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Jeux, enjeux et contraintes des grandes puissances au cours du printemps arabe. Le cas des membres du CSNU.

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par Ange Joachim MENZEPO
Université de Dschang-Cameroun - Master en Sciences politiques 2015
  

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B. La situation des grandes puissances.

La situation de crise de l'Occident est perceptible au travers des cas de la France (1), de la Grande-Bretagne (2) et des Etats-Unis (3).

1- Le cas de la France

La France a perdu son triple A822(*)en novembre 2012. Ceci pour un certain nombre de raisons dont la perte de compétitivité, l'impossibilité de tenir les objectifs budgétaires, son exposition à des chocs futurs de la zone euro823(*). L'agence Moody's insiste en effet autant sur les rigidités du marché du travail que sur le coût du travail. Elle met ainsi en cause la prééminence d'un Contrat à Durée Indéterminée trop protecteur, les contraintes et les incertitudes légales liées au licenciement économique, et le niveau élevé des charges sociales824(*). Moody's approuve les objectifs de réduction du déficit budgétaire pris par la France jusqu'à l'horizon 2017. Mais, comme beaucoup, elle ne les croit pas tenables car elle considère que les hypothèses de croissance du gouvernement - +0,8% en 2013 et +2% en 2014 - sont trop optimistes825(*). Enfin, Moody's admet qu'il est de plus en plus difficile d'évaluer la capacité de résistance (elle emploie le terme de résilience) de la France à des nouveaux chocs auxquels serait confrontée la zone euro. Elle décrit donc ici une sorte de scénario noir. Mais elle s'inquiète en clair des conséquences d'une crise de la dette qui ferait exploser l'Italie et l'Espagne. Deux pays vis à vis desquels la France est exposée « de façon disproportionnée » en raison des liens commerciaux, de la présence bancaire directe via des filiales mais aussi de la détention de dette souveraine. Car l'Etat français pourrait subir de lourdes pertes826(*).

Aussi, « à mi-mandat, le bilan économique de François HOLLANDE est cruel »827(*). Marc LANDRE828(*) estime que la situation peut se résumer à trois chiffres qui montrent bien l'ampleur de la crise économique qui secoue la France depuis six ans et la difficulté qu'a le président de la République à en sortir.

Il évoque le chiffre 489 400, comme le nombre d'inscrits en catégorie A à Pôle emploi829(*). Lorsque François HOLLANDE a été élu président de la République en mai 2012, un peu plus de 2,92 millions de personnes pointaient en catégorie A (sans aucune activité) à Pôle emploi en France métropolitaine. Fin août 2014, ils étaient près d'un demi-million de plus.

Il fait également mention du chiffre 158,9 milliards d'euros, représentant l'augmentation de la dette publique830(*). A la fin du mois de juin 2014, la dette de l'ensemble des administrations publiques a crevé le plafond des 2 000 milliards d'euros, à 2 023,7 milliards précisément, soit 95,1 % du PIB et près de 160 milliards de plus en deux ans.

Enfin, il renseigne sur le chiffre 31 milliards d'euros, qui représente le montant des hausses d'impôts831(*). Là encore, François HOLLANDE ne fait pas vraiment mieux que son prédécesseur. Entre mi-2012 et mi-2014, le président de la République aura augmenté les prélèvements sur les ménages et les entreprises d'environ 31 milliards, soit le même montant peu ou prou que celui enregistré lors des deux derniers exercices budgétaires sous Nicolas SARKOZY. Et ce, pour permettre à la France de tenir ses engagements européens de coller à la trajectoire d'un déficit public inférieur à 3 % de PIB à la fin 2015. On se rend bien compte que la France peine à tenir ses engagements internationaux. Si la situation est difficile pour ce qui est de ses engagements européens, la crise a les mêmes répercussions pour ce qui est du financement du processus de démocratisation initiée avec le printemps arabe.

En 2013, la crise économique en France se caractérise par une hausse du taux de chômage qui grimpe jusqu'à 10,4% de la population active832(*). Le chômage, en hausse depuis mi-2011, atteint 10,8% (+0,3 point) avec les départements d'outre-mer (Dom)833(*). On comprend aisément que le gouvernement français soit davantage préoccupé par le redressement de la situation économique en France que par des dépenses pour la démocratisation du Maghreb.

En effet, la situation ne s'améliore pas, « l'économie française s'enfonce dans la crise »834(*). Le PIB français a stagné au deuxième trimestre, souligne l'étude de l'Insee, publiée mardi 23 septembre 2014, confirmant ainsi la première estimation du 14 août 2014. Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,4 % au deuxième trimestre, comme celles des administrations publiques. Mais le gros point noir reste l'investissement des entreprises, en recul de 0,7 %835(*).

L'on relève une impossibilité de faire des réformes836(*). Sondage après sondage, les Français répètent qu'ils veulent des réformes et une modernisation de leur système - tant que cela n'a aucun impact pour eux837(*). Cela pose un défi politique, la France se trouve en train de jongler. D'ailleurs, Bruxelles n'est pas satisfait du budget français838(*). Selon des sources du Financial Times qui publiait l'information le 21 octobre 2014 sur son site, la Commission européenne devait signifier, mercredi 22 octobre 2014, à cinq membres de la zone euro (' France, ' Italie, ' Malte, ' Autriche, ' Slovénie) qu'elle a de gros doutes sur leurs projets de budgets pour 2015, reçus le 15 octobre 2014839(*). Cette situation est un peu nuancée, Simon O'CONNOR, le porte-parole du commissaire à l'économie Jyrki KATAINEN, refusait de confirmer l'information. « Si de telles consultations ont lieu avec les capitales, cela ne préjugerait absolument pas des conclusions de l'analyse faite par la Commission sur les budgets. Cela pourrait être simplement une demande de clarifications sur certains points, à laquelle on pourrait recevoir des réponses satisfaisantes »840(*), précise-t-il.

« La France ne parvient pas à retrouver le chemin de la croissance, les finances publiques sont dans le rouge »841(*). « La France achète depuis des années de la croissance à crédit que ce soit sous forme de déficit public ou de déficit commercial »842(*). La crise financière française n'est d'ailleurs pas propres aux années 2010 : « nos finances publiques portent aujourd'hui encore les stigmates de la crise financière de 2007 et de la grande dépression qui a suivi »843(*). « Depuis 2008, les gouvernements ont espéré que la crise serait temporaire et qu'elle était entretenue pas la faiblesse de la demande »844(*).

Certains analystes estiment que la France aurait besoin d'un «agenda 2020», semblable à «l'agenda 2010» que Gerhard SCHRÖDER avait imposé à l'Allemagne dans les années 2000845(*), ajoute la conservatrice. Cette situation de crise a poussé la France, depuis le régime SARKOZY, à se mettre sous un système de quasi sous-traitance.

La crise crée en France une situation de contraction budgétaire846(*). Cette réalité est la démonstration que la France traverse des moments difficiles. À la recherche du bien être économique que A. WENDT cite comme type d'intérêt national847(*).

La crise économique se fait ressentir dans le suivi de l'interventionnisme libéral voulu par la France. Cet interventionnisme consiste à considérer que « la coercition militaire fait partie de l'action diplomatique, notamment lorsque l'agenda libéral des valeurs démocratiques est défié »848(*). L'interventionnisme libéral coûte cher et il y a une difficulté à maintenir le budget de la défense à 2% du PIB849(*). Comment donc intervenir pour sécuriser la Libye déchirée et instaurer définitivement la démocratie ?

La question du financement renvoie pour le coup au pouvoir des parlementaires, qui votent le budget et qui ne perçoivent pas toujours l'intérêt de maintenir les dépenses de la défense dans un contexte plus général de contraction budgétaire850(*). Pourtant la résurgence de l'insécurité en Libye par exemple nécessite comme on le verra plus loin une intervention étrangère d'ailleurs sollicitée par les autorités libyennes. Malheureusement, « la France, figure désormais parmi les pays les plus fragilisés de la zone euro : son économie a été asphyxiée par une politique budgétaire très restrictive et, du coup, ses dirigeants sont affaiblis »851(*). De même, en 2014, « en dépit des délais supplémentaires accordés par la Commission européenne à la France et à quelques autres pays pour ramener leurs déficits publics à 3 % du PIB, la politique de restriction budgétaire continue de maintenir l'économie française en dessous de son potentiel »852(*).

Aussi engagée que la France, la Grande-Bretagne subit également la crise financière qui touche l'Europe.

2- Le cas de la Grande-Bretagne

Depuis 2008, la Grande-Bretagne a basculé dans la récession853(*). L'activité s'est contractée de 0,5 % au cours des mois de juillet à octobre 2008854(*), après une croissance nulle au second trimestre. Les chiffres ont été plus mauvais qu'attendus par les économistes. Cependant, rien n'a semblé indiquer qu'ils allaient se redresser avant fin 2009, bien au contraire. « Nous entrons dans une période difficile », avait admis le 18 octobre 2008 le chancelier de l'Echiquier, Alistair DARLING855(*).

Le chômage est reparti à la hausse à 5,7 % en septembre 2008. La barre des 2 millions de chômeurs menaçait d'être franchie avant la fin de l'année. A elle seule, la City était menacée de perdre 62 000 emplois. A cet effet, « il s'agit d'une crise unique, peut-être la pire de l'histoire », estimait, Charles BEAN, vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre, dans un entretien au Scarborough Evening News856(*).

La situation est allée s'empirant. Ainsi en 2013, la Grande-Bretagne fait face à un autre épisode de récession. D'après une étude de l'Office Nationale des Statistiques, sur l'ensemble de l'année 2012, l'économie britannique est restée au point mort857(*).

Le gouvernement de D. CAMERON a dû pratiquer une politique d'austérité pour laquelle il est d'ailleurs accusé par l'opposition britannique comme étant à l'origine de la persistance de la crise et du risque d'une nouvelle récession858(*). En effet, pour le Royaume-Uni, il existe un seul remède à la crise : la rigueur budgétaire, sur le modèle des années d'austérité imposées au début du gouvernement THATCHER, de 1979 à 1981. En octobre 2010, le gouvernement britannique n'avait pas hésité à renouer avec la politique de la « Dame de fer », en adoptant un plan de rigueur sans précédent859(*). A l'égard de cette pratique, même le F.M.I. émet des réserves sur son efficacité.

« Nous pensons qu'un assainissement budgétaire plus lent d'une façon ou d'une autre pourrait être approprié », a déclaré le chef économiste du F.M.I., Olivier BLANCHARD, sur la BBC Radio 4860(*). « Nous avons dit que si les choses se présentaient mal début 2013 (ce qui est le cas) il faudrait revoir la ' politique budgétaire » a-t-il ajouté, appelant Londres à profiter de la présentation du budget en mars pour tempérer la rigueur861(*).

Le gouvernement britannique a résisté face aux mises en garde du F.M.I. « Je ne pense pas qu'il soit bon d' abandonner un plan de (réduction du) déficit crédible. La crédibilité est très dure à gagner et très facile à perdre »862(*), avait rétorqué M. OSBORNE, ministre britannique des finances, le 24 janvier 2013 depuis Davos en ' Suisse, alors que le pays est de plus en plus sous la menace d'une perte de son sacro-saint triple A auprès des agences de notation863(*).

La pratique d'austérité mise en oeuvre par le gouvernement de D. CAMERON n'a pas porté de fruits car en mars 2013, on constate que la Grande-Bretagne subit une autre récession. Le pays est entré en récession pour la deuxième fois depuis la crise de 2008. Le Premier ministre David CAMERON accusé d'avoir tué la croissance avec sa politique de rigueur draconienne et d'avoir augmenté les inégalités sociales864(*). Pour le second trimestre consécutif, le PIB est en baisse, de 0,2%. Ce mauvais résultat fait suite au -0,3% du dernier trimestre 2011. Le pays était sorti de récession fin 2009 après cinq trimestres d'affilée de recul de l'économie durant la crise financière865(*).  Aussi, le pays a connu une inflation de 3,5%, alors que les salaires n'ont augmenté que de 1,5%866(*).

La Grande-Bretagne fait des efforts pour sortir de sa situation. Par exemple, Londres s'achète à grand frais un présent plus souriant. Mais ce faisant, tôt ou tard, comme en 2008, le pays sera rattrapé par ses excès. Et comme sa situation financière sera très différente de ce qu'elle était en 2008, cela imposera une profonde remise en question867(*).

La situation sans cesse dégradante de l'économie britannique a valu au pays de perdre son triple A868(*). Londres a été privé le 22 février 2013 de son prestigieux triple A par Moody's au moment où le pays menaçait de retomber dans la récession. Le ministre des finances, George OSBORNE, a aussitôt réagi en soulignant que cette dégradation de la note constituait « un sévère rappel des problèmes de la dette auxquels est confronté le pays ». « Nous n'allons pas tourner le dos à nos problèmes, nous allons les surmonter »869(*), a-t-il ajouté.

Cet état des lieux en Grande-Bretagne sur les conditions économiques du pays depuis 2008 explique en partie leur forte implication dans la guerre ayant conduit le 20 octobre 2011 à la chute du colonel KADHAFI en Libye. Ceci dans le but inavoué de faire main basse sur les matières premières afin de relancer leur économie. La situation de crise oblige la Grande-Bretagne à être réservée dans ses dépenses. De ce fait le projet de démocratisation du Maghreb est en souffrance, la faute à la crise. Cette crise touche également les Etats-Unis.

3- La situation de crise des Etats-Unis

Les Etats-Unis possèdent l'économie la plus puissante du monde. Toutefois, ils ont été les premiers à souffrir de la crise financière de 2009. Le pays a connu la plus grave récession depuis les années 1930, l'économie se contractant de 2,6% en 2009. Grâce à un plan de relance budgétaire et monétaire de grande ampleur qui a, entre autres, stimulé la consommation des ménages, l'économie s'est redressée en 2010 mais peine à décoller depuis cette date.

«La situation est très difficile et elle réclame des interventions coordonnées. Il faut reconnaître que le monde est entré dans une crise financière globale qui concerne tous les pays»870(*). Cette affirmation est vérifiée en ceci qu'il n'y a pas que la zone euro qui est en crise, les Etats-Unis aussi le sont. L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a abaissé la note attribuée à la dette publique des Etats-Unis de «AAA» à «AA+» le 05 août 2011 et estimait par la même occasion que les perspectives sont négatives871(*).

Des données chiffrées attestent de la gravité de la situation. Par exemple, pour l'année fiscale 2011, le gouvernement fédéral a enregistré un déficit budgétaire de presque 1 300 milliards de dollars. C'est la 3e année consécutive que le déficit budgétaire dépasse les 1 000 milliards de dollars872(*), c'est-à-dire depuis 2009. Aussi, la prévision pour le déficit commercial des Etats-Unis en 2011 est de 558 milliards de dollars. Les dépenses du gouvernement fédéral représentent 24% du PIB. En 2001, elles représentaient seulement 18%873(*). Si le gouvernement fédéral commençait à l'instant même à rembourser la dette nationale au rythme de 1$ par seconde, il faudrait 440 000 ans pour effacer la dette874(*).

La croissance du PIB a été de 1,6% en 2013. Faute d'accord politique entre démocrates et républicains, à l'automne 2013 l'administration fédérale est restée paralysée par des débats relatifs au relèvement du plafond de la dette. Cette question a été instrumentalisée par la droite du parti républicain, afin de revenir sur la réforme de santé. L'Etat fédéral a cessé de fonctionner jusqu'à ce que, en octobre, face au risque de défaut de paiement, les républicains finissent par signer. Ce blocage aurait coûté 17,6 milliards d'euros à l'Etat américain875(*).

Aussi la crise financière mondiale a provoqué une envolée du chômage, qui est, néanmoins, redescendu à 7,3% en 2013876(*). Cette situation permet de comprendre le désintérêt des Américains par rapport aux interventions de leur pays dans les affaires internationales. Comme nous le verrons plus loin, le gouvernement des Etats-Unis a pris cette aspiration en compte et c'est d'ailleurs un autre obstacle (spécifique aux Etats-Unis) pour l'atteinte des objectifs du printemps arabe.

En vue de pallier aux problèmes causés par la crise, un accord a été obtenu au sénat pour relever le plafond de la dette. Il permet d'ouvrir une nouvelle phase de négociations, mais il ne sort pas les Etats-Unis d'une crise budgétaire, qui dure depuis deux ans avec d'importantes conséquences économiques877(*). « Les Etats-Unis sont gouvernés en état de crise budgétaire permanente depuis août 2011 »878(*), souligne Christine RIFFLART, économiste de l'OFCE.

Il existe par ailleurs une accentuation du contexte par un blocage orchestré par le Tea Party qui entrave la croissance du pays. Depuis 2011, Barack OBAMA n'est plus au commande de la politique budgétaire des Etats-Unis. « Elle est, au moins, sous influence du jusqu'au-boutisme du Tea Party, sinon directement inspirée par cette frange minoritaire du parti républicain »879(*), affirme Christine RIFFLART. Une influence qui a eu des conséquences directes sur l'économie américaine : « c'est leur opposition à tout accord budgétaire avec l'administration OBAMA qui a entraîné, en mars 2013, d'importantes coupes automatiques et arbitraires dans les dépenses de l'Etat (qualifiées par les démocrates de «  séquestre ») »880(*), rappelle Christine RIFFLART. Un régime minceur budgétaire qui, depuis lors, a « ralenti le rythme de la croissance américaine », affirme cette experte.

En vue de remédier à la crise, le Congrès américain a finalement abouti à un accord, mettant un terme au shutdown qui a paralysé l'Etat fédéral pendant plus de deux semaines et relevant par la même occasion le plafond de la dette, le 16 octobre 2013, évitant in extremis un défaut de paiement881(*). Il importe de relever que ces semaines de paralysie ont fait perdre au gouvernement des Etats-Unis 24 milliards de dollars882(*). Dans une réflexion et une analyse, nous pouvons dire que ne serait-ce que ces 24 milliards de dollars auraient, s'ils avaient été injecté au Maghreb, servi à quelque chose dans le processus de démocratisation.

Cette situation de crise, rappelons le, date de 2011, année de la chute des dirigeants Maghrébins entrainés par le printemps arabe. On constate que cette coïncidence n'est pas sans conséquence sur la difficulté qu'ont les Etats-Unis de financer le processus de démocratisation amorcé dans cette partie de l'Afrique. C'est certainement la raison de l'existence d'obstacles spécifiques aux Etats-Unis. Notons néanmoins qu'en 2014, la situation semble s'améliorer, du moins se stabiliser aux Etats-Unis, « l'accord budgétaire entre républicains et démocrates (passé en décembre 2013) devrait limiter un peu l'austérité »883(*). Aussi, « les Etats-Unis se sont jusqu'ici moins mal dépêtrés de la crise que l'Europe, même s'ils sont très loin d'être tirés d'affaire »884(*) car il y a eu une chute brutale de 2,9 % du PIB américain au premier trimestre 2014885(*), suivi néanmoins d'une croissance au troisième trimestre ayant atteint 3,5%886(*), l'évaluation du quatrième étant impossible en ce moment compte tenu du non achèvement de cette période887(*). Ils alternent le chaud et le froid, ce qui limite leurs actions. En plus de la crise, les Etats-Unis, comme la France d'ailleurs, sont soumis à d'autres contraintes.

* 822 Le sigle AAA ou également prononcé triple A est la note maximale qu'une entreprise ou un pays puisse obtenir au près des agences de notation. Il mesure la solvabilité d'un Etat, d'une entreprise et leurs permet un taux d'intérêt moins élevé lorsqu'ils vont se financer sur le même marché qu'un acteur économique moins bien noté.

* 823 Source : SEGAR Mike, « Pourquoi Moody's a retiré son triple A à la France », publié sur L'Expansion.com le 20 novembre 2012, consulté le 27 octobre 2014.

* 824 Ibid.

* 825 SEGAR (M.), op. cit.

* 826 Ibid.

* 827 LANDRE Marc, « Une situation économique plus dégradée qu'en 2012 », Le Figaro.fr ; publié le 19 octobre 2014, consulté le 23 octobre 2014.

* 828 Ibid.

* 829 Ibid.

* 830 Ibid.

* 831 Ibid.

* 832 Statistique de l'INSEE, rapportées par AFP, publié le 06 juin 2013 sur France 24htm, consulté le 23 octobre 2014

* 833 Ibid.

* 834 BOURBON Jean-Claude, « L'économie française s'enfonce dans la crise », publié le 24 septembre 2014 sur La Croix.com, consulté le 23 octobre 2014.

* 835 Ibid.

* 836 ERLANGER Steven, « Pourquoi la France ne survivra pas à la crise », The New York Times, 27 Août 2013

* 837 Ibid.

* 838 DUCOURTIEUX Cécile, « Bruxelles ne se satisfait du budget français », publié sur Le Monde.fr le 22 octobre 2014, consulté le 23 octobre 2014

* 839 DUCOURTIEUX (C.), op. cit.

* 840 Jyrki KATAINEN, cité par DUCOURTIEUX (C.), op. cit.

* 841 MATHIEU Catherine, entretien avec Atlantico, « 6 ans de crise et un nouveau plongeon en vue : la France a-t-elle encore les moyens d'amortir le choc ? », publié le 17 Octobre 2014 sur Atlantico.fr, consulté le 23 octobre 2014. Catherine Mathieu est économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) - Département Analyse et Prévision, spécialiste des questions européennes et du Royaume-Uni.

* 842 CREVEL Philippe, entretien avec Atlantico, op. cit. Philippe Crevel est économiste et fondateur de la société Lorello Ecodata.

* 843 MATHIEU C., op. cit.

* 844 CREVEL P., op.cit.

* 845 La conservatrice, citée par Libération, « la France vit un des moments les plus noirs de la crise », 26 Août 2014.

* 846 LEQUESNE Christian, « La politique extérieure de François Hollande : entre interventionnisme libéral et nécessité européenne », Sciences Po Grenoble working paper n.23, Juillet 2014, p. 6.

* 847 A. WENDT, cité par BATTISTELLA (D.), op.cit., p. 283.

* 848 LEQUESNE (C.), op. cit., p. 5.

* 849 Ibid., p. 6.

* 850 Ibid.

* 851 DUVAL Guillaume, « Crise ou reprise (introduction au dossier) », Alternatives Economiques n° 331, janvier 2014.

* 852 PECH Thierry, « France : du mieux mais pas assez », Ibid.

* 853 « La Grande-Bretagne bascule dans la récession », publié sur Le Figaro.fr le 25 octobre 2008, consulté le 23 octobre 2014.

* 854 Ibid.

* 855 Ibid.

* 856 « La Grande-Bretagne bascule dans la récession », op.cit.

* 857 Etude réalisée en 2013 par l'ONS.

* 858 WERMUTH Stefan, « Nouvelle récession en vue au Royaume Uni », publié sur Le Monde.fr le 25 janvier 2013, consulté le 23 octobre 2013.

* 859 VILLECHENON Anna, « L'économie britannique à l'épreuve de la crise de la zone euro », publié sur Le Monde.fr le 22 mars 2012, consulté le 23 octobre 2014.

* 860 Propos rapporté par WERMUTH (S.), op. cit.

* 861 Ibid.

* 862 M. OSBORNE cite par WERMUTH (S.), op. cit.

* 863 WERMUTH (S.), op. cit.

* 864 WINTERSTEIN Anna, « Royaume Uni: le pari manqué de l'austérité », L'Express /L'Expansion, 27 mars 2013.

* 865 Ibid.

* 866 Ibid.

* 867 « La Grande-Bretagne sous stéroïdes financiers », Blog gaulliste libre, 07 février 2014, consulté le 23 octobre 2014.

* 868 « La Grande-Bretagne perd à son tour son triple A », publié le 22 février 2013 sur La Croix.com, consulté le 23 octobre 2014.

* 869 Déclaration de George OSBORNE rapporté dans « La Grande-Bretagne perd à son tour son triple A », op. cit.

* 870 Propos de M. Silvio BERLUSCONI, rapporté par BURTON Andrew, « Crainte d'une aggravation de la crise mondiale après la dégradation des Etats-Unis », Le Monde, 6 août 2011.

* 871 Source : BURTON (A.), op. cit.

* 872 « 50 chiffres incroyables sur l'économie des Etats-Unis », traduction d'un article du site The Economic collapse, pour www.les-crises.fr, publié le 2 février 2012 et consulté le 27 octobre 2014.

* 873 Ibid.

* 874 Ibid.

* 875 « Le contexte économique des Etats-Unis-contexte politico-économique », publié par Planet Expert sur son site, consulté le 27 octobre 2014.

* 876 « Le contexte économique des Etats-Unis-contexte politico-économique », op.cit.

* 877 SEIBT Sébastian, « Les Etats-Unis sont en crise budgétaire permanente depuis 2011 », AFP, 18 octobre 2013.

* 878 Christine RIFFLART, cité par SEIBT (S.), op.cit.

* 879 Ibid.

* 880 Ibid.

* 881 « Crise budgétaire : un accord in extrémis à Washington », Le Monde.fr avec AFP et Reuters, publié le 17 octobre 2013 et consulté le 27 octobre 2014.

* 882 Ibid.

* 883 CHAVAGNEUX Christian, « Etats-Unis : vers un atterrissage en douceur », Alternatives Economiques, op. cit.

* 884 DUVAL (G.), op. cit.

* 885 GADREY Jean, pour Alternatives Economiques, « Etats-Unis (3) la crise n'est pas finie, elle est à venir », publié en juillet 2014 sur alternatives-economiques.fr, consulté le 27 novembre 2014.

* 886 DUGUA Pierre-Yves, « Etats-Unis, la reprise au troisième trimestre plus robuste que prévu », publié le 30 octobre 2014 sur www.lefigaro.fr, consulté le 02 décembre 2014.

* 887 Il reste un mois pour l'achèvement de la période.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille