WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Réintroduction de l'ours dans les Pyrénées. Discours, représentations et processus d'entrée en résistance.

( Télécharger le fichier original )
par Elise LABYE
Université de Toulouse-Le-Mirail - Master 1 Anthropologie Sociale et Historique 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV. A PROPOS DE MA PLACE SUR LE TERRAIN

22 Veau ou agneau élevé en plein air nourri au lait maternel et au pâturage. Ici, il s'agit d'un agneau.

24

Au début de mon travail de terrain, je n'avais qu'une connaissance vague du sujet bien que originaire de l'Ariège, mais n'y vivant plus depuis six ans, j'avais certes quelques notions ou prénotions sur le sujet mais pas de réelles convictions. Ainsi, tout au long de mon travail, je me suis demandé si je n'étais pas de parti pris et comment faire pour ne pas l'être alors que j'ai principalement réalisé mon terrain dans un « camp », celui des opposants au projet de réintroduction, et que mon père est éleveur, bien que non directement concerné, car il a son exploitation dans les piémonts pyrénéen et n'est pas victime de prédations d'ours sur son troupeau. Cela a été une de mes principales préoccupations et j'espère y être parvenue au moins en partie.

C'est en tant que fille d'éleveur et «belle-fille » d'un membre de l'Aspap que je suis entré sur le terrain. Ceci a été a été un atout pour être plus facilement en contact avec les adhérents et obtenir des rendez-vous pour des entretiens, car j'ai été perçue comme étant, au moins partiellement, de leur monde, comme quelqu'un du coin et donc à même de comprendre leur démarche. Cela m'a probablement conféré une certaine légitimité à m'intéresser à leurs activités et, si ce n'est le statut d'alliée, cela a du moins certainement levé la suspicion sur une éventuelle appartenance au « camp adverse ». J'ai notamment pu le remarquer avec un des éleveurs interviewés, son visage s'est illuminé et son ton est devenu de suite plus amical quand je lui ai dit de qui j'étais la fille. Peut-être ne m'aurait-il pas dit exactement les mêmes choses si cela n'avait pas été le cas.

J'ai rencontré chez les personnes interviewées et notamment chez ceux qui ont subi des dégâts d'ours, une réelle envie de communiquer à ce sujet car ces personnes ont le sentiment de n'être ni entendues ni comprises par l'État et par le reste de la société. Comme M. Joly qui me dit à la fin de l'entretien qu'il n'a pas perdu son temps parce que les informations qu'il m'a apportées je ne les aurai pas eues ailleurs. Je suis donc perçue, me semble-t-il, comme quelqu'un qui va pouvoir diffuser leur parole, ou du moins je suis une personne qui va écouter leur point de vue, qui va pouvoir les comprendre. Jean, lui, m'a dit à propos de la difficulté de trouver des créneaux pour rencontrer les gens que ce n'est pas qu'ils ( les éleveurs de l'Aspap) ne veulent pas communiquer, et même au contraire, mais trouver un moment dans leur emploi du temps pour le faire, est parfois difficile. Donc malgré quelques difficultés parfois pour les rencontrer, toutes les personnes interviewées l'ont fait volontiers.

Les refus que j'ai eus étaient plutôt le fait de personnes favorables à la réintroduction comme ce berger, ami d'une personne rencontrée au colloque de Luchon, qui a refusé de me rencontrer. Et cette jeune bergère également qui aurait d'ailleurs croisé l'ours sur l'estive où elle garde un troupeau

et que j'ai tenté de contacter sans recevoir de réponse. Ces refus s'expliquent certainement en partie par le fait qu'« être favorable à l'ours » quand on fait parti du monde agro-pastoral, c'est faire partie d'une minorité et ce n'est donc pas toujours facile à vivre et à exprimer ouvertement.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo