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Contribution à  l'étude de la trypanosomose équine au Cameroun.

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par Hamadjam AHMADOU ALKAISSOU
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Docteur vétérinaire 2009
  

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III.1.3. Utilisations du cheval par les propriétaires

Le transport, la course, le prestige et l'équitation de loisir sont les principales raisons évoquées dans les élevages au Cameroun. Le propriétaire utilise généralement le cheval pour son propre compte ou l'engage dans des courses s'il le désire. Certains propriétaires élèvent pour la vente. L'élevage pour le prestige est le plus retrouvé au Nord Cameroun car la majorité des chevaux appartiennent

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aux chefs religieux qui sont des chefs de premier, second ou troisième degré. Toutefois, le nombre de ces propriétaires qui élèvent les chevaux pour le prestige est faible. Le cheval, pour eux, est une passion, un plaisir, un symbole d'autorité. Cette situation est également retrouvée au Maroc, selon les travaux de MOUJOUD [35] où les chevaux de fantasia constituent une marque d'aisance de leur propriétaire.

III.1.4. Résultats cliniques

L'étude que nous venons de réaliser nous a permis de mettre en évidence la présence de la trypanosomose chez les chevaux, dans certaines régions du Cameroun.

En plus, elle a été effectuée à une grande échelle sur un échantillon représentatif composé d'animaux de tout sexe, d'âge allant de 4 mois à 16 ans. Quant à notre enquête, elle a portée sur des mâles et femelles, apparemment sains et sélectionnés. Quoique, l'inclusion des animaux d'autres régions aurait probablement rehaussé nos résultats.

Les animaux consultés ont présenté, pour la plupart, un bon état général, des cas d'anémie ont été répertoriés. D'autres symptômes généraux ont été notés lors de la trypanosomose ; il s'agit des troubles oculaires (opacification de la cornée, larmoiements), l'hyperthermie, un poil piqué qui ont été décrit par CHARTIER et al., [8].

L'absence de signes cliniques chez les chevaux examinés pourrait s'expliquer par le fait que ces animaux sont en phase d'incubation. Cela corroborerait avec l'observation des granulocytes éosinophiles et de cellules mononucléées (lymphocytes) dans certains frottis. En effet, les éosinophiles sont peu nombreux chez le cheval sain. Par ailleurs, une éosinophilie peut être due à une allergie et elle est parfois en rapport avec le début d'une migration de parasites. C'est pourquoi, cette éosinophilie n'est pas pathognomonique de la trypanosomose et

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des chevaux fortement parasités peuvent ne pas présenter nécessairement d'éosinophilie 145]. L'absence de signes cliniques chez d'autres animaux peut être liée à une immunité naturelle comme l'a suggéré SEIGNOBOS 142] à propos de poney kirdi ou du Logone.

L'analyse sérologique a permis de révéler le passage des trypanosomes chez les chevaux consultés. De nos résultats, la prévalence a été de 32%. Cette prévalence est inférieure à celle obtenue par DHOLLANDER et al. 153] en Gambie qui était de 63% ; mais elle est supérieure à une autre prévalence obtenue par KUMBA et al.159] dans la région de Khomas en Namibie qui a été de 8,33% et de celle observée par CLAES et al. 150] au Kazakhstan qui était de 16,4%.

De ces résultats, on peut suspecter la présence des espèces parasitaires comme Trypanosoma evansi et Trypanosoma equiperdum bien que le test CATT/T. evansi ne soit pas très spécifique.

La prévalence parasitologique, dans notre étude, est plus élevée que celle trouvée par FAYE 117] chez les équidés à Bansang (11,4%) et à Niamina

(7,5%) en Gambie, mais aussi de DIOUF 113].

Les infestations dues à T. brucei ont été rare dans le cadre de cette étude, Ces résultats sont similaires à ceux de MATTIOLI et al. 131]. Mais, des études faite par le PATTEC 147] dans la région de la Boucle du Mouhoun au Burkina ont montrées des taux pouvant aller jusqu'a 100% sous la forme d'infections

simples ou mixtes.

Chez les équidés, les infestations à T. congolense, T. vivax et à T. equiperdum prédominent celles transmises par T. brucei.

Nous avons décelé, par la technique de frottis, la présence de T. vivax dans la zone près du lac Tchad (Makari) ; ce qui rejoint l'observation de TAZEL et GRUVEL 146].

Par ailleurs, RAWLINGS et coll. 140] puis SNOW et coll. 142], citant plusieurs auteurs, ont rapporté qu'il y a un décalage d'un à quatre mois entre le pic du "tsé-

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tsé challenge (1)" et celui de la prévalence de la trypanosomose chez les ruminants.

Il faut rappeler aussi que la prolifération des insectes se fait généralement en saison pluvieuse. Selon MAC LENNAN [29] et BARROWMAN [4], les ânes possèdent un certain degré de tolérance à la trypanosomose. La différence de l'incidence de la trypanosomose chez les chevaux comparés aux ânes traduit une plus grande sensibilité des chevaux.

L'incidence de la trypanosomose des équidés, souvent plus élevée que celle des bovins, peut être due au fait que les équidés constituent des hôtes préférentiels des glossines avec la finesse de leur peau par rapport aux bovins. Selon le modèle analytique de ROGERS [41], une augmentation de la densité des glossines entraîne théoriquement une augmentation du niveau d'infection d'abord chez les hôtes les plus préférentiels.

Une autre raison qui pourrait expliquer cette différence est que les ânes ont une plus grande aptitude à chasser les mouches par des mouvements de la queue ou des pattes que les chevaux.

Par rapport aux résultats sérologiques, le problème majeur est celui de l'interprétation des résultats. La présence des anticorps dirigés contre un agent étiologique (cas de trypanosome) donné peut avoir plusieurs explications :

V' soit que l'organisme héberge le germe ;

V' soit que l'organisme s'en est débarrassé et les anticorps vont jouer le rôle de témoins de l'infection ;

V' soit que l'organisme est trypanotolérant

Pour ces raisons, il serait indispensable d'associer à la sérologie, des examens cliniques, voire d'autres techniques de diagnostic plus pointues.

1 Tsé-tsé challenge = nombre de mouches tsé-tsé/ piège/ jour x taux d'infection

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La prévalence globale était de 0,8% à l'examen parasitologique. La séroprévalence quant à elle était de 32 % au CATT. La prévalence variait selon la région, la stratégie de conduite d'élevage pratiquée par les éleveurs, les troupeaux et l'âge des animaux. Cette enquête a montré que la trypanosomose équine était présente au Cameroun, surtout dans les zones boisées, près des cours d'eau fréquentés par les animaux y compris les chevaux (Faro et Déo, Makari, Jakiri, Ndu).

Le test sérologique a fait apparaître un taux d'infection plus élevé que l'examen parasitologique [8], [15]. Le manque de sensibilité souvent attribué à la méthode de détection directe serait peut-être la cause principale de cette énorme différence entre les résultats parasitologiques et sérologiques. Ce taux d'infection parasitologique aurait probablement été plus élevé si le test de sérologie, en particulier l'IFI (immunofluorescence indirecte), avait été utilisée [17]. En effet, selon l'étude faite par DIA et al. [12], l'IFI s'est révélée comme le test le plus sensible mais le moins spécifique. Les cas douteux étaient considérables par rapport à ceux révélés par le CATT et l'ELISA. La sensibilité et la spécificité étaient satisfaisantes avec le CATT qui est, par ailleurs, un test facile à effectuer sur le terrain. DIALL et al. ont fait les mêmes observations lors de l'évaluation de ce test au Mali [13].

Lors de cette étude, il n'a pas été possible d'appliquer ces méthodes de diagnostic pour des raisons financières et logistiques. C'est pourquoi d'autres études doivent être poursuivies afin d'affiner les données épidémiologiques de la trypanosomose équine au Cameroun.

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