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Couverture végétale de la zone de Oued Chibca et de Chami au parc national du banc d'argon Mauritanie


par Chrif El Houssein El Arby
Université Abdelmaleck Saadi - Maroc - DESA(Diplôme des Etudes Supérieures Approfondies) Doctorat 3ém cycle  2006
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE ABSTRACT RESUME

L'aire d'étude est située de part et d'autre du 20ème parallèle. Elle est soumise à un climat saharien à dominante océanique. La réalisation de 12 relevés a permis de rencontrer 6 espèces ligneuses reparties comme suit: l'espèce la plus fréquente est Capparis decidua avec (35.2%) suivie de Maerua crassifolia (22.44%) et Acacia tortilis (20.4%) puis Boscia senegalensis (12.75%) et Acacia ehrenbergiana (8.67%) et enfin Cocculus pendulus ( un seul individu). Le traitement statistique de ces relevés phyto-écologique conduit aux espèces ligneuses résistantes aux conditions de contrainte du milieu telle que Bosia senegalensis et surtout Maerua crassifolia qui se régénère bien. L'effet de contrainte est déterminant sur la structure des ligneux, l'essentiel du peuplement ligneux correspond à la strate inférieur à 5 m de hauteur dans laquelle l'effet anthropique et broutage des camélins empêchent un grand nombre d'individus de Maerua crassifolia et Boscia senegalensis issus de régénération de se développer et de se dégager de la strate arbustive. Les individus âgés plus résistants à la sécheresse (Acacia tortilis) car ils recouvrent mieux que les autres espèces avec la plus grande surface térriere.

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Je tiens à remercier tout particulièrement mon responsable d'unité et mon encadrant Mr Mohamed ATER et mon co-encadrant Mr Abdel jelil Ould HOUEIBIB pour leurs précieux conseils.

Je remercie également Mr Ahmedou Ould SOULE professeur à l'ENS (École Normale Supérieure) pour son aide tout au long de mon travail et je remercie Mr Ahmedou Ould EL MOUSTAPHA professeur à la FST (Faculté des Sciences et Techniques) et coordinateur du projet Bilan perspectif et le Groupe de Recherche des Zones Humides pour l'organisation de ma mission sur le terrain. Je témoigne toute ma reconnaissance à l'administration du PNBA pour ses ressources bibliographiques

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TABLES DES ILLUSTRATIONS

Liste des figures

Fig.1: la carte du PNBA

Fig.2: phénomène d'upwelling

Fig.3.a: répartition des relevés de Oued Chibca sur la carte du PNBA

Fig.3.b: répartition des relevés de Chami sur la carte du PNBA

Fig.4: répartition spatiale des relevés et des espèces dans le plan des facteurs 1×2 de

l'Analyse Factorielle des Correspondances
Fig.5: répartition spatiale des relevés et des espèces dans le plan des facteurs 1×3 de

l'Analyse Factorielle des Correspondances

Fig.6.a: dendrogramme des espèces

Fig.6.b : dendrogramme des relevés

Fig.7: Box plot de la hauteur du peuplement

Fig.8: Structure du peuplement ligneux:répartition des effectifs (%) par classes de

Hauteur .

Fig.9, Structure du Capparis decidua: répartition des effectifs par classes de hauteur

Fig.10, Structure du Maerua crassifolia: répartition des effectifs par classes de hauteur

Fig.11, Structure du Acacia tortilis: répartition des effectifs par classes de hauteur .

Fig.12, Structure du Boscia senegalensis: répartition des effectifs par classes de hauteur..... Fig.13, Structure du Acacia ehrenbergiana: répartition des effectifs par classes de hauteur.

Fig.14, Structure du peuplement ligneux:répartition des effectifs par classes de

Circonférence
Fig.15: Structure du Capparis decidua: répartition des effectifs par classes de circonférence Fig.16, Structure du Maerua crassifolia: répartition des effectifs par classes de

circonférence .
Fig.17, Structure du Acacia tortilis: répartition des effectifs par classes de

circonférence
Fig.18, Structure du Boscia senegalensis: répartition des effectifs par classes de

circonférence
Fig.19, Structure du Acacia ehrenbergiana:répartition des effectifs par classes de

circonférence .

Fig.20, répartition des modalités en fonction des effectifs .

Liste des tableaux

Tableau 1:les quarante derniers millénaires du quaternaire en Mauritanie occidental ..

Tableau 2 : répartition des espèces inventoriées à la zone Chami-Chibca (au PNBA) .

Tableau 3:paramètres des espèces ligneuses recensées au niveau de la zone

Tableau 4 : paramètres du peuplement

Tableau 5:valeurs propres et pourcentages d'inertie

Tableau 6:statistiques simple du peuplement par classe de hauteur

Tableau 7:statistique simple de la distribution de Capparis decidua par classe de

hauteur .

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Tableau 8: statistique simple de la répartition de Maerua crassifolia par classe de

hauteur .

Tableau 9:statistique simple de répartition de Acacia tortilis par classe de la hauteur ..

Tableau 10:statistique simple de distribution de Boscia senegalensis par classe de

hauteur .
Tableau 11:statistique simple de répartition de Acacia ehrenbergiana par classe de

hauteur .
Tableau 12:statistique simple de la distribution du peuplement par classe de

circonférence
Tableau 13:statistique simple de la distribution de Capparis decidua par classe de circonférence
Tableau 14: statistique simple de la distribution de Maerua crassifolia par classe de

circonférence ...
Tableau 15: statistique simple de la distribution de Acacia tortilis par classe de circonférence
Tableau 16: statistique simple de la distribution de Boscia senegalensis par classe de circonférence
Tableau 17: statistique simple de la distribution de Acacia ehrenbergiana par classe de

circonférence

Tableau 18: fréquences et effectifs par modalité

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INTRODUCTION

D'une étendue comparable au delta du Nil (12.000km2 dont 6.300km2 maritime et 5.700km2 terrestre), le Parc National du Banc d'Arguin (PNBA) occupe la moitié orientale du Golfe d'Arguin. Partagé, de façon presque équivalente en milieu terrestre et marin, le PNBA est l'un des plus grands Parcs nationaux d'Afrique. Il représente 30% du linéaire côtier de Mauritanie et 60% des petits fonds marins inférieurs à 20m.

Le Parc est aussi un témoin unique du passé saharien humide: collecteur d'anciens écoulements, il apparaît comme la coalescence d'anciens estuaires; avec ses chenaux et ses mangroves (les plus septentrionales d'Afrique) et ses prairies à spartines (les plus méridionales de la côte ouest-africaine), il fonctionne comme une charnière biogéographique, aux frontières d'influences contrastées actuelles ou passées

La partie terrestre, témoin d'un « morceau » du désert saharien océanique, est, avant tout, une combinaison de dunes vives, de regs, de sebkhas, de zones planes, gréseuses ou calcaires. En dépit d'un nombre d'espèces végétales sensiblement plus important (plus de 200 espèces), l'écosystème terrestre présente une productivité beaucoup plus faible que celle du milieu marin. En bordure de mer la végétation terrestre est relativement abondante profitant d'une certaine humidité sous forme de rosée ou de brouillards. Dans les lits des anciens oueds, subsiste une végétation vivace. A ces plantes vivaces vient s'ajouter les plantes éphémères dont l'apparition est tributaire des rares averses. La faune y est d'une rareté extrême.

Ce territoire a beaucoup souffert des sécheresses des dernières décennies, même si l'on assiste depuis quelques années au retour d'une pluviométrie un peu plus abondante. Il n'est parcouru que par quelques pasteurs et éleveurs ; il fut beaucoup plus occupé par le passé, comme en atteste les très nombreux sites archéologiques ; mais il est très mal connu et fortement délaissé.

Notre travail a pour but d'apporter une contribution modeste à l'étude de la végétation dans les zones de Chibca et Chami. Il reste cependant très limité car nous avons été obligé de faire les relevés pendant la mauvaise saison et donc à nous limiter aux ligneux.

Le travail que nous présentons s'articule autour de trois principales parties:

La première portant sur le cadre de l'étude : il s'agit pour nous de dresser les différents aspects physiques (géologie, géomorphologie, climatologie, ...) et vivants ( faune ,flore et humain) composant le PNBA c'est également l'occasion de présenter un bref aperçu des aires protégées en Mauritanie, où l'aridité est l'une des contraintes majeures pour toute activité de conservation, il est opportun de voir ce que fait l'état Mauritanien en matière de stratégie sur la biodiversité dont la conservation internationale a été signée en 1999. La deuxième partie se présente en étude de la composition floristique, (diversité, recouvrement,

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densité, surface terrière, indices de diversité,...). La troisième et la dernière partie parle de la répartition des individus selon la taille et selon le substrat et détermine l'état de régénération des peuplements.

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CONTEXTE GENERALE SUR LA MAURITANIE

La Mauritanie s'étend sur une superficie de 1.030.000 km2 entre les latitudes N 27° et 14° 45' et les longitudes W 5° et 17°. Pays de transition entre le Sahara et le sahel, la Mauritanie est limitée à l'Ouest par l'océan atlantique au Nord par l'Algérie et au Nord Ouest par le Maroc et à l'Est et Sud Est par le Mali, au sud par le Sénégal. La Mauritanie pas totalement désertique dans sa partie nord et sahélien dans sa partie sud, se caractérise par un climat généralement chaud et sec marqué des hivers relativement doux (avec des températures minimales moyennes de 19 à 23C°) et des périodes d'hivernage très courtes (environs 3mois). En saison sèche, les températures dépassent le seuil de 40C° dans la quasi-totalité des régions du pays (exception faite de Nouadhibou), le domaine sahélien connaît des précipitations annuelles comprises entre 150 et 600mm alors que le domaine saharien se caractérise par une pluviométrie annuelle inférieure à 150mm.

La Mauritanie est habituellement divisée en cinq zones bioclimatiques ou écologiques

Zone aride ou zone saharienne :

Elle correspond à la zone de pluviométrie inférieur à 150 mm à l'exception de la façade maritime et couvre actuellement 75% de la superficie du pays.

Zone sahélienne Ouest :

Elle correspond à la zone comprise entre les isohyètes 200 et 400 mm et couvre 7% de la superficie du pays, elle s'étend depuis la limite sud de la zone aride jusqu'à la limite Nord de la zone du fleuve.

Zone sahélienne Est :

Elle correspond les parties Sud des 4 mitages ce qui couvre une superficie de 22000Km2 soit 2% de la superficie nationale, l'agriculture constitue l'essentiel de l'activité économique du pays. Elle est basée principalement sur la culture irriguée et la culture pluviale. C'est aussi la zone qui recèle le plus de ressources forestières avec la présence de nombreuses forêts classées.

Zone littorale :

Elle correspond à la zone comprise entre Nouadhibou et Keurmacéne qui s'étend sur environ 8000 km de long et 50 km de large cette zone se caractérise par une activité économique essentiellement tournée vers les ressources halieutiques. Toutefois, la présence des deux principales villes du pays

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Nouakchott et Nouadhibou confère à cette zone un développement commercial et industriel important. Cette zone recèle une richesse écologique inestimable puisqu'elle abrite les principales aires protégées du pays : le Parc National du Banc d'Arguin, la Parc National du Diawling, le Chat-tboul et la réserve satellite du Cap Blanc (Plan directeur du PNBA, 1995 in BLANDINE, 2003).

Les vents :

Le territoire mauritanien est soumis au cours de l'année à l'alternance des trois régimes de vents suivants :

L'alizé maritime : de direction dominante Nord-Est/Sud-est qui a pour origine l'anticyclone des Açores et souffle sur le littoral tout au long de l'année c'est un vent frais qui se dessèche au fur et à mesure qu'il progresse vers l'intérieur du pays.

L'alizé continental appelé aussi Harmattan : de direction dominante Nord-Est/Sud-Ouest, ce vent provient des zones de haute pression qui règnent sur le Sahara en hiver et sur la mer Méditerranée en été. C'est un vent très sec dont la température varie du jour à la nuit, il est porteur de poussière (brume sèche) ou de sable (vent de sable)

Les vents de Moussons: générés par l'anticyclone de sainte héléne ils ne soufflent qu'une fois par an, lorsque le Front Inter Tropical (FIT) atteint sa position la plus septentrionale, durant le mois de Juillet et Août, ils sont porteurs des précipitations annuelles qui touchent le tiers inférieur du pays avec une décroissance d'Est en Ouest

La pluviométrie

L'essentiel des pluies est fourni par la mousson au sud. Le nord ouest du pays peut cependant être le siège de pluies d'intensité variable qui font suite à des « gouttes froides », sorte de coulée d'air polaire (froid et saturé en humidité) en provenance du nord de l'Europe et qui parvient à s'insinuer entre les 2 zones de haute pression (Açores d'une part et du Sahara de l'autre). Cependant, la Mauritanie est caractérisée par une forte aridité mais aussi un contact pluviométrique important entre la partie Nord et la partie sud.

La température

Elle varie selon les zones écologiques, cependant une différence importante de température est enregistrée entre les milieux littoral et continental. En effet : Le littoral est caractérisé par des températures fraîches, voire quelques fois froides, des écarts diurnes et nocturnes réduits et une humidité constante les

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maxima de température sont enregistrés au mois de septembre alors que les minima se situent aux mois de Décembre et de Janvier.

La partie continentale se différencie par des températures beaucoup plus contractées sous l'action de la mousson, un noyau de chaleur intense, d'abord limité au Sud-est du pays aux mois d'Avril et de Mai, glisse vers le Nord en suivant le FIT pour occuper sa position la plus septentrionale aux mois de Juillet et d'Août. En fin il rétrograde en direction du sud en septembre sous l'influence boréal. Sur le plan géologique, la Mauritanie est formée de grandes étendues désertiques, et des massifs montagneux parmi lesquels on peut citer ceux du Tagant, de l'Assaba, de l'Affolé, de l'Adrar ou encore du Tiris Zemour ces derniers récelent les altitudes les plus importantes du pays puisqu'ils culminent à 915m au niveau de la Kédiet El-jill.

La géologie de la Mauritanie comprend quatre grands ensembles :

V' Le socle cristallin précambrien représenté par la dorsale de Rguibat qui couvre tout le nord du pays.

V' La chaîne hercynienne des mauritanides, formé de matériel cristallin et métamorphique, bordant le socle au nord-ouest et caractérisé par des mouvements techniques latéraux importants,

V' Le bassin paléozoïque et secondaire de Taoudenni à l'Est, dont la partie occidentale présente des formations inclinées vers l'Est,

V' Le bassin côtier sénégalo-mauritanien d'âge secondaire, tertiaire et quaternaire orienté vers l'atlantique.

Les ressources en eau sont très limitées, tant au niveau des eaux de surface que des eaux souterraines. Le réseau hydraulique du pays est endoreique dans son ensemble, excepté le Fleuve Sénégal et ses affluents. Le Fleuve Sénégal se caracterise par les débits variables qui peuvent devenir nuls pendant une partie de l'année, au cours de la saison chaude (Mai- Juillet) ;le principal affluent du Sénégal est le Gorgol. Les eaux souterraines sont constituées de plusieurs nappes aquiféres d'inégale importance (le centre et l'Est du pays est constitué par un socle rocaileux, dont l'exploitation, très difficile et aléatoire à l'avancée du desert et à l'implantation désordonnée des points d'eau, phénoménes qui s'ajoutent aux effets de la concentration humaine et animale.

Les ressources pédologiques se dégradent aussi de maniére croissante, compte tenu de l'interference de plusieres facteurs, notamment le déficit hydrique et la disparition progessive du couvert végétal (herbacé, arbustif et arboré).

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1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

Le PNBA crée en 1976, devenu site « Ramsar » en 1982 et site du patrimoine mondial de l'Unesco en 1989, le Parc National du Banc d'Arguin est régi par une Loi 2000/24 qui a été offerte symboliquement par le Gouvernement mauritanien comme don à la Terre le 14 mars 2001.

Au territoire proprement dit du Parc, on doit ajouter le site de la Réserve satellite du Cap Blanc, au sud de Nouadhibou. Son rôle premier est d'assurer la préservation de la faune marine et côtière et, plus spécifiquement, celle des phoques moines qui vivent à ses abords. Ils constituent l'une des dernières populations viables, d'une espèce qui compte parmi les plus menacées de la planète.

Le PNBA est un établissement public à caractère administratif (EPA). Il est sous la tutelle directe du Secrétariat Général du Gouvernement. L'administration du Parc dispose d'un siège à Nouakchott, d'un centre d'accueil et de réunion à Mamghar, d'une base de vie et d'accueil pour les scientifiques à Iwik, de huit postes dans les villages et d'une antenne à Nouadhibou.

La nouvelle loi qui régit le Parc (Loi 2000/24), définit comme principaux objectifs du Parc de contribuer au développement national, d'appuyer le développement des populations résidentes et le maintien de l'intégrité et de la productivité des ressources naturelles, d'assurer la protection, la conservation et l'aménagement des différents écosystèmes qui constituent son territoire. Cette loi, qui souffre encore de l'absence de Décrets d'application, n'en est pas moins déjà partiellement opérationnelle; elle est considérée comme allant dans le sens souhaité par ses gestionnaires.

Parce qu'il représente un site exceptionnel, d'intérêt mondial, les appuis extérieurs sont également essentiels. La communauté internationale a toujours été présente et ce, depuis le début, aux côtés du Gouvernement mauritanien. La liste des partenariats du Parc est l'une des plus importante pour une aire protégée d'Afrique occidentale.

Parmi ses partenaires traditionnels on trouve, de façon relativement constante, la France (au travers de plusieurs institutions étatiques ou associatives), l'UNESCO (Centre du Patrimoine mondial), l'UICN, le WWF, l'Union Européenne, le PNUD, et le FIDA et surtout la FIBA. La Fondation Internationale du Banc d'Arguin a été créé en 1986 pour aider le Parc. Elle se caractérise par le fait que le Directeur du Parc en est membre d'office et que le Chef de l'Etat mauritanien en est membre d'honneur.

Aujourd'hui, et depuis quelques années le Parc bénéficie de nouveaux partenaires techniques et financiers : l'Allemagne, l'Espagne et les Pays Bas. Ils apportent, à des niveaux différents, des contributions ciblées à cet effort international. La Banque mondiale, la Belgique, le Canada, ont, par ailleurs, manifesté un intérêt récent.

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Pourtant, à part son importance pour les oiseaux, internationalement reconnue, le PNBA constitue aussi le refuge le plus important de la sous-région pour la faune marine en général et pour plusieurs espèces de poissons en particulier, dont la pêche constitue un des plus importants supports économiques de la Mauritanie et des pays voisins. Plusieurs programmes de recherche ont permis de mieux connaître les populations d'oiseaux qui fréquentent la zone littorale, le fonctionnement de l'écosystème marin, certaines populations de poissons ciblées par les pêcheurs et leurs stratégies d'exploitation.

.

1.1. Le milieu physique

Le PNBA, situé de part et d'autre du 20ème parallèle, il longe le littoral atlantique mauritanien sur plus de 180 Km et couvre une superficie de 12000 km2 de manière a peu prés équivalente entre un domaine terrestre et un domaine maritime (Fig.1).

Pour bien visualiser les situations caractristiques du PNBA, précisons que les territoires maritimes englobent en plus de l'element aquatique, plus de 6000 km2 de vasiéres découvrantes et près de 300 km2 de sites insulaires dont le plus grand occupe à lui seul 250 km2 et le plus petit 20 km2 et quinze îles qui parsèment le banc, dix interéssent veritablement l'avifaune reproductrice, ce qui represente une superficie maximale de seulement 36 km2 (MAHE, 1985).

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1.1.1. Le climat

Au niveau du PNBA il n'y a pas de station météorologique installée, pour cela une approximation s'effectue à partir des stations météorologiques de NOUAKCHOTT et de NOUADHIBOU

Le PNBA est sous l'influence d'un climat régional aride à dominante océanique L'alizé maritime boréal est le facteur déterminant de ce désert côtier, ceci induit:

? Des températures relativement modérées à faible amplitude annuelle avec des moyennes maximales de 28 et 32C° et des moyennes minimales de 16 et 19C° respectivement pour les villes de NOUAKCHOTT et NOUADHIBOU

? Une humidité importante avec une forte nébulosité

? La quasi omniprésence du vent de dominante NO à NE avec une vitesse qui atteint son maximum aux mois de Mai et de Juin 9m/s et son minimum au cours des mois de Novembre et de Décembre 6m/s

? Les précipitations généralement localisées entre le mois de Juillet et de Septembre y sont faibles, des moyennes annuelles d'environ 35 mm à NOUADHIBOU et 100 mm à NOUAKCHOTT

? Une humidité relative est forte conséquemment aux influences marines, de grandes variations sont à noter sur une période de 24h. Les valeurs pour NOUAKCHOTT sont plus faibles, mais les conditions du Parc semblent identiques sinon parfois localement supérieures à celles de NOUADHIBOU

D'après QUEZEI 1965, l'évaporation annuelle à NOUAKCHOTT est de 2275 mm les maximums journaliers concernant le mois de Décembre, et les minimums le mois de Juillet.

Environnement océanique

Le Parc est soumis de fait à trois courants différents qui correspondent à deux saisons hydrologiques

Le courant des canaries : c'est le principal courant qui affecte de PNBA descend depuis le Sud des cotes ibériques jusqu'aux îles du Cap Vert avant de se transformer en courant équatorial de l'atlantique Nord (MALLE, 2005). Il est présent toute l'année et s'accentue durant la saison froide (ou plutôt fraîche) avec des eaux marines dont la température se situe entre 17 et 20c0

Le courant de guinée : caractérisé par des eaux chaudes dont la température moyenne 29.5C0 (Domain, 1980 in MALLE, 2005) et résulte de l'influence des pluies de mousson et de l'apport des fleuves en zone tropicale humide eaux dites«Ibériques» poussées par le vent de la mousson, elles viennent baigner les côtes mauritaniennes entre le Cap Blanc en Août/Septembre

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L'upwelling :il s'agit du phénomène hydrodynamique permanent le plus important de la côte mauritanienne, rencontré surtout entre le Cap Blanc et le Cap Timiris, cette remontée d'eau froide et moyennement salée est liée au reflux vers le large, sous la poussée des alizés continentaux, des eaux chaudes de surface, qui laissent ainsi la place à des eaux profondes et riches en nutriments (Fig.2), qui favorisent le développement d'une chaîne trophique remarquable et est notamment responsable de la richesse ichtyologique de ces côtes qui sont considérées comme étant parmi les plus poissonneuses du monde. Cette richesse ichtyologique entraîne généralement une abondance de l'avifaune qui constitue un des éléments remarquables à l'origine de la création du Parc.

Fig. 2 : Phénomène d'upwelling 1.1.2. Géologie

Le PNBA se situe dans la bordure ouest du bassin Sénégalo-Mauritanien. L'histoire géologique de ce bassin est marquée par une série de transgressions et de régressions marines accompagnées de variations climatiques considérables (GOWTORPE, 1993) l'examen des principaux étages a permis de retracer les principaux traits géologiques de cette région :

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Tafaritien : le 1er épisode transgressif (200.000 an B.P) lors de cette transgression la mer envahit un vaste golf le golf de Tafoli s'étendant du delta du Sénégal au sud jusqu'à l'actuelle frontière de la Mauritanie au nord, ce golf s'enfonce vers l'est sur plus de 20 km au niveau de NOUAKCHOTT.

Akcharien (150.000 à 100.000 B.P) à la suite d'un soulèvement implorant la mer se retire ce qui fait l'assistance à une phase d'aplanissement aboutissant à la formation d'un reg à cailloutés de quartz et pheldispadh.

Aioujien (depuis 10.000 à 70.000 BP) c'est la 2ème régression marine du quaternaire mauritanien intense deux golfs : Souhel El-Abiod (bordure Est de la baie de lévrier) et Tafoli -inchiri séparés par une zone émergée :

Aguerguerien (70.000 à 40.000 BP) l'épisode régressif correspondant à cet étage se traduit par une entaille des dépôts de l'Aioujien, certains auteurs placent pendant cette période le début de l'édification des grands massifs dunaires

Inchirien (40000 à 30000 B.P) débutant par une phase d'encroûtement et d'aridité.

Ogolien (20.000 B.P) : constitue le maximum de la régression marine (-120 m) dans lequel les lacs et les rivières sont asséchés

Tchadien (vers 9000 B.P) au climat aride de l'Ogolien succède, après une remontée du niveau de la mer jusqu'à la cote -20, un épisode humide correspondant à la mise en place de petits lacs dans les dépressions inter dunaires. Les sédiments qui en résultent sont de nature argilo-calcaire à forte teneur en sable pouvant être considérés et renfermant des gastropodes

Nouakchottien (6000 à 4000 B.P) lors de la transgression marine du

quaternaire, la mer nouakchotienne va atteindre la cote 3 m, le golf de Tafoli s'est insinué dans les dépressions inter dunaires. Certaines espèces euryhalines se développent en milieu lagunaire chaud ; prennent une importance considérable (Tricat, 1961), à la fin du Nouakchotien vers 4000 B.P, le régime des vents change et les deux golfs du Tafoli vont évoluer vers une lagune. Un cordon littoral s'édifiant en travers des baies. Le confinement ainsi obtenu se traduit au niveau de la faune par une prolifération des espèces euryhalines et un nanisme d'autre formes (Anadara sensilis).

Tafolien (4000 à 2000 B.P) une régression vers le niveau actuel commence du Tafolien accompagnée par une fermeture de la quasi-totalité des golfs qui deviennent sursalés et évoluent en Sebkhas. Les dernières modifications jusqu'à

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l'actuel consisteront en un remaniement des dunes ogoliennes et des dépôts de gypse Tafolien. (Tableau 1)

Tableau1: Les quarantes derniers millénaires du quaternaire en Mauritanie occidental

Age (Année B.P)

Etage

Grands faits géologique et climatique

0

10 000 20 000 30 000 40 000

Actuel

Aridification croissante et réactivations des ergs

Tafolien

Aridification et régression marine

Nouakchottien

Transgression marine et dépôt lacustre

Tchadien

Humidité et transgression marine Fixation des ergs

Ogolien

Régression marine importante et formation d'un vaste erg dont les dunes sont orientées SW/NE

Inchirien

Transgression marine importante

 
 

(BLANDINE, 2003)

1.1.3. Géomorphologie

Le PNBA présente des caractéristiques simples, les différentes formes que nous avons rencontrées ont une forte influence sur la répartition de la végétation au sein du milieu.

En effet la végétation est surtout différente de part et d'autre d'un accident topographique. La différence peut aller de la simple densité de répartition à un changement de la flore toute entière.

Géomorphologie sous marine :

L'ensemble de la zone du Parc constitue un complexe anciennement laguno-marin comprenant des hauts-fonds dont la profondeur moyenne est inférieure à 15 m

Géomorphologie littorale :

- La côte parfois rocheuse avec des dunes de sables vifs qui vont se jeter dans la mer

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- Les principaux Caps (Tafarit, Tagarit...etc.) sont d'anciens îlots rocheux rattachés au continent séparés par d'importantes dépressions au sols gypseux moux

- le Cap Timiris non rocheux se trouve au contact de l'erg Azefal, Agneitir et de l'Océan.

Géomorphologie continentale :

Cette partie du PNBA se résume essentiellement en un désert de sable et de pierres. Le Nord du Parc est constitué de buttes et de quelques bas plateaux limités vers l'intérieur par le socle précambrien. L'ensemble de ces deux formations est recouvert par les dunes vives des ergs Azefal, Akchar et les dunes fixes de l'Agneitir.

1.1.4. Hydrologie

(PAG du PNBA 2003-2008)

Eaux souterraines:

La zone du PNBA est alimentée par deux sources hydrologiques essentielles : Le bassin côtier et la chaîne de Mauritanide. Le premier constitué de grès d'argiles et de calcaires recèle d'importantes ressources en eau sous forme de nappes superposées, les nappes de Benichabs et de Boulenoir en constituent des exemples .Ces ressources en eau peuvent être fragilisées par la proximité des eaux salées de la mer et les risques de son éventuelle intrusion. La seconde est composée de roches magmatiques et métamorphiques souvent imperméables. Néanmoins la fracturation et l'altération superficielles sont de nature à fragiliser ces aquifères vis à vis des pollutions.

Eaux superficielles:

Le PNBA est une vaste formation de hauts fonds couvrant plus de 6000 km2 dont environ un tiers sont effectivement inclus dans les limites du Parc. La hauteur d'eau sur le banc ne dépasse pas 5 m aux marées de vives eaux les plus fortes, ils sont pour l'essentiel mobiles. Seules quelques portions sont fixées et fossilisées d'eau douce faisant évoluer cette zone vers un milieu de type lagunaire, exclusivement soumis au régime de marées.

Hydrologie marines:

Trois milieux différents peuvent être distingués : (MAIGRET, 1986)

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- le Nord-ouest constitué par des hauts fonds où les bancs de sable sont immergés, la profondeur moyenne est de 4m mais les chenaux peuvent atteindre 12 a 15 m. Les fonds sont majoritairement sablo-vaseux portant d'immenses herbiers à phanérogames.

- le Nord-Est vers l'est du milieu précédent est constitué d'une poche dont la profondeur maximale est de 15m. Les fonds sont constitués de sables et de vases avec quelque formation rocheuses en bordure de rivage.

-le Sud du Cap Blanc est constitué par une côte sablonneuse et des vasières découvertes à marée basse.

1.2. Milieu vivant

1.2.1. Composantes végétales

En se basant sur la répartition de la végétation de la mer vers le continent et selon l'organisation concentrique au niveau des sebkhas on distingue :

Phytoplancton

Il diminue depuis la mer vers les hauts fonds : les microplanctons semblent dominer avec l'ensemble particulier Skeletonema costatum (qui occupe majoritairement la zone centrale) alors que les nanoplanctons sont représentés par Cocolitoporidées (qui se trouvent dans les parties orientales). Dans les chenaux ce sont les cyanobactéries et les diatomées qui dominent.

Végétation côtière :

? Essentiellement représentée par les Cymodocées (Cymodosa nodosa et Holodule wrightii et les Zostéracées (Zostera noltii). Ces derniers se composent d'immenses herbiers et constituent un des principaux facteurs de la richesse halieutique du Parc.

? Une superficie importante recouverte par Avicenia qui constitue les
mangroves Ouest africaines les plus septentrionales. Ces mangroves qui appartenant pour la plupart au genre Rhizophora se rencontrent dans le Parc uniquement au niveau du Cap Timiris et au Nord de l'île Tidra

? Les espèces supra-littorales qui sont situées sur les borelets de sables littoraux et les cordons dunaires. Il s'agit principalement de Sporobolus spicatus, Atriplex halimis, Lycuium intricatum, Traganum moquinii, Zygophyllum waterlotii, Nitraria retusa.

Flore continentale :

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Malgré l'aridité prévalant dans la zone du PNBA, la diversité floristique est étonnante sur plus de 200 espèces recensées (voir Annexe), on peut rencontrer des arbres et arbustes typiques de zone aride (Acacia tortils, A. ehrenbergiana

Capparis decidua, Balanite aegiptiaca, Boscia senegalensis, Maerua
crass,folia, Calligum comosum
, Euphorbia balsamifera) et des graminées (Panicum turgidum , Stipagrostis sp., ) . Cette végétation se diffuse en densité faible quand elle occupe de vastes étendues et se contracte suivant le tracé de lit d'oued ancien où elle peut présenter des densités importantes. Ces végétaux se distinguent en fonction du substrat (CORREORA, 2001).

La végétation des sables dunaires et para- dunaires

Les espèces telles que Stipagrostis pungens et Cornulaca monacantha sont caractéristiques tandis que Calligum comosum et Leptadenia pyrotechnica paraissent relativement peu communs. Par contre les sables diffusés peuvent admettre de beaux peuplements d'Euphorbia balsamifera

La végétation des grands lits d'oueds

Les oueds importants sont très rares dans le Parc (Oued Zidine, Chibca, Nouaferd) : il s'agit de tracés hydrographiques en voie d'asphyxie par ensablement et même le plus souvent de zones d'épandages plus ou moins linéaires et très plates en surface par une ligne d'arbres Acacia tortils raddiana, Acacia ehrenbergiana (rare), Caparis decidua (Caractéristique) Maerua crassifolia, Boscia senegalensis. L'absence au moins apparente des Balanites (présent à l'extérieur du Parc au nord, aux abords de Hassi Adeibt N'sil) reste surprenante, les arbres sont accompagnés de deux graminées (Panicum turgidum et Stipagrostis acutiflora), de divers chaméphytes (Nicularia, Chrozophora, Fagonia, Crotalaria saharae) et d'herbacées (Limeum, etc.)

La végétation des zones d'épandages sablo argileuses

(BLANDINE, 2003)

Les cuvettes sablo -argileuses recèlent une flore particulière ; celle dite Graret lehmir aux environ d'Iwik et à proximité de la mer (fond de la baie d'aouatil ), présente des espèces telles que Nuclaria perrini, Salsola sieberi Suaeda vermiculata, Zygophyllum waterlotii, Corcorus depressus, C. triloculais, Euphorbia dracumculoides, Caylusea hexagyna, Lotus jolyi, L. glinoides, Psoralea plicata (caractéristique,) centaurea peraotti, Megadhtoma pusillum, Convolvulus prostratus, Cresa crtica, Asphodelus tennifolus, Dipcadi sp.

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La végétation des regs

Les plaines de graviers où à proximité du littoral de coquilles marines sub-fossiles (Arca sensilis, Donax rugosus, etc.) sont couvertes d'une steppe buissonnante lâche à Zygophyllum waterlotii et chénopodiacées (Traganum nudatum, Suaeda vermiculata Salsola baryosma et S.longifolia Nuclaria perrini), avec un cortège d'espèces sahariennes banales, chaméphytes ou éphémérophytes (Fagonia sp., Heliotropuim bacciferum, Monsonia nivea Crotolaria saharae , Pergularia, Asthenatherum, Stipagrostis, etc.)

La végétation des hamadas

Il ne semble pas exister en fait de véritables hamadas dans les limites du Parc en dehors des talles sommitales de surface très réduites des îles Kiaone. Les plateaux du Tafaritien (Mounane, Aguilal, Dlo Amotaye, etc.) sont plutôt à classer parmi les ergs. En dehors du Parc, les niveaux calcaires et calco -gréseux de l'Aioujien constituent par contre des hamadas (Timazine, Berouaga, El-Aiouj Boulenoir, etc.). La végétation pérenne est ici encore une steppe buissonnante, à peu prés de même composition que celle des regs plus méridionaux, mais vasculaires, qui confèrent au paysage un aspect régional caractéristique.

La végétation des reliefs rocheux

La végétation des falaises, des éboulis et des pentes rocheuses mérite sans doute de constituer une mention particulière, malgré le très peu de surface qu'elle occupe, car les terrains récents du Parc restent sans reliefs importants. Les affleurements du Tafaritien peuvent se présenter sous forme de buttes, de petits plateaux et très localement, en bordure de mer, de falaises littorales.

1.2.1.1. Adaptation à la sécheresse

(GOWTHORPE, 1993)

Dans les régions arides, le facteur limitant n'est pas la température mais la disponibilité de l'eau, la période critique n'est donc pas «l'hiver»-au sens occidental du terme-, mais la saison sèche. En période sèche, les végétaux désertiques ont deux alternations : Pour les végétaux temporaires, les parties aériennes vont complètement disparaître et seuls les graines ou les organes souterrains (bulbes ou rhizomes) resteront en vie ralentie, sans pouvoir profiter ni de la chaleur ni de la lumière qui deviennent alors des facteurs aggravants, ni des éléments nutritifs du sol qui peuvent être absorbés faute d'eau pour les dissoudre. Alors que les végétaux permanents, qui conservent leurs parties aériennes mais un ensemble de dispositif anatomiques et physiologiques (encore

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mal connus) viennent assurer une meilleure alimentation en eau et une réduction des pertes par évaporation.

Résistances aux autres facteurs

Les plantes ont aussi à lutter contre d'autres facteurs :

La température : en milieu sec, la température devient un facteur aggravant car elle augmente l'évaporation.

Le vent : il intervient par sa violence, par les particules qu'il transporte et qui peuvent déchirer les parties aériennes des plantes, et par les remaniements qu'il provoque dans le sol et par le fait qu'il peut également chausser les végétaux, mettant à nu leurs parties souterraines et les exposent ainsi à la dessiccation( d'autant plus qu'il augmente énormément l'évaporation).Par contre son action peut être favorable par exemple lorsqu'il provoque un important dépôt de sable sur des sols salés qui étaient stériles ou bien lorsqu'il contribue à la dissémination des graines .

Le sel : lorsque la salure est forte, seules peuvent vivre une petite minorité de plantes adaptées et notamment les Chénopodiacées.

Les parties comestibles des plantes (feuilles, rameaux, tiges, écorces...) présentent pour les herbivores du Sahara une importance particulière. Si un certain nombre de plantes sont respectées par ce qu'elles sont malodorantes ou acres d'autres pourtant réputées fortement toxiques ne sont pas toujours évitées par les animaux...

1.2.1.2. Phytogéographie

Le Banc d'Arguin peut être considéré comme un véritable carrefour biogéographique où la surimposition de plusieurs gradients détermine différentes subdivisions floristiques.

Le Professeur TH. Monod considère cette zone comme une limite de haut niveau hiérarchique et l'ensemble des naturalistes estiment qu'elle constitue une charnière entre deux empires floraux : le Paléarctique et Paléo - tropique. En effet, beaucoup de végétaux (comme d'autre êtres vivants) trouvent ici leur limite de répartition, soit septentrionale pour certaines espèces tropicales (notamment Avicenia africana), soit méridionale pour des espèces d'origine tempérée ainsi Spartina maritima dont les prairies jouxtent cette mangrove Avicenia.

Autre la confrontation des espèces tempérées, des espèces tropicales, ce gradient Nord-sud fait se juxtaposer des espèces franchement sahariennes (Cornulaca monacantha) et des espèces sahéliennes (Sancris bifloris).

De plus, la présence océanique introduit un gradient Ouest Est : les condensations occultes (brouillards et rosées) relativement fréquentes et importantes favorisent la croissance de certains végétaux sur la frange littorale

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(on trouve même des champignons et des lichens notamment sur les pieds d'Euphorbia balsamifera)

1.2.2. La faune Invertébrés

Le Parc national du banc d'arguin abrite plusieurs types de crustacés dont les plus importantes sont les langoustes Palunirus mauritanicus (langouste rose). Palinirus regius (langouste verte) et Palinirus charlestoni( langouste du Cap vert), des cigales (Scyllaridés) et des Crabes (Ocpodidea). Des crevettes ont également été signalées dans le PNBA à proximité du Cap El sass. Dans les zones exondables, le crabe Uca tangeri est dominant (Francour, 1998 in PAG 2000-2008). En zones inondées la grande majorité de la macrofauna est constituée de crustacés décapodes (crevettes et quelques crabes)

Poissons

Les poissons (faune dite ichtyologique) sont très nombreux, mais, paradoxalement, encore mal connus ; leur densité fluctue en fonction des saisons On peut rencontrer quatre types de poissons :

? Espèces tempérées :

Elle passe toute la vie dans des eaux peu profondes. Ces espèces ne sont pas commercialisées, les raies notamment la raie guitare (Rhinobatos sp.) les Sparidés (pagres dentés, pageot sp.), les ariidés (machoirons) et les serranidés (mérou)

? Espèces tropicales :

Rassemblent les larves et les juvéniles des espèces des eaux profondes, ces espèces sont commercialisables

? Espèces de milieu lagunaire ou de zone estuaire :

Regroupent les immigrants saisonniers, les requins en concentration importante (Carcharhinus sp. Rhizoprionodon acutus, Sphyrca sp.) et les Sardinelles dont l'ethmalose (Ethmalosa frimbriata),

? Espèces dans des eaux sursalées

On note que la présence de ciclidés (Ex: Sarotherodon melanothetdon) est un indice du passé estuarien de cette zone

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Les reptiles

Les tortues vertes (Chélonia mydas) facilement observables dans le tapis de zostère, mais aussi la tortue luth (Dermochelys coriacea), la caouanne (Caretta caretta), et la tortue à écailles imbriquées (Erethmochelis imbricata), plus rare sur le site. Leurs pontes sont assez rares ; il s'agit donc d'espèces, avant tout, migratrices ; peu recherchées, elles sont néanmoins les victimes accidentelles des pêcheurs Imraguen, qui ne dédaignent pas leur consommation. Et les lézards sont fréquent dans l'Agneitir notamment Acanthodactylus sp.

Les oiseaux

Le PNBA accueil et nourrit prés de 2.5 Millions d'oiseaux dont 2.3 millions de limicoles paléarctique. Les oiseaux constituent en quelque sorte la partie visible de l'iceberg. Ils constituent en même temps l'indicateur de son maintien en bon état écologique. Le Parc est le plus important site mondial pour la reproduction de plusieurs espèces de nicheurs. La plupart des oiseaux qui fréquentent le Parc sont des espèces migratrices venant aussi bien de hautes que de basses latitudes et signifiant de ce fait le caractère de carrefour biogéographique du Banc d'Arguin. Parmi ces espèces migratrices, les limicoles paléarctiques (dont certains viennent de Sibérie ou du Groenland) sont les groupes les plus abondamment représentés. En hiver, le Banc d'Arguin accueille un nombre d'oiseaux d'eau qui dépassent les totaux de tout autre site sur la voie migratoire de l'Atlantique oriental. Pour certains il concentre alors plus de la moitié des individus d'une l'espèce. Pour le cas des spatules européennes, c'est 80% des individus de l'espèce qui se rassemblent au Banc d'Arguin.

Mais le Banc est également fréquenté, tout au long de l'année, par des espèces endémiques: sternes (dont la sterne Caspienne), cormorans, goélands, hérons, aigrettes, flamants roses, spatules. Certaines espèces, le héron cendré pâle, la spatule blanche du Banc, une bergeronnette printanière se sont adaptées, à l'instar de certaines espèces végétales, à ces milieux et en sont devenues des sous-espèces endémiques.

Mammifères marins

l Phoque moine (Monachus monachus) sa répartition la plus méridionale est Cap Blanc. Cette espèce fait partie des douze espèces les plus menacées du monde

l Parmi les cétacés on a Tursiops truncatus (grand dauphin) qui est observé fréquemment près de la côte et se fait parfois le partenaire plus ou moins volontaire de la pêche Imraguen au mulet. Souza teuszii dauphin à bosse de l'Atlantique ou (dauphin de Guinée), plus difficile à observer Orcinus orca (orque épaulard) font partie des hôtes habituels du Parc.

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Mammifères terrestres

Caractérisés par une faible diversité taxonomique et une faiblesse des effectifs, qui est aggravée par la chasse, Gazella dorcas est la seule survivante locale de la grande faune.

Sur la région de l'Agneitir « Lepus capensis » peut s'observer et quelques rongeurs de Gerbilidées.

Parmi les carnivores on peut noter la présence de Canis aureus (Chacal divré) et de Hyena hyena.

1.3. Communautés humaines

Le Parc est habité par 1500 Imraguen regroupés en neuf villages côtiers (voir carte) dont les activités principales sont la pêche, qu'ils pratiquent à pied ou à partir de Lanches à voiles, et l'élevage qu'ils pratiquent dans les pâturages saisonniers du désert côtier.

La pêche saisonnière, pratiquée à pieds, exclusivement ciblée sur les mugilidés, plus particulièrement le mulet jaune, a, au cours des siècles, façonné la "culture Imraguen". La technique du filet d'épaule, nappe d'environ 8 mètres de long sur 1,20 mètres de chute, impose une approche communautaire de l'activité de pêche, les filets étant déployés côte à côte en cercles concentriques pour entourer le banc de mulets repéré au préalable. Pêche de subsistance par excellence, elle permettait d'occuper toutes les composantes du groupe. Dans ces communautés, la coordination et la responsabilité des affaires de l'entité villageoise ou du campement sont, le plus souvent, attribuées à une personne choisie par la Jamaa parmi les plus âgées et en qui cette Jamaa voit un guide. Aux habitants originaires du Parc -les Imraguen- s'ajoute un petit nombre de personnes qui à raison de leurs fonctions y séjournent régulièrement. Ce sont en particulier, les agents du Parc, les autorités civiles et militaires (préfecture de Nouamghar), ainsi que quelques rares particuliers ; si la majorité des habitants du Parc se trouvent donc dispersés le long du littoral, la partie terrestre n'est cependant pas totalement inoccupée : en plus de méharistes chargés de la surveillance mobile du Parc, s'y déplacent aussi des nomades accompagnés de leurs troupeaux. En nombre indéterminé mais réduit, principalement au voisinage des deux puits encore fonctionnels, celui d'Anagoum au SE (eau saumâtre) et celui de Bir Elgareb NE (eau salée). (MATHEL, 1990).

Le statut de Parc national constitue un outil qui doit permettre de préserver tant le patrimoine culturel que l'ensemble des milieux naturels dans leur intégrité écologique et leur équilibre fonctionnel

25

A l'heure où bon nombre de (zones humides) s'appauvrissent ou régressent, le Parc semble relativement à l'écart et apparaît encore comme une des dernières régions humides ayant conservé ses caractéristiques naturelles.

1.4. Risques de dégradation

Les risques de dégradation sont liés en premier lieu à certains impacts du développement non régulés des activités maritimes et infrastructures littorales en périphérie du Parc :

V' La pêche artisanale et côtière

Cette activité attire de plus en plus de candidats en Mauritanie. Elle constitue un bassin d'emploi important pour la région littorale mais contribue aussi à accentuer la pression sur la ressource et à accroître sa vulnérabilité. Des pirogues sont régulièrement arraisonnées à l'intérieur des limites du Parc en dépit d'un système de surveillance opérationnel. La faiblesse de la régulation de l'accès aux ressources pour ces activités constituent à terme des facteurs croissants de conflits d'usages sur les ressources partagées entre le Parc et les zones de pêche extérieures.

V' La pêche industrielle

Bien que située par définition dans des zones de plus grande profondeur et donc hors du Parc, cette activité n'en est pas moins insidieuse : des navires hauturiers pénètrent régulièrement à l'intérieur du Parc. Cette forme de braconnage à haut risque d'échouage ou d'arraisonnement est un indicateur du degré de surexploitation des ressources à l'extérieur du Parc. Une augmentation de la flotte de pêche industrielle contribuerait à accroître également cette pression. Elle s'inscrit dans le cadre de la baisse des stocks halieutiques enregistrés un peu partout dans le monde, et conduit à rechercher les zones encore réputées productives. La notoriété des eaux marines mauritaniennes en la matière constitue un facteur d'attraction incontestable.

V' Les prospections pétrolières et gazières et la mise en activité en 2006 du premier site d'exploitation offshore

Le danger de la mise en exploitation du premier site ne cible pas directement le Parc. Cependant l'accroissement du trafic maritime en périphérie du Golfe d'Arguin, combiné avec l'existence dans la même zone de nouveaux sites offshore augmentent progressivement les risques d'accidents maritimes qui auraient, s'ils survenaient, des conséquences catastrophiques sur le milieu,

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compte tenu des caractéristiques de la partie marine du Parc (zones de hauts fonds de très grande étendue) qui rendraient très difficile toute intervention sur site, en cas de pollution majeure. Un autre danger de l'exploitation serait l'utilisation des retombées financières de cette activité pour le renforcement des activités de pêche.

.

? La route Nouakchott-Nouadhibou

Les impacts de sa réalisation ne sont pas encore précisément cernés mais on peut craindre que certains d'entre eux puissent être négatifs comme une altération du mode de fréquentation du territoire du Parc (partie terrestre et partie maritime) ou la multiplication d'installations ou d'activités sur les sites côtiers ou encore une menace sur le pastoralisme au Parc soit directement par accident routier entre véhicules et chameaux qu'indirectement par concentration de troupeaux autour des nouveaux points d'eau qui ont été créés le long de la route et dégradation des pâturages.

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2. MATERIEL ET METHODE

L'analyse de la végétation a été faite à l'aide de douze relevés effectués dans les deux sites de Chami et Chibca. Dans chaque site des placettes d'un hectare (100 m x 100 m) ont été délimitées dans des zones les plus homogènes et les plus représentatives possibles du faciès ligneux auquel elles appartiennent. Dans ces placettes d'échantillonnage, l'analyse a porté sur la description et la caractérisation de la végétation par la méthode de relevés de végétation.

Ainsi donc, dans chacune des placette, un dénombrement exhaustif du peuplement ligneux a été réalisé. Pour chaque individu vivant, les paramètres suivants ont été mesurés :

- la hauteur totale afin d'établir la structure verticale du peuplement. Elle est mesurée à l'aide d'une perche confectionnée localement, d'une longueur de 5 m. Dans le cas des arbres mesurant plus de 5m nous avons estimé leur hauteur par la méthode du «point de chute» qui consiste à estimer la hauteur d'un arbre en mesurant la distance séparant le pied de cet arbre du point de chute de son extrémité supérieure.

- la circonférence à la base du tronc à environ 30cm afin d'estimer la surface terrière. Pour les individus multicaules on a mesuré la circonférence de la plus grosse tige. Ces mesures de circonférence sont établies à l'aide d'un mètre ruban souple.

- Le diamètre de houppier pour évaluer le recouvrement. Il correspond à la projection verticale du houppier et est mesuré à l'aide du décamètre. Nous avons mesuré le diamètre dans deux directions E-W et S-N et nous avons fait la moyenne des deux.

Les cordonnées de ces douze relevés ont été enregistré à l'aide d'un GPS.

Fig.3.a : répartition des relevés de Oued Chibca sur la carte du PNBA

Fig.3.b : répartition des relevés de Chami sur la carte du PNBA

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3. TRAITEMENT DES DONNEES

A partir de ces 12 relevés on a établi une matrice de présence / absence que nous avons Analyse Factorielles de Correspondance. Et une analyse descriptive faite au niveau de la hauteur et de circonférence des espèces ligneuses à l'aide du logiciel XLSTAT

Un traitement de donnée a été effectué avec le tableur Excel, ce traitement a permis d'établir la structure des ligneux, la diversité spécifique, la densité, la surface terrière et le recouvrement.

La fréquence de présence d'une espèce étant le nombre de points où cette espèce a été rencontrée soit Fsi ; la fréquence centésimale (Fc) est égale au rapport en (%) de Fsi au nombre (n) de points échantillonnés . La fréquence centésimale permet de préciser l'espèce la plus fréquente dans un milieu donné :

Fc= (Fsi / n) *100

L'étude de la diversité spécifique peut être réalisée suivant une approche quantitative à partir des indices de diversité. L'indice de diversité le plus utilisé est celui de Shannon Weaver (H'), cet indice est basé sur la théorie de l'information. La valeur de l'indice donne une estimation de l'incertitude avec laquelle on peut prédire correctement l'espèce à laquelle appartient le prochain individu collecté.

La formule utilisée pour le calcul de cet indice est :

n

H'= -? pi Log pi i=1

Où pi est le recouvrement relative de chaque espèce. Il paraît judicieux d'utiliser l'indice de régularité (J?) qui est une portion de la valeur maximale que cet indice aurait si les individus étaient distribués de façon totalement égale parmi les espèces. Il apparaît comme un terme de comparaison plus rigoureux (Devineau et al, 1984, in Mayer Diouf, 2000).

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J?= H'/ H'max (H'max=LnS; S est le nombre d'espèces).

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La dominance d'une communauté (=diversité spécifique) : c'est le degré dont les individus sont répartis de façon inéquitable entre les espèces c'est l'inverse de l'équitabilité :

n

Dominance de Simpson Is =1/ ? (pi) 2

i=1

La surface terrière d'un arbre est la surface de la section transversale de cet arbre à hauteur d'homme (à 1,3 m ou à 1.5 m) de part l'irrégularité de leur forme. Les surfaces de sections des tiges d'arbres ne peuvent être déterminées de manière précise que par planimétrie ou par intégration. Dans la pratique, on les déterminera à partir de la circonférence

g= c2 / 4ð

g: surface terrière c: circonférence

4. RESULTAT

4.1. Composition spécifique du peuplement

Nous avons recensé sur les douzes relevés effectués dans les zones de Chami et Chibca 13 espèces parmi lesquelles 6 sont ligneuses et

comportent 196 individus.

Les espèces ligneuses recensées appartiennent à 3 familles (Tableau 1). Les Mimosacées présentent deux espèces Acacia tortilis et Acacia ehrenbergiana. Les Capparidacées en comptent trois : Capparis decidua, Maerua crassifolia et Boscia senegalensis. Les Menispermacées présentent une seule espèce qui est Cocculus pendulus

Sur la base du Fc (Tableau 2), Capparis decidua est l'espèce la plus fréquente (100%) suivie de Acacia tortilis (91%) et de Maerua crassifolia (75%), Acacia ehrenbergiana (33%), Boscia senegalensis (25%), et Cocculus pendulus ne présente qu'un seul relevé

Tableau 2:Répartition des espèces effectuées à la zone Chami-Chibca (au PNBA)

 

Effectifs

Présence

Familles

Espèces

Ni (nb
d'ind.)

Fr. %

Fc %

Mimosaceae

Acacia erhebergiana

17

8,673

33

ehrenbergiana Acacia tortilis

40

20,408

91

Capparidaceae

Boscia senegalensis

25

12,755

25

Capparis decidua

69

35,204

100

Maerua crassifolia

44

22,449

75

Menispermaceae

Cocculus pendulus

1

0,510

16

Ni :Nombre d'individu i ; Fr. :Fréquence ; Fc :Fréquence centésimale 4.1.1. Effectif

Au niveau des 12 relevés d'inventaires, 196 individus ont été recensés et se repartissent comme suit (Tableau 1)

Capparis decidua représente 35,2 % des individus, Maerua crassifolia 22,5 %, Acacia tortilis 20,4 %, Boscia senegalensis 12,75%, Acacia ehrenbergiana 8,67% et enfin Cocculus pendulus qui est représenté par un seul individu.

4.1.2. Densité

31

La densité est de 16 individus par hectare. Elle varie selon les espèces.

32

Ainsi, elle est de 5,75 ind. /ha pour Capparis decidua ; 3,67 ind. /ha pour Maerua crassifolia ; 3,33 ind. /ha pour Acacia tortilis et deux ind. / ha pour Boscia senegalensis (Tableau 3).

4.1.3. Surface terrière

C'est la surface d'encrage évaluée à la base du tronc de l'arbre et exprimée en m2 / ha (Roberts et al, 1999). Nous avons obtenu une valeur de 19,2 m2 / ha, deux espèces constituant à elles seules 17,2 m2 / ha Capparis decidua 8,8 m2 /ha, Acacia tortilis 8,4 m2 /ha. (Tableau 3).

4.1.4. Recouvrement

Le recouvrement est défini comme étant la projection du houppier au sol. Dans nos stations d'étude il est de 3690 m2 / ha pour le peuplement soit 36,9 % de la superficie échantillonnée. Acacia tortilis occupe 56,76 % de recouvrement total suivie par Capparis decidua qui couvre 22,2%. Trois espèces représentent 22% : ce sont Boscia senegalensis avec 7,47 %, Acacia ehrenbergiana avec 6,6% et Maerua crassifolia avec 5,47 % (tableau 3)

Tableau 3: Paramètre des espèces ligneuses rencontrées au niveau de la zone Chami-Chibca au PNBA

Espèces

Densité (Nb d'ind. /ha)

Recouvrement

(%)

Surface terrière (m2/ha)

Acacia ehrenbergiana

1,42

2

0,4

Acacia tortilis

3,33

21

8,4

Boscia senegalensis

2,08

3

0,5

Capparis decidua

5,75

8

8,8

Cocculus pendulus

0,08

1

0,0

Maerua crassifolia

3,67

2

1,1

Peuplement

16,33

36,9

19,2

Nb d'ind. /ha=Nombre d'individus par hectare

4.1.5. Paramètres de diversité

La richesse spécifique moyenne qui correspond au nombre d'espèces par relevé et par unité de milieu est de 3,3 espèces. L'indice de Shannon est de 0,84 tandis que l'indice de régularité est de 0,47 (Tableau 4).

33

Tableau 4: les Paramètres du peuplement

Richesse spécifique

6

Richesse spécifique moyenne

3,3

Densité (Nombre d'individus / ha)

16,33

Recouvrement (%)

36,9

Surface terrière (m2/ha)

19,2

Indice de Shannon

0,84

Indice de régularité

0,47

4.2. Structure du peuplement

4.2.1. Répartition spatiale des différentes espèces

Pour apprécier la répartition actuelle de la végétation ligneuse, nous avons résumé l'information du tableau des données en donnant une écriture simplifiée sous forme graphique par l'analyse factorielle des correspondances.

Le taux d'inertie permet de quantifier la part d'information contenue par chaque axe. Il est de 33,75 pour le premier, 22,77 pour le second et 16,73 pour le troisième. Ces trois axes constituent 73% de l'inertie totale (tableau 5),

Tableau 5 : Valeurs propres et pourcentages d'inertie :

 

F1

F2

F3

Valeur propre

0,387

0,262

0,193

Les lignes dépendent des colonnes (%)

33,572

22,778

16,737

% cumulé

33,572

56,351

73,088

Les contributions des variables (espèces) et des observations (relevés) permettent une description des axes et leur interprétation. En ce qui concerne les variables on retiendra les espèces suivantes : Stipagrostis pungens (25%), Nicularia perinii (24,8%), Fagonia olivieri (17%), Maerua crassifolia (15,9%), Boscia senegalensis (11%) pour l'axe 1, et Cocculus pendulus (43%), Fagonia olivieri (17.1%), Maerua crassifolia (16.6%), Nicularia perinii (11.2%) pour l'axe 2. Ces valeurs indiquent clairement que l'axe 1 est surtout décrit par les espèces caractéristiques de l'unité de végétation (Stipagrostis pungens, Nicularia perinii, Fagonia olivieri, Boscia senegalensis) tandis que l'axe 2 est surtout décrit par les espèces (Cocculus pendulus, Fagonia olivieri, Maerua crassifolia, Nicularia perinii). Ce plan exprime donc l'importance de ces espèces dans le secteur étudié (importance écologique). Nous avons différencié par rapport à ce plan principal (1 X 2) deux groupes :

L'axe 1 oppose deux espèces psamophiles caractéristiques du milieu saharien qui sont Stipagrostis pungens et Nicularia perini (Kerin Dalsted, 1982) aux autres espèces). Le long de l'axe 2 on distingue trois sous groupes le premier

34

constitué de 2 espèces qui sont Cocculus pendulus et Fagonia olivieri. Ce sont des espèces sahariennes qui se rencontrent sur les regs (Blandin, 2003). Le deuxième sous-groupe se compose de Capparis decidua, Maerua crassifolia, Acacia tortilis, Boscia senegalensis ce sont des espèces sahéliennes et se trouvent essentiellement dans les lits d'oueds ensablés (E.MAHE, 1985). Le troisième sous groupe présente une seule espèce qui est Psoralea plicata espèce sahélienne caractérisée par les zones d'épandages sablo-argileuse (PAG du PNBA, 3003-2008).

R7

R5

Graphique symétrique des lignes

(axes F1 et F2 : 45,88 %)

R11

R9

R1

R3

R12

R10

-1

R2

-2

2

1

0

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

F1 (24,65 %)

Graphique symétrique des colonnes

(axes F1 et F2 : 45,88 %)

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5

F1 (24,65 %)

Cc

Mc

Cd

At

Np

Spu

Spl

Ae

Bs

Fa

Hb

Cp

Pt

3

2

1

0

-1

-2

R6

R4 R8

35

Fig.4: Répartition spatiale des relevés et des espèces dans le plan des facteurs 1×2 de l'Analyse Factorielle des Correspondances

Graphique symétrique des lignes

(axes F1 et F3 : 40,69 %)

R6

R4

R8

 

R7 R5

R11

R3

R1

R9

R2

R10

R12

1

0,5

0

-0,5

-1

-2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2

F1 (24,65 %)

36

Le plan (1× 3) ci-dessous montre que l'axe F3 est caractérisé par Stipagrostis pungens (27%) et qui caractérise l'axe 1, et par Psoralea plicata (25%) ; on peut considérer que cet axe est un axe de l'humidité qui sépare deux groupes : le premier de trois espèces Stipagrostis pungens, Psoralea plicata, Nicularia perinii qui ont une tendance xérique importante et l'autre groupe caractérisé par un degré d'humidité modéré.

Graphique symétrique des colonnes

(axes F1 et F3 : 40,69 %)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cc

Hb

Cp

Fo

At

Cd

Bs

Ae

Spl

Mc Np

Spu

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

F1 (24,65 %)

37

38

2

1

0

-1

-2

Pt

Fig.5 : répartition spatiale des relevés et des espèces dans le plan des facteurs 1×3 de l'Analyse Factorielle des Correspondances

L'analyse par Classification Ascendante Hiérarchisée (CAH) permet de distinguer deux grandes classes, la première classe associe Stipagrostis pungens et Nicularia perinii tandis que la deuxième classe est constituée des autres espèces (Fig.6.a). Ces variations inter classes résultent d'une variable géomorphologique qui est l'altitude car la première classe s'installe sur les dunes alors que l'autre est caractérisée par les zones inter-dunaires. Cette dernière classe est constituée de deux sous groupes qui se distinguent suivant les substrats avec une variance intra groupe de 2,85 et une distance moyenne aux barycentres de 1,52 pour le premier sous groupe et de 0,5 de chacun de deux pour le deuxième sous groupe . Ces données confirment la répartition des espèces selon l'analyse factorielle des correspondances

Fig.6.a: Dendrogramme des espèces

L'analyse du dendrogramme des relevés (Fig.6.b) permet la distinction de deux familles, la famille F1 est formée par les relevés (R10, R12, R11, R1, R9, R5, R8). Cette famille peut être subdivisée en 2 sous familles (SF) : la SF1 intègre les relevés R10, R12 à faible teneur en sable et la SF2 qui intègre les relevés (R11, R1, R9, R5, R8) à forte teneur en sable. La famille F2 est formée par R2, R3, R7, R4, R6 et peut être subdivisée en 2 sous familles : la première (SF1) intègre les relevés R2, R3 caractérisé par les dunes de sables.

Fig.6.b:dendrogramme des relevés

39

4.2.2. Distribution selon la taille

4.2.2.1. Répartition selon la hauteur

La courbe de la structure du peuplement (Fig.8) se présente en deux groupes : le premier groupe dont la hauteur est inférieure ou égale à 5 m correspond à une forte proportion d'individus de la strate arbustive (5,6%) ; le deuxième groupe d'une hauteur supérieure à 5 m, représente (44,4 %). Ce peuplement ligneux a une hauteur moyenne d'environ 4 m avec un écart type de 2,2 (Tableau 6).

Tableau 6: Statistique simple du peuplement par classe de la hauteur

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Haut (m) 196 0,1 10,5 3,967 2,199

Les hauteurs : maximale, minimale et moyenne sont représentées dans la Fig.7.

Box plot (Haut (m))

12

10

8

6

4

2

0

Fig.7: Box plot de la hauteur du peuplement

45

40

35

30

25

20

15

10

5

0

0 2 4 6 8 10 12 14

Peuplement

Haut (m)

40

Fig.8: Structure du peuplement ligneux : répartition des effectifs (%) par classes de Hauteur

La courbe de structure de Capparis decidua illustre le modèle Gaussien (Fig.9) : les jeunes individus (0-4 m) sont plus représentés avec 56,5% et les arbres de 5 à 7 m constituent 43,5%. Donc Capparis decidua se compose des deux strates avec une dominance de la strate arbustive.

Tableau 7: statistique simple de la distribution de Capparis decidua par classe de hauteur

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Haut (m) 69 1 6,8 3,829 1,503

25

20

15

10

5

0

0 1 2 3 4 5 6 7 8

Capparis decidua

Haut (m)

41

Fig.9: Structure du Capparis decidua : répartition des effectifs par classes de hauteur

La courbe représentant la répartition de Maerua crassifolia (Fig.10) montre que 90% des individus sont de petite taille (0 à 4 m) tandis que les individus de grande taille ne représentent que 10 %. Cette espèce appartient donc à la strate arbustive.

Tableau 8: Statistiques simples de la répartition de Maerua crassifolia par classe de hauteur

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Haut (m) 44 0,500 7 2,34 1,658

25

20

15

10

5

0

0 2 4 6 8 10

Maerua crassifolia

Haut (m)

Fig.10:Structure du Maerua crassifolia : répartition des effectifs par classe de hauteur

42

La figure 11 qui représente la réparation des effectifs par classe de hauteur montre que de la population de Acacia tortilis (Fig.11), montre que les jeunes individus de 0 à 4 m sont négligeable (2,5%) et que les arbres âgés de (5 à12 m) constituent l'essentiel de la population de cette espèce (97,4%). Cette espèce appartient donc à la strate arborée.

Tableau 9 : statistique simple de répartition de Acacia tortilis par classe de hauteur

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Haut (m) 40 0,1 10,5 6,793 1,992

12

10

4

8

6

2

0

0 2 4 6 8 10 12 14

Acacia tortilis

Haut (m)

Fig.11, Structure de Acacia tortilis : répartition des effectifs par classe de hauteur

La courbe représentant la structure de Boscia senegalensis (Fig.12) montre que cette espèce ne dépasse pas 5m de hauteur et que 88% des individus ont des hauteurs entre 0 à 4 m et qu'enfin 12% seulement des individus appartient à la classe 5 m. Il s'agit donc essentiellement d'une strate arbustive avec une hauteur moyenne de 2,86 m et un écart type de 0,86 (Tableau 10).

Tableau 10: statistique simple de distribution de Boscia senegalensis par classe de hauteur

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Haut (m) 25 1 4 2,868 0,859

12

10

4

8

6

2

0

0 1 2 3 4 5 6

Boscia senegalensis

Haut (m)

43

Fig.12, Structure du Boscia senegalensis : répartition des effectifs par classe de hauteur

La répartition des effectifs par classe de hauteur chez Acacia ehrenbergiana (Fig.13) illustre la présence des deux strates avec une proportion plus élevée (58,9%) pour les classes de 0 à 4 m de hauteur contre 41,1% pour les individus ayant une hauteur supérieure ou égale à 5 m.

Tableau 11 : statistique simple de répartition de Acacia ehrenbergiana par classe de hauteur

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Haut (m) 17 1 5 3,526 1,091

4

9

8

7

6

5

3

2

0

1

0 1 2 3 4 5 6 7

Acacia erhenbergiana

Haut (m)

Fig.13, Structure de Acacia ehrenbergiana : répartition des effectifs par classe de hauteur

44

4.2.2.2. Répartition selon la circonférence

Lorsque l'on considère la distribution des ligneux par rapport à leur circonférence (Fig.14), on trouve que les classes dont la circonférence est supérieure ou égale à 50 cm renferment 61,3% des individus alors que les jeunes individus de 0 à 40 cm de circonférence ne représentent que 27,5%. Le peuplement a une circonférence moyenne de 22,44 in avec un écart type de 35,7 (Tableau 12).

Tableau 12: statistique simple de la distribution du peuplement par classe de circonférence

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Circonférence (cm) 196 8 155 57,082 35,701

35

30

25

20

15

10

5

0

0 50 100 150 200

Circonférence(cm)

Peuplement

Fig.14, Structure du peuplement ligneux : répartition des effectifs par classes de Circonférence

La population de Capparis decidua (Fig.15) est constituée en majorité par des arbres dont la circonférence est comprise entre 50 et 150 cm avec une fréquence de 11% pour la classe de 60 cm, tandis que les individus de petite circonférence ne constituent que 30 %.

Tableau 13: statistique simple de la distribution de Capparis decidua par classe de circonférence

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Circonférence (cm) 69 15 153 58,362 31,750

14

12

10

4

8

6

2

0

0 50 100 150 200

Capparis decidua

Circonférence(cm)

45

Fig.15, Structure du Capparis decidua: Répartition des effectifs par classes de circonférence

La courbe de la structure de la population de Maerua crassifolia (Fig.16) montre que la fréquence est plus élevée dans les premières classes (50 % dans les classes 10, 20 et 30cm ; 27.3% dans la classe 40 cm. Ceci s'explique par le fait que cette espèce se régénère bien.

Tableau 14: statistique simple de la distribution de Maerua crassifolia par classe de circonférence

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Circonférence (cm) 44 8 99 32,727 23,221

14

12

10

4

8

6

2

0

0 20 40 60 80 100 120

Maerua crassifolia

Circonférence(cm)

Fig.16, Structure du Maerua crassifolia: répartition des effectifs par classe de circonférence

46

La répartition des effectifs par classe de circonférence chez Acacia tortilis (Fig.17) montre que seul le deuxième groupe est présent, ce qui explique qu'il n'y a pas de régénération. Les individus de cette espèce se répartissent avec une moyenne de circonférence de 57 cm et un écart type de 33,25(Tableau 15).

Tableau 15: statistique simple de la distribution de Acacia tortilis par classe de circonférence

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Circonférence (cm) 40 34 155 98,125 33,258

4

7

6

5

3

2

0

1

0 50 100 150 200

Acacia tortilis

Circonférence(cm)

Fig.17, Structure du Acacia tortilis : répartition des effectifs par classes de circonférence

La distribution de Boscia senegalensis (Fig.18) indique que 68% des individus sont répartis aux premières classes (0 à 40 cm) alors que les gros individus représentent 32%. La régénération de Boscia senegalensis est donc raisonnable.

Tableau 16 : statistique simple de la distribution de Boscia senegalensis par classe de circonférence

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Circonférence (cm) 25 15 67 36,840 13,912

10

4

9

8

7

6

5

3

2

0

1

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Boscia senegalensis

Circonférence(cm)

47

Fig.18, Structure du Boscia senegalensis : répartition des effectifs par classes de circonférence

Pour la répartition de Acacia ehrenbergiana (Fig.19) montre que 83% des individus sont du deuxième groupe (50 à 70 cm de circonférence) alors que les jeunes individus ne représentent que 15,24%.

Tableau 17: Statistique simple de la distribution de Acacia ehrenbergiana par classe de circonférence

Variable Observations Minimum Maximum Moyenne Écart-type

Circonférence (cm) 17 12 63 48,529 15,601

4

9

8

7

6

5

3

2

0

1

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Acacia erhenbergiana

Circonférence(cm)

Fig.19, Structure du Acacia ehrenbergiana : répartition des effectifs par classe de circonférence

48

4.2.2.3. Répartition des espèces selon la modalité

Capparis decidua constitue l'espèce la plus fréquente avec une proportion de 35,2%, suivie par Maerua crassifolia 22,5% puis Acacia tortilis 20,4%, Boscia senegalensis 12,75%, Acacia ehrenbergiana 8,67% et Cocculus pendulus qui n'est représenté que par un seul individu (Fig.20 et Tableau 18).

40

80

70

60

50

30

20

10

0

Acacia

erhenbergiana

Acacia tortilis Boscia

Effectif (Espece)

senegalensis decidua

Modalités

Capparis

Cocculus

pendulus

M aerua

crassifolia

Fig.20, répartition des modalités en fonction des effectifs

Tableau 18: fréquence et effectif par modalité

Mode Mode Modalité Effectif par Fréquence par

(effectif) modalité modalité (%)

Capparis decidua 69 Acacia ehrenbergiana 17 8,673

Acacia tortilis 40 20,408

Boscia senegalensis 25 12,755

Capparis décidua 69 35,204

Cocculus pendulus 1 0,510

Maerua crassifolia 44 22,449

49

V- DISCUSSION ET CONCLUSION :

Dans l'unité de végétation échantillonnée, le peuplement ligneux est riche de 6 espèces reparties en trois familles, il présente une densité très faible.

Capparis decidua est l'espèce la plus fréquente avec (35,2%) suivie par Maerua crassifolia (22,4%) et Boscia senegalensis (20.4%)

la densité de Capparis decidua est la plus élevée mais le recouvrement de Acacia tortilis est le plus important, la surface terrière pour les deux espèces est à peu près équivalente, la quasi totalité des gros individus du peuplement est représenté par Acacia tortilis. L'absence de jeunes plantes de certains ligneux (Acacia tortilis) serait liée aux conditions physiques, les ligneux aux stade jeunes plantes ne peuvent pas survivre durant la saison sèche (sharman, 1987 in Diouf 2003). Les jeunes plantes des ligneux tels que Boscia senegalensis et Maerua crassifolia paraissent résistants aux conditions externes car ils sont broutés par les animaux essentiellement les camelins, donc cet effet de broutage peut être considéré comme une stratégie d'adaptation à la sécheresse pour les deux espèces.

La distribution des ligneux en fonction de la hauteur met en relief deux groupes : Le groupe inférieur, maintenu sous l'action anthropique constituant l'essentiel du peuplement, le deuxième groupe avec moins d'individus est constitué par des ligneux rescapés plus résistants.

La structure par classe de circonférence montre que le peuplement ligneux se régénère mal (38.4% entre 0 et 40 cm). L'analyse structurale des différentes espèces et les observations de terrain permet d'émettre les hypothèses suivantes: - la population de Acacia tortilis est vieillissante

- Maerua crassifolia et Boscia senegalensis ont un nombre élevé d'individus de petite taille

- Maerua crassifolia est à l'origine de l'accroissement des jeunes du peuplement ligneux. En ce qui concerne l'évolution de la taille du peuplement, les jeunes arbres poussent dans un premier temps rapidement en hauteur et cette croissance se ralentit considérablement pour les arbres âgés alors que leur diamètre continue à augmenter ; il en est de même pour les arbustes comme Boscia senegalensis mais contrairement aux arbres dont la taille est importante et dont l'accroissement s'effectue sur une seule tige, les arbustes atteignent rarement 4 m et l'accroissement de leur diamètre s'effectue aussi bien par la formation de nouvelles tiges que par la croissance des tiges préexistantes.

L'AFC et CAH nous permet de distinguer quatre groupes de végétations selon le substrat :

La végétation des dunes de sables, des regs, des zones sablo-argileuses et des lits d'oueds

50

GLOSSAIRE

Alizés

Vents réguliers qui soufflent sous les tropiques du nord-Ouest, s'intensifiant au printemps.

B.P

Erg

Abréviation de « Before Present » qui signifie : avant la date aujourd'hui, avant la date actuelle.

Massif dunaire

Isohyète

Courbe joignant les points du globe terrestre qui reçoivent la même hauteur de précipitations pour une période donnée

Lanche

Bateau à voile latine, d'origine canarienne- précédemment utilisé comme annexe de goélette-, employée par les Imraguen depuis une soixantaine d'années seulement.

Ligneux

Constitué de lignine, élément du base du bois

PARSEM

Projet d'Appui à la Rénovation du Système Educatif Mauritanien

Phytogéographie

Etude de la répartition des plantes

PNBA

Parc National du Banc d'Arguin

Reg

Zone plane, sableuse ou argilo-sableuse recouverte de

graviers de diamètre variable, de couleur généralement
sobre.

Régression (marine)

Recul de la mer lié à un abaissement du niveau marin

Rhizophore

Racine en forme d'échasse des Palétuviers du genre Rhizophora.

Upwelling

Remontée, depuis les profondeurs de l'océan vers le littoral, de masses d'eau froides et riches en sels nutritifs, en compensation des eaux de surface poussées au large par la force de friction occasionnée par les Alizés.

51

REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

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52

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53

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54

TABLE DES MATIERES

REMERCIMENT .

TABLE DES ILLUSTRATION

Liste des figures

Liste des tableaux ..

RESUME ..

ABSRACT

INTRODUCTION

CONTEXTE GENERAL SUR MAURITANIE

1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

1.1. Milieu physique

1.1.2. Climatologie et environnement océanique

1.1.3. Géologie

1.1.4. Géomorphologie

1.1.4.1. Géomorphologie Sous marins

1.1.4.2. Géomorphologie Littoral

1.1.4.3. Géomorphologie Continental

1.1.5. Hydrologie

1.1.5.1. Eau souterraine

1.1.5.2. Eau superficielle

1.1.5.3. Hydrologie marine

1.2. Milieu vivant ...

1.2.1. Composantes végétales

Phytoplancton

Végétation côtière

Végétation continentale

55

1.2.1.1. Adaptation à la sécheresse .

1.2.1.2. phytogéographie

1.2.2. Faune .

Invertébrés

Poissons .

Reptiles .

Oiseaux

Mammifères marines

Mammifères terrestres

1.2.3. Les communautés humaines

1.2.4. Risques de dégradation .

2. MATERIEL ET METHODE

3. TRAITEMENT DE DONNEE

4. RESULTAT

4.1. Composition spécifique du peuplement

4.1.1. Effectif

4.1.2. Densité

4.1.3. Surface terrière

4.1.4. Recouvrement .

4.1.5. Paramètres de diversité

4.2. Structure du peuplement spatiale

4.2.1. Distribution spatiale suivant les axes

4.2.2. Distribution suivant la taille

4.2.2.1. Réparation selon la hauteur

4.2.2.2. Répartition selon la circonférence

4.2.2.3. Réparation selon la modalité

5. DISCUTION ET CONCLUSION

56

GLOSSAIRE .

REFFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

ANNEXE 1

ANNEXE 2

Catalogue de la flore du PNBA et régions limitrophes

Liste établie par Th. Monod (1988) réactalisée (1993) avec la collaboration des enseignants du secondaire travaillant dans le cadre du PERSEM* et encadrés par B. Lamarche ; séquence selon Th. Monod, 1988

ANNEXE 1: Flore du PNBA

A. CRYPTOGAMES 1. ALGUES

2. CHAMIGNONS Tulostoma volvulatum Agaricus disporis Sphacelotheca creunta Fungi imerfecti

3. LICHENS

Diploicia subcanescens Lecania cyrtelloides Xantoria lobulata C . circumalbata

B. SPERMATOHYTES

ZOSTERACEAE Zostera noltii

CYMODOCEACEAE Cymodocea nodosa Halodule wrightii

POACEAE

Aeluropus lagooides A. Repens

Asthenatherum forskalii Cenchrus biflorus (initi)

C. ciliarus (tilimit)

Chloris virgata (

Coelachyrum brevifolium

Cymboprogon schoenanthus (eidh-khir)

Eremopogon foveolatus Lasiurus scindicus

Panicum turgidum (oumrokba) Polypogon maritimus P.monspeliensis

P.semiverticillatus Sorghum sp.

57

Sparina maritima

Sporobolus spicatus

Stenotaphrum dimidiatum

Stipagrostis acutiflora

S. ciliata

S. obtusa

S. papposa

S. plumosa

S. vulnerans

S. pungens

CYPERACEAE

Cyperus conglomeratus Scirpus maritimus

LILIACEAE Androcymbuim graineum Asparagus altissimis Asphodelus tenuifoluis

AMARILIDIACEAE Dipcadi serotinum Pancrium trianthum

POLYGONACEAE Callygonum comosum Emex spinosus Polygonum argyrocoleum

CYMORIACEAE Cymorium coccineum

CHENOPOIACEAE Beta vulgaris Patellifolia patellaris Chenopodium rubrium Chenopodium sp. Atriplex halimus Atriplex glauca Bassia muricata

Bassia tomentosa

Arthrocnemum acrostachyum

Sacocornia perennis

Traganum moquini

Traganum nudatum

Nucularia perrini (askaf)

Suaeda vermiculata

Suaeda maritima

Suaeda arguinensis

Suaeda fruticosa

Salsola baryosma

Salsola tetrandra

Salsola tetragona

Salsola sieberi

Anabasis articulata

Hammada scoparia

Cornulaca monacantha (el. Hadh)

AMARANTHCEAE Aerva pesica

Amaranthus angustifolius Amaranthus muricatus

AIZOACEAE (FICOIDACEAE) Aizoon canariense

Limeum obovatum

Mesembryanthemum crystallinum Mesenbryanthemum nodiflorum Mesenbryanthemum cryptnthum Sesuvium portulacastrum

Zalea pentanra

FRANKENIACEAE Frankenia corymbosa Frankenia pulverulenta

CARYOPHYLACEAE Gymnocaros decaner Polycarpon delileanum Polycarpon niveum Polycarpon prostratum Polycarpon repens Sclerocephalus arabicus

58

Spergularia salina

NICTAGINACEAE Boerhaavia repens Commicarpus verticillatus

MENISPERMACEAE Cocculus pendulus (allenda)

CAPPARIDACEAE

Boscia senegalensis (eizzen) Capparis decidua (ignine) Cleome amblyocarpa

Maerua crassifolia (atil)

BRASSICACEAE

Anastatica hierochintica Eremobium aegyptiacum Farsetia stylosa

Morettia canescens (touzbaguet)

RESEDACEAE

Cayluseae hexagyna (edh dhemban)

NEURADACEAE Neurada procumbens

MIMOSACEAE

Acacia ehrenbergiana (temat) Acacia nilotica (émour)

Acacia tortilis (talh)

CAESALPINIACEAE Cassia italica (efelegit)

PAPILIONACEAE Astragalus vogelii Cortalaria arenaria Crotalaria saharae (l'foulé) Indigofera argentea Lotononis platycarpa Lotus chazalieri

Lotus glinoides

Lotus jolyi (oum-mahallous) Ononis tournefortii

Psoralea plicata (tatraret) Rhynchosia memnonia Vigna unguiculata

GERANIACEAE Monsonia nivea

ZYGOPHYLLACEAE

Fagonia arabica

Fagonia glutinosa

Fagonia latifolia

Fagonia olivieri

Seetzenia orientalis

Tribulus longipetalus

Tribulus tersetris

Zygophyllum fontanesii

Zygophyllum simplex (agayé)

Zygophyllum watrlotii (elmerrar))

NITRARIACEAE Nitraria retusa

BALANITACEAE

Balanites aegyptiaca (teichott)

POLYGALACEAE Polygala erioptera

EUPHORBIACEAE Andrachne gruvli

Chrozophora senegalensis Euphorbia balsamifera (ifernan) Euphorbia calyptrata Euphorbia dracunculoides Euphorbia forsskalii Euphorbia granulata (kbeidt dheb) Euphorbia scordifolia (tanout)

RHAMNACEAE Zyziphus lotus (sder)

CELASTRACEAE Maytenus senegalensis

59

SALVADORACEAE Salvadora persica

MALVACEAE Abutilon pannosum Malva parviflora

TILIACEAE

Corchorus depressus (l'san thor) Corchorus fascicularis

TAMARICACEA Tamarix amplexicaulis Tamarix balansae Tamarix gallica Tamarix passerinoides Tamarix aphylla

APIACEAE

Pituranthiose scoparius

PLUMBAGINACEAE Limonium chazaliei Limonium tuberculatum

ASCLEPIADACEA Calotropus procera (tourjé) Leptadenia pyrotechnica (titarect) Pergularia tomentosa

CONVOLVULACEAE Convolvulus prostratus Cressa cretica

Ipomea asarifolia

BORAGINACEAE

Echiochilon chazaliei

Heliotropium bacciferum (Lehbalya)

Megastoma pusillum

Moltkiopsis ciliata

60

AVICENIACEAE Avicenia africana

LAMIACEAE

Salvia aegyptiaca

Teucrium chadonianum

SOLANACEAE Hyoscyamus muticus Lycium intricatum Nicotiana glauca Solanum nigrum

SCROPHULARIACEAE Kichxia aegyptiaca Linaria sagittata

OROBANCHACEEAE Cistanche phelypae

CUCURBITACEAE Citrullus colocynthis Citrullus vulgaris

ASTERACEAE Centaurea perrotteti Cichozium intybus Cotula cinerea

Ifloga spicata

Launaea arborescens Launaea capitata Launaea nudicaulis Launaea resedifolia Nolletia chysocomoides Pulicaria burchardii Pulicaria crispa Pulicaria incisa Senchrus oleraceus

ANNEXE 2 : Photos des espèces ligneuses

Maerua crassifolia à l'etat brouté

Acacia tortilis

61

Maerua crassifolia à l'état jeune Coculus pendulus associé à A. tortilis

62






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