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Pression anthropique sur l'oryctérope (orycteropus afer) dans la forêt classée des monts Kouffé secteur de Bantè


par Mariano Koutchédi
Université d'Abomey-Calavi - Licence 2021
  

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3.1.3.4. Technique de chasse employée pour tuer Orycteropus afer selon les chasseurs

Différents techniques sont utilisées par les chasseurs du milieu d'étude pour tuer les Orycteropus afer. Les proportions de citation des techniques utilisées sont présentées à la figure 19.

Figure 19: Techniques utilisées pour tuer Orycteropus afer selon les chasseurs

Source : Résultats des travaux de terrain, novembre 2020.

L'examen de la figure 19 indique que la technique de fusils est la plus utilisée pour tuer Orycteropus afer dans le milieu avec une fréquence de citation de 80 % suivi de la technique de piégeage (collet) avec une fréquence de 20 %.

3.1.3.5. Perception des chasseurs sur les heures de chasse de Orycteropus afer

La chasse de l'oryctérope ne se pratique pas à tous les moments de la journée. Il y a des heures précises auxquelles les chasseurs tuent l'espèce vu qu'elle n'est pas active à tout moment. La figure 20 présente les fréquences de citation des heures de chasse des oryctéropes selon les chasseurs.

Figure 20: Heures favorables à la chasse de Orycteropus afer selon les chasseurs

Source : Résultats des travaux de terrain, novembre 2020.

L'analyse de la figure 20 montre que les heures de chasse indiquées sont toutes des heures nocturnes ce qui correspond aux moeurs de l'espèce. Les heures les plus citées sont 20h, 21h, 22h avec des fréquences respectives de 28 %, 24 % et 24 %. Il faut noter que ces heures correspondent aux moments où l'oryctérope sort de son terrier pour aller se nourrir. Les chasseurs se cachent donc à l'affût devant la tanière de l'animal pour attendre ces heures de sorties pour l'abattre. Les autres heures de la nuit ont une faible fréquence de citation car ces heures correspondent aux heures où l'animal est rencontré par hasard.

3.1.3.6. Perceptions des populations riveraines sur l'abondance de Orycteropus afer dans la FCMK

La totalité (100%) des enquêtés affirment qu'il y a eu une grande diminution de l'effectif des Orycteropus afer de la FCMK contrairement à vingt ans en arrière où l'espèce était abondante. Le classement de la fréquence des perceptions sur l'abondance de Orycteropus afer par les personnes enquêtées est présenté par la figure 21.

Figure 21: Perception des enquêtés sur l'état des populations de Orycteropus afer

Source : Résultats des travaux de terrain, novembre 2020.

L'analyse de la figure 21 montre que 55% des enquêtés affirment que l'oryctérope est actuellement très rare dans la FCMK contre 39% qui affirment que l'espèce est éteinte. Seul 6% des enquêtés ont donné une réponse mitigée (incertain) sur l'abondance actuelle de l'espèce. Il faut noter qu'aucun des enquêtés n'a reconnu que l'espèce est peu abondante actuellement dans la FCMK, une situation qui montre que l'espèce est dans une situation critique dans la FCMK.

Le classement de la fréquence des perceptions sur l'abondance de Orycteropus afer par les personnes enquêtées en fonction des villages est présenté par la figure 22.

Figure 22: Perception des enquêtés sur l'état des populations de Orycteropus afer en fonction des villages

Source : Résultats des travaux de terrain, novembre 2020.

L'analyse de la figure 22 montre que dans les deux villages situés au sud ouest de la FCMK (Okoutaossé et Kagourè) la fréquence de citation pour une probable extinction de l'espèce est beaucoup plus élevée que celle d'une rareté de l'espèce. Ce qui pourrait laisser croire que Orycteropus afer n'existe plus dans cette partie de la FCMK. Par contre dans les villages situés au centre et au sud est de la FCMK (Banon, Bobè et Djagbalo), la fréquence de citation est très élevée pour très rare. On peut alors par chance encore observer quelque individus de Orycteropus afer de ce côté de la forêt. Les enquêtés affirment que pour voir un individu de Orycteropus afer de nos jours, il faut s'aventurer très loin dans la forêt et y passer plusieurs jours. La plupart des enquêtés reconnaissent avoir vu l'espèce pour la dernière fois il y a plus de 15 ans. Aucune observation directe n'a été faite pour l'espèce pendant les sorties effectuées dans la FCMK sauf quelques terrier de l'animal. Voir un oryctérope dans la FCMK de nos jours est donc devenu un évènement extrêmement rare.

Encadré 2

Un des enquêtés dans le village de Banon nous laissait entendre que : j'ai vu l'oryctérope cette année dans la FCMK et je ne m'attendais pas à cela parce que la dernière fois que j'ai pu observer cette espèce remonte a plus de dix ans. Ce fut pour moi une grande surprise car je pensais que l'espèce n'existait plus dans notre région.

3.1.3.7. Effet des pressions anthropiques sur Orycteropus afer

Les investigations en milieu naturel ont montrées que la zone de chasse de Banon-Akpassi-Bante est la plus abondante en indice de présence d'oryctérope dans la FCMK (76,47 % des observations et ICK = 0,42), contre 23,52 % des observations et ICK = 0,27 pour la zone de chasse de Okouta-ossé. Il faut noter que seul 17,64 % des terriers observés étaient actifs contre 82,35 % abandonnés et tous les terriers actifs ont été observés dans la zone de chasse de Banon-Akpassi-Bante. Ceci s'expliquerait par le fait que l'oryctérope n'existe peut-être plus dans la zone de chasse de Okouta-ossé.

La croissance démographique de plus en plus forte dans les villages riverains à la FCMK exerce un poids énorme sur ces ressources. Le braconnage des espèces de faune sauvage pour satisfaire les besoins en protéines et en pharmacopée, la transhumance du bétail domestique pour le commerce, et l'exploitation forestière pour le bois d'oeuvre, la fabrication du charbon sont les principales pressions issues de cette croissance démographique. Orycteropus afer une espèce animale de la FCMK reste une des plus grandes victimes de ces pressions car sa population à connue une grande régression ces dernières années à cause d'un fort taux de braconnage et de la perturbation de son habitat. L'espèce est actuellement considérée comme très rare et même éteinte dans certaines parties de la FCMK. La rareté des indices de présence de l'espèce et leur caractère vieillissant au cours des prospections dans la FCMK montre à quel point Orycteropus afer est en danger critique d'extinction. Un état de chose qui a un impact négatifs sur la survie de Orycteropus afer dans la FCMK car elle accélère la disparition de l'espèce dans la dite forêt. Pour une meilleure conservation de Orycteropus afer dans la FCMK il faut mettre en place un plan d'action pour la conservation de l'espèce par les ONG et les populations riveraine à la forêt.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand