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De l'avoir pour la valorisation de l'être. essai de compréhension de l'être et l'avoir chez Gabriel Marcel


par Ange TEZANGI AZAKALA
Université Saint-Augustin de Kinshasa - Grade en philosophie 2020
  

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I.2 LA DISTINCTION DE L'ETRE ET DE L'AVOIR

Pour mieux expliciter la distinction de l'être et avoir, il sied de signaler que parler de l'être c'est différent de parler de l'avoir, ce sont deux réalités distincteset irréductibles dans l'existence de leur mode de vie. L'être n'est pas l'avoir et l'avoir non plus n'est pas l'être.C'est pourquoila philosophie de Gabriel Marcel sera un empirisme sur ces deux réalités existentielles. En ce sens qu'elle se veut « concrète », qu'elle refuse le système et se défie de l'abstraction. Mais elle n'est pas phénoméniste, et elle ne se cantonne pas dans la phénoménologie car elle soutient au contraire que l'expérience humaine, prise dans toute son ampleur et dans sa richesse, achemine vers une saisie de l'être en tant qu'être.GabrielMarcel ne s'intéresse aucunement à l'être en tant qu'être d'Aristote qui résulte d'une abstraction. Car, le développement de sa pensée a été dominé, dit-il, par deux préoccupations « qui peuvent sembler contradictoires » ; la première consiste en ce qu'il appelle « l'exigence de l'Etre » etla seconde, ce qu'il qualifie comme « la hantise des êtres saisis dans leur singularité et en même temps atteints dans les mystérieux rapports qui les lient »6(*)Enfin,c'est en approfondissant le sens de toutes les formes de l'expérience humaine qu'il conciliera ces deux soucis.

Chemin faisant, l'effort de Gabriel Marcel porte sur deux points : d'aborddistinguer l'êtrede l'avoir, puis distinguer le mystère du problème.

I.2.1. L'Etre

Le mot Etre a connu une grande évolution dans l'histoire de la philosophie et une grande littérature en fut consacrée. C'est unsujet qui a nourri d'immenses débatset qui a surtout fait couler beaucoup d'encre.Par ailleurs, évoquer l'Etre, c'estse plonger ipso facto dans la métaphysique ;consciemment pour les philosophes scientifiques et inconsciemment pour les non-scientifiques, c'est-à-dire pour ceux qui font la philosophie de Monsieur Joule (faire de la philosophie sans conscience). Partant de ce point de vue,l'exigence philosophique ou scientifique nous recommande de toujours revisiter les anciens pour avoir une idée de leur vision de la question de l'Etre.

En effet, l'histoire nous enseigne que c'est avec Parménide que l'être s'est invité dans l'univers philosophique ou métaphysique. Parménide a fait une grande ouverture sur le questionnement ou la dimension ontologique. Il soutient que rien n'est plus grand que l'être, parce que le concept de l'être embrasse tout et dit tout. Dire « être », cela ne se limite pas au mot prononcé, mais cela exige la raison. L'être ne se saisit que moyennant une activité hautement rationnelle. La raison indique qu'il y a l'être, en-dehors de lui, il n'y a rien d'où sa formule originale : l'être est et le non-être n'est pas7(*).Dans cette logique, « je suis moi-même un être, je participe à l'être, de sorte que je suis englobé à la question que je pose. Il est impossible de séparerde la question : qu'est-ce que l'être, de la question :qui suis-je, moi qui m'interroge sur l'être? Et c'est même la question décisive, car c'est seulement dans ma participation à l'être, qui fait de mon être et me fait moi, que je puisse appréhender l'être »8(*).

Gabriel Marcela toujours été guidé par une réflexion profonde sur l'être.Cetteréflexion sur l'êtrepour lui, est une option qu'il énonce en ces termes : « la neutralité par rapport à l'être et au non-être est précisément impossible. Cela veut tout simplement dire qu'il y a une certaine opposition d'où,il faut choisir entre l'être et le non-être. Cela veut dire qu'il faut toujours s'engager et qu'il faut prendre position »9(*). Il en résulte que l'entière recherche philosophique de Marcel prouve cette option pour l'être.

En effet, la notion de l'être ne s'est précisée que petit à petit. Dans ses réflexions philosophiques, les concepts « être et existence » sont utilisés dans un contexte non technique, mais comme synonyme de réel. C'est justement dans le Mystère de l'être que l'existence prendra une signification propre. Celle-ci ne s'assimile plus à l'être. Si en effet, l'existence ne peut pas être conçue comme synonyme de l'être, elle en demeure une manifestation immédiate10(*). Le problème ontologique est un problème de l'être qui consiste à examiner sur la totalité et sur moi-même, considéré comme une totalité au sens analogique. Cet examen débouche sur la question de l'identité : moi qui m'interroge. En clair, l'être est considéré ici comme l'univers intérieur de l'être humain c'est-à-dire du moi (le moi parlant, le moi agissant, le moi s'interrogeant etc.)

* 6H. Denis, Dictionnaire des philosophes. Préface de Ferdinand ALQUIE, de l'institut introduction de Marcel CONCHE, avant-propos de Bernard BOURGEOIS. Deuxième édition revue et augmentée :1993, novembre, Paris, PUF, 1984, p.1910.

* 7 Cf. D. BOSOMI LIMBAYA, L'ardeur métaphysique. Manuel d'enseignement classique, Kinshasa, USAKIN, 2015, p. 39.

* 8 G. MARCEL, cité par R. VERNAUX, Histoire de la philosophie contemporaine, op.cit., p. 154.

* 9 Cf. IDEM, Présence et immortalité, Paris, Flammarion, 1959, p. 136.

* 10 G. MARCEL, Mystère de l'être. Réflexion et Mystère, Paris, Aubier-Montaigne, 1963, p. 26.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon