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Rites traditionnels en pays Degah. Regard anthropologique sur le Gbà¶nnචdans le village de Motiamo.

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par KOUASSI MALIRET KOUAKOU
EFAC/INSAAC - Master professionnel 2015
  

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II. ENVIRONNEMENT ORGANISATIONNEL

1. Les acteurs de l'organisation

Le Gbônnô est avant tout un rite traditionnel faisant parti des us et coutumes du village. Il est tout à fait indiqué donc que la responsabilité de l'organisation incombe de chef au pouvoir traditionnel du village, c'est-à-dire la chefferie. C'est d'ailleurs elle qui en est à l'origine, puisque c'est elle qui a la charge des défunts animistes dont les funérailles définitives ont lieu pendant l'évènement. C'est aussi elle qui détermine la fin et le début de l'année selon le calendrier traditionnel, fixe la date de l'évènement et autorise le début de la célébration. Elle est au coeur de toutes les cérémonies qui meublent l'évènement et détient le droit exclusif de tous les rituels qui accompagnent la célébration. C'est dire au total que la chefferie apparaitcomme l'organisateur principal de l'évènement.

Cependant, bien d'autres catégories de personnes aux rôles déterminantsinterviennent dans le déroulement de la célébration. Il s'agit notamment des femmes, les sacrificateurs, les porteuses des charges contenant l'âme des défunts, l'association des jeunes du village et les scouts.

Les femmes occupent une place de choix dans l'organisation du Gbônnô, spécialement en ce qui concerne son volet funérailles ou lourri.Elles interviennent en amont dans la préparation de la boisson traditionnelle qui sert pour les rituels. Cette tâche leur est exclusivement confiée dans la logique de leur place dans la société en tant que chargées des tâches ménagères, surtout que dans l'environnement linguistique des Gur dont les Dègah font partir, la vente de cette boisson est une activité commerciale réservée aux femmes qui ont un savoir-faire exceptionnel en la matière. Pendant tout le déroulement des rites funéraires, elles restent en permanence dans les familles de deuil jusqu'au Côta qui symbolise l'accompagnement des morts et la fin des funérailles. C'est aussi elles qui, dans la logique de leur fonction maternelle, confectionnent le Côta-coûliî qu'elles donnent elles-mêmes en offrande aux défunts comme dernier repas avant leur départ définitif au pays des morts. Toute la durée de l'évènement, elles restent à la tâche pour soutenir les hommes et faire à manger à leurs familles et aux étrangers qui arrivent nombreux pour la circonstance. C'est ce mérite qui leur vaut d'être célébrées lors de la cérémonie officielle de la fête du nouvel an à travers les honneurs qu'on leur rend par les défilés qu'on leur permet.

Il y'a aussi les sacrificateurs et les porteuses des Lacôhlî ou charges contenant l'âme des défunts. Ces personnes ne sont pas choisies au hasard. Pour chaque famille en deuil, il existe une famille alliée à qui il revient ces deux (2) responsabilités. C'est de cette famille alliée que viennent forcément celui qui offre les animaux en sacrifice et celle qui va porter la charge. Cette coutume s'explique par les rapports interculturels et alliances qui existent entre les deux familles. En effet, en cas de litige dans une famille donnée, la médiation de la famille alliée contraint les protagonistes à trouver un accord et à faire la paix. De même, les défunts doivent impérativement agréer les prières qui leur sont adressées et accepter de quitter définitivement les siens dès l'instant où un membre de la famille alliée intervient dans les rituels.

Un autre acteur important de l'organisation de l'évènement est la jeunesse du village. Celle-ci intervient quelques fois aux côtés des sages qu'ils observent pour apprendre auprès d'eux en vue d'assurer valablement leur relève et pour garantir la transmission et la pérennité de la coutume. Mais dans l'entendement des jeunes, le Gbônnô est avant tout la plus grande fête du village dont ils ont l'obligation de s'approprier pour en garantir le succès. C'est pourquoi ils s'investissent pleinement dans l'organisation au sein d'un comité d'organisation dont la charge principale est la gestion des moyens matériels requis notamment les bâches, chaises et sonorisation, et l'organisation des danses traditionnelles.

La jeunesse intervient également aux côtés des scouts du village dans le maintien d'ordre et la sécurité pendant les activités. Les scouts sont réputés pour leur expérience qu'ils acceptent volontairement de mettre au service du village par leur intervention notamment lors du Côtaou l'accompagnement des morts et pendant la fête solennelle du nouvel an pour assurer l'ordre et la sécurité. Cette participation des scouts témoigne du caractère festif et socioculturel de l'évènement bien qu'ayant un fondement traditionnel.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius