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La problématique de l'eau dans les relations internationales: conflits ou coopérations


par Patient Germain Sewanou
UATM Gasa Formation - Master 2 2014
  

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CONCLUSION

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Présenté par Germain TOÏ (00229 669 958 38, toyigermain@yahoo.fr)

La problématique de l'eau dans les Relations Internationales : conflits ou coopérations

Il ressort de notre développement que l'eau ne saurait être dissociée des autres composantes des relations internationales contemporaines. L'eau est une ressource vitale qui «irrigue» nos sociétés, nos économies et notre planète. Les cours d'eau sont les artères de l'humanité, au même titre que les forêts en sont les poumons101. Notre analyse nous révèle donc l'importance grandissante de l'eau en relation internationale.

Nécessaire aux besoins des populations, du domaine domestique et agricole aux industries, l'eau, en traversant les frontières nationales, enchaîne les Etats riverains dans une situation d'interdépendance. Cette interdépendance est, parfois, aggravée par l'imbrication des facteurs hydrologiques avec des considérations d'ordre stratégique, économique et politique.

Multidimensionnelle, la problématique du partage des eaux a de fortes répercussions sur le plan international, que ce soit par les rumeurs de guerre, l'exacerbation des rapports de force, la consolidation ou la fragilisation des alliances.

En effet, la gestion des eaux transfrontalières est un enjeu central pour les relations internationales en ce sens que :

- Premièrement, dans le monde, le nombre de bassins versants traversant une frontière internationale est de l'ordre de 263 en ce qui concerne les eaux de surfaces et d'environ 280 pour les souterraines. Dans un système international de 193 Etats (les Etats-membres des Nations Unies), ce chiffre démontre l'importance de la gestion des eaux transfrontalières dans les relations interétatiques.

- Deuxièmement, le réchauffement climatique pose de nouveaux défis dans la gestion de cette ressource transfrontalière. La conséquence majeure du changement climatique est l'augmentation des sécheresses et des inondations, sans oublier les impacts du réchauffement climatique concernant les précipitations en eau et la fonte des glaciers. A cela, s'ajoute l'augmentation de la population mondiale et le changement des modes de vie.

- Troisièmement, l'eau n'a pas de substitut possible. Elle est nécessaire à toute vie humaine et aussi un pilier pour de nombreuses activités humaines.

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101 Assemblée Nationale française « Rapport d'information : la géopolitique de l'eau » ; 2011 ; pages 253. Présenté par Germain TOÏ (00229 669 958 38, toyigermain@yahoo.fr)

La problématique de l'eau dans les Relations Internationales : conflits ou coopérations

L'eau est à la fois un produit de consommation et un facteur de production. Elle constitue donc un lien essentiel dans toute relation humaine.

Le nombre de bassins versants, l'impact du réchauffement climatique et son caractère vital et essentiel à la survie humaine en font un enjeu stratégique mondial.

La répartition inégale des ressources en eau et la concurrence sur les différentes utilisations de ces ressources, conjuguées à la croissance démographique mondiale, ont donc suscité un débat sur les futures «guerres de l'eau». Alors que certains prédisent de telles guerres, d'autres rappellent qu'il n'y a pas eu de «guerre de l'eau» depuis 4 500 ans. Mieux, qu'il n'en aura pas. Selon ces derniers, la concurrence accrue pour l'eau pourrait servir de catalyseur à une coopération plus intense à l'avenir. Au-delà du débat sur l'existence de « guerres de l'eau », lorsque l'on observe les interactions entre des Etats riverains au sujet de ressources en eau partagées, on peut remarquer que ces interactions comprennent à la fois des formes de conflit et de coopération.

Les exemples concrets du Nil et du Jourdain nous ont permis de démontrer l'existence de conflits hydriques. Lesquels conflits se manifestent se déroulent de différentes manières (menaces verbales, sabotages...). Il en ressort qu'en dépit des besoins auxquels sont confrontés les Etats, c'est plutôt l'unilatéralité de leurs projets sur les bassins partagés qui est à la base de ces tensions.

La reconnaissance de l'importance stratégique de cette ressource ne doit toutefois pas nous amener à des constats alarmistes. Bien que persistent les divergences et tensions entre Etats aux utilisations concurrentes, nous restons encore loin des « guerres de l'eau ». Les fleuves et les eaux souterraines transfrontalières ne créent-ils pas plutôt une plus grande interdépendance entre Etats amenés, en fin de compte, à coopérer?

On peut donc retenir que s'il est indéniable que les ressources en eau peuvent être à l'origine de conflits d'intérêt, les mesures de coopération sont nettement supérieures aux conflits graves. En réalité,, les Etats en général préfèrent collaborer en la matière que d'adopter une posture bélliciste. Aaron Wolf montre par exemple que sur les 1800 événements recensés dans les bassins internationaux qui ont opposé deux Etats au cours des 50 dernières années, les deux tiers correspondaient à une logique de coopération. Ce qui explique le nombre grandissant d'institutions de gestions multilatérales des eaux partagés. Les Etats délaissent de plus en plus la gestion fragmentaire de la ressource au

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profit d'une gestion d'ensemble. Laquelle coopération débouche sur le concept de GIRE. Ils tiennent désormais compte de toutes les composantes de la ressource en eau ainsi que de ses externalités éventuelles. En d'autres termes, l'eau apparaît davantage comme un vecteur de coopération qu'une source de conflit.

Mais l'hydropolitique peut-elle se définir simplement comme l'étude des conflits et de la coopération autour des eaux transfrontalières ou de « rivalités politiques dans la répartition du débit de fleuves et de rivières ou l'exploitation de ressources hydrauliques» ? Loin de là. Il serait donc nécessaire de s'interroger sur le bien fondé des frontières traditionnelles de la discipline. Tout d'abord, l'hydropolitique se base essentiellement sur une vision étatiste de gestion des eaux transfrontalières. On pourrait donc s'interroger sur le bien fondé de la logique souverainiste dans la formulation d'une politique régionale et/ou internationale de l'eau. La nécessité du développement de normes internationales pour la gestion de ces ressources permettrait de dépasser l'approche souverainiste, au-delà d'une perspective centrée des relations internationales.

Adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en 1997, la Convention des Nations Unies sur l'utilisation des cours d'eaux à des fins autres que la navigation n'a été ratifiée, jusqu'à présent, que par 22 Etats. Nous invitons les Etats à ratifier cette convention afin qu'elle entre en vigueur. Elle est le seul instrument juridique d'envergure internationale en la matière. Cette question est bien évidemment primordiale dans l'appréhension des fleuves internationaux mais aussi pour l'utilisation des nappes souterraines. Longtemps ignorés, les aquifères, qui présentent souvent un caractère transfrontalier, suscitent des problématiques d'utilisation concertée et de gestion durable. Par ailleurs, il apparaît nécessaire de conceptualiser l'hydropolitique de manière holistique, en intégrant toutes ces composantes.

De même, peut-on aussi facilement distinguer l'importance stratégique de l'eau des politiques de développement durable. Tout simplement, la question de la ressource ne devrait-elle pas être l'axe principal d'une réflexion sur une politique internationale de l'eau. Et dernièrement, les aspects sociaux et plus particulièrement la question de l'accès à l'eau ne relève t-elle pas aussi des enjeux internationaux de développement qui s'inscrivent dans le domaine de l'hydropolitique ? Une gouvernance faible et une gestion inappropriées des

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ressources en eau affectent principalement les communautés rurales et celles les plus défavorisées. L'accès à l'eau ne pourrait-il devenir, dans le siècle à venir, l'une des premières causes de tensions internationales, qui se caractériseront par les déplacements massifs de populations ou de «réfugiés écologiques», les migrations régionales et/ou internationales, les violences urbaines, etc...

L'enjeu se situe donc autant au niveau des relations entre Etats-riverains mais aussi entre individus et sociétés. La rareté de la ressource pourrait conduire à un plus grande nombre d'affrontements localisés et intercommunautaires. Outre la redéfinition nécessaire du concept d'hydropolitique, il est aussi important de se pencher sur les orientations et les formes que prennent les politiques internationales d'eau. Plus simplement pourquoi l'eau devient-elle un enjeu de coopération ou de conflit? De nombreuses études dans le domaine de l'hydropolitique se sont basées sur le Moyen Orient, et cette région géographique aride a donc, fortement influencé les fondements de la discipline. La rareté des ressources est, donc, perçue comme une variable déterminante de l'accroissement des tensions et l'émergence de conflits violents.

D'un coté, le débat sur la sécurité environnementale a favorisé un discours qui lie dans une approche déterministe, la croissance démographique des pays pauvres et la pression induite sur les ressources naturelles aux risques de détérioration sécuritaire et environnementale. Pour d'autres, la raréfaction des ressources hydrauliques induit plutôt une logique de coopération entre acteurs interdépendants. Cette question centrale de la rareté des ressources anime la discipline, qui reste encore ancrée dans une perspective traditionnelle de la géopolitique. L'équation entre la ressource en eau dans le bassin versant et les besoins hydrauliques d'un Etat est à revoir car ce type d'analyse ignore les interdépendances entre les divers aspects de l'utilisation de l'eau.

Le stress hydrique a donc représenté le critère dominant d'investigation des relations hydropolitiques, aux dépens de l'approche institutionnelle si présente dans la littérature plus générale sur la politique internationale de l'environnement. Le rôle des institutions supra nationales dans la gestion de bassins et les différents modes et niveaux de gouvernance (locale, nationale, régionale et globale) nécessitent une attention particulière dans la question plus globale de l'hydropolitique.

Pour finir, nous avons présenté dans ce travail de recherche des solutions institutionnelles et techniques à l'échelle des Etats et des bassins qui permettent

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de répondre aux besoins d'adaptation à l'insuffisance et/ou la baisse de la disponibilité de l'eau, tout en assurant au mieux le respect des écosystèmes aujourd'hui gravement menacés. Elles nécessitent des décisions politiques et la définition de compromis sociaux pertinents et acceptés. Nul ne peut dire si des guerres ouvertes ne se produiront pas. Le droit international et les institutions légitimes et respectées peuvent transcender les rapports de force et aboutir à des solutions équitables.

Ne serait-il pas temps que la dimension humanitaire des enjeux liés à l'eau soit mise au premier plan et couplée avec les problématiques de gouvernance internationale ? La reconnaissance comme droit humain de l'accès à l'eau, autrefois considéré comme une question locale, le cas échéant nationale, objet d'aide au développement constitue une avancée en la matière. Le respect du droit à l'eau comme droit humain devient donc une responsabilité commune et donc partagée. Il suscite également une ouverture sur l'ensemble des acteurs qui contribuent aujourd'hui à élaborer des réponses pérennes et respectueuses, à commencer par les usagers eux-mêmes.

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