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La renovation d'un tissu urbain au moyen d'eco-structures: application du bambou structurel au quartier de la gare ferroviaire de Nkongsamba


par Lucien Kevin ENDANTE ESSONO
Institut des beaux arts de l'université de Douala à  Nkongsamba - Diplome d'études en Architecture et Urbanisme 2020
  

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CHAPITRE I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA LITTERATURE

SUR LA RENOVATION URBAINE ET L'ECO-ARCHITECTURE.

Afin de mener à bien notre travail de recherche, il serait primordial de limiter notre champ d'investigation, par un développement substantiel de quelques concepts et oeuvres littéraires qui nous ont guidés durant notre démarche. Prioritairement, les concepts proches de l'architecture et de l'urbanisme. Nous étudierons donc les rapports de causalité existants entre les entités ou éléments de la ville et l'architecture (composition urbaine, répartition de la ville en différents systèmes, le développement durable, le mode de conception écologique, et la revitalisation ou rénovation d'une portion de ville : le tissu urbain.)

I- APPROCHE CONCEPTUELLE

Dans cette partie de notre travail, il sera question pour nous de définir les termes et expressions fondamentales de notre thème de recherche dans un cadre sémantique bien circonscrit. L'approche conceptuelle ou définitionnelle n'est pas une juxtaposition incipit des définitions des concepts, mais c'est une analyse conceptuelle qui part des définitions du concept au sens qu'on compte lui accorder. Il s'agira donc pour notre cas présent, de rattacher toutes ces expressions à des domaines spécifiques, à savoir celui de l'architecture et de l'urbanisme.

a) Architecture :

Le terme architecture du latin architectura, est issu du
grec ?ñ÷éôêôùí de ?ñ÷üò/Þ (« chef, principe ») et ôêôùí (« couvreur », « charpente ») qui désigne à l'origine l'art de concevoir des espaces couverts et de construire des édifices. Par la suite, on voit dans les Dix livres de l'architecture de Vitruve que l'architecture comprend aussi l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes. L'architecture est définie à notre époque comme l'art de bâtir qui s'ajoute à la simple construction des édifices. On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti et pour des constructions anciennes de ré-ornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse avec ajout de différences les modernisant. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de cité. L'architecture est l'art d'imaginer, de concevoir -éventuellement avec une pensée philosophique et/ou religieuse- et de réaliser des édifices. L'architecture a ainsi introduit l'art dans une partie des

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constructions que l'humanité a pu réaliser, penser, organiser, qu'elles soient habitables ou utilitaires, monumentales ou vernaculaires, religieuses ou militaires, etc. L'architecture occidentale actuelle ajoute à une conception technique de la construction des objectifs esthétiques, sociaux et environnementaux liés à la fonction du bâtiment et à son intégration dans son environnement.

b) Développement durable :

La définition la plus répandue et la plus officielle du développement durable est la suivante : "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre à leurs propres besoins"6. Toutefois, Il existe aussi d'autres définitions du développement durable, ou des politiques de développement durable. On dira par exemple qu'il s'agit d'un développement qui intègre, les aspects économiques, sociaux, et environnementaux, pendant que d'autres formulations disent, qui équilibre ces aspects économiques, sociaux, environnementaux, ou des aspects institutionnels aussi, ou encore culturels. Différentes variations donc, mais des formules dont la vérification reste toujours peu aisée7.

c) Eco- construction :

L'écoconstruction, également appelée construction durable consiste en la réalisation ou la rénovation d'un bâtiment ou d'une pièce de la manière la plus respectueuse de la nature possible. Ainsi, l'écoconstruction prend en compte l'ensemble des techniques de développement durable, le but étant de créer une réalisation humaine, la moins polluante possible. Cela, passant avant tout par le choix des matériaux (utilisation d'un nombre restreint de machines). Aussi l'éco-construction se doit d'être peu gourmande en énergie et de vulgariser l'usage des énergies renouvelables, un système de récupération d'eau, etc.

d) Rénovation urbaine :

La rénovation désigne les opérations par lesquelles un bâtiment ou l'un de ses éléments voit sa condition améliorée par l'utilisation de matériaux neufs, modernes en remplacement des parties endommagées ou obsolètes. Le plus souvent il s'agit d'une construction neuve après démolition totale8. D'autre part, la rénovation est aussi un changement en mieux, une modernisation. On

6 Ce texte est une actualisation de la conférence données à la Cité des Sciences en mai 2002, voir http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/conferen/rio/global_fs.htm

7 Edwin Zaccaï, Centre d'Etudes du développement durable, Université Libre de Bruxelles

8 www.notrefamille.com/dictionnaire/définition/rénovation/

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parle de rénovation urbaine lors de la reconstruction d'un ilot, d'un quartier après la démolition des immeubles et bâtiments anciens.9.

e) Espace public : Larousse définit l'espace public comme étant « une surface, un volume, une étendue affectée à un usage public ».

L'expression "espace public", est récente et n'apparaît qu'à la fin des années 1970 et n'est banalisée qu'au cours des années 1990. Elle n'est pas définie dans les citations sur l'urbanisme avant les années soixante-dix. L'espace public est à la fois un lieu où s'exercent les fonctionnalités de la ville (circulation, déplacements, réseaux techniques) et où se développent les innombrables pratiques de la vie urbaine -commerce, services, détente, loisir, rencontre.

f) Tissu urbain : Selon le dictionnaire Larousse, le tissu urbain se présente comme la disposition de l'habitat et des activités dans une ville. C'est aussi, l'ensemble des constructions, équipements et réseaux constitutifs d'une ville ou d'un quartier (source Dictionnaire professionnel du B.T.P). D'autre part, c'est la combinaison des différents systèmes fondamentaux de la ville (système bâti, système viaire, système parcellaire et système des espaces libres).

A) L'ECO-ARCHITECTURE

L'éco-architecture, facilement assimilable à l'écoconstruction, se présente comme un mode de conception et construction des édifices architecturaux dans une logique plus accrue de respect de l'environnement. D'autre part, l'éco-architecture se définit aussi comme l'architecture écologique ou architecture dite durable.

Comme présentée ci-dessus, l'éco-architecture ou architecture écologique est un mode de conception et de réalisation des ouvrages architecturaux ayant pour objectif majeur le respect de l'environnement. Il existe une multitude de facteurs pris en compte dans cette logique conceptuelle. Certains s'intéressent à la technologie, la gestion, tandis que d'autres privilégient la santé de l'homme en plaçant le respect de la nature au centre des préoccupations. Cela nous permet donc de distinguer plusieurs lignes directrices :

- le choix des matériaux, naturels et respectueux de la santé de l'homme

9 Dictionnaire le petit Larousse illustré, 2000

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- le choix de la disposition des pièces, favorisant ainsi les économies d'énergie en réduisant les besoins énergétiques

- le choix des méthodes d'apports énergétiques

- Le choix du cadre de vie offert ensuite à l'homme ? Consommation énergétique

Le but fondamental de l'architecture écologique est l'efficacité énergétique de la totalité du cycle de vie d'un bâtiment. Les architectes utilisent de nombreuses techniques, les unes différentes des autres, afin de réduire les besoins énergétiques des bâtiments. Ils peuvent décider de la capacité d'un bâtiment à capturer ou auto-générer sa propre énergie. Un bâtiment qualifié d'efficace, nécessite une génération amoindrie de chaleur, tout en requérant une plus grande capacité de ventilation pour extraire l'air vicié.

Le site d'implantation et l'orientation ont aussi un impact majeur dans la gestion de l'effi-cacité énergétique du système de chauffage et de ventilation. Prévenir les gains de chaleur excessifs dus au soleil les mois chaud, est important pour réduire les besoins de climatisation. Ainsi, les arbres caducs sont souvent plantés devant les fenêtres, car leurs feuilles font écran l'été et leurs branches nues laissent passer la lumière en hiver. L'installation de persiennes et brise-soleil permet un ensoleillement maximal pendant l'hiver (période de l'année durant laquelle le soleil est bas dans le ciel), et une protection efficace en été, (période de l'année durant laquelle le soleil brille avec une grande intensité du fait de sa grande hauteur dans le ciel.)

Figure 3: Stratégie énergétique en hiver, source Centre de la nature

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Figure 4: Stratégie énergétique en Eté, source Centre de la nature

? Le positionnement et la conception des bâtiments

Un autre aspect, et souvent de grande importance de l'éco-architecture est l'orientation du bâtiment, associé au lieu d'implantation. Beaucoup peuvent penser qu'un bâtiment environnemental idéal nécessite forcement une implantation dans un lieu isolé d'une forêt ou broussaille, mais ce n'est guère le cas car, ce genre de localisation se fait quelques fois au détriment de la nature ou de l'environnement. Les conséquences y résultant sont souvent de plusieurs ordres. Primo, ce mode d'implantation ou de localisation génère un étalement urbain aux contraintes indéfinies, secundo il accroit en général la consommation d'énergie, due au transport, proximité des services et commodités de première nécessité, des émissions de CO2 parfois inutiles, etc.

Or, un bâtiment ou édifice durable devrait essayer de limiter ce fléau qu'est l'étalement urbain, privilégier un urbanisme plus léger, digeste et mieux développé par les urbanistes néo-traditionnels. La résultante serait alors zones urbaines multifonctionnelles, des quartiers à la fois commerciaux, résidentiels et quelque peu industriels accessibles aux piétons, cyclistes, P.M.R, et utilisateurs de transports en commun, comme le suggère les principes d'un urbanisme intelligent. Pour l'orientation et la conception d'un bâtiment, elle est plus complexe qu'elle n'en a l'air, et en y faisant attention nous remarquerons que les ouvertures sont le plus souvent situées au Sud et un regroupement des pièces en fonction de leur exposition aux températures élevées ou basses.

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Figure 5: Orientation et Positionnement du bâtiment suivant les principes bioclimatiques, source Neufert 8

? Les matériaux de construction durables ou écologiques

Hors mis les facteurs et paramètres déjà présentés, nous allons à présent parler des matériaux considérés comme durables, à cause de leur statut d'écologiques. Avant de commencer, qu'ap-pelle-t-on un « Eco-matériau » ?

Il n'existe pas de définition d'un éco matériau. « Eco » peut être le raccourci de « Ecolo-gique » ou encore d' »Economique », il peut être envisagé sous ces deux aspects du développement durable. Il s'agit d'abord d'un matériau de construction, qui répond à une fonction ou un usage, qui possède des qualités techniques et règlementaires. Il présente un faible impact environnemental dans sa phase d'extraction et/ou de fabrication, ainsi que pendant son cycle de vie. Il est issu de préférence :

- de matière recyclable et lui-même recyclable afin de limiter le recours aux matières premières épuisables et de limiter ainsi la quantité d'énergie grise qu'il contient.

- de filières locales ou fait appel à des savoirs faire locaux.

Il est respectueux de la santé humaine et animale ce qui constitue la troisième caractéristique de la notion de Développement Durable. Toutes ces qualités ne sont pas toujours rassemblées et c'est en définitive sur la convergence de ces critères que le choix est établi, selon les priorités de chacun dans un contexte spécifique. Il existe parfois des paradoxes dans la sélection d'un éco matériau. Nous avons étudié le matériau terre et ses champs d'application dans le domaine de la construction, au travers des quelques architectes et les projets réalisés. C'est entre autre le cas de Francis kéré, architecte burkinabé qui réalisa la célèbre école de Gando au Burkina Faso, principalement en brique de terre. Il s'agit du premier projet de Francis Kéré, celui qui le fera connaître au monde entier, puisque ce projet a été récompensé par le prix Aga Khan en 2004.

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Francis Kéré emprunte son architecture à des architectes tels que Louis Khan, qui révèle la matière à travers des volumes généreux, ou encore Mies van der Rohe de par sa rationalité et l'harmonie qu'il créé avec la nature. L'architecte dessine un plan orthogonal régit par une simplicité rendue évidente qui rompt de manière formelle avec les courbes de l'architecture traditionnelle. L'édifice s'insère avec subtilité dans le site en profitant d'une légère différence de niveau pour venir s'insérer en contrebas. On observe une alternance de trois classes de neuf mètres de long et de deux espaces-tampons ventilés. Ces espaces-tampons servent de transition entre l'intérieur et l'extérieur. Ils sont un lieu d'échange et de rencontre et il n'est pas rare qu'ils soient également utilisés pour enseigner en plein air. Une des nombreuses qualités de ce projet réside dans le fait d'optimiser les ressources en utilisant les bons matériaux au bon endroit.

Les fondations sont réalisées en pierres provenant d'une colline à proximité afin de se prémunir des remontées capillaires. Puis les briques de terre ont pris le relais. L'idée est de réin-terpréter des matériaux traditionnels et les modernisant. Ici, ce sont des briques de terre crue comprimée (BTC) de 40 x 20 x 10 cm qui sont employées. Il s'agit d'un mélange de terre à l'état humide (92 %) et de ciment (8 %) brassé, pressé par une presse à parpaings, puis séché. C'est l'achat d'une presse à parpaing qui a permis le début de la production. Enfin, en ce qui concerne le toit, Francis Kéré a mis au point une structure tridimensionnelle faite de fers à béton et portant une toiture en tôle ondulée.

Figure 6: Aperçu du matériau terre et Vue de l'école primaire de Gando depuis la cour.

Entre la toiture et les classes, « l'air entrant par les fenêtres est évacué par de fines ouvertures dans les sous toitures, en briquettes pour le bâtiment initial ou constituées d'une large voûte de briques en ce qui concerne l'extension, améliorant par ailleurs les conditions acoustiques51. » Enfin, de larges débords de toiture permettent de protéger les murs de l'école. Cependant, soulignons que l'école de Gando n'est pas uniquement en brique de terre, car on y retrouve aussi du bois, des pierres du béton. Mais dans l'ensemble ce projet se rapproche de l'idéal de la construction écologique grâce à l'utilisation des matériaux locaux, des techniques traditionnelles de construction et une main d'oeuvre locale dans la logique construction participative.

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B) LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA RENOVATION URBAINE

«Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.»10 A travers la définition du rapport Brundtland, on retrouve la nécessité à long terme du développement économique sans toutefois y opposer l'environnement et le social. Les modes de production et de consommation doivent s'efforcer de respecter l'environnement et permettre à tous les habitants du globe de combler leurs besoins essentiels. Schématiquement, on peut illustrer le développement durable comme suit :

Figure 7: La trilogie du développement durable, source rapport Brundtland 1987.

Les objectifs fondamentaux du développement durable sont l'équité entre les nations, les générations et les individus, l'intégrité écologique et l'efficacité économique. La concrétisation de ces trois objectifs s'appuie sur les mesures suivantes :

1. Assurer l'équité sociale : permettre la satisfaction des besoins essentiels des communautés humaines pour le présent et le futur, au niveau local et global, et l'amélioration de la qualité de vie (accès pour tous à l'emploi, à l'éducation, aux soins médicaux et aux services sociaux, à un logement de qualité, ainsi que par le respect des droits et des libertés de la personne, et par la participation des différents groupes de la société aux processus de prise de décision).

2. Conserver l'intégrité de l'environnement : intégrer, dans l'ensemble des actions sociales, culturelles et économiques, la préoccupation du maintien de la vitalité, de la diversité et de la reproduction des espèces et des écosystèmes naturels terrestres et marins. Ceci, par des mesures de protection de l'environnement, par la restauration, l'aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l'utilisation des écosystèmes exploités.

10 Rapport Brundltand, 1987

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3. Améliorer l'efficacité économique : favoriser une gestion optimale des ressources humaines, naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction des besoins des communautés humaines. Ceci, par la responsabilisation des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et consomment ainsi que par l'adoption de politiques gouvernementales appropriées (principe du pollueur/utilisateur-payeur, internalisation des coûts environnementaux et sociaux, éco-fiscalité, etc.).

Le défi de la mise en oeuvre du développement durable consiste à faire en sorte que l'en-semble des parties prenantes (citoyens, associations, entreprises, gouvernements, etc.), adaptent leurs comportements, actions, politiques, programmes, lois et règlements, selon une visions globale pour atteindre simultanément l'équilibre de ces trois objectifs fondamentaux.

Au niveau international, le thème du développement durable englobe à présent celui de l'envi-ronnement. Ce constat se reflète à travers l'intitulé des trois sommets de la Terre :

- 1972 : Conférence des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm

- 1992 : Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement de Rio de Janeiro

- 2002 : Sommet mondial du développement durable de Johannesburg

En ce qui concerne la revitalisation urbaine, nous pouvons définir cette notion comme étant comme un moyen d'améliorer les conditions socio-économiques et le cadre de vie d'un territoire défavorisé donné. Cette approche présente de nombreux objectifs et caractéristiques visant la rénovation d'un tissu urbain bien spécifique. Les caractéristiques relevées peuvent être11:

- une vision globale et concertée de la situation du territoire;

- une intervention de façon concertée, dans un grand nombre de domaines, en fonction des réalités et des problèmes rencontrés;

- la concentration, la coordination et l'adaptation de l'action des ressources publiques, communautaires et privées, pour régler les problèmes rencontrés ou améliorer sensiblement la situation;

11 Ville de Montréal, Service du Développement social et communautaire, Direction du développement social Projet pilote de revitalisation urbaine intégrée, Octobre 2003, 12 p.

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- l'octroi d'une large part à la population du territoire touché et aux instances qui la représentent, dans la planification, la mise en oeuvre et le suivi des actions.

- une action efficiente sur les facteurs qui engendrent la pauvreté dans une optique de changement durable;

- une vision à long terme du développement urbain.

Ayant présenté succinctement les caractéristiques et missions de l'approche de revitalisation urbaine intégrée, nous allons à présent nous tourner vers ses objectifs. Au préalable, retenons que six mots et expressions phares régissent la mise en oeuvre de cette politique de gestion du territoire urbain. Il s'agit entre autre de : vision, concertation, participation, adaptation, action en amont (agir sur les facteurs), insertion globale (cadre de l'agglomération).

La mise en place de cette approche concourra à créer des milieux de vie dynamiques et agréables à vivre par le biais d'interventions intégrées et concertées visant à :

- développer une offre de services publics (municipaux et gouvernementaux) plus complète et mieux adaptée aux besoins des personnes défavorisées;

- améliorer le milieu physique, notamment à l'aide de programmes ou projets en matière d'habitation, d'aménagement urbain, d'infrastructures, d'espaces verts et d'équipements collectifs;

- encourager le dynamisme économique local;

- réduire les impacts générés par les problématiques sociales;

- améliorer la sécurité et le sentiment de sécurité dans les secteurs visés;

- encourager la participation sociale, notamment en augmentant le pouvoir des personnes défavorisées dans leurs propres conditions de vie;

- favoriser une cohabitation plus harmonieuse entre les résidents des secteurs visés;

- encourager l'innovation dans les démarches pour lutter efficacement contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

Ainsi, nous pouvons donc comprendre que ces objectifs touchent donc à la fois :

- au milieu : cadre physique, offre de services, dynamisme économique

- à la population : sécurité, réduction des impacts, participation sociale, cohabitation

- aux façons de faire : innovation et rénovation du tissu urbain.

Afin de mieux expliquer cette notion de rénovation urbaine, associée à l'architecture écologique, nous avons étudié le village New Gourna en Egypte, de l'architecte Hassan fathy. Déjà proposé dans une logique de restructuration d'un tissu urbain, ce village est à la fois un modèle d'organisation de la composition de la ville et d'un style architectural soucieux du respect des principes fondamentaux du développement durable.

Le village de New Gourna est un village expérimental situé en Haute-Égypte, sur la rive occidentale du Nil au niveau de Louxor. Il se situe près du site de l'antique Thèbes, patrimoine mondial de l'UNESCO, qui compte parmi les sites les plus visités en Égypte. En 1945, le ministère égyptien des Antiquités demande à Hassan Fathy de concevoir un village afin de reloger les habitants de l'ancien Gourna dans le but de limiter le pillage sur les sites pharaoniques et de faciliter le développement touristique. Il s'agit de l'occasion parfaite pour Fathy pour enfin tester les idées dévoilées au Mansouria12 sur une grande échelle et voir si elles peuvent vraiment offrir une solution viable au problème du logement rural en Égypte. Cinquante acres de terre cultivable (environ 20 hectares) sont achetées. Il s'agit d'une parcelle à plat protégée par des digues et située à proximité de la route principale ainsi que d'une voie ferrée.

Pour ce qui est de la réorganisation du village, la conception du village fusionne volontairement un système radioconcentrique et un système de grille. Cette conception évite délibérément tout le caractère systématique ou symétrique et les répétitions qui conduisent, comme le dit Fathy, « à ces rangées ennuyeuses de logements identiques dont on considère souvent que c'est tout ce que les pauvres méritent. »13 Ainsi, elle permet de stimuler l'imagination et d'en-courager une architecture riche et variée.

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12Fathy, Hassan, 1996, p. 130. 13 Fathy, Hassan, p. 126.

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Figure 8:Plan général de New Gourna. Emplacement des différents quartiers.

Le village est donc divisé en quatre parties principales séparées par des rues d'au moins 10 mètres de large, correspondant aux quatre tribus Gourni. Les Hassassna et les Atteyat occupent le quartier en demi-cercle au nord du village. Les Horobats se trouvent au sud de la rue principale, dans le quartier englobant ce demi-cercle. Les Ghabat, la troisième tribu, se situent à l'ouest du village. Enfin, les Baerat sont logés « à l'extrême ouest du New Gourna, séparés du reste du village par une large rue. »14

Ayant globalement présenté le contexte du projet du New Gourna de Hassan Fathy, nous avons orienté notre regard vers son mode d'organisation d'un tissu urbain dans la ville, et nous retenons que la répartition des espaces se fait suivant des contraintes de plusieurs ordres (orientation, accessibilité, le viaire, etc.) Passons à présent à d'autres aspects ou paramètres intervenant dans la rénovation d'un tissu urbain, les espaces de rencontres et autres espaces publics, à l'instar des places et des jardins. Nous commencerons par présenter l'importance des espaces végétalisés en milieu urbain, puis nous nous attèlerons à poser le problème de création des places publiques, par une brève analyse de ses contraintes et retombées dans le paysage urbain.

? LES ESPACES VERTS DANS LA RENOVATION D'UN TISSU URBAIN

Pour une rénovation urbaine de grande efficacité, il est impossible de penser la ville sans tenir compte des espaces publics entendus comme les places et les jardins. C'est dans cette logique que nous avons trouvé judicieux de remettre au-devant de la scène, les espaces verts ou

14 Idem

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végétalisés en relation étroite avec l'écoconstruction. En effet, l'espace vert est appelé par rapport à l'image donnée par son aménagement ou son affectation. De cette façon, nous trouvons les plantations d'alignement, d'accompagnement, promenades plantées, squares, places plantées, jardins,...etc.

Pasquier définit l'espace vert comme étant : «le lieu garnis d'un tapis végétal permanant, naturel ou artificiel, urbain, suburbain ou rural et dont la fréquentation et l'usage sont réservés à l'exercice, l'éducation ou le délassement de l'homme ».

D'après Pierre Merlin et Françoise Choay : « l'espace vert se définit en milieu urbain comme un espace public de nature et de verdure. Sorte de poumon dans la cité, il se définit comme étant un espace de liberté, d'ouverture et de nature liée à la végétation. ».

Selon Boillot : « les espaces verts apparaissent comme des surfaces de plein air privées ou publiques, semées ou plantées de végétaux n'ayant pas comme finalité première la production agricole, forestière ou industrielle, et qui réservent aux usagers toute sécurité les conditions optimales pour le délassement, le jeu et le sport ». Les parcs et jardins sont fréquentés par les résidents mais également par des habitants de la région de passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se développe, et est d'ailleurs considéré comme une «opportunité constante pour la conservation de la diversité biologique et sociale, la création d'emplois et l'amé-lioration de la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la ville.15Les dimensions du forum (place publique à l'époque romaine), déclare VITRUVE, « doivent être calculées en fonction du chiffre de la population, et à moins que l'espace disponible se trouve naturellement restreint, elles doivent largement dépasser les besoins apparents. La largeur sera calculée par rapport à la longueur, dans la proportion des deux tiers. Ainsi le plan allongé sera favorable à l'organisation des spectacles »16.

- IMPACT ECONOMIQUE DES ESPACES VERTS EN MILLIEU URBAIN 1) Attractivité du territoire

Les parcs et jardins sont fréquentés par les résidents mais également par des habitants de la région de passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se développe, et est d'ailleurs considéré comme une «opportunité constante pour la conservation de la diversité biologique et

15 Planeta.com, (page consultée le 5 mars 2020). Urban Ecotourism Declaration [en ligne]. http://www.pla-neta.com/ecotravel/ tour/urbandeclaration.html.

16 (MUMFORD. L, 1964).

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sociale, la création d'emplois et l'amélioration de la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la ville.

2) Agriculture

L'agriculture urbaine participe à la réévaluation de l'alimentation, et suscite l'intérêt pour les caractéristiques et l'origine des produits alimentaires. Le maraîchage urbain et périurbain répond aujourd'hui à une attente des consommateurs qui souhaitent consommer des produits cultivés localement.

Les parcs et jardins sont fréquentés par les résidents mais également par des habitants de la région de passage, ou des touristes en visite. L'écotourisme urbain se développe, et est d'ailleurs considéré comme une «opportunité constante pour la conservation de la diversité biologique et sociale, la création d'emplois et l'amélioration de la qualité de vie» (voir encart). Cette forme de tourisme culturel qualifié de « tourisme urbain durable », associe l'attrait pour les jardins et les espaces de nature à la découverte de la ville.

3) Valorisation du bâti

En milieu urbain, l'étude des prix du foncier est une manière d'approcher la valeur économique des espaces verts .L'hypothèse est la suivante : si un acheteur accorde de la valeur à un espace vert, il sera prêt à payer plus cher un logement à caractéristiques égales plus proche de ce dernier. La proximité d'un espace vert fait augmenter le prix du foncier ou la vue sur un paysage agréable.

Figure 9: Espaces verts en milieu urbain

- IMPACT HUMANITAIRE DES ESPACES VERTS EN MILLIEU URBAIN

Des effets indirects sont également recensés, tels que l'augmentation de la satisfaction liée au cadre de vie du fait d'aménagements fonctionnels pour la pratique d'une activité récréative ou

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sportive. Toutes ces composantes sont fortement appréciées par les résidents et usagers de l'es-pace urbain. Une enquête de 2012 (voir encarta) montre que la qualité du cadre de vie, en termes de proximité et d'état des espaces verts, est plus appréciée par les ménages que la proximité des commerces, ou l'accessibilité en transports en commun.

Les espaces verts améliorent aussi bien l'état de santé auto-déclaré des habitants que leur état diagnostiqué par un médecin. Plusieurs grandes raisons expliquent ce lien :

· Les espaces verts encouragent l'activité physique ;

· Ils améliorent la qualité de l'air ;

· Ils réduisent le stress ressenti par la population ;

· Ils renforcent le sentiment d'appartenance à la communauté.

En favorisant les activités sportives et la santé mentale, les espaces verts réduisent la prévalence de nombreuses maladies et promeuvent la vitalité au quotidien. Ces effets positifs ont été observés par de nombreuses études qui se sont appuyées sur des enquêtes menées dans différents pays. Les espaces verts encouragent l'activité physique, apaisent le stress et renforcent le sentiment d'appartenance L'effet favorable des espaces verts sur la santé des citadins s'explique par la promotion de l'activité physique, l'apaisement du stress et par un renforcement du sentiment d'appartenance à la communauté.

LES ESPACES VERTS FAVORISENT LES ACTIVITES PHYSIQUES

Les parcs, les aires de loisirs et les sentiers offrent un cadre agréable à la pratique de diverses activités physiques, comme la marche, les jeux collectifs ou la pratique de sports en extérieur. Or qu'il s'agisse d'une balade à allure lente ou d'un sport intense, une activité physique régulière est associée à des effets fortement positifs sur la santé. Elle réduit en effet le risque d'obésité ainsi que la prévalence de maladies telles que le diabète de type 2, les troubles cardiovasculaires et l'hypertension. Plus actifs, les individus bénéficient en outre d'une meilleure vitalité au quotidien.

LES ESPACES VERTS APAISENT LES ETATS DE STRESS ET FAVORISENT LA SANTE MENTALE

Les espaces de nature offrent un cadre propice à la détente, à l'apaisement et à la récupération au stress. Des théories psycho-évolutionnistes ont cherché à expliquer cet effet. Notamment, l'hypothèse de la « biophilie », développée dans les années 1980 par le biologiste

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américain Edward Osborne Wilson, suppose que le contact des hommes avec les autres êtres vivants, animaux comme végétaux, participe au fonctionnement harmonieux du corps humain. Venant conforter cette hypothèse, de nombreux travaux scientifiques ont identifié un effet positif de la proximité des animaux et des plantes sur la physiologie et la psychologie humaines.

- IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES ESPACES VERTS EN MILLIEU URBAIN

Rôle environnemental : « Cette fonction doit s'entendre à la fois dans le sens de la protection du sol par l'usage valorisant qui est donné aux espaces verts contre le développement anarchique des constructions et pour la protection de l'équilibre de l'écosystème urbain »17

Plusieurs travaux montrent que la végétation une étude sur 70 parcs s'est intéressée à la différente du reste de l'espace urbain. La filtre les particules atmosphériques (dont qualité de l'air dans et en dehors des parcs. Si végétation urbaine semble avoir un effet les PM2,5) et absorbe les polluants (prouvé celle-ci est meilleure dans les parcs qu'en bord global sur la qualité de l'air, non limité aux en particulier pour NO2 et SO2). À Hong-Kong, de route, elle n'y est pas significativement zones fortement végétalisées.

Epuration chimique : (Larcher/Dubois, 1995) la concentration de CO2 ne devrait pas dépasser 1/1000. Or elle est continuellement enrichie par la respiration, les foyers domestiques et industriels, et surtout par la circulation (qui produit par ailleurs d'autres gaz toxiques). Grâce à la photosynthèse, les végétaux fixent le CO2, produisent des quantités non négligeables d'O2 et contribuent à l'épuration de l'atmosphère. Cependant, dans certaines zones très polluées, les éléments toxiques affaiblissent les organismes vivants.

Epuration bactériologique : De nombreux microbes et bactéries sont présents dans l'air. L'ozone émis lors de l'assimilation chlorophyllienne à la propriété d'en détruire une bonne quantité18. . Pour que cette action épuratrice soit efficace, il faut cependant que les végétaux ne soient pas surchargés, ce qui suppose un minimum d'espaces verts. « Le filtrage se produit surtout à une échelle micro climatique (dans l'îlot de chaleur urbain), en particulier en soirée dans les milieux les plus chauds (zones fortement minéralisés) et les plus fraîches (espaces verts). Il est donc souhaitable de compartimenter l'agglomération urbaine dense par des masses végétales permettant entre autre de piéger la pollution19 . L'accroissement des espaces verts fait donc partie intégrante de la lutte contre la pollution.

17 De Vilmorin, 1976, p174)

18 De Vilmorin, 1976, p. 161 19( Certu, 2002).

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Thermorégulateur : L'atmosphère est favorable à la vie si elle contient une certaine teneur en vapeur d'eau. Les feuillages en émettent des quantités considérables. La baisse des températures entraîne des mouvements descendants qui compensent les mouvements ascendants de l'aire dans les zones bâties. Ceci permet d'éviter, en l'absence de vent, que des masses d'air pollué se forment au-dessus des villes.

NORMES DES ESPACES VERTS AU CAMEROUN

Le guide d'élaboration des espaces verts au Cameroun, plus particulièrement à Nkongsamba est une innovation qui accompagne la réforme d'un ensemble d'outils de planification et de gestion urbaine. Cela laisse croire que les espaces verts dans cette ville sont de type précaire. Il est dont à signaler que l'innovation partira tout d'abord du respect des normes fixées par des acteurs de l'urbanisme du territoire.

Au Cameroun, le ratio utilisé pour apprécier l'importance de la composante végétale au sein de l'espace vert urbain, est le mètre carré (m2) par habitant. En effet, les densités, les configurations défendent l'augmentation en trois seuils pour ce ratio. Pour cela, les quartiers résidentiels, les centre villes et aussi les quartiers d'habitant économique ont chacun leur dynamique, leur logique, et dont leur spécificité. Il serait donc irréaliste d'imposer des normes universelles, mais ignoré aussi les normes sous prétexte d'une spécificité locale renverraient à un agissement fataliste à l'égard du développement durable et de la gestion urbaine.

L'augmentation successive des seuils minimal, normal et optimal admet les contraintes liées à la composante végétale en milieu urbain du Cameroun tout en proposant une approche inscrite dans le court, moyen et long terme. Dans un premier temps, la commune peut se fixer un objectif correspondant au seuil minimal à une échéance donnée. Une fois ce ratio atteint, elle peut décider de rehausser ce ratio dans le cadre du développement urbain à venir ;telle est l'approche envisagée pour éteindre le seuil normal qui est celui de quelques villes dans le monde le mieux loties en matière d'espace vert et de politique de développement durable. Cette approche vise à conforter la dimension opérationnelle du plan vert, en ce sens où il sera adaptable à des situations courantes ou marginales, tout en offrant l'avantage d'un bon compromis entre ambitions et possibilités.

SEUIL MINIMAL : 10 m2/habitant pour tissus urbains à forte densité SEUIL MOYEN : 15 m2/habitant pour tissus urbains à moyenne densité SEUIL OPTIMAL : 25 m2/habitant pour tissus urbains à faible densité

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Ces normes sont à calculer en prenant en compte tous les types d'espaces verts confondus. Ainsi, tous les espaces urbains ou périurbains comprenant une composante végétale significative, sans distinction de statut, de vocation, ou de taille pourront s'inscrire, chacun à son niveau et selon ses caractéristiques dans une vision, une politique et une stratégie en matière d'espace vert.

A côté des espaces verts dans la rénovation d'un tissu urbain, nous avons aussi trouvé intéressant de penser aux places libres et à leur fonction dans la ville. Nous avons donc fait un résumé sur l'historique et quelques fonctions pouvant être affectées aux places, car cette étude nous sera nécessaire dans la suite de notre recherche dans la mesure où notre proposition urbaine intègre le concept des espaces publics dans la ville, pour un développement urbain durable.

? LES PLACES PUBLIQUES, ATOUTS MAJEURS DANS LA RENOVATION D'UN TISSU URBAIN

Agora est le terme grec désignant la place publique qui constitue le coeur de la cité grecque. Lieu saint où se déroulent les cérémonies religieuses de la cité, puis théâtre de la vie publique, enfin investie par la vie économique, sa morphologie reflète l'histoire de ses institutions. Bordée sur plusieurs côtés par des édifices administratifs, elle peut regrouper aussi des édifices religieux. Dès l'origine, elle est réservée aux multiples rapports de la vie quotidienne ; et n'avait pas de forme régulière. L'agora grecque était un lieu collectif d'échange politique, de tenue des assemblées et de discussions. C'était aussi un lieu d'échanges culturels, de festivités, de commémorations et de transmissions de nouvelles.

Les places publiques de nos jours servent beaucoup plus à procurer de l'air et de la lumière à un tissu urbain très dense. On désigne toute parcelle de terrain entourée de rues et sur laquelle on a renoncé à élever toute construction comme « place ».

Figure 10: L'agora dans la Grèce antique

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Une place peut être belle ou laide, agréable ou déplaisante, nous l'aimons ou nous l'évitons. Ces sentiments, qu'ils soient très largement communs ou strictement individuels résultent de notre lecture d'un lieu, de son paysage. En plus des aspects affectifs et sentimentaux, nous avons tout simplement besoin de nous orienter, de nous retrouver afin de « pratiquer » ce lieu, et d'y vivre. Cela nous pousse donc à concevoir un espace public d'intérêt général tant pour satisfaire les populations que pour viabiliser un site des plus abandonnés, qui présente pourtant des avantages des plus louables en communion parfaite avec des contraints des plus éprouvantes dans la conception d'un tel ouvrage architectural. L. Cloquet, fait remarquer qu'il existe trois types de places publiques:

- Les places de circulation

Les places de circulation se situent aux croisements des voies (rondpoint) et destinées spécialement au trafic routier. A titre d'exemple on a la place des Martyrs au centre-ville de Constantine, la place du 1 er mai à Alger et la place de la concorde à Aix-en Provence (France), ou la poste centrale à Yaoundé au Cameroun.

Figure 11: Vue sur la poste, Yaoundé- Cameroun et Marrakech -Maroc

- Les places d'agrément

Elles sont situées dans le tissu urbain plus ou moins dense, ces places dégagent une vue agréable, elles procurent de l'air et de la lumière et servent aux jeux, aux rencontres, et aux réunions publiques. Plusieurs exemples sont plausibles de par le monde mais nous avons étudiée une en particulier à cause de ses proportions et son implantation, la place des Vosges à

paris. Dans une superficie d'environ 2 Ha, cette place est cernée de bâtiments et offre des possibilités de contemplation du paysage, en intégrant une ballade architecturale.

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Figure 12: La place des Vosges, France Place centrale de Èéske Budìjovice (République tchèque)

- Les places monumentales

Ce sont des places généralement encadrées par des bâtiments avec des façades monumentales et dont le centre est soit vide, soit occupé par un monument. Par sa dimension symbolique et ses proportions imposantes (50 m de hauteur sur 45 m de largeur), l'arc de triomphe est l'un des monuments les plus emblématiques de Paris. Situé au centre de la place Charles-de-Gaulle (l'ancienne place de l'Étoile) d'où rayonnent douze avenues dont celle des Champs-Élysées, il fut édifié en 1806 à l'initiative de Napoléon Ier mais achevé seulement en 1836. Le monument abrite les noms de 386 généraux de la République et de l'Empire, et, depuis 1921, la tombe du Soldat inconnu.20

Figure 13: La place Charles de Gaulle-Etoile Place de la Bastille

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite