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Déforestation et dégradation de l'environnement au Cameroun 1960-2010.


par Marcel Koviel Songo
Université de Youndé I - Master en histoire 2012
  

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B- LA LOI CADRE DE L'ENVIRONNEMENT DE 1996 ET LES SANCTIONS CONTRE LES INFRACTIONS FORESTIERES

La loi n°96/12 du 5 Aout 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement stipule dans son article 1 que `'La présente loi fixe le cadre juridique général de la gestion de l'environnement au Cameroun''0. Ainsi, la gestion de la forêt en tant qu'une partie intégrante de l'environnement devait répondre aux dispositions de la loi de celui-ci.

Dans son article 9, la loi de 1996 indique les sources aux quelles s'inspirent la gestion de l'environnement et des ressources naturelles dans le cadre des lois et règlements en vigueur. Ces sources sont des principes. Ils sont entre autres le principe de précaution, le principe d'action préventive et de correction, le principe de responsabilité, le principe de participation, le principe pollueur-payeur et le principe de subsidiarité0.

0 Dieudonné Njokou, `' Régime des forêts '', 2000, p. 59.

0 Ibid.

0 Labrousse, Verschaves, Les pillards de la forêt, 2002, p. 64.

0 Ossama, Le cadre juridique des forêts et de l'environnement, 2007, p. 205.

0 Loi n°96/12 du 05 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement.

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Les articles 13 et 14 disposent que le gouvernement est tenu d'élaborer un plan national de gestion de l'environnement qui est révisé tous les cinq ans et l'administration chargée de cet environnement veille à l'intégration des considérations environnementales dans tous les plans et programmes économiques énergétiques, fonciers et autres0. En février 1996, le MINEF avec la collaboration du PNUD et le co-financement de la banque mondiale met sur pied ce plan0. Avant tout projet d'aménagement, d'ouvrage, d'équipement ou d'installation une étude d'impact doit être faite par le maître d'oeuvre. Sa charge revient au promoteur stipule l'article 170.

La protection de la nature, la préservation des espèces animales et végétales et leurs habitats, le maintien des équilibres biologiques et des écosystèmes et la conservation de la diversité biologique et génétique contre toutes les causes de dégradation et les menaces d'extinction sont d'intérêt national. Il est du devoir des pouvoirs publics et de chaque citoyen de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel0.

Les ressources naturelles doivent être gérées rationnellement de façon à satisfaire les besoins des générations actuelles sans compromettre la satisfaction de ceux des générations futures. L'utilisation durable de la diversité biologique du Cameroun se fait notamment à travers :

- un inventaire des espèces existantes, en particulier celles menacées d'extinction, - des plans de gestion des espèces et de préservation de leur habitat,

- un système de contrôle d'accès aux ressources génétiques0.

La conservation de la diversité biologique à travers la protection de la faune et de la flore, la création et la gestion des ressources naturelles et des parcs nationaux sont régies par la législation et la réglementation en vigueur0.

L'exploitation scientifique et l'exploitation des ressources biologiques et génétiques du Cameroun doivent être faites dans des conditions de transparence et de collaboration étroite avec des institutions nationales de recherche, les communautés locales et de manière

0 Confère Annexe IV de la page p. 156.

0 `'Plan national de gestion de l'environnement», MINEF, volume II, Yaoundé, février 1996.

0 Ossama, Le cadre juridique des forêts et de l'environnement, 2007, pp. 213-214.

0 Ibid. p. 228.

0 Ibid.

0 Ibid. p. 229.

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profitable au Cameroun dans les conditions prévues par les conventions internationales en matière dûment ratifiées par le Cameroun, notamment la convention de Rio de 1992 sur la diversité biologique0. Celle-ci à ce propos indique que :

Chaque partie contractante, dans la mesure du possible et selon qu'il conviendra :

a) Intègre les considérations relatives à la conservation et à l'utilisation durable des ressources
biologiques dans le processus décisionnel national ;

b) Adopte des mesures concernant l'utilisation des ressources biologiques pour éviter ou atténuer
les effets défavorables sur la diversité biologiques ;

c) Protège et encourage l'usage coutumier des ressources biologiques conformément aux
pratiques culturelles traditionnelles compatibles avec des impératifs de leur conservation ou de leur utilisation durable ;

d) Aide les populations locales à concevoir et à appliquer des mesures correctives dans les zones
dégradées où la diversité biologique a été appauvrie ;

e) Encourage ses pouvoirs publics et son secteur privé à coopérer pour mettre au point des
méthodes favorisant l'utilisation durable des ressources biologiques0.

La loi sur l'environnement englobe tous les domaines de la vie publique et privée. Elle interpelle toutes les forces, quelles soient des personnes morales ou physiques. Elle invite tout le monde à protéger la nature et à conserver les écosystèmes à travers l'observation simple de ses dispositions. Sinon, elle prévoit aussi des sanctions en cas de transgression de ces dispositions.

En ce qui concerne les sanctions encourues en cas de non respect des dispositions définies, la loi forestière de 1994 et la loi n°96/12 du 5 aout 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l'environnement ont réservé une bonne partie de leurs dispositions à celles-ci. Dans ce sens, il existe des sanctions administratives et des sanctions pécuniaires. Les sanctions administratives sont prévues par la loi de 1994. Elles vont de la saisie des objets illicitement obtenus au retrait des titres d'exploitation0. La saisie intervient lorsqu'on interpelle le délinquant en possession des ressources illicitement prélevées (grumes ou produit forestier). Le bois est saisi et frappé de sceau `'saisie» au marteau forestier et un procès verbal conformément à l'article 142 de la loi forestière est établi. Les objets saisis sont vendus aux enchères ou au gré-à-gré0. En dehors de la saisie il y a la confiscation.

La confiscation est la privatisation du contrevenant des objets ayant permis la commission de l'infraction. Ils peuvent être les engins. Si c'est un délinquant primaire, c'est-

0 Ibid.

0 A AN, Convention sur la diversité biologique, juin 1992

0 Loi n°94 du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche, p. 398. 0 Noundou, `'L'application du droit international», 2005, p. 13.

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à-dire impliqué pour la première fois, les produits confisqués lui sont restitués sous condition de l'exécution définitive de la transaction, s'il est récidiviste, ils sont vendus aux enchères0.

La suspension et le retrait du titre d'exploitation sont les recours que les autorités forestières utilisent en situation de récidivité. La suspension est prononcée par le ministre chargé des forêts. La récidive est passible d'une amande au moins ou égal à 3 000 000 FCFA et est sanctionnée par la suspension0.

Quant au retrait du titre de l'exploitation forestière, il est le plus souvent décidé par la même autorité. Ceci survient quand l'exploitant poursuit ses activités pendant la suspension. Les sanctions administratives sont parfois accompagnées des sanctions pécuniaires.

Les sanctions pécuniaires sont constituées essentiellement des amandes dont le montant est fonction de la gravité de l'infraction. Par exemple en décembre 2000, CAMBOIS s'est vue sanctionnée pour une première infraction commise en avril de la même année, mais pour deux autres commises dans le Dja et Lobo. Elle est dont frappée d'une amande de huit millions de francs CFA, plus de 71,9 millions de francs CFA de dommages et intérêt0.

Les infractions contre la forêt sont multiples et leur degré de dévastation important, raison fondamentale pour laquelle leurs sanctions sont lourdes0. Et il incombe aux autorités compétentes de constater des infractions et d'infliger les sanctions. Par exemple, pour sa responsabilité dans le pillage de la réserve de Campo ma'an, la HFC s'est vue dressée contre elle deux procès verbaux entre 2000 et 20010.

Sur le plan institutionnel, la réglementation camerounaise remet à titre principal la protection de l'environnement au MINEP. Cependant d'autres autorités administratives dont les activités ont une incidence sur le milieu naturel se voient également reconnaitre des prérogatives pour la préservation des ressources naturelles0.

C'est le secrétariat permanent à l'environnement à travers la brigade des inspections environnementales qui assume ce rôle.

0 Ibid.

0 Ibid. p.15.

0 Labrousse, Verschaves, Les pillards de la forêt, 2002, pp. 27-28.

0 Noundou, `'L'application du droit international», 2005, p. 13.

0 Labrousse, Verschaves, Les pillards de la forêt, 2002, p. 69.

0 Noundou, `'L'application du droit international», 2005, p. 13

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Au terme de la loi de 1994 les autres services en charge de la protection de l'environnement sont entre autres la brigade provinciale de contrôle forestier, le service de la faune, le service des pêches, de l'élevage et des industries animales0.

La brigade régionale forestière est chargée d'assurer sur le terrain les différents contrôles et vérification liés à l'exploitation normale des forêts. Toutefois afin de renforcer le contrôle, il est créé en 2000 au MINFOF une unité centrale de contrôle (UCC). Elle est chargée d'exécuter des missions spéciales sur le terrain, sur l'instruction du ministre, de proposer les sanctions, à infliger aux auteurs et co-auteurs d'infractions forestières. Cette structure qui possède une compétence nationale a pour fonction de veiller à la bonne application des règlements relatifs à l'exploitation forestière, la découverte et la poursuite en justice des exploitants frauduleux0. Cet ensemble de sanctions complète ainsi le cadre législatif des forêts. Dans l'optique de solidifier et de rendre efficaces ces deux lois, les aménagements vont se faire plus tard.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote