WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La victimisation du personnage féminin dans Walaandé, l'art de partager un mari et Munyal, les larmes de la patience de Djaili Amadou Amal


par Germaine DANGA MOUDA
Université de Maroua - Master2 2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2. Voies de libération de la gent féminine

Les premières décennies de la littérature africaine ont connu une occupation hégémonique de l'univers littéraire par les écrivains hommes. C'est ainsi que pendant cette période de temps qu'on peut qualifier de long, les écrivains hommes s'étaient arrogés le droit de parler des femmes en leurs termes phallocentriques et selon l'idéologie patriarcale. À quelques exceptions près (en l'occurrence Ousmane Sembène et Henri Lopès), les personnages féminins ont toujours occupé des places secondaires dans les oeuvres des romanciers. En tant que simples subalternes, leur présence se limitait à faire valoir l'omniprésence et l'omnipotence du ou des héros. En poésie, elles ne sont vues que de l'extérieur, et de manière exagérée.

Magnifiées pour ne pas dire mythifiées ou mystifiées dans leur rôle de mère, elles sont chantées pour leur abnégation, candeur, douceur et plus superficiellement encore, pour leur beauté. On peut se référer ici au célèbre poème du président Senghor : « Femme nue, femme noire ».La femme africaine contemporaine a un statut singulier. De la fille non scolarisée à la fille scolarisée, elle a su se servir de son éducation livresque pour embarquer dans le navire des intellectuels. Jadis, qui disait femme africaine disait besogneuse sans répit, astreinte à des travaux accablants à l'instar des labeurs champêtres et domestiques. Les années soixante-dix marquent l'avènement d'un jour radieux pour ces femmes au destin prédéterminé. La reconsidération du statut de la femme ayant favorisé la libéralisation de sa parole, lui a permis non seulement de parler de sa condition face aux injustices commises par le système patriarcal à son égard, mais aussi de se poser avec une certaine sagacité un regard critique sur les problèmes économico-politique, pour pouvoir s'ériger en productrice de civilisation.

Djaïli Amadou Amal par sa littérature, applique à la lettre l'exhortation des femmes africaines à opérer positivement des changements à leur endroit. Dans son essai sur « la fonction politique des littératures africaines », Mariama Bâ écrit : «c'est à nous, femmes de prendre notre destin en main pour bouleverser l'ordre établi à notre détriment et ne point le subir. Nous devons user comme les hommes de cette arme qu'est l'écriture ». Par l'expression « comme les hommes », Bâ invite ses consoeurs à se mettre au même pied d'égalité que les hommes. Cette égalité ne se situe que sur le plan intellectuel afin de mieux parler de ses ressentiments. ». Allant dans ce sens, Joseph Ndinda dira que « les premiers discours littéraires féminins sont en réalité des contre-discours venant invalider l'image de la femme qui surgit de la plume des écrivains africains des périodes avant et immédiatement après les indépendances » (Ndinda, 2000 : 28). Nul ne connaît mieux la femme et les conditions dans lesquelles elle vit que la femme, donc, nul ne peut mieux parler de la femme et de son existence que la femme.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille