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Analyse des déterminants de l'adoption des semences améliorées au Niger. Cas du mil.

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par Abdoul Naser YAHAYA Moussa
PTCI (Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire) a là¢â‚¬â„¢Université Ouaga II - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Études Approfondies (DEA) en Économie, option Économie et Politique Agricoles 2014
  

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I. CADRE THEORIQUE

Cette section aborde les théories économiques liant l'innovation à la productivité. La première sous-section présente les concepts d'innovation, de diffusion et d'adoption. La seconde sous-section analyse les liens théoriques entre innovation et productivité agricole. Ce qui permet de présenter dans une troisième sous-section les liens empiriques entre adoption de nouvelles variétés et productivité agricole.

1.1. Innovation-Diffusion-Adoption

Dans son acception la plus simple, innovation signifie nouveauté, faire des choses nouvelles ou faire d'une façon nouvelle ce que l'on a toujours fait. Les premières réflexions sur l'innovation en tant que moteur du développement économique sont essentiellement attribuées à Joseph Schumpeter dans son ouvrage « The Theory of Economic Development » publié en 1912. Il a adopté une conception étroite de l'innovation qui est aujourd'hui considérée comme trop restrictive. En effet, cet auteur expose pour la première fois la théorie de l'entrepreneur où il analyse ce dernier par sa fonction essentielle qui était d'innover. A la suite de ces travaux antérieurs, Schumpeter (1934) distingue cinq catégories d'innovations : Introduction de nouveaux produits, d'une nouvelle méthode de production, de la conquête de nouveaux marchés, du développement de nouvelles sources d'approvisionnement en matières premières ou autres intrants et de la constitution d'une nouvelle organisation de la production. Le porteur de l'innovation est l'entrepreneur qui introduit dans le processus économique les inventions fournies par le progrès technique ou exploite les potentialités offertes par de nouveaux marchés ou de nouvelles sources de matières premières. L'innovation peut être définie comme la mise en pratique ou l'appropriation d'une invention par les producteurs. La stratégie d'innovation vise à découvrir une connaissance exclusive (Nelson et Winter, 1982).

La littérature sur la diffusion de l'innovation est abondante et couvre plusieurs disciplines. Pour Samatana (1980), la diffusion est le cheminement de l'innovation depuis le système source jusqu'au système receveur. Alors que Morvan (1991), la conçoit comme "le processus par lequel une innovation se propage". Tonneau et Sabourin (1999) pensent que la diffusion dépend fondamentalement du milieu dans lequel elle opère, des acteurs et de l'objet diffusé. Rogers (1983) considère la diffusion comme "un processus par lequel une innovation va être progressivement communiquée, à travers certains canaux, auprès des membres du système

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social". Cette dernière définition met en exergue quatre éléments essentiels à savoir : l'innovation elle-même, les canaux de communication, le temps et le système social.

Les travaux sur la courbe en S (Griliches, 1957; Rogers, 1983), distinguent la phase de croissance, celle de la maturité du produit et enfin, la phase de déclin du produit. A chacune de ces phases correspondent des types particuliers d'adoptants. D'autres travaux de recherche abordant l'aspect du processus de diffusion de la technologie dans le secteur agricole ont montré qu'au départ, c'est uniquement une minorité d'agriculteurs qui adopte une innovation donnée, puis elle s'étend par la suite.

Dans le cas des innovations agricoles, les agriculteurs ne pensent pas en termes d'adoption ou de rejet comme le font les chercheurs. D'après Chambers et al (1994), l'individu cherche à prendre connaissance de cette nouveauté, de ses fonctionnalités, de ses avantages et inconvénients, puis se fait sa propre opinion de l'idée nouvelle et détermine l'attitude à observer : soit il adopte, soit il rejette. Cymmit (1993), Houndekon et Gogan (1996) distinguent aussi quatre groupes de facteurs analogues aux précédents qui sont susceptibles d'influencer l'adoption d'une technologie. Il s'agit des facteurs propres aux producteurs, des facteurs liés à la technologie, des facteurs institutionnels liés au marché de facteurs de production et à l'information et les caractéristiques de la parcelle devant recevoir la technologie.

Les facteurs liés au producteur regroupent le niveau d'éducation de l'exploitant, son expérience en agriculture, son âge, son genre, son niveau de richesse, la taille de son exploitation, la disponibilité en main-d'oeuvre et son aversion au risque (Cymmit, 1993). A ces facteurs, il faut aussi ajouter la rationalité du producteur.

S'agissant des facteurs liés à la technologie, il y a les coûts économiques du produit, la complexité de la technologie, le coût relatif de l'innovation par rapport aux innovations "substituts", le délai de récupération de l'investissement et la susceptibilité de la technologie aux aléas environnementaux. Quant aux facteurs institutionnels, ils regroupent l'accès au crédit, la tenure foncière, la disponibilité et l'accessibilité des marchés des produits et des facteurs, la disponibilité et la qualité de l'information sur les technologies et le développement des activités para et extra-agricoles. Enfin, les caractéristiques de la parcelle concernent la nature du sol et son niveau de fertilité avant l'adoption de la technologie.

En effet, l'agriculteur, qui décide d'adopter une nouvelle technique, choisis en fonction de caractéristiques techniques et de l'état de l'environnement selon ses critères de choix. En fait,

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un individu adopte une nouvelle technologie en fonction des informations dont ils disposent, de l'intérêt ou des gains qu'ils peuvent en tirer car d'après la théorie économique (Walras, 1874), la rationalité de l'individu se détermine en fonction de son seul intérêt à travers la main invisible (Smith, 1776).

Qu'il s'agisse des marchés de produits ou d'intrants, ces derniers peuvent être porteurs des risques et incertitudes pouvant hypothéquer toute dynamique d'adoption et de diffusion des innovations agricoles dans leur structure, comportement et performance.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"