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Amélioration du système de séchage artificiel des fèves de cacao dans les régions à  forte pluviométrie au Cameroun : cas du bassin de production du sud-ouest.


par Ignace Christian Bagnaka
Institut panafricain pour le développement Afrique centrale (IPD-AC) - Master 2 2017
  

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I. PRÉSENTATION DES PRINCIPAUX PARTIES PRENANTES

Les différents acteurs qui influencent la filière cacao est étendue et va au-delà des frontières. Il est important de les évoquer dans le cadre de notre étude et préciser leur niveau de responsabilité. Il s'agit entre autre des producteurs qui sont au début de la chaine, les importateurs, l'UE qui est l'un des plus gros acheteurs, les coopératives, les mutuelles, les ministères (MINADER, MINCOMMERCE, MINRESI et MINEPAT), les cellules d'accompagnement et de régulation (ONCC, SODECAO, SOWEDA, UCCAO, FODECC, CICC, IRAD, PRSC), les agro-industries (SIC CACAOS, CHOCOCAM, FAPAM) et les transformateurs artisanaux.

I.1 LE RÔLE ET ATTENTES DES PARTIES PRENANTES

Il est important pour toutes les parties prenantes que la filière se porte bien et que chacun trouve son compte.

L'Etat et toutes ses organes concernés souhaitent accroître les recettes, améliorés le label Cameroun, et réduire la pauvreté des populations cibles.

Les producteurs souhaitent une rémunération équitable, assoir des sources de revenus durable et améliorer leur bien-être.

Au niveau des autres opérateurs, il s'agit de créer des conditions de concurrence saines et loyale, de disposer un cadre de concertation permanent et de rentabiliser les investissements.

L'UE souhaite acquérir un produit de qualité, qui respecte les exigences du consommateur.

I.1.1 LES BENEFICIAIRES DIRECTS DU PROJET

Les premiers bénéficiaires du projet sont les producteurs de cacao sur l'étendue du bassin. La plupart est organisée en mutuelles ou en coopératives afin avoir un vrai pourvoir de négociation avec les acheteurs. Les coopératives octroient des crédits et des avances sur des paiements.

Ils plantent et assurent l'évolution de la cacaoyère jusqu'à sa maturité. Ils récoltent, fermentent, sèchent et assurent le conditionnement. L'organisation en coopératives leur facilite les tâches telles que la collecte du produit, le transport et les tracasseries avec les acheteurs bord champ. Il joue également le relais en termes d'assistance pour les producteurs dans l'acquisition des produits phytosanitaires.

Dans le cadre du PRSC, les producteurs participent au processus de collecte des données, ils construisent leurs hangars eux-mêmes pour abriter leur séchoir SAMOA et ils installent ces derniers.

I.1.1.1 LA LOCALISATION DES ZONES ARABLES

Le plus important bassin de production des fèves de cacao se trouve dans la région éponyme du Sud-ouest du Cameroun entre la latitude 10°23'06,00? Nord et la longitude 3°18'14,40? Ouest. Il pèse environs 40% de la production nationale.

Bénéficiant d'énormes surfaces arables, un climat favorable et un sol volcanique riche en humus c'est également le berceau du cacao culture dans le pays.

Le nombre de producteurs dans cette région est estimé à 6 000 personnes. La main d'oeuvre est artisanale et familiale (PRSC, 2014).

Carte 1 : Départements de la région du Sud-ouest

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gion_du_Sud-Ouest_(Cameroun)

Ce bassin de production a un relief très agressif. Les zones cultivables sont enclavées. On retrouve des chaines de montagnes et des cours d'eau, ce qui rend des conditions difficiles de transport du cacao vers les villages.

I.1.1.2 LES CATÉGORIES SOCIALES

Les données recueillies après le sondage sont classifiées dans le tableau ci-dessous en quatre catégories et présentent le niveau de scolarisation des producteurs. La première catégorie renferme 45% de la population cible (producteurs) sans aucune scolarisation. La deuxième catégorie de personne représente des personnes ayant arrêté les classes au niveau primaire à hauteur de 24,5 %. Ces deux groupes de personnes représentent à eux seuls environs les trois quarts des producteurs des deux départements où le sondage a été effectué.

Ces données confirment la nécessité d'accompagner les producteurs sur le terrain afin qu'ils s'approprient des prescriptions du procédé de séchage des fèves.

TABLEAU 5 : CATÉGORIE SOCIALE

 

Catégorie de producteurs

Fréquence

%

%

valide

%

cumulé

Valide

N'est Pas allé à l'école

90

45,0

45,0

45,0

 

A été au primaire

49

24,5

24,5

69,5

 

A été au secondaire

19

9,5

9,5

79,0

 

A été au supérieur

42

21,0

21,0

100,0

 

Total

200

100,0

100,0

 

Source : Travail étudiant. Enquête BAGNAKA (2017)

I.1.1.3 LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES PRODUCTEURS

L'enquête nous a conduits auprès des populations de tous les arrondissements ou communes des départements du FAKO et de la MÉMÉ. Il nous a permis d'échanger avec les cacaoculteurs dans ces communes. Tous partagent les mêmes difficultés. Difficultés du fait de l'enclavement des plantations. Le besoin en terme de séchoirs SAMOA « nouvelle génération ».

Au vu de l'importance du sous bassin de KUMBA (chef-lieu du département de la MÉMÉ), le PRSC y a établi ses bureaux afin que le déploiement de ses équipes soit retentissant le plus rapidement possible.

TABLEAU 6 : REPARTITION DES PRODUCTEURS PAR COMMUNE

 

Commune / Arrondissements

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Buéa

13

6,5

6,5

6,5

 

Limbé 1er

9

4,5

4,5

11,0

 

Limbé IIe

8

4,0

4,0

15,0

 

Limbé IIIe

9

4,5

4,5

19,5

 

Muyuka

10

5,0

5,0

24,5

 

Tiko

8

4,0

4,0

28,5

 

West Coast

7

3,5

3,5

32,0

 

Konye

27

13,5

13,5

45,5

 

Kumba Ier

27

13,5

13,5

59,0

 

Kumba IIe

41

20,5

20,5

79,5

 

Kumba IIIe

22

11,0

11,0

90,5

 

Mbonge

19

9,5

9,5

100,0

 

Total

200

100,0

100,0

 

Source : Travail étudiant. Enquête BAGNAKA(2017)

I.1.2 LES POUVOIRS PUBLICS

Le gouvernement du Cameroun a prescrit une relance et de développement de la filière cacao et café (PRDFCC) pour la période 2015-2020. Ce plan prévoit un accroissement de la production à travers l'extension de son verger et l'exploitation efficiente des réserves de productivité en vue d'une promotion d'une économie cacaoyère et caféière durable.

Cet engouement des pouvoirs publics est stimulé du fait que cette filière a généré une progression de 47 000 Tonnes de production de fèves entre 2005 et 2010. Soit une augmentation en valeur FOB de 195,8 milliards de FCFA. Ajouté à ceci la stabilité du prix du kilogramme au marché mondial. (PRDFCC, 2014)

Le PRDFCC a été élaboré de manière participative, sous la responsabilité de la Cellule Technique de Suivi et de Coordination de Filières Cacao et Café (CTSCCC).

I.1.2.1 LES MINISTERES

· Le MINADER

Le MINADER interviendra à travers l'encadrement des producteurs et la vulgarisation des itinéraires techniques de production. Il détient des champs semenciers tout comme l'IRAD et la SODECAO. Ces activités sont également perceptibles à travers les actions de la CICC.

· Le MINCOMMERCE

Au titre de sa mission organique de promotion et de défense du label de qualité des produits à l'exportation, le MINCOMMERCE agit en tant que Maître d'Ouvrage du PRSC.

· Le MINRESI

Le MINRESI est un support à la recherche et au développement à travers l'IRAD qui détient des champs semenciers.

I.1.2.2 LES AUTRES ORGANES ETATIQUES

Les organes étatiques ci-dessous sont concernés directement par ce projet et bénéficient chacune d'une redevance.

· Le FODECC

C'est le fond de développement des filières cacao et café, créé par le décret n°20062/085 du 09 Mars 2006, il apporte son appui financier à la relance de la filière au nom du gouvernement.

· L'ONCC et le CCIC

A la dissolution de l'ONCPB en 1991, s'en est suivie en substitution la création de l'Office National du Cacao et du Café (ONCC) et du Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC).

Créé par le décret N°91/271 du 12 Juin 1991, puis modifié et complétée par le décret N°97/141 du 25 Août 10097, l'ONCC supervise entre autre, le contrôle de la qualité, en mettant en exergue les actions menées dans le cadre de l'amélioration des pratiques post-récoltes et notamment celles liées à la réhabilitation des séchoirs de cacao.

En tant qu'organe consultatif regroupant l'ensemble des intervenants des filières cacao et café, le CICC met à disposition son expertise pour ce qui est de la facilitation de la tenue des réunions de concertation avec les producteurs, et du suivi des travaux de réfection des séchoirs le cas échant.

· LA SODECAO

Les missions de la SODECAO (Société de développement du cacao) sont plurielles. Sous la tutelle du MINADER, elle intervient dans :

ü La production et diffusion des plants de cacaoyers performants ;

ü La production des plants d'accompagnement (bananiers plantains, arbres fruitiers, légumineuses, etc.) ;

ü L'encadrement technique des producteurs, leur formation et leur structuration ;

ü L'approvisionnement en intrants ;

ü La protection du verger ;

ü L'appui conseil sur les opérations post-récoltes ;

ü La promotion de la transformation et à la consommation locales des produits cacao ;

ü L'appui à la commercialisation ;

ü L'aménagement des espaces agricoles.

· LE PRSC

Il a pour rôle d'implémenter le plan de relance de la filière sur le terrain. Ces principales missions sont d'améliorer la productivité, la qualité des fèves de cacao après le séchage suivant la norme ISO2291-1972. Ceci nécessite l'accompagnement des producteurs par la formation sur les procédés de séchage, la mise à disposition des outils et équipements adaptés (bâches, séchoirs SAMOA, manuel d'installation et d'utilisation des séchoirs).

I.2. ORGANISATION DU PRSC

Sous la tutelle du MINCOMMERCE, le chef de projet assure le pilotage des activités et rend également compte au comité de suivi.

Les chargés de mission servent d'interface entre le PRSC et les bénéficiaires. C'est à eux qu'incombe les activités de terrain telles que les études, la sensibilisation, le suivi et la formation des producteurs, les enquêtes et la remontée des informations pour exploitation.

La gestion du projet est assurée par une équipe structurée comme indiqué par l'organigramme ci-après :

Figure 27: Organigramme du PRSC

Coordonnateur du Projet

Chargé de mission N°1

Chargé de mission N°2

Responsable approvisionne-ment

Agents de Suivi

Agents de Suivi

- Secrétaire 

- Comptable

- Assistant

Responsable Qualité

- Logisticien

- Chauffeurs

Acheteurs

Qualiticiens

- Experts

- Sous-traitants

- Stagiaires

S

Source : PRSC(2014)

I.2.1 LA MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL

Après les enquêtes menées sur le terrain grâce aux entretiens, à l'observation par les agents de suivi sous la supervision des chargés de missions, leurs informations sont traitées et des solutions palliatives sont envisagées. L'accompagnement peut commencer avec un cahier de charges précis.

Le responsable qualité et ses assistants sont mis à contribution afin de vérifier la conformité des fèves après la fermentation. Ces fèves représentent les données d'entrées dans le processus de séchage.

Le procédé de séchage dure environ une journée pour environ 400 kg de fèves par claie. Des prélèvements sont effectués pour analyse toutes les deux heures. A la fin du séchage les qualiticiens valident ou invalident le procédé de séchage et la qualité des fèves. Ces étapes permettent de mettre à jour la procédure de séchage. Les résultats obtenus sont des retours d'expérience.

Pour stimuler les producteurs, le ministère du commerce a promis une prime de séchage pour ceux qui se démarques et dont les fèves obtiennent une reconnaissance.

Des encouragements sont également apportés par la SOWEDA et la SODECAO par la distribution gratuite des plants aux producteurs.

Dans des zones où les séchoirs sont vétustes, des nouveaux séchoirs sont distribués gratuitement. Toutes ces mesurent sont mises en oeuvre pour rendre la filière attractive et stimuler l'effort.

I.2.1.1 LA VÉRIFICATION DES « IN PUT »

Cette étape consiste à se rassurer que le procédé de fermentation s'est déroulé suivant les prescriptions et suivant les règles de l'art.

Beaucoup d'écarts ont en effet été constatés à travers les résultats des enquêtes. Ceci nous a permis de confirmer que dans certains cas les fèves de cacao ne sont pas bien fermentées. Notamment :

· L'utilisation inappropriée des contenants pour le la fermentation ;

· Le non-respect des durées de fermentation ;

· L'absence de brassage des fèves à des périodes indiquées ;

· Le stockage inapproprié des fèves après fermentation.

La sensibilisation à l'endroit des producteurs sur les conséquences de cet état des choses est obligatoire.

Il est à souligner que la mauvaise fermentation des fèves empêche le développement des caractéristiques organoleptiques de ces derniers. A savoir :

· L'amertume ;

· L'astringence ;

· L'acidité ;

· L'arôme.

Outre ces facteurs essentiels, la fermentation empêche la germination et l'aspect ardoisé des fèves. Il est important de rappeler que les défauts de fermentation ne sont pas corrigibles par le séchage.

Notre enquête nous a permis de confirmer 78,5 % de producteurs ne respectent pas la durée requise pour la fermentation.

TABLEAU 7 : RESPECT DE LA FERMENTATION

 

Durée de fermentation

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

= 3 jours

42

21,0

21,0

21,0

 

= 5 jours

115

57,5

57,5

78,5

 

= 7jours

43

21,5

21,5

100,0

 

Total

200

100,0

100,0

 

Source : Travail étudiant. Enquête BAGNAKA (2017)

I.2.1.2 LE CONTRÔLE DU STOCKAGE DES FÈVES AVANT LE SÉCHAGE

Une vérification du stockage du cacao fermenté et en attente du séchage a permis de constater les écarts et de sensibiliser également les producteurs sur la nécessité d'aménager un espace tampon propre. Les producteurs doivent se rassurer qu'une fois la fermentation achevée, le cacao doit être étalé pour séchage. La photo ci-dessous a été prise in-situ avant le début du séchage artificiel.

Photo 9 : Stockage des fèves fermentées

Source : Observation BAGNAKA (2017)

I.2.1.3 LE PROCÉDÉ DE SÉCHAGE ARTIFICIEL DES FÈVES DE CACAO

Les fèves de cacao sont étalées sur les étagères au-dessus de la conduite en acier. La chaleur issue de la combustion du bois de chauffage dans le foyer se répand dans tout le séchoir.

Un brassage est effectué toutes les deux heures pendant vingt-quatre heures. Les producteurs n'ont pas la possibilité de contrôler la température de séchage tout au long du procédé.

Il a été constaté également que la porte du foyer reste ouverte à cause de l'absence du système de ventilation pour entretenir la combustion. Nous avons pu constater également que des fumées qui se dégagent de ce foyer reviennent vers les fèves et sont sources de contagion.

Le test de séchage se fait au gouter et au toucher suivant la dextérité et l'expérience de chaque producteur qui décide de la fin du séchage.

Photo 10 : Porte du foyer du séchoir ouvert

Source : Observation BAGNAKA (2017)

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire