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L'ingérence démocratique en relations internationales. Cas de la Russie.

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par Honoré KASONGA BIFUILAYI
Université de Lubumbashi - Graduat en relations internationales 2012
  

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§2 le Droit d'ingérence, signe d'une adaptation nécessaire du Droit international.

Interdit par la charte des Nations Unies, tolérée par certaines résolutions de l'assemblée générale, largement utilisé dans la pratique, le droit d'ingérence occupe cependant aujourd'hui une place non négligeable dans la pratique des relations internationales contemporaines. Premier signe d'une mutation du droit international, il témoigne de son incapacité à gérer certaines situations critiques qui mettent en cause la sauvegarde même de droits fondamentaux de la personne humaine. Le droit des Nations Unies, que l'on croyait imperméable à toute modification, semble devoir prendre la voie d'une adaptation aux réalités de son temps sous peine de perdre sa raison d'être. Le risque est cependant grand que cette mutation du droit international ne se fasse qu'au profit des plus grands.

Il réside en effet une dimension non négligeable d'arbitraire et d'opportunisme dans ce concept ambigu de droit d'ingérence. Certains Etats, fort de leur puissance et de leur ascendant sur les autorités internationales, pourraient dès lors négliger la propension essentiellement humanitaire de ce droit de manière à en faire un usage abusif aux fins de satisfaire des intérêts stratégiques, économiques ou géopolitique. On en reviendrait donc à une sorte d « `humanitaire d'Etats » et à la création de précédents que d'autres Etats seraient tentés d'invoquer à leur profit.

Afin d'éviter cette part de sélectivité et de « double standard » il convient à notre avis de « codifier » ce droit issu de la pratique. Les contraintes juridiques qui entoureraient l'utilisation exceptionnelle de ce droit en cas de situation d'urgence humanitaire permettaient de former une barrière contre l'unilatéralisme et l'arbitraire des protagonistes de l'ingérence. On préconise également de distinguer ces conditions selon l'ingérence que l'on se projette d'opérer. S'agit-il d'une ingérence proprement humanitaire destinée à aider certaines

66 Convention de Vienne du 3 mai1996, dans, pierre Marie DUPUY, Les grands principes de droit international public, 2èmeéd, Paris Dalloz, 2000, P213.

67 Résolution 1999/2,Aout1999,UNDOC.E(CN.4/2000/2)

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populations par l'action pacifique d'organisations humanitaires ou se place-t-on sur le terrain de l'ingérence militaire à des fins humanitaire ? Les conditions nécessaire à une telle intervention armée doivent sans nul doute être beaucoup plus strictes et nécessitent l'attention toute particulière de l'organe compètent en vérifier la réalisation.

Cette compétence devrait, selon nous, revenir à une instance indépendante. Cette instance pourrait être le Conseil de Sécurité mais nous pensons que sous sa forme actuelle, il ne pourrait agir en toute indépendance. Reflet du monde au lendemain de la seconde guerre mondiale, le fonctionnement du Conseil de Sécurité et les droits de veto de ses cinq membres permanents ne sont plus, à notre avis, adaptés à la gestion des conflits de notre temps. Quitte à décevoir les lecteurs, on ne formulera pas de proposition quant à un fonctionnement plus effectif du Conseil de Sécurité car tel n'est pas l'objet de ce travail et nous étendre sur ce point nous emmènerait trop loin.

Quoi qu'il en soit, que l'on se range ou non à cette proposition de légiférer la matière de l'ingérence, le recours à cette pratique dans un but humanitaire, dans la mesure où elle va à l'encontre d'un principe fondamentaux du droit international, doit rester exceptionnel. L'ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat nécessité, dans le cadre juridique tel qu'on le conçoit aujourd'hui, une autorisation préalable du Conseil de Sécurité, ceci d'autant plus que celle-ci peut conduire à un emploi de la force militaire.

Enfin, la théorie de l'ingérence révèle toute l'incapacité du droit international à prendre en compte des acteurs nouveaux sur la scène internationale, issus de la mondialisation le rôle et l'action d'organisations internationales telles que le Haut-Commissariat pour les Réfugiés(HCR) ou la Croix-Rouge ne peuvent plus être ignorés par le droit international. La subsistance dans le long terme de ce droit sera tributaire de son aptitude à intégrer ces nouveaux acteurs en son sein.

Les protagonistes de l'ingérence ont voulu mettre l'emphase sur cette inadaptation du droit à la résolution des conflits de son époque, sur son ignorance des droits fondamentaux de la personne, ils n'ont pas voulu semer le doute quant à son existence même. Ils mettent en exergue la nécessité d'une mise en conformité du droit avec son temps. Une adaptation s'impose donc et l'urgence en est d'autant plus brulante aujourd'hui que d'autres concepts sont mis en avant pour tenter de légitimer un recours à la force de moins en moins limité par les prescrits de la charte de Nations Unies et qui eux, ouvrent la voie à une véritable remise en cause des principes du droit des Nations-Unies.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams