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L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

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par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

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E. ENTRE FORMATION INITIALE ET CONTINUE

La troisième partie des questionnaires, intitulée « Vers une formation à l'humour », consiste à recueillir les avis des soignants et des étudiants pour voir s'ils sont dans l'ensemble favorables ou non à un apprentissage de l'humour dans leur pratique soignante (Cf. Annexe 4). Du fait de l'intérêt croissant porté aux différentes techniques de thérapies par le rire, il semblait intéressant de savoir si le terme « gélothérapie » était connu des participants. 96.5% des participants (96.6% des soignants et 96.4% des étudiants) ont répondu « non » ; tandis que seulement vingt-deux diplômés (3.4%) et quinze non diplômés (3.6%) ont affirmé avoir connaissance de cette appellation encore peu commune (Cf. Annexe 4, Question 1). Après cette question nous avons donc jugé utile de poser une définition succincte de la thérapie par le rire afin d'éclairer les participants.

Par la suite, nous avons évalué la complexité de l'humour dans son aspect inné ou acquis. Pour la grande majorité des soignants (69.7%) et des étudiants (65.9%), la mise en place d'une formation à l'humour n'est possible qu'en fonction du professionnel, la pratique de l'humour variant d'un individu à un autre (Cf. Annexe 4, Question 2). 12.6% des diplômés et 17.0% des non diplômés considèrent l'humour comme une faculté possiblement acquise, la formation étant envisageable pour n'importe quelle personne, réceptive ou non à l'humour. Sensiblement les mêmes résultats sont à relever pour ceux qui perçoivent l'humour en tant que prédisposition innée de l'Homme, puisque totalement dépendant de notre personnalité. Pour ces derniers, soit 16.7% de manipulateurs et 13.6% d'apprenants, un apprentissage de l'humour apparaît impossible. Résultats plutôt encourageants au vu de notre problématique, seuls six soignants sur les 641 participants (0.9%) et quatorze étudiants sur les 411 sondés (3.4%), jugent une telle formation comme une perte de temps non négligeable.

Si tous ne se prononcent pas en faveur de cette formation pour le moins atypique avouons-le, l'intérêt porté à la question est en tout cas bien réel pour environ trois quart des manipulateurs (73.9%) et des étudiants (77.9%). Près d'un quart se disent même « très intéressés » (26.8% et 25.3% resp.) et la moitié « plutôt intéressée » (47.1% et 52.6% resp.) quant à un tel apprentissage dans leur métier (Cf. Annexe 4, Question 3). Seulement 4.4% des soignants et 3.6% des étudiants ne se déclarent « pas du tout intéressés ».

Sur les 73.9% de diplômés et les 77.9% de non diplômés intéressés, 85.7% et 85.3% d'entre eux respectivement, reconnaissent un bénéfice à la fois dans leur vie professionnelle et dans leur vie privée (Cf. Annexe 4, Question 3bis). Pour seulement dix-neuf manipulateurs (4.0%) et six étudiants (1.9%) cette formation ne serait bénéfique que du point de vue personnel.

La question susceptible de se poser désormais est relative au degré d'expérience des soignants. Une plus grande expérience implique nécessairement d'avoir côtoyé un plus grand nombre de patients, de tous types, plus ou moins réceptifs à l'humour, et dans des contextes aussi divers que variés. Un

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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

apprentissage du rire apparaît dès lors dispensable étant donné que l'on éprouve moins le besoin d'apprendre de nouvelles choses. Pour autant, une formation à l'humour est-elle nécessaire uniquement chez les manipulateurs exerçant le métier depuis peu ? Le désintérêt porté à cette idée de former à l'humour n'est-elle présente qu'auprès des plus expérimentés ? A contrario, un tel apprentissage est-il perçu comme un moyen d'apporter un peu de jovialité dans une pratique qui tend à s'essouffler au fil des années et à succomber à la routine ?

Afin d'apporter une possible réponse à ces questions, nous avons confronté l'intérêt de la mise en place d'une formation continue à l'humour chez les manipulateurs en ordonnée, en fonction de leur durée d'exercice dans le métier en abscisse (Cf. Figure J).

23.0%

Très intéressé(e)

 

30.1%

 
 
 
 

27.7%

 
 
 
 
 
 

49.8%

Plutôt intéressé(e)

 
 

44.1%

 
 
 
 

48.5%

 
 
 
 
 

Moins de 5 ans

 
 

23.0%

Peu intéressé(e)

 

21.5%

 

Entre 5 et 20 ans

 
 

18.8%

 
 
 
 

Plus de 20 ans

 

4.2%

 
 
 

Pas du tout intéressé(e)

4.3%

 
 
 
 

5.0%

 
 
 

Source : L'auteur

Figure V. Une formation continue à l'humour ?

Au vu de ce graphique, le degré d'expérience professionnelle ne semble pas influencer outre mesure l'intérêt porté à la formation. La plupart des manipulateurs révèlent être « plutôt intéressés » quant à la mise en place d'une formation continue dont : 49.8% travaillant depuis moins de cinq ans, 44.1% entre cinq et vingt ans, et 48.5% depuis plus de vingt ans. Seuls 5.0% des plus expérimentés avouent n'être « pas du tout intéressés », alors que près du sextuple (27.7%) se disent « très intéressés ». Une formation à l'humour semble donc envisageable quelque soit l'ancienneté du soignant.

Après avoir évalué si les soignants et les étudiants étaient disposés ou non à se former à l'humour durant leur pratique, la dernière question consistait à envisager la mise en place d'une formation initiale dès le cursus de manipulateur (Cf. Annexe 4, Question 4). Alors que près de la moitié des professionnels (48.8%) trouveraient cette formation pertinente dans le cadre d'une meilleure prise en charge du patient (soit 10.6% « tout à fait d'accord » et 38.2% « plutôt d'accord »), ce taux s'élève même à 66.9% du côté des étudiants (soit 13.6% « tout à fait d'accord » et 53.3% « plutôt d'accord »). Si beaucoup ne se prononcent pas (34.6% et 23.1% « ni en accord ni en désaccord » resp.), ils restent néanmoins très peu nombreux à se dire « pas du tout d'accord » : vingt-quatre sur les 641 soignants (3.7%) et uniquement quatre étudiants sur les 411 participants (1.0%).

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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016

L'idée d'envisager une unité ou sous-unité d'enseignement « humour » au cours de la scolarité, nécessite de recueillir l'avis des premiers concernés : les étudiants. Ainsi, il paraît intéressant de se demander si le niveau d'études influe sur la perception des bénéfices apportés par cet apprentissage. L'expérience acquise au cours des stages ne prédispose-t-elle pas les étudiants à se détacher de l'aspect technique du métier pour en privilégier l'aspect humain ? De ce fait, les élèves en troisième année ne sont-ils pas plus à même de pratiquer l'humour lors des soins ; et donc de trouver un bénéfice réel quant à cette formation ? Cependant, les nouveaux apprenants disposent d'un regard extérieur sur l'environnement soignant - quasi semblable à celui du patient - car n'ayant pas suffisamment de connaissances techniques et théoriques. En conséquence, les élèves de première année ne perçoivent-ils pas l'humour comme un moyen de faciliter une relation de confiance entre soignant et soigné ? Le facteur relationnel de l'humour ne constituerait-il pas une des bases du métier à adopter le plus tôt possible dans le cursus de manipulateur ?

Nous tenterons d'apporter une réponse à chacune de ces interrogations en confrontant la pertinence de la mise en place d'une formation initiale à l'humour en ordonnée, en fonction du niveau d'études des étudiants en abscisse (Cf. Figure VI).

 
 
 
 

16.4%

Tout à fait d'accord

9.1%

 
 
 

15.1%

 
 
 
 
 
 
 

55.7%

Plutôt d'accord

 

52.3%

 
 
 

51.8%

 
 
 
 
 

22.1%

Ni en accord ni en désaccord

27.3%

 
 
 

20.1%

 
 
 
 
 

Première année

Plutôt pas d'accord

5.0%

9.8%

 

Deuxième année

 

12.2%

 

Troisième année

 

0.7%

 
 

Pas du tout d'accord

1.5%

 
 
 

0.7%

 
 

Source : L'auteur

Figure VI. Une formation initiale à l'humour ?

Dans l'ensemble, plus de la moitié des étudiants (53.3% en moyenne) se disent « plutôt d'accord » à propos d'une formation initiale en vue d'une meilleure prise en charge du patient, avec un taux de réponses sensiblement identique selon le niveau de scolarité : 55.7% des élèves de première année, 52.3% de deuxième année, et 51.8% de troisième année. Exclusivement un étudiant en première année (0.7%), deux de deuxième année (1.5%), et un de dernière année (0.7%), se considèrent totalement fermés à cette idée. Au vu des résultats, un apprentissage de l'humour dans le cursus d'enseignement semble être majoritairement accepté par les étudiants, et cela peu importe le niveau d'études.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery