à‰valuation de la valeur nutritive et des vertus thérapeutique de l'oignon. Cas du quartier Koirategui.

INTRODUCTION

Au Niger, l'agriculture et l'élevage sont les principales activités qu'occupent la majeure partie de la population. Ainsi face aux caprices du climat, la production céréalière connaît un déficit chronique, les paysans s'adonnent à la pratique de culture de contre saison pour surmonter les difficultés alimentaires et de revenus.

Ces cultures de contre saison sont particulièrement dominées par la culture d'oignon ; avec une production annuelle de 200.000 à 500.000 tonnes. L'oignon constitue la deuxième source d'exportation après l'uranium au Niger pour un chiffre d'affaire de plus de 40 milliards de FCFA (1).

C'est une culture de rente par excellence car contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages.

L'allium cepa ^[]est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Amaryllidaceae (anciennement Liliaceae puis Alliaceae), largement et depuis longtemps cultivée comme plante potagère pour ses bulbes de saveur et d'odeur fortes et/ou pour ses feuilles. Le terme désigne aussi le bulbe de cette plante récolté comme légume (14).

L'oignon est une véritable source de glucides, de protides, de lipides, de vitamines, d'oligo-éléments et de minéraux. C'est un aliment d'une qualité nutritionnelle indéniable dans beaucoup de pays, particulièrement les pays du sahel ou peu de cultures rassemblent autant d'atouts nutritionnel et économique.

La réputation des bienfaits de l'oignon se perd dans la nuit des temps. Dans l'ancienne Mésopotamie (actuel Irak) il avait la réputation de tout guérir et les études les plus récentes confirment de plus en plus la vaste diversité des pouvoirs curatifs et préventifs de l'oignon (15).

Ce produit jadis, très ignoré fait de plus en plus l'objet de beaucoup d'attention notamment dans le cadre de la politique nationale d'alimentation et de nutrition à travers l'éducation nutritionnelle, une utilisation plus accrue de certains produits locaux très riches en micronutriments, disponibles et à des prix abordables parmi lesquels l'oignon vient largement en tête.

Malgré le fait que cet aliment soit prisé par la population et constitue une source de revenu importante, il a paradoxalement fait l'objet de peu d'études.

Cette étude vise à connaître la composition nutritionnelle et thérapeutique d'allium cepa pour une meilleure considération dans nos habitudes alimentaires.

Notre travail s'articule autour des chapitres suivants :

Chapitre I : Cadre théorique

Chapitre II : Méthodologie

Chapitre III : Présentation et Discussion des résultats

Chapitre IV : Conclusion et Recommandations

1.1. ENONCE DU PROBLEME

L'oignon est un aromate universel, consommé dans toutes les régions du monde et un des légumes crus le plus commercialisé. La production mondiale est d'environ 64 millions de tonnes de bulbe pour 3,45 millions ha. Les principaux pays producteurs d'oignon sont la Chine, l'Inde, les USA, le Pakistan, la Russie, l'Iran, le Brésil, le Mexique et l'Espagne. La chine est le plus grand producteur d'oignon bien que 44,5% de tous les oignons sont récoltés en Chine et l'Inde (4). Plusieurs pays, le Nigeria, le Niger, le Sénégal, le Burkina Faso, sont aussi de grands producteurs d'oignon. Toutefois, seuls le Niger et le Burkina Faso produisent des quantités qui excèdent la demande intérieure (13).

L'oignon (Allium cepa) est actuellement un des légumes les plus consommés au Sénégal ; soit 20% des dépenses en légumes du ménage. En Côte d'ivoire il est fortement entré dans les habitudes de consommation avec un besoin estimé à 30.000 tonnes/an pour une production nationale de 9.000 tonnes/an (13).

Arrivé en Afrique par les caravanes transsahariennes venant d'Egypte, l'oignon s'implante dans la région de Tahoua dès le 17^ème siècle (2). Au moment de l'indépendance, les oignons du Niger, notamment le violet de Galmi était déjà connu en Afrique de l'Ouest. Entre 1996 et 2005 la production a été en moyenne d'environ 270.000 tonnes, soit dix fois plus qu'en 1960, quand la production était autour de 25000 tonnes d'oignon par an. En 2000 la production a atteint le cap de 350.000 tonnes. Le recensement général d'agriculture avance une production nationale d'oignon de 560.782 tonnes en 2008 (1).

La croissance de la production explique la forte consommation de cet aliment à l'intérieur et à l'extérieur du Niger. Cette consommation semble être plus appréciée à l'extérieur qu'à l'intérieur du Niger car 90% de la production nationale est destinée à l'exportation vers le Nigeria, le Ghana, la Côte d'ivoire, le Togo (1).

En effet l'oignon est un produit consommé par l'ensemble des nigériens urbains et ruraux. Mais l'oignon est plus consommé dans les centres urbains que dans les zones rurales de sa production. D'après une enquête de consommation des ménages faite par la direction de la statistique en 2010, la population urbaine nigérienne est estimée à quelques 3.309.954 habitants consommant en moyenne 10,85 kg d'oignon par an par personne. La même enquête fait ressortir que les populations rurales sont au nombre de 12.420.800 personnes et consomment en moyenne 3,92 kg d'oignon par an et par personne.

Il semblerait que dans les zones de production, consommer de l'oignon cru donne des odeurs nauséabondes de la bouche ou est un signe de pauvreté ; qui est dû à la méconnaissance de ses qualités sur le plan nutritionnel et médicinal surtout en milieu rural ou le souci est de produire et de vite écouler sur le marché car la conservation en est aussi un autre problème.

L'oignon est une culture à haute valeur nutritive et économique produite au Niger, qui en est le premier pays producteur et exportateur en Afrique de l'Ouest. L'allium cepa a toujours été considéré comme une denrée à part, légume autant que condiment, aliment autant que médicament. On lui reconnaît aujourd'hui des propriétés diurétiques, hypoglycémiantes et antibactériennes. Et on a mis en évidence son action favorable sur l'artériosclérose : la consommation quotidienne de 200 g d'oignons crus permet en effet de diminuer l'agrégation plaquettaire sanguine, ce qui protège des risques de thrombose et d'obstruction des vaisseaux. Même plus modérée, sa consommation permet de profiter d'apports nutritionnels intéressants, notamment en vitamine C (7 mg/100 g en moyenne, et 20 à 30 mg/100 g dans les oignons blancs), en potassium (170 mg/100 g), en sélénium (0,001 à 0,010 mg/100 g) et en nombreux autres oligo-éléments (6).

Le Niger est un pays par excellence de production d'oignon avec plusieurs variétés locales dont la plus connue est le violet de Galmi. Cette variété désigne les oignons à tunique violette originaire de la région de Tahoua. Il est connu et apprécié par les consommateurs de plusieurs pays d'Afrique et d'Europe par son goût épicé. Les qualités organoleptiques du violet de Galmi jouissent d'un avantage concurrentiel dans les marchés régionaux (1). Cependant cet aliment reste difficile à conserver car il est constitué de 80% d'eau.

La carence en micronutriment est responsable de certains troubles nutritionnels les plus répandus et débilitants du monde notamment les malformations congénitales, retards de croissance, l'affaiblissement du système immunitaire, la cécité, l'anémie et même la mort. L'oignon occupe une place importante dans la résolution des carences en micronutriments surtout dans les zones sahéliennes plus précisément au Niger. En vue de la situation exposée ci-dessus les questions de recherches auxquelles l'étude tentera de répondre sont les suivantes :

§ Quel est le niveau d'utilisation de l'oignon au niveau des ménages de la communauté urbaine de Niamey ?

§ Quels sont les facteurs qui influencent la consommation de l'oignon au niveau des ménages de la communauté urbaine de Niamey ?

§ Quels sont les différentes formes d'utilisation de l'oignon au niveau des ménages de la communauté urbaine de Niamey ?

§ Quels sont les vertus nutritionnelles et thérapeutiques de l'oignon ?

Le Niger ne disposant pas encore de table de composition d'aliment cette étude portant sur «Evaluation de la valeur nutritive et les vertus thérapeutiques de l'oignon dans les ménages de la communauté urbaine de Niamey : cas du quartier Koirategui» peut contribuer à l'élaboration d'une base de données.