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L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

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par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

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A.2.3. Une preuve d'humanité

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our Patenaude et Hamelin Brabant (2006), l'humour serait un moyen de « s'évader de la réalité hospitalière et de créer un climat social. Il allège le poids associé à la maladie critique, les traumatismes et la mort. C'est une façon d'y faire face et de s'élever au-dessus ». Ce terme « s'élever au-dessus », revient à faire abstraction pendant un court instant des complications qui gravitent autour de nous, afin de continuer à vivre pleinement et faire de ce petit instant de joie le moyen d'expression de notre humanité propre.

Rubinstein (1983) fait d'ailleurs le lien entre rire et accomplissement de soi : « il n'est pas indifférent de savoir qu'il existe une relation entre le rire et le succès, pas obligatoirement la richesse et le succès social, mais à coup sûr le succès dans la réussite de sa vie, dans l'accomplissement de sa destinée ». Or, le bonheur de chacun ne passe-t-il pas à travers un épanouissement personnel ? En ce sens, l'humour et le rire ne seraient-ils pas une des clefs du bonheur ?

Le rire se partage. Un soignant qui rit, c'est un soignant davantage humain, porteur d'émotions. Pratiquer l'humour revient à faire tomber la blouse blanche qui parfois s'interpose dans notre rapport avec le patient. Pour Patenaude (2006), « L'humour peut créer un sentiment de rapprochement entre les infirmières et les patients et aplanir la hiérarchie ». La relation de soin en devient alors plus personnelle, plus humaine. En adoptant une attitude humoristique, nous mêlons à l'aspect technique du métier la preuve d'une profonde humanitude. Selon Rubinstein (1983), « toute occasion est bonne, tout rire gagné est favorable. Si l'on creuse sa tombe avec ses dents, chaque éclat de rire retarde le moment où la fosse sera prête ». Quelle citation pleine de vie ! Voilà peut-être l'essence même de l'humour : vivre pleinement. Tout simplement.

En tant qu'outil de communication, l'humour assure donc un soin davantage personnel, humain, à l'image de celui qui le prodigue. Se restreindre à un soin purement technique, c'est ignorer l'être humain que nous sommes et celui qui est face à nous. En tant que soignant, il ne s'agit pas de faire subir la relation de soin au patient, mais de la personnaliser, de la rendre moins protocolaire, et avant toute chose, de la rendre pleine de vie et d'espoir. L'espoir de vivre - ou en tout cas, d'un retour à l'état antérieur - est certainement la première étape dans le long chemin de la guérison.

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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

A.2.4. Une technique de distraction

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ace à une situation qui peut paraître gênante, inconvenante, désagréable, le patient reste peu enclin à la réaliser. Dès lors, le soignant use de l'humour et du rire pour lui faire penser à autre chose, plus joyeux. Le rire détourne le soigné de ses préoccupations principales : « Rien ne désarme comme le rire » (Bergson, 1900). Le soigné vise alors un objectif différent : non plus ne pas réaliser le soin par anxiété, mais une volonté de vivre ce moment de rire. Or, cet instant présent de gaieté ne peut être envisagé que par le partage d'une expérience commune avec le soignant. Il prend alors part inconsciemment à la volonté soignante de réaliser le soin.

Un des apports fondamental de l'humour dans la relation de soin est donc de mettre à l'aise le patient. Ce dernier est projeté dans un lieu qui lui est inconnu, pour confier ses problèmes les plus personnels face à un étranger, en un laps de temps très court. Quel exercice difficile ! À nous soignants, de le faciliter en apportant un peu de légèreté pour détendre une atmosphère parfois tendue.

Cette technique de distraction permet aussi au soignant de se recentrer sur la finalité première de son métier : répondre aux besoins du patient. Tout au long de notre profession, nous répétons parfois les mêmes gestes, les mêmes paroles, à tel point que cela en devient même mécanique. La banalité du geste tend parfois à nous faire oublier que derrière la chemise d'hôpital, il y a un être humain, en proie aux doutes, à l'anxiété, à la peur de ce qui va lui arriver. Pour Patenaude (2006) : « Si la situation est difficile, embarrassante, gênante, l'humour aide l'infirmière, le patient ou les deux à y faire face, et devient une forme de soutien au patient ». Faire rire le patient, permet donc de le conditionner de telle manière à ce qu'il soit plus coopérant dans les soins. Mais c'est aussi un moyen de se repositionner en tant que soignant, et de se remettre en question sur notre pratique.

Bref, distraire, c'est mettre en place une légère touche d'humour dans notre prise en charge du patient de manière à la faciliter. Des petites attentions, des petits sourires, des petits rires partagés, synonymes d'une entre-aide mutuelle soignant/soigné : « rire avec quelqu'un [...] c'est le faire entrer dans un réseau de solidarité, d'amitié et de confiance » (Rubinstein, 1983).

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams