3.3.2 Politiques nationales en matière de
planification familiale
Les questions relatives à la reproduction ont
été traitées pendant de nombreuses années à
partir de programmes intitulés « Santé maternelles et
infantile ». Ces programmes étaient essentiellement centrés
sur la lutte contre les morbi - mortalités maternelles et infantiles.
La notion d'espacement des naissances était
intégrée à ces programmes uniquement dans le souci de
préserver la santé de la mère et de l'enfant. Cette
régulation de la fécondité reposait alors sur les
pratiques de l'abstinence durant le post partum et l'allaitement (MAMA). La
question de la planification familiale était rarement incluse. Cette
orientation reflétait une vision pro- nataliste des autorités
sanitaires et des gouvernements, pour des raisons aussi bien religieuses que
démographiques (fortes fécondités par compensation d'une
mortalité infantile élevée) ou politiques (besoin de main
d'oeuvre).
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A partir des années 1960, l'OMS prône
l'évolution du concept de santé maternelle et infantile vers
celui de santé de la reproduction. En 1968, une déclaration de
l'assemblée de l'OMS stipule que : « chaque famille doit avoir la
possibilité d'obtenir des informations et conseils sur les
problèmes relatifs à la planification familiale y compris la
fécondité et la stérilité...» [21]
Dés cette période, des efforts sont entrepris
à l'échelle mondiale pour améliorer les méthodes de
planification familiale (efficacité, acceptabilité, coût,
sécurité, ....) et en développer de nouvelles (injections,
implants, détermination de la période féconde,
contraceptifs masculin).
L'OMS crée en 1972 un programme de recherche, de
développement et de formation à la recherche en reproduction
humaine (HRP). Le HRP est patronné conjointement par le PNUD, le FNUAP
et la banque mondiale. Il met l'accent sur la capacité des pays du tiers
monde à développer une recherche pluridisciplinaire sur la
régulation de la fécondité. C'est dans cette optique
qu'est crée en 1989 à Dakar le RESAR qui compte 12 pays dont le
Cameroun.
Du fait de la crise économique que le Cameroun traverse
depuis 1986/1987, il a été mis en place les programmes
d'ajustement structurel et la dévaluation du franc CFA. Lesquels ont eu
des effets néfastes d'ordre socio- économique : licenciement
massif de personnel, détérioration du tissu social,
appauvrissement et rareté de l'emploi, diminution, et insuffisance des
ressources dans les secteurs sociaux tels que la santé et
l'éducation. [28]
La situation socio- sanitaire se caractérise par : la
persistante d'une forte morbidité et mortalité en particulier
dans les populations maternelle et infantile, la recrudescence des maladies
émergentes : HIV/SIDA, tuberculose,..... ; Le nombre élevé
de grossesse non désirées et l'IVG chez les adolescents et
jeunes. Situation aggravée par une forte sous utilisation et un sous
équipement des formations sanitaires, une insuffisance des
médicaments essentiels/contraceptifs, une insuffisance dans
l'intégration des activités de santé, un personnel
quantitativement et qualitativement insuffisant, peu et mal
déployé, une faible implication des populations à la
résolution de leurs problèmes de santé.[28]
Au Cameroun, la constitution de la république garantie
le droit à la santé. La politique sanitaire se conforme, d'une
part, aux grands principes de l'OMS dont le pays est membre, d'autre part
à ses réalités socio- économiques et culturelles.
Elle est fondée sur le principe de l'universabilité qui fait de
la santé un droit fondamental de tous les camerounais.
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Le gouvernement camerounais a ratifié les
différentes résolutions des conférences et sommets
mondiaux suivant :
· La résolution sur « la santé pour tous
en l'an 2000» (Alma- Ata, 1978)
· La charte africaine sur le développement sanitaire
(1989)
· L'initiative de Bamako (1987)
· La conférence mondiale sur les droits de l'Homme
(Vienne, 1993)
· La CIPD qui défini le concept de santé
de la reproduction et à proposer un plan d'action (Caire, 1994)
· La résolution de la 44e session du
comité régional africain de l'OMS (Brazzaville, 1994)
· La déclaration de la 4e
conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995)
· Le forum régional sur l'enseignement de la
santé, de la reproduction dans les formations sanitaires de l'Afrique
centrale et occidentale (Ouagadougou, 1996)
· La résolution 49/128 de la 48e
assemblée mondiale de la santé sur les stratégies visant
à mettre en oeuvre la santé de reproduction des adolescents
(1996). [29]
· Le concept de Santé de la Reproduction, tel que
défini par la Conférence Internationale pour la Population et le
Développement (CIPD - 1994), a été adopté par le
Cameroun au cours du symposium national tenu du 14 au 17 décembre 1999
à Yaoundé.
· Conférence de Maputo du 18 au 22 septembre 2006
regroupant tous les ministres de la santé de l'Union Africaine avec pour
thème « « Accès universel aux services
intégrés de santé en matière de sexualité et
de reproduction en Afrique » »
L'objectif ultime de ce Plan d'action de Maputo est d'amener
les gouvernements Africains, la société civile, le secteur
privé et tous les partenaires au développement du continent
à unir leurs forces et redoubler d'efforts, afin d'assurer ensemble la
mise en oeuvre effective de la politique continentale en réalisant
l'accès universel à la santé en matière de
sexualité et de reproduction d'ici à 2015 dans tous les pays
Africains. Cela passe entre autre par le repositionnement de la
planification familiale comme volet essentiel pour atteindre les OMD dans le
domaine de la santé. [30]
· CARMA (campagne accélération pour la
réduction de la mortalité maternelle) concernant tous les
états de l'union africaine. La cérémonie de lancement a eu
lieu le 08 mai 2010 à Yaoundé.
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La politique nationale de santé de reproduction est
compilée dans un document intitulé « «
Politiques et normes des services de santé reproduction
» » produit par le ministère de la santé
publique de novembre 2009 il s'inspire de la stratégie sectorielle de
santé (2001- 2015) établit afin atteindre les objectifs du
millénaire.
L'une des 8 composants prioritaires de la santé de la
reproduction au Cameroun concerne la santé des adolescents et des
jeunes. L'un des objectifs majeur consiste à réduire le taux de
morbidité et mortalité liée aux IST/VIH SIDA, aux
maternités précoces, aux grossesses indésirées, aux
avortements, [31] aux travers de:
? Soins préventifs : promotion des comportements
sexuels sains, contraception, vaccination
? Prise en charge des problèmes de santé de la
reproduction
? Activités promotionnelles
L'importance de la planification familiale au Cameroun est
affirmée par le président de la république (Annexes 3)
ainsi que par un document intitulé « Pourquoi investir dans
la santé de reproduction au Cameroun ? » signé par
le ministre de l'économie de la planification et de l'aménagement
du territoire, le ministre de la santé publique et le ministre de la
promotion de la femme et de la famille. (Annexe 4)
Tableau IV : évolution de la
contraception au Cameroun [32]
Année 1991 1998 2004 2011
Tendance de la prévalence contraceptive moderne
parmi les femmes en union
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4% 7% 13% 14%
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