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Efficacité économique des institutions de microfinance en zone rurale. à‰tude de cas : zone rurale de Sandiara au Sénégal.

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par Moctar FALL
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise economie appliquée 2014
  

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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE RURALE

ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

DEDICACES

Ce travail d'une année est le fruit d'efforts condensés de plusieurs années, de personnes qui n'ont cessé de contribuer a ma réussite .Une dédicace est moindre par rapport a vos efforts et conseils.

Je dédie ce mémoire :

-Tout d'abord a ma mère, Fatou Pikini Ndiaye, synonyme de force et d'amour sans qui aucun atome de ce mémoire ne serait possible merci maman.

-A Marieme Diaw (celle qui m'a éduqué)

-A Mariama Ndiaye (celle qui ma suivi et oriente)

-A Mon père Fallou Fall qui a toujours été un père model et soucieux de mon avenir

-A Mon Grand-père, père et référence Souleymane Ndiaye

-A Mactar Gaye mon conseiller

-A mes oncles : Abdoulaye Ndiaye, Moustapha Ndiaye, Moussa Ndiaye, Alassane Ndiaye, Cheikh .A.B. Ndiaye, Lamine Ndiaye, Ibrahima Ndiaye (mon frère), Oumar Sarr, Pathé Diom, Abdou .S.Diber, Ibrahima Diallo.

-A mes frères et Soeurs : Samba, Assane, Moustapha, Souleymane, Minzo, adja, Mohamed, Amina, Pa ndiaye, yacine,

- A mes tantes : Mame Yacine Ndiaye, Ndeye Kock Ndiaye, Aminata Ndiaye, Rokhaya Ndiaye, Khadidiatou Ndiaye, Mame Nene Ndiaye, Yaye Ndoumbe Ndiaye (soeur), Mariama Faye, Biba, KocKoti, Cira, Aida.

-A mes amis de L'UGB : Moussa Ba, Mamadou Boye Diallo, Nango Touré, Maimouna Ngom, Babacar Ndao, Moctar Dicko,Cheikh TaliBouya Diemé,Cheikh Marone, Abdou Rahim Seye,Mabeye Diouf,Daouda diop,Saliou Ndiaye, Mamadou Moustapha Gaye, Boubacar, Mamadou Dièye Ly, Mor Gueye, Aziz, Lamine ,Albert ,Babacar Fall, Seydou ,Sana Tall,Fatoumata Sakho,Saly Diallo, Mame awa Diagne.

-A Bandé Niassy, qui m'a beaucoup soutenu et épaulé

-A Mes amis de Mbour : Yoro Ndiaye, Abdoukhadre Sow, Abdou Diop, Mamadou Baldé, Mbaye Ndiaye, Mbassa Thioune, Ibrahima Cissé, Pape Sidya Sene.

-A tous ceux qui ont de prés ou de loin influé sur ma vie, ma réussite.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

REMERCIEMENTS

Remerciement revient à ALLAH, le tout puissant, le tout miséricordieux, le très miséricordieux, qui nous a accordé jusqu'à présent vie et santé, le privilège de poursuivre les études jusqu'en maitrise et la force d'arriver à écrire un mémoire.

Je remercie monsieur Mouhamadou Lamine Yade pour avoir accepté d'être mon encadreur. C'est grâce à lui que nous avons pu accomplir ce modeste travail. Il m'a orienté dans la recherche et montré les voies à suivre pour écrire le mémoire.

Je remercie aussi les deux principaux intervenants qui ont pu répondre à mon questionnaire à savoir : Mr Abdoulaye Dieng et Mr Abdou Diouf

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

SIGLES ET ABREVIATIONS

IMF : Institutions de Microfinance

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain

PIB: Produit Intérieur Brut

ONG : Organisation Non Gouvernementale

SFD : Sociétés Financières Décentralisées

ATOBMS : Assistance Technique aux Opérations Bancaires Mutualistes du Sénégal

PARMEC : Projet d'Appui à la Réglementation des Mutuelles d'Épargne et de Crédit

SA : Société Anonyme

ACEP : l'Alliance de crédit et d'épargne pour la production

CMS : crédit mutuel du Sénégal

UM-PAMECAS : Union des mutuelles du partenariat pour la mobilisation de l'épargne

et du crédit au Sénégal

PME : Petites et Moyennes Entreprises

DMF : Direction de la Microfinance

CGAP : Consultative Group to Assist the Poorest

PNB: Produit National Brut

DSRP: Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement

IAM: Institut Africain de Management

SPI: Social Performance Indicator

U-IMCEC: L'Union des Institutions Mutualistes Communautaires d'Epargne et de Crédit

CCF: Christian Children Fund

AFSSEF: Accès des Femmes Sénégalaises aux services Financiers

CA: Conseil d'administration

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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

TABLEAUX ET FIGURES ET ENCADRES

Encadé1 : Présentation des institutions de microfinance

Encadré2 :La Grameen Bank

Tableau 1: Données de la Grameen Bank pour les années 1976 et 2009

(Montant en millions de USD)

Figure 8 : cartographie des réseaux au Sénégal (source DSR-SFD Sénégal)

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RÉSUMÉ

Depuis sa création par Mohammed Yunus, la microfinance a fait couler beaucoup d'encre. Son implantation au Sénégal a tout de suite été une success story puisqu'en quelques années, les Institutions de Microfinance (IMF) sénégalaises ont constitué un portefeuille extraordinaire. Cependant beaucoup d'IMF dans le monde, notamment au Sénégal , arrivent à maturité et sont confrontées à des problématiques de financement et de développement de portefeuille de projet causant souvent une inefficacité de ces institutions.

Ce mémoire étudie en profondeur la situation du microcrédit aujourd'hui au Sénégal: sa situation entre zones urbanisées et zones rurales, ses spécificités, son «état de santé», ses points forts, ainsi que ses failles grâce a une étude de cas, et les problématiques de croissance et d'efficacité auxquels il est confronté, son impact et finalement, les pistes d'amélioration du secteur.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

JUSTIFICATION OU PERTINENCE DU SUJET

Le choix de l'étude portant sur une efficacité économique des institutions de microfinance peut se résumer en trois points :

-il y a d'abord le choix personnel car depuis l'établissement d'objectifs du millénaire la microfinance est de nos jours l'arme la plus efficace pour la lutte contre la pauvreté, donc une reconsidération de ce secteur, parfois marginalisé, est de mise. Et en plus de constituer un moyen de lutte contre la pauvreté, la microfinance est toute aussi efficace pour l'épanouissement et la promotion de la femme comme acteur du développement de la zone d'action de l'institution.

-Ensuite, il y a le choix pédagogique, en effet étant un thème d'étude intéressant et fréquent dans le domaine de l'économie et de la finance en particulier, la microfinance porte un grand espoir d'une économie future très développée et d'une éradication du phénomène de pauvreté. Et de surcroit l'économie du développement est une matière qui m'intéresse beaucoup et où le terme de microfinance est désigne comme un des piliers du développement.

-Enfin, ce fut un choix Professional, évidement l'intérêt majeur de toute étude est une probable ou future intégration dans le domaine spécifique ou allié a l'étude. La microfinance est un secteur qui devrait être plus considère et mis a jour par le système de recrutement de la fonction publique des pays en développement. Tout cela pour montrer que pour améliorer l'essor de la microfinance les gouvernements devraient consacrer une part du financement allouée a la microfinance à la formation de futurs cadres et agents.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

SOMMAIRE

DEDICACES 1

REMERCIEMENTS 2

SIGLES ET ABREVIATIONS .3

TABLEAUX ET FIGURES 4

RESUME .5

JUSTIFICATION OU PERTINENCE DU SUJET 6

INTRODUCTION GENERALE .9

I) PREMIERE PARTIE ...11

A) OBJECTIFS DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE 11

1) LA MICROFINANCE : ORIGINES, DEFINITION ET CONCEPTS DE BASE DE

SA CREATION 11

a) ORIGINES DE LA MICROFINANCE 11

b) DEFINITION DU TERME MICROFINANCE ET CONCEPTS DE BASE DE

SA CREATION ..12

2) MICROFINANCE ET PAUVRETE AU SENEGAL ..23

a) LA MICROFINANCE AU SENEGAL ..23

b) MICROFINANCE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU

SENEGAL .27

3) LES VRAIS CONTRAINTES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN MILEU RURAL POUR LA REDUCTION DES INEGALITES SOCIALES ET

ECONOMIQUES ..31

II) DEUXIEME PARTIE 33

B) ETUDE DE CAS : EFFICACITE D'IMCEC ET DE PAMECAS : INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA ZONE RURALE DE SANDIARA DU DEPARTEMENT DE MBOUR DANS LA REGION DE

THIES ...33

1) PRESENTATION GENERALE D'IMCEC ET DE PAMECAS .34

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

a)-PRESENTATION D'IMCEC 34

b)-PRESENTATION DE PAMECAS ..35

2) RESULTATS D'ENQUETES SUR LES DEUX INSTITUTIONS ET SUR LES

INTERACTIONS ENTRE CLIENTS ET L'INSTITUTION ELLE-MEME 38

III) TROISIEME PARTIE 50

C) SYNTHESE ET PERSPECTIVES DE SOLUTIONS 50

1) SYNTHESE DES RECHERCHES EN ZONE RURALE 50

2) SOLUTIONS POSSIBLES POUR UNE OPTIMALITE DES POLITIQUES DE

MICROFINANCE EN ZONE RURALE

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CONCLUSION GENERALE

54

BIBLIOGRAPHIE

..55

SITES WEB

56

ANNEXE

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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE RURALE

ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

INTRODUCTION GENERALE

Depuis sa mise en application, la microfinance n'a cesse de répondre statistiquement aux attentes préconisées : c'est-a-dire permettre aux populations défavorisées et délaissées par la bancarisation, de s'insérer dans ce domaine pour une meilleure lutte contre la pauvreté et l'exclusion bancaire. À la lumière de ces résultats , plusieurs interrogations diverses par rapport aux vraies performances de ce secteur ,ont vu le jour: mais l'objet essentiel de ce mémoire est d'éclairer la question très fréquente de l'efficacité de ces politiques de microfinance .le secteur de la microfinance est très développe de nos jours , pour cause depuis l'année 2005 (année internationale du microcrédit ) : nous fumes témoins d'un énorme développement du microcrédit .

Notre étude sera en premier lieu axée sur le thème de la microfinance en général : son origine, ces objectifs, sa contribution dans le monde défavorisé par rapport aux besoins de ce dernier. Bien évidement après cette première partie nous pourront dégager le vrai rôle et les vrais résultats de la microfinance dans un sens plus large.

Dans un second temps il sera question de l'efficacité particulière de ces institutions de microfinance dans une zone rurale spécifique d'une région du Sénégal. Pour cette étude : la zone rurale de sandiara dans la région de Thiès et dans le département de Mbour constituera un exemple pour mesurer les véritables défis et les réels résultats du microcrédit rural. Comment atteindre l'optimalité des politiques de microfinance en milieu rural ? La pertinence de cette problématique s'est d'ailleurs confirmée au cours des travaux préparatoires de la présente étude : plusieurs politiques furent établies pour pallier à la pauvreté dont la microfinance donc une efficacité de celle ci s'impose pour la réduction de la pauvreté récurrente dans nos pays.

Décrire la microfinance et son efficacité en zone rurale impliquait un important travail bibliographique et ce mémoire doit beaucoup aux parutions sur ce secteur. Toutefois, une telle étude exigeait également l'analyse de sources plus directes, comme enquêtes de terrain, et internet. L'exploitation de ces sources devait permettre de répondre à une série d'interrogations inhérentes au sujet comme:

- le crédit accorde dont les taux sont juges exorbitants selon certains dires.

- le concept de l'offre qui ne devrait être vue que du point de vue des besoins réels des populations concernées.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

- le fait que ce secteur soit plus axe sur le monde urbain que sur le monde rural ce qui est contradictoire avec le but même de la création des imf qui est le ciblage des zones les plus défavorisées c'est-à-dire le monde rural au Sénégal.

Intitulé "Efficacité économique des institutions de microfinance en zone rurale", ce mémoire tend ainsi à démontrer que : Pour une lutte efficace et optimale contre le phénomène de pauvreté, la microfinance par la mise en place de politiques adaptées devrait permettre d'atteindre des résultats satisfaisants.

Apres avoir traite ces deux précédentes parties nous poursuivrons notre argumentation par une synthèse des différents éléments qui contraignent au bon fonctionnement des IMF. Toujours dans cette troisième partie de notre étude il sera question pour nous de dégager une analyse des impacts c'est-a-dire de ceux politico-socio-économiques, une mesure des résultats dans la zone d'étude dans un cadre plus général, et de donner certaines recommandations ou perspectives pour l'amélioration des conditions financières des populations rurales défavorisées.

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I) PREMIERE PARTIE

A) OBJECTIFS DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

1) LA MICROFINANCE : ORIGINES, DEFINITION ET CONCEPTS DE BASE DE SA CREATION

a) ORIGINES DE LA MICROFINANCE

Le concept de microfinance trouve des origines anciennes vers 1462 à travers les Monts - de Piété, une organisation chrétienne, créée par le Moine Italien Barnadé de Ternis. Ce système visait à octroyer des petits crédits par gage corporel à des pauvres, dans le but de les protéger contre la pratique du taux usurier à l'époque. La fin du XIXe siècle est marquée par la naissance des mutuelles de crédit agricole en Europe. A la même période la société

Desjardins au Canada, autre exemple de précurseur dans les systèmes mutualistes est née dans des zones urbaines du Canada. Les populations ciblées étaient principalement les ouvriers et les paysans. Ces sociétés et coopératives d'épargne et de crédit ont été formées pour permettre aux populations exclues du système bancaire classique d'avoir accès à des services financiers qui leurs sont adaptés et aussi, à travers ce système mutualiste, d'être leurs propres banquiers. Le concept a ensuite été repris puis développé par le professeur d'économie Muhammad YUNUS au Bengladesh. Tout a effectivement commence en 1976 en Bangladesh suite a une très grande hausse de la masse pauvre .Pour remédier a ce fléau sans cesse grandissant le professeur Muhammad YUNUS en ces termes,« Les pauvres ne sont pas responsables de leur pauvreté, ils ne sont ni des incapables ni des fainéants, mais des victimes. C'est la société qui les a faits pauvres. Il faut donner à chacun la possibilité de devenir entrepreneur. », mit sur pieds une structure du nom de « Grameen Bank » pour l'aide et l'assistance aux plus pauvres. Même si ces institutions sont devenues aujourd'hui des grandes sociétés n'ayant pas forcément le même objectif qu'à leur création, elles font partie des premiers instigateurs des systèmes de microfinance dans les pays occidentaux.

En Afrique, On a pu voir émerger les principales expériences de microfinance dans les années 1960 pour les plus anciennes avec une période marquée par de nombreux essais méthodologiques notamment, jusque dans les années 1980. A cette même époque, les difficultés rencontrées par les banques de développement, structures traditionnelles de financement de l'agriculture, des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat, ont contribué à aggraver la stagnation, voire la récession de l'activité économique dans les pays de l'Union Monétaire Ouest Africaine. En effet, cette situation s'est traduite par la liquidation de la plupart des banques de développement et elle a rendu plus pressante la nécessité de promouvoir des structures alternatives de financement capables d'assurer la mobilisation de la petite épargne en milieu rural et urbain et de créer les conditions d'une insertion progressive du secteur informel dans l'économie moderne. C'est à cette époque que sont nés de nombreux

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

systèmes ou dérivés des modèles existants. Les premiers modèles ont été constatés en milieu urbain, notamment à travers les tontines en Afrique de l'Ouest. La tontine est une forme de crédit mutuel dont la durée du cycle dépend du nombre de membres. Il s'agit en fait d'un moyen de disposer d'un prêt sans passer par une banque grâce à une collecte réalisée par les membres de groupes homogènes, femmes, artisans, ouvriers, commerçants, etc....Jusque vers les années 1990, s'en est suivie une période de capitalisation des expériences et des connaissances acquises sur les différents terrains d'intervention. Certaines expériences démarrées ont aujourd'hui très bien fonctionné ce qui a motivé les bailleurs de fonds à investir dans ce secteur, mais beaucoup ont aussi échoué ce qui n'a cessé d'alimenter les réflexions au sujet de la microfinance et de son rôle dans le développement.

b) DEFINITION DE LA MICROFINANCE ET CONCEPTS DE BASE DE SA CREATION

« Le microcrédit c'est aider chaque personne à atteindre son meilleur potentiel. Il n'évoque pas le capital monétaire mais le capital humain. C'est un outil qui libère les rêves des hommes et aide même le plus pauvre d'entre les pauvres à parvenir à la dignité, au respect et à donner un sens à sa vie. » Muhammad Yunus, Vers un monde sans pauvreté, éd. Jean Claude

Lattès, 1997, p. 399.

La microfinance désigne les dispositifs permettant d'offrir des crédits de faible montant (microcrédits) à des familles pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. Ce terme s'articulait exclusivement à ses débuts dans le domaine de l'octroi de crédit, on parlait alors de microcrédit. Mais récemment ce secteur s'est amplifie et s'est élargi en intégrant en son sein de nouveaux services d'autant plus importants que le prêt, ce qui a fait naitre le véritable sens et l'essence du terme microfinance. Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. La microfinance trouve une solution aux réticences des banques face aux difficultés de rentabiliser des prêts de faible montants et les coûts de transaction énorme que cela engendrerait, Attali et al. (2007). Dans les pays en développement, le secteur de la microfinance a connu un essor croissant ces dernières années. En UEMOA, en particulier les plus anciennes institutions de microfinance (ou systèmes financiers décentralisés comme on les appelle) ont été créées à la fin des années 60. Elles ont ensuite connu un essor pendant les années 80. En effet, leur développement visait à pallier aux difficultés rencontrées par les banques de développement à assurer le financement de l'agriculture, des petites

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et moyennes entreprises et de l'artisanat. Ces structures alternatives de financement ont pour but ultime, de favoriser la mobilisation de la petite épargne en milieu rural et urbain et de créer les conditions d'une insertion progressive du secteur informel dans l'économie moderne. Toutefois, elles exerçaient dans un environnement informel jusqu'alors. Petit à petit, face à l'échec des banques de la zone à atteindre certains segments de marché notamment les petites et moyennes entreprises, les autorités vont mener des réformes pour encadrer le secteur. En effet, le système bancaire peine toujours à atteindre le segment de marché composés d'agents économiques sans collatéraux, ou des petites et moyennes entreprises présentant une comptabilité peu transparente. Ainsi le crédit au secteur privé en part du PIB représente seulement 16.58% en 2008. A contrario, les institutions de microfinance arrivent à atteindre ce segment de marché par des mécanismes de gestion d'asymétrie d'information, tels que la caution solidaire. Elles se sont imposées comme des acteurs complémentaires aux banques. En effet, elles fournissent des services financiers à des acteurs économiques exclus du système financier traditionnel. Ce sont des intermédiaires financiers, mais elles jouent également un rôle social qui consiste à atteindre des agents économiques porteurs de projets, mais exclus du système financier formel. Les petites et moyennes entreprises sans comptabilité transparentes (suivant les critères de banques commerciales) peuvent emprunter afin de financer leurs projets d'investissement. Les IMF contribuent aussi au financement des activités économiques d'agents marginalisés financièrement : les pauvres sans collatéraux, ou les personnes vivants dans les milieux ruraux sans agences bancaires. Etant donné leur importance dans le système financier d'une zone économique en développement comme l'UEMOA, les autorités de la zone ont mis en oeuvre des programmes de renforcement de ce secteur visant à lui permettre de faire partie intégrante du système financier. En effet, avant ces programmes, les institutions de microfinance exerçaient leur activité de manière informelle, sans définition précise du cadre réglementaire. Ce n'est que depuis les années 90, que des projets d'appui à la réglementation (PARMEC) et de suivi (PASMEC) aux systèmes financiers décentralisés, vont être mis en oeuvre, pour encadrer le secteur. Le premier programme avait pour but de favoriser l'application effective de la réglementation spécifique et le renforcement de l'institutionnalisation du secteur. Le second programme avait pour but de promouvoir l'échange d'informations et d'expériences ainsi que le renforcement des capacités dans la pratique de la microfinance. Ces deux projets ont été suivis par un autre projet entre (2005-2009), qui visait à corriger les dysfonctionnements dans le secteur.

Cette définition de la microfinance s'accompagne bien évidemment de concepts de base c'est-à-dire d'idées et de méthodes précurseurs. Ces méthodes de bases vont constituer le socle même de la microfinance et furent naitre les premiers résultats positifs d'une bonne politique de micro-financement.

En effet, depuis son avènement dans le monde du financement décentralisé, la microfinance n'a cessé de connaitre des évolutions. Ces évolutions sont le fruit de plusieurs politiques de développement parmi lesquelles figurent celles du millénaire. Toute politique de développement doit d'abord cibler un changement positif microéconomique c'est-à-dire une

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

évolution du niveau de vie des personnes dites « pauvres » avant d'inspirer a un développement physique (routes, usines etc. ...) de la zone considérée .C'est dans ce sens que la microfinance fut considérée comme un moyen efficace de la lutte contre la pauvreté et un espoir d'un développement futur. Mais pour déceler les véritables objectifs des institutions de microfinance on prendra l'exemple de base de sa création, « la Grameen Bank », dont les objectifs donneront une explication empirique et basale du microcrédit. Bien sur ces objectifs de la Grameen Bank bangladeshi, présentés sous forme d'encadre, ont subits d'importantes évolutions au cours du temps. Par conséquent après avoir commente cet encadre nous énuméreront les nouveaux objectifs des institutions de microfinance, il n'est pas a laisser en rade le fait que suite a un changement débouchant sur un résultat non satisfaisant il est préférable de revisiter les concepts de base de la mise au point du procédé. Tout cela pour montrer l'intérêt d'un obligatoire retour à l'objectif source pour déceler certains points noirs de la situation actuelle de la microfinance.

Tout d'abord nous verrons le contexte de la création de la microfinance avec l'exemple de la première institution officielle de microfinance : La Grameen Bank ainsi nous verrons les véritables raisons qui ont pousse le professeur M. Yunus à la création de cette structure. Ensuite nous verrons la méthodologie utilisée par la Grameen Bank

Dans quel contexte celui que l'on surnomme « le banquier des pauvres » a-t-il alors tenté L'aventure ?

« Je voulais comprendre la réalité qui entoure l'existence d'un pauvre, découvrir la véritable économie, celle de la vie réelle - et pour commencer celle du petit village de Jobra ».

Il y rencontra des gens affamés, survivant grâce à des petits métiers dont les faibles bénéfices étaient noyés dans les prêts sans fin des usuriers traditionnels. Il eut alors la vision d'une autre forme de crédit. L'expérience de Jobra fut un succès. D'une personne il est passé à un groupe de cinq, et bientôt à un village : tous, en temps et en heure, ont remboursé. Ses premiers aprioris de craintes ont vite été démentis. Notre confiance ne devrait pas être placée dans les garanties mais dans les hommes eux-mêmes. Ce constat l'a rapidement amené à élargir son action. Malgré les réticences de tout un environnement, aussi bien politique qu'économique, Muhammad Yunus a finalement réussi à mettre en place la Grameen Bank en 1987, et obtenir pour elle le statut d'établissement bancaire en 1993. Presque 30 ans après elle a accordé (4,3 milliards d'euros), (3,9 milliards d'euros) ont été remboursés. La Grameen Bank c'est aujourd'hui 83 458 villages bangladais couverts et 7 970 616 emprunteurs. Ces derniers deviennent 90% du capital, les 10% restant appartenant au gouvernement. Aujourd'hui on ne parle plus que de la banque mais avec ses nombreuses filiales (Grameen Danone, GrameenVeolia, Grameen Healthcare ...) surtout du « Grameen Group ». C'est un véritable système économique que le professeur Yunus a créé, « un nouveau capitalisme ». Le social business est la suite qu'il a donnée au microcrédit. Depuis la tour de la Grameen à Dhaka (capital du Bangladesh), le « Yunus Centre » est une véritable interface à la microfinance. D'Asie, d'Afrique, d'Europe, ou d'Amérique, tous les instituts de microfinance y font appel pour bénéficier des précieux conseils de ceux qui sont aujourd'hui les experts en la matière.

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La création de la Grameen Bank fut effectivement accompagnée d'une méthodologie et d'idéologies dites de base très efficaces car ayant abouti au succès de la première institution de microcrédit.

-La méthode du microcrédit

La méthode du microcrédit intègre un socle de 16 valeurs morales, éthiques et de gestion de la vie courante :

1. Nous suivrons et ferons la promotion des quatre principes de Banque Grameen : Discipline, Unité, Courage et Travail - dans toutes les circonstances de nos vies.

2. Nous apporterons la prospérité à nos familles.

3. Nous ne vivrons pas dans des maisons délabrées. Nous réparerons nos maisons et travaillerons sur la construction de nouvelles maisons au plus vite.

4. Nous cultiverons des légumes tout au long de l'année. Nous les mangerons à notre faim et vendrons l'excédent.

5. Pendant la saison des plantations, nous planterons autant de jeunes plants que possible.

6. Nous planifierons de garder nos familles petites. Nous réduirons au minimum nos dépenses. Nous nous occuperons de notre santé.

7. Nous instruirons nos enfants et assurerons qu'ils peuvent gagner suffisamment pour se payer leur éducation secondaire.

8. Nous garderons toujours nos enfants et l'environnement propre.

9. Nous construirons et utiliserons des latrines avec une fosse.

10. Nous boirons de l'eau issue des pompes. Si ce n'est pas possible, nous ferons bouillir de l'eau ou utiliserons l'alun.

11. Nous ne prendrons pas de dot au mariage de nos fils, nous ne donnerons pas de dot au mariage de nos filles.

Nous garderons notre famille libre de la malédiction des dots. Nous ne déciderons pas du mariage de nos enfants.

12. Nous n'infligerons d'injustice à personne comme nous ne permettrons à personne d'en faire.

13. Nous entreprendrons collectivement des investissements plus grands pour des revenus plus hauts.

14. Nous serons toujours prêts à nous aider. Si quelqu'un est en difficulté, nous l'aiderons tous, lui ou elle.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

15. Si nous venons à connaître une infraction de discipline dans un centre, nous irons tous là bas et aiderons à rétablir l'ordre.

16. Nous participerons à toutes les activités sociales et collectives.

Ces principes forment la base du microcrédit ainsi que la gestion de « groupes d'auto entraide », ce système fonctionne dans plus de 43 pays. On prête de l'argent à un groupe de 5 personnes, et il n'est plus possible pour le groupe d'emprunter à nouveau si l'une des cinq personnes échoue. Cela créée une dynamique de groupe en termes de responsabilité (afin que les autres membres du groupe puissent à nouveau emprunter), augmentant ainsi la viabilité économique de la Grameen Bank.

Source : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=105637864

Dans son premier livre « Vers un Monde sans pauvreté », Muhammad Yunus tire de nombreuses leçons de ses expériences. Notamment celle-ci : « Les pauvres peuvent sembler stupides, mais tout le capital humain existe en eux, latent. Il faut juste les aider à se débarrasser des couches successives de souffrance et d'humiliation, comme on pèle un oignon. Le crédit solidaire est l'outil financier leur permettant de découvrir et d'exploiter leurs talents. » Si ces principes peuvent nous apparaitre évidents, rappelons nous qu'il nous a fallu attendre les réactions d'un homme, en 1974, pour les mettre en oeuvre.

Graphique 1 : Structure d'organisation standard d'une IMF.

Siège

Direction
régionale

Direction
générale

Agence

Agence

Agence

Agence

Agence

Agence

(Bayé et al., 2009)

Dans les IMF de taille significative, les agences sont regroupées dans des direction régionales. Ces dernières permettent au siège de déléguer son rôle de superviseur des agence qui sont nombreuses et dispersées. Cependant, le fait de passer par l'intermédiaire de directions régionales provoque un ralentissement de la transmission de l'information, allai même jusqu'à sa modification, ainsi qu'un renchérissement de la gestion Les agences ont des tailles différentes selon les IMF auxquelles elles appartiennent, mais elk disposent tout de même d'une certaine autonomie. Leur équipe sont composées d'L responsable, d'agents de crédit, de postes administratifs (s'occupant des traitemen d'informations) et d'une comptabilité si elle est déléguée aux agences. Les agents de crédi représentant la moitié du nombre de salarié total, sont chargés d'octroyer les crédits, de géra les remboursements, ainsi que l'épargne et les autres produits. Leur rôle est similaire à celi des chargés de clientèle présents dans les banques commerciales, à la différence qu'ils soi plus mobiles, car ils vont chercher les clients ; ils sont donc directement en contact avec eu:

EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

Encadré 1 : Présentation des institutions de microfinance.

Une IMF est une organisation à part entière, dans le sens où elle a ses propres organes c décision et de pouvoir, ses propres procédures et une culture d'organisation bien à elle. 5 taille peut varier, allant d'une taille plutôt modeste jusqu'à approcher le millier d'employc dans de rares cas. Et son organisation, quant à elle, est comparable à celle d'une PME, bic qu'il existe plusieurs structurations possibles.

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Afin d'assurer sa durabilité d'action, une IMF doit être capable d'assumer chacune des cinq fonctions suivantes :

Graphique 2 : Fonctions d'une IMF.

 

Définir ses
propres objectifs

 

Contrôler si les
objectifs sont
atteints, les
redéfinir

Prendre les décisions stratégiques et opérationnelles

 

e

 
 

Mettre en oeuvre les
actions en découlant

Gérer les ressources financières nécessaires

.<=1

Aspects institution

Aspects organisationnels

rAspects financiers

(Boyé et al., 2009)

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Malgré toutes ses conditions et ses spécificités, la Grameen Bank a été un grand succès. A tel point que le 2 Octobre 1983, elle a été transformée en une banque indépendante par le gouvernement du Bangladesh.

1. Grameen Bank : « banque des villageois » en langue bangladeshi

Une analyse de ce tableau montre d'abord une très nette augmentation du nombre de membres passant de 10 membres en 1976 à 7970616 en 2009 ce qui montre la fulgurante avancée en termes d'intégration de nouveaux membres en son sein.

Ensuite, la seconde statistique montre un pourcentage de 20 en femmes membre ce qui fait en données algébriques un total de 2 a 3 femmes a ses débuts ensuite on constate une grande hausse du pourcentage des femmes de 77 pourcent ce qui montre illustre l'intérêt du microcrédit d'adhérer la femme comme acteur du développement économique.

Le troisième chiffre illustre l'impact géographique du microcrédit qui est passé d'un seul village celui de jobra a plus de 83458 villages en 2009. Avec le remboursement de la majorité des prêts la Grameen Bank eut la possibilité d'augmenter son champ d'application géographique.

Ce chiffre est suivi du nombre de succursales qui passe d'une seule en 1976 à 2562 en 2009 d'où une augmentation nette du nombre de succursales c'est-à-dire de la décentralisation de l'activité de la Grameen Bank ce qui est l'effet d'une augmentation de profit source de viabilité financière.

La dernière donnée illustre l'augmentation de profit énumérée ci-dessus, en effet entre 1976 et l'année 2009 la Grameen Bank réalise un bénéfice de plus de 5,38.

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3) MICROFINANCE ET PAUVRETE AU SENEGAL

a) LA MICROFINANCE AU SENEGAL

La Présidente du Conseil économique, social et environnemental Aminata Tall a déclaré « C'est par la microfinance que nous pouvons intégrer le système de chacun de nos pays respectifs avec nos valeurs » lors de l'ouverture de la 9ème Conférence internationale du groupe de travail sur la performance sociale .De ce point de vue, dira-t-elle « le système de la microfinance a son opportunité dans le système de toute politique de développement. Nous avons insisté sur la notion des paradigmes qui souvent mettent en priorité et en valeur des garanties matérielles ne tenant pas compte de nos spécificités culturelles et de nos valeurs immatérielles et c'est dans ce cadre-là, que j'ai évoqué le fameux exemple du projet du Fonds social de développement, qui a connu une réussite avec une baisse du taux de garantie, d'une accessibilité garantie en nature et de l'honorabilité qui n'a pas de prix ».

Source: http://www.dakaractu.com

L'émergence de la microfinance au Sénégal est due à un contexte favorable. D'abord l'échec du « développement par le haut » s'est traduit, dans les années 80, par une volonté affichée des bailleurs de fonds d'orienter en partie leurs interventions directement vers les populations via les ONG (plus d'aide par projet et moins d'aide budgétaire). Les organismes étatiques d'encadrement du monde rural étaient devenus budgétivores et l'Etat a été contraint de revoir son dispositif voire même de se retirer dans certains domaines. Les banques publiques créées dans les années 70 pour augmenter l'offre de crédit agricole aux petits paysans et aux paysans marginalisés dans l'espoir de relever leur productivité et leur revenu ont échoué pour la plupart. Elles avaient en effet beaucoup de mal à recouvrer leurs coûts étant donné les taux d'intérêt subventionnés. Les clients ne s'efforçaient pas réellement de rembourser leurs prêts car ils les percevaient comme des « cadeaux de l'État ». Par conséquent, ces institutions voyaient leur capital s'éroder et nombre d'entre elles ont été obligées de mettre la clé sous le paillasson.

En réalité, c'est tout le secteur bancaire qui a connu des difficultés financières et structurelles pour avoir, dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de développement du pays, été laxiste dans le soutien de l'Etat (paiement des salaires des fonctionnaires, financement du secteur public) ou des dignitaires (constitution d'une bourgeoisie nationale) avec des prêts qui ont rarement été remboursés. C'est la raison pour laquelle une société de recouvrement a été créée en 1989 pour tenter de limiter les pertes. Cet acte posé n'est que le premier jalon dans le cadre d'un vaste programme d'assainissement et de restructuration du système bancaire lancé la même année. Il s'agissait d'abord de libéraliser le secteur bancaire avec la limitation de la part des actions de l'Etat à un maximum de 25%, ensuite de liquider les banques insolvables .

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Au surplus, le système bancaire sénégalais étant fortement hérité de la colonisation, son mode de fonctionnement est peu adapté au contexte local (pauvreté, absence ou faiblesse des garanties offertes, etc.), à telle enseigne qu'une bonne partie de la population se sent exclue économiquement, psychologiquement et géographiquement de ce système. Ce contexte a favorisé l'émergence, à la fin des années 80, d'une autre forme d'intermédiation qui se préoccupe d'avantage de prendre en compte la situation et le profil du débiteur. De ce point de vue, la logique de fonctionnement de la finance informelle a été une source d'inspiration, ce qui s'est traduit par la création ou l'institutionnalisation, de caisses villageoises, de mutuelles d'épargne et de crédit avec souvent l'aide d'ONG. En 1995 le pays comptait 833 Institutions de microfinance (IMF) ou Systèmes financiers décentralisés (SFD) contre 18 en 1993. Avec les regroupements en union le nombre d'IMF reconnu était de 700 en 2010. C'est le premier pays de l'Afrique de l'Ouest à avoir créé un ministère de la microfinance. Effectivement l'Etat en relation avec ses partenaires a joué un rôle important dans le développement de ces structures. Cela a consisté particulièrement à la création d'un environnement favorable à l'évolution du secteur par la mise en oeuvre des structures de promotion, d'agrément, de surveillance et de contrôle ainsi que le soutien aux acteurs institutionnels et professionnels. Le Projet d'Assistance Technique aux Opérations Bancaires Mutualistes du Sénégal (ATOBMS) appuyé par la Banque Mondiale, créé en avril 1990, s'inscrivait dans cette perspective. Le point central des travaux de l'ATOBMS a été durant deux années le tracé des contours d'un cadre juridique spécifique à ce secteur. D'abord un dispositif relatif à l'organisation et aux conditions d'agrément et de fonctionnement des structures mutualistes d'épargne et de crédit fut mis en place (Arrêté n°1702 du 23/02/1993), permettant l'agrément de 120 institutions. En même temps, une loi spécifique aux institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit a été adoptée par le Conseil des ministres de l'UMOA en 1993 : c'est la loi PARMEC (Projet d'Appui à la Réglementation des Mutuelles d'Épargne et de Crédit) qui a été intégrée au corpus juridique national sous la loi 95-03 du 5 janvier 1995. Cependant, ce cadre légal ne régit que les structures à forme mutualiste et n'a eu pour intérêt que de régulariser des projets d'épargne et crédit soutenus par les bailleurs de fonds étranger et qui avaient des statuts différenciés. Ainsi une nouvelle réglementation régissant les IMF et permettant notamment l'accueil de Sociétés anonymes (SA) de microfinance a été adoptée par l'UMOA en 2007 et intégrée au Sénégal en 2009. Celle-ci a aussi beaucoup contribué à l'essor des IMF. Malgré ses limites, la loi PARMEC a eu un impact positif sur la démographie des IMF dans ce pays comme nous l'avons constaté plus haut, en autorisant notamment la collecte de l'épargne associée au crédit et en favorisant fortement le financement des IMF. En effet, c'est au cours de la période 19932003 que le secteur de la microfinance a connu une croissance fulgurante avec la mise en place de réseaux d'institutions (regroupement de certaines structures comme les unions, fédérations et confédérations en réseau pour se doter d'une institution faîtière). Le secteur de la microfinance au Sénégal est caractérisé par une certaine segmentation correspondant plus ou moins au cycle de vie des organisations qui y évoluent et par une domination des réseaux d'IMF. Le premier segment est en effet composé par les 3 plus grands réseaux mutualistes que sont l'Alliance de crédit et d'épargne pour la production (ACEP), le crédit mutuel du Sénégal (CMS), qui est le leader et l'union des mutuelles du partenariat pour la mobilisation de l'épargne et du crédit au Sénégal (UM-

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PAMECAS). Ces IMF dites « matures » dominent le secteur car ils représentaient, en 2010, 83% des actifs du secteur, 86% de l'encours d'épargne et 80% de l'encours de crédit. Ensuite, il y a un second segment comprenant 4 à 5 réseaux dits « émergents » et une dernière catégorie regroupant un grand nombre de petites structures (mutuelle ou Groupement d'épargne et de crédit) non affiliées à des réseaux et assez fragiles.

En fonction de leur niveau de développement, les IMF n'ont pas les mêmes besoins et sources de financement. Si au démarrage l'institution ne peut compter que sur les subventions et les fonds de garantie pour couvrir les frais courants de fonctionnement, la maturité requière le recours à des sources plus accrues et plus diversifiées. Le financement à des taux bonifiés (taux d'intérêt généralement inférieur à celui du marché) de la part des bailleurs de fonds, des fonds privés d'investissement en microfinance ou des investisseurs sociaux, compte tenu sa flexibilité et des conditions de mise en place permet aux IMF de grandir. L'inconvénient pour ce type de financement c'est qu'il peut être libellé en devises et par conséquent, expose les IMF à la gestion d'un risque de change. De toutes les façons, pour être durable, l'accès au financement doit s'affranchir de l'aide

extérieure. Eu égard à leur statut d'institution « non bancaire », la mobilisation de l'épargne locale a joué un rôle important pour accroître l'encours de crédit.

Mais cette dernière étant assez volatile l'augmentation de l'encours de crédit a pu se faire grâce l'amélioration des performances de remboursement (le plafond des crédits est limité à 2 fois l'épargne). L'accroissement du rôle d'intermédiaire financier par les IMF nécessite des ressources plus stables, notamment pour financer les PME. Dans cette perspective, le refinancement bancaire devient une nécessité étant entendu que leur statut ne leur permet pas d'accéder au marché financier. Le challenge aujourd'hui c'est la diversification des produits et services. Il faut noter déjà qu'au début des années 1990, le terme «microfinance» avait commencé à supplanter le terme «microcrédit» pour décrire une gamme de services financiers destinés aux pauvres, dont le crédit, l'épargne, l'assurance et les instruments de transfert d'argent. Ainsi le développement du paysage de la microfinance s'est également accompagné du volet transfert d'argent où les IMF ont commencé à prendre des accords avec des sociétés spécialisées comme Western Union, Moneygram. La micro-assurance est également offerte comme produit à l'image du CMS, mais timidement.

Les institutions de microfinance au Sénégal peuvent être disposées sur le graphique qui suit : Ce graphique permet de déceler la répartition géographique des institutions de microfinance sur le territoire sénégalais.

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Cette cartographie de la distribution géographique des institutions de microfinance sur le territoire Sénégalais montre une nette concentration de ces institutions entre les villes de Dakar, Thiès, Diourbel, Fatick. Une autre concentration de ces SFD se situe au Sud vers Ziguinchor et Kolda mais la véritable remarque est faite par rapport aux zones du Sud ou du Nord-est dépourvus de SFD intérieures à ces régions car nous remarquons que ces institutions sont disposées que sur les zones routières, or dans ces régions la branche pauvre se situe particulièrement a l'intérieur de ces régions dans des espaces très reculés. La répartition des institutions de microfinance montre un déficit de ciblage des zones géographiques pauvres au Sénégal.

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b) MICROFINANCE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU SENEGAL

Les études sur la portée des interventions des IMF au Sénégal montrent qu'elles arrivent à cibler des groupes socio-économiques particuliers (femmes, pêcheurs, etc.). Cependant, le pourcentage de pauvres parmi les clients des 3 grands réseaux est relativement moins important, bien qu'elles touchent un nombre important de ménage. D'une manière générale, on note une forte progression de la population active qui bénéficie des services du microcrédit. Ainsi, si en 1990 les activités des IMF touchaient seulement 4,8 % de la population active, en 2010, 32% de cette catégorie y avait recours.

Ces institutions s'efforcent de répondre aux besoins divers de leurs clients surtout dans le financement des activités génératrices de revenu. Elles octroient des volumes de prêts avec des durées et des taux d'intérêt qui prennent généralement en compte : le souci de faire accéder les micros et petites entreprises (PME) au crédit, de les amener à accroître leurs activités au fur et à mesure qu'elles obtiennent de nouveaux crédits, de prendre en compte toutes leurs catégories de besoins tant social qu'économique et sans oublier bien entendu, leur propre souci de viabilité et de pérennité financière. En général, les clients des IMF sont de petits entrepreneurs indépendants, travaillant souvent à domicile. Dans les zones rurales, ils sont de petits agriculteurs; ils peuvent aussi mener de petites activités génératrices de revenus, comme la transformation alimentaire et le petit commerce. Dans les zones urbaines, la population touchée est souvent plus variée et comprend non seulement les marchands ambulants mais aussi les propriétaires de boutiques, les fournisseurs de services, les artisans, etc. Mais 80 % des activités financées concerne le commerce.

Si du point de vue des IMF les soucis de pérennité et de viabilité financière sont des facteurs plus ou moins essentiels selon l'orientation sociale ou financière de la structure, il n'en demeure pas moins que l'une des finalités les plus importantes demeure l'amélioration des conditions de vie des ménages et des performances des micro-entreprises. C'est à cette aune qu'il faut situer les mesures d'impact direct de la microfinance et plus particulièrement du microcrédit. De ce point de vue, les études existantes révèlent en majorité que le microcrédit a produit des effets positifs sur les emprunteurs (Helms, 2006). Comme le souligne l'auteur de « La finance pour tous », les enquêtes menées ont montré qu'en Indonésie, les revenus des emprunteurs ont augmenté de 12,9% contre seulement 3% pour le groupe témoin. Au Ghana, les clients de Freedom from Hunger ont augmenté leurs revenus mensuels de 36 dollars, contre 18 dollars pour les non clients. De plus, les clients ont considérablement diversifié leurs sources de revenus. Au total, 80% des clients disposaient de sources de revenus secondaires par rapport à 50% chez les non-clients.

Au Sénégal, les enquêtes effectuées par la Direction de la Microfinance (DMF) ont abouti à un impact favorable des crédits accordés par les IMF à leurs clients. Plus de 70% des clients rencontrés et bénéficiaires de prêts estiment en effet que leur patrimoine a

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augmenté en termes de fonds de commerce ou de biens personnels (maisons, équipements de maisons) (DMF, 2011, 73). Dans la même lancée, les revenus mensuels de familles ont aussi augmenté car plus de 60% des enquêtés ont estimé que les prêts leur ont permis de tirer des gains conséquents issus de leurs activités commerciales pour la plupart.

Cependant, il s'agit souvent de crédit à court terme et les IMF ont du mal à répondre aux besoins des PME. En dehors de l'ACEP et du CMS, elles interviennent très peu dans le financement de cette catégorie d'entreprise. Cependant, l'explosion des institutions de microfinance laisse penser que la problématique du « missing middle » sera dépassée dans un futur proche.

En réduisant la vulnérabilité de la population pauvre, en améliorant les revenus, en offrant des opportunités aux micro entreprises on peut penser que la microfinance, à travers notamment le microcrédit, contribue à améliorer le bien-être des populations cibles. L'amélioration des revenus est en principe synonyme d'un accroissement de la demande. Il est dès lors pertinent de se poser la question de l'impact global de la microfinance sur le développement qui est généralement mesuré par le taux de croissance du PIB

La plupart des services financiers officiels n'ont pas réussi à atteindre les pauvres. L'analyse des activités de microfinance, à partir d'une perspective socioéconomique et de parité hommes-femmes, peut contribuer à mieux cibler ces activités en direction des plus pauvres et des groupes sociaux en marge. Faciliter l'accès à l'épargne, au crédit et à d'autres services financiers, ainsi que l'obtention de ces derniers, peut être l'occasion d'augmenter le niveau des revenus, de faciliter le travail productif autonome et de permettre aux pauvres de mettre à l'abri leurs actifs en temps de crise. De toute façon, il est reconnu que la complexité des contraintes imposées par la pauvreté et les inégalités ne font de la microfinance qu'un élément parmi d'autres dans une approche qui vise à la diminution de la pauvreté. Les prémisses de ce guide sont que « la microfinance » est simplement un outil très utile qui fournit aux entrepreneurs à bas revenus un accès à des services financiers ou non et n'est pas un « ingrédient magique » pour la réduction de la pauvreté (Mayoux, 1997). Ce guide fournit des instruments d'analyse de genre qui aident les initiatives de microfinance à définir plus précisément les besoins des clients de façon à ce que ces activités puissent contribuer à la réduction de la pauvreté. L'avant-projet de déclaration du Sommet du microcrédit, qui s'est tenu à Washington en 1997 , a présenté le microcrédit comme « un instrument efficace dans le combat pour l'éradication de la pauvreté et de la dépendance économique ». Le Consultative Group to Assist the Poorest (CGAP) est une initiative à multiples donateurs, établie par la Banque mondiale, pour réduire la pauvreté grâce à la concentration des ressources en direction du secteur de la microfinance pour les pauvres (CGAP, 2000). Le CGAP a été créé en 1995 avec un fonds d'environ 35 millions de dollars. Il a été décidé que ses principaux clients sont les pauvres, qui peuvent ainsi bénéficier d'un meilleur accès au crédit (le CGAP se concentre davantage sur ce dernier que sur les services financiers), et met l'accent sur les plus pauvres. Le CGAP a décidé que ses politiques viseraient les femmes pauvres. La pauvreté n'est pas seulement un phénomène économique et quantitatif, elle est aussi totalement en relation avec les problèmes structurels d'un pays donné. Récemment, plusieurs débats ont eu lieu au sujet de la mise en place de services

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financiers pour les pauvres et de la capacité de tels services à réduire la pauvreté (Johnson et Rogaly, 1997). Les pauvres ne constituent pas un groupe homogène mais forment des groupes très hétérogènes de consommateurs, de producteurs, d'épargnants, d'investisseurs, d'innovateurs et d'agents économiques contre toute prise de risques (Remenyi, 1997).

Malheureusement, la pauvreté est également un phénomène en expansion. On estime qu'environ un milliard de personnes vivent dans la pauvreté, avec moins d'un dollar par jour. La différence entre les 20% les plus riches et les 20% les plus pauvres de la population mondiale a été calculée en comparant le PNB des pays avec les plus forts et les plus faibles revenus par habitant. En 1993, le rapport était de 60 pour 1. En 1998, il avait augmenté à 74 pour 1. En l'an 2000, la disparité des ressources a été estimée de l'ordre de 150 pour 1 (Baker et Nordin, 1999, cité in Ricupero 1999). Il a été démontré que certains aspects de la pauvreté peuvent avoir leur origine dans l'inégalité entre les hommes et les femmes. Le risque d'appauvrissement des femmes peut être en effet plus grand que celui des hommes, principalement dans trois directions (Moghadam, 1996, in Chant, 1997) :

1. être désavantagée en droits et par rapport aux possibilités ;

2. avoir une charge de travail plus lourde et un salaire plus bas ;

3. affronter des obstacles dans la progression sociale comme dans la mobilité géographique, à cause de barrières culturelles et légales du marché du travail.

Au moment du sommet, de nombreux agents de la microfinance déplorèrent le choix d'un tel nom. Ils mettaient en avant le fait que les micro-entrepreneurs à bas revenus ont autant besoin d'épargne que de crédit, et peut-être même plus. Le terme de microfinance est plus large. Il couvre aussi d'autres services financiers non disponibles pour les pauvres comme les assurances et les hypothèques. De nombreux agents reprochèrent alors au sommet de se concentrer sur le crédit, soutenant que ce dernier ne devrait pas être considéré comme la panacée pour réduire la pauvreté mais plutôt être un instrument qui peut y contribuer. Des études récentes suggèrent que les crédits de microfinance apportent plus de bénéfices aux personnes qui sont juste en dessous du niveau de pauvreté qu'à celles qui sont très en dessous et que les personnes les plus pauvres ont vu, dans certains cas, leur situation empirer (Hulme et Mosley, 1996). C'est pourquoi nous ne pouvons pas exagérer le pouvoir de la microfinance et de l'assistance que celle-ci apporte quand les problèmes structurels essentiels sont ignorés. À long terme, les problèmes peuvent être plus pertinents pour l'amélioration de la situation de certains groupes socioéconomiques faibles. La réduction de la pauvreté est rarement un problème simplement lié à une amélioration de l'accès aux services financiers. D'une part, on sait que donner une chance aux hommes et aux femmes à bas revenus de développer leur affaire est l'occasion d'assister à des changements dans l'héritage d'une situation de pauvreté qui serait prédéterminée. D'autre part, il est nécessaire, de combiner les stratégies de réduction de la pauvreté au niveau local à des stratégies sectorielles, avec les intermédiaires qui travaillent avec les pauvres et

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au niveau macro. La question est alors de savoir comment combiner de la façon la plus efficace ces stratégies.

Depuis le milieu des années 1990 et à la faveur d'une démarche participative de plus en plus inclusive, l'Etat du Sénégal met en place des politiques, stratégies et programmes intégrés avec comme objectif fondamental une lutte plus efficiente contre la pauvreté et la recherche de l'émergence économique. Les années 2000, notamment à partir de 2003, sont ainsi marquées par la mise en oeuvre du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) réactualisé en 2006 pour couvrir la période 2006-2010 (DSRP-II). En l'occurrence, le DSRP s'est avéré être un cadre de référence partagé en matière de politique économique et sociale pour la croissance et la réduction de la pauvreté, dans le contexte général de poursuite des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Au cours de cette période, l'économie et les finances publiques ont été confrontées à une succession de crises énergétique, alimentaire et financière, qui ont mis en exergue la vulnérabilité de l'économie par rapport aux chocs exogènes, qu'ils soient internes ou externes. Aussi, les résultats importants enregistrés, particulièrement dans les services sociaux de base, se présentent-ils comme un encouragement et une invite à tous les acteurs à renforcer les efforts et faire converger les actions autour des objectifs partagés et ciblés.

Concernant le niveau de pauvreté, sur la période 2001-2005, le rythme de réduction a évolué positivement. En effet, la proportion d'individus vivant en dessous du seuil de pauvreté a connu une baisse, passant de 57,1% en 2001 à 50,8% en 2005. La proportion des ménages vivant au-dessous du seuil de pauvreté a également accusé une baisse significative, en passant de 48,5% en 2002 à 42,6% en 2005. L'image de stagnation à partir de 2006 du processus de réduction de la pauvreté monétaire que reflètent les estimations appelle à prêter davantage attention à l'évolution de la pauvreté non monétaire : l'accès aux services sociaux de base, à une alimentation décente, à une eau protégée de pollution, à un logement décent et un cadre de vie sain.

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3) LES VRAIS CONTRAINTES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN MILEU RURAL POUR LA REDUCTION DES INEGALITES SOCIALES ET ECONOMIQUES

Pour énumérer les multiples contraintes qui gangrènent le secteur de la microfinance ; les interventions du Pr Abdoulaye Seck à la conférence de l'institut supérieur de management(IAM) et celui de Waly Clément Faye à cette même occasion nous éclaireront sur ces diverses contraintes.

« En plus de glisser dans une dérive de profitabilité, la microfinance est caractérisée par trois paradoxes au Sénégal. Elle ne finance pas les plus pauvres, 62 % des institutions sont concentrées entre Dakar et Thiès, et les femmes, qui représentaient 80 % de sa clientèle, l'ont presque boudée ».

C'est le triste constat fait par Abdoulaye Seck, professeur d'économie à la Faseg, lors d'une conférence à l'Iam.

L'objectif le plus important de la microfinance, comme elle a été conçue, est de lutter contre la pauvreté. Elle devrait permettre à la grande majorité de la population, exclue du système financier classique, d'accéder facilement au crédit et de faire des épargnes, entre autres, pour sortir de la pauvreté. Cependant, force est de constater que cette mission semble être dévoyée dans les faits. Le professeur d'économie à la Faseg de l'Ucad, Abdoulaye Seck, qui intervenait lors de la troisième édition de la «Tribune de la microfinance», à l'Institut africain de management (Iam) estime que trois paradoxes caractérisent aujourd'hui les systèmes financiers décentralisés au Sénégal. Le premier, dit-il, réside dans le fait que le secteur ne traite pas avec les plus pauvres. «La plupart de cette clientèle qui s'approche de la microfinance n'est pas constituée des plus pauvres», dit l'enseignant.

L'autre paradoxe qu'il relève est la concentration des institutions de microfinance dans deux centres urbains. En effet, la pauvreté étant un phénomène rural dans notre pays, la microfinance est essentiellement absente de ces milieux. «Plus de 62 % des activités de ce secteur sont concentrés entre Dakar et Thiès. Les régions qui sont plus frappées par ce phénomène de pauvreté, à savoir Tambacounda, Matam et Kaolack regroupent seulement 11 % d'institutions de microfinance», dit Seck. Qui estime que la microfinance n'est pas là où elle doit être pour améliorer les conditions de vie des populations. La pauvreté étant essentiellement féminine, la dimension genre devait être bien prise en compte dans la lutte. Et les femmes devraient bénéficier d'un accès facile au crédit. Mais, on constate au Sénégal que la gent est de moins en moins présente dans ce secteur. «Lorsque le secteur connaissait son essor, sa clientèle était composée à 80 % de femmes.

Maintenant, ce chiffre a été presque divisé par 2 pour se situer entre 40 et 44 %», soutient-il. Un état de fait qui ne serait pas, selon lui, étranger aux taux très élevés que pratiquent les institutions de microfinance. Des taux sont proches de l'usure. «Le seul critère qu'on a

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généralement mis en avant, c'est le taux de remboursement qui se situe dans les 95 à 99 %. Cette situation fait que les individus qui ont consenti des prêts au niveau de ces institutions sont obligés de vendre leurs biens ou bijoux pour rembourser», fait-il remarquer. Pis, ajoute l'économiste, d'autres s'endettent pour payer leurs dettes. Ce qui les enferme dans un cercle vicieux qui, dans un pays comme l'Inde, s'est traduit par de nombreux cas de suicide.

Pr Abdoulaye Seck regrette ainsi que la pauvreté soit devenue un business pour certaines institutions. «Ce qui les intéresse, ce n'est pas le bien-être de leurs clients mais de pouvoir rentabiliser les fonds qui ont été mis à leur disposition par leurs actionnaires», fustige-t-il. Responsable du suivi évaluation de la Lettre de politique sectorielle de la microfinance à la direction de la microfinance, Waly Clément Faye confirme que la microfinance est depuis toujours concentrée sur le littoral, même si elle est née dans le milieu rural. Mais, la situation est telle, il explique que c'est parce que la microfinance rurale est très difficile. Car, il existe beaucoup de contraintes qui y freinent son développement. «Souvent, vous n'avez pas l'infrastructure qui vous permet d'opérer. Parfois, les bases productives sont très faibles de sorte qu'une agence fixe n'est pas rentable.

Il est vrai que l'action sociale est la première mission de la microfinance mais pour que les institutions soient viables et pérennes, il faut qu'elles dégagent suffisamment de revenus pour pouvoir faire face à leurs charges. Le crédit en milieu rural coûte excessivement cher et les coûts de transaction très élevés», note Faye. Non sans indiquer que ces raisons font hésiter la plupart des institutions à s'installer en milieu rural où les activités sont saisonnières et les revenus erratiques. Avec une clientèle estimée à 1,6 million en 2011, la microfinance connaît un taux de pénétration de 13 % qui est supérieur au taux national de bancarisation. Lequel gravite autour de 8 %. Les dépôts durant cette année avoisinent 160 milliards de francs Cfa pendant que l'encours crédit était de 178 milliards de francs Cfa.

Source : Walfadjiri

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II) DEUXIEME PARIE

B) ETUDE DE CAS : EFFICACITE D'IMCEC ET DE PAMECAS :

INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA ZONE RURALE DE SANDIARA DU DEPARTEMENT DE MBOUR DANS LA REGION DE THIES

Apres une grande partie consacrée à l'étude théorique des objectifs d'une institution de microfinance et une étude organisationnelle de leur structure ; la partie qui suit sera en grande partie consacrée à une étude plus pratique, c'est-à-dire à l'application de politiques pour atteindre ces dits objectifs.

Pour une mesure optimale de l'efficacité, qu'elle soit économique ou sociale, plusieurs indicateurs sont utilisables mais ceux qui nous intéresseront seront essentiellement ceux qui nous viennent du SPI (Social Performance Indicator).

Evaluer les impacts de son action est essentiel pour une institution de microfinance. Il s'agit de s'adapter constamment aux besoins changeants de la population, de motiver les potentiels investisseurs à fournir des ressources, mais aussi d'évaluer la pertinence de la microfinance. Les IMF sont toujours mues par l'objectif de réduction de la pauvreté. Mais lorsque l'on veut mesurer ses impacts, il s'agit d'abord de définir ce qu'on entend par pauvreté. On admet aujourd'hui que la pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui n'affecte pas uniquement les revenus et les biens d'une personne mais plus globalement ses capacités à mener la vie qu'elle souhaite mener.

Ainsi les IMF revendiquent l'objectif d'avoir des impacts sur plusieurs domaines, comme :

- La réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité

- Le renforcement de la position social de la femme

- L'encouragement à la création d'entreprise

- Le soutien à la croissance et à la diversification d'entreprises existantes

Des études mesurent les impacts réels :

- Situation économique des clients : accroissement du revenu et de la capacité à épargner

- Situations sociale des clients : effets sur la scolarisation des enfants, l'accès aux soins,

L'amélioration de l'habitat

- L'autonomie des femmes

- La création d'emplois au sein de l'IMF

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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE RURALE

ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

- Les impacts sur les structures de solidarité (surtout dans les cas d'emprunts solidaires)

D'autres étudient les impacts plus globaux : mesure sur une ville, un pays, un secteur ...

- Impact sur le marché foncier : évite par exemple aux paysans de mettre leur terre en
métayage par manque de capital

- Impact sur le marché du travail : entrepreneurs peuvent embaucher à leur tour

- Impact sur les méthodes informelles de prêts : ne se substitue pas totalement à ces

Pratiques mais les transforment (taux d'intérêt diminuent)

- Accroissement de la bancarisation de la population

Dans notre étude la population mère sera celle de la zone rurale de Sandiara devenue récemment une Commune après l'établissement effectif de l'acte 3 de la décentralisation.

Pour cette étude, le questionnaire SPI sera consacre a deux institutions de microfinance opérant au sein de la commune de Sandiara de cette manière une efficacité de chaque institution sera d'abord dégagée, ensuite l'origine de l'inefficacité sur certains points de chaque institution sera élucidée et enfin ce même questionnaire permettra d'énumérer dans la troisième partie des perspectives de solutions par rapport au vouloir d'une efficacité globale espérée de ces institutions par les décideurs politiques et par les ONG fondatrices .

Mais, avant de répondre à ce SPI un préalable logique s'impose c'est-à-dire une présentation de chacune de ces institutions à étudier.

1) PRESENTATION GENERALE D'IMCEC ET DE PAMECAS

a)-PRESENTATION D'IMCEC

L'Union des Institutions Mutualistes Communautaires d'Epargne et de Crédit (U-IMCEC) est une institution de microfinance agréée au niveau national. Elle est composée de quatre bureaux régionaux et de 41 guichets. Du point de vue historique, les premières mutuelles d'épargne et de crédit ont été mises en place en 2000 grâce à l'appui de Christian Children Fund (CCF). Le programme a démarré par une phase pilote sur 12 sites à Dakar et à Thiès avant d'être élargi à d'autres communautés. Le CCF est une Organisation Non Gouvernementale spécialisée dans le parrainage d'enfants. A la fin du programme en aout 2003, l'U-IMCEC devient indépendante de CCF : les objectifs d'autosuffisance et le souci de maintenir une bonne qualité de portefeuille de crédit reste sa principale préoccupation. C'est en 2006 que l'Union s'est constituée avec quatre IMCEC représentants les bureaux régionaux (Dakar, Thiès, Mbour, et Casamance). L'U-IMCEC définit ses

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

objectifs comme suit: « Améliorer les revenus et le bien être des familles à travers l'accès à des services financiers adaptés permettant de développer des activités génératrices de revenus pour principalement les femmes et les jeunes micro entrepreneurs vivant dans les zones rurales et périurbaines, avec une dynamique soutenue d'autonomie financière ». Pour ce faire, l'U-IMCEC propose des produits financiers tels que les comptes épargne (à vue, à terme ou de garantie) et les crédits à sa clientèle sociétaire dans les secteurs du commerce, de l'artisanat, de l'élevage, et de l'agriculture.

b)-PRESENTATION DE PAMECAS

PAMECAS (Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit Au Sénégal) est issu d'un projet qui donna naissance aux premières caisses en 1996. Son développement a été favorisé par l'existence de potentialités économiques, un cadre juridique et réglementaire, des mouvements associatifs et des habitudes d'épargne informelle. Cette période a été marquée par le succès du programme d'Accès des Femmes Sénégalaises aux services Financiers (AFSSEF), grâce au fonds de garantie et l'assistance technique. Institutionnalisé en 1998, il devint le Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit au Sénégal.

Le cap de l'autonomie financière a été atteint en 2000 et l'informatisation du réseau a été engagée à partir de 2002. Depuis 2005, on peut dire que le réseau est entré dans une phase de maturité, se fixant comme objectif stratégique de « démocratiser l'offre de services financiers, afin d'améliorer la qualité de vie des populations au Sénégal en consolidant sa capacité à moderniser son organisation et ses modes d'opérations, afin de maîtriser sa croissance et maintenir, voire améliorer son niveau de performance actuelle (financière comme satisfaction des membres et des communautés) ».

Pamecas s'est donné comme mission de développer des mutuelles d'épargne et de crédit rentables et pérennes. Mais également de mobiliser le potentiel financier de chacun : épargnes locales et ressources extérieures.

Son objectif principal est de faciliter l'accès des populations au crédit mais également à la collecte de l'épargne pour un meilleur développement social.

Pamecas intervient à la fois en milieu urbain et rural.

Le PAMECAS est structuré comme suit :

-- Un conseil d'administration (CA) dont est membre tous les présidents de conseil

d'administration des caisses de base. Il détermine les orientations majeures du réseau.

-- Le conseil de surveillance

-- Le comité de crédit

-- Un comité de direction composé des directeurs centraux et directeurs régionaux qui met en

oeuvre les orientations et recommandations du CA.

Pou illustrer cette structuration l'organigramme en annexe servira de repère. Chiffres clés (31 décembre 2012)

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-- Nombres de caisses : 40

-- Nombre total points de vente : 83

-- Nombre de sociétaires : 536 070

-- Nombre d'emprunteurs : 97 667

-- Nombre de salariés : 596

-- Encours d'épargne : 29, 38 milliards de FCFA

-- Encours de crédit : 34,28 milliards de FCFA

Produits et services

Les produits d'épargne

L'épargne prévoyance

L'épargne bloquée

L'épargne nantie

L'épargne obligatoire

Plan Epargne Projet (PEP)

Plan Epargne Logement (PEL)

Valorisation de l'Epargne Migrants (V.E.M.)

Les produits de crédit

Le crédit régulier

Le Crédit AFSSEF

Le Centre Financier aux Entrepreneurs (CFE)

Le crédit habitat

Le crédit « Petits Commerçants de Marchés » (P.C.M.)

Les services

Pamecas fu la neex

La Mutuelle de Santé

Services financiers

Domiciliation des salaires et pensions de retraites

Le Transfert d'argent International avec Money Gram et Money Express, choice money,

Le transfert domestique : wari, joni joni, orange money,

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Source : www.pamecas.sn

Suite à la présentation de chaque institution cette étude va s'orienter sur leurs performances grâce à la réponse des différentes questions posées par le SPI.

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2) RESULTATS D'ENQUETES SUR LES DEUX INSTITUTIONS ET SUR LES
INTERACTIONS ENTRE CLIENTS ET L'INSTITUTION ELLE-MEME

ENQUETE SUR LA VALIDITE DES INDICATEURS DE PERFORMANCES SOCIALES POUR LES IMF

Date : 15-10-2014

Nom de l'IMF : Institut mutualiste communautaire d'épargne et de crédit (IMCEC) et PAMECAS (Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le Crédit Au Sénégal)

Pays: Sénégal

Nom de la (des) personne(s) répondant au questionnaire : Abdoulaye Dieng et Abdou Diouf

Statut au sein de l'IMF: IMCEC : Agent de crédit (consultant en

microfinance) PAMECAS : Caissier

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QUESTIONNAIRE ADRESSE A L'INSTITUTION DE MICROFINANCE POUR TESTER LA PERTINANCE D'UNE SERIE D'INDICATEURS DE PERFORMANCE SOCIALE

LE QUESTIONNAIRE PORTERA SUR QUATRE DIMENSIONS ESSENTIELLES DIVISEES EN SOUS DIMENSIONS POUR MESURER LES PERFORMANCES SOCIALES

I) PAUVRETE DE LA CLIENTELE

1.1. Attention portée à la pauvreté de la clientèle, à la viabilité financière, à l'impact sur le bien être des clients

1.2. Choix géographiques de l'IMF

1.3. Choix sectoriels et socio-économiques de l'IMF

1.4. Stratégie opérationnelle de l'IMF pour atteindre les pauvres et les populations exclues socialement

II) SERVICES ET PRODUITS POUR LES POPULATIONS EXCLUES 2.1. Type de services financiers

2.2. Type de services non financiers

III) AMELIORATION DU CAPITAL SOCIAL ET POLITIQUE DES CLIENTS ET DES COMMUNAUTES

3.1. Gain de pouvoir pour les clients (qui parmi eux et pour quoi) 3.2. Rôle de l'IMF comme institution de lobbying pour les exclus 3.3. Transparence, responsabilité et accès à l'information

IV) RESPONSABILITE SOCIALE DE L'IMF

4.1. Règles de conduites de l'IMF comme employeur

4.2. Adaptation à la culture, aux valeurs et traditions locales DIMENSION 1: PAUVRETE DE LA CLIENTELE

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

Sous-dimension 1.1 : Attention portée à la pauvreté de la clientèle, à la viabilité financière, à l'impact sur le bien être des clients

L'IMF cherche-t-elle à atteindre des individus, micro et petites entreprises, agriculteurs, etc. qui habituellement ne reçoivent pas de services financiers du secteur formel ?

PAMECAS : Oui IMCEC: Oui

L'IMF cherche-t-elle à atteindre les pauvres (quelle que soit la façon dont ils sont définis) ?

PAMECAS : Oui

IMCEC : Non, elle cherche à atteindre les pauvres juste en dessous du seuil de pauvreté dotes d'un esprit de créativité pour les aider à entreprendre

L'IMF cherche-t-elle à atteindre les plus pauvres ?

PAMECAS: Oui IMCEC : Oui

Comment la direction de l'IMF classe-t-elle les objectifs suivants pour l'institution ? :

Viabilité financière de l'IMF PAMECAS : 1 IMCEC : 1

Services pour les pauvres PAMECAS : 2 IMCEC : 2

Services pour les plus pauvres PAMECAS : 3 IMCEC : 3

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Sous-dimension 1.2 Choix géographiques de l'IMF

L'IMF travaille-t-elle dans les zones suivantes ?

Zones éloignées PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Zones dont le développement socio-économique se situe sous la moyenne nationale

PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Dans des zones URBAINES relativement pauvres

PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

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Sous-dimension 1.3 Choix sectoriels et socio-économiques de l'IMF

L'IMF fournit-elle des services aux catégories suivantes ?

Petites, micro-entreprises dans l'artisanat ou le commerce

Paysans sans terre

Travailleurs journaliers

Organisations poursuivant des objectifs socio-économiques et/ou culturels

Hommes

Femmes

Jeunes de moins de 25 ans

Personnes illettrées

Personnes appartenant à des minorités ethniques

Personnes appartenant à des minorités religieuses ou culturelles

Personnes appartenant à des partis minoritaires ou à l'opposition politique

PAMECAS : Oui a toutes les questions sauf pour les organisations poursuivant des objectifs

socio-économiques et /ou culturelles

IMCEC : oui a toutes les questions, avec de nouveaux produits d'un programme pour les

jeunes de moins de 25 ans.

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Sous-dimension 1.4 Stratégie opérationnelle de l'IMF pour atteindre les pauvres et les populations exclues socialement

L'IMF a-t-elle défini un groupe cible ? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

L'IMF utilise-t-elle des critères de sélection pour mieux cibler le groupe cible ?

PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

L'IMF utilise-t-elle un de ces mécanismes de sélection (a à d) pour améliorer la portée vers les pauvres :

a) Un indicateur unique ou une combinaison d'indicateurs comme l'illettrisme, la

Surface de terre, la possession d'une télé, etc. PAMECAS : Oui IMCEC :Oui

b) un index de pauvreté/vulnérabilité dérivé d'un ensemble d'indicateurs et utilisant des

Pondérations ? PAMECAS : non IMCEC : non

c) Ciblage géographique des populations pauvres en utilisant des données socio-Économiques comme le pourcentage de pauvres dans la zone, la mortalité infantile, etc. ?

d) Classification participative de la richesse (la communauté elle-même identifie les pauvres en son sein et ceux identifiés comme pauvres peuvent devenir clients) ?

PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

QUESTIONS SUR L'ETAT DES SIG DE L'IMF

Sur les 12 derniers mois (ou sur la dernière année enregistrée) taille moyenne des prêts

(En monnaie locale) ? = PAMECAS :- IMCEC : 350000 FCFA
Sur les 12 derniers mois (ou sur la dernière année enregistrée) taille moyenne des prêts

Pour les nouveaux emprunteurs (1er prêt) (en monnaie locale) ? PAMECAS : néant IMCEC : spécifique au client entre 50000 FCFA et 35000000 FCFA

DIMENSION 2: SERVICES ET PRODUITS POUR LES POPULATIONS EXCLUES

Sous-dimension 2.1 Type de services financiers

Y-a-t-il un montant minimum de dépôt pour l'épargne VOLONTAIRE ? Si oui, quel est ce

montant (en monnaie locale) ? PAMECAS : Non IMCEC : Oui, 1000
FCFA

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Y-a-t-il un montant minimum pour un prêt ? Montant en monnaie locale ? PAMECAS : 5000

FCFA IMCEC : 5000 FCFA

Combien l'IMF a-t-elle de types de crédits différents? PAMECAS : 4 IMCEC : 2

(ordinaire et spécial)

Combien l'IMF a-t-elle de types d'épargne volontaire différents? PAMECAS : 2 IMCEC :

L'IMF offre-t-elle des produits d'assurance -vie, assurance-maladie et/.ou d'autres types

d'assurance individuelle pour les clients? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

L'IMF propose-t-elle des crédits à la consommation ou des prêts d'urgence pour les

ménages ? PAMECAS : Non IMCEC : Oui

Pourcentage du volume de prêts dans le portefeuille de l'IMF ? PAMECAS : Néant IMCEC : -10%

L'IMF propose-t-elle des crédits à l'habitat ? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Quel est le taux d'intérêt effectif sur le produit de crédit le plus important ?

PAMECAS : 1,5 dégressif mensuel IMCEC : en dessous de 24%

Quel est le taux d'intérêt effectif pratiqué par les banques commerciales/ publiques sur des

produits similaires ? PAMECAS : IMCEC :

Pour les organisations ayant des membres (ex : coopératives, unions de crédit, banques

villageoises), à combien s'élève, en monnaie locale, le montant de la cotisation initiale pour la

première année pour devenir membre? PAMECAS : IMCEC : 15000 FCFA

L'IMF a-t-elle recours à la terre ou à la propriété immobilière (avec des titres légaux) comme

forme de garantie? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

L'IMF a-t-elle recours à des formes de garanties sociales (exemple: groupe de solidarité, recommandation par une tierce partie de confiance, etc. PAMECAS : Oui IMCEC : Oui , il y a des formulaires conçus

Sous-dimension 2.2 Type de services non financiers

L'IMF offre-t-elle (elle-même ou en étroite collaboration avec d'autres institutions) les services suivants aux clients et /ou à leur communauté :

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1 ... Service de santé préventive PAMECAS : Oui IMCEC : Si, certains

comme ENDA (VIH)

3 ... services de soins curatifs PAMECAS : IMCEC : Non

4 ... services d'éducation nutritionnelle PAMECAS : IMCEC : Non

5 ... formation pour les petites entreprises PAMECAS : IMCEC : Oui

(développement en intégrant la budgétisation)

6 ... alphabétisation PAMECAS : Non IMCEC : Non

7 ... formation sociale PAMECAS : Non IMCEC : Non

8 ... conseils légaux PAMECAS : Non IMCEC : Oui

9 ... Information sur les marchés (Intrants, production,

commercialisation) PAMECAS : Non IMCEC : Oui, avec la création d'un

centre financier agricole futur

10 ... appui à la scolarité des enfants PAMECAS : Non IMCEC : Non

DIMENSION 3: AMELIORATION DU CAPITAL SOCIAL ET POLITIQUE DES CLIENTS ET DES COMMUNAUTES

Sous-dimension 3.1 Gain de pouvoir pour les clients (qui parmi eux et pour quoi)

Les clients de l'IMF élisent-ils des représentants? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Quelles sont les fonctions des membres élus?

PAMECAS : conseil d'administration, comite de crédit IMCEC : délégation de pouvoir

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% de femmes parmi les membres élus (comparé au % de femmes parmi l'ensemble des

clients) PAMECAS : néant IMCEC : 30%

% de paysans sans terre parmi les membres élus (comparé au % de paysans sans terre parmi

l'ensemble des clients) PAMECAS : Non IMCEC : Non

% de jeunes (moins de 25 ans) parmi les membres élus (comparé au % de jeunes parmi

l'ensemble des clients). PAMECAS : Non IMCEC : Non

Les représentants des clients et la direction de l'IMF se rencontrent-ils pour discuter de La structure et de la conduite de l'institution? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Pourcentage des clients attendus participant effectivement aux réunions ? PAMECAS : rares IMCEC : 2 /3

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Sous-dimension 3.2 Rôle de l'IMF comme institution de lobbying pour les exclus

Des membres de la direction de l'IMF sont ils des membres élus des organisations Suivantes :

- conseils du village/communauté locale ? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

- partis politiques PAMECAS : Non IMCEC : Oui

Des membres de la direction de l'IMF participent-ils dans les organisations suivantes :

Organisations religieuses PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Organisations culturelles/communautaires PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Est-ce que l'IMF influence les prises de décisions en ce qui concerne les organisations : - organisations gouvernementales sur la zone d'intervention de l'IMF ? PAMECAS : Non IMCEC : Non (parfois)

-ONG/secteur privé sur la zone d'intervention de l'IMF ? PAMECAS : Non

IMCEC : Non

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Sous-dimension 3.3 Transparence, responsabilité et accès à l'information

Les clients reçoivent-ils des documents écrits rapportant chacune de leurs transactions

financières? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Les clients ont-ils un carnet pour leurs compte épargne? PAMECAS : Non IMCEC : Oui

Les clients ont-ils un carnet pour leurs crédits? PAMECAS : Non IMCEC : Oui

Les autorités locales, ONG, et autres institutions sont-elles informées sur les activités,

Produits et services de l'IMF? PAMECAS : Non IMCEC : Oui
Les clients, en tant que pairs, sont-ils impliqués dans les prises de décisions de l'IMF

(Sélection des emprunteurs, etc.) ? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

Quelle est le montant maximum de prêt qu'un agent de crédit de base peut accorder sans demander l'accord d'un niveau supérieur dans l'IMF (en monnaie locale) ? PAMECAS :

3000000 FCFA IMCEC : néant

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DIMENSION 4: RESPONSABILITE SOCIALE DE L'IMF Sous-dimension 4.1 Règles de conduites de l'IMF comme employeur

L'IMF fournit-elle un lieu de travail sécurisé (ex: protection pour les caissiers, pour les agents

de crédit se déplaçant avec des fonds, etc. PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

L'IMF fournit-elle une couverture santé pour les employés? PAMECAS : Oui

IMCEC : Oui

Formation pour les employés (% du budget annuel de l'IMF) PAMECAS : Oui

IMCEC : Oui

Sous-dimension 4.2 Adaptation à la culture, aux valeurs et traditions locales

L'IMF conduit-elle des études sociales avant d'ouvrir une nouvelle agence/antenne (enquêtes sur les formes informelles de services financiers, structures sociales de la communauté locale, valeurs et traditions locales, etc.) PAMECAS : Oui

IMCEC : Oui

L'IMF a-t-elle déjà conduit des études d'impact social? PAMECAS : Oui

IMCEC : Oui

L'IMF travaille-t-elle avec les autorités locales ? PAMECAS : Oui

IMCEC : Oui

L'IMF propose-t-elle des services spécifiquement adaptés aux préférences sociales, religieuses ou culturelles des clients (exemple : épargne dédiées au pèlerinage, pas de « taux d'intérêt » dans les zones musulmanes, etc.) ? PAMECAS : Non

IMCEC : Non

L'IMF travaille-t-elle avec des agents de crédit qui parlent les langues locales et

connaissent la culture locale ? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui

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III) TROISIEME PARTIE

C) SYNTHESE ET PERSPECTIVES DE SOLUTIONS

1) SYNTHESE DES RECHERCHES EN ZONE RURALE

L'objectif essentiel de toute recherche est de pouvoir dégager une synthèse même brève mais détaillée des différentes réponses trouvées sur le point de recherche.

Il est vrai que le recueil de ces résultats de recherche ne fut pas sans encombre dus essentiellement aux déplacements réguliers sur la zone d'étude.

Les recherches ont aboutit a des résultats majoritairement satisfaisants par rapport aux attentes préconisées par l'objectif de l'étude. De par ces résultats plusieurs points noirs seront mis en relief ; mais aussi, certains points positifs au contraire vont nous intéresser en termes d'apports.

Les résultats de l'étude ne font pas état d'abus massifs et généralisés des principes du secteur de microfinance au Sénégal.

Une première critique est faite quant au ciblage des populations dites pauvres, en effet IMCEC soutient que les plus pauvres ceux dans l'extrême pauvreté ont besoin de dons ce qui est contraire a la vision de PAMECAS et du Pr YUNUS qui soutiennent qu'il faut aider les pauvres à entreprendre quelque soit leur définition, l'essentiel est qu'ils soient dotés d'un esprit de créativité, d'une volonté.

La seconde opposition met en exergue le fait que pour les deux institutions étudiées après une sélection a priori logique de la viabilité financière comme objectif premier, le choix entre services pour les pauvres et ceux pour les plus pauvres comme deuxième objectif est un paradoxe car les deux institutions ayant optées pour les pauvres d'abord font encore dos aux objectifs initiaux préconisés par les bases idéologiques du microcrédit.

Serait-il efficace pour le développement d'une zone quelconque de prôner les services accordes aux pauvres sur les services consacres aux plus pauvres parmi les pauvres ?

Cette lutte contre la pauvreté par le biais de la microfinance serait-elle efficiente si les véritables pauvres (la basse classe) ne sont pas pris en compte ?

Le troisième point concerne les choix sectoriels et socio-économiques de l'IMF car on constate que IMCEC ne se concentre pas sur les petites et micro entreprises dans l'artisanat et le commerce ni sur les travailleurs journaliers. De plus les deux institutions n'ont aucune orientation vers les paysans sans terre.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

Le caractère du crédit accorde qui souvent est axe sur l'offre au lieu d'être plus accentué sur les besoins des clients c'est-à-dire la demande qui constitue un autre point d'inefficience des stratégies et politiques de micro-financement .

Pour les services non financiers certains ne devraient ils pas être intégrés pour augmenter le champ d'application de l'offre ? Comme les services de soins curatifs, l'alphabétisation etc...

Toute IMF s'expose en permanence à une forte probabilité de perte appelée « risques » (non retour de prêts, dépenses extravagantes) pouvant nuire non seulement à la pérennité de ses interventions, mais également à la viabilité des projets financés et à l'impact socio-économique que ses initiatives peuvent avoir sur les populations cibles. Par souci d'affronter ces dits risques certaines IMF sont plus concentrées sur la viabilité financière que sur n'importe quel autre objectif de base du microcrédit.

L'analphabétisme de bon nombre de clients qui fait souvent que certaines institutions ne voient les pas comme entrepreneurs potentiels conduisant ainsi a un manque de confiance.

Les recherches nous ont aussi permis de déceler un manque de communication entre les institutions et les populations locales de la zone concernée, manque causé par le déficit d'implication des populations pauvres de la zone qui devaient permettre aux IMF de mieux adapter les produits aux besoins des clients.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

2) SOLUTIONS POSSIBLES POUR UNE OPTIMALITE DES POLITIQUES DE MICROFINANCE EN ZONE RURALE

Apres une étude de terrain détaillée, il est logique d'essayer de dégager certains points d'accès pour permettre, aux décideurs et ONG, d'établir des politiques plus optimales en vue d'une lutte plus efficace contre la pauvreté.

Pour ce faire, plusieurs chemins seront frayés, grâce à la précédente synthèse des résultats sur le terrain .Ces chemins seront délivrés comme suit sous forme de recommandations :

-Améliorer la transparence en rendant obligatoire l'affichage des taux d'intérêts et des conditions des produits offerts par les SFD.

- Lancer le débat sur l'opportunité de la loi sur l'usure

- Corriger les faiblesses d'application de l'article 20 du code des obligations civiles et commerciales sur les actes des illettrés

-Renforcer les capacités des clients par des modules de formations en éducation financière.

-Mettre en place une centrale des risques pour appréhender avec exactitude l'ampleur du surendettement et des emprunts multiples dans le secteur de la microfinance

-La mise en oeuvre d'une campagne de communication à grande échelle pour imprégner les populations pauvres.

-Prendre des mesures pour interdire l'affichage des photos des clients défaillants par certains SFD.

-La décentralisation de certaines institutions en milieu urbain vers le milieu rural puisque l'extrême pauvreté au Sénégal n'est pas en zone urbanisée.

-Proposer des crédits individuels

-Alléger les procédures d'octroi de prêts dont la durée fait parfois défaut a un besoin immédiat -Augmenter le montant des prêts juges trop petits par bon nombre de clients

-O?rir plus de flexibilité sur les délais de remboursement

-O?rir aux clients fidèles des ristournes sur les taux d'intérêt, ce qui les inciterait a plus emprunter et a rembourser a échéance.

-Le niveau d'éducation en général et d'éducation financière en particulier constitue la principale cause d'abus que subissent les clients des services de microfinance au Sénégal.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

-L'adaptation des services par tranche d'âge car un jeune est plus apte et plus actif à entreprendre des projets qu'une personne âgée. De la même manière qu'on cible les pauvres, un ciblage par tranche d'âges devrait être effectué ; c'est un processus qui pourra très probablement conduire à des résultats futurs efficaces de réduction de la pauvreté.

-Augmenter le contrôle et le suivi des institutions de microfinance pour ainsi réduire le risque de fraude qui conduit le plus souvent certaines institutions a la faillite.

-Augmenter l'aide gouvernementale pour la lutte contre la pauvreté axée sur la microfinance.

-Les intégrations économiques comme l'UEMOA devraient considérer très activement la microfinance dans leurs objectifs en augmentant leurs financements et en optant pour une politique de lutte contre la pauvreté axée sur la microfinance.

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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL

CONCLUSION GENERALE

La microfinance a apporté au Sénégal une bouffée d'oxygène pour les pauvres entrepreneurs qui ont pu grâce au microcrédit augmenter leurs revenus. Sur les sites web et les publications des différentes IMF nous pouvons souvent lire des témoignages de personnes qui ont réussi grâce au microcrédit. Ceci est encourageant certes, mais ce n'est pas le cas de tous les clients puisque l'octroi de prêts attire aussi des «opportunistes » qui ne sont pas très investis dans leur activité. C'est entre autres pour cela qu'on assiste de plus en plus à une baisse des taux de remboursements.

C'est pourquoi, il convient de dire que la microfinance, avec tous les produits financiers qu'elle regroupe, ne peut être qu'une solution partielle au problème

complexe qu'est la pauvreté. Certes, elle est nécessaire, mais pas suffisante. Alors, il ne faut surtout pas lui approprier des enjeux qui ne lui sont pas destinés, tels que politiques, sociaux ou légaux, car ces attentes disproportionnées la condamneraient à l'échec. La microfinance ne doit en aucun cas être substituée aux autres formes d'aides que les pouvoirs publics peuvent apporter et qui sont tout aussi importants pour réduire la pauvreté. Les gouvernements et les grandes institutions internationales sont contraints à une réflexion permanente sur les origines de la pauvreté et les méthodes et outils pour y remédier.

Après avoir dressé un rapport complet sur la situation du microcrédit au Sénégal, en mettant en avant les problèmes auxquels sont confrontées les IMF aujourd'hui, on peut conclure que le microcrédit reste un bon outil de développement en termes de lutte contre la pauvreté, mais non pas un outil de survie. Ceci dit, comparé à l'économie informelle, le microcrédit pénalise moins les pauvres parce que ses taux restent moins élevés, et reste un outil indispensable à utiliser.

Toutefois, son utilisation ainsi que le fonctionnement des IMF ne sont pas optimaux : l'étude démontre clairement qu'un changement structurel et idéologique est nécessaire pour faire du microcrédit un outil encore plus adapté à la demande des populations dites pauvres.

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BIBLIOGRAPHIE

Attali, Jacques, Arthus-Bertrand Yann, De Lima Pascal (2007), Voyage au coeur d'une révolution : la microfinance contre la pauvreté, éditions Jean-Claude Lattès.

DALEY-HARRIS S. (2009), « Etat de la campagne du Sommet du Microcrédit », Rapport 2009.

M. YUNUS, Vers un monde sans pauvreté, J.C. Lattès, Paris, 1997. Témoignage du père de la Grameen Bank, à l'origine de l'essor de la microfinance.

Mémoire de maitrise Falcucci Alyson : Microfinance Impact sur pauvreté PED 2012.

MEF, Rapport provisoire : bilan diagnostic du DSRP-II. Document de travail, Dakar, juillet 2010.

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SITES WEB

www.wikipédia.com/ Grameen bank

www.lamicrofinance.sn

www.pamecas.sn www.uimcec.sn

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ANNEXE

I) QUELQUES TERMES USUELS EN MICROFINANCE

AGENT DE CREDIT : Un membre du personnel technique d'un SFD ; il a pour tâche la mise en place et la gestion des crédits. Il s'occupe particulièrement de l'instruction des dossiers de Crédit, les opérations de décaissement, de suivi et de recouvrement des crédits.

DEPOTS : Les fonds, autres que les cotisations et contributions obligatoires, recueillis par le système financier décentralisé auprès de ses membres ou de sa clientèle avec le droit d'en disposer dans le cadre de son activité, à charge pour lui de les restituer à la demande des déposants selon les termes convenus.

DRS/SFD (Direction de la Réglementation et de Supervision des SFD) : Le bras technique du Ministère de l'Economie et des Finances chargé de veiller au respect de la règlementation par les SFD. C'est elle qui délivre les agréments.

INSTITUTION MUTUALISTE OU COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT : Groupement de personnes, doté de la personnalité morale, sans but lucratif et à capital variable, fondé sur les principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir du crédit ;

PRETS : Tout acte par lequel un système financier décentralisé met, à titre onéreux, des fonds à la disposition d'un membre ou d'un client à charge pour ce dernier de les rembourser à l'échéance convenue.

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II) ORGANIGRAMME DE L'UM-PAMECAS






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe