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Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en République Démocratique du Congo, de 2013 à  2022


par Raphaël WADIADIO
Université de Kinshasa  - Licence 2022
  

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(b) 2.2. Evolution des réserves de change

Les réserves de change d'un pays font référence aux devises étrangères détenues par la banque centrale pour réguler les fluctuations de la monnaie locale sur le marché international.Elles se sont consolidéesatteignant un montant de 1.745,4 millions de USD au 31 décembre 2013. Au terme de l'année 2014, le stock des réserves de change s'est fixé à 1.644,46 millions de USD, contre 1.745,1 millions à fin 2013. En moyenne mensuelle, les réserves ont baissé de 20,1 millions de USD contre 6,1 millions en 2014.

Il s'en est dégagé un stock de réserves de 1.403,6 millions de USD à fin décembre 2015. A la suite de la baisse des exportations congolaises des biens et services, le niveau des réserves de change a baissé en 2016 à 845,4 millions de USD. En 2017, le niveau des réserves internationales a repris un trend haussier.

A cet effet, il a été réalisé des réserves d'un import de 844,0 millions de USD, après un creux de 660,4 millions en septembre 2017, contre 845,4 millions en 2016. A fin décembre 2018, les réserves de change se sont établies à 879,5 millions de USD, soit une accumulation de près de 35,0 millions par rapport à fin décembre 2017. Les réserves internationales se sont établies à 1.141,3 millions de USD en 2019 contre 879,5 millions en 2018, soit un relèvement de près de 261,8 millions, suite à l'encaissement de l'appui à la balance des paiements du FMI.

A fin décembre 2020, les réserves de change se sont situées à 708,89 millions de USD. À fin décembre 2021, les réserves internationales se sont situées à 2.751,33 millions de USD, contre 708,9 millions à la période correspondante de 2020.

Ce niveau des réserves en 2021 représente un accroissement de 2.042,4 millions de USD par rapport à 2020. Et enfin, au 29 juillet 2022, les réserves internationales se sont établies à 4.156,90 millions de USD, contre 3.986,26 millions au décembre 2021, soit un accroissement de 4,28 %. Ce niveau des réserves correspond à 2,51 mois d'importations des biens et services.

(c) 2.3. Corrélation intervention de la BCC et Stabilité du taux de change

La Banque Centrale du Congo peut, en cas de forte volatilité du taux de change ou pour le besoin de conforter les réserves officielles de la République, intervenir sur le marché des changes pour céder ou acquérir les devises étrangères contre la monnaie nationale. Elle intervient à travers les opérations de gré à gré ou par voie d'adjudication bilatérale, essentiellement sur base de la méthode hollandaise. La Banque Centrale du Congo intervient sur le marché des changes pour lisser les fluctuations du taux de change ou conforter le niveau des réserves internationales.42(*)

En 2013, l'unique cession des devises d'un import de 24,0 millions de USD du mois de janvier avait permis de contrer les pressions sur le taux de change qui s'est établi à 938 CDF. La BCC avait procédé aux achats de gré à gré d'un import de 611,6 millions de USD sur le marché des changes en 2014, ramenant ainsi le taux de change à 932,3 CDF en fin période.

En 2015, en baissant ces achats à 185,5 millions par rapport à l'année précédente suite à la contraction des recettes et en vendant 55,6 millions de ses devises sur le marché des changes, qui ont accru le taux de change à 937 CDF.

Avec une dépréciation très remarquable de la monnaie nationale suite à l'instabilité politique en 2016, la BCC a visé essentiellement sur l'objectif de lissage des fluctuations du taux de change en augmentant sa vente à 248,25 millions de USD tout en ajustant ses achats à 1,5 millions de USD sur le marché des changes dans le but de contrer cette dépréciation, mais cela fut un échec car le taux de change avait grimpé jusqu'à atteindre 1 269 CDF en fin période.

En 2017, deux périodes ont été mises en exergue. La première faisait état des fortes pressions sur le marché des changes. La seconde était marquée par la baisse des tensions résultant des effets des mesures de riposte mises en oeuvre par le Gouvernement et la Banque Centrale qui s'agissaient notamment sur la campagne de sensibilisation de rapatriement des devises par les miniers, ce qui a occasionnée la vente des devises d'un import de 117,9 millions de USD et un achat de 53 millions de USD sur le marché des changes.

En 2018, l'Institut d'émission était intervenu de façon indirecte, en exécutant certaines dépenses publiques à hauteur de 312,0 millions de USD aux besoins de financement des élections de décembre 2018, soit environ 513,8 millions. Il en était de même en décembre 2019, lequel a été marqué par l'encaissement d'un import de 1 millions de USD.

En 2020, la BCC avait intervenu en deux périodes sur le marché de change, dont la première faisait état d'un achat à hauteur de 20 millions de USD. Et la seconde, en vendant à hauteur de 53,5 millions de USD. Au cours de l'année 2021, le marché de change de la RDC a brassé 1 milliard 256,8 millions USD sur les opérations d'achat contre 213,6 millions USD pour les opérations de vente de la devise américaine. Maintenant ainsi stable le taux de change avec un faible taux de dépréciation, soit 1,21% par rapport à l'année précédente dont le taux était de 14,6 %.

En 2022, le gros des opérations sur le marché de change s'est effectué dans les banques commerciales à raison de 583,88 millions pour l'achat et 361,93 millions à la vente, précise la BCC, soit au total un volume de transactions de 945,81 millions USD. Dans les bureaux de change agréés, seulement 8,92 millions USD à l'achat et 370.000 USD à la vente ont été retracés pendant la même période. Quant à la Banque centrale, en 2022, elle a vendu sur le marché de change 446,15 millions USD et acheté 826,8 millions USD, ramenant ainsi le taux de change à 2 044,7 CDF soit un taux de dépréciation de 3,49 % par rapport à l'année précédente.43(*)

Tableau 9 : Corrélation interventions de la BCC et Stabilité du taux de change

Années

Achat (en millions de USD)

Vente (en millions de USD)

Taux de change parallèle (en CDF)

2013

25

24

938

2014

611,6

0

932,3

2015

185,5

55,6

937

2016

1,5

248,25

1 269

2017

53

117,92

1 616

2018

0

0

1 675

2019

1

0

1 725,65

2020

20

53,5

2 020

2021

1 256,80

213,6

2 044,7

2022

826,8

446,15

2 116

Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022.

Il ressort de tableau que les interventions d'achat sur le marché de change influencent les variations du taux de change parallèle à court terme et celles de ventedans la période allant de 2013 à 2016 où le taux de change a enregistré une variation haussière proportionnelle des interventions de vente.

Graphique 7 : Evolution des interventions de la BCC et la stabilité du taux de change parallèle

Source : Auteur à l'aide du tableau n°9.

Nous avons remarqué clairement que les deux variables (achat et vente) évoluent dans le même sens que son objectif de stabiliser le taux de change parallèle sur le marché de change, ce qui est contraire à la théorie économique de la politique de change. D'où cette dernière a été inefficace durant la période sous étude.

Tableau 10 : Analyse de la corrélation intervention (achat) de la BCC et Stabilité du taux de change parallèle

 

ACHAT

TCHP

ACHAT

1

0.34708

TCHP

0.34708

1

Source : Auteur à l'aide de logiciel Eviews 10

Nous avons constaté l'existence d'une corrélation positive de 0,34708 entre les interventions d'achat des devises par la BCC sur le marché des changes et la stabilité du taux de change parallèle. Ainsi, il y a une tendance à ce que les deux variables augmentent (ou diminuent) au même moment.Cela renforce à suffisance notre analyse graphiqueprécédemment. D'où l'inefficacité de la politique de change de la BCC pendant la période sous étude.

Tableau 11 : Analyse de la corrélation intervention (vente) de la BCC et Stabilité du taux de change parallèle

 

VENTE

TCHP

VENTE

1

0.47667

TCHP

0.47667

1

Source : Auteur à l'aide de logiciel Eviews 10

Il est fort de constater l'existence d'une corrélation positive de 0,47667 entre les interventions de vente des devises par la BCC sur le marché des changes et la stabilité du taux de change parallèle. Ce qui signifie qu'il y a une tendance à ce que les deux variables augmentent (ou diminuent) ensemble, ce qui contredit la théorie économique de la politique de change. D'où son inefficacité durant la période sous étude.

* 42 Rapport sur la politique monétaire de la BCC, 2021. P. 61.

* 43 Les bulletins d'informations statistiques et les rapports annuels sur la politique monétaire de la BCC de 2013 à 2022.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore