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L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

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par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

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B. PRÉDISPOSITIONS, LIMITES ET CONTRAINTES

B.1. LES PRÉDISPOSITIONS À SON UTILISATION

B.1.1. Le contexte des soins

L'

humour est fonction de la situation. Avant toute pratique de l'humour, le soignant doit se poser les bonnes questions au préalable : « Où ? » ; « Quand ? » ; « Comment ? ».

Faire preuve de bon sens professionnel quant à l'usage de l'humour, c'est donc identifier au préalable les circonstanciels de lieu, de temps, et de moyen. Patenaude (2006) nous confie : « Introduire

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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

l'humour est fonction de saisir le bon moment et de relever des indices, d'évaluer la situation. La notion de timing est jugée essentielle ». Le jugement clinique - d'autant plus affuté avec l'expérience - est donc indispensable en vue d'employer l'humour dans la démarche soignante. Le praticien analyse la situation afin de décréter si cette dernière est propice ou non à l'utilisation de l'humour.

Pour Patenaude (2006), il existe un réel aspect contextuel de l'humour : « La majorité des études recensées concluent que l'humour dans les soins est contextuel, situationnel et spontané. Il surgit de situations ordinaires, inspiré par les circonstances du moment, des interactions. [...] Cet humour peut être léger et pétillant ou plus éclatant mais s'accorde avec la situation des soins ».

Cependant, un humour spontané suppose malgré tout un jugement clinique pertinent. Ce n'est pas parce que l'humour est qualifié de « spontané », qu'il n'est pas raisonné, bien au contraire. Mais ce raisonnement porte sur la situation et non sur l'intention de faire rire. Une nuance subtile qui a pourtant toute son importance. Observer, écouter, analyser la situation apparaissent donc comme des outils fondamentaux quant à l'usage de l'humour dans les soins.

B.1.2. Le soignant, facteur d'expression de l'humour

L'

humour est fonction du soignant. Derrière la blouse blanche, il y a un individu doté de capacités intellectuelles, émotionnelles et humaines. L'utilisation de l'humour dans

les soins - nous ne parlons pas d'un humour agressif et inadapté, bien entendu - est une preuve d'empathie. Rire avec autrui suppose avant tout de le comprendre. Pour Patenaude (2006), l'empathie est « un pré requis pour utiliser l'humour dans le contexte des soins : ressentir comment les gens se sentent, être instinctivement sur la même longueur d'onde et introduire l'humour avec soin ». Voilà toute la complexité de l'humour : renforcer la relation de soin au plus intime, sans pour autant la compromettre par l'expression extérieure de nos propres sentiments.

Considérer le soignant en tant que facteur d'expression de l'humour, c'est admettre sa singularité. « Certaines conditions sont susceptibles d'influencer l'utilisation de l'humour et ses effets. Ce sont l'intuition et la sensibilité, le jugement, l'expérience, la personnalité et l'attitude envers l'utilisation de l'humour dans la pratique professionnelle » (Patenaude, 2006). Ainsi intervient la notion d'inné ou d'acquis au sujet de l'humour. Il paraît réaliste de concevoir la personnalité du soignant comme indissociable de la fréquence d'utilisation de l'humour. En effet, il est évident que tous les soignants n'utilisent pas forcément l'humour dans leur vie personnelle ou professionnelle, en tant qu'acteur ou spectateur du comique. Dans cette optique, l'humour apparaît comme une disposition individuelle variant d'un individu à l'autre. Existerait-il une prédisposition naturelle à l'humour ?

Freud (1927) affirme que « les personnes ne sont pas toutes capables d'adopter une attitude humoristique ; c'est un don rare et très précieux. Or il y a des personnes qui ne disposent ni de la

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capacité de s'amuser, ni de celle de profiter des plaisirs humoristiques qui leur sont proposés ». Certains aspects de notre personnalité semblent donc inscrits dans notre patrimoine génétique. En ce sens, faire usage de l'humour n'est-il pas un instinct naturel de l'Homme ?

Pourtant, la question de l'acquis ne doit en aucun cas être ignorée. Ne serait-ce pas notre éducation, notre culture, notre milieu social, notre environnement, qui définiraient notre joie de vivre ? Les valeurs morales qui nous ont été inculquées dès notre plus jeune âge influencent considérablement notre pratique de l'humour. Dans notre enfance, nous avons pu être réprimandés par nos parents lorsque nous rions d'une situation alors que le moment était inapproprié. Nous avons donc appris à rire, et plus encore, à déterminer à quel moment nous pouvions rire.

Base héréditaire ou facteur environnemental ? Si l'humour est un comportement à forte composante innée, son usage et sa possible adaptation selon le contexte de soins semblent aussi résulter de l'apprentissage et de l'expérience. Sans donner réponse à ce débat entre inné ou acquis, le soignant qui pratique l'humour doit le faire dans le respect d'autrui.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry