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De l'avoir pour la valorisation de l'être. essai de compréhension de l'être et l'avoir chez Gabriel Marcel


par Ange TEZANGI AZAKALA
Université Saint-Augustin de Kinshasa - Grade en philosophie 2020
  

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I.3.2La corporéité comme épiphanie de l'être dans le monde

En réalité, s'il existe, à la suite de ce qui vient d'être dit, une façon privilégiée et exclusive où les êtres humains sont présents, d'abord à eux-mêmes, aux autres et enfin au monde, c'est bien quand ils sont ou ont un corps. C'est par notre corps comme avoirque nous pouvons nous dire réellement situés dans le monde, dans l'espace. Par le corps, nous sommesdes existants. Précisons cependant que, nous pouvons avoir l'avantage du corps commeun avoir qui valorise la présencede l'être dans le monde.

La notion de l'existence n'a de sens que par la présence desrevêts. Car, exister, selon Gabriel Marcel, n'est rien d'autre qu'être ou avoir un corps, et par sa médiation être de plain-pied avec le monde. Lorsque, écrit-il, je dis : j'existe(...) je vise obscurément le fait que je ne suis pas seulement pour moi que je suis manifeste, il vaudrait mieux de dire que je suis manifeste(...) j'existe : cela veut dire : «  j'ai de quoi me faire connaître ou reconnaître soit par autrui soit par moi-même en tant que j'affecte pour moi une altérité d'emprunt ; et tout ceci n'est pas séparable du fait qu'il y a mon corps»25(*). La corporéité c'est donc la manière propre aux humains d'être au monde, d'être manifesteet pour soi et pour autrui. Dès lors, dire que le moi est présent au monde par son corps revient à affirmer qu'il est dans un corps comme le support du moi et non en dehors de celui-ci. En gros, le moi est inséré ou incarné.

I.3.3. La corporéité comme épiphanie de l'incarnation de l'être

Dans sa position et son approche ontologiques, Gabriel Marcel nous présente l'incarnation comme «  la donnée centrale de la métaphysique, la situation absolument première où s'amorce l'ontologie, mais contrairement à toutes les interprétationsclassiques et courantes, il est impossible de la penser sans tricherie : elle est simplement la donnée à partir delaquelle le fait de l'être est impossible, l'indubitable non pas logique rationnelle, mais existentielle, le centre d'ombre non pensable où s'établit l'acte de penser l'être, le mystère du je suis qui se répercute et se prolonge dans le mystère ontologique, parce qu'ils sont tous deux l'émanation d'une réalité plus profonde encore, que nous nous pourrions appeler le mystère de ontique »26(*).

Partant de cette assertion, le point de départ de toute réflexion philosophique, note Marcel est « le premier pas que doit faire un philosophe, c'est de reconnaître sa situation incarnée au monde. Sa situation d'être incarné est le repère central de la métaphysique »27(*). Dans ce sens, l'homme ne pourra être reconnu que dans la mesure où il a son corps comme son avoir au sens propre du terme, de l'avoir pour la valorisation de l'être. C'est pourquoi, le fait qu'il a un corps valorisedéjà son existence, sa manière d'être au monde parce quesans celui-ci, il ne sera pas reconnu. L'êtren'est reconnu que sur le fait qu'il a et qu'il est.

Sans doute, Gabriel Marcel ne conçoit pas un autre plan d'existence où la conscience(le moi ou l'être) peut êtredonnée à elle-même et aux autres si ce n'est qu'en étant insérée dans un corps. En effet, pour lui, la conscience n'est telle que si elle est dans un corps ; quand elle est « insertion en tant qu'acte »28(*). Il est vrai donc qu'on ne peut pas penser la conscience en dehors du corps car, ainsi qu'on vient de le souligner, la conscience ne peut êtredonnée à elle-même et aux autres consciences que comme corps.Cette dernière phrase ne doit pas porter de confusion. Elle signifie que la conscience n'est corps qu'insérée dans un corps et nécessairement liée à lui au point que leur relation signifie solidarité et identité. Précisons par ailleurs que c'est dans ces termes que Gabriel Marcel pose autrement le problème de l'union de l'âme et du corps, mieux l'union de l'être et avoir.

* 25 G. MARCEL, Essai de philosophie concrète, Paris, Gallimard, 1940, p. 30.

* 26 IDEM, Position et approches concrètes du Mystère ontologique, Paris, Béatrice-Nauwelaerts, 1967, p. 16.

* 27 G. MARCEL, Etre et Avoir, op.cit., p. 144.

* 28 NGIMBI NSEKA,op.cit., p. 56.

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