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Jeux, enjeux et contraintes des grandes puissances au cours du printemps arabe. Le cas des membres du CSNU.

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par Ange Joachim MENZEPO
Université de Dschang-Cameroun - Master en Sciences politiques 2015
  

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Les enjeux spécifiques de la France sont la (re)construction de la multipolarité (a) et la prémunition contre l'immigration (b).

a- La (re)construction de la multipolarité.

Christophe VALLEE s'interroge : « quelle peut être la place de la France dans le concert actuel des nations ? Quelle est le statut de puissance de la France aujourd'hui ? »745(*) La politique internationale, comme toute politique est une lutte pour la puissance746(*). Pour la France, un enjeu de puissance se trouve dans ce que nous pouvons qualifier d'acharnement pour la multipolarité du monde contre l'unipolarité des Etats-Unis. Cet enjeu s'inscrit dans l'optique de changer la configuration du rapport des forces747(*).

Il est intéressant de rappeler qu'en relations internationales, chaque Etat a ses intérêts nationaux à défendre, et seuls changent les moyens auxquels il recourt en vue de satisfaire ceux-ci748(*). C'est stratégiquement que les autorités françaises se sont ruées vers les structures multilatérales telles que l'ONU, l'UE ou le G8 pour faire entendre leur voix. D'ailleurs, Pierre De SENARCLENS le précise bien lorsqu'il écrit que : « les grandes puissances utilisent l'Organisation en suivant leurs propres intérêts »749(*). D'autre part, C. VALLEE le précise, « le monde ne peut plus être abandonné à la logique (...) d'un seul pays, fût-il le plus fort (...). La France (...) promeut cette idée de régulation des puissances au sein d'ensembles et sous-ensembles »750(*). Il conclut que « la puissance doit donc être régulée soit par des organismes internationaux, soit par des relations bilatérales soit par des relations multilatérales non pas autour d'un seul centre (...) »751(*).

Traditionnellement au coeur de la réflexion sur les relations internationales, la notion de puissance est généralement utilisée pour tenter d'évaluer les capacités d'action des Etats, voire d'en établir une hiérarchisation752(*). La France est en mal de puissance. Elle est absorbée par les autres notamment les Etats-Unis, le gendarme du monde. Pour essayer d'exister, elle évolue dans les espaces multilatéraux comme cadre potentiel d'expression, de préservation ou de recouvrement d'une puissance nationale érodée753(*). La France affiche une volonté de puissance pour répondre à Pascal BONIFACE754(*). Celle-ci peut se traduire dans la puissance comme capacité à structurer son environnement international755(*).

Pour Thucydide, « la volonté de puissance est l'une des principales forces motrices du monde »756(*). Edouard H. CARR757(*) explique les comportements des différents Etats comme la recherche d'une maximisation de leurs intérêts nationaux, à savoir essentiellement leur sécurité et leur puissance relative.

Le printemps arabe a permis à la France d'exister comme puissance au travers de la multipolarité dans un registre de puissance par délégation758(*). Elle s'appuie sur l'UE où elle est un acteur influent. C'est d'ailleurs pourquoi elle ne voulait pas que l'opération soit coordonnée par l'OTAN fortement dominée par les Etats-Unis. En effet, la stratégie de la France à l'égard de l'Union Européenne, consiste en partie à rechercher à travers le cadre européen un palliatif à l'érosion de sa puissance relative dans la seconde moitié du vingtième siècle759(*). La recherche d'un monde multipolaire, largement développée par certains pays européens, la France en tête, s'est toujours opposée à la conception américaine760(*).

Depuis le début des années 1990, les Etats-Unis s'imposent sans conteste comme la première puissance mondiale en tous points, ZBIGNIEW Brzezinski considérant à ce titre qu'« aucune puissance ne peut prétendre rivaliser dans les quatre domaines clés - militaire, économique, technologique et culturel - qui font une puissance globale »761(*). La France a ainsi décidé de rivaliser avec les Etats-Unis en optant pour la prise de décision dans les cadres multilatéraux comme à l'ONU sapant de ce fait toute tentative de décision unilatérale qu'auraient pu entreprendre les Etats-Unis. A cet égard, la situation que décrit Philippe DECREANE est assez évocatrice. Selon lui, « l'idée qu'il existe aujourd'hui des tensions franco-américaines face à l'Afrique n'est pas un fantasme (...). Il est de plus en plus clair que les Etats-Unis ont pour objectif (...) de créer des ensembles économiques et politiques plus perméables à leur action »762(*). Cet enjeu étasunien menace réellement la France car, sa politique africaine a longtemps été perçue comme une dimension fondamentale mais aussi singulière et spécifique de sa politique étrangère. Fondamentale car, d'un point de vue géopolitique, l'Afrique est resté le seul continent où la France a pu espérer après la Seconde Guerre mondiale et le mouvement de décolonisation préserver un leadership fort et une influence réelle, à la hauteur de ses ambitions gaulliennes de grande puissance763(*). Face au printemps arabe, la France se devait donc de réagir afin de conserver sa suprématie sévèrement mise à mal par les ambitions des Etats-Unis. Quoique P. DECREANE, s'inscrive dans le cadre de la création des ensembles, nous pensons que la rivalité franco-américaine ne se situe pas dans ce seul registre. Elle a des ramifications qui s'étendent dans le champ de la volonté de puissance.

Autre élément de cette stratégie de puissance, la constitution d'alliances visant à affaiblir l'adversaire principal, avec la mise en oeuvre du concept de la multipolarité. C'est ainsi que la France s'est donc investie à l'ONU afin de se faire valoir sur la scène internationale comme puissance définie avec Raymond ARON comme « la capacité d'imposer sa volonté aux autres »764(*) et avec Robert DAHL comme « la capacité d'obliger l'autre à faire ce dont il se serait autrement abstenu »765(*).

Elle a réussi à imposer le rythme aux alliés dans la poursuite de leurs actions en Libye dans le cadre d'une coalition qu'elle a initiée et même conduite, on se souvient que les frappes françaises ont été les premières sur le sol libyen. Faute d'avoir réussi à obtenir que l'intervention des pays occidentaux en Libye se passe en dehors de l'OTAN (au sein de laquelle les Etats-Unis sont un acteur très dominant), la France est parvenue à mettre sur pied un groupe de contact de manière à ce que le processus politique en Libye ne soit pas capté par les seuls américains766(*). Ceci afin de faire valoir la multipolarité qui lui permet d'exister en tant que puissance. Cette configuration lui permet de renforcer son statut de puissance stratégique à vocation mondiale767(*). Franck MAGNARD et Nicolas TENZER l'avaient déjà relevé lorsqu'ils affirmaient : « en matière de politique étrangère, c'est l'engagement français en Afrique et de plus en plus au Proche-Orient qui lui permet de s'affirmer comme une puissance à vocation mondiale »768(*). Fort de cela, elle ne pouvait rester en marge des opérations. Elle saisit cette fenêtre d'opportunité pour affirmer sa puissance en se prémunissant contre l'immigration.

b- La prémunition contre l'immigration.

Nous pouvons percevoir l'immigration comme un élément menaçant la sécurité interne des nationaux d'un Etat. Nicolas SARKOZY, qui le sait certainement, profite de sa cote de popularité pour appeler les Libyens à l'unité pour la reconstruction de la Libye. A côté de cet appel, la France rebâtit ses rapports avec la Libye. Elle rouvre son ambassade à Tripoli en octobre 2011, peu avant l'assassinat de KADHAFI. Cette action inscrit la France dans la perspective de puissance vue comme capacité d'action et marge de manoeuvre769(*). Selon cette conception, « est puissant un acteur qui est doté d'une liberté d'action et d'une marge de manoeuvre suffisante pour mener son action de la manière dont il le souhaite »770(*).

En effet, avec la réouverture de son ambassade à Tripoli, la France a besoin d'assurer le service de sécurité intérieure de celle-ci. Pour cette tâche, c'est un commissaire de la police judiciaire, Lucas PHILIPPE, 38 ans et déjà ancien patron des groupes d'interventions régionaux (GIR) et de la structure de renseignement installée au sein de l'Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), qui a hérité du poste. Il est arrivé dans la capitale libyenne le 17 octobre 2011, accompagné d'un officier spécialiste des questions d'immigration771(*).

Pour Emile Perez, le chef de Direction de la coopération internationale (DCI) au Ministère de l'Intérieur, le service de sécurité intérieur de l'ambassade de France devra répondre à toutes les questions sur la restauration de la sécurité en Libye. Dans la même lancée, la France se prémunit contre l'immigration des refugiés somaliens, érythréens, soudanais du Darfour, irakiens, éthiopiens ou ivoiriens fuyant les troubles en Libye pour se retrouver sur le vieux continent.

A cet effet, le service de sécurité de son ambassade lui fournit des renseignements sur les mouvements dans les camps de refugiés où en date du 24 octobre 2011, plus de 26000 personnes ont déjà fui le conflit et se sont retrouvées sur le vieux continent772(*). Cet enjeu est aussi profitable aux autres Etats européens comme l'Italie. A côté de la France, on a les Etats-Unis qui entendent protéger un Etat ami.

2- La protection d'un Etat ami des Etats-Unis : Israël.

Au Moyen-Orient, tout est lié. Comme Noam CHOMSKY l'explique, « à partir de 1967, le gouvernement US a considéré Israël comme un investissement stratégique. C'était un des commissariats de quartier chargés de protéger les dictatures arabes productrices de pétrole »773(*). Seulement, le problème nouveau pour Washington, c'est que les nombreuses exactions commises par Israël (Liban, Gaza, ...) l'isolent de plus en plus. Les peuples arabes réclament la fin de ce colonialisme. Du coup, ce pays a besoin d'être protégé.

Israël ne peut survivre sans un entourage de dictatures arabes ne tenant aucun compte de la volonté de leurs peuples d'être solidaires des Palestiniens. « Au moment où déferlait ce que tout l'occident a appelé le « printemps arabe », ce que personnellement je nommerai plutôt une recolonisation plus moderne et plus sournoise du Monde Arabe. Tous les assoiffés de pétrole et de gaz, tous ceux qui veulent protéger et promouvoir Israël et son idéologie sioniste, se sont mis de la partie »774(*). Cette affirmation de SKANDRANI Ginette Hess ressort clairement cet enjeu (celui de la protection d'Israël). C'est pourquoi Washington a, dans un premier temps, protégé MOUBARAK et Ben ALI qui étaient pour lui de grands alliés dans sa stratégie de maintien de la paix au Moyen-Orient. Ce n'est que l'acharnement des populations qui s'est présenté comme une contrainte ayant conduit les Etats-Unis à mettre la pression sur ces dirigeants.

Les Etats-Unis craignent de « perdre » la Tunisie et l'Egypte dans les années à venir. Ce qui changerait les rapports de force dans la région. Après la guerre contre l'Irak en 2003, qui était aussi un avertissement et une intimidation envers tous les autres dirigeants arabes, le président KADHAFI avait senti la menace. Il avait donc multiplié les concessions, parfois exagérées, aux puissances occidentales et à leur néolibéralisme. Ce qui l'avait affaibli sur le plan intérieur des résistances sociales car quand on cède au FMI, on fait du tort à sa population775(*). Mais s'il arrivait que la Tunisie et l'Egypte virent à gauche, KADHAFI pourrait sans doute revenir sur ces concessions776(*). Un axe de résistance Le Caire - Tripoli - Tunis, tenant tête aux Etats-Unis et décidé à faire plier Israël serait un cauchemar pour Washington. Dès lors, faire tomber KADHAFI, se présente donc comme de la « prévention » afin de sécuriser Israël. Surtout que pour les Etats-Unis, « les intérêts politiques principaux comprennent la coopération africaine dans la poursuite des objectifs américains pour le Moyen-Orient »777(*). Selon Manassé ABOYA ENDOND, « l'enjeu essentiel de la question saharo-sahélienne ne reste pas confiné à l'échelle locale. Il concerne aussi bien l'économie mondiale que le redécoupage des zones d'influence entre les puissances internationales avec l'entrée en scène de nouveaux acteurs qui bousculent l'ancien paysage colonial »778(*). Par nouveaux acteurs, il fait allusion aux Etats-Unis, à l'Inde et à la Chine779(*). Dans le sillage de la volonté de puissance, la Chine entend construire un nouvel ordre mondial où elle sera une puissance de premier ordre.

3- La construction de sa puissance au travers de l'Afrique par la Chine.

La Chine, est perçue comme une véritable puissance émergente sans passé colonial en Afrique780(*) de ce 21e siècle. Sous des dehors pacifiques, en opposition aux modèles colonialistes, arborant son manteau de « grand frère » des pays du Sud et en chantre du développement partagé, la Chine a fait de l' Afrique un acteur privilégié dans la construction d'un nouvel ordre mondial dans lequel la relation sino-africaine serait synonyme de progrès mutuel781(*). La Chine s'inscrit dans la posture suivant laquelle, en politique étrangère, un Etat ne connait qu'un seul impératif catégorique, un seul critère de raisonnement, un seul principe d'action »782(*). Celui-ci c'est l'intérêt national défini en termes de puissance.

En effet, le discours officiel chinois sur les relations sino-africaines met en avant également l'ancienneté de celles-ci et l'expérience commune de l'oppression coloniale, ce qui permet de créer un sentiment d'intérêt commun qui contraste avec les anciennes métropoles occidentales783(*). Ainsi, « la Chine veille à établir et à développer un nouveau type de partenariat stratégique avec l'Afrique, caractérisé par l'égalité et la confiance réciproque sur le plan politique, la coopération conduite dans l'esprit gagnant-gagnant »784(*).

Ce faisant, la Chine fait un retour en Afrique. Ce retour se trouve grandement facilité par la capacité de sa diplomatie à revaloriser son ancrage historique dans le continent et surtout à recycler ses principes fondateurs pour les adapter à ses nouvelles missions. En effet, la Chine aime à inscrire ses relations diplomatiques et sa coopération avec l'Afrique aux origines de la République populaire785(*).

Aux anciennes puissances coloniales qui ont du mal à sortir du néo-colonialisme, Pékin oppose une légitimité historique fondée sur le militantisme et la solidarité. La Chine semble paver les chemins de son offensive par une valorisation constante du passé et une exaltation de l'avenir sino-africain.  Pierre angulaire du militantisme et du rayonnement chinois dans les années 1970, la nouvelle diplomatie chinoise a désormais  pour rôle de promouvoir cet espace de développement « gagnant-gagnant » entre l'Afrique et la Chine786(*). La stratégie d'affirmation de la Chine comme un « Etat fort » suppose que le pays soit libéré de toutes  formes de contraintes imposées par d'autres puissances concurrentes, et susceptibles d'entraver son indépendance, et par conséquent, son développement. Consciente de sa grande vulnérabilité énergétique depuis qu'elle est devenue grande importatrice de pétrole, la Chine s'est tournée vers le continent africain pour trois raisons majeures dont étendre son influence dans le monde, notamment dans les instances internationales, grâce au soutien diplomatique des pays africains787(*).

Pour atteindre ces objectifs, les architectes de la politique africaine de la Chine se sont préparés à relever à la fois les défis politiques, économiques, socioculturels, voire militaires qui jalonnent le partenariat stratégique. Depuis qu'elle a identifié l'Afrique comme un partenaire stratégique, la Chine cherche à y garantir une visibilité politique à la hauteur de ses ambitions788(*). Philippe HUGON étaye ce point de vue lorsqu'il révèle que, « si les relations entre la Chine et l'Afrique sont anciennes, leur intensification souligne l'émergence d'un monde multipolaire et le déplacement du centre de gravité économique mondial »789(*).

Le printemps arabe lui a permis de faire une expansion en Egypte. En effet, la Chine fait une grosse incursion dans le Maghreb au cours du printemps arabe. Elle a développé une offensive vers les pays arabes790(*). Elle profite d'un moment d'absence diplomatique des Etats-Unis en Egypte791(*). En vérité, l'on assiste depuis quelques temps à l'émergence de la Chine comme puissance montante de la fin du 20ème siècle792(*). On est aussi témoins de l'affaiblissement de l'impérialisme américain et européen793(*).

La domination américaine au Moyen-Orient représente un argument essentiel pour la réussite de la stratégie mondiale des Etats-Unis qui souhaiteraient imposer leur modèle au monde entier car, « le Moyen-Orient constitue une région vitale pour les intérêts américains »794(*). En effet les Etats-Unis veulent s'assurer le contrôle des gigantesques ressources pétrolières de la région, ce qui donnera à l'Amérique les moyens d'influencer l'économie mondiale et par conséquent de limiter  voire de gommer toute concurrence des autres pays développés795(*). Ils ont néanmoins fait fausse route ou tout au moins fausse manoeuvre au cours de la crise arabe.

Les Etats-Unis se sont montrés hésitants en Egypte. Cette situation a ouvert un boulevard pour la Chine, puissance montante, qui est décidée à utiliser tous les moyens en sa possession pour jouer à fond sa chance796(*). Le rapprochement entre la Chine et le monde arabe est une opportunité stratégique pour les deux parties, même si l'un des deux partenaires a pris plusieurs longueurs d'avance sur l'autre. En grande puissance, la Chine suit  la situation de très près, même si elle se refuse à la commenter797(*). La Chine concurrence sur le terrain politique et économique, des puissances jadis bien établies. Elle a en effet décidé de projeter en dehors de son environnement immédiat, sa vision du monde partant des fondements de sa pensée stratégique.

Quelques principes majeurs fondent la nouvelle diplomatie chinoise dans le monde arabe: respect mutuel, non agression, non ingérence dans les affaires internes, relations basées sur l'égalité, les bénéfices mutuels et la coexistence pacifique798(*).

«  L'Egypte est un élément clé pour tout pays qui veut atteindre l'Afrique, le Moyen-Orient ou l'Europe. Un pays comme la Chine peut dépendre d'un pays comme l'Egypte »799(*). Sur les bases du soft power et de l'hésitation américaine, la Chine a fait un grand bond en Egypte. Le choix du président MORSI d'effectuer sa première visite hors de l'Egypte en Chine témoigne de ce succès. D'ailleurs, un sondage d'opinion publié par le Pew Research Center a montré que 52% des Egyptiens avait une opinion favorable de la Chine, contre seulement 17% pour les Etats-Unis800(*).

Face à des puissances plus affirmées ou concurrentes, les Etats-Unis bien entendu mais également le Japon, l'Inde ou la Russie, le cadre d'analyse demeure celui de la rivalité de puissance et de l'affirmation de la puissance chinoise801(*). Dans la volonté de non-ingérence de la Chine, il y a, par extension naturelle, la volonté de penser les relations internationales en fonction des intérêts supérieurs de la nation chinoise et du libre arbitre de ses dirigeants802(*). L'Egypte offre à la Chine l'accès à d'autres pays voisins. Les récentes contributions chinoises à l'économie égyptienne, qui est située au coeur du monde arabe, devraient probablement améliorer l'image politique de la Chine dans la région803(*).

En somme, la « sensibilité » au monde arabe est donc à géométrie variable pour les autorités occidentales. Ce sont les intérêts en jeu qui conditionnent tout. Le Droit Humanitaire et les Droits de l'Homme n'ont rien à y voir804(*). Poursuivant leurs multiples enjeux, les grandes puissances ont été butées à plusieurs contraintes.

* 745 VALLEE Christophe, « Le paradigme français de la puissance », Revue Défense Nationale, octobre 2011, p. 1.

* 746 MORGENTHAU Hans, Politics among Nations. The struggle for Power and Peace (1948), New York, MacGraw-Hill, 6e edition revise par K. Thompson, 1993, p. 29.

* 747 « Quel que soit le but ultime de la politique extérieure d'un Etat, quel que soient les termes dans lesquels ce but est défini, la recherche est toujours son but immédiat, qu'il s'agisse de changer la configuration du rapport des forces ou au contraire de la préserver par une politique du statu quo ». BATTISTELLA (D.), op. cit., p. 117.

* 748 BATTISTELLA (D.), op. cit., p. 277.

* 749 DE SENARCLENS Pierre, cité par POKAM (H.P.), Le multilatéralisme franco-africain à l'épreuve des puissances, op.cit., p. 394.

* 750 VALLEE (C.), op. cit., p. 6.

* 751 Ibid.

* 752 COURMONT (B.) et al., op. cit., p.4.

* 753 Ibid., p. 6.

* 754 En effet, cet auteur se demande si la France est encore une puissance. BONIFACE Pascal, La France est-elle encore une puissance ?, Paris, Presses de Science Politique, 1998.

* 755 COURMONT (B.), et al., op. cit., p.13.

* 756 THUCYDIDE cité par COURMONT (B.), et al., op. Cit., p. 8.

* 757 CARR Edouard H., The Twenty year's crisis, 1919-1929, Londres, MacMillan, 1939.

* 758 « C'est un mode d'action de l'exercice de la puissance, en vertu duquel un Etat faible ou une puissance en déclin cherche à satisfaire ses intérêts et à exercer une influence à travers l'action d'un acteur perçu comme plus puissant ou plus efficace ». COURMONT (B.), et al., op. cit., p. 16-17.

* 759 COURMONT (B.), et al. , op. cit., p.17.

* 760 Ibid., p. 23.

* 761 ZBIGNIEW Brzezinski, Le grand échiquier : L'Amérique et le reste du monde, Paris, Bayard, 1997, p. 49.

* 762 DECREANE Philippe cité par DUMOULIN André, La France militaire et l'Afrique, Bruxelles, éditions GRIP, 1997, p. 82.

* 763 CHÂTAIGNIER Jean-Marc, « Principes et réalités de la politique africaine de la France », Afrique contemporaine, n° 220, 2006/4, p. 247.

* 764 ARON (R.), Op. cit.

* 765 DAHL Robert cité par COURMONT (B.), et al., op. Cit., p.11.

* 766 LAIDI Zaki cité par POKAM (H.P.), Le multilatéralisme franco-africain à l'épreuve des puissances, op.cit., p. 394.

* 767 POKAM (H.P.), Le multilatéralisme franco-africain à l'épreuve des puissances, op.cit., p. 397.

* 768 MAGNARD (F.) et TENZER (N.), op. cit., p. 187.

* 769 COURMONT (B.), et al., op. cit., p. 12.

* 770 Ibid.

* 771 LECLERC Jean-Marc, « La police française reprend du service à Tripoli » publié le 24/10/2011 sur Le Figaro.fr, consulté le 21 juin 2013.

* 772 Ibid.

* 773 COLLON Michel, Israël, parlons-en !, Bruxelles, Investig'Action/Éditions Couleur livres, 2010.

* 774 SKANDRANI Ginette Hess, « Ce fameux printemps arabe tant vanté par nos médias-mensonges : un nouveau plan de colonisation du monde arabe ? », La voix de la Libye, 22 mars 2014.

* 775 COLLON (M.), Israël, parlons-en !, op.cit.

* 776 COLLON (M.), Israël, parlons-en !, op.cit.

* 777 WHITAKER SEYMOUR (J.), op. cit., p. 176.

* 778 ABOYA ENDONG Manassé, « L'Afrique du Nord en révolution : Entre l'islamisme des enjeux politiques et le jeu d'intérêts des puissances extérieures », SOLON, vol. III N°7, août 2013, p. 37.

* 779 Voir note 31 de ABOYA ENDONG Manassé, Ibid., p. 37.

* 780 La Chine se plait à rappeler les expéditions sur la côte orientale africaine de la dynastie des Ming qui se sont limitées à des échanges  avec l'Afrique, sans aucune volonté de domination. Voir à ce propos, KENNEDY Paul, Naissance et déclin des grandes puissances, Paris, Editions Payot & Rivages, 2004 pp 39-44.

* 781 http://www.diploweb.com/asie/atlasdelachine07121.htm, consulté le 21 juillet 2014.

* 782 MORGENTHAU Hans, In Defence of the National Interest, New York, Knopf, 1951, p. 242.

* 783 Voir BRAUD Pierre-Antoine, « La Chine en Afrique : anatomie d'une nouvelle stratégie chinoise», dans Analysis, Octobre 2005.

* 784 Livre blanc du gouvernement chinois, « La voie de développement pacifique de la Chine », décembre 2005, 32p.

* 785 KERNEN Antoine, « Les stratégies chinoises en Afrique : du pétrole aux bassines en plastique », Politique Africaine n° 105 - mars 2007, p. 165.

* 786 Commandant MBAYE Cissé, op.cit.

* 787 Ibid.

* 788 Ibid.

* 789 HUGON Philippe, « La Chine en Afrique, néocolonialisme ou opportunités pour le développement ? », Revue internationale et stratégique, n° 72 2008/4, p. 219.

* 790 ABOYA ENDONG (M.), op. cit., p. 40.

* 791 PICARD (M) op.cit.

* 792 TROUDI Mohammed, « La stratégie arabe de la Chine » source : http://www.strategicsinternational.com, consulté le 25 mai 2014.

* 793 Ibid.

* 794 NGUYEN (E.), op.cit., p. 55.

* 795 TROUDI (M.) op. cit.

* 796 Ibid.

* 797 Ibid.

* 798 TROUDI (M.) op. cit.

* 799 Mohamed Kadri SAID cité par LAHERA Henri, « La Chine est-elle en train d'acheter l'Egypte ? », JOL Press consulté le 25 mars 2014.

* 800 Source cité par LAHERA (H.), op.cit.

* 801 COURMONT (B.), et al., op. Cit., p. 59.

* 802 CHAPONNIERE (J. R.), et al., op.cit., p. 16.

* 803 LAHERA (H.), op.cit.

* 804 CHARVIN Robert, « L'intervention en Libye et la violation de la légalité internationale »http://www.legrandsoir.info/l-intervention-en-libye-et-la-violation-de-la-legalite internationale.html, consulté le 21 juin 2013.

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