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Quelles stratégies d'implantation à  l'export des entreprises agro-alimentaires africaines. Cas de Dafani santé.

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par Boureima Naba
Jean Moulin de Lyon 3 - Master en management international, spécialité Affaires internationales  2014
  

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CHAPITRE III : MARCHE OUEST AFRICAIN DES JUS DE FRUIT

3.1. Les conditions d'accès au marché ouest africain

Dans le cadre du développement des échanges inter-Etats des produits industriels, la CEDEAO a institué un régime préférentiel spécial (RPS) 14 fondée sur la Taxe Préférentielle Communautaire (TPC).

Selon le principe du RPS, les produits industriels originaires de la CEDEAO peuvent bénéficier pour les exportations dans les autres Etats membres, d'un régime préférentiel reposant sur le prélèvement d'une taxe à l'import dite « Taxe de Préférence Communautaire » en lieu et place de l'ensemble des droits et taxes d'effets équivalents perçus à l'importation dans chaque Etat membre. En effet, la TPC est un régime douanier préférentiel spécial qui permet aux produits industriels originaires de bénéficier d'un taux d'importation plus faible que celui appliqué aux produits similaires importés des pays tiers ou même à des produits originaires non agréés à ce régime. Le taux de la TPC dans certains cas est nul. Au cas où il ne l'est pas, le TPC est considéré comme une taxe fiscale permettant aux Etats membres importateurs de se procurer des recettes budgétaires par la perception directe de la taxe sur les produits entrant dans leur territoire.

La jouissance du traitement préférentiel par tous produits industriels (par exemple : les jus de fruits et les purées de mangues produits par DAFANI-SA, identifiés comme produits entièrement obtenus dans l'espace communautaire) doivent remplir les conditions suivantes :

· être originaires d'un Etat membre de la CEDEAO;

· être accompagnés d'un certificat d'origine et d'une déclaration d'exportation ;

· être agréés.

Pour bénéficier de l'agrément, les entreprises soumettent une demande sous forme de dossier type aux autorités compétentes de leur pays d'implantation qui l'examinent et le transmettent à la Commission de la CEDEAO. Après examen du dossier par les structures techniques de la CEDEAO, il est soumis au Conseil des ministres qui décide de l'octroi ou non de l'agrément. En cas de suite défavorable, le dossier est réexpédié à l'entreprise par l'intermédiaire des autorités nationales.

En principe, l'application de la TPC devrait permettre de :

· intensifier les échanges intracommunautaires des produits industriels ; accélérer l'industrialisation des pays membres ;

· protéger les industries naissantes dans chaque Etat membre.

Toutefois, bon nombre d'industriels et commerçants de l'espace communautaire dénoncent des incohérences dans l'application de politiques commerciales et le durcissement des obstacles techniques au commerce appliqués aux frontières de chaque pays. Ces pratiques anormales constatées lors des procédures d'exportation fragilisent la compétitivité des produits industriels originaires par rapport aux produits similaires importés et limitent du coup les échanges intra-communautaires.

14 Le principe du régime préférentiel spécial de la CEDEAO est précisé dans le chapitre VIII et la décision A/DEC/1 5/5/80 du 28 mai 1980.

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Selon les résultats du rapport du 1er trimestre 2013 de l'observatoire des pratiques anormales le Niger reste en tête du peloton des pays en matière de paiements illicites les plus élevés. Le meilleur élève reste le Ghana. La moyenne globale des pots-de-vin aux 100 km de tous les corridors augmente depuis l'introduction du corridor du maïs Parakou - Niamey. Les temps moyens de contrôle, qui varient entre cinq et huit minutes sur 100 km, ont fortement augmenté ce trimestre sur tous les corridors. Les commerçants d'oignon passent plus de temps aux barrières parce qu'ils acceptent difficilement les paiements illicites.

En ce qui concerne le commerce et la consommation des jus de fruits et des produits similaires destinés à l'alimentation humaine, contrairement à l'UE, la CEDEAO ne dispose pas d'une règlementation spécifique. L'absence d'une règlementation claire en matière de production, de commercialisation et de consommation des boissons sucrés (boissons gazeuses et jus de fruits et légumes) pourrait être une aubaine pour des opérateurs économiques véreux d'y écouler des jus ou cocktails de fruits de mauvaise qualité.

Les industries fruitières de l'Afrique de l'Ouest subissent également ces obstacles aux échanges (lourdeurs administratives, logistique inadéquate, etc.) malgré la détention d'un agrément qui atteste l'origine communautaire de la pulpe ou du jus de mangue qu'elles tentent d'exporter dans l'espace CEDEAO. Il en découle parfois que les exportations vers l'Europe coûtent moins chers que la satisfaction de la demande communautaire de jus de fruits.

Jusqu'à présent, les fruits des efforts de mise en oeuvre du schéma de libéralisation du commerce et d'intégration régionale sont toujours espérés par tous les usagers des différents corridors pour juguler les obstacles et booster davantage le commerce intracommunautaire au profit de l'économie régionale.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld