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Profil épidémio-cliniques des enfants de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave


par Henock ZOLA NGANGA
Université de Kinshasa - 7eme année de Médecine.  2019
  

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EPIGRAPHE

« Celui qui est destiné à devenir grand est caractérisé par la patience. »

La sagesse Africaine

IN MEMORIAM

En mémoire de mes regrettés grands-parents Thomas ZOLA, Marie KIZEKA, Martin MAYEMBA et Helene MBANDU, mon oncle René MAYEMBA, à ma tante Aimée ZOLA, à mon frère-ami Petit SUANA et à mon vieux Junior MAKASU

J'aurai voulu que vous soyez présents à ce jour mémorable, mais DIEU TOUT PUISSANT a décidé autrement.

Vous que la mort nous a brutalement arrachés de cette terre des hommes et qui seraient les invités d'honneur à ce rendez-vous de dégustation de la joie caractérisant le fruit de ce travail ; nous vous témoignons par le présent, notre profonde gratitude pour les bons souvenirs que nous gardons de vous.

Que vos âmes reposent en paix !

Hénock ZOLA NGANGA

DEDICACE

A vous mes parents Simon ZOLA et Ruth MAYEMBA pour votre tendre affection et abnégation, ainsi que les sacrifices énormes consentis pour notre éducation et instruction ;

A vous mes soeurs de la famille Franchise ZOLA, Dorcas ZOLA et Hazaria ZOLA, à mes enfants chéris Armed MANUANA et Soraya PELENDA.

A vous, ma chère maman Valentine, papa Emma Basola, KOKO Samy MATANTU, KOKO Isidore LUYEYE, mes oncles Martin MAYEMBA, Henry MAYEMBA, Kivo MAYEMBA, Henry MAYEMBA et André ZOLA, mes tantes Leya MAYEMBA, Alice MAYEMBA, Josée ZOLA, Marie-Louise ZOLA, Odette ZOLA, Carine ZOLA, Joceline ZOLA, Antha ZOLA et Hyvette NKENGE.

REMERCIEMENTS

Nous nous réjouissons tout particulièrement de l'honneur qui nous est fait en rédigeant ce présent travail qui couronne nos sept années de cursus passées à l'Université de Kinshasa. Qu'il nous soit permis d'exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui ont soutenu et contribué à son élaboration.

Nous remercions particulièrement Le DIEU Tout Puissant, Le Très Miséricordieux pour la force, l'intelligence et la sagesse qu'Il nous a accordées pour l'élaboration de ce travail.

Nous remercions également le professeur Serge MAYAKA qui, en dépit de ses multiples occupations, a bien voulu assuré la direction de ce travail, ses remarques et ses sages conseils nous ont été d'un grand secours.

Il nous serait ingrat si nous laissons passer le soutien moral de nos frères et pères du quartier Poncelet MAYUNGA, Radjab KIYAMBU, Rodrigue SUKAMA, Trésor KIAMESO, Reagan LUBU, Eric KAMESA, Shadrack NSIALA, Richy MAYUNGA, Yanick LUYEYE, QuercyMASSAMBA, Caleb MUAMBA, Sem MUAMBA, Eddy LUBU, papas Jean MAYUNGA et Bijou NSIALA avec lesquels nous avons partagés les moments de bonheur et de douleurs.

A mes cousins de la famille, nous ne vous oublions pas : Glodi ZOLA, Clamart ZOLA, Patricia ZOLA, Hornella ZOLA, Deborah ZOLA, Merseille ZOLA, Lyrette ZOLA, Dieu ZOLA, Mon reve ZOLA, Joyce ZOLA, Henry MAKUIZA, Glodie et Dieu MOFUTA, Don KILADI, Plamedie LUNKANGA, Falonne KALUSIVI, Verlaine MBIMBA Nadine MBANDU, Bobette MAYEMBA, Jotham MAYEMBA, Roddy GALA et REAGEAN PULULU

Nos reconnaissances s'adressent également à mes frères de lutte dont : Denis BALAKO, Eldad DAMUNA, Patricien GONGO, Papin KUAMA, Toussaint BWUSHA, Célestin KUIZA, Hervé BATULOSA, Aaron MATONDO, Teddy TSHIMANGA, Joël YEMBI, Esperance YEMWENI, Ewing VANGU, Jonathan VUKA, Jonathan TSHIBANGU, Félicité TSHITUALA, Cristelle TSHIFU, Alexis WASIDO, Albert WEMO, Rebecca TSHIKUDI, Laurette YAMBENGA, Aristote LUNTEZILA, Jeancy MBELA, Schadrack DIAKIESE, Gauthier KUITI, Marcel KWIKILA, Jeancy DIASILUA, Erick NDISIMAO, Bénit KABUIKU et à tous mes amis du groupe d'étude sénat.

LISTE DES ABREVIATIONS

? OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

? RDC : République Démocratique du Congo

? LCR : Liquide Céphalorachidien

? TAS : Tension Artérielle Systolique

? Hb : Hémoglobine

? ACT : Artemisinine-based combinationtherapy

? IM : Intramusculaire

? IV : Intraveineux

? IR : Intra rectale

? CUK : Cliniques Universitaires de Kinshasa

? ONATRA : Office Nationale de Transport

? OTRACO : Office de Transport Congolais

? CSMEB : Centre de Santé Mère et Enfant de Bumbu

? MII : Moustiquaire imprégné d'insecticide

? TDR : Test de Diagnostic Rapide

? PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme

? EDS : Enquête Epidémiologique de santé

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Tableau I : Répartition des enfants en fonction de la tranche d'âge

Tableau II : Répartition des enfants en fonction du sexe

Tableau III : Répartition des enfants selon la provenance

Tableau IV a : Répartition des enfants selon le niveau d'instruction des parents (pères)

Tableau IV b : Répartition des enfants selon le niveau d'instruction des parents (mères)

Tableau V : Répartition des enfants selon la profession des pères

Tableau VI : Répartition des enfants selon la profession des mères

Tableau VII : Répartition des patients selon le mode d'admission

Tableau VIII : Répartition des patients selon l'utilisation des MII

Tableau IX : Répartition des enfants en fonction des motifs consultations

Tableau X : Répartition des enfants selon la température d'admission

Tableau XI : Répartition des patients en fonction du diagnostic retenu

Tableau XII : Répartition des patients en fonction des tests de confirmation diagnostic

Tableau XIII : Répartition des patients en fonction de traitement reçu avant consultation aux

CUK ou au CSMEB

Tableau XIV : Répartition des patients en fonction de la durée de l'hospitalisation

Tableau XV : Répartition des patients en fonction de l'évolution des patients

Tableau XVI : Association paludisme grave à l'âge des enfants.

Tableau XVII : association paludisme grave au sexe de l'enfant.

Tableau XVIII : Association paludisme grave l'utilisation des MII.

Tableau XIX : Association paludisme grave au traitement reçu avant consultation

Tableau XX : Association paludisme grave à la température au moment de la consultati

Tableau XXI : Association paludisme grave aux motifs de consultation.

Graphique I : Répartition des enfants selon l'âge des parents

Graphique II : Répartition des enfants en fonction de la période d'admission

RESUME

Le paludisme grave atteint un nombre important des enfants dans le monde et constitue un frein du développement des pays. La maladie tue plus d'un million d'enfants chaque année (2800 enfants par jour). Dans les zones où la transmission est élevée, 40% des nourrissons peuvent mourir des formes graves. Parmi les groupes à haut risque, on trouve les enfants, les femmes enceintes, les voyageurs, les réfugiés, les personnes déplacées et travailleurs arrivant dans les zones endémiques. Les enfants de 1 à 4 ans sont les plus susceptibles de contracter le paludisme et d'en mourir. Près de 50% des décès chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique sont causés par le paludisme.

L'objectif de la présente étude est de décrire le profil épidémiologique des enfants âgés de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave au département de pédiatrie des cliniques universitaires de Kinshasa au cours d'une période allant du 1er janvier au 31 décembre 2018.

Nous avons mené une étude descriptive transversale concernant 226 enfants de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave aux CUK et au CSMEB en 2018. Des fiches d'enquêtes ont été utilisées pour recueillir des informations médicales figurants dans les dossiers. Des moyennes, le de Chi-carré-test ont été calculées.

L'âge moyen des enfants était de 31.1 mois, la tranche de 24 à 35 mois était majoritaire avec une prédominance masculine. Les mères ayant l'âge compris entre 25 et 34 ans étaient majoritaires avec un âge moyen de 29.8 ans, les pères avec l'âge de 24 à 35 ans et de 35 à 44 ans étaient majoritaires avaient un âge moyen de 35.2 ans. Les pères ouvriers étaient les plus représentés contre les mères ménagères, les parents ayant un niveau scolaire secondaire étaient majoritaires soit 42.0%des pères et 48.2% des mères.63.7% des enfants étaient référés.62.8% de nos enfants dormaient sous le MII. La fièvre était le motif de consultation la plus concernée suivie du coma et des signes digestifs.

La majorité de nos patients avait une température comprise entre 37°5-38.5°C soit 41.6% suivie de la tranche allant de 38.6°-40°C (31%). La forme anémique était la plus représentée soit 49.1%. La goutte épaisse faite seule était majoritaire soit 86.7%. 50.0% de nos patients s'étaient auto médiques.

La majorité (55.8%) de nos patients était hospitalisée durant un intervalle de plus de 5 jours avec une moyenne d'hospitalisation de 5.8 jours.

82.3% de nos patients étaient guéris suivis de 10.2% des décès. Les séquelles neurologiques observées sont repartis comme suit : 5 cas d'aphasie+8 déficits moteurs et 4 cas d'hypotonie sévère.

Notre étude a montré que seuls l'âge des enfants et les motifs de consultation étaient en relation avec le paludisme grave avec les valeurs de P significatifs (soit respectivement 0.033 et 0.043)

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE 1

IN MEMORIAM 2

DEDICACE 3

REMERCIEMENTS 4

LISTE DES ABREVIATIONS 5

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES 6

RESUME 7

A. INTRODUCTION 10

1. Problématique 10

2. Objectifs 11

3. But: 12

4. Subdivision du travail 12

B. GENERALITES 13

1. Accès palustre de primo invasion à Plasmodium falciparum 14

2. Accès palustre simple à fièvre périodique 14

3. Le paludisme grave 15

4. Diagnostic 19

5. Prise en charge 21

C. TRAVAIL PERSONNEL 26

CHAPITRE I. MATERIEL ET METHODES 26

I.1. MATERIEL 26

I.1.1. Description du cadre de l'étude 26

I.1.2. Description de la population de l'étude 28

I.2. METHODE 28

I.2.4. Collectes des données 29

I.2.5. Traitement et analyse des données 30

I.2.6. Considérations éthiques 30

CHAPITRE II. RESULTATS 32

2.1. Caractéristiques sociodémographiques des enfants et des parents 32

2.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des enfants 32

2.1.2. Caractéristiques sociodémographiques des parents 34

2 35

2.2. Caractéristiques cliniques des enfants 37

2.2.1. Mode d'admission des enfants 37

2.2.2. Fréquence d'admission 37

2.2.3. Utilisation des MII 38

2.2.4. Motifs de consultations 39

2.2.5. Température à l'admission 40

2.2.6. Diagnostic retenu 40

2.3. Aspects para cliniques 41

2.4. Analyse itinéraire thérapeutique 41

2.5. Analyse de la prise en charge 42

ASSOCIATIONS DES FACTEURS 43

CHAPITRE III. DISCUSSION 46

3.1. Caractéristiques sociodémographiques 46

3.1.1. Les patients 46

3.2. Caractéristiques cliniques des enfants 47

3.3. Aspects para cliniques 47

3.4. Analyse de la prise en charge 47

3.5. Evolution des patients 48

3.6. Association paludisme grave aux facteurs identifiés 48

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 49

BIBLIOGRPHIE 51

ANNEXE 52

A. INTRODUCTION

1. Problématique

Le paludisme demeure une maladie préoccupante dans le monde. Plus de 41% de la population mondiale est exposée au risque de contracter le paludisme et ce chiffre augmente chaque année en raison de la détérioration des systèmes de santé, de la résistance accrue aux médicaments et aux insecticides, du changement de climat et des guerres [1]. Le paludisme a causé plus de 3000 décès par jour dans le monde en 2015[2].

Le paludisme grave atteint un nombre important d'enfants dans le monde et constitue un frein au développement des pays. La maladie tue plus d'un million d'enfants chaque année (2800 enfants par jour). Dans les zones où la transmission est élevée, 40% des nourrissons peuvent mourir des formes graves [3]. Parmi les groupes à haut risque, on trouve en effet les enfants, mais aussi les femmes enceintes, les voyageurs, les réfugiés, les personnes déplacées et travailleurs arrivant dans les zones endémiques [1]. Les enfants de 1 à 4 ans sont les plus susceptibles de contracter le paludisme et d'en mourir. Près de 50% des décès chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique sont causés par le paludisme [2]..

L'Afrique subsaharienne qui compte près de 530 millions d'habitants est la région où le taux d'infection est plus élevé. Dans cette partie de l'Afrique, le paludisme tue au moins 1 million de personnes chaque année. Selon certaines estimations 275 millions de personnes qui y habitent sont porteuses du parasite mais ne présentent pas nécessairement des symptômes [2]. Les enfants de moins de 5 ans représentent l'un des groupes les plus vulnérables touchés par le paludisme. En Afrique, environ 285 000 enfants sont morts avant d'avoir atteint leur cinquième anniversaire en 2016[.4]

En 2015, l'OMS a répertorié 212 millions de cas de paludisme dont 429 000 décès. Et, près de 90% de ces malades étaient localisés en Afrique Subsaharienne. De plus, les deux tiers des décès liés au paludisme surviennent chez les enfants de moins de 5 ans [5].

Des 4 espèces du parasite qui affectent l'être humain, le plasmodium falciparum est la plus répandue. On lui attribue environ 95% des décès causés par le paludisme dans le monde. Son taux de mortalité est de 1 à 3% [6].

De plus en plus, on reconnait aujourd'hui que le Paludisme est à la fois une maladie due à la pauvreté et une cause de pauvreté (OMS 2001). Autant dire que s'il fallait indiquer sur ses fléaux africains, le Paludisme arriverait sans doute en tête de la liste.

Conscients de l'impact négatif du Paludisme, les Chefs d'Etats Africains avaient manifesté leur souhait de combattre efficacement la maladie lors du sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) en Juin 1997 à Harare (Zimbabwe).

Cette initiative s'est soldée par la ratification, le 24 Avril 2000, de la déclaration du plan d'action d'Abuja (Nigeria) sur le projet « Faire reculer le Paludisme » (Roll Back Malaria) en Afrique. Lequel projet, qui émane donc de la population, a été lancé en 1998 par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à et

la Banque Mondiale (BM), convaincus que seule « une approche globale et coordonnée permettra de lutter efficacement contre la maladie ». Ce plan s'était fixé comme objectifs à atteindre avant fin 2005 :

· Qu'au moins 60% des patients atteints du Paludisme aient accès à un traitement approprié dans les vingt-quatre heures (24h) suivant la survenue des symptômes ;

· Qu'au moins 60% des femmes enceintes aient accès à un chimio prophylaxie ou un traitement préventif approprié. [7]

En RDC, le paludisme est un problème majeur de santé publique, il est la première cause de morbidité et de mortalité en particulier parmi les enfants de moins de 5 ans [8] et les femmes enceintes. Le paludisme a tué 467 000 personnes, parmi lesquelles 200 000 enfants de moins de 5 ans en 2000 en RDC, selon le ministère de la santé. Avec une moyenne de 500 000 décès par an. Le paludisme est la première cause de mortalité en RDC, en particulier chez les moins de 5 ans et les femmes enceintes, loin devant le SIDA selon le document diffusé à l'occasion de la journée africaine de lutte contre le paludisme. La maladie sévit de façon endémique en RDC où sa transmission est quasi-permanente. L'extrême pauvreté de la majeure partie de la population, l'instabilité en milieux urbains et la pratique généralisée de l'auto médication sont à la base de la forte prévalence de cette endémie en RDC [9].

Dans notre recherche, nous nous interrogeons pour savoir comment se présentent le profil des enfants de moins de 5 ans qui viennent avec un tableau de paludisme grave aux CUK et au CSMEB durant l'année 2018 ?

Dans les lignes qui suivent nous tacherons d'apporter des réponses à cette question en précisant toute la démarche pour y parvenir.

2. Objectifs

2. a. Objectif général :

Décrire le profil épidemio-clinique des enfants de moins de 5 ans affectés par le paludisme grave aux services de pédiatrie des CUK et du CSMEB.

2. b. Objectifs spécifiques :

Pour atteindre cet objectif général, les objectifs spécifiques ont été énoncés comme suit :

· Déterminer les caractéristiques sociodémographiques des enfants hospitalisés pour paludisme grave aux services de pédiatrie des CUK et du CSMEB

· Décrire les aspects cliniques et para cliniques de ces enfants hospitalisés pour paludisme grave

· Analyser l'itinéraire thérapeutique suivi par ces patients avant leur hospitalisation aux services de pédiatrie des CUK et du CSMEB

· Analyser la prise en charge et l'évolution des patients lors de leur hospitalisation

· Formuler les recommandations pour améliorer la qualité de prise en charge

3. But:

La mortalité des enfants de moins de 5 ans est l'une de plus grandes préoccupations des acteurs de notre système de santé. Le fait que cela concerne les enfants, sur qui reposent l'espoir et le développement de notre pays, nous interpelle au plus haut point. En ciblant le paludisme grave, principal responsable de ces chiffres alarmants de mortalité infantile, nous espérons apporter d'avantage d'informations pouvant non seulement nous aider à comprendre le profil des patients affectés, mais aussi à éclairer sur les activités adéquates de lutte à mettre en oeuvre à tous les échelons du système de santé.

4. Subdivision du travail

Ce travail sera subdivisé de la manière suivante :

· L'introduction

· Des généralités sur le paludisme grave

· La méthodologie générale

· La présentation des résultats

· La discussion

· La conclusion et des recommandations

B. GENERALITES

DEFINITION

Le paludisme (malaria en anglais) est une parasitose due à des hématozoaires du genre Plasmodium, transmise par des moustiques du genre Anophèles. Cette maladie, surtout importante pour les populations vivant en zone d'endémie (zone intertropicale), l'est aussi pour les voyageurs. [10]

Actuellement, il a été identifié cinq espèces plasmodiales spécifiquement humaines:Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale,Plasmodium malariae, Plasmodium knowlesi.Plasmodium knowlesiproche génétiquement de Plasmodium vivax, et

microscopiquement de Plasmodium malariaea été découvert récemment chez l'homme en Malaisie (mais était connu antérieurement chez le singe en Asie du Sud-est) [11].

Le cycle biologique du plasmodium se déroule en deux phases, la phase asexuée ou schizogonique et la phase sexuée ou sporogonique[11].

? Phase asexuée ou schizogonique

Elle se déroule chez l'homme.

La piqure du moustique inocule des centaines et des centaines de parasites sous forme de sporozoites qui gagnent le foie (en 30minutes environ) ou s'effectue le cycle exo-érythrocytaire: les sporozoites pénètrent dans les hépatocytes où ils se cachent sous le nom de cryptozoïtes. Ces cryptozoïtes vont se multiplier à l'intérieur des hépatocytes pendant environ une semaine pour donner des schizontes. L'éclatement des hépatocytes libère dans la circulation sanguine des merozoïtes. Ce cycle ne se produit qu'une fois pour Plasmodium falciparumalors qu'il peut se reproduire plusieurs fois pour les autres espèces.

Dans le sang se déroule le cycle érythrocytaire: les merozoites pénètrent chacun dans une hématie, se transforment en trophozoïtes puis en schizontes, s'y multiplient, se libèrent par éclatement du globule rouge et vont recoloniser d'autres hématies. Le cycle de maturation des schizontes varie selon l'espece, entre 48heures (P. falciparum) et 72heures (P. malariae) expliquant la périodicité variable de la fièvre. Apres plusieurs cycles schizogoniques, apparaissent dans les hématies des gamétocytes, males et femelles. [11]

? Cycle sexué ou sporogonique chez l'anophèle :

Au cours d'une piqure chez un paludéen, l'anophèle absorbe les gamétocytes males et femelles. Ces derniers se transforment en gamètes.

La fécondation donne un oeuf mobile appelé ookinète qui se transforme en oocyste. L'oocyste se divise en donnant des sporozoïtes qui gagnent les glandes salivaires de l'anophèle et seront à leur tour inoculés à un sujet réceptif. [11]

1. Accès palustre de primo invasion à Plasmodium falciparum

C'est la forme clinique la plus souvent observée en France métropolitaine car elle atteint un sujet neuf, non immunisé, comme les voyageurs. En zone d'endémie elle est observée chez les jeunes enfants. [10]

Incubation

Elle correspond à la durée de la phase hepatocytaire (7 à 12 jours pour P. falciparum) et est totalement asymptomatique. [10]

Invasion

Elle est marquée par l'apparition d'une fièvre brutale, continue, souvent accompagnée d'un malaise générale avec myalgies, céphalées et parfois troubles digestifs (anorexie, douleurs abdominales, nausées, vomissements et même parfois diarrhée). La clinique est à ce stade souvent normale, le foie et la rate ne sont pas palpables. Ultérieurement le foie peut augmenter de volume et devenir un peu douloureux, la rate devient palpable au bout de quelques jours, les urines sont rares, foncées et peuvent contenir des protéines. On observe parfois un bouquet d'herpes labial.

Le tableau clinique est donc totalement non spécifique. Le malade peut, à tout moment et en quelques heures, évoluer de « l'accès simple » (c'est à dire non complique) vers un accès grave, d'évolution rapidement mortelle en l'absence d'une prise en charge adaptée. Au début de l'épisode, aucun argument épidémiologique, clinique ou biologique, ne permet de faire un pronostic et de savoir si un patient évoluera ou non vers un tableau grave. [10]

2. Accès palustre simple à fièvre périodique

Cette forme clinique correspond à la description de la triade classique de l'accès palustre : « frissons, chaleur, sueurs » survenant tous les 2 ou 3 jours. En pratique elle n'est observée de manière typique que dans les infestations à P. vivax, P. ovale et P. malariae, faisant suite à un accès de primo invasion mais pouvant survenir longtemps après l'épisode fébrile initial.

Le paludisme grave se définit par la mise en évidence clinique ou au laboratoire du dysfonctionnement d'un organe vital. [12]

L'accès est souvent précédé d'une phase prodromique, toujours identique chez un même patient, qui associe lassitude et troubles digestifs. L'accès débute classiquement le soir et dure une dizaine d'heures, associant successivement :

· Stade de frissons : agite de frissons violents, le malade se blottit sous ses draps alors que sa température atteint 39°C. La rate augmente de volume, la tension artérielle diminue. Cette phase dure environ une heure.

· Stade de chaleur : la température peut dépasser 40°C, la peau est sèche et brulante et le malade rejette ses draps. Cette phase s'accompagne de céphalées et de douleurs abdominales ; elle dure 3 à 4 heures. La rate diminue de volume.

· Stade de sueurs : ce sont des sueurs profuses qui baignent le malade. Le malade émet des urines foncées, la température s'effondre brusquement, avec même parfois une phase d'hypothermie. La tension artérielle remonte. Ce stade dure 2 à 4 heures et s'accompagne d'une sensation de bien-être, d'euphorie, concluant la crise.

Cette crise typique correspond à la schizogonie érythrocytaire. Le rythme des accès est donc fonction de l'espèce :

· Fièvre tierce avec clocher thermique survenant a J1, J3, J5 ... Elle correspond à une schizogonie de 48 heures. En pratique elle peut être régulière et correspondre à une infection par P. vivax ou P.ovale(fièvre tierce bénigne). Elle peut être irrégulière et faire suite a un accès de primo-invasion à P.falciparum(fièvre tierce maligne). Dans ce dernier cas il faudra toujours redouter l'évolution, toujours possible, vers un accès grave.

· Fièvre quarte avec clocher thermique survenant a J1, J4, J7 ... Elle correspond a une schizogonie de 72 heures et elle est donc observée exclusivement au cours des infections à P. malariae.

· Fièvre quotidienne avec clocher thermique survenant toutes les 24 heures pour les rares accès dus à P. knowlesiou, parfois, pour des infections par deux clones de P. falciparum décalés de 24 heures.

Quelle que soit l'espèce en cause, la répétition des accès s'accompagne d'une anémie et d'une

Splénomégalie progressivement croissantes. Cela explique que tout paludisme, même du à une espèce autre que P. falciparum, peut à terme avoir des répercussions graves, notamment chez les enfants.

La splénomégalie palustre peut rarement se compliquer de rupture, et exceptionnellement d'infarctus splénique. [10]

3. Le paludisme grave

Le décès, quand il survient, est secondaire à la défaillance aigue d'une ou de plusieurs grandes fonctions, et ce, parfois, même si la mise en place d'un traitement étiologique s'avère efficace. Seule l'instauration rapide d'une réanimation adaptée peut alors sauver le malade. [10]

Le paludisme à P. falciparum du sujet non immun (jeune enfant en zone d'endémie, femme enceinte, expatrié, voyageur). [10]

Les groupes cibles : les enfants de 6 mois à < 5 ans, les femmes enceintes, les immunodéprimés (SIDA, ...), les vieillards. [13]

Le paludisme grave chez l'enfant a actuellement 3 formes : anémique, respiratoire et neurologique. [14]

3.1. Forme anémique

L'anémie sévère est la principale cause de mortalité chez l'enfant atteint de

paludisme. [6] L'anémie sévère est un signe d'appel fréquent du paludisme à P.
falciparum
et à P. vivax dans les régions de forte transmission

Dans les anémies chroniques, on observe en général une adaptation physiologique, de sorte que la tachycardie et la dyspnée peuvent être absentes. [12]

L'anémie sévère se développe rapidement en présence d'une forte densité parasitaire. Dans ce cas, c'est la destruction massive des hématies parasitées qui est responsable de l'anémie et un suivi attentif est requis pendant le traitement. Les enfants présentant une apparition brutale d'une anémie sévère n'auront en général pas le temps de s'adapter physiologiquement et pourront présenter une pâleur des conjonctives et des muqueuses une tachycardie et une dyspnée. L'anémie peut contribuer à l'apparition d'un état de confusion et d'agitation, de signes d'acidose (respiration profonde) et, très rarement, on observe des signes cardio-pulmonaires (insuffisance cardiaque), une hépatomégalie et un oedème pulmonaire. [12]

3.2. Forme respiratoire

On retrouve ici cliniquement une difficulté respiratoire sans signe auscultatoire et biologiquement une acidose métabolique et hyperlactatémie. [14]

3.3. Neuropaludisme

Il s'agit d'une altération profonde et durable de la conscience (coma > 1 h sans autre cause apparente ni prise de sédatif ni hypoglycémie). [14]

La fièvre (38° - 41 °C) est en général le premier symptôme du Neuropaludisme chez l'enfant ; suivent ensuite, un refus de s'alimenter et de boire. Les vomissements et la toux sont fréquents, la diarrhée rare. [12]

Chez l'enfant, la perte de conscience après des convulsions fébriles ne conduit à envisager le Neuropaludisme que si le coma persiste plus de 30 minutes après la crise convulsive. [12]

La profondeur du coma peut être évaluée avec l'échelle pédiatrique des états

comateux

Échelle pédiatrique des stades comateux (échelle de Blantyre)

L'échelle des stades comateux de Blantyre8 est une variante de l'échelle largement utilisée de Glasgow. Elle est applicable aux enfants, et notamment à ceux qui ne savent pas encore parler. [12]

Type des réponses

Réponses

Scores

Réponse motrice

Localisation du stimulus douloureux

2

Retrait du membre en réponse à la douleur

1

Réponse non spécifique ou absence de la réponse

0

Réponse verbale

Pleurs appropries

2

Gémissements ou pleurs Inappropriés

1

Aucune

0

Mouvements des yeux

Dirigés (suivent le visage de la mère, par exemple)

1

 

Non dirigés

0

Total

 

0-5

Le coma est aréactif lorsque le score est < 3 [12].

Échelle des stades comateux de Glasgow (Applicable aux adultes et aux enfants de plus de 5 ans)

Type des réponses

Réponses

scores

Ouverture des yeux

Spontanément

4

En réponse à la voix

3

En réponse a la douleur

2

A aucun moment

1

Meilleure réponse verbale

Orientée

5

Confuse

4

Choix des mots inappropriés

3

Sons incompréhensibles

2

Aucune

1

Meilleure réponse motrice

Exécution des demandes

6

Mouvements justifies en réponse à un stimulus douloureux

5

Retrait en réponse à la douleur

4

Flexion en réponse à la douleur

3

Extension en réponse à la douleur

2

Aucune

1

Total

 

3-15

Le coma est aréactif lorsque le score est < 11. [12]

On observe souvent une hypertonie chez l'enfant atteint de Neuropaludisme. Chez certains enfants, on observe un opisthotonos prononce pouvant évoquer un diagnostic erroné de tétanos ou de méningite. [12]

La pression du LCR à la ponction lombaire est en général augmentée (en moyenne 160 mm H2O chez l'enfant atteint de Neuropaludisme). [12]

Une respiration profonde (amplitude générale accrue sans signe de consolidation pulmonaire) est un signe sensible et spécifique d'une acidose métabolique. [12]

Pour parler de paludisme grave, il faut les critères de gravité tels que définis par l'OMS [10].

CLINIQUES

BIOLOGIE

Troubles de conscience (Score de Glasgow modifie = 9 chez l'adulte et

enfant de plus de 5 ans

Score de Blantyre = 2 chez le petit enfant)

 

Convulsions répétées (= 2 / 24 heures, malgré la correction de

l'hyperthermie)

 

Prostration

 

Détresse respiratoire

 

Ictère

(bilirubine> 50 ìmol/L)

Urines coca-cola

Hémoglobinurie macroscopique

Collapsus circulatoire

TAS < 80 mmHg chez l'adulte et TAS < 50 mm Hg chez l'enfant

OEdème pulmonaire

Définition radiologique

Saignement anormal

 

Pâleur

Adulte : Hb< 7 g/dL ou Hte< 20 % Enfant : Hb< 5 g/dL ou Hte< 15%

Hypoglycémie

Glycémie < 2,2 mmol/L

Acidose métabolique

pH< 7,35 ou bicarbonates < 15 mmol/L

Hyperlactatemie

Lactates plasmatiques > 5 mmol/L

Hyperparasitemie

> 4% chez un sujet non immun

Insuffisance rénale

Creatininemie> 265 ìmol/L après réhydratation

ou diurèse < 400 ml/24h chez l'adulte (< 12mL/kg/24h chez l'enfant)

4. Diagnostic

4.1. Orientation

? Orientation clinique

Nous avons vu la diversité des tableaux cliniques du paludisme. Le diagnostic du paludisme est une urgence, tout accès palustre survenant chez un sujet non prémuni (cas du paludisme d'importation) peut évoluer en quelques heures vers un paludisme grave potentiellement mortel.

En pratique il faut retenir les règles suivantes :

1) Toute fièvre au retour d'une zone d'endémie est un paludisme jusqu'à preuve du contraire

2) Face a une suspicion d'accès palustre il convient de rechercher immédiatement des signes cliniques de gravité, notamment neurologiques. La présence d'un signe neurologique, quel qu'il soit, impose l'hospitalisation en urgence du malade.

? Orientation biologique

? Thrombopénie : la thrombopénie se définie comme un taux de plaquettes sanguines inferieur a 150 000/ mm3 est une anomalie fréquentée et précoce au cours du paludisme, indépendamment de l'espèce plasmodiale en cause et du tableau clinique. Elle est d'intensité variable, mais parfois sévère (< 50000 / mm3). C'est un très bon signe d'orientation mais sa valeur pronostique est encore controversée.

? Anémie : une anémie hémolytique est un bon signe d'orientation mais elle peut manquer, surtout au début d'un accès de primo invasion. L'anémie sera plus souvent présente chez un sujet présentant des accès de reviviscence.

4.2. Confirmation

4.2.1. Parasitologie

? Goutte épaisse

Cette technique très ancienne réalise une micro concentration et reste la méthode de référence. Elle consiste à examiner quelques ìl de sang après hémolyse des globules rouges et coloration selon la méthode de Giemsa. C'est une excellente technique mais de réalisation un peu délicate et qui nécessite une bonne expérience pour la lecture. Le diagnostic d'espèce n'est pas toujours possible. Le nombre de parasites pour 200 leucocytes doit être compté [10].

? Frottis mince

La lame est colorée selon la méthode de May-Grunwald-Giemsa ou par du Giemsa après fixation à l'alcool.

Les parasites, colores en rouge (noyau) et bleu (cytoplasme) sont retrouvés à l'intérieur des globules rouges (pas d'hémolyse dans cette technique).

4.2.2. Sérologie

Tests de diagnostic rapide immun chromatographiques

Le principe de ces tests est la détection de protéines spécifiques de Plasmodium (antigènes

HRP-2 ou enzymes pLDH, aldolase), en chromatographie sur un support solide. Certains de ces tests permettent maintenant d'affirmer un diagnostic positif (présence de Plasmodium) et d'orienter le diagnostic d'espèce : P. falciparum et/ou autre espèce. Ces tests rapides, très simples d'utilisation et conditionnés en emballages unitaires, sont très pratiques et ont une bonne sensibilité (surtout pour P. falciparum s'ils détectent l'antigène HRP-2) mais ne permettent pas de mesurer la parasitémie et restent positifs, pour certains, plusieurs jours après la disparition des plasmodies du sang.

Il n'existe pas de schéma prophylactique idéal. Le choix de la chimio prophylaxie doit être discuté et adapté à chaque voyageur. Il dépend de la zone visitée

4.3.3. Biologie moléculaire

Des techniques de biologie moléculaire ont été développées pour le diagnostic

du paludisme.

Leur sensibilité est excellente et elles permettent un diagnostic d'espèce. Elles peuvent donc constituer une aide au diagnostic dans certains cas difficiles. Mais leur temps de réalisation et leur coût ne permettent pas, à l'heure actuelle, de les envisager en diagnostic de routine.

5. Prise en charge

5.1. Volet préventif

5.1.1. Prévention individuelle

Une prévention du paludisme est envisageable à l'échelle individuelle. Pour être efficace, cette prévention doit associer une protection contre les piqures de moustiques et une chimio prophylaxie médicamenteuse. Il ne faut cependant pas oublier qu'aucune protection n'est fiable à 100 % [10].

a. Lutte contre les piqures de moustiques

A partir du coucher du soleil, c'est la première ligne de défense vis-à-vis du

paludisme :

? A l'extérieur des habitations :

o Porter des vêtements longs le soir, si possible imprégnés d'insecticide ;

o Mettre des répulsifs sur les parties découvertes (produits à base de DEET 30 à 50%, IR3535

o 20 à 35%, ou Picaridine 20 a 30%) (Attention au choix des produits chez l'enfant et la femme enceinte) ;

o Utiliser des tortillons fumigènes.

? A l'intérieur des habitations :

o Installer des moustiquaires aux portes et aux fenêtres ;

o Et/ou dormir sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide ;

o À défaut de moustiquaire de lit (qui assure incontestablement la protection mécanique la plus efficace), on peut, si on dispose d'une climatisation, associer climatisation et insecticide.

b. Chimio prophylaxie médicamenteuse

Sauf cas particuliers (femmes enceintes), la chimioprophylaxie n'est plus utilisée actuellement pour les populations autochtones des zones d'endémie et y vivant en permanence. En revanche, elle doit être envisagée de manière systématique pour tout sujet non immun se rendant en zone impaludée.

(intensité de transmission et niveau de résistance aux antipaludiques), de la saison et du sujet concerne (âge, femme enceinte, mode de vie, antécédents médicaux, etc.).

En France, les zones impaludées sont classées en trois groupes en fonction des données épidémiologiques fournies par le Centre national de référence du paludisme permettant d'adapter la prophylaxie à la zone géographique.

Groupe 1 : Zone sans chloroquinoresistance. À Ce groupe concerne essentiellement les pays d'Amérique centrale, Haïti et la République dominicaine.

Groupe 2 : Zone de chloroquinoresistance isolée. À Inde en partie et Sri Lanka.

Groupe 3 : Zone de prévalence élevée de chloroquinoresistance et de multi résistance. À Le nombre de pays classés dans ce groupe augmente constamment. On y trouve maintenant tous les pays d'Afrique subsaharienne. Ce groupe comprend aussi tout le bassin amazonien et les zones dites de multi résistance d'Asie du Sud-est (en particulier les régions frontalières entre la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Myanmar et le Vietnam). On y trouve également désormais Madagascar.

 

Adulte

Femme enceinte

Enfant

Groupe 1

Chloroquine 100 mg par jour (Nivaquine 1 cp/jour) Séjour + 4 semaines après

idem

Chloroquine 1,5 mg/kg/jour (Nivaquine susp. buvable) Séjour

+ 4 semaines après

Groupe 2

Chloroquine 100 mg/jour + proguanil 200 mg/jour (Nivaquine 1 cp/jour + Paludrine2 cp/jour ou Savarine1 cp/jour) Séjour + 4 semaines après

idem

Chloroquine + proguanil (Nivaquine 1,5 mg/kg/jour + Paludrine3 mg/kg/jour) Séjour

+ 4 semaines après

Groupe 3

Mefloquine 250 mg (Lariam1 cp. par semaine) 10 jours avant + séjour + 3 semaines après

 

Si > 15 kg : mefloquine 250 mg (Lariam5 mg/kg par semaine, cp.

sécables)

10 jours avant + séjour

+ 3 semaines après Doxycycline 100 mg (monohydrate de doxycycline) Séjour + 4 semaines après Si

< 40 kg : doxycycline 50 mg/jour

Séjour + 4 semaines après

5.1.2. Prévention collective

La prévention collective du paludisme est difficile et, jusqu'à présent, les programmes d'éradication du paludisme à l'échelle mondiale avaient échoué. Le rapport 2011 de l'OMS sur la situation du paludisme dans le monde laisse espérer un début de contrôle. La lutte antipaludique repose actuellement sur plusieurs axes :

? Une prévention de la transmission par l'utilisation généralisée des moustiquaires

imprégnées dans toute la population, prioritairement chez les plus exposes (enfants et femmes enceintes) et par une prise en charge rapide et adaptée des accès palustres ;

? Le développement de nouvelles molécules et surtout le développement de combinaisons thérapeutiques reposant sur l'association d'un dérivé de l'artemisinine(molécule issue d'une plante, Artemisiaannua, de la pharmacopée traditionnelle chinoise, d'activité tres rapide et sans résistance connue jusqu'à présent) avec une ou plusieurs autres molécules (artemisinine-basedcombinationtherapy, ou ACT). Sont déjà utilisées ou en développement les combinaisons artesunate-

amodiaquine(Coarsucam), artemether-lumefantrine (Coartem, Riamet),
dihydroartemisininepiperaquine (Artekin, Eurartesim), etc. Les programmes nationaux de lutte contre le paludisme de nombreux pays africains travaillent actuellement sur l'introduction de ces combinaisons thérapeutiques ;

? La poursuite de la lutte anti vectorielle au niveau des pays : contrôle des gites à
moustiques, pulvérisation intra domiciliaire d'insecticide ;

? La recherche d'un vaccin : un candidat vaccin actif sur les formes pré-érythrocytaires
est, en 2012, en phase III des essais cliniques.

Il est difficile d'éradiquer le paludisme dans certaines régions ou la transmission est très intense, mais on constate cependant que tous les pays qui ont réussi à élever leur niveau de vie ont fait reculer la maladie. La lutte contre le paludisme passe donc aussi par une lutte contre la pauvreté à l'échelle mondiale.

5.2. Volet curatif

5.2.1. Accès palustre simple

On utilise les combinaisons thérapeutiques à base d'arthemisinine(ACT) [13] Actuellement, l'OMS recommande les CTA suivantes [12] :

? Artéméther plus luméfantrine (ATM+LMF)

? Artésunate plus amodiaquine (AS+AQ)

? Artésunate plus méfloquine (AS+ML)

? Artésunate plus sulfadoxine-pyriméthamine (AS+SP)

? Dihydroartémisinine plus pipéraquine (DHA+PI)

Posologies :

SP: 1 cé / 20 kg

AQ: 10 mg / kg

AS: 4 mg / kg

DHA: 4 mg / kg

SP+AS : SP+AS en 1 prise au J1, AS seul aux J2-3 Tjrs en 1 prise

AQ+AS : 1 prise / j / 3j ;

AQ+DHA : 1 prise / j / 3j

Co formulation AS-AQ:

4,5-8 kg (2-11 mois) --- 1cé/j/3j (AS25 / AQ67,5)

9-17 kg (1-5 ans) ---- 1cé/j/3j (AS50 / AQ135)

18-35 kg (6-13 ans) ---- 1cé/j/3j (AS100 / AQ270)

=36 kg (=14 ans) 2cés/j/3j (AS100 / AQ270)

Co formulation ATM-LMF :

5 à < 15 kg: 2 x 1 cé / j / 3 j et

15 à < 25 kg: 2 x 2 cés / j / 3 j

25 à <35 kg : 2 x 3 cés/j/3j

=35 kg : 2 x 4 cés/j/3j

5.2.2. Paludisme grave

Toutes les formes de paludisme grave chez l'adulte et l'enfant on utilise l'Artésunate 2,4 mg/kg de poids corporel administrés par voie intraveineuse (IV) ou intramusculaire (IM) à l'admission (t = 0), puis 12 h et 24 h plus tard et, par la suite, une fois par jour jusqu'à ce que le patient puisse prendre sesmédicaments par voie orale. [12]

Si l'on n'a pas d'artésunate injectable, il peut être remplacé par l'artéméther ou

la quinine :

artéméther : 3,2 mg/kg de poids corporel à l'admission puis 1,6 mg/kg par jour ou Dichlorhydrate de quinine : 20 mg de sel de quinine/kg (dose de charge) à l'admission, puis 10 mg/kg toutes les 8 h. Chaque dose est administrée en perfusion intraveineuse, diluée dans 10 ml/kg de soluté salin isotonique, en 2 à 4 heures avec une vitesse de perfusion ne dépassant pas 5 mg de sel de quinine/kg par heure. Si l'on ne peut pas administrer la quinine en perfusion IV, on peut pratiquer une injection IM à la même posologie sur la face antérieure

de la cuisse. Chaque dose pour l'injection IM doit être diluée dans un soluté salin normal à une concentration de 60-100 mg de sel/ml puis injectée en deux sites afin d'éviter d'administrer un trop grand volume au niveau d'un seul site. [12]

Il est à noter que l'administration des antipaludiques par voie parentérale se fait au minimum pendant 24 heures, même si le patient peut prendre plus tôt des médicaments per os. [12]

Ensuite faire le relais per os selon l'évolution clinique du patient par les ACT.

[12]

Traitement spécifique de quelques manifestations cliniques :

En cas de convulsion ou trouble de la conscience, le diazépam est administré en raison de 0,5-1mg /kg par voie intra rectale (IR) ou intramusculaire (IM). Si les convulsions persistent on administre le phénobarbital (GARDENAL) en raison de 10 à 15mg/kg. [11]

Si anémie est sévère (taux d'hémoglobine inferieur a 6 g/décilitre): on administre en urgence du sang en raison de 20ml/kg de poids de sang total ou 10ml/kg de culot globulaire chez les enfants. [11]

En cas d'hypoglycémie on administre 3ml/kg pour le sérum glucose 10% ou 1ml/kg pour le sérum glucosé à 30%. Lorsque l'administration par voie intraveineuse est impossible ; on administre du glucose ou toute autre solution sucrée par la sonde naso-gastrique.

En cas de déshydratation on administre 100ml/kg de solution de ringer lactate 2 ou 4 heures puis on réévalue le malade après pour déterminer ; les besoins hydriques et l'état de déshydratation.

En cas de vomissement important administrer du metoclopramide injectable 0,4 mg/kg (ou Primperam) ou du metopimazine injectable :

1mg/kg par jour par voie intramusculaire (IM) ou par voie intraveineuse(IV).

En cas de fièvre importante, nous administrons de paracétamol injectable (perfalgan) : 15mg/kg soit (1,5 multiplier par poids) en voie intraveineuse directe (IVD) ; à répéter toutes les 6 heures jusqu' à ce qu'elle revienne à la normal

C. TRAVAIL PERSONNEL

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry