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La revitalisation d'un tissu urbain au moyen d'espaces verts


par Lucien Kevin ENDANTE ESSONO
Institut des beaux arts de l'université de Douala à  Nkongsamba - Diplome d'études en Architecture et Urbanisme (Licence) 2018
  

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CHAPITRE I LES PLACES LIBRES DANS LE MONDE

I. HISTORIQUE DES PLACES PUBLIQUES

ORIGINE DU CONCEPT DE LA PLACE

Dérivant de son origine latine - platea : rue large ou place - le mot désigne le tout dans le cas de la place forte, agglomération fortifiée, et de la ville de garnison, ou s'applique à des fonctions caractéristiques lorsqu'il désigne des corps de métiers réunis, par exemple, dans la « place financière» de Paris; le « jour de place » était celui où les négociants de la ville avaient coutume de s'assembler.

La recherche étymologique nous a permis de déceler une approche historique et sociale de cette notion :

- La place, mot dérivant du latin populaire (platea) lui -même dérivant du latin classique (platea) désigne une large rue, emprunté au grec (plateia) féminin de (platus) correspondant au mot français.

L'histoire dans sa continuité fournit les éléments indispensables à l'analyse, à la compréhension des valeurs de l'espace2. L'étude historique des places publiques, de leur emplacement, des comportements et pratiques des usagers en leur sein, permettra d'appréhender l'évolution de la forme urbaine au cours des civilisations, de comprendre l'origine du lieu de sa forme, son fonctionnement, son accrochage au tissu urbain.

Les places publiques de nos jours servent beaucoup plus à procurer de l'air et de la lumière à un tissu urbain très dense. On désigne toute parcelle de terrain entourée de rues et sur laquelle on a renoncé à élever toute construction comme « place ». Toutefois, cette définition ne saurait s'appliquer à notre cas à Nkongsamba car incomplète tant dans l'espace que dans le temps.

2 (Bertrand. J. M, LITOWSKI. H, 1974)

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Et notre théorie se réitère dans les propos de Palladio A, « la place désigne un grand espace visible par le moyen duquel on puisse jouir de l'aspect de quelques superbes édifices ».

Ainsi notre proposition à Nkongsamba, d'une place publique se greffe à cette dernière et épouse ses critères notamment la présentation de l'aspect des édifices dans l'environnement urbain, ainsi qu'une nouvelle vision donnée au paysage par la réhabilitation d'un élément structurant de cette ville : la gare ferroviaire.

Pour y parvenir, il serait déterminant de présenter l'évolution de la place publique au fil des siècles, commençant par :

L'ANTIQUITE

La Grèce antique : l'Agora

L'histoire de la place publique commence avec l'agora, centre de la ville réunissant les fonctions essentielles de la cité grecque. Au VIème siècle avant J-C, l'embellissement des villes, est le fait des tyrans qui avaient le pouvoir, ils font appel à des architectes et des ingénieurs pour l'aménagement et l'embellissement de leur cité. Tous les espaces extérieurs de l'agora, aux places et les voies ainsi que les édifices publics seront touchés par cet aménagement.

Agora est le terme grec désignant la place publique qui constitue le coeur de la cité grecque. Lieu saint où se déroulent les cérémonies religieuses de la cité, puis théâtre de la vie publique, enfin investie par la vie économique, sa morphologie reflète l'histoire de ses institutions. Bordée sur plusieurs côtés par des édifices administratifs, elle peut regrouper aussi des édifices religieux. Dès l'origine, elle est réservée aux multiples rapports de la vie quotidienne ; et n'avait pas de forme régulière.

L'agora grecque était un lieu collectif d'échange politique, de tenue des assemblées et de discussions. C'était aussi un lieu d'échanges culturels, de festivités, de commémorations et de transmissions de nouvelles.

C'était enfin un lieu d'échanges commerciaux, de marché, de ventes ambulantes ou permanentes.

Sa fonction sociale et politique acquiert de plus en plus d'importance, et les édifices publics forment une sorte de «corniche architectonique » de cette place à portiques, agrémentée d'autels, de fontaines, et de statues.

Figure 2: Agora dans la Grèce antique

La Rome antique : le Forum

Chez les romains la place publique, appelée forum, était destinée à plusieurs pratiques. C'est une place ordonnancée réunissant des édifices administratifs, juridiques, religieux et commerciaux, parfois en plusieurs espaces libres publics connexes entourés de portiques, le tout formant le centre civique d'une agglomération urbaine. Les dimensions du forum, déclare VITRUVE , « doivent être calculées en fonction du chiffre de la population, et à moins que l'espace disponible se trouve naturellement restreint, elles doivent largement dépasser les besoins apparents. La largeur sera calculée par rapport à la longueur, dans la proportion des deux tiers. Ainsi le plan allongé sera favorable à l'organisation des spectacles »3.

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Figure 3:Forum de Rome Figure 4: le Capitole d' Athenes

3 (MUMFORD. L, 1964).

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Avec la cité médiévale, le rêve d'une vie meilleure ne pouvait se réaliser qu'à travers la croyance religieuse, pour cela, le retrait du monde prenait une forme collective, les hommes se rassemblent, pour vivre en commun une vie de prière consacrée exclusivement à Dieu.

L'influence de la religion pendant cette période, ne se reflétait pas uniquement à travers la vie sociale, mais aussi sur la conception spatiale de la cité médiévale, qui exprime les valeurs symboliques à travers l'appropriation de l'espace.

Les places de la période médiévale, appelées parvis, sont toujours associées à au moins un édifice essentiel et prestigieux de la ville, attirant les rassemblements populaires et les fêtes auxquelles elles prêtent un cadre fonctionnel et symbolique : cathédrales, églises, ou palais communal4. A l'origine, le parvis est un espace libre dégagé devant la façade principale d'une église : « Au coeur de la ville, faisait-il observer, il est préférable que les rues ne soient pas rectilignes, mais qu'elles ne cessent de se perdre en détours, comme le cours tranquille d'une rivière. Elles semblent ainsi fort longues et propres à donner une idée avantageuse de la cité, cependant qu'elles peuvent lui éviter maintes surprises désagréables. En outre, le passant qui suit ces détours des rues va découvrir à chaque pas une perspective nouvelle ».

Figure 5: Le parvis

LA RENAISSANCE : LA PLACE ROYALE

4 (MERLIN. P et CHOAY. F 2005).

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La période de la renaissance fut marquée par un retour aux traditions antiques et le développement d'une culture artistique très élaborée et qui s'inspire des oeuvres et ouvrages gréco-romains. L'art urbain n'avait donné lieu qu'à des palais et des jardins, des places et des fontaines. Apparaissent les notions de qualité de l'espace ouvert et de composition de l'espace urbain ; la place devient un espace dont le seul but est de mettre en valeur un palais, une église, une statue équestre, ou encore de représenter en soi les valeurs esthétiques.

La place royale est une place ordonnancée destinée à servir d'écrin à une statue de souverain, souvent une statue équestre, généralement accompagnée d'édifices administratifs importants, et parfois partie constituante d'une composition urbaine pouvant comprendre lotissements et édifices religieux. Sa forme est ronde, carrée, rectangulaire, octogonale, etc. La place de la renaissance vise non seulement à régler géométriquement l'espace, mais aussi, par la double vertu de la perspective, de désigner et de fuir, à le rendre transparent

Figure 6:Les Jardins de Versailles 5

LA PERIODE CLASSIQUE

Deux exemples peuvent être représentatifs de l'époque : la place centrale de Grammichele en Sicile et la place des Vosges à Paris.

- La place des Vosges à Paris :

5 Source : www.voyagesphotosmanu.com/jardins_versailles.html

Source : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://ip-187-229.evc.net/

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La place a pris son aspect définitif en 1612, à l'origine place royale, à la révolution française, elle deviendra place des Vosges. L'une des particularités de cette place c'est qu'elle est à l'origine d'une invention d'un nouveau type d'habitat ou même de quartiers.

Située sur le site à proximité de la Bastille, elle a un aspect extérieur uniforme, sa forme est un carré parfait de 140 m de côté, elle est bordée de 38 immeubles avec des façades identiques. La place des Vosges est un prototype de la place résidentielle, elle est considérée comme un ensemble résidentiel où la présence d'arcades crée un espace d'entrée pour les immeubles et forme une transition entre l'espace public et l'espace privé.

Figure 7:La place des Vosges

L'EPOQUE ARABO-MUSULMANE

La cité arabo-musulmane a marqué une étape importante dans l'évolution de l'humanité, durant l'époque médiévale ; lorsque l'Europe vivait son obscurantisme, les villes arabes étaient les plus grandes et les plus riches. 6

La place du marché est un lieu qui a accompagné toutes les cités arabo-musulmanes, servant au regroupement, au contact et à l'échange. Le tissu urbain se caractérise par un tracé irrégulier des voies, l'intersection des voies les plus importantes constitue les points fondamentaux dans le tissu urbain, ces noeuds prennent des allures différentes selon leurs positions et les pratiques de la communauté. En générale ils favorisent la rencontre, le contact et l'échange. La mosquée et la place du marché sont les éléments les plus importants qui caractérisent la vie civique dans la ville arabo-musulmane.

6 BENEVELO. L ; 1983

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L'EPOQUE INDUSTRIELLE

Avec la ville industrielle, l'appropriation collective disparaissait progressivement, dans cette société, ce n'était plus l'éternité ou le goût de plaisir qui comptaient, mais la fièvre du profit et de la capitalisation l'emportait sur toute autre nécessité. Les fonctions assurées par la place publique à cette époque disparaissent peu à peu en vue de s'abriter ailleurs dans des édifices spécifiques.

La révolution industrielle a bouleversé l'équilibre du rapport entre l'homme et son environnement.

L'EPOQUE MODERNE ET CONTEMPORAINE : LE COEUR DE LA CITE

La révolution industrielle avait causé beaucoup de pertes dans plusieurs domaines.

A l'époque moderne les architectes et les urbanistes avaient essayé de résoudre ces problèmes. Pour concevoir la ville moderne, les architectes modernes analysaient les besoins fondamentaux et tentaient de les satisfaire séparément par diverses techniques spécialisées, l'objectif de l'architecture moderne était de créer un espace favorable pour accueillir l'homme moderne.

En juillet 1951, le VIIIème congrès international d'architecture moderne (CIAM), réuni à HODDESDON en Angleterre, fût consacré au thème de centre civique, que les participants préféraient qualifier de coeur de ville, qui désigne à la fois des lieux ouverts où se déroule la vie collective des citadins et les symboles, porteurs de la personnalité d'une ville. La place a eu une fonction essentielle pour la vie économique et la vie représentative et symbolique de la ville et du pays. Mais la folie fonctionnaliste donnant priorité à la circulation des automobiles, s'est achevée par la démolition d'une grande partie des bâtiments marquant la périphérie de la place.

On peut dire que l'urbanisme moderne a provoqué l'effacement de l'appropriation collective et individuelle, en faisant de la ville moderne, une cité dépourvue de toute qualité de vie, où l'habitant se trouve étranger à l'espace public aussi bien qu'à l'espace privé.

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Figure 8:La place St -Pierre au début du siècle7

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle