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Rites traditionnels en pays Degah. Regard anthropologique sur le Gbà¶nnචdans le village de Motiamo.

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par KOUASSI MALIRET KOUAKOU
EFAC/INSAAC - Master professionnel 2015
  

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2. La vie culturelle des populations

A l'instar de tout le peuple Dègah, le village de Motiamo se caractérise par la richesse et la vivacité de son patrimoine culturel. Le village compte en effet plusieurs fêtes et danses traditionnelles, ainsi que des pratiques culturelles héritées des ancêtres et perpétuées jusqu'à maintenant en raison de leurs fonctions sociales. Il s'agit notamment de :

-« Gnangan » ou fête de la nouvelle récolte chez les Dègah de Motiamo. C'est une fête de moisson en guise de reconnaissance à « Korowiri » (Dieu) et aux « Voûga » (divinités terrestres) à qui l'honneur est fait d'être les premiers à manger les nouvelles récoltes des champs avant que les populations ne soient autorisées à en consommer. C'est à cette occasion que le Pidiiou fête d'igname est célébré dans le village. Mais la particularité de cette fête, c'est qu'en plus de l'igname, elle concerne tout ce qui est nouvelle récolte, notamment le maïs, l'arachide, le gombo etc. Cette fête se déroule généralement dans la période du mois de Juin-Juillet sur une durée de trois (3) jours et consiste en des rituelles et festivités traditionnelles. Elle obéit à plusieurs étapes dont la chasse communautaire du lapin dit « Gnangan Tchooman », les sacrifices rituels d'animaux en l'honneur de Dieu et des divinités terrestres pour leur dire merci, l'adoration du fétiche Gnangan dont la fête porte le nom, le pèhntahî qui est une sorte de lutte traditionnelle etc.

- « Koumou » :C'est une fête rituelle organisée avant la saison agricole. Elle consiste à sanctifier la terre, à réparer tous les torts qui y ont été commis et à adresser des prières au dieu de la terre pour que les récoltes soient abondantes. Le Koumou est célébré deux (2) fois dans l'année : une première fois pour annoncer et fixer la date du Gnangan et la deuxième fois pour fixer le Gbônnô. Le Koumou est considéré comme une fête des chefs de famille au regard de son caractère sacré dont les sages seuls en savent le mystère.

- « Gbônnô » : Le Gbônnô est pour le village de Motiamo ce que les Dègah appellent Loudjenan ou lourri. Il s'agit des grandes funérailles organisées chaque année pour tous les morts du village pour marquer leur séparation définitive d'avec le monde des vivants. La particularité de cet évènement à Motiamo est qu'il marque aussi le nouvel an dans le village selon le calendrier traditionnel du peuple. Ainsi, le Gbônnô apparait comme une double célébration qui consiste en des funérailles annuelles et la commémoration du nouvel an.

- « Djamé » : Il est aussi de tradition chez les Dègah de Motiamo d'organiser des sorties de masques. Le principal masque est le Djamé. Il a pour fonction d'exorciser le village. Chaque famille a son masque qu'il prépare pour la circonstance. Le Djamé est sculpté en bois et a une forme anthropomorphique. Le porteur est entièrement habillé avec des étoffes tissées à l'aide de feuilles de rônier. Leur sortie intervient à l'entame de la nouvelle année Dègah, quelques semaines après le Gbônnô. Après cette sortie des masques, les jeunes adolescents sont autorisés à fabriquer leurs propres Djamé appelés « tchenfè » qu'ils promènent à travers tout le village avec des danses et chants, en imitation aux vrais Djamé.

En outre, l'on a des danses et musiques traditionnelles comme le « Gban », le « Ganhin », le « Wara », le « Logan », le « Gobi », le « Naya », le « Kpan-nan », le « Mandié », le « Vogora » etc. Chacune de ces danses a sa particularité et la circonstance de son exécution. Le « Gban » par exemple est un fétiche protecteur invoqué très souvent pour chasser les mauvais esprits du village. La sortie de ce fétiche donne lieu à une danse religieuse de purification qui s'exécute généralement la nuit par des personnes initiées, tout comme le « Voûgora » qui est aussi une danse rituelle de prédication pratiquée par les prêtres ou devins vôgôrou. Quant au « Wara », le « Gobi »,le « Mandié », le « Logan » et le « Naya », ce sont des danses de réjouissances interprétées lors des mariages, fêtes et parfois même des funérailles. Il existe aussi des danses de chasse comme le « Kpan-nan » et des danses de guerre comme le « Ganhin » exécutées seulement par des initiés. Ces différentes danses et musiques sont rythmées par divers instruments tels que les tambours kpan-nan, djémé et naya, les lames de houe palî, la cloche daouro, les hochets en calebasse logan, les gourdes percutées langôguin, les sonnailles en feuilles de rônier yéga, la calebasse percutée louyé etc.

Motiamo dispose également d'une fanfare, acquise depuis 1955 à l'initiative des populations elles-mêmes, qui assure l'animation et l'ambiance populaire dans le village lors des différentes cérémonies et fêtes qui y sont organisées. Le dynamisme et le talent de cette fanfare lui vaut d'être très souvent sollicitée pour des fêtes et cérémonies officielles à travers la région. Le village compte aussi des musiques et danses d'animations populaires et d'ambiances comme le « Djinan » et l'« Atchéwé ». Par ailleurs, sur le plan artistique Motiamo regorge une pléiade de talents excellant dans la musique tradi-moderne. On peut citer parmi eux les célèbres musiciens Atto Yam's, Djalam's et bien d'autres.

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