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Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.

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par Marius Blum TADA LANDO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015
  

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B. La réalisation de l'Unité Africaine.

Un saut dans l'histoire nous montre que, la division du monde au lendemain de la deuxième guerre mondiale en deux blocs dominés par les deux principales superpuissances (USA et URSS) n'a pas manqué d'avoir des répercussions et des attraits sur les jeunes États africains nouvellement indépendants. C'est ainsi qu'au lendemain même de leur accession à la souveraineté internationale, les États du continent africain se retrouvèrent divisés en blocs antagonistes au moment de construire leur unité continentale entre le bloc de Casablanca à tendance progressiste qui, prônait la mise sur pied des États unis d'Afrique et la création d'un marché commun africain et le bloc de Brazzaville-Monrovia à tendance modérée qui au contraire préconisait le renforcement des États-nations en affirmant l'égalité absolue entre eux et le respect de la souveraineté de chacun, de même que le maintien, voire le renforcement des relations économiques avec les anciennes métropoles afin d'attirer les capitaux nécessaires au développement . De cette division naquit l'OUA le 25 mai 1963 à Addis-Abeba en Éthiopie avec la signature solennelle d'une charte la régissant. Cependant, du fait qu'elle était plus un instrument de coopération et non d'intégration politique comme l'avait souhaité Nkwame Nkrumah et à cause des divisions qui la caractérisaient, l'OUA n'a pas pu réaliser cette unité africaine pour laquelle elle avait été créée et dont elle portait le nom. Le constat de cet échec a poussé les chefs d'États africains 39 ans après sa création à la remplacer par l'Union africaine le 09 juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud) avec pour objectif de « bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale »170(*). Malgré ce changement, les divisions et le manque de consensus subsistent toujours au sein du continent et l'UA n'a pas jusqu'à présent réellement réussi à réaliser l'unité dont l'Afrique à impérativement besoin pour faire face de manière plus efficace aux défis de la mondialisation.

Ainsi, plus que toute autre région, l'Afrique a besoin d'intégration régionale pour mieux promouvoir son développement économique et mettre en place les capacités de compétitivité requise pour devenir partie intégrante de l'économie mondiale et «échapper à la marginalisation dont elle fait l'objet sur la scène internationale aujourd'hui mondialisée171(*) ». En effet, au regard des défis que doivent affronter les pays du Sud pour s'adapter au contexte de la mondialisation, « Il semble qu'une insertion stratégique de groupes régionaux ou sous régionaux, soit la réponse la plus adaptée, comparativement à la stratégie de "cavalier solitaire" en vue d'une insertion globale de chaque pays »172(*). Ainsi, en réalisant leur unité continentale, les pays africains pourraient mieux tirer profit des opportunités de la mondialisation. Le défi étant pour ces derniers de mettre en place une intégration régionale crédible et de s'en servir comme tremplin pour s'intégrer de manière fructueuse dans l'économie et la politique mondiales. Cependant, afin d'y parvenir, ceux si doivent transcender les divisions qui ont toujours subsisté depuis les indépendances et l'avènement de l'OUA.

Par ailleurs, l'Afrique a d'autant plus que besoin d'une intégration régionale sur le plan économique car, si l'intégration africaine est conçue et mise en oeuvre au sein d'une stratégie de développement plus large visant à promouvoir la diversification économique, celle-ci pourra entre autre renforcer les capacités productives des pays africains, réaliser des économies d'échelle, améliorer la compétitivité, créer de nouvelles possibilités et surtout servir de rampe de lancement à la participation effective des économies africaines à l'économie mondiale. De plus, ayant en face d'elle de puissants regroupements régionaux tels que l'union européenne, les États-Unis d'Amérique où encore la Chine, l'Afrique n'a pas d'autre choix que de se présenter unie à la table de négociations internationales pour défendre ses intérêts et pouvoir occuper la place qui lui revient sur la scène internationale.

La réflexion menée dans ce chapitre avait pour but de déterminer les difficultés liées à une intégration des États africains dans la mondialisation au travers de leur appartenance à l'OIF et de faire une analyse prospective afin d'identifier des solutions pour y remédier. Et il en ressort que, la contribution de l'OIF à la dynamique d'intégration internationale des États africains dans la mondialisation est limitée aussi bien par des causes endogènes telles que la relative emprise de cette organisation sur les États africains et l'influence limitée de son volet économique, que par des causes exogènes telles que la désunion persistante entre les États africains et le déséquilibre croissant entre les pays du Nord et ceux du Sud. Dès lors, il s'avère qu'une meilleure intégration internationale des États Africains nécessite à la fois, le développement d'une Francophonie économique efficiente au travers d'une mise en valeur de l'espace économique francophone et l'encouragement par elle de partenariats économiques Sud-Sud. Par ailleurs, la réalisation de cette intégration nécessite également le renforcement des capacités d'influence internationale des États africains par l'approfondissement des réformes politico-économiques basées sur le développement et une gouvernance démocratique au sein de ces derniers, de même que par la réalisation d'une intégration régionale plus efficace de l'Afrique.

* 170 Voir Acte constitutif de l'UNION AFRICAINE adopté le 11 juillet 2000.

* 171 Papa Lafatime Sène ; Les initiatives d'intégration en Afrique, Mémoire de Master de Droit international public et européen, université de Grenoble II, 2005.p.45.

* 172BEKOLO EBE, B ; « L'Afrique face aux défis économiques à l'ère de la mondialisation », Acte du Colloque international préparatoire de la XXIème Conférence des chefs d'État et de gouvernement d'Afriques et de France. Op.cit., p.182.

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