5.2.2.4. Occupation des parcelles des EA en
piémont
Les exploitations agricoles en piémont se reposent
directement des activités agricoles de façon à couvrir les
besoins de leur ménage. Pour ce, elles développent des
stratégies d'occupation des parcelles en vue de réussir les
cultures mises en terre. Le tableau suivant fait une description des
différentes espèces cultivées par les EA en piémont
dépendamment du système de culture (voir le tableau 13).
Tableau 13: Occupation des parcelles des EA en
piémont
Catégories
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Système de culture
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Espèces cultivées
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Petite EA
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Association
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1- Maïs, haricot
2- Manioc, pois congo
|
Moyenne EA
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Association
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1- Banane, ignames, taro, cacao
2- Agroforesterie (arbres véritable, avocat, oranger)
3- Manioc, pois congo, banane
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Grande EA
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Culture pure
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Canne-à-sucre
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Association
|
Mais, pois nègre
|
Association
|
Agroforesterie
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Les petites EA n'arrivent pas à adopter la culture pure
sous des contraintes liées au manque d'espace cultivable. Pourtant les
grandes EA s'oeuvrent dans la culture pure de la canne-à-sucre dans
diverses parcelles. Il parait que le choix de la culture pure en
canne-à-sucre par les grands exploitants agricoles s'explique en raison
de la quantité de surface possédée, de l'adaptation des
espèces et de la facilité de coordonner les activités de
contrôle et de la main d'oeuvre salariale.
45
5.2.2.5. Mode et type de culture en piémont
L'étude montre que la totalité des parcelles en
piémont de toutes les catégories d'EA pratiquent une agriculture
traditionnelle et pluviale. Ceci s'explique par les faibles moyens des chefs
exploitants agricoles et de la fréquence des autres facteurs et
conditions de croissance. L'étude permet de comprendre que les
exploitants agricoles ne pratiquent pas la rotation culturale. La succession
culturale pratiquée par les EA ne tient compte pas des effets des
cultures précédentes, de la famille de la plante et de l'organe
récoltable.
5.2.2.5. Présentation des CE des systèmes
de culture des EA en piémont
Les données collectées en piémont
montrent la tendance avec une plus grande diversité en termes de
catégories des EA. La présentation des comptes d'exploitation des
différentes catégories des EA en piémont se fonde sur la
base de compréhension des bénéfices obtenus au moyen de la
différence des charges et des revenus des systèmes de culture
qu'adoptent les EA. De là, les comptes d'exploitation des petites,
moyennes et grandes EA sont présentés aux tableaux
ci-après :
Tableau 14: Compte d'exploitation de la culture pure
de canne-à-sucre d'une grande EA en piémont
Activités
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Charges
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Produits
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Main d'oeuvre externe
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23'000 gdes
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|
Achats de semences
|
400 gdes
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Déplacement et autres
|
700 gdes
|
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Vente de produits ou sous-produits de canne-à-sucre
|
|
47'500 gdes
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Total
|
24'100 gdes
|
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Bénéfice
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+ 23'400 gdes
|
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TOTAL
|
47'500 gdes
|
47'500 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ce tableau (14) montre une marge brute
(bénéfice) acceptable par rapport à l'investissement en
intrants et en main d'oeuvre salariale. Cette marge brute s'explique par
l'importance de la culture pure en canne-à-sucre dans l'exploitation
agricole. La main d'oeuvre absorbeur concerne surtout le ramassage et transport
des boutures de canne-à-sucre aux guildives.
46
Du même angle, il est à remarquer que la coupe de
la canne-à-sucre n'est pas une activité payante et se fait par
des volontaires éleveurs d'animaux qui en retour ramassent les fourrages
pour leur bétail de l'ordre bovin et équin. Dans la zone
d'étude, la pratique du système de culture pure en
canne-à-sucre est très représentative en
piémont.
Tableau 15: Compte d'exploitation de l'association
Manioc, Pois congo, Banane d'une moyenne EA en piémont
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Main d'oeuvre externe
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2'250 gdes
|
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Achats de semences
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1'200 gdes
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Déplacement et autres
|
250 gdes
|
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Vente de produits de l'association
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9'300 gdes
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Vente de fruits (arbres véritables, orangers, etc.)
|
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1'700 gdes
|
Total
|
3'700 gdes
|
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Bénéfice
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+ 7'300 gdes
|
|
TOTAL
|
11'000 gdes
|
11'000 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Le tableau 15 (ci-avant) montre qu'une moyenne exploitation
détient une marge brute de 7'300 gdes par an. L'utilisation
supérieure du type de main d'oeuvre externe et les achats de semences en
quantité par les moyens exploitants agricoles augmentent la charge et
diminuent du même coup la marge brute des moyennes EA. En effet, il faut
signaler que les récoltes obtenues par les moyens exploitants en
piémont ne sont pas toutes vendues sur le marché mais une partie
de ces récoltes est autoconsommée. Ceci dit que le compte
d'exploitation tient uniquement compte de l'économie du marché
(vente des récoltes) et non de l'économie du besoin
(autoconsommation). En outre, il est à remarquer que les travaux
d'entretien qui ne sont pratiqués dans certaines parcelles des moyennes
EA jouent sur la production espérée par l'exploitant.
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Tableau 16: Compte d'exploitation des associations
Manioc, Pois congo, et Maïs, Haricot d'une petite EA en
piémont
Activités
|
Charges
|
Produits
|
Achats de semences
|
150 gdes
|
|
Déplacement et autres
|
400 gdes
|
|
Vente de manioc et pois congo
|
|
8'500 gdes
|
Vente du maïs et d'haricot
|
|
3'500 gdes
|
Total
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550 gdes
|
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Bénéfice
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+ 11'450 gdes
|
|
TOTAL
|
12'000 gdes
|
12'000 gdes
|
|
|
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
Ce qui augmente la marge brute des petites EA en
piémont revêt le mode gestion du temps en termes d'utilisation de
main d'oeuvre familiale et de l'intraconsommation. La non-utilisation de main
d'oeuvre externe s'explique du fait que l'exploitant ne possède pas
beaucoup de parcelles. En plus, la petite exploitation agricole vend les
produits de récoltes de certains arbres fruitiers à des
époques de façon à répondre à certains
besoins du ménage. Comparativement à la moyenne exploitation, la
marge brute de la petite exploitation a un indice de 1.57. En
conséquence, la main d'oeuvre interne utilisée par la petite
exploitation lui permet d'économiser certaines de ces devises ou les
investir dans d'autres activités agricoles. L'étude permet de
conclure que plus les exploitations agricoles sont petites, plus elles
créent les conditions de diminuer les marges d'erreur et plus le
contrôle des parcelles exploitées est fait.
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