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L'évolution des politiques agricoles et leur incidence sur l'économie et le développement rural au Cameroun (1960-2014).

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par ARSENE GUY DAVY MEBA
UNIVERSITE DE YAOUNDE I, ENS YAOUNDE - DIPPES II 2014
  

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III. QUELQUES PROGRAMMES PHARES DU SECTEUR AGRICOLE DEPUIS 2000

Plus d'une trentaine de programmes sont pilotés par le MINADER et le MINEPIA depuis 2000. Certains sont cofinancés par des organisations internationales, certains dans le cadre de la coopération bilatérale et d'autres font partie de la nouvelle orientation agricole lancée en 2011.

A. Les projets et programmes cofinancés par les organismes internationaux

Plusieurs organismes internationaux participent à la définition et à la mise en oeuvre des projets et programmes agricoles au Cameroun. On note premièrement le FAO dans le cadre du PNSA.

1. Le Programme Nationale de Sécurité Alimentaire (PNSA)

Après les graves récessions économiques mondiales de 1986-1996, le Cameroun se retrouva parmi les 96 pays à faible revenus vivriers (PFRDV) qui adhérèrent au programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). Ce programme initié en 1994 par le FAO pour faire face à la pauvreté dans les pays en développement fut conçu en deux phases au Cameroun : une phase pilote exécutée au Cameroun de Février 2002 à Février 2005 grâce à un financement de la BAD, de la FAO et du gouvernement camerounais458(*). Le PNSA est la seconde phase, en cohérence avec le DSCE.

L'objectif principal qui fut assigné au programme est la lutte contre la faim et la sécurité alimentaire afin de réduire de moitié le nombre d'affamé notamment du niveau des ménages vulnérables des zones périurbaines à l'horizon 2015. Les objectifs principaux sont :accroitre les productions végétale, pastorale et halieutique par l'introduction de variétés améliorées adaptées et l'approvisionnement en intrants ; sécuriser les productions grâce à la maitrise de l'eau à la gestion de la fertilité des sols, à la protection de l'environnement et à la conservation des ressources naturelles ; améliorer le revenu monétaire des producteurs surtout ceux des femmes et des jeunes ; améliorer le système de stockage des céréales, en particulier dans les zones à risque ; contribuer à l'amélioration de l'état nutritionnel des populations459(*).

L'organisation et le cadre institutionnel du PNSA fut fixé par décret du Premier ministre le 14 juin 2009. Les principaux bénéficiaires sont les populations vulnérables, celles dont les moyens d'existence relèvent essentiellement des activités agricoles et rurales et leurs organisations socio-professionnelles, les collectivités territoriales, l'encadrement technique et les ONG partenaires. Au total il fut décidé que le PNSA devrait atteindre 366 000 ménages soit environ 2 200 personnes460(*). Le programme se décline en sept sous-programmes à savoir : la valorisation des ressources naturelles de base de 3 000 ha de petit périmètre ; l'intensification des cultures ; la diversification des systèmes de production ; la transformation et la commercialisation ; la nutrition ; l'aide alimentaire et les mesures d'accompagnement461(*).

2. Le Programme Nationale de Développement des Racines et des Tubercules (PNDRT)

C'est un programme qui démarra en 2005 et prit fin en 2012. Financé majoritairement par le Fond International du Développement de l'Agriculture (FIDA)462(*), il couvrait les huit régions méridionales principales productrices des tubercules et des racines, et avait pour objectif général de contribuer, par le développement des racines et des tubercules, à la sécurité alimentaire au Cameroun. Il s'inscrivait dans le DSDSR, en stimulant l'emploi dans le secteur agricole. A travers une approche «marketdriven», le PNDRT entendait toucher 6 000 villages pour un effectif de 120 000 familles réunies en groupements professionnels463(*). Plus spécifiquement, le PNDRT visait : le renforcement des capacités des petits producteurs et transformateurs de racines et tubercules afin de mettre en place des organisations paysannes fortes d'une part, et d'autre part de planifier et gérer efficacement le développement du secteur de manière intégrée, ouverte et durable ; l'amélioration durable de l'accès des organisations de producteurs et productrices de racines et tubercules aux marchés locaux, nationaux et sous-régionaux ; l'amélioration durable de l'accès des productrices et transformatrices de racines et tubercules à des techniques appropriées de traitement post-récolte et de transformation, afin de répondre à la demande des consommateurs ; la contribution majeure à la croissance de la production de racines et tubercules par le recours à des techniques améliorées répondant aux besoins du marché, et susceptibles d'être largement adoptées par les paysans pauvres produisant des racines et tubercules464(*).

3. Le Programme d'Appui à la Compétitivité Agricole (PACA)

En 2010, la Banque Mondiale lança un Programme d'Amélioration de la Compétitivité Agricole au Cameroun (PACA) ayant pour objectif global d'améliorer de manière durable les revenus des exploitants agricoles par un accroissement des productions, de la productivité et de la valeur ajoutée465(*)capables à la fois de réaliser des transactions internationales en devises et de contribuer à la sécurité alimentaire du pays. Plus spécifiquement le programme s'orienta dès son lancement à la réhabilitation des infrastructures, au renforcement des capacités et la promotion des partenariats économiques et l'appui institutionnel466(*).

Il s'agissait ainsi de rendre les filières plus compétitives, d'améliorer la qualité de la production ainsi que l'impact du secteur agricole sur l'économie et l'emploi. À terme, il s'agissait d'augmenter de 20% la commercialisation de ces produits sur le marché international en les rendant plus compétitifs par rapport à d'autres produits concurrents. Le PACA fut décliné en quatre composantes à savoir : le développement des infrastructures structurantes; le soutien à la création de partenariats économiques bâtis autour des filières porteuses et accompagnés d'investissements productifs au travers de fonds à coûts partagés dans des bassins de production à haut potentiel ; le renforcement des capacités des acteurs du développement rural ; et l'accompagnement des réformes institutionnelles nécessaires, notamment en matière de sécurisation foncière et d'amélioration de l'entretien des pistes rurales467(*). La population cible est la même que celle du PNDRT. Les cultures concernées au premier chef sont le cacao, les cafés, l'hévéa, la banane dessert, le coton, le palmier à huile, la banane plantain, le maïs, le riz, le soja, le sorgho, le manioc et la pomme de terre.

C'est dans ce sens que le gouvernement se lança dans une intensification de la formation des pépiniéristes privés afin de produire massivement des plants de cacaoyers, de caféiers arabica et robusta, de bananier plantain et d'arbres fruitiers. Dans le cas concret de la banane plantain, le gouvernement lança en 2013, un programme biannuel d'acquisition de 5 millions de plants in vitro auprès de l'IRAD468(*).

4. Les programmes D du développement rural

Avec la coopération française et dans le cadre du contrat de désendettement développement (D)469(*), trois programmes phares ont été mis sur pied et sont toujours en cours, la deuxième phase ayant été lancée le 13 Novembre 2013. Il s'agit premièrement du Programme d'Amélioration de la Compétitivité des Exploitations Agropastorales (ACEFA), Programme d'Appui à la Formation Professionnelle (AFOP) et le Programme d'Appui à la Maîtrise d'Ouvrage (AMO) du MINADER et du MINEPIA. Ces trois programmes, formulés par les services du MINADER et du MINEPIA, sont basés sur des principes communs, reflétant l'évolution de la stratégie de développement agricole menée par le gouvernement camerounais : la cogestion des programmes avec la profession agricole, qui constitue une innovation majeure au Cameroun ; le concept de «programme-processus» ; la complémentarité entre les programmes ; l'implication des bénéficiaires et de la profession agricole dans la mise en oeuvre des programmes ; la réponse à la demande des bénéficiaires ; la contractualisation entre la maîtrise d'ouvrage et les bénéficiaires470(*)

Les objectifs spécifiques du programme ACEFA visent à améliorer les capacités de gestion technico-économique des exploitants et de leurs groupements ; renforcer les capacités de production et de valorisation des produits agricoles, par le cofinancement de projets portés par les groupements de producteurs (GP) ; améliorer la gouvernance des groupements et des OPA et améliorer les services rendus par ces derniers aux exploitations agricoles ; renforcer l'implication des organisations professionnelles dans l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi des politiques publiques agricoles territoriales et nationales471(*).

Le programme AFOP opère une profonde refonte du système de formation professionnelle agricole, par la réforme du cadre réglementaire et la redéfinition de la nature et du contenu des formations. De plus, il accompagne directement des centres et écoles de formation dans l'élaboration de leur projet pédagogique et la mise à niveau de leurs infrastructures472(*).

Le programme AMO quant à lui s'attache à renforcer les capacités des administrations du secteur à remplir leurs missions régaliennes, pour une mise en oeuvre efficiente de la Stratégie de Développement du Secteur Rural473(*).

* 458Anonyme, «Le petit guide des programmes», in Agroscope, «Ce Cameroun», p.99.

* 459 MINADER, «Répertoire des projets et programmes du MINADER», 2012, p.7.

* 460 République du Cameroun, FAO, «Programme national de sécurité alimentaire (PNSA) 2008-2015», 2007, p.6

* 461 Ibid.

* 462 Le gouvernement de la République du Cameroun et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) signèrent, dans le cadre du programme national de développement des racines et tubercules (PNDRT), le 23 juillet 2003, un accord de prêt pour l'octroi d'un prêt de 9,6 millions dollars.

* 463T Ondoa Manga et E. Ayong, «Revue des politiques », p.30.

* 464 Fondation Rurale de l'Afrique de l'Ouest, «Implications des acteurs ruraux dans», p.18.

* 465M.BoutiomBoukong«Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) du Projet d'Amélioration de la Compétitivité Agricole (PACA)», rapport définitif, Avril 2009, p.9.

* 466 O. Caslin, «Agrobusiness-Cameroun», p.1.

* 467 MINADER, MINEPIA, «cadre de politique de réinstallation», p.10.

* 468 Propos du Ministre de l'agriculture et du développement rurale L. EssimiMenye in Valeurs Actuelles, «les chantiers du renouveau», 27 février 2014. pp.44-49, in http://www.VA.fr consulté le 24 mai 2014.

* 469 Les «Contrats de désendettement et de développement (D)» qui concernent 23 pays constituent le volet bilatéral français pour l'allègement de la dette contractée au titre de l'aide publique au développement (APD). Ce volet est additionnel à l'Initiative multilatérale d'allègement de la dette des pays pauvres (initiative PPTE - Pays Pauvres Très Endettés). Le D correspond à un refinancement par dons des créances d'APD : les pays continuent d'honorer leur dette, mais aussitôt le remboursement constaté, la France reverse au pays la somme correspondante pour l'affecter à des programmes de lutte contre la pauvreté sélectionnés d'un commun accord avec l'État partenaire. Il est mis en oeuvre à partir du point d'achèvement de l'initiative PPTE et vient s'ajouter aux annulations de dette consenties dans le cadre du Club de Paris.

* 470 République de France, République du Cameroun, «le contrat de désendettement et de développement (D) entre la France et le Cameroun, le secteur agricole», Mars 2011, p.4.

* 471 Anonyme, «Programme ACEFA : Bilan Phase 1 et enjeux Phase 2», rapport AFD, novembre 2012, p.2.

* 472Anonyme, «Programme AFOP : Bilan Phase 1 et enjeux Phase 2, rapport AFD, novembre 2012, p.3.

* 473 Anonyme, «Programme d'Appui à Maîtrise d'Ouvrage (AMO) des administrations du secteur rural MINADER-MINEPIA, phase II, 2013 - 2016», 2014 p.6. (publication du MINADER et du MINEPIA)

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