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Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.

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par Marius Blum TADA LANDO
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015
  

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2. Le néo-institutionnalisme.

Se détachant du courant institutionnaliste en raison de sa nature descriptive et a-théorique, le néo-institutionnalisme a pour principal objectif de « structurer le politique53(*) » en donnant aux institutions une importance théorique. Dès lors, contrairement aux autres approches théoriques qui privilégient les acteurs dans l'analyse politique, cette théorie met plutôt les institutions au centre de cette analyse. Porté principalement par James March et Johan Olsen dans leur célèbre article de 198454(*), la théorie néo-institutionnaliste est subdivisée en trois courants distincts à savoir : le néo-institutionnalisme historique, sociologique et des choix rationnels.

Le néo-institutionnalisme historique s'est développé en réaction contre l'analyse de la vie politique en termes de groupes et contre le structuro-fonctionnalisme (théorie selon laquelle les institutions politiques existent parce qu'elles remplissent un besoin social) qui dominaient la science politique dans les années soixante. Ce courant insiste sur la dimension contingente du poids institutionnel sur l'action en émettant l'argument du path dependency dont l'idée principale est que « les phénomènes sociopolitiques sont fortement conditionnés par des facteurs contextuels, exogènes aux acteurs, dont beaucoup sont de nature institutionnelle55(*)». Ainsi, selon cette approche, les choix et les comportements individuels dépendent de l'interaction entre groupes, intérêts, idées et structures institutionnelles. Par conséquent, les phénomènes sociopolitiques ne peuvent être expliqués par la simple volonté des acteurs ni même par la nature de leurs actions car le contexte institutionnel y est décisif.

Quant au néo-institutionnalisme sociologique, ce dernier trouve ses racines dans la théorie des organisations56(*). Cette approche tente de lier la société aux institutions en mettant l'accent sur l'aspect cognitif de ces dernières, contrairement à l'approche historique qui se concentre sur leurs effets contingents ou celle des choix rationnels qui appréhende leur dimension stratégique. L'idée principale véhiculée par cette approche est celle selon laquelle les préférences individuelles ne sont pas uniquement le produit du cadre institutionnel au sens strict, mais qu'elles découlent d'un cadre de référence plus large. Ainsi, ce courant met en évidence le rôle de la culture et de l'organisation sociale dans la définition des choix et des comportements des individus.

Produit des études sur les législatures, l'approche du néo-institutionnalisme des choix rationnels « considère les institutions en fonction des contraintes et des occasions qu'elles offrent aux acteurs57(*) ». Pour ce courant, le comportement d'un acteur est déterminé non par des forces historiques impersonnelles, mais par un calcul stratégique qui est cependant fortement influencé par les attentes de l'acteur concernant le comportement des autres acteurs. Dès lors, les institutions structurent cette interaction en procurant des informations ou des mécanismes d'adoption qui réduisent l'incertitude concernant le comportement des autres acteurs tout en permettant aux acteurs de tirer des gains de l'échange ; ce qui les incitera à se diriger vers certains calculs ou actions précises. Ainsi, selon cette approche, les individus et leurs calculs stratégiques doivent être placés au centre de l'analyse politique bien que les institutions fixent les paramètres de l'action individuelle.

De ces trois courants du néo-institutionnalisme, c'est l'approche des choix rationnels qui convient le mieux à cette recherche car elle explique comment les États font un usage stratégique des institutions pour satisfaire leurs intérêts. Cette formulation présuppose qu'il existe une interaction entre l'existence des institutions internationales et les bénéfices qu'en tirent les Etats qui les composent. Dès lors, les Organisations internationales telles que l'OIF doivent leur survie au fait qu'elles contribuent à la réalisation des objectifs de leurs Etats membres. Et cette approche des choix rationnels s'insère dans le cas de cette étude car, dans une certaine mesure, la Francophonie a une valeur auprès des États Africains parce qu'elle constitue pour ces derniers un moyen d'intégration dans la scène internationale.

* 53 Sven Steinmo et al., structuring politics: Historical Institutionalism in Comparative Analysis, Cambridge University Press, Cambridge, 1992.

* 54 March. J et Olsen. J, « The New Institutionalism: Organizational Factors in Political Life», American Political Science Review, Vol. 78, 1984, pp .734-749

* 55 Lecours, A., « L'approche Néo-institutionnalistes en science politique: Unité ou diversité? », Politique et sociétés, vol 21, no 3, 2002, p. 8.

* 56 Ibid. p.9.

* 57 Lecours, A., « L'approche Néo-institutionnalistes en science politique: Unité ou diversité? », Op.cit. p.9.

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