers la reconnaissance du poids de l'héritage climatique, géomorphologique et pédologique du milieu naturel qui doublée de la pression démographique et foncière constante dans le déclenchement des inondations des quartiers de la ville de Douala. Ceci participe d'une recherche des causes des inondations, susceptible d'éclairer notre réflexion

Les inondations

Le phénomène d'inondation est un sujet très fouillé dans la littérature, tout d'abord parce que c'est un problème ancien Allard P. (2000), ensuite parce que le risque d'inondation continue et continuera de planer sur nos sociétés,  « le risque zéro » étant une pure chimère Veyret Y. et al (2004). Laganier R. (2006) étudie le risque d'inondation en le mettant en relief avec le territoire. Ceci lui permet de jeter un regard critique sur les outils de gestion du risque d'inondation dans les bassins versants de la Semoy, l'Aude et la Lys en France. A la fin de l'analyse, il recommande que le risque soit intégré au territoire, non pas un territoire administratif mais celui qui lui est propre et qui ne respect pas très souvent les limites conventionnelles (administratives) ; Il abonde dans le même sens en prescrivant une gestion concertée du risque entre tous les acteurs, cette dernière doit s'inscrire dans une politique holistique en adéquation avec la réalité du terrain. L'apport de cette étude, pour nous, est indiscutablement : les méthodes originales d'évaluation de l'efficacité des plans de lutte contre les inondations (P.P.R.I ; P.E.R ; P.O.S ...) ; La mise en exergue des facettes de cet alea et de sa flexibilité qui lui permet de contourner des mesures purement techniques visant à le contrer ; Il procède finalement à une évaluation minutieuse de la vulnérabilité des habitants de la zone étudiée. Cet ouvrage nous aidera à concevoir une enquête sur la vulnérabilité dans notre zone d'étude, même si un effort de contextualisation reste à fournir.

Mouganga M.D. (2007) montre l'impact des inondations sur l'aménagement de l'espace urbain. En effet à partir de ses travaux menés dans la ville de Libreville, il montre que les inondations sont déclenchées par une combinaison d'éléments naturels et qu'elles sont aggravées par la squattérisassion des zones vulnérables par des populations peu nanties. Autrement dit, l'insuffisance de l'offre foncière, de logement et l'absence de planification rigoureuse de l'occupation des espaces sensibles, aboutissent à une grande exposition des populations à faible niveau de vie. L'analogie de cette production scientifique avec notre sujet d'étude est frappante, d'où son intérêt.

Tadonki G. (1992) à son tour montre que les inondations dans le bassin versant du Tongo Bassa sont un facteur aggravant de la marginalisation des groupes de populations migrantes installées clandestinement dans cette zone. Il expose également les techniques originales déployées par ces populations pour contrer les effets ravageurs de ce phénomène. Sa conclusion est en quelque sorte une interpellation des autorités urbaines à tirer avantage de la formidable énergie débauchée par ces riverains pour valoriser ce site marécageux. Cette approche humaniste n'est pas nécessairement partagée, toutefois ce travail retient notre attention à partir du moment où l'unité écologique explorée (marécage) est similaire à la nôtre.

Wade S., Rudant J.P., Ba K., Ndoye B. (2007) s'intéressent aux inondations qui touchent régulièrement la côte Sénégalaise précisément dans la ville de Saint Louis, située sur le site amphibie du delta du fleuve Sénégal. Ces auteurs mettent à contribution la télédétection et les SIG (Système d'Information Géographique) dans l'étude de ce phénomène ; ils réalisent une collecte minutieuse des données satellitaires (Landsat) climatiques, hydrologiques et cartographiques. Ce qui leur permet ensuite d'analyser le fonctionnement des crues. Si dans cette analyse les auteurs soulignent l'importance des caractéristiques du milieu sur les inondations ils ne font pas fi des facteurs sociaux (dynamique urbaine) qui exposent les populations. Cette approche a le mérite d'intégrer l'utilisation des SIG dans la compréhension du risque d'inondation.

Zoning A. (2010), travaillant sur les villes de Yaoundé et Douala se situe dans la même mouvance. A l'aide des images satellitaires et des SIG, il réalise une cartographie fine du phénomène d'inondation dans ces métropoles. Ce qui permet de discriminer les zones ou les quartiers les plus vulnérables de ceux qui le sont le moins. Onana V. pour sa part, se sert des images satellitaires pour mettre en relation la croissance spatiale de la ville de Douala et l'aggravation des phénomènes d'inondation.

Fogwe Z. et Tchotsoua M. (2007) publient les résultats d'une analyse froide et rigoureuse de la lutte contre les inondations dans la ville de Douala depuis deux décennies, leurs conclusion est amère, que d'énergie gaspillée ! Et des sommes d'argent trébuchantes dépensées sans résultat durable. Ils critiquent notamment la méconnaissance du phénomène se traduisant par la réalisation de travaux ponctuels et inefficaces par les autorités urbaines en charge de ces questions. Le second auteur, a également publié une série d'article sur les problèmes des inondations dus, en grande partie, à la présence du barrage de Lagdo dans la vallée de la Benoué.

Ø Ouvrages spécialisés

- Les risques naturels

La littérature relative à cette thématique abonde, spécialement les articles. Parmi les auteurs consultés nous avons : Carrega P. (2003) ; D'ercole R. (1998) ; Pigeon P. (2005) ; Veyret Y. (2004) ; November V. (2004). Il s'agit pour l'essentiel des travaux de réflexion épistémologique qui renseignent sur l'évolution et les ambiguïtés des concepts rattachés au risque. En effet tandis que les uns proposent une redéfinition de ces concepts (Pigeon), les autres préfèrent les maintenir, soit en intégrant de nouveau concept (Carrega), soit en élargissant les domaines de ces concepts. Ces publications nous ont permis de nous situer par rapport à ces divergences conceptuelles et même méthodologiques.

- Caractéristiques du milieu naturel

Même si les documents exploités n'avaient pas toujours un lien direct avec notre zone d'étude, ils ont éclairci beaucoup de points de notre analyse.

Suchel B. (1988), travaillant sur les climats du Cameroun décrit les caractéristiques climatiques du bassin géologique de Douala dans lequel se trouve la ville de Douala. Il montre que le climat ici subit fortement l'influence de la mousson atlantique dont le paroxysme est atteint au mois d'août. Focalisant sur les précipitations Tchiadeu G. (2010) s'intéresse à la date de démarrage des pluies dans la ville de Douala. Grâce à une méthode qui paraît la plus objective il détermine, sans doute avec un certain degré d'incertitude, la date du début des pluies dans la ville de Douala. Ses résultats sont d'autant plus importants pour cette étude qu'ils donnent une précision sur l'élément principal responsable du déclenchement des crues qui entrainent parfois des inondations.

Quant aux sols, Bertrand R. et Gigou J. (2000) mettent en relief l'influence des paramètres des sols tropicaux (indice de stabilité, texture, structure, stabilité...) sur la productivité agricole. Nous emprunterons certaines techniques d'analyse des caractéristiques sols afin d'établir la contribution de ceux-ci aux phénomènes d'inondation et de remontée de capillarité dans les quartiers étudiés.

L'hydrosystème est un élément central du phénomène d'inondation dans son ouvrage pédagogique intitulée les eaux courantes (Cosandey et al., 2003) ressort les formules et les méthodes utiles aux différents calculs hydrologiques. En effet cet ouvrage donne la possibilité d'explorer les notions d'évapotranspiration, bilan hydrique, d'appréhender les mouvements horizontaux et verticaux de l'eau aussi bien dans le sol qu'à la surface. C'est une aubaine pour ce travail dont le centre d'intérêt réside dans le fonctionnement de l'hydrosystème du terrain d'étude.

Dans un autre registre, celui de la pollution des eaux de surface Fogwe Z. (2005) montre que les eaux du bassin versant de la Mgoua auquel appartient notre zone d'étude sont largement polluées par les effluents industriels et domestiques. Tandis que Moukoko N., Gaye C. (2001) mais cette fois à Brazzaville relèvent le problème de contamination des eaux des nappes souterraines par rejets domestiques. Ils concluent que les nappes des sites de bas fond ou des plaines sont plus susceptibles d'être infectées lorsque les sources de pollution sont à proximité et en aval du sens d'écoulement des nappes phréatiques. Bien que géographiquement éloigné de notre zone d'étude ce sujet montre que la résurgence des eaux gravifiques n'est pas sans risque sur la santé des populations. Les remontées de capillarité qui s'observent dans les domiciles à Nkolmintag, Nylon, Tergal ne sont pas anodines.

La zone Nylon

Le PDU (1980) dans son étude de factibilité réalisée par le cabinet Halcrow fait une description plus ou moins monographique de la zone Nylon en vue définir une meilleure méthodologie d'aménagement des quartiers de la zone Nylon. La quintessence de ces travaux peut s'effectuer suivant une double articulation il s'agit d'une description sommaire du milieu naturel et des résultats des enquêtes socio- démographiques sur le statut socio -économique des chefs de ménage.

Ismaïla (2005) pour sa part, s'interroge justement sur le bilan de ce projet. Il constate que les réalisations de l'ARAN ont beau être nombreuses elles restent cependant insuffisantes au niveau des avancées en terme des conditions de vie. L'opération a donc un succès mitigé pour le moment et les populations au centre de ce projet, quoique assistée par des O.N.G demeurent très vulnérables.

Tchounkoué S. (1978) Roumy M. (1973), Lemaire A. (2004), ont également travaillé sur la zone nylon. Leur contribution présente les vicissitudes de la zone nylon à s'intégrer dans la ville en termes d'équipement, d'intégration aux différents réseaux, de normalisation de l'habitat...

Mbassi Elong (1972) travaillant sur le problème d'accès et de qualité de l'eau à Douala spécialement dans la zone Nylon expose des résultats d'analyse bactériologiques qui attestent que les eaux souterraines ici sont contaminées. Il va plus loin en montrant que cet espace marécageux est un gîte larvaire de l'Aèdes principal vecteur de plasmodium falciparum et de plasmodium vivax agents pathogènes du paludisme. Cette contribution nous permet d'envisager les eaux des inondations et des remontées de capillarités comme des habitats naturels des vecteurs de cette maladie.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard