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Les déterminants de la réussite des étudiants du grade licence de l’université de lomé exercant une activité économique


par Kossi Kafui MOKLI
Université de Lomé - Doctorat 2021
  

Disponible en mode multipage

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INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES0 DE L'ÉDUCATION

(INSE)

LES DÉTERMINANTS DE LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS DU GRADE
LICENCE DE L'UNIVERSITÉ DE LOMÉ EXERCANT UNE ACTIVITÉ
ÉCONOMIQUE

THÈSE DE DOCTORAT UNIQUE EN SCIENCES DE L'ÉDUCATION ET DE
LA FORMATION

Mention : Sciences de l'Education

Spécialité : Education, Equité et Développement en Afrique

Présenté par : MOKLI Kossi Kafui Jury de soutenance :

1) Pr. AKAKPO-NUMADO Sena Yawo, Professeur de Sciences de l'Education à l'Université de Lomé, Président

2) Pr. GBIKPI-BENISSAN Datè François, Professeur Titulaire de Sciences de l'Education à l'Université de Lomé, Rapporteur

3) Pr. BABA-MOUSSA Abdel, Professeur de Sciences de l'Education à d'Abomey-Calavi, Membre

4) M. AMOUZOU-GLIKPA Amevor, Maître de Conférences de Sociologie de l'Education à l'Université de Lomé, Membre

Novembre 2021

2

Sommaire

Dédicace 3

Remerciements 4

Sigles et acronymes 6

INTRODUCTION GÉNÉRALE 10

PREMIÈRE PARTIE : PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE LA

RECHERCHE 17

CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION 19

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES THÉORIQUE ET

CONCEPTUEL 71

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 113

DEUXIÈME PARTIE : 138

RÉSULTATS DE LA RECHERCHE 138

CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES, FAMILIALES ET DES CONDITIONS DE VIE ET

D'ÉTUDES 140

CHAPITRE 5 : INFLUENCE DES EXIGENCES LIÉES AUX ÉTUDES ET À

L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EXERCÉE SUR LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS

214

CHAPITRE 6 : INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS 248

CONCLUSION GÉNÉRALE 275

Bibliographie 281

Liste des tableaux et graphiques 292

ANNEXES 298

3

Dédicace

A toi, Kevin Jonathan MOKLI,

A toi, ma mère Affi AKOGO

et

A toutes les personnes qui me portent dans leur coeur et qui contribuent à rendre
mon existence agréable.

4

Remerciements

Nous adressons nos vifs et sincères remerciements à toutes les personnes qui nous ont aidé, conseillé et encouragé à réaliser ce modeste travail.

Plus particulièrement, nous tenons à témoigner toute notre gratitude :

- à notre Directeur de thèse, Monsieur GBIKPI-BENISSAN Datè François, Professeur Titulaire de Sciences de l'Education, pour avoir accepté de nous encadrer et pour la disponibilité, l'écoute et la patience dont il a fait preuve à notre égard durant ce parcours ;

- aux membres de jury qui ont démontré une fois encore leur attachement à la recherche scientifique en sacrifiant leur précieux temps aux fins d'évaluation de cette thèse ;

- au Professeur AKAKPO-NUMADO Sena Yawo, Directeur de l'Institut National des Sciences de l'Education pour son soutien et son accompagnement ;

- au Professeur KOKOROKO Dodzi Komla, Président de l'Université de Lomé (UL) pour l'opportunité accordée au personnel administratif, technique et de service de l'UL de développer ses compétences ;

- au Professeur BATAWILA Komla, 1er Vice-Président de l'UL, pour son soutien ;

- au Professeur KOBA Koffi, Directeur des Ressources Humaines, pour son soutien ; - aux Professeurs KETOH Koffivi et GBEMOU Kokou, pour leur soutien ;

- à Monsieur KPOTCHOU Koffi (Maître de Conférences), Chef de département de Sociologie pour son soutien ;

- au Docteur SENAYA Eli, pour sa disponibilité et la précieuse aide qu'il nous a apportée durant ce travail ;

5

- aux enseignants, ainsi qu'aux étudiants qui ont eu l'amabilité de répondre aux questionnaires durant la collecte des données ;

- aux étudiants qui nous ont aidés à collecter les données auprès de leurs camarades ;

- au Directeur Adjoint du COUL, Monsieur LARE Yendoubé (Maître de Conférences), pour son précieux apport ;

- à Monsieur DAKEY Kossi, Mesdames GUINHOUYA Nettey et KLU Enyonam ainsi qu'à tous nos anciens collègues du COUL, particulièrement ceux du groupe « VIVA », pour leurs encouragements ;

- au Docteur SOSSOE Kodjo, Directeur de Cabinet du Président de l'UL, pour son soutien ;

- à Madame HUNLEDE Silvia, Chef Division Gestion prévisionnelle et Statistiques à la Direction des Ressources Humaines (DRH) de l'UL, pour son soutien ;

- à Madame WELBECK Abravi Dovenam, Chef Section Gestion Prévisionnelle à la DRH de l'UL, pour ses précieux apports et ses encouragements ;

- à mes collègues de la Direction des Ressources Humaines de l'UL pour leur soutien ;

- à nos collègues et amis : Docteurs SEGNIAGBETO Sébastien, KOSSI Dodzi, OURO-BITASSE Etienne, GNANE Napo, HOLU Yawo, TCHAGNAOU Akimou, DJAGNIKPO Ella, LAWSON-HELLU Laté, YAOU Tamegno, pour leurs soutien et encouragements ;

- à Monsieur AWANYO Yao Kouma et son épouse pour leur soutien ;

- à notre très chère petite soeur MOKLI Adjovi Kékéli et son époux pour leur soutien ; - à Mademoiselle TCHAO Florence, pour son soutien ;

- à Monsieur KONDO Mesa pour ses précieux conseils au démarrage de cette recherche ; - à vous toutes et tous sans distinction, veuillez trouver ici nos signes de gratitude.

6

Sigles et acronymes

CIC-CAFMICRO : Centre Informatique et de Calcul / Centre Inter-Africain de Formation à la maintenance Microinformatique

CNF-Lomé : Campus Numérique Francophone de Lomé CNOU : Centre National des OEuvres Universitaires

COUL : Centre des OEuvres Universitaires de Lomé

CRIQ : Centre des Ressources de l'Innovation et de la Qualité Pédagogiques DAAS : Direction des Affaires Académiques et de la Scolarité

DBA-UL : Direction de la Bibliothèque et des Archives de l'Université de Lomé DGA : Direction de la Gestion des Archives

DGDU : Direction de la Gestion du Domaine Universitaire

DIRECOOPS : Direction de l'Information, des Relations Extérieures et de la Coopération et des Prestations de Services

DPP : Direction de la Planification et de la Prospective DRI : Direction de la Recherche et de l'Innovation DRH : Direction des Ressources Humaines

EAM : Ecole des Assistants Médicaux

ENSI : Ecole Nationale Supérieure d'Ingénieurs

ESA : Ecole Supérieure d'Agronomie

ESAAd : Ecole Supérieure des Assistants Administratifs

ESTBA : Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires

7

FASEG : Faculté des Sciences Économiques et de Gestion

FDD : Faculté de Droit

FDS : Faculté des Sciences

FLLA : Faculté des Lettres, Langues et Arts

FMMP : Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie

FSHS : Faculté des Sciences de l'Homme et de la Société

FSS : Faculté des Sciences de la Santé

INSE : Institut National des Sciences de l'Education

ISICA : Institut des Sciences de l'Information, de la Communication et des Arts

IUT-G : Institut Universitaire de Technologie de Gestion

LMD : Licence Master Doctorat

MEN : Ministère de l'Education Nationale

MEPSA : Ministère des Enseignements Primaire, Secondaire et de l'Alphabétisation

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PIEN-UL : Projet d'Insertion des Etudiants Nécessiteux de l'Université de Lomé

UB : Université du Bénin

UE : Unité d'Enseignement

UL : Université de Lomé

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture)

8

Résumé

À sa création, l'Université de Lomé (UL) dont la mission première était de former les cadres de l'administration après l'indépendance du Togo, se devait d'offrir de bonnes conditions de vie et d'études aux apprenants en vue de leur permettre d'acquérir des compétences de bon niveau. Mais après deux décennies d'existence de cette université (années 1970 et 1980), le pays fait face à des crises sur le plan économique puis politique qui affectent également l'UL. À partir des années 1990, les étudiants de cette université ne bénéficient plus du même soutien de la part du gouvernement. Par ailleurs le soutien des familles pour la grande proportion d'entre eux fait aussi défaut. Avec leurs conditions de vie et d'études qui se sont dégradées, les étudiants mettent en oeuvre des stratégies pour disposer des moyens nécessaires à la poursuite des études, notamment l'exercice d'une activité économique, dont l'ampleur est notable de nos jours au sein d'une catégorie d'étudiants issus de familles démunies. La préoccupation qui a ainsi conduit à cette recherche est de relever les facteurs qui interviennent dans la réussite de ces étudiants, malgré le cumul des études et l'exercice d'une activité économique.

La méthodologie adoptée a concilié l'approche quantitative et celle qualitative. De ce fait, nous avons réalisé une enquête à l'aide d'un questionnaire semi-fermé auprès d'un échantillon d'étudiants de certains établissements préalablement identifiés comme étant le plus souvent concernés par le phénomène. De même pour l'aspect qualitatif, des entretiens semi-directifs ont été réalisés tant avec les étudiants qu'avec les enseignants.

Les résultats issus de cette recherche, nous permettent d'affirmer que malgré leur situation, les étudiants qui exercent une activité économique durant les études tirent profit de certains facteurs liés à leurs caractéristiques sociodémographiques et au milieu social d'origine ainsi qu'aux conditions dans lesquelles ils effectuent leurs études, au respect de certaines exigences liées à leurs études et à certaines caractéristiques liées à l'activité exercée. Au regard de ces résultats, nous soutenons que la réussite des étudiants qui exercent une activité économique est possible, étant donné que les études universitaires impliquent un triple investissement : social, financier et personnel (intellectuel et motivationnel). Ces étudiants sont donc amenés à produire eux-mêmes les ressources financières dont ils ont besoin, afin de rassembler les conditions de réussite.

Mots clés : Activité économique - Réussite universitaire - Catégorie socioprofessionnelle.

Abstract

When it was set up, Université de Lomé (UL), whose primary mission was to train the administration staff after the independence of Togo, had to offer good living and good study conditions to the learners in order to have the right skills. But after two decades of existence of this university (1970s and 1980s), the country faces economic and political crises which have also direct consequences on the University. From 1990s onwards, the students of this university no longer receive the same care from the government as previously done. Moreover, a large proportion of these students also lack the support of their family. With their deteriorating living and study conditions, students are implementing strategies to ensure that they have the means to continue their studies, including the pursuit of an economic activity which is really significant these days among students from poor families. The aim of this research is to identify the factors that intervene in the success of these students, despite the combination of the study and an economic activity.

The methodology adopted was a combination of quantitative and qualitative approaches. Thus, I conducted a survey using a semi-closed questionnaire with a sample of students from certain institutions previously identified as being most often concerned by the phenomenon. Similarly, for the qualitative aspect, semi-directive interviews were conducted with both students and teachers.

The results of this research allow us to affirm that, despite their situation, students who engage in economic activity during their studies benefit from certain factors related to their socio-demographic characteristics and social background, as well as to the conditions in which they carry out their studies, to the fulfillment of certain requirements related to their studies and to certain characteristics related to the activity carried out.

In light of these results, I argue that the success of students engaged in economic activity is possible, given that university studies involve a triple investment : social, financial and personal (intellectual and motivational). These students are thus led to produce themselves the financial resources they need, in order to gather the conditions for success.

9

Key words : Economic activity - University success - Socio-professional category.

10

INTRODUCTION GÉNÉRALE

11

La réussite de l'apprenant est l'une des problématiques qui suscite un grand intérêt auprès des spécialistes de l'éducation. De par sa particularité, l'enseignement supérieur est le niveau d'études où les étudiants sont souvent confrontés à des difficultés de réussite, surtout lorsque les conditions optimales ne sont pas réunies. Selon les contextes, des jalons sont posés en vue de faciliter les conditions d'études et de réussite. C'est ainsi qu'à la création des universités en Afrique subsaharienne et particulièrement dans les pays francophones dans le contexte des indépendances, l'accent a principalement été mis sur la formation de cadres appelés à prendre les commandes de l'administration pour le développement des nouveaux États. La formation des cadres étant la mission prioritaire de ces universités dans les années 1960 et 1970, les meilleures conditions d'études étaient souvent réunies pour la réussite des étudiants. Ce fut le cas du Togo aussi, qui s'est doté de sa première et plus grande université publique en 1970.

L'ouverture de l'université à tous au Togo a permis depuis les premières années à un public diversifié d'accéder à l'Université du Bénin (devenue Université de Lomé depuis 2001). Chaque année, l'effectif des étudiants qui arrivaient dans cette université augmentait. Avec plus de 60.000 étudiants en 2020, l'Université de Lomé (UL), est l'université la plus fréquentée du pays (malgré la création de l'Université de Kara et l'existence de plusieurs établissements privés d'enseignement supérieur). Depuis les années 1990, il y a une massification de la population estudiantine surtout dans les facultés, où l'entrée n'est pas sélective. Ces étudiants arrivent de toutes les localités du pays et de toutes les couches socioéconomiques, avec une prédominance au sein des milieux défavorisés. Cela se comprend par le fait qu'il s'agissait de : « (...) offrir des opportunités locales de formation supérieure à tous les citoyens avides de connaissances, méritants et surtout à ceux dont les moyens limités ne permettent pas d'effectuer des études à l'extérieur. » (Agbobli, 2004, p. 168). La préoccupation des gouvernants était donc que les étudiants puissent disposer des conditions nécessaires pour bien évoluer dans leur parcours.

12

La possibilité pour les nouveaux bacheliers d'effectuer des études supérieures au pays était offerte à tous et surtout à ceux dont les moyens financiers ne permettaient pas de prendre en charge des études à l'étranger. Il faut rappeler que dans les années qui ont précédé la création de l'Université du Bénin (UB), les togolais étaient contraints de partir à l'étranger (dans la sous-région ou en Europe) pour effectuer leurs études supérieures. Mais l'ouverture de cette université a apporté une solution à ce problème. Si au début il s'agissait de faciliter l'accès à l'enseignement supérieur aux bacheliers qui n'avaient pas les moyens financiers nécessaires pour entreprendre des études à l'étranger, par la suite, ce sont les étudiants qui n'ont pas les moyens de s'inscrire dans une université privée (avec des frais relativement élevés1) que l'Université de Lomé attire en masse. C'est dans ce contexte qu'Efionayi et Piguet, (2014) ont parlé d'« université pour les pauvres », évoquant le contexte ivoirien (qui est similaire à celui du Togo) où il y a plusieurs universités privées vers lesquelles se dirigent certains étudiants en mesure de payer des frais d'inscription élevés (Efionayi & Piguet, 2014).

Dans la mesure où l'accès à l'UL se présente sans grandes difficultés pour le plus grand nombre d'étudiants, le maintien et surtout la prise en charge des études représentent un défi majeur pour ceux qui viennent de familles modestes (parents agriculteurs, artisans, etc.). Dans les années 1970 et 1980, les ambitions de l'Etat et le faible effectif des étudiants ont permis d'offrir les conditions optimums d'études et de vie, ce qui était un grand soulagement pour ceux qui venaient de familles pauvres. Le soutien financier de l'Etat (bourse et allocation d'aide) et les différentes formes d'assistance aux étudiants étaient un secours pour les étudiants aux ressources limitées. L'impact positif que les études universitaires ont produit sur les premiers étudiants a ainsi permis à l'Université de Lomé de donner à de plus en plus de bacheliers l'envie d'y étudier, surtout ceux venant des milieux modestes. Les familles ont également su apprécier les bienfaits d'avoir un enfant étudiant, puisque celui-ci jouissait d'une autonomie financière grâce au soutien de

1 Les frais de scolarité dans les établissements privés varient entre 365 000 F CFA et 1 100 000 F CFA par an ( http://rc.aau.org/files/GAYIBOR2.pdf)

13

l'Etat, d'où l'idée répandue (surtout dans les milieux socioéconomiques défavorisés) selon laquelle, un enfant qui devient étudiant n'est plus à la charge de ses parents. A ce propos dans une étude réalisée par la DAAS, le constat suivant est présenté : « Les études universitaires constituent d'une part, des occasions pour les parents de se désengager de leurs obligations financières vis-à-vis de leurs enfants et d'autre part, des moyens pour les étudiants eux-mêmes d'accéder à la manne financière de l'Etat et à diverses prestations sociales. » ( http://rc.aau.org/files/GAYIBOR2.pdf). Le soutien de l'Etat, à l'époque, dans le parcours des étudiants était prépondérant au point où la participation des familles dans la formation de leurs enfants était quasi inexistante. Or cette participation est une nécessité.

L'intérêt de ce soutien est, en réalité, de permettre à l'étudiant de mener ses études dans de bonnes conditions. Il est en effet reconnu que les études universitaires exigent un investissement financier substantiel tant de la part des apprenants (le plus souvent à travers leur famille) que de l'Etat et de l'institution universitaire elle-même. Il a d'ailleurs été relevé que pour maintenir, voire améliorer la qualité de l'enseignement supérieur dans les pays africains, au regard des besoins de plus en plus croissants, il faudra augmenter les coûts unitaires des étudiants dans de nombreux pays (Amadou, 2011). Les conditions dans lesquelles se déroulent les études universitaires sont donc importantes en vue de permettre à l'apprenant de réaliser un bon parcours.

Avec l'insuffisance des ressources financières, de plus en plus les étudiants de l'UL doivent contribuer à la prise en charge de leurs études. La fin de l'Etat providence pour les étudiants (bien que la part des dépenses affectée aux charges sociales des étudiants reste élevée : 45% voire 70% selon Amadou, 2011), donne lieu à une nouvelle réalité qui exige d'eux de contribuer un peu plus financièrement à leurs études. Le rôle des facteurs financiers et matériels dans la poursuite et la réussite des études universitaires se ressent dans ces conditions. Ces facteurs ne sont certes pas les seuls déterminants de la bonne performance des étudiants, mais ils contribuent fortement au bon parcours universitaire de

14

l'étudiant. La question des conditions de vie et d'études des étudiants de l'Université de Lomé (à l'instar de ceux de plusieurs autres universités en Afrique subsaharienne) s'est souvent posée, surtout dès l'apparition des crises socioéconomiques et politiques auxquelles le pays a fait face. On se souvient encore des crises répétitives au début des années 2000, qui étaient souvent destinées à la revendication de meilleures conditions de vie et d'études pour les étudiants. Quand bien même ces revendications ciblaient divers besoins des étudiants (restauration, logement, transport, etc.) l'aspect financier en constituait beaucoup plus l'épine dorsale. D'autres difficultés non moins importantes telles que l'insuffisance des salles de cours, l'insuffisance d'enseignants se posent également aux étudiants, mais elles ne sont pas souvent les principales sources de ces revendications.

Les difficultés auxquelles les étudiants font face du fait de la baisse de l'assistance financière qui leur était offerte, notamment dans les années 1970 et 1980, ne manquent pas de compliquer les conditions d'études et surtout les conditions de vie de beaucoup d'étudiants qui viennent de milieux défavorisés. Pour ceux dont la situation est plus précaire, la poursuite des études devient quasi impossible. Quant à ceux qui parviennent à se maintenir, la nécessité d'avoir une autonomie financière et surtout de disposer des ressources pouvant leur permettre de prendre en charge leurs études, conduit bon nombre d'entre eux à cumuler les études et l'exercice d'une activité économique. Dans les années 1970 et 1980 ce phénomène n'avait pas d'ampleur, mais aujourd'hui il concerne de plus en plus d'étudiants. De petits travaux occasionnels à des activités régulières (à temps partiel), on rencontre à l'Université de Lomé davantage d'étudiants qui font le choix de ces activités rémunérées pour subvenir à leurs besoins, tant ceux liés à leur existence que ceux liés à leurs études. Par ailleurs, tout comme leurs ainés des parcours Master et Doctorat, les étudiants du parcours Licence sont également concernés par ce phénomène. La difficulté chez les étudiants du parcours licence est que le passage du secondaire à l'université leur impose de s'adapter à de nouvelles réalités et à des exigences différentes

15

de celles auxquelles ils étaient habitués au secondaire. De ce fait le cumul des études et d'une activité économique représente un véritable défi.

Quand bien même aujourd'hui dans les universités africaines le phénomène de l'exercice d'activité économique parallèlement aux études constitue une réalité vécue par une proportion plus importante d'étudiants, le constat est que cette question n'est pas suffisamment prise en compte dans les différentes recherches. Il faut même dire qu'à travers l'Afrique subsaharienne, il n'existe pas beaucoup d'études qui traitent du travail étudiant qui mérite d'être exploré afin d'en révéler toutes ses implications. Cette réalité peut également se comprendre par le fait que dans le contexte africain, le travail étudiant n'est pas assez structuré comme dans les pays occidentaux où des offres d'activités rémunérées existent pour les étudiants. De même que la loi prend en compte le travail rémunéré qui est de ce fait encadré.

Au regard de la situation à laquelle les étudiants qui travaillent (en Afrique de façon générale et spécifiquement au Togo) font face et de la faiblesse de la production scientifique sur le sujet, nous portons un intérêt spécifique aux déterminants de leur réussite, dans le contexte de l'UL où le taux d'échec est souvent élevé (50% de 1971 à 1988 : Gbikpi-Benissan et Quashie, 1989 cités par Agbobli, 2004).

La préoccupation qui fonde la présente recherche tire donc son essence de la réalité que vit une frange des étudiants du grade Licence qui doivent travailler pour se prendre en charge pendant qu'ils étudient. Fondamentalement cette réalité nous a amené à nous interroger sur les déterminants de la réussite de ces étudiants. Dans la situation où ces étudiants se retrouvent, quels sont les éléments de leur environnement social dont ils peuvent tirer profit pour leur réussite ? Dans quelles mesures leur implication dans les études peut favoriser leur réussite ? Dans quelles conditions l'activité économique exercée peut être moins un obstacle à la réussite de ces étudiants ? C'est autour de ces interrogations que cette recherche est menée.

16

Dans le but de répondre aux exigences de la recherche, la présente thèse s'articule autour de deux (02) parties subdivisées en chapitres. La première partie aborde la problématique et la méthodologie de la recherche et est répartie en trois (03) chapitres. Dans le premier chapitre nous avons procédé à l'analyse de la situation qui a débouché sur l'énoncé du problème. Le deuxième chapitre est consacré à la revue de la littérature et aux cadres théorique et conceptuel. Dans le troisième chapitre nous avons présenté la méthodologie grâce à laquelle cette recherche a été menée. La seconde partie est également composée de trois (03) chapitres : les chapitres 4 et 5 et 6. Dans les chapitres 4 et 5 nous avons présenté et analysé les résultats de la collecte des données que nous avons réalisée ; enfin le chapitre 6 a été consacré à l'interprétation et à la discussion de ces résultats.

PREMIÈRE PARTIE :

PROBLÉMATIQUE ET

MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Introduction partielle

La présente recherche trouve son fondement dans l'existence d'une situation contradictoire, comme c'est le cas pour toute recherche. Ici il est question des étudiants qui exercent une activité économique parallèlement aux études, mais qui arrivent à réussir (parfois mieux par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique). La réalité à laquelle ces étudiants font face ne peut être cernée qu'à travers l'effort d'élucidation de ses différents contours. Il est donc question pour nous de présenter le plus explicitement possible les manifestations du problème que nous avons identifié.

Il s'agit dans la première partie de cette recherche, de présenter l'objet, les questions qu'elle suscite ainsi que les réponses provisoires que nous y apportons.

19

CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION

Tout comme la plupart des universités d'Afrique subsaharienne et particulièrement des universités francophones, l'Université de Lomé n'a pas échappé aux crises socioéconomiques, voire politiques, seulement deux décennies après sa création. Et pourtant, cette université était au départ, le fruit de l'ambition qu'avaient nourrie les gouvernants d'assurer le développement du pays à partir de la formation des cadres de l'administration. Mais à partir des années 1990, l'Université du Bénin (qui, à ses débuts, offrait de bonnes conditions de vie et d'études à ses étudiants) a été plongée dans des difficultés de financement qui affectent jusqu'à nos jours, la population estudiantine qu'elle accueille. Les conditions d'études et les conditions de vie dans cette université deviennent difficiles pour les étudiants. Certains d'entre eux, du fait des difficultés rencontrées, optent pour des activités économiques pour se prendre en charge et poursuivre leurs études.

1.1- De l'Université du Bénin (1970) à l'Université de Lomé (2001) : aperçu historique et conditions de vie et d'études des étudiants

La création de l'Université du Bénin (UB) en 1970 répondait à la nécessité de doter le Togo d'une institution d'enseignement supérieur, dont la mission était de former les cadres qui doivent prendre la relève de l'administration coloniale après l'accession à l'indépendance. Il s'agissait également d'assumer la souveraineté de l'Etat togolais, et surtout de mettre en place les institutions qui devront contribuer au développement du pays. Ce fut le même contexte dans les autres pays francophones d'Afrique, et Gioan (2007) écrira à ce propos : « A l'origine, les dispositifs d'enseignement supérieur mis en place dans la plupart des pays francophones d'Afrique ont été conçus pour former les cadres destinés à diriger les pays nouvellement indépendants. » (Gioan, 2007, p. 3).

Jusqu'à la fin des années 1970 voire 1980, compte tenu de l'importance du besoin en cadres qui existait, l'Université du Bénin a accompli cette mission de formation des

20

cadres qui lui était confiée. Mais dès la fin des années 1980, l'Etat togolais fait face à des difficultés sur les plans socioéconomique et politique, ce qui affecte la capacité de l'UB à accomplir sa mission dans de bonnes conditions. Cela a eu comme conséquence, entre autres, la dégradation des conditions d'existence des étudiants.

Il nous parait instructif, compte tenu de la situation qu'a traversée l'Université de Lomé, de jeter un regard sur les débuts de cette université (eu égard aux conditions de vie et d'études acceptables qu'elle offrait aux étudiants) et l'évolution qu'elle a connue.

1.1.1- Genèse de l'Université du Bénin

La création de l'Université du Bénin remonte à la date du 14 septembre 1970 par décret No70-156 (Université de Lomé, 2009). Cette décision a été prise d'une part grâce à la volonté des autorités étatiques de doter le pays d'une université autonome et d'autre part du fait des difficultés éprouvées par les étudiants togolais à l'étranger. Mais avant d'y arriver, dès 1965, le Togo avait en commun avec le Dahomey (actuelle République du Benin) l'Institut d'Enseignement Supérieur du Benin (IESB) grâce au soutien du gouvernement français. Cet institut faisait partie des centres d'enseignement supérieur dont la création a été décidée grâce aux accords avec la Fédération du Mali dans lesquels la République française s'engageait à créer ou à développer dans les Etats signataires (Burkina-Faso, Bénin, Congo, Côte d'Ivoire, Madagascar, Niger, Sénégal) un enseignement supérieur d'un niveau égal à celui de l'enseignement supérieur français (Manier, 2010). C'est dans cette optique que furent créés les centres d'enseignement supérieur d'Abidjan, Brazzaville, Niamey, Ouagadougou, Pointe-Noire et Porto-Novo. C'est donc à la suite de cet institut que la création de l'UB a été décidée. Cette création a surtout été facilitée par l'accroissement de l'effectif des bacheliers, les difficultés des autorités à faire face au coût élevé de la formation à l'étranger, la forte demande intérieure d'enseignement supérieur et le souci de créer une institution de souveraineté autonome (Agbobli, 2004).

21

A l'origine, l'UB était composée de 4 écoles (écoles de droit, des lettres, de médecine et des sciences). Les infrastructures n'étant pas encore construites, ces établissements étaient éparpillés aux quatre coins de la ville de Lomé. Mais très rapidement ce problème sera réglé avec la construction du campus universitaire sur un terrain de 300 hectares (Université du Bénin, 1977). Sur le plan de la formation de façon concrète, déjà en 1972, afin d'adapter l'enseignement donné à l'UB aux réalités et exigences économiques du Togo, une réforme a été mise en place. A travers cette réforme, la priorité a été accordée à la formation des maitres (enseignants) et à la formation des cadres dont avait besoin l'administration au cours de ces années de démarrage (Université du Bénin, 1990).

En 1972, par décret no72-181/PR de nouveaux établissements ont été créés afin d'élargir les domaines de formation à l'Université de Lomé ; il s'agit entre autres de l'école supérieure d'agronomie, de l'école supérieure de mécanique industrielle, de l'école supérieure d'administration, de l'école des techniques économiques, de gestion et de commerce, de l'institut national des sciences de l'éducation et de l'école des assistants médicaux. Pendant que les besoins sur le marché de l'emploi se diversifiaient et que la demande de formation connaissait progressivement un accroissement, l'UB prenait une certaine ampleur grâce à l'augmentation du nombre d'établissements en vue de répondre aux différentes attentes tant au niveau national que dans la sous-région. En 1988, les premières écoles (créées en 1970) furent transformées en facultés du fait de l'affluence enregistrée dans ces établissements.

En ce qui concerne les effectifs à l'ouverture de cette université, ils sont rapidement passés de 845 en 1970-1971 à 1369 en 1971-1972 (tableau 1) soit une augmentation de 62%. L'ouverture de l'UB a constitué un soulagement pour les étudiants togolais et a entrainé l'arrivée d'étudiants d'autres nationalités.

22

Tableau 1 : Répartition des étudiants de l'Université du Bénin en 1971-1972

Matières

Togolais

Dahoméens

Autres
étrangers

Total

Droit et Sciences économiques

599

155

139

893

Lettres

111

154

34

299

Sciences

97

3

68

168

Médecine (6ème année)

2

-

7

9

Total

809

312

248

1369

Source : Hermann Jozsef et al. (1972, p. 7)

Au cours de l'année 1971-1972, l'UB comptait 809 étudiants de nationalité togolaise, soit 59,09% et 560 étudiants étrangers, soit 40,91% de l'effectif total. Parmi les étudiants étrangers, il y avait une forte proportion d'étudiants du Dahomey parce que ceux-ci étaient déjà à l'UB pour le compte de l'Institut d'Enseignement Supérieur du Bénin pour achever leurs études ; ce qui explique d'ailleurs leur présence massive à l'école de droit et sciences économiques ainsi qu'à l'école des lettres. L'école de droit et sciences économiques recevait la grande majorité des étudiants (893, soit 65,23%), suivi de l'école des lettres (21,84%), puis de celle des sciences (12,27%). A l'école de médecine, la première année n'était pas encore ouverte, mais il y avait déjà 9 étudiants (0,66%) en année supérieure (ils avaient commencé dans d'autres universités) dont la plupart étaient des étrangers.

Après avoir démarré avec les 4 premières écoles créées en 1970, l'UB s'est dotée au fil des années des établissements nécessaires à la formation des cadres du Togo (voire d'autres pays de la sous-région), tout en tenant compte des besoins et des réalités du pays. Elle a surtout fait l'effort d'orienter la formation donnée, selon les exigences liées au développement du pays, du moins jusqu'à la fin des années 1980.

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1.1.2- Aperçu des conditions de vie et d'études des étudiants de l'Université du Bénin dans les années 1970 et 1980

Au cours des années 1970, l'UB a profité de la croissance économique et sociale du Togo (ESACJ, ESTEG, 1974). La production et l'exportation du phosphate, principale matière première du pays, concouraient en effet au développement de l'économie togolaise. Les fruits de cette croissance économique avaient ainsi rejailli sur le financement de l'UB et sur les conditions de vie de ses étudiants. Les privilèges dont a bénéficié l'institution universitaire dans ses deux premières décennies peuvent s'apprécier à la fois par rapport au financement qu'elle recevait et aux conditions matérielles mises en place au profit des étudiants. L'intérêt porté à cette université fait même dire que d'énormes sacrifices ont été consentis pour lui permettre d'évoluer (Agbobli, 2004, p. 172).

Avec l'attention dont bénéficiait l'UB sur le plan financier, la situation socioéconomique des étudiants était plus intéressante dans les années 1970 et 1980. Les avantages dont jouissaient les étudiants peuvent s'apprécier au regard de divers éléments, notamment l'allocation de bourse ou d'aide dont les montants étaient d'un niveau à satisfaire leurs besoins. L'allocation de bourse qui était de 15.000 F à la création de l'université (Hermann et al., 1972, p. 14) est passée à 21.600 F (ce qui est supérieur de 57% au SMIG dont le montant s'élevait à 13.757 F). De plus, de neuf mois, l'octroi de cette allocation est passé à douze mois. En somme, en douze mois un étudiant boursier percevait une somme totale annuelle de 259.200 F. Cela représentait une somme substantielle, étant donné que le PIB par habitant du Togo n'était que de 123 dollars US (61.500 F, le taux du dollar étant à 500 F) en 1970. Ce PIB malgré qu'il est passé à 475 dollars US (237.500 F CFA) en 1990 était toujours inférieur à l'allocation de bourse annuellement perçue par les étudiants. Grâce à ce soutien financier, les étudiants avaient les moyens d'avoir des conditions de vie décentes.

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Pour accéder à la bourse, l'étudiant devait répondre à certaines conditions :

- dans les facultés, c'est l'étudiant admis en deuxième année du premier cycle qui en bénéficiait. Pour cela, étaient pris en compte son mérite et sa situation sociale.

- quant aux écoles supérieures de formation professionnelle, accessibles par voie de concours, la bourse était attribuée aux étudiants dès la première année.

Les étudiants non boursiers pouvaient pour leur part prétendre à une allocation d'aide qui est : « une assistance financière annuelle accordée à certains étudiants non boursiers nécessiteux et remplissant les conditions académiques. » (UL, 2002, p. 61 ; décret no 95-062/PR, article 6). Pour cela, ils devaient avoir de bons résultats et être orphelins ou être issus d'une famille à faible revenu (UL, 2002 ; décret no 95-062/PR). Cette allocation d'aide dont le montant est inférieur à celui de la bourse s'élevait à 120.000 F par an.

De ce point de vue, la bourse ou l'aide est destinée à permettre aux étudiants d'améliorer leurs conditions de vie et d'études. Ceux qui venaient de milieux démunis pouvaient ainsi poursuivre sans grandes difficultés leurs études, éventuellement en l'absence du soutien financier de leurs parents, et de surcroit ils pouvaient participer à la résolution de certaines difficultés financières de leur famille.

En plus de percevoir une allocation de bourse ou d'aide, les étudiants bénéficiaient des oeuvres universitaires (qui étaient davantage fournies), à savoir la restauration, le logement, le transport, les soins de santé, l'assistance sociale. Ces oeuvres universitaires subventionnées par l'Etat, leur revenaient à des frais accessibles. Ainsi, le restaurant universitaire d'une capacité de 2500 à 3000 repas en trois services (petit déjeuner, déjeuner et diner) pratiquait les tarifs indiqués dans le tableau 2.

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Tableau 2 : Tarifs des repas servis au restaurant universitaire avant les années 2000

Tarif du bénéficiaire des oeuvres universitaires

Plein tarif pour les non-bénéficiaires des oeuvres universitaires

Petit déjeuner : 30 F CFA

Petit déjeuner : 30 F CFA

Déjeuner : 90 F CFA

Déjeuner : 180 F CFA

Diner : 90 F CFA

Diner : 180 F CFA

Source : Université du Bénin (1990, p. 22)

Pour la journée, un étudiant bénéficiaire des oeuvres universitaires qui décide de manger au restaurant universitaire pouvait dépenser au total 210 F CFA (Université du Bénin, 1990 : 22). Quant à ceux qui ne sont pas bénéficiaires des oeuvres universitaires, c'est-à-dire ceux qui ne possèdent pas la carte du Centre National des OEuvres Universitaires (CNOU), ils dépensaient un peu plus (390 F CFA pour les trois repas de la journée).

Quant aux services de logement, ils sont offerts à travers les résidences installées sur le campus et les villas baillées en ville (une trentaine en 1990). L'attribution du logement aux étudiants qui se faisait à partir de la soumission d'un dossier de demande, tenait compte de certaines conditions, dont des critères socioéconomiques et la localité de provenance de l'étudiant. La chance était surtout offerte aux étudiants venant de l'intérieur du pays d'accéder aux logements universitaires, parce que beaucoup d'entre eux n'avaient pas forcément de parents chez qui loger à Lomé. De plus, le loyer dans les cités universitaires qui était le même pour tout type de logement (2000 F CFA jusqu'en 2001) était prélevé sur l'allocation de bourse ou d'aide. Jusqu'en 1999, année de résiliation des contrats de bail des villas, le nombre de places disponibles pour le logement des étudiants atteignait environ 3000 lits. Avant 1999, au fur et à mesure que la population estudiantine augmentait, des dispositions étaient prises pour augmenter la capacité de l'université à loger un plus grand nombre. C'est ainsi qu'en plus des résidences construites sur le campus, des villas étaient baillées plus ou moins à proximité de l'université pour satisfaire un plus grand nombre d'étudiants. De trois villas louées en 1978-1979, l'université est passée à une vingtaine entre 1980-1985 puis à une trentaine dans la décennie 1990. La pression de la demande devenant plus grande, deux nouvelles

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cités ont été construites en 1990-1991 en plus de la rétrocession à l'université des cités D, E et F (situées au campus nord), précédemment utilisées pour le logement des policiers en recyclage (Adélayi, 2012). Les effectifs étant moins élevés, une proportion plus importante d'étudiants avait ainsi la possibilité d'être logée. En 1997 par exemple, 21% des étudiants étaient logés (bien que l'effectif des étudiants devenait important et que l'offre connaissait une régression), alors qu'en 2008, seulement 3% des étudiants sont logés, le nombre de places disponibles ayant chuté de 3000 à 1200 (Adélayi, 2012).

Quand bien même l'offre de logement au cours des années qui ont précédé la crise ne comblait pas totalement la demande, elle était nettement meilleure comparativement à la capacité de logement de l'université depuis la fin du bail des villas et surtout en l'absence de construction de nouvelles cités.

En ce qui concerne le logement en dehors des résidences universitaires, il faut reconnaitre que le coût de la location d'une chambre en ville était moindre au cours des décennies 1970 et 1980 (le loyer d'une pièce était inférieur à 5000 F CFA) comparativement aux années qui ont suivi la crise socioéconomique et politique. L'un des avantages des étudiants était ainsi de pouvoir se loger à des coûts moins élevés comparativement aux années de crise.

Un autre volet des oeuvres universitaires est la prise en charge médicale des étudiants. En la matière, pour tout étudiant régulièrement inscrit et ayant constitué un dossier médical, les soins étaient gratuitement offerts. Cette prise en charge médicale comprenait également la prise en charge des ordonnances prescrites. Ainsi, jusqu'en 1998, les étudiants étaient bien suivis et bien soignés (Adjiakou, 2011). Quant au service social qui a pendant longtemps fait partie du centre médico-social du Centre National des OEuvres Universitaires (CNOU), il apportait sur tous les plans, son aide aux étudiants qui rencontraient des difficultés susceptibles de troubler le bon déroulement de leurs études. Ce service aidait entre autres, les étudiants boursiers à obtenir des avances sur bourse sous forme de prêts ; les étudiants non boursiers pouvaient obtenir des dérogations pour le

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restaurant universitaire, des secours, des chambres dans les résidences universitaires sans payer au vu de la précarité de leur situation socioéconomique, etc.

Le transport était pour sa part offert aux étudiants au tarif de 10 F CFA par trajet, quelle que soit la distance, dans la limite des quartiers desservis. Cela permettait aux étudiants de dépenser moins pour leur déplacement pour se rendre à l'université et retourner chez eux. Par ailleurs, tout comme les infrastructures, les véhicules affectés au transport des étudiants n'étaient pas débordés.

Entre 1970 et 2001, les frais d'inscription à l'UB pour les étudiants togolais s'élevaient à 4250 F CFA. Comparés aux dépenses faites par l'institution à l'époque pour un étudiant, ces frais d'inscription représentaient une part infime. Déjà en 1972, un étudiant coutait autour de 370.000 F CFA (Herman et al., 1972, p. 15). En 1998, pour un étudiant du premier et du second cycle ce coût était estimé à 447.489 F. Les frais d'inscription représentaient autour du centième de ce que dépensait l'Etat pour la formation d'un étudiant. La contribution des étudiants au coût de leur formation à l'UB était ainsi négligeable, puisqu'une part plus importante des coûts était prise en charge par l'Etat.

Sur le plan socioéconomique, les étudiants de l'Université du Bénin des années 1970 et 1980 avaient accès à des avantages qui leur permettaient de faire face sans grandes difficultés à leurs besoins tant existentiels qu'académiques. Leur situation socioéconomique plus viable et les autres facilités offertes en matière de soins de santé, de restauration, de logement et de transport rendaient appréciables leurs conditions d'existence. Cette attention dont jouissaient les étudiants avait même un caractère spécial du fait de la générosité dont ils pouvaient également bénéficier auprès du chef de l'Etat d'alors :

Au Togo, les étudiants ont bénéficié des bonnes grâces du pouvoir en place, de la création de l'Université du Bénin en 1970 jusqu'en 1990. En effet, pendant cette période de parti unique, les étudiants togolais étaient considérés comme les protégés du pouvoir aussi bien à Lomé qu'à l'intérieur du pays, étant donné que le président de la République d'alors faisait preuve de générosité à leur égard, en leur octroyant des dons en espèces, lors des congrès, séminaires et des marches de soutien. (Tsigbe, 2014, p. 144).

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Pour ce qui est des infrastructures de cours, elles offraient aux étudiants des cadres décents et propices. Nouvellement construites, ces infrastructures étaient dotées d'équipements en bon état, adaptés aux activités pédagogiques. Les salles de cours n'étaient pas débordées par les étudiants dont les effectifs n'étaient pas excessifs. En 1970-1971, l'UB ne comptait que 845 étudiants (Herman et al., 1972).

En cette année, les infrastructures étaient conçues pour 6000 étudiants (Abalo, 2005). Jusque dans les années 1990, ces infrastructures pouvaient contenir l'effectif d'étudiants qui arrivaient à l'université. Cet effectif qui est passé de 3007 en 1978-1979 à 7144 en 1988-1989 (Lange, 1998 : 245), n'était pas excessif, au vu des infrastructures disponibles. Les salles de cours et amphithéâtres pouvaient encore contenir les étudiants sans que certains soient contraints de suivre les cours dehors.

Toutes ces conditions de vie et d'études rendues faciles au cours des décennies 1970 et 1980 n'ont pas pu perdurer. Dès la fin des années 1980, les étudiants de l'UB ont commencé à faire face à des conditions d'études et de vie qui se dégradent consécutivement aux crises socioéconomiques et politiques qui secouent le Togo. L'austérité n'épargne pas cette université, qui continue à trainer ses séquelles, particulièrement en ce qui concerne les conditions de vie des étudiants.

1.2- Les étudiants face aux conditions de vie et d'études difficiles à l'Université du Bénin puis à l'Université de Lomé depuis les années 1990

L'Université du Bénin a connu un essor au cours des deux premières décennies qui ont suivi sa création : construction d'infrastructures neuves, équipées et adaptées aux besoins de formation, installation des étudiants dans des conditions d'études et d'existence optimales, augmentation de la population estudiantine, etc.

L'Etat togolais a fait l'effort de mettre les ressources nécessaires à la disposition de cette université, à laquelle une grande importance était accordée. Mais la crise économique des années 1980 à laquelle ont fait face les pays d'Afrique subsaharienne n'a pas épargné le

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Togo, et depuis les années 1990, l'Université du Bénin est confrontée à des difficultés de financement desquelles elle ne s'est pas encore totalement relevée. Ces difficultés ont affecté le fonctionnement de cette institution et les conditions d'existence de ses usagers, en l'occurrence celles des étudiants.

1.2.1- Les difficultés de financement de l'Université de Lomé et ses répercussions sur les conditions de vie des étudiants

L'Université de Lomé a connu des bouleversements qui ont occasionné d'importantes difficultés du point de vue du financement. Les répercussions de ces difficultés sur les conditions d'études et de vie des étudiants sont perceptibles à plusieurs égards.

a- Les causes de la baisse du financement de l'UL

Diverses raisons expliquent les difficultés de financement auxquelles l'Université de Lomé fait face depuis les années 1990. A l'origine, cette situation est consécutive aux difficultés socioéconomiques et politiques qu'a connu le pays à partir de la fin des années 1980 (UEMOA, 2004 ; FMI, 2010). En effet, pendant les vingt années qui ont suivi son indépendance (1960-1980), le Togo a connu une période de croissance économique remarquable. Le facteur déterminant en était le prix élevé du phosphate ainsi que du café et du cacao (Antoine & Beguy, 2005). En plus des exportations, l'Etat togolais avait également la possibilité de recourir à l'endettement extérieur pour soutenir les investissements initiés. Cette croissance économique confortable était, entre autres, favorable pour financer de façon substantielle l'université, surtout que celle-ci faisait partie des priorités. En plus de l'investissement de l'Etat togolais dans l'enseignement supérieur, le soutien des partenaires extérieurs a également été décisif. On peut ainsi relever qu'à ses débuts, l'Université du Bénin avait bénéficié d'un appui financier extérieur important de façon directe ou en termes d'appui technique ; par exemple en 1970-1971, les dépenses de fonctionnement étaient prises en charge dans une proportion de 70% par le gouvernement français et de 30% par le gouvernement togolais (Herman et al., 1972). Progressivement la part de responsabilité de l'Etat togolais en ce qui concerne

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la mise à la disposition de l'université de ressources financières est devenue plus importante, néanmoins le soutien extérieur au cours des deux premières décennies n'était pas négligeable. Cette contribution de l'Etat représente 90% selon une étude réalisée par la DAAS ( http://rc.aau.org/files/GAYIBOR2.pdf).

A partir des années 1980, l'économie du Togo connait des difficultés : le cours des produits d'exportation chute, pendant que les taux d'intérêt sur les prêts augmentent. Il faut ajouter à cela des facteurs internes tels que la mauvaise gestion des ressources et les erreurs d'investissement au cours de cette période. Ainsi la chute des cours mondiaux, la flambée des prix du pétrole et la crise du secteur financier n'ont pas été favorable pour le Togo qui trainait un fardeau de la dette qui ne cessait de s'alourdir du fait des éléphants blancs qui avaient été construits à la suite des années de prospérité2. Cette situation occasionne un affaiblissement de l'économie du pays, qui fait face à une crise. Les difficultés sur le plan économique ont été exacerbées par les contestations sociopolitiques des années 1990, ce qui a davantage fragilisé la capacité de financement des secteurs sociaux de façon générale et particulièrement de l'Université du Bénin par l'Etat.

La cause est également à chercher du côté des partenaires techniques et financiers (PTF) qui avaient commencé à émettre des réserves à l'encontre de l'efficacité de ce niveau d'enseignement, considéré comme absorbant trop de ressources.

Dans un contexte où le retard par rapport à la scolarisation primaire universelle exige des efforts de rattrapage importants et où un nombre croissant de diplômés de l'enseignement supérieur rencontrent des difficultés d'insertion professionnelle, les PTF se positionnent le plus souvent contre les risques de dérapages budgétaires de l'enseignement supérieur, dont le rendement économique et social s'avère plus faible que les autres niveaux d'enseignement. (Amadou, 2011, p. 4).

Il était également question d'équité. C'est ainsi qu'au Togo, selon l'UNESCO (2006) :

Tout d'abord, l'enseignement supérieur absorbe 18% du budget alloué au secteur de l'éducation, alors que les étudiants ne représentent que 3% de la population totale bénéficiaire d'un enseignement. Certes le coût de formation d'un étudiant est toujours supérieur à celui d'un élève des enseignements primaire et secondaire, mais la répartition de l'enveloppe disponible paraît être déséquilibrée dans un pays où l'éducation est reconnue comme un objectif fondamental du programme de réduction de la pauvreté. (UNESCO, 2006, p. 7).

2 http://cvu-togo-diaspora.org/2010/07/30/banque-mondiale-selon-philip-english-%%AB-le-togo-est-riche-%E2%80%A6mais-mal-gere-%%BB/2181

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La remise en cause de la rentabilité de l'enseignement supérieur, notamment par les partenaires techniques et financiers (PTF), lui fait perdre une part de son financement au profit du primaire qui obtient désormais davantage de financement de ces partenaires et de l'Etat. A titre indicatif, de 2004 à 2010, l'enseignement primaire reçoit une part du budget de l'éducation qui passe de 42,8% à 48,4% ; alors que l'enseignement supérieur reçoit un financement qui décroit de 18,56% à 16,67% pour la même période (MEPSA, 2011). On note ainsi que depuis les années 1990, la priorité est donnée à l'enseignement primaire dans la répartition du budget du secteur de l'éducation. Cette réorientation du financement au sein du secteur de l'éducation qui s'est faite essentiellement sous la pression des PTF, répond en partie à la nécessité pour l'Etat de relever le défi de l'éducation pour tous (EPT). Cette situation est ainsi présentée dans le rapport de la conférence régionale de formation tenue à Accra, du 22 au 25 septembre 2003 sur le thème Amélioration de l'enseignement supérieur en Afrique sub-saharienne : ce qui marche ! :

A la fin des années 1980, les pouvoirs publics ont commencé à réorienter les financements de l'enseignement supérieur vers l'enseignement primaire, en partie sur insistance des bailleurs de fonds internationaux, qui soutenaient, peut-être avec raison, qu'avec des niveaux élevés d'analphabétisme en Afrique, l'argent dépensé pour l'enseignement de base contribuerait davantage à la réduction de la pauvreté. Au même moment, bon nombre de bailleurs de fonds ont réduit l'appui à l'enseignement supérieur, notamment les bourses aux étudiants qui représentaient des coûts élevés, et ont supprimé graduellement les subventions destinées aux membres du corps enseignant étranger dans les universités africaines. Par ailleurs, l'effondrement du communisme dans l'ancien bloc soviétique a mis un terme aux bourses généreuses qui permettaient à de nombreux jeunes africains d'entreprendre leurs études universitaires en Europe de l'Est, en Union soviétique et à Cuba. (Bollag, 2003, p. 4).

Le Togo devait également se conformer à cette exigence en vue de favoriser l'éducation primaire. Cela implique d'envoyer davantage de financement vers ce niveau d'éducation au détriment de l'enseignement supérieur. Contrairement aux décennies 1970 et 1980, l'enseignement supérieur semble ne plus recevoir la même attention en ce qui concerne le financement public, quand bien même l'essentiel de ses ressources continue de lui venir de l'Etat : pour l'année 2003-2004, la subvention de l'Etat à l'UL correspondait à 73,94% de son budget ; en 2009-2010 elle a atteint 93,94% (Yaou, 2015). En 2015, la subvention

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de l'Etat à l'UL était de 9.500.000.000 F CFA pour un budget de 10.720.636.000 F CFA, ce qui représentait un taux de 88,61% (Université de Lomé, 2015). On note que cette subvention de l'Etat a une fois encore chuté en 2015, toutefois elle reste prépondérante.

L'autre déterminant de l'insuffisance du financement est relatif à l'accroissement récurrent de la population estudiantine par rapport à l'évolution des ressources octroyées. En effet, l'Etat, principal pourvoyeur de fonds de l'Université de Lomé, doit faire face à un double problème : d'une part la diminution des ressources qu'il est en mesure de mobiliser pour les secteurs sociaux, dont l'éducation et d'autre part l'augmentation à peine maitrisable de la population estudiantine. De quelques centaines dans les années 1970, cette population est passée à des milliers d'étudiants de nos jours. En vingt ans, la population estudiantine de l'UB est passée de 845 en 1970-1971 à 7732 en 1989-1990 (Université du Bénin, 1990) ; puis cet effectif est passé de 8755 en 1990-1991 à 14711 en 2000-2001. En 2009-2010 on dénombrait 41342 étudiants (Université de Lomé, 2010 : 11). De 2000-2001 à 2009-2010, l'effectif des étudiants de l'UL a presque triplé. On assiste au fil des années à une massification des étudiants dans cette université, compte tenu des conditions d'accès assez flexibles et l'impossibilité pour les bacheliers issus de familles modestes de s'inscrire dans les universités privées. Pourtant au moment de sa création, les dirigeants ne s'imaginaient pas forcément qu'elle allait connaitre un tel accroissement du point de vue de l'effectif (Amadou, 2011). Cette massification contribue à accentuer les besoins en ressources financières, vu que l'UL n'arrive pas à mobiliser une part importante des ressources dont elle a besoin. On peut ainsi comprendre que non seulement le financement accordé à l'enseignement supérieur dans le budget national diminue (MEPSA, 2011), mais encore il n'est pas à la hauteur des besoins des universités, en l'occurrence l'Université de Lomé.

b- Les implications de la baisse du financement de l'UL par l'Etat

Du fait des difficultés de financement que connait l'UL, plusieurs postes de dépenses, notamment ceux de la recherche et de l'investissement ne reçoivent presque plus de

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financement. Certaines dépenses sociales, en l'occurrence la bourse aux étudiants, ont été supprimées pendant plusieurs années ; les allocations d'aide et la subvention du logement, des soins de santé, de la restauration ont été réduites ou supprimées. En ce qui concerne l'allocation de bourse aux étudiants, elle a été supprimée en 2003-2004 (tableau 3).

De 2003-2004 à 2010-2011, plus aucun étudiant de l'Université de Lomé n'y a eu accès, alors qu'elle permettait aux bénéficiaires de faire face à leurs besoins tant sur le plan académique qu'existentiel : « Les bourses et aides sociales, autrefois expression de l'Etat providence dans la plupart des pays d'Afrique, ne sont plus qu'un souvenir dans nombre de pays et constituent souvent l'objet de revendications et donc de grèves. » (Makosso, 2006, p. 77).

Tableau 3 : Effectif des étudiants togolais de l'UB boursiers de 1995-1996 à 20022003

Année

Effectif des étudiants

Effectifs des boursiers

Pourcentage des
boursiers

1995-1996

11689

4363

37,33%

1996-1997

13124

3944

30,05%

1997-1998

14322

4677

32,66%

1998-1999

15034

4666

31,04%

1999-2000

14388

4287

29,80%

2000-2001

14711

2746

18,67%

2001-2002

10068

1454

14,44%

2002-2003

14249

12

0,08%

2003-2004

13839

0

0%

Source : Annuaires statistiques de la DAAS, 1995 à 2003

D'un effectif de 4363 en 1995-1996, les étudiants qui avaient accès à la bourse à l'Université du Bénin ont augmenté jusqu'à 4677 en 1997-1998, avant de décroitre à 2746 en 2000-2001 puis à seulement 12 en 2002-2003. C'est en 1995-1996 que le taux le plus élevé de boursiers a été enregistré (37,33%). Les trois années qui ont suivi, la proportion d'étudiants boursiers est restée autour des 30% (30,05% en 1996-1997, 32,66% en 19971998, 31,04% en 1998-1999). La proportion d'étudiants bénéficiaires de la bourse a

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véritablement a chuté à partir de 2000-2001 passant de 18,67% à 0,08% en 2002-2003. L'année 2003-2004 consacre la suppression de la bourse avec un taux nul.

La fragilisation de l'économie du pays accentuée par la rupture de la coopération avec les différents partenaires extérieurs en 1993 ainsi que la dévaluation du franc CFA en 1994 ont ainsi provoqué la diminution progressive des étudiants bénéficiaires de la bourse, jusqu'à la suppression définitive de celle-ci. Cette suppression définitive est intervenue à l'occasion de la crise qu'a connue l'UB en 2000-2001, à l'issue de laquelle des mesures draconiennes, dont la suppression de la bourse, ont été prises (Tsigbe, 2014). Ce n'est qu'en 2012 que l'allocation de bourse a été réinstaurée.

En 2001, seule l'allocation d'aide d'un montant de 60.000 F CFA par an payés en trois tranches de 20.000 F CFA (soit une tranche par trimestre) a été maintenue ; cette allocation d'aide a été augmentée ensuite à 80.000 F CFA et est versée aux étudiants en quatre tranches. Depuis l'année 2012-2013, le montant de l'allocation d'aide a été relevé à 120.000 F CFA par an. Avant cette revue à la hausse du soutien financier de l'Etat aux étudiants, la situation de ces derniers sur le plan économique a été encore plus fragilisée pendant au moins une décennie. Malgré les efforts consentis depuis 2012, souvent sous la pression des mouvements de revendication, la situation socioéconomique des étudiants ne connait pas une grande amélioration. En effet, en dehors de la réduction du montant de l'allocation d'aide, celle-ci a souvent tardé à être versée aux étudiants (versement repoussé en fin de trimestre). Le plus souvent, les étudiants ne perçoivent leur allocation d'aide que plusieurs mois après la rentrée, souvent sous la menace de mouvement de revendication. Pendant au moins un trimestre après la rentrée, les étudiants sont laissés à eux-mêmes pour faire face aux difficultés financières.

La baisse du financement de l'UB a également des répercussions sur diverses autres prestations de cette université au bénéfice des étudiants. C'est en ce sens qu'on peut évoquer la réduction des capacités de logement, lorsque les villas en dehors du campus ont été laissées, parce que les dépenses de leur location étaient excessives : un déficit de

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plus de 35.000.000 F CFA était enregistré chaque année malgré la subvention de l'Etat pour la location de ces villas (Amegah, 1997, p. 41). Avec la rupture des contrats de bail, seules les six cités construites sur le campus de l'UL et une villa à l'extérieur du campus (le foyer des jeunes filles) sont mises à la disposition des étudiants. Mais depuis 2015, la cité C est fermée à cause de travaux de réparation. Quant à la cité B, elle est louée à partir de 2014 à 12.500 F CFA par mois, contre 5000 F CFA (et même 4500) les années antérieures (tableau 4). En 2018, les travaux de rénovation se sont étendus à la cité A dont les frais de logement sont désormais fixés à 5000 F CFA (cf. note de service no046/UL/P/SG/2018 fixant les modalités d'accès aux logements des cités de l'Université de Lomé).

De 2800 places, les infrastructures de logement n'offrent plus que 1125 places depuis 1999 pour une population d'étudiants qui ne cesse de croitre (COUL, 2013, p. 60). L'institution universitaire étant dépassée par les charges locatives des villas, a préféré se désengager, sans pouvoir pour autant construire de nouvelles résidences afin d'augmenter l'offre de logement. L'une des implications de la baisse de l'offre de logement est que davantage d'étudiants doivent se trouver leur logement en ville à des frais plus élevés. Généralement, le loyer en ville est plus élevé, et ces dernières années, la tendance est à une hausse récurrente. Les chambres à proximité de l'UL, souvent recherchées par les étudiants reviennent plus chères (souvent la pièce n'est pas à moins de 7000 F CFA par mois contre 2000 F CFA par mois pour une chambre double à la cité universitaire par exemple). L'offre de chambre à proximité de l'UL étant par contre faible, une proportion importante d'étudiants est contrainte de résider chez des parents ou louer une chambre à plusieurs kilomètres : au moins 50% des étudiants vivent dans un quartier situé à au moins 8 km de l'UL (Adelayi, 2012, p. 51). Les étudiants qui se retrouvent loin de l'université, doivent faire face à des dépenses plus élevées de transport pour se rendre au campus, d'où les difficultés qu'ils rencontrent souvent pour se rendre au cours ou rentrer après les cours.

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Là où je suis, c'est un peu éloigné du campus. C'est au niveau de Kossigan, derrière le camp GP (Agoè) ; c'est là-bas que je quitte pour venir. Je me déplace à vélo. Arrivé, je sue beaucoup. Pour commencer le cours, il faut d'abord se reposer. Même si le cours a démarré il faut se reposer d'abord avant de commencer par suivre le cours. (Etudiant en FDS, Semestre 5, mai 2017).

Les difficultés de logement (et aussi de déplacement) des étudiants sont dès lors perceptibles au regard de leur vécu quotidien. Le tableau 4 nous donne un aperçu de l'évolution du loyer dans les résidences universitaires jusqu'en 2018.

Tableau 4 : Évolution des loyers dans les cités universitaires

Période

Coût du loyer (en F CFA)

Nombre de mois de caution

Chambre individuelle

Chambre double

Avant 2001

2000

2000

Pas de caution

2001-2002

2500

2500

Pas de caution

2002-2004

5000

2500

3 mois

2004-2011

5000

2500

6 mois

2011-2014

4500

2000

6 mois

2014 à 2017

12.500 (Cité B seule)

2000

6 mois

2018

12.500 (Cité B seule)

2000 (cités non
rénovées)

6 mois

5000 (cité rénovée)3

Source : Données collectées auprès de la division du logement du COUL, 2018.

A partir de l'année académique 2001-2002, le coût du loyer dans les cités universitaires a connu une augmentation. De 2000 F CFA au cours des années antérieures, il est passé à 2500 F CFA, soit une augmentation de 25%. Jusqu'en 2001-2002, les frais du loyer en chambre individuelle et en chambre double étaient les mêmes. A partir de 2002-2003, le loyer a été fixé selon le type de logement : la chambre individuelle était à 5000 F CFA alors que la chambre double était à 2500 F CFA. C'est également à partir de 2002 que le versement d'une caution est institué. De 2002 à 2004, cette caution était de 3 mois ; elle a été ensuite portée à 6 mois. L'augmentation du loyer des cités universitaires ayant souvent

3 Note de service no046/UL/P/SG/2018 fixant les modalités d'accès aux logements des cités de l'Université de Lomé.

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fait l'objet de mécontentement des étudiants, ceux-ci ont obtenu une réduction en 2011. C'est ainsi que de 2011 à 2014 le loyer de la chambre individuelle est ramené à 4500 F CFA et celui de la chambre double à 2000 F CFA.

Tout comme les infrastructures de logement, les véhicules mis en service pour le transport des étudiants répondent moins aux besoins, au fur et à mesure que l'effectif des étudiants augmente. Déjà en 1973-1974, il était créé un parc automobile disposant de trois (03) bus de trente (30) places chacun, pour transporter les étudiants logés dans les villas, de leur lieu de résidence au campus et de les ramener après les cours. Au total ces bus avaient un effectif de 1545 étudiants à transporter (Adelayi, 2012, p. 32). Dans les années 1990, huit (8) bus dont le nombre de places était de 60 ou 80 assuraient le transport des étudiants. A cette époque en moyenne chaque bus avait un effectif de 1700 étudiants à transporter. Au fil des années et avec la rupture des contrats de bail des villas, le transport universitaire est offert aux étudiants qui vivent chez eux dans des quartiers qui ne sont pas à proximité du campus. Ceci s'est accompagné de l'accroissement de l'effectif d'étudiants à transporter, d'où une surexploitation du parc automobile. Dans de telles conditions, les véhicules sont progressivement tombés en panne et ne peuvent plus être utilisés. En quantité insuffisante, ils sont difficilement renouvelés et gardés en bon état. Avec l'augmentation de la population estudiantine, l'offre de transport des étudiants par l'UL a régressé. Au début des années 2000, le transport universitaire a même été suspendu du fait du mauvais état des bus. En 2012, faisant suite à l'accord du 7 juillet 2011 entre les autorités gouvernementales, universitaires et les étudiants, le gouvernement a doté l'UL de dix (10) nouveaux bus. Toutefois le problème de transport universitaire n'est pas définitivement résolu, parce que le nombre de bus n'a pas évolué proportionnellement à celui des étudiants qui sollicitent ce service. En plus de cela, le tarif du transport universitaire a été relevé de 10 F CFA à 150 F CFA en 2001-2002 (Viagbo, 2007) ; il a ensuite été ramené à 100 F CFA l'année suivante. En 2016, le transport universitaire a été concédé à la Société de Transport de Lomé (SOTRAL) dont les tarifs sont fixés à 150 F CFA (Dizewe, 2017). Sept (07) lignes sont retenues par cette société pour assurer le

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transport des étudiants : Adétikopé-UL ; Agoè Assiyéyé-UL ; Atigangomé-UL ; Ségbé-UL ; Adjololo-UL ; Adakpamé-UL ; Akodessewa-Bè-UL. Les étudiants qui ne se trouvent pas à proximité des points de départ doivent y arriver parfois en parcourant des distances relativement longues à pied ou par taxi-moto. Il y a néanmoins plusieurs autres quartiers qui ne sont pas desservis, ce qui n'arrange pas un grand nombre d'étudiants vivant dans ces zones : Togo 2000, Atiégou, Sagboville, Kpogan et Kégué (Dizewe Kossi, 2017).

La conséquence de l'insuffisance des bus mis à la disposition des étudiants est que la majorité de ceux-ci doivent se rabattre sur les systèmes de transport privé (taxi, taxi-moto) pour se rendre au campus, mais à des tarifs plus élevés par rapport à celui du transport universitaire. Ces tarifs n'ont pas cessé d'augmenter avec la flambée du prix des produits pétroliers. A titre indicatif, avec le prix de l'essence qui est passé de 245 F CFA au début des années 1990 à plus de 500 F CFA en 2019, le tarif du transport pour les distances standard comme des banlieues au grand marché de Lomé qui était de 125 F CFA au début des années 1990 est passé à 300 F CFA voire plus aujourd'hui (Lawson Body, 2014). Les étudiants qui vivent pour la grande majorité hors du campus et souvent dans les quartiers périphériques de Lomé doivent payer ces frais de transport plus élevés lorsqu'ils n'ont pas accès au transport universitaire. Encore faut-il qu'ils aient les moyens de prendre les transports privés. Certes, il y a des étudiants qui se procurent leur propre moyen de déplacement, mais ceux qui doivent prendre un taxi ou un taxi moto sont plus nombreux. Parmi eux, il y en a qui sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres à pied pour se rendre au campus ou pour rentrer.

Les autres implications de la baisse du financement de l'UL sont ressenties en ce qui concerne la subvention accordée aux oeuvres universitaires : la restauration, l'assistance sociale et les soins médicaux. De 2004 jusqu'en 2017 (après avoir suspendu ses prestations en 2002) le restaurant universitaire a ramené le nombre de repas journalier à un seul et à un tarif qui est passé de 500 F CFA à 350 F CFA (Viagbo, 2006). Pendant cette période, seulement le déjeuner (composé de : entrée, plat principal et dessert) était

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servi. Le prix du déjeuner complet s'élevait à 350 F CFA. Selon leur moyen, les étudiants prenaient le déjeuner complet ou seulement le plat principal (200 F CFA). Le nombre de plats servis par jour par le restaurant universitaire a par ailleurs énormément chuté et la qualité des repas est souvent remise en cause par les étudiants. Depuis la rentrée universitaire 2017-2018, les prestations du restaurant universitaire ont été cédées à un opérateur privé. Le résultat de ce choix des autorités universitaires est que le tarif des repas est à nouveau passé à 500 F CFA (quoiqu'il s'agisse d'un tarif subventionné) ; le nombre de repas journaliers est quant à lui passé à deux (déjeuner et diner).

L'autre alternative mise en place, surtout en faveur de la grande masse des étudiants qui n'ont pas les moyens d'aller manger au restaurant universitaire est de permettre à des restaurateurs privés de s'installer sur le campus et de servir des repas à des tarifs relativement moins élevés et surtout assez flexibles par rapport au moyen de chacun. Selon les moyens de subsistance dont ils disposent, les étudiants se tournent vers le restaurant universitaire ou vers les restaurateurs privés.

Mais que ce soit dans un cas comme dans l'autre, les étudiants dépensent un peu plus cher pour manger au campus, qu'il y a trente ou quarante ans. Ceux qui n'ont pas les moyens de prendre des repas sur le campus sont contraints de rester sans manger durant tout le temps qu'ils y passent, et parfois c'est toute la journée.

Pour le manger, puisque les cours à l'université, souvent quand tu arrives et que tu as seulement le cours de 7 heures jusqu'à 13 heures, à 13 heures tu pars à la maison s'il y a quelque chose à manger tu manges et dans le cas contraire si tu as quelque chose dans la poche tu vas à l'Espace4 pour manger. Ce n'est pas tous les jours qu'on mange au campus. Si tu n'as rien, tu es obligé d'attendre jusqu'à 13 heures et partir. Le matin si tu te lèves très tôt, s'il y a une nourriture qui est restée la veille tu manges ça, avant de prendre la route. (Etudiant en FASEG, Semestre 3, mai 2017).

Il faut ainsi noter que sur le plan de la restauration, la situation des étudiants de l'UL n'a pas connu une importante amélioration.

4 Espace Restauration (il s'agit du lieu de restauration où servent les restaurateurs privés. Il y en a deux sur le campus : un au campus sud et un autre au campus nord).

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En ce qui concerne l'assistance sociale et les soins médicaux, plusieurs avantages offerts aux étudiants dans les années antérieures ont été supprimés. On peut relever par exemple que les étudiants nécessiteux ne bénéficient plus de lits sociaux ; les tickets de restauration et de bus ne sont plus offerts à ceux qui n'ont pas les moyens de s'en procurer, etc. L'assistance sociale a par ailleurs été réduite à des prestations de moindre envergure et de moins en moins d'étudiants en bénéficient malgré la précarité à laquelle ils font face.

Pour les soins médicaux, seule la consultation est restée gratuite. Les étudiants sont désormais tenus de payer les ordonnances qui leur sont prescrites. Le service médical (Division Médico-psycho-sociale) ne dispose plus des mêmes moyens qu'il avait par le passé. Même le personnel soignant a été réduit. De 4 médecins, 2 assistants médicaux et 6 infirmiers en 1990 (Adjiakou, 2011) pour un effectif de 8755 étudiants inscrits au cours de l'année académique 1990-1991, le personnel soignant de ce service est passé à 1 médecin, 2 assistants médicaux, 2 infirmiers et 3 aides-infirmières de nos jours pour un effectif de plus en plus croissant d'étudiants (49348 étudiants en 2016-2017 : DAAS, 2017). La capacité de prestation de ce service a été fortement réduite alors que l'effectif des étudiants ne cesse d'augmenter. Plusieurs prestations ne sont plus offertes, ce qui contraint les étudiants à opter pour l'automédication ou à trainer des maladies sur de longues périodes avec des conséquences plus graves.

Malgré l'existence d'une mutuelle destinée à apporter aux étudiants un soutien financier en cas de maladie ou d'accident, celle-ci fonctionne sous des conditions plus ou moins restrictives qui font que peu d'étudiants peuvent prétendre en bénéficier. En effet, dans le règlement intérieur de ladite mutuelle, l'étudiant ne peut être aidé à se soigner qu'en cas de maladie, d'accident ou de sinistre survenu du fait de l'exercice d'une activité académique. En matière de soins de santé, les étudiants n'ont pas les mêmes facilités pour se soigner ; ils doivent payer des frais de traitement parfois plus élevés lorsqu'ils tombent malades.

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On peut néanmoins relever que depuis ces deux dernières années des initiatives sont prises pour améliorer les prestations sociales en faveur des étudiants. Le projet travail étudiant en est une illustration.

Au regard de la réduction des diverses prestations des oeuvres universitaires, une frange importante de la population estudiantine de l'UL effectue les études dans des conditions de vie difficiles, souvent en termes d'alimentation décente, de transport, de soin de santé, de logement, etc. (tableau 5).

Tableau 5 : Répartition des étudiants selon leur appréciation de leurs conditions de vie

Appréciation des conditions de vie par l'étudiant

Effectifs

Pourcentage

Bonnes

13

4,1%

Acceptables

178

55,6%

Pénibles

107

33,4%

Très pénibles

22

6,9%

Total

320

100%

Source : Mokli, données de pré enquête, décembre 2016

Concernant leurs conditions de vie, il ressort des données exploratoires que nous avons collectées que seulement une infime proportion d'étudiants (4,1%) estiment que leur parcours universitaire se déroule dans de bonnes conditions de vie. Pour la majorité d'entre eux (55,6%) leurs conditions de vie sont acceptables. Ceux qui ont déclaré avoir des conditions de vie pénibles ou très pénibles représentent respectivement 33,4% et 6,9%.

Une autre difficulté concerne les frais d'inscription qui sont passées de 4250 F CFA à 50.000 F CFA en 2001-2002 pour les étudiants togolais des premier et deuxième cycles. Cette décision qui est intervenue à l'issue de la crise qu'a connu l'UB en 2000-2001, s'inscrit entre autres dans la logique d'augmentation des ressources financières de l'université à cause des difficultés de financement. Après deux années successives de moratoire durant lesquelles les étudiants ont payé 25.000 F CFA, ils se sont inscrits à

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50.000 F CFA en 2003-2004. A cause des difficultés éprouvées pour payer ces frais d'inscription, des mouvements de mécontentement ont été organisés avec une telle intensité que les autorités ont finalement décidé de ramener ces frais d'inscription à 25.000 F CFA en 2005-2006, suite à des négociations avec les étudiants.

Ces frais d'inscription ont continué à être remis en cause par les étudiants, ce qui conduit à une légère baisse pour le grade licence avec l'entrée en vigueur du système LMD. Ainsi depuis 2010-2011, les étudiants paient leur inscription par rapport au nombre de crédits que comptent les UE qu'ils choisissent de suivre au cours de l'année. Ils paient dès lors au niveau licence des frais d'inscription pédagogique qui s'élèvent à 250 F CFA par crédit en plus de 5000 F CFA comme droit d'inscription, des frais d'inscription pédagogique de 1000 F CFA et une mutuelle de 1000 F CFA. Un étudiant de semestres 1 et 2 peut payer autour de 21.000 F CFA. Pour un grand nombre d'étudiants, ces frais d'inscription ne sont pas faciles à supporter.

Concernant la formation proprement dite, avec le système LMD, les étudiants ont davantage de responsabilités. Ils sont appelés à participer plus activement à ladite formation à travers les recherches personnelles qu'ils doivent faire pour compléter les connaissances que leur transmettent les enseignants. Un étudiant doit, en effet, accumuler par crédit 20 heures de charge de travail, soit 12 heures d'enseignement et 8 heures de travail personnel (Université de Lomé, 2014, p. 7). Pour obtenir la licence, il doit alors effectuer 3600 heures de travail, soit 2160 heures et 1440 heures de travail personnel.

Pour le travail personnel, il revient aux étudiants de s'acheter les ouvrages nécessaires à leur documentation ou du moins de s'inscrire dans les bibliothèques et centres de recherche disposant de la documentation dont ils ont besoin. Cette exigence faite à l'étudiant d'effectuer des travaux personnels pour sa formation, représente ainsi des frais (achat d'ouvrages, frais de connexion à internet, abonnement dans les bibliothèques, etc.). Mais le plus souvent, compte tenu des difficultés financières, bon nombre d'étudiants n'arrivent pas à assurer les dépenses liées aux recherches personnelles. Ainsi, à défaut de

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pouvoir s'acheter des ouvrages liés à leur domaine d'études dans les librairies ou de s'inscrire dans les bibliothèques, les étudiants se contentent généralement des photocopies des cours que les enseignants donnent, et qui rassemblent parfois des parties d'ouvrages de certains auteurs importants.

Avec le système LMD, les enseignants mettent à la disposition des étudiants ces polycopies, même s'il y a encore certains qui ne le font pas (Dekor et al., 2011). L'acquisition de ces polycopies vient également accroitre les dépenses des étudiants. Néanmoins, l'accès à la connexion internet est facilité aux étudiants par l'installation du wifi (chaque étudiant dispose de 100 heures gratuites par mois) sur le campus depuis 2013 (inauguration officielle en 2018), ce qui leur permet de faire des recherches pendant qu'ils sont au campus.

Sur presque tous les aspects qui concernent les dépenses liées à leurs études et surtout à leur existence, les étudiants sont, depuis la fin des années 1990, confrontés à des charges plus élevées. D'après les résultats d'une étude de la Banque Mondiale, en 1998 les dépenses mensuelles de la vie courante d'un étudiant inscrit à l'UB prenant en compte la restauration, le logement et l'équipement, l'habillement et la toilette s'élèvent à 57.765 F CFA, alors que celles d'une étudiante se retrouvent à 65.474 F CFA. Ce niveau de dépense qui ne prend pas en compte les charges liées aux études est en effet un indicateur de l'importance des ressources financières que l'étudiant doit mettre à contribution durant son parcours à l'Université de Lomé. Ces montants mensuels nécessaires aux étudiants sont souvent au-delà de leurs capacités financières à faire des dépenses de plus en plus élevées étant donné que leur situation financière est devenue davantage précaire (Adelayi, 2012, p. 52).

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1.2.2- L'influence du contexte socioéconomique sur la précarisation de la situation des étudiants

La population togolaise est confrontée depuis les années 1990 à une hausse récurrente du niveau de vie. Mais au même moment, les revenus n'évoluent pas de façon proportionnelle. Cette situation entraine dès lors une cherté de la vie et accentue la dégradation des conditions de vie des populations (Lawson Body, 2014). Les étudiants de l'UL sont également confrontés à cette réalité dans un contexte où ils subissent une diminution du soutien financier qu'ils reçoivent. En effet, en dehors de la baisse du soutien de l'Etat aux étudiants, le coût de la vie dans le pays et particulièrement dans la ville de Lomé est de plus en plus élevé. La cherté de la vie rejaillit aussi sur le pouvoir économique des étudiants qui doivent par exemple prendre le taxi ou le taxi-moto à un tarif qui ne cesse de croître selon les fluctuations du prix du carburant. Les différentes augmentations du prix du carburant ont véritablement impacté les tarifs du transport urbain et interurbain. Outre la hausse des tarifs du transport, les produits de première nécessité (maïs, sorgho, riz, haricot, huile, pain, sucre, lait, pâtes alimentaires, viande, poulet, poisson, ciment, etc.) connaissent de façon concomitante une augmentation récurrente. La même répercussion s'observe sur les loyers qui connaissent aussi une augmentation parfois déconcertante (Lawson Body, 2014). Cette situation contribue à affecter davantage le niveau de vie des étudiants.

Lorsqu'on s'intéresse au milieu social d'origine des étudiants, on se rend compte que la majorité d'entre eux ne vient pas de familles aisées, dans un pays où l'indice de développement humain (IDH) se retrouve à 0,49 avec un revenu par habitant par an de 350 dollars (Banque Mondiale, 2009) et un taux de pauvreté de 58,7% en 2011 (DGSCN, 2011).

Face aux conditions d'études et de vie difficiles dans lesquelles les étudiants se retrouvent, il revient à leurs parents d'assumer davantage la prise en charge de leurs frais d'études en compensation du soutien financier (direct ou indirect) qu'ils ne peuvent plus obtenir de l'Etat. Mais il se révèle que la majorité des étudiants se retrouvent laissés à

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eux-mêmes. Les parents ne parviennent pas à régler le problème né de l'affaiblissement du soutien de l'Etat, parce qu'ils apportent à leurs enfants des ressources souvent insuffisantes. Ainsi, un grand nombre d'étudiants s'inscrivent et poursuivent leurs études sans le soutien financier de leurs parents, du fait de la précarité dans laquelle ceux-ci se trouvent. Cette situation se justifie en partie par la pauvreté à laquelle les populations sont exposées : dans les différentes régions du Togo en dehors de Lomé, le taux de pauvreté est assez élevé et a connu une progression entre 2006 et 2011 (diagramme 1), atteignant même 80% dans la région centrale et 91% dans la région des savanes (PNUD, 2012).

Diagramme 1 : Incidence de la pauvreté par région, 2006 et 2011 (données en %)

Source : PNUD, (2012, p. 13)

En effet, nous pouvons avancer par déduction qu'une proportion importante d'entre eux, vient de familles à revenu modeste, en nous fondant aussi sur le fait que dès ses débuts, l'Université du Bénin a eu des effectifs d'étudiants constitués en grande partie, par des enfants issus de milieux défavorisés, et en particulier des milieux ruraux (Commission Nationale Togolaise pour l'UNESCO, 2007, p. 26). Le tableau 6 nous permet d'avoir un aperçu de la profession exercée par les pères des étudiants.

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Tableau 6 : Répartition des étudiants selon la profession du père

Profession du père

Effectifs

Pourcentage

Aucune

34

10,6%

Retraité

18

5,6%

Agriculteur

50

15,6%

Artisan (couturier, menuisier, coiffeur, mécanicien, etc.)

60

18,8%

Commerçant

18

5,6%

Instituteur/enseignant du secondaire

40

12,5%

Religieux/Pasteur

5

1,6%

Employé/fonctionnaire

52

16,3%

Policier/militaire

16

5%

Médecin/ingénieur/architecte

18

5,6%

Technicien supérieur

9

2,8%

Total

320

100%

Source : Mokli, données d'enquête exploratoire, décembre 2016

Les données d'enquête exploratoire collectées auprès des étudiants montrent que la grande majorité des étudiants ne sont pas issus de père ayant une profession à revenu élevé. Ils ont pour la plupart un père, artisan (18,8%), agriculteur (15,6%), employé ou fonctionnaire (16,3%), enseignant (12,5%). Très peu d'étudiants ont un père ayant une profession à revenu élevé : médecin, ingénieur ou architecte (5,6%).

Par ailleurs en ce qui concerne les ressources financières dont ils disposent pour subvenir à leurs besoins, la plus grande partie des étudiants de notre enquête exploratoire ont déclaré que ces ressources leur permettent difficilement d'y arriver (tableau 7).

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Tableau 7 : Répartition des étudiants selon que les ressources financières leur permettent de satisfaire leurs besoins

Les ressources financières de l'étudiant lui permettent de satisfaire ses besoins

Effectifs

Pourcentage

Facilement

24

7,5%

Passablement

147

45,9%

Difficilement

149

46,6%

Total

320

100%

Source : Mokli, données d'enquête exploratoire, décembre 2016

Pour 46,6% des étudiants, c'est difficilement que les ressources dont ils disposent leur permettent de satisfaire leurs besoins. Une faible proportion d'entre eux y arrive facilement (7,5%).

Même si une certaine frange de bacheliers ne peut pas accéder à l'enseignement supérieur à cause du manque de moyens financiers, la catégorie socioéconomique des étudiants qui arrivent à l'UL n'a pas énormément évolué, vu qu'il s'agit généralement de ceux qui ne peuvent pas s'inscrire dans les établissements privés d'enseignement supérieur dont les frais d'inscription sont souvent élevés : l'inscription dans ces établissements coûte en moyenne quinze fois plus cher que dans le public (Commission Nationale Togolaise pour l'UNESCO, 2007). Par ailleurs, il ne faut pas non plus perdre de vue que la majorité des étudiants vient de l'intérieur du pays. Dans la mesure où le niveau de pauvreté est plus élevé dans les régions de l'intérieur, il s'en dégage que les étudiants qui viennent de ces régions ne viennent pas souvent de milieux socioéconomiques aisés. Ils sont généralement de parents agriculteurs, artisans, revendeurs, instituteurs, chauffeurs, etc., comme on a pu le voir avec les données exploratoires. Certains ont perdu au moins un parent et il y en a beaucoup qui sont issus d'une famille polygame, etc. (Mokli, 2010). Les données de l'enquête exploratoire nous livrent à travers le tableau 8 un aperçu de la proportion des étudiants selon qu'ils sont nés dans une famille monogame ou polygame.

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Tableau 8 : Répartition des étudiants selon le type de famille d'appartenance

Type de famille

Effectifs

Pourcentage

Monogame

193

60,3%

Polygame

127

39,7%

Total

320

100%

Source : Mokli, données d'enquête exploratoire, décembre 2016

Il ressort de notre enquête exploratoire que la majorité des étudiants sont issus d'une famille monogame (soit 60,3%), alors que 39,7% d'entre eux viennent de famille polygame. Quand bien même la majorité des étudiants est issue d'une famille monogame, il n'en demeure pas moins qu'une proportion non négligeable (un peu plus du 1/3) vient d'une famille polygame.

Au vu de la situation socioéconomique dans laquelle se retrouvent les étudiants de l'UL, ceux-ci poursuivent désormais leurs études dans des conditions précaires. Avec la volonté et le désir de faire des études universitaires, ils se retrouvent presqu'abandonnés à leur sort. Le soutien qu'ils reçoivent des parents ou de l'Etat est insuffisant pour leur permettre d'étudier dans de bonnes conditions. Il est donc nécessaire pour eux de trouver les moyens d'améliorer leur situation socioéconomique.

1.2.3- Les mesures institutionnelles mises en place pour assister les étudiants nécessiteux

A sa création, l'UB a été dotée d'un service social qui fait partie des divisions du CNOU actuellement dénommé Centre des OEuvres Universitaires de Lomé (COUL). Ce service apporte dans la mesure de ses moyens, son aide aux étudiants qui rencontrent des difficultés de nature à troubler le déroulement normal de leurs études (Université du Bénin, 1990, p. 24). Mais, du fait de la diminution du budget destiné aux prestations du service social, l'aide proposée aux étudiants a été réorientée. Pour rappel, jusque dans les années 1990, par l'intermédiaire du service social, les étudiants boursiers régulièrement inscrits pouvaient obtenir du CNOU des avances sur bourses sous forme de prêts. Quant

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aux étudiants qui n'étaient ni boursiers, ni bénéficiaires de l'allocation d'aide, ils pouvaient obtenir en s'adressant au service social des dérogations pour le restaurant universitaire, des secours, des « lits sociaux », etc. Une assistance directe était apportée aux étudiants qui étaient en difficulté et qui formulaient des demandes à l'endroit du service social. Ainsi, selon le besoin dans lequel ils se trouvaient, ces étudiants demandeurs de l'assistance du service social recevaient gratuitement des tickets de restaurant, de bus, des rations alimentaires, etc. (Université du Bénin, 1990).

Mais au début des années 2000, cette forme d'assistance a été supprimée au profit d'un soutien aux étudiants en situation socioéconomique précaire, qui n'a pas la même ampleur en termes d'effectif d'étudiants bénéficiaires. La plupart des prestations du service social notamment l'assistance directe aux étudiants ont été abandonnées. Sous l'impulsion des autorités universitaires, une autre orientation a été donnée à l'assistance sociale aux étudiants à partir de 2003. Ainsi, le service social (qui est devenu division psychosociale en 2011) offre désormais ses services aux étudiants sur trois volets jusqu'en 2017 : le Projet d'Insertion des Etudiants Nécessiteux de l'Université de Lomé (PIEN-UL), la prise en charge psychosociale et médicale et la prise en charge psychosociale des étudiants consommateurs de drogues et des étudiants séropositifs. Chacun de ces volets en ce qui le concerne apporte un soutien aux étudiants qui sont confrontés à des difficultés sur le plan socioéconomique, psychologique et médical : « la division psychosociale a pour mission d'assister les étudiants nécessiteux ou malades. » (COUL, 2013, p. 7).

La division psychosociale du COUL intervient dès lors dans le renforcement du pouvoir économique des étudiants nécessiteux à travers le PIEN-UL qui est un projet créé en 2003 (COUL/Service Social, rapport annuel 2003-2004). Ce projet offrait aux étudiants qui y étaient inscrits de petits travaux pour lesquels ils étaient payés. Les travaux que les étudiants exécutaient dans le cadre du PIEN-UL sont : la collecte des droits d'entrée dans les toilettes des amphithéâtres et des Espaces-Restauration, le ramassage des sachets plastiques, le balayage des amphis et des salles de cours, la vidange des poubelles

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installées sur le campus et l'enlèvement des décharges anarchiques. Au cours des premières années de ce projet, les étudiants inscrits au PIEN-UL étaient sollicités pour exécuter les travaux de plomberie, d'extension des réseaux électrique et téléphonique et le rangement à la bibliothèque universitaire. Au démarrage de ce projet, 94 étudiants étaient recrutés et ont contribué à l'exécution des activités. Chaque année, de nouveaux étudiants étaient recrutés pour bénéficier de ce projet à la suite d'une sélection. Les critères de sélection de ces étudiants reposaient essentiellement sur leur situation socioéconomique (parents décédés ou pauvres : agriculteurs, revendeurs, instituteurs, artisans, chauffeurs, etc.).

Ce projet dont l'objectif était d'aider les étudiants en difficulté sur le plan socioéconomique ne recevait néanmoins qu'un faible effectif d'étudiants. En plus de cela, à partir de l'année 2009-2010, cet effectif a connu une diminution à cause de la réduction du budget prévu pour payer les étudiants. Le tableau 9 montre le nombre d'étudiants recrutés depuis la mise en place du projet jusqu'en 2012.

Tableau 9 : Effectif des étudiants recrutés par le PIEN-UL de 2003-2004 à 2011-2012

Année

Nombre d'étudiants recrutés par le PIENUL

Filles

Garçons

Total

2003-2004

-

-

73

2004-2005

-

-

191

2005-2006

-

-

231

2006-2007

-

-

190

2007-2008

-

-

250

2008-2009

-

-

259

2009-2010

21

69

90

2010-2011

31

67

98

2011-2012

26

68

94

Source : Rapport de la division psychosociale du COUL, 2012

De 2003-2004 à 2008-2009, l'effectif des étudiants bénéficiaires du PIEN-UL a connu une augmentation, passant de 73 à 259. En six années académiques, les bénéficiaires de

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ce projet ont presque quadruplé. A partir de 2009-2010, cet effectif a considérablement chuté, se retrouvant en deçà de 100 étudiants. Il faut noter qu'au fil des années certaines activités du projet ont été supprimées, justifiant aussi la diminution des effectifs. En outre, l'enthousiasme et le soutien dont ce projet a bénéficié à ses débuts se sont quelque peu émoussés.

En 2018, ce projet a été revu, et est exécuté sous l'appellation Projet Emploi Etudiants (PEE). Il s'agit en effet avec cette nouvelle formule d'explorer toutes les opportunités d'emploi pouvant être offertes aux étudiants en situation de vulnérabilité. La nouveauté avec ce projet est de diversifier les activités offertes aux étudiants sur le campus et de leur permettre d'avoir du travail au sein de structures partenaires de l'Université de Lomé. Ces activités5 qui sont offertes aux étudiants préalablement soumis à une sélection sur la base de certains critères6, sont exécutées durant leur temps libre contre une rémunération destinée à leur permettre de subvenir à leurs besoins aussi bien académiques qu'existentiels. À partir d'une programmation pour les différentes activités sur la base de leurs heures libres, les étudiants bénéficiaires du projet exécutent les différentes activités dans le respect de leurs obligations académiques.

La particularité de ce projet est qu'il tient compte de la nécessité pour les étudiants de participer aux activités académiques. De ce fait les travaux qu'ils exécutent ne sont pas de nature à constituer une entrave à leurs études. Les différentes activités sont alors programmées à des heures ou des jours où les étudiants n'ont pas cours. Le PEE va plus loin que le PIEN-UL en mettant un accent sur l'excellence. En effet, les étudiants bénéficiaires sont également tenus de fournir de bons résultats académiques pour pouvoir continuer à jouir du projet.

5 Le balayage des salles de cours et amphis ; la brigade verte ; la surveillance des toilettes ; le pointage des étudiants au restaurant universitaire ; le service au restaurant (plonge, service de plats, etc.).

6 Etre de nationalité togolaise ; être titulaire du Bac 2 ; être inscrit à dans un établissement de l'UL ; être orphelin de père et/ou de mère ou être issu de parents démunis ; pour les anciens étudiants qui sont à leur première demande, avoir obtenu 50 et 60 crédits au cours de l'année académique précédente ; pour les anciens étudiants bénéficiaires et candidats au renouvellement, avoir obtenu 60 crédits au cours de l'année académique précédente.

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Mais en 2020, le PEE a été révisé pour donner naissance à un autre projet dénommé Projet Bénévolat Etudiant (PBE). Pour l'essentiel les activités du PEE n'ont pas été modifiées, mais leur programmation et leur exécution sont entièrement confiées à des associations d'étudiants (GEVES, Brigade Verte, etc.). Le COUL appuyé par la DGDU n'intervient que pour le contrôle. Le grand changement avec le PBE est que les étudiants ne sont plus payés, des difficultés de financement étant évoquées.

L'autre domaine d'action de la division psychosociale est la prise en charge psychosociale et médicale. Il s'agit d'assister moralement ou financièrement les étudiants malades ou accidentés dans le cadre d'activités académiques, qui n'ont pas les moyens de se soigner. Dans ce cas des fonds pouvant couvrir une partie des frais des soins nécessaires sont accordés aux étudiants à condition qu'ils fassent une demande. A la suite de la restructuration du COUL intervenue en 2018, cette section a été transférée à la Division Médico-Psycho- Sociale (DMPS).

En dehors des actions menées par l'UL à travers le COUL, d'autres organisations ou associations viennent en aide à ces étudiants. Il y a entre autres le Centre Catholique Universitaire (CCU), l'Association des Etudiants Musulmans du Togo (AEMT), les associations d'étudiants venant de diverses localités du Togo qui accompagnent dans la mesure de leurs possibilités les étudiants en difficulté. Au CCU, c'est l'Organisation de la Charité pour un Développement Intégral (OCDI), qui intervient pour soutenir les étudiants nécessiteux ; on estime d'ailleurs que ces étudiants sont majoritaires et que leurs difficultés se manifestent sous forme de manque de moyens pour se loger, se nourrir et payer les inscriptions. Cette organisation intervient alors pour leur apporter un soutien à la fois moral, matériel et financier. Sur le plan financier, elle aide les étudiants à payer les frais d'inscription, le loyer ainsi que l'achat de documents pour étudier.

Toutefois, toutes ces mesures semblent insuffisantes pour offrir au plus grand nombre d'étudiants les conditions devant leur permettre d'avoir la sérénité nécessaire sur le plan socioéconomique. Ils n'hésitent donc pas à développer des stratégies pouvant leur

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permettre de faire face à la précarité. Deux options peuvent à cet effet être identifiées : les mouvements de revendication pour l'amélioration de la situation socioéconomique des étudiants et l'exercice d'une activité rémunératrice.

1.3- Les stratégies des étudiants pour faire face à leurs conditions de vie difficiles

Durant au moins deux décennies (1990 et 2000), la situation des étudiants de l'UL sur le plan socioéconomique s'est fragilisée. Pendant que le soutien de l'Etat à leur profit s'affaiblit, le coût de la vie auquel ils doivent faire face pour effectuer leurs études augmente. Alors que l'amenuisement de l'aide de l'Etat devrait être compensé par d'autres alternatives, notamment une plus grande participation des parents à la prise en charge de la scolarité des étudiants, ceux-ci semblent être laissés à eux-mêmes. Ils sont ainsi confrontés à des conditions de vie difficiles, ce qui les pousse à chercher des solutions pour pouvoir aller au bout de leurs études.

1.3.1- Les mouvements revendicatifs pour l'amélioration des conditions de vie des étudiants

Afin de faire face à leurs conditions d'existence difficiles, les étudiants font divers choix destinés à leur permettre d'avoir davantage de ressources financières ou à leur alléger les difficultés financières. Il y a entre autres des solutions que nous pouvons identifier comme étant « collectives » et des solutions « individuelles ». Nous entendons par solutions « collectives » les mouvements de revendication à l'égard des autorités universitaires et étatiques en vue d'amener celles-ci à améliorer leurs conditions de vie. Dans ce registre, les étudiants de l'Université de Lomé se sont illustrés de façon notoire depuis 1990, année où les premiers mouvements de contestation des étudiants ont été enregistrés (Tsigbe, 2014). Ayant un caractère plus politique dans les années 1990 parce que la préoccupation majeure de l'époque étant la lutte pour l'avènement de la démocratie au Togo, ces revendications ont par la suite pris une allure plus sociale en demandant une amélioration

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des conditions de vie des étudiants qui se sont dégradées au cours des années qui ont suivi.

Comme on peut le constater, les mouvements étudiants à l'Université de Lomé entre 1990 et 2003 ont connu deux phases : l'une politique et l'autre sociale. La première qui s'inscrit dans le début du processus de démocratisation du Togo (1990-1992) a vu les étudiants s'affilier ouvertement à des partis politiques, soit de la mouvance présidentielle, soit de l'opposition. Ces partis ont servi de base arrière pour les mouvements étudiants et ont transplanté sur le terrain universitaire, les dissensions que connaissait la classe politique togolaise à l'époque. La conséquence a été l'exacerbation de la violence sur le campus universitaire. Pour calmer le jeu, le pouvoir en place, après avoir usé la méthode forte surtout vis-à-vis des étudiants proches de l'opposition, a fait preuve d'une certaine ouverture en acceptant de négocier. Les recommandations issues de ces négociations ont été partiellement honorées, le reste, renvoyées aux calendes grecques, ce qui va être le ferment des mouvements à caractère social dans la seconde phase (1999-2003). (Tsigbe, 2014, p. 153-154).

Les étudiants sont souvent entrés dans des situations de bras de fer avec les autorités, provoquant quelques fois de véritables tensions au sein de l'université. Généralement, ces mouvements de revendications des étudiants à la tête desquels se trouvent des étudiants responsables d'associations, débouchent sur des affrontements physiques entre les étudiants et les forces de l'ordre souvent envoyées pour empêcher les mouvements. Ils ont souvent entrainé la destruction de biens publics aussi bien au sein de l'université qu'en dehors, selon leur ampleur. Le plus dur est atteint lorsque les autorités se retrouvent dans l'obligation de fermer l'université en pleine année académique ou même lorsque ces perturbations entrainent l'invalidation de l'année académique. A propos de la fermeture de l'UL, elle est intervenue à l'issue des mouvements des années 1990-1991, 1998-1999, 1999-2000, 2000-2001, 2004 et 2011 (Tsigbe, 2014). Toute la communauté universitaire était à chaque fois contrainte de suspendre les activités pendant plusieurs jours. Ce n'est que lorsqu'un accord est trouvé entre les étudiants et les autorités que l'université est à nouveau ouverte : à titre indicatif, nous pouvons citer l'accord du 7 juillet 2011 entre les autorités et les étudiants à l'issue des mouvements qui ont entrainé la fermeture de l'UL en juin 2011.

Par ailleurs en 2000, les autorités ont plutôt été obligées d'invalider l'année académique dans plusieurs établissements (FLESH, FASEG, FDS, IUT-G). Il faut également noter que ces mouvements ont souvent eu comme réponse une répression qui va de

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l'intervention policière à la suppression de la bourse, la majoration des frais d'inscription, des oeuvres universitaires ou encore l'exclusion des meneurs (Viagbo, 2006). La tension ainsi provoquée par ces mouvements ne baisse qu'à partir du moment où les étudiants et les autorités discutent pour trouver des réponses aux revendications.

A l'issue de ces différentes crises dont la principale cause se trouve le plus souvent dans le retard du payement des allocations d'aide (ou de la bourse) et surtout l'insuffisance du montant de l'allocation d'aide après la suppression de la bourse, les étudiants parviennent dans une certaine mesure à obtenir satisfaction parce que la tranche d'aide sollicitée leur est par la suite versée. De même, de ces différents mouvements de revendication, les étudiants ont pu obtenir la revue à la hausse du montant de l'allocation d'aide et du nombre de tranches de ladite allocation. A l'issue de l'accord du 7 juillet 2011 par exemple, les autorités ont décidé « d'octroyer au titre de l'année académique en cours une prime pour la vie chère de 10.000 F CFA » à chaque étudiant. En plus de cela d'autres mesures concernant l'augmentation du nombre de bus pour le transport des étudiants, la baisse du loyer des chambres des cités universitaires, du prix des repas au restaurant universitaire et des frais d'inscription, ont été prises. Grâce à ces mouvements de revendication, aujourd'hui, les étudiants perçoivent 144.000 F CFA d'aide par an subdivisés en quatre tranches de 36.000 F CFA chacune. Pour un étudiant bénéficiaire de l'allocation d'aide, ce montant représente en moyenne un revenu mensuel d'un peu plus de 12.000 F CFA. Quant à l'allocation de bourse elle a été réinstaurée en 2011. Les étudiants qualifiés pour y accéder doivent respecter certains critères (performance scolaire, âge). Elle est payée en quatre (04) tranches de 54.000 F CFA chacune, soit 18.000 F CFA par mois (pour tout étudiant inscrit en licence, quel que soit le semestre).

A travers des actions collectives les étudiants parviennent ainsi à obtenir une revue à la hausse des ressources financières mises à leur disposition par l'Etat et à la baisse des frais de certaines prestations sociales.

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1.3.2- Le choix des activités économiques pour améliorer la situation financière

De façon « individuelle », il y a des étudiants de l'UL qui optent pour l'exercice d'une activité économique parallèlement à leurs études pour améliorer leur situation socioéconomique. Deux raisons fondamentales les poussent à ce choix : premièrement, le besoin de ressources financières et deuxièmement le besoin d'acquérir une expérience professionnelle (OVE, 2010 ; OVE, 2013). Mais dans la plupart des cas, les étudiants exercent une activité économique pour faire face à leurs conditions de vie difficiles, surtout dans un contexte de précarité. Au département de Sociologie de l'Université de Lomé, il a été relevé que la majorité des étudiants, soit 51,3%, exerçaient une activité économique (Mokli, 2010, p. 57). De plus, de façon cumulative la majorité de ces étudiants avait une situation socioéconomique précaire : 22,8% avaient un père agriculteur, 20,2% étaient orphelins de père, 13,9% avaient un père retraité, 5,1% avaient un père instituteur. 45,5% de ces étudiants avaient une mère ménagère et 34,2% avaient une mère commerçante ou revendeuse (Mokli, 2010). Seulement une minorité d'entre eux avaient un père issu d'une catégorie socioprofessionnelle (CSP) élevée : 1,3% avait un père juriste ; on retrouve la même proportion chez les étudiants qui avaient un père banquier.

Vu la catégorie socioprofessionnelle de leurs parents, il se dégage que la majorité des étudiants qui exercent une activité économique proviennent d'un milieu social à faible revenu. Quant aux étudiants dont le père appartient à une catégorie socioprofessionnelle supérieure, ils recourent moins souvent au travail rémunéré pour financer leurs études en raison de l'aide financière familiale plus élevée dont ils bénéficient (Beffy et al., 2009). La plupart des étudiants qui sont entrainés vers l'exercice d'une activité économique y arrivent avant tout par nécessité de subvenir à leurs besoins existentiels et ensuite à ceux liés à leurs études. Il s'agit parfois de stratégies de survie pour se maintenir dans le système d'enseignement supérieur et parvenir à obtenir un diplôme. L'ampleur des dépenses auxquelles ils sont confrontés amène les étudiants à s'adonner à l'exercice

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d'activités économiques : par exemple 79% des étudiants de l'UL qui ne sont pas logés dans une résidence universitaire, exercent une activité économique, parce qu'ayant loué une chambre en ville et ou habitant dans un quartier éloigné de l'université, ils paient des loyers plus élevés et dépensent plus pour le transport (Adelayi, 2012, p. 53).

A l'UL, de plus en plus d'étudiants exercent des activités rémunératrices parallèlement à leurs études. Généralement c'est une gamme variée d'activités qui sont exercées ; et ces activités se retrouvent pour la plupart dans le secteur informel ou privé. Les étudiants concernés initient une activité pour leur propre compte ou sont recrutés par un employeur. Parmi les activités exercées, on peut citer le petit commerce, les cours de répétition ou l'enseignement dans des établissements privés, la conduite de taxi moto, le service d'accueil à des manifestations publiques, le gardiennage, le journalisme, etc. Certaines activités sont parfois physiquement éprouvantes ou nécessitent que l'étudiant y investisse plus de temps : conduite de taxi-moto, travail sur les chantiers de construction, service dans les bars, etc. Le plus souvent ce sont des activités qui n'ont pas de rapport avec les études effectuées, car ce qui est visé c'est l'accès à un revenu plus ou moins suffisant pour la satisfaction des besoins existentiels.

Une analyse des activités exercées par les étudiants et du contexte togolais (voire africain) montre que les étudiants ne disposent pas d'assez d'offres ou même qu'il existe peu d'offres d'activités rémunérées destinées aux étudiants comme dans les pays occidentaux. Il s'agit d'un domaine qui n'est pas encore structuré comme on peut l'observer en Europe ou en Amérique du nord où il existe même des textes réglementant le travail des étudiants. En témoigne, dans le cas spécifique de l'université de Lomé, la difficulté à avoir l'adhésion des entreprises aux différentes initiatives du COUL (évoquées plus haut) visant à offrir du travail à une proportion plus importante d'étudiants. Les offres de travail aux étudiants ne sont pas systématiques contrairement à la pratique dans les pays d'Europe ou d'Amérique du nord où les entreprises ont des offres à l'endroit des étudiants. En France, une étude réalisée en 2019 par Amar et al. de l'inspection générale

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de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) à la demande du ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, fait le constat que l'emploi durant les études (tant en France qu'en Europe) est devenu une modalité normale de la vie universitaire qui concerne trois étudiants sur quatre à un moment ou un autre de leur parcours universitaire (Amar et al., 2019). Cette réalité est tributaire du contexte socioéconomique des pays occidentaux de façon générale, qui offre la possibilité aux étudiants de travailler durant les études. On peut ainsi relever qu'« il a toujours existé de nombreux dispositifs qui prévoient des activités rémunérées d'étudiants en relation plus ou moins étroite avec leurs études, généralement dans des filières professionnalisées ou à des niveaux élevés des cursus (internat, monitorat, attaché temporaire d'enseignement et de recherche, etc.) (Amar et al., 2019, p. 5). L'ampleur du phénomène amène même à recommander l'augmentation des offres d'emploi par les établissements d'enseignement supérieur ainsi que la prise en compte des expériences acquises avec les activités exercées par les étudiantes dans leur parcours (Amar et al., 2019).

Les étudiants qui exercent une activité économique consacrent une part de leur temps et leur énergie à cette activité. Pour que l'étudiant puisse avoir du temps pour exercer une activité économique, il faut donc que le type de formation ou l'établissement qu'il fréquente lui permette d'avoir du temps à consacrer à cette activité. Lorsque l'étudiant est inscrit dans un établissement où les activités académiques prennent plus de temps, il lui est difficile de s'adonner à un travail rémunéré : « D'une manière générale, la probabilité de travailler est d'autant plus faible que les exigences des études, en matière d'assiduité ou de travail, sont plus grandes. » (Grignon, 2003, p. 12).

C'est le cas souvent des étudiants inscrits dans les écoles et les instituts et même dans certaines facultés (CIC, ENSI, ESA, FSS, IUT-G, ISICA). Dans ces établissements où il y a une plus grande rigueur, un contrôle de l'assiduité et de la performance des étudiants, l'exercice d'une activité économique n'est pas répandu chez ces étudiants. Cette réalité nous a été confirmée par un enseignant de l'ISICA en ces termes :

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« Chez nous ici, les étudiants ne sont pas vraiment dans ces genres d'activités. Leur emploi du temps de cours est souvent chargé et surtout ils sont tenus de justifier leur absence. Ceux qui s'absentent sans motifs s'exposent à l'exclusion. Néanmoins, il y a des étudiants qui sont en fin de parcours et qui n'ont que peu d'UE à valider qui font de petits boulots par moment. » (Entretien avec enseignant ISICA, mai 2017)

Par contre dans les facultés de grande fréquentation où les étudiants ont un peu plus de temps libre et sont moins contrôlés, il arrive plus fréquemment que ceux-ci s'investissent dans l'exercice d'une activité économique. D'autres raisons liées à l'origine socioéconomique des étudiants qui s'orientent vers les différents établissements pourraient être également évoquées. Le tableau 10, dont les données ont été obtenues à la suite de l'enquête exploratoire que nous avons réalisée dans les différents établissements de l'UL, nous permet de voir la répartition des étudiants par établissement selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

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Tableau 10 : Répartition des enquêtés selon l'établissement et l'exercice d'une activité économique

 

Exerce une activité
économique

Total

Oui

Non

Établissement

CIC

Effectif

4

6

10

Pourcentage

40%

60%

100%

ENSI

Effectif

3

6

9

Pourcentage

33,3%

66,7%

100%

ESTBA

Effectif

2

6

8

Pourcentage

25%

75%

100%

ESA

Effectif

4

11

15

Pourcentage

26,7%

73,3%

100%

ESAAd

Effectif

1

8

9

Pourcentage

11,1%

88,9%

100%

FSS

Effectif

3

9

12

Pourcentage

25%

75%

100%

FDS

Effectif

22

39

61

Pourcentage

36,1%

63,9%

100%

FLLA

Effectif

15

18

33

Pourcentage

45,5%

54,5%

100%

IUT-G

Effectif

2

2

4

Pourcentage

50%

50%

100%

ISICA

Effectif

3

5

8

Pourcentage

37,5%

62,5%

100%

FDD

Effectif

11

10

21

Pourcentage

52,4%

47,6%

100%

FSHS

Effectif

32

17

49

Pourcentage

65,3%

34,7%

100%

FASEG

Effectif

25

31

56

Pourcentage

44,6%

55,4%

100%

INSE

Effectif

9

16

25

Pourcentage

36%

64%

100%

Total

Effectif

136

184

320

Pourcentage

42,5%

57,5%

100%

Source : Mokli, données d'enquête exploratoire, décembre 2016

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La répartition de ces données exploratoires montre que l'exercice d'une activité économique est plus fréquent dans certains établissements que d'autres. On observe ainsi que 65,3% des étudiants de la FSHS exercent une activité économique ; à la FDD, ils sont 52,4% ; 50% à l'IUT-G, 45,5% à la FLLA, etc. Dans d'autres établissements moins d'étudiants s'adonnent à l'exercice d'une activité économique : ESAAd, 11,1% ; ESTBA, 25% ; FSS, 25%, etc. Les écoles sont moins affectées par ce phénomène que par les établissements de grande fréquentation. Les raisons évoquées plus haut peuvent être prises en compte pour expliquer cette situation.

Lorsque leur emploi du temps leur en donne la possibilité et surtout quand leur situation socioéconomique les y contraint, une proportion importante d'étudiants s'adonne à des activités économiques, qui leur permettent de gagner de l'argent pour vivre.

1.3.3- La question de la réussite des étudiants à l'Université de Lomé

Dans une institution universitaire telle que l'UL où le niveau de réussite n'est pas souvent élevé, il est important de s'interroger sur les facteurs déterminants qui agissent tant en faveur de ceux qui réussissent qu'au détriment de ceux qui échouent. Au sein de cette université, rarement le niveau global de réussite en fin d'année a franchi le seuil des 50% (cf. statistiques de la DAAS). Entre 1990-1991 et 1999-2000, le taux de réussite ayant évolué en dents de scie est passé de 16,84% à 12,28%. Le niveau de réussite le plus élevé était atteint en 1992-1993 soit 18,98% (Commission Nationale Togolaise pour l'UNESCO, 2007). Ce taux a beaucoup plus évolué à partir de 2001-2002, mais il est resté toujours faible comme le montre le tableau 11.

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Tableau 11 : Taux de réussite à l'Université de Lomé de 2000-2001 à 2007-2008

Années

Effectifs d'étudiants
ayant réussi

Taux de réussite (en %)

Taux global de
réussite (en %)

Garçons

Filles

Garçons

Filles

2000-2001

12784

2799

9,83

11,22

10,08

2001-2002

8377

1801

56,50

53,75

56,01

2002-2003

12010

2608

43,86

41,72

44,85

2003-2004

11572

2543

48,26

48,80

48,36

2004-2005

12384

3040

49,70

50,51

49,88

2005-2006

16946

4401

42,69

44,08

42,98

2006-2007

19265

5449

45,34

44,24

45,10

2007-2008

24497

7203

34,81

30,96

33,94

Source : Statistiques de la DAAS, 2001-2002 à 2007-2008

En huit (08) années académiques les taux de réussite à l'Université de Lomé n'ont franchi les 50% qu'en 2001-2002 (56,01%), année qui a suivi l'année académique 2000-2001, invalidée dans la plupart des établissements à l'issue des troubles qu'a connu l'UL. Généralement, le taux de réussite dans cette université se retrouvent dans les 40% : 44,85% en 2002-2003 ; 48,36% en 2003-2004 ; 42,98% en 2005-2006. Si le taux de réussite a pu connaitre une augmentation continue de 2002-2003 à 2004-2005, il a chuté en 2005-2006, avant de remonter l'année suivante et de chuter une fois encore en 20072008. Bien qu'étant plus nombreux chaque année, les garçons n'ont pas toujours un meilleur taux de réussite que les filles. Il y a des années où les filles ont mieux réussi que les garçons : 2000-2001, 11,22% pour les filles, contre 9,83% pour les garçons ; 20032004, 48,80% pour les filles contre 48,26% pour les garçons. En dehors des 56,01% de réussite enregistrés en 2001-2002, les troubles auxquelles l'UL a fait face au début des années 2000 ont contribué à la faiblesse des taux de réussite. Le faible niveau de réussite dans les facultés (où les étudiants ne sont pas soumis à la même rigueur que dans les écoles et instituts) a aussi contribué à enregistrer ces taux de réussite.

Après 2007-2008, avec le basculement dans le système LMD, il est devenu difficile d'obtenir les taux de réussite dans les établissements et à l'échelle de l'université. Nous

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avons vu qu'avant l'entrée en vigueur de ce système, le niveau de réussite des étudiants à l'Université de Lomé n'était pas élevé. A titre illustratif, Bagan (2016) présente la progression des étudiants dans le système LMD à travers des données de la DAAS sur la capitalisation des crédits par les étudiants qui ont accompli 3 inscriptions au cours de l'année 2012-2013, pour les établissements suivants :

- FLESH : 0,05% d'étudiant a capitalisé les 180 crédits requis pour obtenir la licence ; 44,25% d'étudiants ont capitalisé 121 crédits au moins (2/3 des crédits requis) ;

- FDS : 0,14% d'étudiant a capitalisé les 180 crédits requis pour obtenir la licence ;

20,7% d'étudiants ont capitalisé 121 crédits au moins (2/3 des crédits requis) ;

- FDD : aucun étudiant n'a capitalisé les 180 crédits requis pour obtenir la licence ; 2% d'étudiants ont capitalisé 121 crédits au moins (2/3 des crédits requis) ;

- FASEG : 0,07% d'étudiant a capitalisé les 180 crédits requis pour obtenir la licence ; 4% d'étudiants ont capitalisé 121 crédits au moins (2/3 des crédits requis).

Les mêmes données ayant été relevées auprès des étudiants qui avaient enregistré 4 inscriptions pour la même année, Bagan (2016) fait le constat que l'évolution des étudiants demeure faible aussi bien après 3 inscriptions qu'après 4 inscriptions au grade licence. Dans le Plan Directeur de Développement 2017-2020 de l'Université de Lomé, la question de la réussite des étudiants est également abordée. Il y apparait que les taux de réussite sont peu appréciables ; ainsi en 2016, seul 2,6% des étudiants ont eu la licence en trois inscriptions (Université de Lomé, 2017, p. 18).

L'un des avantages reconnus au système LMD est l'amélioration du niveau de réussite et de compétence des étudiants. Ainsi, l'une des raisons ayant conduit à l'adoption de ce système est la volonté de réduire les taux d'échec. Toutefois, le taux de réussite à l'Université de Lomé avec l'application de ce système ne s'est pas substantiellement amélioré. Malgré les exigences en matière d'amélioration des méthodes d'enseignement,

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d'études, d'évaluation, etc. les résultats obtenus sont en deçà des attentes (Dekor et al., 2011, p. 7). Parmi les conditions défavorables à la réussite des étudiants dans le contexte du système LMD, Dekor et al. (2011) relèvent : l'absence de politique pour renflouer les bibliothèques en documents récents et adaptés aux programmes enseignés, le manque de centres cybernétiques et de bibliothèques disposant de documents, les difficultés d'adaptation des enseignants et la survivance de méthodes d'enseignement de l'ancien système, le nombre élevé d'UE par semestre, l'insuffisance de conseillers d'orientation pour aider les étudiants à avoir des projets d'études bien spécifiés et être assez responsables vis-à-vis de leur formation, le manque de moyens financiers pour faire des recherches. Le constat qui découle de ces conditions difficiles de mise en oeuvre du LMD à l'UL est que les étudiants passent davantage d'années pour avoir la licence, qui exige d'eux l'obtention de 180 crédits répartis en six (06) semestres, soit 30 crédits par semestre. Une grande proportion d'étudiants ne parvient pas à obtenir ces crédits durant les six (06) semestres du niveau Licence. Tout en évoluant aux semestres suivants, ils ont le plus souvent des UE à reprendre dans les semestres antérieurs. Ainsi, au bout des trois (03) ans ils n'ont pas obtenu tous les crédits requis du niveau Licence et se retrouvent donc avec des UE à reprendre sur un ou plusieurs semestres. Un grand nombre d'étudiants de l'UL passe alors quatre (04) ans ou plus à tenter d'avoir la Licence. Avec le LMD qui exige de l'étudiant un niveau de performances plus élevé par rapport au système classique, les difficultés de réussite semblent plus importantes.

Néanmoins, on remarque qu'il y a des étudiants qui exercent une activité économique et qui réussissent tout autant que ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Ils sont également soumis quelquefois à des difficultés durant leurs études. Dans le contexte de l'UL, les bas niveaux de réussite enregistrés sont le résultat de l'action d'un certain nombre de déterminants. Dans ce cas l'influence des facteurs à l'oeuvre doit être identifiée, dans l'optique de la connaissance de l'ampleur de leur action et éventuellement de la recherche de solutions pour l'amélioration du niveau de réussite à l'UL. Pour notre

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part, il s'agit de nous intéresser aux facteurs à l'oeuvre, en l'occurrence en situation d'exercice d'une activité économique.

1.4- Enoncé du problème

Depuis plus de deux décennies, les étudiants de l'Université de Lomé font face à des conditions de vie et d'études difficiles. Les facilités initialement offertes pour leur permettre d'étudier sereinement ont été quasiment supprimées. La crise économique des années 1980 et les troubles sociopolitiques des années 1990 ont pour ainsi dire mis fin à l'Etat providence. L'Etat qui a depuis toujours été le principal pourvoyeur des ressources financières de l'Université de Lomé ne peut plus continuer à supporter intégralement les besoins de ladite université. Mais depuis ces années de crise, l'UL reçoit un important flux d'étudiants, créant ainsi un déséquilibre entre les ressources financières disponibles et les besoins à satisfaire, spécifiquement ceux des étudiants.

Ils se retrouvent ainsi laissés à leur propre sort parce que ne pouvant compter ni sur l'aide de l'Etat, ni sur celle de leurs parents, dont la plupart n'ont pas les ressources nécessaires pour prendre en charge leurs enfants. Certes la bourse et l'allocation d'aide, entre temps supprimées, ont été rétablies, mais le contexte socioéconomique du pays, caractérisé par la cherté de la vie contribue à maintenir la plupart des étudiants dans une certaine précarité. Pour les étudiants qui espèrent bénéficier essentiellement du soutien financier de l'Etat pour la prise en charge de leurs études universitaires, les conditions de vie deviennent plus difficiles.

Au vu des conditions de vie et d'études dans lesquelles ils doivent évoluer, deux catégories d'étudiants peuvent être distinguées à l'UL : d'une part ceux qui sont en difficulté sur le plan socioéconomique et qui doivent chercher par eux-mêmes les moyens financiers (la totalité ou un complément) nécessaires pour prendre en charge leurs études à travers l'exercice d'une activité économique ; d'autre part ceux dont la situation socioéconomique est plus ou moins bonne, qui se consacrent exclusivement à leurs études. La première catégorie d'étudiants est partagée entre les études et une activité de

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survie (habituellement), ce qui est de nature à avoir des répercussions sur le bon déroulement de leurs études. Quant au second groupe d'étudiants, ils ne sont pas contraints de partager leur temps entre les études et une activité économique, ce qui leur offre a priori davantage de chances de se soustraire aux répercussions d'un tel choix sur leurs études. L'exercice d'une activité économique est donc de nature à désavantager les étudiants qui en font le choix par rapport à leurs collègues qui s'adonnent uniquement aux études. Toutefois, certains étudiants qui exercent une activité économique parviennent à réussir bien qu'ils ne soient pas dans les conditions leur permettant de réussir. C'est cet aspect de la réalité qui nous intéresse. Il est question pour nous de mettre en lumière les facteurs qui contribuent à la réussite des étudiants qui exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique.

1.5- Justification du choix du sujet

Le choix du sujet qui fait l'objet de la présente recherche répond à une justification que nous articulons autour de trois (03) points : la motivation et l'intérêt pour le sujet, la pertinence scientifique du sujet puis sa pertinence sociale.

1.5.1- Motivation et intérêt pour le sujet

Beaucoup d'étudiants arrivent à l'université avec l'espoir et la conviction de pouvoir en ressortir avec un diplôme qui puisse leur assurer l'accès au monde du travail. Cet objectif, un grand nombre d'étudiants n'arrivent pas à l'atteindre par faute de moyen ou par manque de volonté. Toutefois, malgré des conditions difficiles, nous avons observé que certains étudiants parviennent à réussir, par leurs propres moyens, en dehors de tout soutien de leurs parents. Cette observation nous a amené à entreprendre au sein du département de sociologie une recherche sur les effets des activités économiques des étudiants sur leur réussite en 2010 (Mokli, 2010) pour l'obtention du DEA. Cette recherche nous a permis de relever que malgré les difficultés auxquelles ils font face, il y a des étudiants qui cumulent études et activité économique, mais qui réussissent (et parfois mieux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique). Au vu de ces résultats,

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nous nous sommes intéressé à l'ampleur de ce phénomène à l'échelle d'autres établissements de l'UL et particulièrement aux atouts qu'ont les étudiants qui exercent une activité économique pour réussir. Vu que le niveau de réussite n'est pas très élevé à l'Université de Lomé, il est pour nous intéressant de jeter un regard sur une catégorie d'étudiants qui y arrive, malgré des conditions difficiles.

1.5.2- Pertinence scientifique du sujet

Les recherches sur la réussite universitaire mentionnent souvent plusieurs facteurs comme étant à l'origine de la réussite ou de l'échec des étudiants. Il est clair qu'il n'est pas possible de comprendre la réussite universitaire uniquement à la lumière de quelques facteurs, même si certains paraissent dominants, notamment le milieu social d'origine. Néanmoins selon les auteurs, certains aspects de la réussite peuvent paraitre plus déterminants que d'autres.

Concernant spécifiquement le travail étudiant, les contributions sur la question sont diverses et on peut noter une divergence de positions à propos de son influence sur la réussite de l'étudiant. Dans une revue des différentes approches existantes sur le sujet, Body et al. (2015) relèvent que pour certains ce sont les caractéristiques de l'activité exercée qui ont une influence sur la réussite de l'étudiant, l'ampleur du temps consacré à l'activité ou encore le lien de l'activité avec la formation suivie ou le niveau d'études. Mais pour Body et al. (2015), il est important de prendre en compte les facteurs endogènes relatifs à la motivation qui a conduit l'étudiant à exercer une activité économique.

À chaque recherche entreprise, il est question d'éclairer un aspect donné du problème qui n'est pas forcément pris en compte par les recherches précédentes. Pour notre part, c'est la même préoccupation qui nous conduit à nous intéresser à ce sujet dont certains aspects peuvent encore être explorés. Généralement, la littérature existante prend en compte l'influence du travail étudiant sur la réussite des étudiants concernés sous l'angle de certains facteurs seulement : nombre d'heures de travail, niveau d'études, type d'activité,

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caractéristiques sociodémographiques, etc. Pour nous, il s'agit de nous intéresser à davantage de variables, pour avoir plus de connaissance sur d'autres facteurs déterminants. À cela, s'ajoute le fait que le phénomène du travail étudiant ne fait pas l'objet de beaucoup de travaux dans le contexte socioculturel et économique togolais. Il s'agit donc pour nous d'apporter notre contribution à une meilleure connaissance d'une réalité vue dans un contexte différent.

1.5.3- Pertinence sociale du sujet

La formation universitaire, au-delà de la liberté qu'elle donne à l'étudiant d'aller à son rythme (surtout dans le cadre du LMD) présente des exigences auxquelles celui-ci doit se conformer pour réussir.

La connaissance par l'étudiant de ces exigences au moment d'opérer ses choix peut être un atout pour le bon déroulement de ses études. En l'occurrence, la connaissance des obstacles liés au cumul de l'exercice d'une activité économique et des études constitue un avantage certain. L'étudiant doit ainsi savoir faire son choix afin d'atteindre son objectif qui est d'étudier et obtenir un diplôme qui est nécessaire pour son insertion socioprofessionnelle.

L'importance de l'appui financier de l'Etat et des parents aux étudiants est capitale pour permettre aux étudiants d'étudier dans de bonnes conditions. En ce qui concerne l'Etat, d'importants investissements sont effectués. La rentabilisation de ces investissements passe en effet par la réussite des étudiants. Un moindre niveau de réussite est défavorable à la rentabilité des ressources déboursées par l'Etat. Il en est de même pour les parents qui parviennent à soutenir leurs enfants. Ils sont contraints d'investir plus qu'il ne faut pour cette formation. La connaissance des déterminants liés à la réussite des étudiants, notamment ceux qui exercent une activité économique est donc utile pour permettre à chaque acteur de prendre en compte tout ce que comporte cette réalité de bon et moins bon.

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1.6- Objectifs de recherche

Des objectifs de connaissance théorique et des objectifs d'application pratique sont visés dans le cadre de cette recherche.

1.6.1- Objectifs de connaissance théorique

La question de la réussite à l'université de façon générale et particulièrement à l'Université de Lomé, nécessite qu'une masse de connaissances théoriques soit constituée pour mieux l'appréhender.

La présente recherche s'intéresse donc à apporter une contribution à la compréhension des facteurs qui sous-tendent la réussite des étudiants de cette université qui exercent une activité économique parallèlement aux études.

a- Objectif général

L'objectif général poursuivi est d'étudier les déterminants de la réussite des étudiants du grade licence qui exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique.

b- Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de connaissance théorique sont les suivants :

- déterminer l'influence des caractéristiques sociodémographiques et socioculturelles des étudiants qui exercent une activité économique sur leur réussite par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique ;

- déterminer l'influence des conditions de vie et d'études des étudiants qui exercent une activité économique sur leur réussite par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique ;

- déterminer l'influence de l'implication des étudiants qui exercent une activité économique dans leurs études sur leur réussite par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique ;

- montrer l'influence de l'activité économique sur la réussite des étudiants.

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1.6.2- Objectifs d'application pratique

Les objectifs d'application pratique suivants sont associés à la présente recherche.

a- Objectif général

L'objectif général d'application pratique poursuivi est d'inciter à la prise en compte de la réalité vécue par les étudiants de condition socioéconomique précaire, dans la perspective de l'amélioration des conditions de vie et d'études pouvant favoriser une meilleure réussite à l'Université de Lomé.

b- Objectifs spécifiques

Pour atteindre l'objectif général susmentionné, les objectifs spécifiques suivants sont poursuivis :

- inciter à un meilleur soutien aux étudiants en situation difficile ;

- éclairer les étudiants sur les dispositions à prendre en vue de se donner plus de chances de réussir lorsqu'ils exercent une activité économique ;

- relever les types d'activités économiques à exercer par les étudiants.

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CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES THÉORIQUE ET CONCEPTUEL

La question de la réussite et particulièrement au niveau universitaire a souvent bénéficié d'un intérêt du point au niveau des chercheurs. Avant même d'aborder l'aspect empirique même de cette recherche, il est indispensable de marquer un arrêt pour parcourir la littérature, afin de nous imprégner des travaux réalisés sur le sujet auquel nous nous intéressons. À travers ce chapitre, nous avons défini les concepts qui se rattachent intrinsèquement à cette recherche puis exploré la question de la réussite des étudiants qui exercent une activité économique, tel que cela a été abordé par la littérature. En effet, cet exercice nous a conduit à identifier et à nous inspirer de l'approche théorique qui puisse nous permettre de cerner notre objet de recherche.

2.1- Définition de concepts

Afin d'avoir une compréhension des concepts dans le contexte de la présente recherche, il est important de définir ceux que nous estimons être les plus importants. Cette rubrique nous permet ainsi de clarifier les concepts ainsi retenus.

2.1.1- Activité économique

De tout temps lorsque les hommes vivent ensemble, il se crée des besoins tant primaires que secondaires dont la satisfaction nécessite l'accès à des biens et des services. Pour cela, ils s'organisent et créent les structures pouvant leur permettre de satisfaire ces besoins. Des formes d'organisations diverses et variées ont parcouru l'histoire de l'humanité jusqu'à nos jours. Les activités ainsi entreprises dans le but d'offrir des biens et des services pouvant permettre aux individus de satisfaire les besoins auxquels ils font face sont de ce fait qualifiées d'activités économiques. Dans le dictionnaire du site Jobintree on note que : « L'activité économique représente l'ensemble des actions que doit accomplir la population humaine afin de satisfaire ses besoins grâce à la production

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de biens et de services. » ( www.jobintree.com/dictionnaire/definition-activité-economique-1241.html).

Une activité économique implique donc la mise en place d'unités de production (entreprises, sociétés) à qui revient la charge d'offrir ces biens et services. De ce point de vue, selon CREFOR Haute-Normandie (2015), « L'activité économique d'une unité de production est le processus qui conduit à la fabrication d'un produit ou à la mise à disposition d'un service. » (CREFOR Haute-Normandie, 2015, p. 5). Les unités de production contribuent ainsi au système économique en vigueur dans l'espace géographique dans lequel elles sont implantées et à son développement. L'activité économique peut alors s'entendre à l'échelle globale d'une localité, d'une région, d'un pays ou d'un continent. Il s'agit de toutes les formes de production qui contribuent au développement de l'environnement où l'ensemble des activités se déroulent.

Selon Andrews (1953) cité par Segessemann (2016) on peut distinguer les activités économiques dites basiques et les activités économiques de service à la population dites induites. Par activités basiques, cet auteur entend les activités primaires qui produisent des biens manufacturés pour l'usage général, alors que les activités induites sont dites auxiliaires et sont qualifiées par Andrews (1953) comme des activités directement ou indirectement au service et à la commodité des gens engagés dans les activités primaires (Segessemann, 2016, 28). À travers cette double catégorisation des activités économiques, l'auteur fait également une distinction entre les acteurs selon la nature et les bénéficiaires des biens et services produits.

L'activité économique implique également la mise à disposition d'une certaine catégorie d'individus, des emplois pour lesquels ils sont rémunérés. Ces employés ou encore salariés représentent des acteurs importants de l'activité économique puisqu'ils sont les agents d'exécution à différents niveaux.

Ces derniers sont à l'oeuvre dans le but de s'assurer un revenu (salaire). Il s'agit dans la perspective marxienne, de la force de travail qui se met à disposition des propriétaires des

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moyens de production, contre une rémunération. L'initiation d'une activité économique respecte ainsi une double logique : elle vise la satisfaction de besoins auxquels font face les membres d'une communauté et met des emplois sur le marché du travail.

Les formes d'activités économiques se sont diversifiées et les acteurs sollicités pour les exécuter doivent s'y accommoder. C'est ainsi qu'on peut retrouver des activités exercées à temps plein, à temps partiel, occasionnellement, saisonnièrement, etc. Dans les formes les plus organisées, diverses formes de contrats sont appliquées à l'exécution des activités économiques. Compte tenu de cette diversité, si des individus ayant achevé leur formation se mettent à disposition pour offrir leurs compétences pour exercer une activité, de même, certains n'ayant pas achevé leur formation, ont également la possibilité d'offrir leur force de travail pour des activités appropriées à leur situation. Les étudiants se trouvant dans cette seconde catégorie ont ainsi la possibilité de mettre leur force de travail à disposition pour exercer une activité économique souvent à temps partiel. Ces étudiants s'inscrivent ainsi dans la logique de s'assurer un revenu, tout en participant à la production de biens et de services nécessaires à la satisfaction de besoins existant dans leur environnement immédiat ou lointain. La production à travers l'activité économique n'est donc pas seulement du ressort des producteurs de richesse et autres travailleurs comme semble le signifier Andrews (1953) cité par Segessemann (2016), qui exclut les étudiants qu'il considère comme étant entretenus par leurs parents. Les étudiants peuvent ainsi être considérés dans la perspective de Pinto (2014) comme des personnes actives. Dans le cas des étudiants, il s'agit donc de toute forme d'activité à temps partiel, saisonnière ou occasionnelle lui permettant d'accéder à un revenu lui permettant de se prendre en charge partiellement ou totalement.

Il s'agit donc de toutes formes d'activités, que ce soit dans le formel (le plus souvent au sein des sociétés privées) ou dans l'informel, pouvant procurer aux étudiants un gain afin de prendre en charge leurs études. Les étudiants entrent ainsi dans des relations employeur - employé. Mais il y en a également parmi eux certains qui initient pour leur

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propre compte de petites activités dans la même logique d'avoir un revenu, surtout dans le contexte de notre étude ou le secteur informel est assez développé.

Ici, nous n'entendons donc pas le concept d'activité économique dans une approche macroéconomique, qui implique l'activité des entreprises et des diverses unités de production existant dans une localité ou dans un pays. Il s'agit en effet d'activités auxquelles accèdent des individus, en l'occurrence les étudiants, qui les exercent dans le but d'avoir un revenu pouvant leur permettre de faire face à des besoins essentiels.

À travers la littérature on peut retrouver des termes comme activité rémunérée, travail rémunéré, travail étudiant, emploi étudiant qui rejoignent le sens que nous attribuons au concept d'activité économique. Ce concept occupe une place centrale dans la présente recherche, parce que c'est autour de lui que sera analysée la réussite des étudiants durant leur parcours à l'Université de Lomé.

2.1.2- Réussite universitaire

Avant de procéder à toute tentative de clarification du concept de réussite universitaire, il est important de mentionner que ce concept, tout comme celui d'échec, comporte quelques spécificités en ce qui concerne le sens qui lui est donné. Diverses approches théoriques se mettent à contribution, et parfois dans une logique dynamique conformément à l'évolution de la réalité sociale, pour permettre de comprendre ce concept qui se conçoit comme la réussite scolaire :

Le concept de réussite scolaire est polysémique et multidimensionnel. Concrètement, son étude s'articule en fonction des paradigmes adoptés par les chercheurs et les praticiens. L'activité des uns comme des autres, orientée vers la réussite scolaire, s'inscrit dans un temps et un lieu donné. (Laferrière et al., 2011, p. 159).

La définition de ce concept se rapporte, en effet, à la prise en compte de différents facteurs liés tant aux acteurs qu'à leur environnement. De façon générale, synonyme de la réalisation d'un objectif pédagogique, la réussite universitaire suppose que l'apprenant (étudiant) a assimilé les connaissances qui lui ont été transmises par les enseignants et que, dans le cadre de l'évaluation, il est parvenu à les restituer convenablement. De ce

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point de vue, il s'agit de l'achèvement avec succès d'un parcours universitaire, souvent sanctionné par le passage à un niveau supérieur ou l'obtention d'un diplôme, d'un certificat ou d'une attestation d'études. Les apprenants sont dans ce cas tenus de fournir une certaine performance définie à l'avance.

En 1992, le CRIRES, cité par Laferrière et al. (2011), adopte une définition de ce concept en précisant qu'il s'agit de l'atteinte d'objectifs propres à chaque étape du cheminement scolaire. Ce cheminement conduit à l'obtention d'un diplôme ou d'un certificat, lorsque l'apprenant arrive à la fin d'un cycle ou d'un ordre d'enseignement, et ultérieurement par une intégration réussie dans le monde du travail (CRIRES, 1992, cité par Laferrière et al., 2011, p. 165).

Toutefois, il est à noter que ce concept ne saurait être univoque, parce qu'il dépend de plusieurs éléments, notamment, le degré de difficulté du programme et le degré de difficulté éprouvée par les apprenants. Il peut également concerner tout ou partie d'un programme d'apprentissage. On parvient alors à différentes définitions qui prennent en compte les divers aspects qui sont susceptibles d'être considérés pour parler de réussite universitaire. Dans ce sens, cette réussite n'est pas seulement l'obtention d'un diplôme, mais l'atteinte des objectifs que s'est fixé l'apprenant. L'on considère ainsi la réussite comme le « fait de réaliser la tâche dans laquelle on s'est engagé, d'atteindre un but fixé préalablement » (Thinès & Lempereur, 1975, p. 842). Il faut aussi prendre en compte en définissant la réussite, la performance de l'apprenant par rapport à un cours donné d'une part et sa performance en ce qui concerne les études effectuées de façon générale, d'autre part.

Faisant ainsi intervenir d'autres éléments, notamment le plan de la formation de l'apprenant, qui fixe ses propres objectifs, la réussite est appréhendée comme étant restrictive lorsqu'on se limite aux objectifs pédagogiques fixés par l'institution d'enseignement (Laferrière et al., 2011). En tenant compte des objectifs visés par les apprenants eux-mêmes, on obtient une définition qui s'adapte plutôt à ceux-ci, mettant en

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avant leur projet de formation (Lapostolle, 2006). Dans le contexte universitaire et dans le cadre du système LMD, la réussite s'entend également de la même façon. Il revient à l'étudiant de choisir le type de formation qu'il souhaite et d'évoluer dans ce sens.

Il y a même une perception plus large de la réussite qui va au-delà de la réussite dans le cadre institutionnel, pour parler de réussite éducative. La première est dans ce sens entendue comme étant l'atteinte d'objectifs de scolarisation liés à la maitrise du savoir à l'intérieur d'un réseau scolaire, académique. Quant à la seconde, elle se rapporte à l'atteinte d'objectifs liés à la transmission d'attitudes, de comportements et de valeurs. Cette forme de réussite est la résultante du processus de socialisation scolaire. Dans ce second cas, la réussite inclut dans le parcours scolaire un « curriculum caché » (Laferrière et al., 2011). Divers critères qui ne sont pas directement liés aux programmes d'apprentissage sont ainsi définis. La réussite se retrouve circonscrite dans une réalité beaucoup plus vaste, qu'est la réussite éducative. De ce fait, concernant l'atteinte des objectifs de l'apprentissage, la réussite prend également en compte le niveau de scolarisation et est ainsi traduite :

Pour ce qui concerne les ordres d'enseignement primaire et secondaire, il s'agit minimalement d'instruire, de socialiser et de qualifier. Sur le plan de l'instruction, la réussite réfère à l'acquisition des habiletés et compétences nécessaires pour assurer le développement cognitif et la maîtrise des savoirs ; sur celui de la socialisation, elle s'exprime par la capacité à établir et à entretenir des relations sociales, à s'adapter et à s'intégrer à la vie en société, à exercer une citoyenneté responsable ; enfin, sur celui de la qualification, elle se manifeste par l'obtention, à la fin d'un parcours scolaire, d'une reconnaissance officielle des compétences requises pour exercer un métier ou poursuivre des études à un palier supérieur. En ce qui a trait à l'enseignement supérieur, il est convenu de prendre en compte non seulement la réussite scolaire mais également le projet de développement personnel et d'intégration sociale. (Laferrière et al., 2011, p. 167).

Si la réussite prend en compte les performances individuelles des apprenants, elle concerne également leur environnement social. Dans la définition de la réussite, les rapports sociaux interviennent également, ce qui porte ce concept au-delà d'une réalité individuelle. Cette notion renferme donc une connotation sociale en ce sens que, de certains points de vue, les apprenants acquièrent de leur milieu social d'origine des aptitudes qui leur permettent d'avoir de bonnes performances scolaires. Des facteurs

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externes à l'individu et à l'institution scolaire sont alors impliqués dans la réussite et l'évolution de l'apprenant. La réussite scolaire stipule donc la capacité à assimiler et à reproduire une certaine culture propre à une catégorie sociale donnée, notamment la classe aisée (Bourdieu, Passeron, 1964, 1970 ; Coleman, 1966 ; Baudelot & Establet, 1971 ; Merle, 2002). La réussite scolaire n'est donc pas seulement le fruit de l'effort personnel de l'apprenant, mais aussi le résultat de ses acquis reçus de son environnement social.

Il est clair que le concept de réussite est polysémique et peut se comprendre dans le sens où soit c'est la responsabilité de l'apprenant qui est engagée, soit c'est à l'institution scolaire ou à son environnement social qu'il se rapporte.

La réussite universitaire à notre sens implique le résultat de l'étudiant au bout d'une année académique ou d'un semestre, en s'inscrivant dans le contexte du système LMD. Certes, ce système exige de l'étudiant de se fixer des objectifs d'apprentissage, mais dans un contexte où les apprenants s'inscrivent dans la logique de recherche de diplôme au terme de leur parcours universitaire, l'on pourrait appréhender la réussite en se situant dans cette optique. Au bout d'une période d'apprentissage (semestre ou année), il s'agit ici pour les étudiants d'obtenir tous les crédits requis. La réussite pour nous suppose aussi que l'étudiant n'a pas une ou des années de retard durant sa carrière universitaire. Ce concept est donc indispensable pour apprécier les rendements des étudiants, lorsqu'ils exercent une activité économique ou non.

2.1.3- Catégorie socioprofessionnelle (CSP)

La situation des étudiants de l'UL sur le plan socioéconomique nous a amené à prendre en compte le concept de catégorie socioprofessionnelle comme ayant une affinité avec cette recherche. En effet, la classification des catégories socioprofessionnelles (CSP) ou des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) dépend de chaque pays compte tenu de la différence des réalités sur le plan social, économique et professionnel. Néanmoins celle élaborée en 1954 et revue en 1982, en 2003 puis en 2017 en France par l'institut

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National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) est assez populaire. Les PCS (Professions et catégories socioprofessionnelles) qui sont en fait l'édition refondue de l'ancienne classification des CSP, en vue de tenir compte de l'évolution de la structure sociale, constituent un outil dont l'objectif est de classer les populations actives en catégories socialement homogènes, aussi proches que possible des groupes réels construits par l'histoire sociale (Jean et al., 2004, p. 55). Ainsi, prenant en compte différents critères et superposant différentes logiques de classement, la nomenclature des PCS distingue huit (8) groupes socioprofessionnels, dont six (06) groupes d'actifs. Il faut tout de même noter que cette classification ne fait pas souvent l'unanimité (Desrosières & Thévenot, 2002).

Dans le contexte togolais, les PCS se rapportent d'une certaine manière à une classification en groupe socioéconomique établie par le QUIBB 2011 (DGSCN, 2011, p. 2). Ce groupe est défini pour les personnes ayant 15 ans ou plus, par rapport à la situation d'occupation au cours des sept (07) derniers jours ou des douze (12) derniers mois (DGSCN, 2011, p. 2). Tenant également compte du statut dans l'emploi, ce groupe distingue les catégories suivantes : salarié du public, salarié du privé, agriculteur indépendant, autre indépendant, actif saisonnier, apprenti, aide familiale, autre actif, chômeur et inactifs. Cette classification en groupe socioéconomique représente une forme de photographie de la structure sociale essentiellement fondée sur la situation professionnelle des individus.

Pour ce qui est des étudiants, ils se retrouvent dans le groupe des inactifs ou encore dans la perspective de l'INSEE, dans la catégorie « divers ». Leur situation peut être dès lors doublement prise en compte : tout d'abord au regard de la classification de leurs parents, ensuite (spécifiquement à la présente recherche) au regard de l'exercice d'une activité économique. On enregistre par exemple des étudiants qui exercent comme employés à temps plein dans des sociétés de gardiennage. De ce fait cette classification ne saurait répondre très exactement à la situation d'une certaine catégorie d'étudiants, notamment

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ceux qui ont des emplois à temps plein ou à temps partiel durant leurs études. L'intérêt que nous portons à ce concept dans le compte de cette recherche n'exclut pas l'une et l'autre situation.

Par ailleurs, il faut noter le caractère évolutif des PCS du fait de l'évolution de la société et du changement de certains emplois. Coutrot (2002) dira à cet effet que :

« Personne ne contestera que les ouvriers d'aujourd'hui sont, de bien des façons, différents de ceux d'hier, mais l'on trouve trop vite affirmée l'idée qu'il n'y a plus de classe ouvrière, ni d'ouvriers, ni d'ailleurs de classe sociale et que les outils statistiques forgés pour étudier la société, les catégories socioprofessionnelles, sont à renvoyer aux poubelles de l'histoire. » (Coutrot, 2002, 107)

Cet auteur a, en effet, eu le mérite de montrer que les CSP, au-delà des critiques qui leur sont adressées connaissent des changements mesurés et l'on ne peut se défaire des outils de mesure desdites catégories. On peut noter entre autres que de certains points de vue, même si les conditions ont changé, les positions n'ont tout de même pas évolué (Bourdieu, 1966). En clair, tout porte à croire que malgré les évolutions observées, celles-ci ne suppriment pas ou n'améliorent pas les distances sociales. De plus, évoquer les CSP amène à parler de la subdivision de la société en classes.

Il faut tout de même remarquer que la classification en PCS ou en groupe socioéconomique se distingue de la subdivision de la société en classes qui va au-delà de la profession en prenant en compte plusieurs critères. Cette classification a son importance parce qu'elle permet d'avoir une vue sur la situation socioéconomique des individus, en l'occurrence des étudiants qui constituent notre population cible.

2.2- Revue de littérature

Moins présente dans le milieu universitaire avant les années 1980, l'exercice d'une activité rémunérée s'est au fil des années répandu au sein des étudiants. Cela se comprend, parce que, comme le disait Bonin (2013), le travail rémunéré pendant les études universitaires constitue pour beaucoup d'étudiants un mal nécessaire. Selon les motifs qui y conduisent ou y contraignent les étudiants qui en font le choix, les activités exercées présentent diverses caractéristiques du point de vue de leur nature, de leurs

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exigences, du temps que les étudiants y investissent, des avantages qu'en tirent ces étudiants, de l'influence qu'elles ont sur leur réussite, etc. La littérature qui aborde le sujet prend en compte ces différents aspects, ainsi que les influences que le travail rémunéré a sur l'étudiant aussi bien que sur sa réussite. Dans la présente revue de littérature, nous nous proposons de parcourir les différents travaux, après avoir au préalable évoqué la question des inégalités sociales de réussite, thématique dans laquelle s'inscrit le sujet de cette thèse.

2.2.1- Les déterminants de la réussite liés à l'appartenance socioéconomique et aux conditions matérielles

Parmi les déterminants de la réussite universitaire les plus mentionnés, se trouve l'origine socioéconomique et culturelle de l'étudiant. Cette origine sociale est davantage lisible à travers les caractéristiques de leurs parents et de leur environnement social.

Aussi bien aux niveaux inférieurs que dans le supérieur, l'influence du milieu social d'appartenance de l'apprenant a souvent été déterminante. La famille d'origine à travers les divers aspects qui la caractérisent a une influence sur les performances de l'étudiant. Malgré qu'ils aient échappé à la rude loi de la sélection scolaire en grande partie basée sur l'origine sociale en arrivant à l'université, ils ne sont tout de même pas définitivement sortis de l'influence de ce facteur sur leurs études. Le milieu social d'origine intervient dès lors durant les études universitaires.

Bourdieu et Passeron (1964), se démarquant de la conception républicaine de l'école développée par Durkheim, sont convaincus et montrent que cette institution a essentiellement pour fonction de légitimer les inégalités de chances dont sont porteurs les apprenants (étudiants), du fait de leur origine sociale. Selon Bourdieu et Passeron (1964) les enfants de milieux favorisés (enfants de cadres supérieurs ou de professions libérales) acquièrent au sein de leur environnement familial un héritage culturel qui leur donne une avance sur les enfants de milieux défavorisés (enfants d'ouvriers, d'agriculteurs, de cadres moyens) durant leur parcours scolaire. Or le savoir-faire et le savoir-être dont

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héritent les enfants de cadres supérieurs et de professions libérales est analogue à ceux que transmettent l'enseignement. Ils montrent alors que ce déséquilibre qui s'observe dès le départ au sein de leur milieu social d'origine entre les enfants des familles favorisées et ceux des familles défavorisées les accompagne durant toute leurs études et notamment lorsqu'ils arrivent à l'université. Les enfants d'ouvriers réussissant moins durant leur parcours, il est ainsi clair du point de vue de ces auteurs que ces enfants disposent de moins de chances que ceux de cadres supérieurs d'accéder à l'université ou alors d'y réaliser un parcours performant :

« Un fils de cadre supérieur a quatre-vingts fois plus de chances d'entrer à l'université qu'un fils de salarié agricole et quarante fois plus qu'un fils d'ouvrier ; ses chances sont encore le double de celles d'un fils de cadre moyen. » (Bourdieu & Passeron, 1964, p. 12).

Au vu de leur situation, tout comme aux niveaux antérieurs, l'enseignement supérieur est pour les enfants d'ouvriers un univers étranger, ce qui n'est pas le cas pour les enfants de cadres. Gruel (2002) dira ainsi, parlant de la réussite universitaire que : « On sait également que les étudiants issus des classes populaires ont des taux de réussite plus faibles que ceux de leurs condisciples d'origine aisée. » (Gruel, 2002, p. 1). Il analyse la réussite des étudiants par rapport à leur origine sociale en prenant en compte des éléments comme le niveau de revenu des parents ainsi que leur niveau d'instruction. Toutefois, le niveau d'instruction des parents n'a pas autant d'influence sur le parcours des enfants au supérieur qu'au primaire et au secondaire. En résumé on peut retenir que dans la conception de Gruel, les facteurs sociaux ont un effet déterminant sur la réussite de l'étudiant, mais ils agissent avec d'autres facteurs. Dans le même sens, Gourévitch (1973) démontre que les enfants d'ouvriers sont victimes d'une inégalité de réussite devant l'école, tant leur effectif chute au fur et à mesure qu'on va vers les niveaux d'enseignement les plus élevés.

Lambert-Le Mener (2012) ne rejette pas pour sa part l'effet du facteur social, mais cet auteur considère ce facteur comme ayant une influence secondaire. Son influence sur la réussite à l'université n'est pas directe.

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« Les analyses en pistes causales menées dans cette recherche ont en effet montré que, bien que le milieu social, dans une acception large du terme, n'ait que peu d'influence directe sur la réussite universitaire, il exerce un effet indirect qui transite par la série du baccalauréat. Plus particulièrement, il a été mis en avant qu'un niveau élevé de diplôme pour la mère augmente la probabilité d'accéder en série scientifique au lycée, parcours confortant une meilleure chance de réussite universitaire. En outre, le statut professionnel et social exerce également un impact indirect sur la réussite via les séries du baccalauréat. Ainsi, un enfant de cadre augmente ses chances de réussite universitaire par une accession facilitée en série scientifique, quand l'effet d'être un enfant d'ouvrier sur les performances académiques à l'université s'exerce à travers la probabilité accrue d'accéder à une série technologique ou professionnelle.» (Lambert-Le Mener, 2012, p. 289).

Dans le même ordre d'idée, Coulon et al. (1990) admettent que le milieu social d'appartenance exerce une influence déterminante sur les études des apprenants. Cependant ils démontrent qu'ayant subi l'influence de cette inégalité liée à l'origine sociale durant leur parcours antérieur, les apprenants qui arrivent au niveau supérieur après avoir passé l'étape supplémentaire de la sélection, semblent être moins soumis aux inégalités de réussite dans l'enseignement supérieur que dans les niveaux antérieurs. Contrairement à d'autres auteurs, Coulon et al. (1990) relativisent l'influence de l'origine sociale de l'étudiant sur son parcours universitaire. Ils démontrent alors la dissimulation de l'influence du milieu social sur la réussite à l'université en affirmant que :

« Si on considère en effet les filières séparément, on s'aperçoit que la réussite parait liée dans la plupart des cas à l'origine sociale. Si on considère l'ensemble de la population étudiante toutes disciplines confondues, cette liaison disparait et le taux de réussite parait indépendant de l'origine sociale. Ce paradoxe s'explique aisément : c'est que les étudiants de milieux populaires ont tendance à se concentrer dans les filières « faciles » ou peu sélectives, qui sont aussi les moins rentables socialement, alors que les étudiants issus des milieux privilégiés choisissent plus fréquemment les filières où la sélection est plus sévère, comme la physique et la médecine. L'auto-sélection que constitue le choix de filières plus faciles et moins « rentables » socialement sert ainsi de masque, de relais et d' « adoucissant » à l'inégalité devant la sélection. » (Coulon et al., 1990, p. 63).

Coulon et al. (1990) montrent en fin de compte qu'au fur et à mesure qu'on monte dans les études, les déterminants scolaires (études effectuées antérieurement, mentions obtenues, etc.) tendent à peser davantage que les déterminants proprement sociaux (milieu d'origine). Ils reconnaissent néanmoins que « ce passé scolaire est lui-même dans une large mesure la retraduction (volontiers « oublieuse ») d'un passé social. » (Coulon et al., 1990, p. 631).

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L'influence de l'environnement social très déterminante ou du moins très souvent évoquée dans les niveaux d'études antérieurs ne connait pas la même ampleur à l'université. La famille d'origine de l'étudiant participe ainsi à lui procurer des avantages par rapport à ses autres camarades de familles défavorisées notamment sur le plan matériel. En effet les études universitaires requièrent un investissement financier ou matériel important. Mais les étudiants n'ont pas tous la possibilité de disposer des moyens nécessaires pour prendre en charge ces études. Certains font face à des difficultés matérielles qui ne manquent pas d'avoir des répercussions sur leur parcours universitaire. Ce qui signifie que les conditions matérielles des étudiants sont également à prendre en compte dans la connaissance des déterminants de la réussite à l'université.

« Les étudiants qui réussissent se caractérisent donc par des dépenses plus importantes pour leur vie étudiante (études, habillement, santé, téléphone). Ceux qui sont en échec ont davantage de soucis financiers et des dépenses relatives à la vie quotidienne plus importantes (logement, alimentation, transport). » (Lassarre et al., 2003 : 13)

Durant son parcours universitaire l'étudiant est soumis à des exigences relatives à ses études, mais aussi à son existence quotidienne. Il a notamment besoin des moyens financiers pour payer l'inscription, le logement, l'alimentation, etc. La difficulté apparait lorsque l'étudiant ne dispose pas des moyens nécessaires pour assurer ses études universitaires. Et cette situation a forcément des répercussions sur ses choix et ses résultats scolaires. Parmi tant de déterminants de la réussite à l'université, Demeuse et al. (2014) ont relevé que la réussite des étudiants à l'université dépend également de leur niveau de revenu ou de celui de leurs parents : « les étudiants sont d'autant plus susceptibles d'échouer ou d'abandonner durant leur premier cycle à l'université qu'ils (ou leurs parents) ont de faibles revenus ... » (Demeuse et al., 2014, p. 1). Dans la même optique, s'intéressant à l'échec notoire des enfants de la démocratisation, Beaud (2005) relève que ces enfants de famille modeste (désormais étudiants) ont en majorité une situation socioéconomique précaire.

« ... la grande majorité d'entre eux, qui appartiennent à des familles populaires frappées par la précarité, vivent souvent « en cité » et beaucoup d'entre eux sont issus de l'immigration (maghrébine, turque ou africaine). Or le contraste est saisissant entre, d'une part, le

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caractère massif de cet échec - tel qu'on peut le constater à partir d'enquêtes de terrain et/ou en tant qu'enseignant en Fac (c'est notre cas -) et, d'autre part, la faible attention, eu égard à l'importance de l'enjeu, accordée par l'institution universitaire ou par les représentants politiques à cette question. » (Beaud, 2005, p. 1).

A l'université, le lien entre niveau de revenu et résultats scolaires est encore très perceptible. L'une des implications des difficultés de l'étudiant sur le plan financier est l'exercice d'un travail rémunéré, parallèlement aux études.

En ce qui concerne les familles, lorsque les dépenses publiques à l'éducation diminuent, celles qui sont les plus pauvres sont affectées. Les étudiants issus de ces familles subissent l'influence des difficultés de financement en termes de leur condition d'études et de vie. A propos du Togo, l'UNESCO (2007) a relevé que :

« Ces dernières années, les fonds publics destinés aux écoles publiques se sont révélés insuffisants pour répondre à l'augmentation de la demande d'éducation. Les dépenses publiques d'éducation étaient de 41,3 milliards de FCFA en 2000 contre 37,1 milliards en 2004, soit une diminution d'environ 10 % en valeur absolue. Leur part dans les dépenses totales de l'État a décliné de 23,1 % en l'an 2000 à 18,5 % en 2004. De même, la part des dépenses publiques réservée au secteur de l'éducation par rapport au PIB a aussi diminué de 4% à 3,1 % pendant la même période. Compte tenu de la diminution relative des dépenses publiques pendant cette période, le secteur de l'éducation a subi des réductions plus sévères que les autres secteurs. L'impact de cette situation sur les populations les plus pauvres a été important. La réduction drastique des appuis extérieurs, qui ont longtemps représenté 80% des dépenses d'investissements de ce secteur, a participé comme ailleurs à la forte baisse des investissements réalisés. » (UNESCO, 2007, p. 6-7).

Avec la massification que connaissent les universités, la tendance à l'arrivée des étudiants d'origine modeste est plus que certaine. Du fait des difficultés économiques ces étudiants sont soit contraints d'abandonner les études universitaires (UNESCO, 2007 : 26), soit tenus de faire face aux conditions d'études pénibles avec les répercussions qui s'en suivent, notamment sur leurs résultats.

L'influence des conditions matérielles sur l'éducation détermine bien souvent la possibilité pour les apprenants de se maintenir ou non dans le système éducatif, ainsi que d'avoir de bons résultats. En situation de précarité, les apprenants issus de familles démunies connaissent des difficultés pour évoluer normalement dans leur scolarité, développent des stratégies pour se maintenir dans le système ou optent simplement pour

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l'abandon. C'est dans cette optique que Vissého (2005) démontre que lorsque les conditions de vie se dégradent, les ménages scolarisent de moins en moins leurs enfants mais les engagent sur le marché du travail de manière croissante (Vissého, 2005). L'importance des ressources financières dans l'entrée et le maintien dans le système éducatif est fondamentale. Les familles, à qui reviennent les charges d'éducation des enfants doivent être en mesure de mobiliser les ressources nécessaires pour assurer à leurs enfants le type d'éducation qu'elles souhaitent. Les problèmes relatifs à la sous scolarisation des populations, notamment en Afrique subsaharienne proviennent en partie de la faiblesse des ressources financières des familles. Ces difficultés financières auxquelles les étudiants de familles pauvres sont contraints de faire face ont généralement des répercussions sur leur réussite. De ce point de vue on peut également concevoir qu'à niveau scolaire équivalent, les étudiants les plus en difficulté financière échouent plus souvent que les autres (MENESR, 2014). Des travaux de Beffy et al. (2009), il est entre autres ressorti que lorsque les conditions de vie des étudiants sont précaires, cela les conduit à opter pour un travail parallèlement aux études et ensuite leurs résultats sont affectés, surtout à partir du moment que ceux-ci franchissent le seuil des 16 heures de travail par semaine. Le manque de ressources financières est également à l'origine de l'abandon des études ou de la réalisation d'études courtes (Verley, Zilloniz, 2011).

Il apparait à travers cette section que l'influence du milieu social d'origine sur la réussite des étudiants est assez mitigée, d'autres déterminants entrant en jeu pour agir sur la réussite ou la poursuite des études par l'étudiant. De ce fait nous nous intéressons dans les sections qui suivent, aux facteurs relatifs à l'exercice d'une activité économique, au regard de la spécificité de cette thèse.

2.2.2- Ampleur et motivations liées à l'exercice d'une activité économique

Le choix d'exercer une activité économique (encore désignée sous les appellations travail étudiant, emploi étudiant, activité rémunérée) est une réalité dont l'ampleur s'est révélée dans les universités occidentales à partir des années 1980-1990. En France, de 1992 à

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2002, la proportion des étudiants salariés était de 12,6% et de 19,2% entre 2004 et 2006 (Wolff, 2017). Aux Etats-Unis où le phénomène est plus présent, la proportion des étudiants qui travaillent est encore plus élevée et augmente quand on évolue vers les niveaux supérieurs : 23% pour ceux inscrits en première année, 45% en deuxième année, 66% en troisième année et 75% en quatrième année sur la période allant de 1997 à 2003. Zilloniz (2017) évoque pour sa part l'ampleur du travail rémunérée au sein des jeunes âgés de 18 à 29 ans et qui étudient. Ces jeunes représentent selon l'auteur, 13% et optent le plus souvent pour des contrats de courte durée (CDD, contrat saisonnier ou d'intérim) ou des travaux à temps partiel.

La démocratisation de l'enseignement supérieur ainsi que les types de contrats qui sont désormais offerts se trouvent être des éléments déclencheurs :

La démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur, de 1960 à aujourd'hui, a conduit à de nouveaux besoins de financement des études pour une proportion d'étudiants de plus en plus grande. La généralisation en parallèle de contrats de courte durée, d'intérim, ou à temps

partiel, a permis le développement du cumul emploi-études. (Zilloniz, 2017, p. 1).

L'auteur précise que la part des étudiants qui exercent une activité économique augmente au fur et à mesure qu'avance l'âge. Pour Béduwé et Cahuzac (1997), en France, plus du tiers des étudiants de l'université travaille. Domingo (2006) citant l'Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) dira quant à elle que 8 étudiants sur 10 exercent au moins une activité rémunérée (emploi régulier, jobs d'été ou petits boulots) pendant l'année et 5 sur 10 travaillent pendant l'année universitaire, au risque de compromettre leurs études.

Dans une étude menée auprès des étudiants de l'Université du Québec, le constat est qu'en près de 20 ans (1993 à 2011), la proportion d'étudiants qui a un emploi au premier trimestre des études de baccalauréat à temps complet est passée de 38 % à 66 % en 2011, ce qui représente une augmentation de plus de 70 % du taux de participation. De même que le nombre d'heures passées au travail par ces étudiants a augmenté, passant de 14,6 heures à 16,7 heures par semaine.

Les motifs qui amènent les étudiants à l'exercice d'une activité économique ne sont pas les mêmes pour tous. Si pour beaucoup il est d'ordre économique, certains y voient

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l'occasion de se préparer à leur future carrière professionnelle. Avec la massification dans les universités, beaucoup d'étudiants venant de familles défavorisées se retrouvent dans des conditions d'études difficiles, mais aussi font par la suite face à des difficultés à accéder à l'emploi. Cela fait donc dire à Béduwé et Giret (2008) que l'exercice d'une activité économique obéit à une double motivation :

Il a, en effet, deux facettes : à la fois ressource financière et source d'expérience professionnelle, il est en même temps gênant pour la réussite des études et plutôt bénéfique lorsqu'il s'agit de trouver son premier emploi. Un certain consensus se dégage toutefois quant à son rôle sur la vie des étudiants, pour peu qu'on tienne compte de la diversité et de la durée de ces activités en cours d'études. (Béduwé & Giret, 2008, p. 25).

Domingo Pauline (2006) dira que le travail étudiant n'est pas seulement destiné à satisfaire les besoins d'ordre financier indispensables à la poursuite des études, notamment les besoins alimentaires, mais il permet à ceux qui s'y adonnent de découvrir le marché du travail et le monde de l'entreprise et souvent d'acquérir des compétences. Domingo Pauline précisera qu'il y a une hétérogénéité en ce qui concerne la combinaison études - activités rémunérées. Mais de la typologie qu'elle a dressée, il ressort que les conditions socioéconomiques des parents et l'avancement en âge des étudiants sous-tendent cette combinaison. Les interactions avec le projet professionnel sont également relevées.

Hoffmann-Martinot et al. (2016) identifient trois raisons pour lesquelles les étudiants optent pour une activité rémunérée. Par rapport à ces raisons, ils catégorisent les étudiants en trois groupes : les étudiants-travailleurs dont l'emploi n'est pas une nécessité économique, les étudiants-travailleurs bénéficiant d'une aide financière de la famille limitée et les étudiants-travailleurs ne bénéficiant d'aucune aide financière de la famille. Pour ces auteurs, l'influence de la famille est donc centrale dans la détermination des motifs qui conduisent les étudiants à l'exercice d'une activité rémunérée. Ils diront ainsi que :

La possibilité d'une prise en charge financière par la famille par exemple, ou l'intérêt qu'elle porte à la réussite universitaire et professionnelle conditionne en effet les motivations à exercer un emploi étudiant, les modalités de son exercice ou encore, les parcours d'études chaotiques. (Hoffmann-Martinot et al., 2016, p. 5).

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Berail (2007) est également d'avis que le choix d'un travail étudiant est davantage motivé par des besoins financiers. Si pour les uns la poursuite des études en dépend, pour les autres, il s'agit d'améliorer les conditions de vie ou encore, financer les loisirs (Berail, 2007, p. 8). Mais selon l'auteur, le travail étudiant ne répond pas uniquement à un besoin d'ordre financier. Il faut également y voir le besoin d'une indépendance financière dans la mesure où les études se prolongent, le désir d'une affirmation social ou la recherche d'expérience.

Cependant, le besoin de financement des études n'est pas la seule motivation qui conduit les étudiants à travailler. D'autres raisons existent, plus difficilement quantifiables, comme le souhait d'autonomie et de reconnaissance sociale ou la volonté de découvrir le monde du travail ou de rechercher des expériences professionnelles qui pourraient s'avérer utiles dans leur futur parcours. (Berail, 2007, p. 8).

Considérant les études comme un investissement destiné à avoir un revenu plus important dans le futur (anticipation), Dagenais et al. (2000) révèlent que certains étudiants n'espérant pas récolter les fruits de cet investissement (dans le cas où les formations suivies n'offrent pas d'emploi à la sortie) optent pour l'exercice d'une activité qui puisse leur permettre d'accumuler de l'expérience dans des domaines pouvant leur permettre d'accéder à un emploi après les études. Ils diront pour cela que :

Or pour certains étudiants, rien ne garantit la réalisation de ces anticipations. Plusieurs sources d'incertitude existent. La formation reçue prépare-t-elle au marché du travail ? Certains étudiants pourraient ne pas voir dans l'immédiat l'intérêt de s'assurer d'un emploi par une formation académique et ils peuvent chercher à élargir leurs expériences par un travail à temps partiel. » (Dagenais et al., 2000, p. 151).

La préoccupation des étudiants par rapport à l'accès à l'emploi après la formation est de plus en plus grandissante, d'où cette approche, que certains étudiants poussent à l'extrême en abandonnant les études pour l'activité exercée (Dagenais et al., 2000). On peut ainsi mentionner que lorsqu'ils ont conscience de la précarité de leur condition de vie, les étudiants, notamment ceux qui optent pour une activité rémunérée par nécessité posent un regard beaucoup plus éclairé par rapport à leur avenir professionnel et ont davantage de projets au plan familial que les étudiants qui travaillent par choix (Jetté, 2001, p. 67). Mais pour Pinto (2014), le choix d'exercer une activité économique ne tient pas du

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hasard ; le domaine dans lequel l'étudiant s'oriente dépend de son origine sociale. Sarfati (2014) commentant l'étude de Pinto (2014) dira à ce propos que les ressources sociales dont on dispose et l'expérience acquise, en un mot, les propriétés sociales des individus ont tendance à les « prédestiner » à occuper un emploi dans tel ou tel pôle alors même qu'ils n'envisagent pas d'y avoir une présence durable. L'étudiant ne serait dans ce cas pas totalement maître du choix qu'il fait, mais il subit également une influence de son milieu social d'origine.

Ayant pris de l'ampleur à partir des années 1980-1990 du fait de la massification dans l'enseignement supérieur et de l'arrivée en nombre des étudiants de couches sociales modestes (Bérail, 2007), l'emploi étudiant trouve chez les concernés des justifications de plusieurs ordres : prise en charge des besoins existentiels, besoin d'indépendance financière, prise en charge des besoins de loisir, nécessité d'acquisition d'expérience professionnelle, etc. Deux catégories d'étudiants sont néanmoins à distinguer selon leur rapport à l'activité économique : ceux qui font ce choix par nécessité et ceux qui n'y sont pas contraints (Jetté, 2001). Schuller (2017) parlera de motifs de nécessité (comme se loger, se nourrir) et de motifs de confort (comme les loisirs). Elle a indiqué par ailleurs que contrairement aux élèves du secondaire dont l'exercice d'un travail rémunéré est destiné à avoir plus d'argent de poche à dépenser dans des biens de consommation rapide, dans l'enseignement supérieur, l'exercice d'une activité économique est davantage une nécessité pour la poursuite des études. Perrin (2007) précisera ainsi pour sa part que :

Pour un tiers de ces étudiants, l'apport financier représenté par ce type d'emploi est essentiel, car il leur permet de payer leur nourriture ou leur loyer. Pour les autres, il permet d'engager un projet personnel, ou de diminuer leur niveau de dépendance par rapport à leur famille, et d'une manière générale de disposer de plus d'autonomie. (Perrin, 2007, p. 9).

A la suite de ce choix, quelles sont véritablement les activités que les étudiants se retrouvent à exercer ? Le sous-titre suivant nous éclairera sur cet aspect.

2.2.3- Les formes et les types d'activités auxquelles les étudiants s'adonnent

Les activités rémunérées dans lesquelles les étudiants s'engagent prennent diverses formes et ont des caractéristiques différentes. La littérature aborde cet aspect du

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phénomène en prenant en compte le moment de l'année auquel l'activité est exercée, le rapport de l'activité à la formation suivie, la nature même de l'activité exercée. Béduwé et Giret (2004) évoqueront ainsi les différenciations suivantes entre formes d'activités : emplois réguliers (plus de 8 heures par semaine tout au long de l'année), petits boulots (activité non régulière, mais pendant le temps scolaire), jobs de vacances, stages en entreprise. Il faut également souligner que les recherches sur le travail étudiant ciblent généralement les étudiants en temps plein, c'est-à-dire ceux dont les études sont considérées comme l'activité principale. Dans cette logique, les étudiants peuvent exercer une activité économique en période de cours (durant l'année académique) ou en vacances. Domingo (2006) distingue de ce fait « emploi régulier, job d'été et petits boulots ». Zilloniz (2017) s'est en ce sens intéressée aux formes sous lesquelles se présentent ces activités et révèle que les étudiants occupent une diversité d'activités : activité exercée tout ou partie de l'année, activité exercée uniquement l'été, activité parallèle aux études, activité au moins en partie liée à leurs études (stage, vacation dans un laboratoire, internat hospitalier, etc.), activité régulière, activité occasionnelle. Il s'agit souvent d'activités à contrat de courte durée (CDD, contrat saisonnier ou d'intérim) ou des travaux à temps partiel.

Une autre préoccupation est de savoir si l'activité exercée par l'étudiant est liée ou non à ses études. De façon globale, les étudiants qui exercent une activité économique s'investissent soit dans une activité qui est en relation avec la formation qu'ils suivent, soit dans une activité qui n'a pas de lien avec leur formation. Selon Sales et al. (1996) cités par Jetté (2001), la majorité des étudiants estime que la nature de leur travail rémunéré durant leurs études ne leur a permis d'acquérir aucune expérience liée à leur domaine d'études. Ceci traduit le fait que le lien n'existait pas. Selon une étude réalisée en 2016 en France, il y a davantage d'étudiants exerçant une activité économique qui n'est pas en lien avec leur formation que d'étudiants ayant une activité liée à leur formation (Schuller, 2017). Généralement lorsqu'ils y arrivent par nécessité de combler

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des besoins d'ordre financier, la préoccupation est moins d'opter pour une activité en lien avec la formation suivie.

Par rapport à la nature même des activités exercées par les étudiants, Perrin (2007) y a apporté une précision, tout en reconnaissant qu'elles sont d'une infinie variété. Ces activités vont donc de la garde d'enfants à des emplois d'encadrement, en passant par les leçons particulières, les « jobs » d'employé de commerce (nombreux dans la restauration rapide), les activités d'animation, d'enquête, de surveillance ou d'enseignement (suppléance de professeurs des écoles par exemple), d'ouvriers, d'employés de bureau ou de travailleurs dans les services. Il s'agit là d'activités qui n'ont généralement pas de liens avec les études. Quant aux activités qui ont un lien avec les études, l'auteur a relevé des emplois d'ATER (Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche), de professeur stagiaire, de vacataire universitaire, d'interne ou d'externe d'hôpitaux. Perrin (2007) confirme que les étudiants dont l'activité est en lien avec les études sont en faible proportion par rapport à ceux dont l'activité à un lien avec les études. Par ailleurs, les étudiants de plus jeune âge, ceux issus de familles aisées ou encore les filles s'orientent davantage vers des activités qui sont en lien avec leurs études (Laberge et al., 2011). De même, les étudiants des grandes écoles sont plus représentés dans les domaines d'activité liés à la formation suivie, alors que ceux qui s'inscrivent dans les filières littéraires exercent des activités qui n'ont aucun lien avec leur formation (Pinto, 2014). Sales et al. (1996) montreront quant à eux que de façon globale, les étudiants des sciences pures et appliquées et des sciences de la santé se retrouvent moins dans un travail rémunéré que les étudiants des autres domaines d'études.

S'efforçant de caractériser les différents marchés du travail étudiant, avant de dévoiler les usages sociaux dudit travail, Pinto (2014) dresse une typologie à partir des secteurs d'activité qu'elle a ciblés : un pôle commercial (activités marchandes) et un pôle culturel (activités s'inscrivant dans le secteur non lucratif) ; le pôle commercial étant celui qui est le plus investi par les étudiants. Laberge et al. (2011) identifient également les activités

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telles que le commerce, l'hébergement et la restauration comme étant celles pour lesquelles les étudiants optent le plus :

Sans surprise, la majorité des emplois occupés pendant les études par les participants se retrouvent dans les secteurs d'activité habituellement fortement investis par les jeunes travailleurs, tels le commerce de détail, l'hébergement et la restauration. (Institut de la statistique du Québec, 2007 cité par Laberge et al., 2011, p. 67).

Les étudiants qui travaillent se retrouvent donc le plus souvent dans le secteur tertiaire. En effet, cela s'explique selon Jetté (2001) par l'expansion qu'a connue ce secteur au cours des années 1960. Il s'agit, explique l'auteur, d'un secteur qui ne nécessite pas de grandes compétences et qui demande une main-d'oeuvre flexible. Les étudiants sont qualifiés pour occuper les emplois que crée ce secteur. Fradette (2009) retrouve également dans une étude auprès de jeunes élèves et collégiens une grande majorité d'entre eux qui travaillent dans le secteur du commerce.

Les étudiants qui occupent une activité rémunérée se retrouvent dans diverses situations la forme et les caractéristiques que prend cette activité. Le niveau d'engagement étant relatif à la nature de l'activité exercée, un intérêt est accordé au temps qu'elle leur prend.

2.2.4- Le temps consacré à l'exercice d'une activité économique

Le temps que les étudiants consacrent à l'activité économique qu'ils exercent fait souvent objet de débat du fait de l'influence d'un temps élevé d'activité sur leur bien-être ainsi que sur leur réussite. A cause de cette influence, on peut relever à travers les recherches des seuils à prendre en compte. C'est par exemple dans cette optique qu'en 1996 au Canada, les syndicats et le patronat québécois se sont entendus pour introduire une limite d'heures de travail par semaine pour les étudiants, aujourd'hui fixée à quatorze (14) heures (Schuller, 2017).

Dans une étude sur le phénomène de cumul d'activité rémunérée et des études par les étudiants en France, Zilloniz (2017) fait l'état des lieux des différentes formes d'activités occupées par ceux-ci et le temps qu'ils y consacrent selon chaque forme d'activité. Ainsi retrouve-t-on les étudiants stagiaires qui sont des salariés à temps complet, qui ne suivent

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pas d'enseignement pendant leur période de stage et qui effectuent 35 heures de travail par semaine ; les salariés étudiants effectuent quant à eux un nombre plus élevé d'heures de travail, soit 40 heures (ils travaillent souvent tard le soir, la nuit, le samedi et le dimanche) ; les étudiants occupant des emplois occasionnels, souvent en été avec plus de 3 jours par semaine et 5 heures d'activité par jour ; pour ce qui est des étudiants qui occupent des emplois occasionnels en dehors des mois d'été, ils travaillent en moyenne 15 heures 35 minutes par semaine. C'est cette dernière forme d'activité qui est le plus souvent prise en compte dans la littérature en étudiant son lien avec la réussite des étudiants.

Ainsi, avec le développement de l'emploi étudiant, le nombre d'heures qu'un étudiant consacre à l'activité exercée a également connu une augmentation.

Sylvie (2013) constate de ce fait qu'à l'Université du Québec (UQ), la moyenne d'heures travaillées par semaine a connu une hausse, passant de 14,6 heures en 1993-1994 pour atteindre 16,7 heures en 2011. De même, le seuil d'heures de travail est passé de 15 heures de 1993-1994 à 2001 à 25 heures en 2006. Les étudiants sont donc amenés à travailler plus qu'ils ne le faisaient.

De par la littérature, il faut dire qu'il n'existe pas de consensus sur le nombre d'heures qu'un étudiant devrait travailler et par conséquent sur le seuil à ne pas dépasser en ce qui concerne le nombre d'heures de travail. Ce seuil qui est en fait le nombre d'heures de travail par semaine que ne devraient pas dépasser les étudiants concernés est souvent vu par rapport à son incidence sur leurs chances de réussite ainsi que de poursuite des études. En ce sens, l'observatoire de la vie étudiante en Aquitaine (2016) s'est penché sur la question du temps consacré à l'activité rémunérée. Du point de vue de l'observatoire, le seuil à ne pas dépasser par les étudiants est de 8 heures d'activité par semaine. Les étudiants qui travaillent en deçà de ce seuil réussissent même mieux que ceux qui n'ont pas d'emploi rémunéré. Par contre, ceux qui travaillent au-delà des 8 heures ont plus de difficultés à réussir. Pour Steinberg et Dornbusch (1991), le seuil d'heures de travail à ne

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pas dépasser pour s'assurer la réussite universitaire est légèrement élevé par rapport à celui de l'observatoire. Ils considèrent pour leur part que les étudiants qui ont une activité qui leur prend 10 heures ou moins par semaine ne perçoivent pas d'influence négative sur leur réussite. Au-delà de ce seuil, ils ressentent les effets négatifs de ce choix sur leur réussite.

Dans son étude auprès des étudiants du niveau baccalauréat à temps plein, le seuil relevé par Sylvie (2013) est 20 heures. Mais selon l'auteur, de façon spécifique les femmes de première génération universitaire de même que les moins de 21 ans peuvent aller jusqu'à 25 heures, alors que les hommes de première génération universitaire ne devront pas dépasser 15 heures de travail par semaine. Des particularités apparaissent donc par rapport aux catégories d'étudiants en ce qui concerne le nombre d'heures de travail à ne pas dépasser pour ne pas porter préjudice à leurs études.

Dans son étude sur l'influence du travail étudiant sur la réussite universitaire, D'Amico (1984) montre que le temps consacré aux études ainsi qu'aux activités de loisir subit une influence du fait des variations des heures de travail. Les répercussions négatives sur les résultats scolaires dépendent quant à elles du dépassement du seuil des 20 heures de travail par semaine. La réussite des étudiants est donc affectée négativement quand ils effectuent plus de 20 heures de travail par semaine.

Marsh (1991) quant à lui prend en compte un ensemble d'indicateurs de performance scolaire sur lesquels les effets négatifs du travail étudiant sont relevés. Ces effets sont positifs ou négatifs selon que le nombre d'heures de travail est modéré ou élevé. Dans la même logique, Turner mesure l'influence du nombre d'heures de travail à partir d'un indicateur tel que l'emploi du temps. Le temps passé devant la télévision et celui passé à faire les devoirs sont pris en compte. L'auteur démontre en effet que lorsque les étudiants travaillent durant 20 heures par semaine, le temps passé devant la télévision est réduit par rapport à celui consacré aux devoirs. Selon l'auteur, c'est sur les activités de loisirs que le travail rémunéré agit.

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Le temps consacré à l'activité économique par les étudiants est un élément déterminant pour percevoir l'influence ou non de celle-ci sur leur réussite, mais aussi sur leurs activités de loisirs, leur bien-être, etc. Toutefois, il est difficile de fixer un temps précis que les étudiants devront respecter.

2.2.5- L'influence du travail étudiant

Les étudiants qui choisissent d'exercer une activité économique parallèlement aux études rencontrent souvent fortunes diverses. Les implications que peut avoir un tel choix ne sont donc pas vécues de la même façon ; elles touchent autant le bien-être de ces étudiants, que leurs performances scolaires et même la poursuite des études.

En ce qui concerne le bien-être des étudiants qui exercent une activité rémunérée, Fradette (2009) s'est intéressé aux risques que courent les jeunes (17 et 18 ans) qui travaillent pendant qu'ils étudient.

Il s'agit de jeunes qui occupent des emplois variés et qui consacrent en moyenne 14 heures par semaine à leur activité voire plus. C'est en effet le nombre élevé d'heures d'activité qui soulève des préoccupations chez l'auteur, notamment pour ce qui est de la santé de ces jeunes. Selon lui, le cumul études/travail prédispose les jeunes à développer des symptômes relatifs à la fatigue. Des conséquences plus sérieuses pèsent sur leur santé, car le travail expose les jeunes aux accidents ainsi qu'à des problèmes de sommeil et des symptômes relatifs à des lésions professionnelles (douleurs au dos, au cou, à la nuque, aux épaules, aux bras, aux poignets, aux mains).

L'auteur met l'accent sur la possibilité pour les étudiants qui travaillent de préserver leur bien-être à travers la mise en place de formation aux mesures de sécurité pour certains types d'emploi, afin d'éviter les problèmes de santé qui surviennent, ainsi que les accidents. Dans la logique des effets de l'activité rémunérée sur le bien-être des étudiants, Möller (2016) s'est intéressée à l'influence d'un travail parallèlement aux études sur le sommeil de l'étudiant. Dans une étude réalisée auprès d'étudiants qui cumulent formation et emploi, l'auteur a montré que ce phénomène ne manque pas de perturber le sommeil

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des étudiants concernés, parce que ceux-ci se retrouvent à couper dans leurs heures de sommeil pour réussir à effectuer toutes leurs tâches. L'auteur révèle ainsi que le cumul formation-emploi a un effet négatif sur le sommeil des étudiants en cours d'année scolaire, de même que sur leurs activités socioculturelles. La même préoccupation a guidé Berail (2007) selon qui :

« Les expériences de travail ont des conséquences dans la vie des étudiants, notamment sur la santé et leurs rythmes de vie. Même si peu de travaux étudient le lien direct avec l'exercice d'une activité rémunérée, des observateurs s'inquiètent ainsi de la situation de la santé des étudiants tant dans ses aspects physiologiques que psychologiques : stress, déprime, accroissement des comportements à risque, augmentation des problèmes de sommeil... » (Berail, 2007, p. 10).

Cette situation est néanmoins à relativiser selon l'auteur, car du point de vue de certains auteurs, les situations de cumul études-travail auraient un impact en fonction de leur intensité et de leurs conditions.

Il précise ainsi que :

« (...) au-delà d'une durée de 15 à 20 heures par semaine, le travail entraîne une diminution du nombre d'heures de sommeil et de l'exercice physique ainsi qu'une augmentation de la consommation de tabac et d'alcool et une plus grande fatigue. À l'inverse, une situation de travail de qualité, qui permet notamment de développer des apprentissages, a un effet positif avec non seulement une augmentation de la motivation et de la satisfaction au travail, mais aussi une meilleure santé, une plus grande estime de soi et une diminution du stress et des tendances dépressives. » (Berail, 2007, p. 10).

Le phénomène ayant interpelé Wolff (2017), il reconnaitra pour sa part, comme effet de l'exercice d'une activité économique, que celle-ci lorsqu'elle est exercée pendant l'année universitaire se fait au détriment du temps consacré aux études, à la fois à suivre les cours et en ce qui concerne le travail personnel. Non seulement la régularité de l'étudiant aux cours est affectée, son investissement dans les travaux personnels liés aux études subit également une influence négative. La conséquence est de ce fait perceptible sur la réussite de l'étudiant :

« Les contraintes horaires imposées par l'emploi, qui vont être d'autant plus fortes que les étudiants travaillent à mi-temps ou davantage, sont autant d'obstacles pour pouvoir assister régulièrement aux cours et ne permettent pas non plus de dégager le temps nécessaire pour travailler les cours chez soi, même si l'étudiant dispose de davantage de latitude pour l'organisation de son temps personnel. Cette difficulté à consacrer le temps nécessaire aux études supérieures en cas d'emploi est à même d'expliquer les effets négatifs très significatifs sur la réussite au diplôme. » (Wolff, 2017, p. 21).

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Par rapport à la réussite des étudiants qui exercent une activité économique parallèlement aux études, les résultats de différentes études sont divergents : une première catégorie de travaux a essayé de relever les effets négatifs de l'exercice d'une activité économique sur la réussite universitaire (Greenberger & Steinberg, 1980 ; Mortimer et Finch, 1986 ; Marsh, 1991). Dans cette logique, Beffy et al. (2009) ayant réalisé l'estimation des effets du travail salarié des étudiants sur leur réussite universitaire et leur décision de poursuite des études, ont montré que l'occupation d'un emploi régulier réduit significativement la probabilité de réussite à l'examen de fin d'année universitaire. Cette situation peut avoir une influence négative sur la réussite de l'étudiant spécifiquement lorsqu'il consacre beaucoup d'heures au travail salarié (Beffy et al., 2009). Pour Hoffmann-Martinot et al. (2016), la réussite universitaire est assez impactée par le temps consacré à l'emploi.

De leur point de vue, le travail rémunéré agit positivement sur la réussite si l'étudiant n'y consacre pas plus de 8 heures par semaine. En effet, les étudiants qui ont moins de 8 heures de travail ont 1,3 fois plus de chances de réussir leur année universitaire par rapport à ceux qui ne cumulent pas travail et études. Par contre, les étudiants qui ont plus de 8 heures de travail par semaine ont 1,3 fois plus de chances d'échouer par rapport à ceux qui ne travaillent pas. En clair selon les auteurs, le travail rémunéré ne constitue pas un handicap à la réussite de l'étudiant, surtout, tant qu'il n'est pas en concurrence avec ses études. Mais tout compte fait, on ne peut appréhender la réussite des étudiants qu'à la lumière du seul déterminant qu'est le travail ; d'autres éléments tels que la situation économique, la santé, le logement doivent également être considérés. Froment (2012) s'est pour sa part intéressé à la réussite des étudiants de première année qui exercent une activité économique. À la question de savoir si les effets pénalisants du travail salarié en première année s'observent sur la poursuite des études, l'auteur a répondu que le dépassement du seuil de temps consacré au travail a un impact sur l'accès des étudiants en deuxième année.

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Pour cet auteur aussi, les étudiants qui ne dépassent pas le seuil de 8 heures d'activité par semaine n'ont pas de difficultés pour passer de la première à la deuxième année. Concernant le seuil d'heures de travail, Froment (2012) n'a pas manqué de préciser que dans la littérature, le seuil critique souvent relevé est situé entre 10 à 20 heures de travail par semaine. Bonin (2013) affirme quant à elle que c'est au-delà de 20 heures de travail rémunéré par semaine, que l'étudiant au baccalauréat à temps complet devient plus à risque de quitter son établissement sans diplôme. Dans un article sur le travail étudiant, Body et al., (2015) ont essayé d'en mesurer l'impact sur la réussite scolaire en première année de licence et en année supérieure. Les résultats obtenus par les auteurs montrent que l'emploi salarié et sa fréquence vont de pair avec une plus forte probabilité d'abandonner les études en cours d'année et une plus faible probabilité de réussir l'année. Ces effets sont d'autant plus forts que l'intensité de l'emploi occupé est forte.

Zilloniz (2017) considère dans cette logique que les activités les plus déconnectées des études, exercées de façon régulière ou intense peuvent avoir des répercussions non négligeables sur les conditions d'études et sur leur réussite. Belghith (2015) considère en ce sens qu'il faut prendre en compte les caractéristiques de l'activité exercée :

« L'activité rémunérée, parce qu'elle peut empiéter sur le temps des études, présente le risque de venir perturber la réussite des études. Ce risque est variable selon les caractéristiques de l'activité rémunérée. Deux critères de l'activité rémunérée sont particulièrement discriminants : les études et le temps consacré à l'activité. » (Belghith, 2015, p. 9).

De façon absolue, l'activité économique ne constitue pas un frein à la réussite des étudiants ou à la poursuite des études. Elle exerce son effet négatif sous certaines conditions. En guise de synthèse des travaux abordant le sujet sur le plan de la réussite et de l'abandon des études, Bérail (2007) déclare que :

« Des différents travaux menés sur le lien entre le travail étudiant et l'échec aux examens ou l'arrêt des études se dégage un consensus global selon lequel une durée hebdomadaire du travail importante réduit très fortement la probabilité de réussite. En effet, si, en dessous d'un seuil de 15 heures de travail hebdomadaire, l'impact sur la réussite universitaire est faible, le taux d'échec et d'abandon va en augmentant très nettement à partir de 16 à 20 heures travaillées par semaine, avec des différences selon le type d'emploi exercé, le lien avec le cursus de formation ainsi que la filière suivie et le niveau d'études. » (Berail, 2007, p. 10).

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Mais pour une autre catégorie de chercheurs, une activité rémunérée ne constitue pas un facteur d'échec. Le cumul travail-étude n'a pas d'influence significative sur la réussite (Gade & Peterson, 1980 ; Meyer & Wise, 1982 ; Steinberg et al., 1982 ; D'Amico, 1984 ; Hotchkiss, 1986). Au contraire, l'exercice d'une activité économique contribue à la réussite : « Un emploi régulier ne semble pas être un obstacle à la réussite, au contraire il semble apporter un confort financier investi dans les études plutôt favorables. » (Lassarre et al., 2003, p. 13). Gury (2007) dira aussi qu'avoir un travail régulier pendant ses études paraît augmenter les chances d'accès au diplôme. Belghith (2015) a également identifié les conditions dans lesquelles une activité économique est favorable à la réussite : selon lui, une activité liée aux études, peu importe son intensité, augmente la probabilité de réussite des études par rapport au fait de ne pas exercer une activité économique.

En dehors de ne pas constituer un obstacle à la réussite, le travail rémunéré est utile pour les étudiants qui s'y adonnent dans la mesure où il leur facilite l'accès à l'emploi à la fin de leur formation ainsi qu'à un revenu élevé. Dagenais et al. (1999) diront à ce propos que : « Malgré cette difficulté, un consensus se dégage parmi les chercheurs selon lequel le travail pendant les études est fortement corrélé avec une hausse des taux d'emploi et des revenus de travail après la fin des études. » (Dagenais et al., 1999, p. 11).

Les auteurs reconnaitront qu'en règle générale, le travail étudiant a des effets bénéfiques sur l'intégration des étudiants au monde du travail. Marsh (1991) a également montré que la probabilité du chômage deux ans après l'obtention du diplôme décroît pour ceux qui ont occupé un emploi pendant leur dernière année d'études. Dans la même optique, Béduwé et Giret (2004) ont tenté de comprendre en quoi le fait de travailler pendant les études constitue un atout pour les étudiants pour leur carrière professionnelle future. Pour eux, le travail étudiant possède des dimensions de valeur professionnelle tout en apportant une nuance. Ils écriront ainsi que :

« L'enjeu de ces activités menées de front avec des études initiales va ainsi au-delà du rôle évident et essentiel qu'elles jouent dans la constitution de revenus pour les étudiants. Ces activités étudiantes sont, d'une manière générale, jugées positivement par les étudiants et les employeurs, mais elles sont également d'une extrême hétérogénéité. Ainsi, seules certaines

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d'entre elles sont porteuses d'une réelle valeur professionnelle que les employeurs reconnaissent en la rémunérant. Ce sont les activités professionnelles les plus qualifiées, celles qui ont été menées sur de relativement longues durées et celles en rapport avec la formation initiale suivie qui sont les plus valorisées par les étudiants et par leurs futurs employeurs. » (Giret et Béduwé, 2004, p. 22).

Ces auteurs ont le mérite de circonscrire dans quel cadre le travail rémunéré peut être bénéfique aux étudiants du point de vue professionnel, après leur formation. Les activités exigeant un niveau de qualification ainsi que celles en lien avec la formation suivie sont celles qui sont les plus profitables aux étudiants après les études. La diplomation étant la finalité des études, en l'occurrence, des études supérieures, l'influence de l'exercice d'une activité rémunérée sur la réussite des étudiants et sur leur avenir (abandon ou non des études, entrée rapide dans le monde du travail) a fait l'objet de plusieurs travaux de recherche. De façon globale, cette influence (négative ou positive) est considérée par rapport au seuil d'heures de travail et au lien de l'activité exercée avec les études, mais aussi à l'origine sociale, aux caractéristiques sociodémographiques de l'étudiant, etc.

2.3- Cadre de référence théorique

À la suite des réponses que révèle la littérature sur la question du travail étudiant, il est indiqué que nous inscrivions notre recherche dans le cadre théorique pouvant permettre de comprendre les résultats. Il est en effet apparu à travers cette littérature que les recherches sur le travail étudiant sont davantage courantes en Amérique du Nord et en Europe. En ce qui concerne l'Université de Lomé, les travaux sur la question ne foisonnent guère. Toutefois, nous avons la possibilité de nous appuyer sur les travaux existants, quel que soit leur cadre géographique (en dépit de quelques divergences concernant le contexte social, culturel et économique). Le modèle théorique ainsi choisi a une triple orientation : il prend en compte les approches relatives au déterminisme social, à l'investissement dans l'activité exercée et à la motivation de l'étudiant.

Nous avons retenu des travaux consultés que la décision que prennent les étudiants d'exercer une activité économique est marquée par des motifs de divers ordres.

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De façon globale, la logique de ces étudiants est fondée sur la recherche de moyens financiers pour soutenir leurs études, de quête d'autonomie financière, de renforcement des acquis de leur formation ou encore de besoin d'expérience professionnelle. Dans le contexte des universités africaines, et spécifiquement de l'Université de Lomé, la logique qui conduit les étudiants à ce choix est le plus souvent d'ordre économique. En la faveur de l'ouverture de l'université à tous depuis ses premières années, l'UL à toujours accueilli en grande proportion des étudiants issus de familles modestes. Au regard des difficultés de financement existant, ces étudiants sont ceux qui s'orientent davantage vers l'exercice d'une activité économique. La réalité de ces étudiants peut être comprise à la lumière des travaux de Hoffmann-Martinot et al. (2016) qui ont catégorisé les étudiants en situation de travail selon qu'ils reçoivent ou non un soutien financier de leur famille ; nous nous appuyons de même sur les travaux de Berail (2007) qui a mis un accent sur l'influence de l'absence de moyens financiers sur le choix d'exercer une activité économique. L'approche déterministe, telle que développée nous permet donc de comprendre que les difficultés financières et matérielles des étudiants qui optent par conséquent pour l'exercice d'une activité économique.

Il faut dire que beaucoup d'étudiants font le choix d'un travail rémunéré dès le secondaire, sous le poids du déterminisme socioéconomique auquel ils sont soumis (parent décédé, famille monoparentale, famille polygame, famille nombreuse, parents paysans, etc.). La contrainte pour ces étudiants réside également dans le fait que leurs ainés sont passés par l'université pour avoir une meilleure situation socioéconomique (même si les conditions dans lesquelles se sont déroulées leurs études étaient plus acceptables). À partir de ce moment, il pèse sur eux le désir de toute une famille, voire de leur communauté de les voir emprunter les mêmes chemins de la réussite. Si les conditions matérielles conduisent les étudiants dans la plupart des cas à exercer une activité économique, la qualité de ces conditions contribue également aux performances de ces étudiants. Le poids des attentes de l'environnement social constitue donc un déterminisme social qui accompagne le choix et le parcours de ces étudiants.

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Les caractéristiques de l'activité exercée et l'intensité de leur implication dans cette activité ont également constitué une base d'explication de la réussite des étudiants concernés par ce phénomène. Ainsi, il est ressorti des travaux de Beffy et al. (2009), qu'à partir du moment où le temps consacré à l'activité dépasse un certain seuil (16 heures), la réussite de l'étudiant a des chances d'être compromise. En dehors de Beffy et al. (2009), les travaux qui mentionnent un effet négatif du travail étudiant sur la réussite considèrent que cet effet est perceptible lorsqu'un seuil est dépassé, même s'il n'existe pas de consensus sur ce seuil. Avec Bonin (2013) le niveau horaire de travail de l'étudiant est revu à la hausse (20 heures) ; elle a démontré que les niveaux horaires peuvent varier selon le sexe de l'étudiant. De façon générale, le temps qu'investit l'étudiant dans l'activité économique exercée traduit l'ampleur de son engagement dans cette activité et par conséquent le niveau de son investissement dans les études. On peut ainsi évoquer avec Belghith (2015) l'approche relative à l'intensité avec laquelle l'activité est exercée.

Au travers des différents travaux, nous pouvons examiner la réussite des étudiants qui exercent une activité économique pour le compte de la présente recherche à la lumière de l'intensité avec laquelle ils s'y investissent et des caractéristiques de l'activité exercée, comme on le retrouve dans les travaux de Belghith (2015), Bonin (2013) ou encore de Beffy et al. (2009). Pour trouver le lien entre la réussite de ces étudiants et leur activité rémunérée, il faut donc s'appuyer sur leur engagement dans cette activité.

L'engagement de l'étudiant se situe également en ce qui concerne son implication dans les activités liées à ses études. Les études universitaires requièrent de l'étudiant une certaine responsabilité. Lorsqu'il est investi sur ce plan, les influences relatives à l'exercice d'une activité économique peuvent être minimisées. Cet investissement se retrouve parmi les facteurs personnels ou endogènes à la réussite de l'étudiant. On peut ainsi dire que chez une certaine catégorie d'étudiants, les causes de l'échec sont à rechercher dans les facteurs personnels, notamment les questions de motivation, de détermination, de volonté, de confiance en soi. Zimmermann (1995) dira dans ce sens que

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les étudiants pensent que leurs échecs scolaires sont dus avant tout à un manque de confiance en eux-mêmes. Dans le cas des étudiants qui exercent une activité économique, nous nous appuyons sur Body et al. (2015) pour dire que la motivation constitue un des moteurs de la réussite de ces étudiants. Généralement, les conditions dans lesquelles ces étudiants ont évolué les incitent à s'accrocher aux études universitaires qui constituent la seule piste de sortie, pour eux-mêmes avant tout et pour leur famille. Surtout pour ceux issus de familles de paysans, un retour à la terre n'est pas envisageable. La volonté de réussir dans la vie constitue une motivation à la réussite de leurs études quelles que soient les conditions dans lesquelles celles-ci se déroulent.

Sur la base des recherches existantes sur le travail étudiant, les modèles pris en compte pour l'explication de la réussite des étudiants qui exercent une activité économique à l'Université de Lomé constituent le fondement pour cerner la situation à laquelle ces étudiants sont confrontés.

2.4- Questions de recherche

À l'Université de Lomé, on retrouve aussi bien des étudiants qui exercent une activité économique, pour financer leurs études et d'autres qui ne font pas ce choix. Cette situation est à l'origine des questions que nous nous posons pour le compte de cette recherche, notamment en ce qui concerne la réussite de ces étudiants.

2.4.1- Question générale

La question générale à laquelle s'intéresse la présente recherche est la suivante : Quels sont les déterminants de la réussite des étudiants du grade licence qui exercent une activité économique ?

2.4.2- Questions spécifiques (QS)

De la question générale de cette recherche découlent quatre (4) questions spécifiques suivantes :

QS1- Y a-t-il des caractéristiques sociodémographiques et familiales dont jouissent les étudiants qui exercent une activité économique en faveur de leur réussite ?

QS2-

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Les étudiants qui exercent une activité économique disposent-ils de conditions de vie et d'études favorables à leur réussite ?

QS3- La réussite des étudiants qui exercent une activité économique dépend-elle de leur implication dans les activités liées à leurs études ?

QS4- La réussite des étudiants qui exercent une activité économique est-elle liée aux exigences de l'activité exercée ?

2.5- Hypothèses de recherche

2.5.1- Hypothèse générale

Comme hypothèse générale, nous énonçons que la réussite des étudiants qui exercent une activité économique dépend de déterminants tels que : les caractéristiques propres à ces étudiants, leurs conditions de vie et d'études, leur implication dans les études ainsi que la nature de l'activité économique exercée.

2.5.2- Hypothèses spécifiques (HS)

Les quatre (4) réponses provisoires spécifiques que nous formulons sont les suivantes :

HS1- Les étudiants qui exercent une activité économique tout en jouissant de certaines caractéristiques sociodémographiques et familiales réussissent leur parcours universitaire ;

HS2- Les étudiants qui exercent une activité économique tout en disposant de meilleures conditions de vie et d'études réussissent leur parcours universitaire ;

HS3- Les étudiants qui ont la possibilité de s'impliquer dans leurs études malgré l'exercice d'une activité économique réussissent leur parcours universitaire ;

HS4- Les étudiants qui exercent une activité économique dont les caractéristiques ne sont pas contraignantes réussissent leur parcours universitaire.

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2.6- Variables et indicateurs

2.6.1- Les variables

a- Variables indépendantes (VI)

Les variables indépendantes identifiées en vue de nous permettre de répondre aux questions soulevées par la présente recherche sont au nombre de quatre (4) :

VI 1- Les caractéristiques sociodémographiques et familiales

Les caractéristiques propres aux étudiants, aussi bien du point de vue personnel que du point de vue de leur milieu social d'origine sont prises en compte dans le cadre de cette recherche afin d'appréhender leur influence favorable ou non sur la réussite des étudiants, lorsqu'ils cumulent études et activité économique.

VI 2- Les conditions de vie et d'études

À travers les conditions de vie et d'études des étudiants nous entendons appréhender les difficultés auxquelles ces étudiants font face durant leur parcours universitaire. Il s'agit de partir de ces conditions pour déterminer leur influence sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

VI 3- L'implication dans les activités liées aux études

Les étudiants sont soumis à des exigences relatives à la formation pour laquelle ils se sont inscrits : des exigences d'assiduité aux cours, de recherche, de lecture des cours, etc. Qu'ils exercent ou non une activité économique, ils sont soumis au même titre à ses exigences, pour se donner des chances de réussite.

VI 4- L'activité économique

L'exercice d'une activité économique est pour l'étudiant une réalité qui n'est pas à priori compatible avec les études. Un étudiant doit normalement consacrer son temps aux études et aux activités qui s'y rapportent pour mettre toutes les chances de réussite de son côté. Mais lorsqu'il exerce une activité économique, il se retrouve contraint de partager son temps entre ses études et cette activité. Dans cette logique, il est important de prendre en

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compte les caractéristiques que présente l'activité économique exercée en les mettant en lien avec la réussite des étudiants concernés.

b- Variable dépendante (VD) : la réussite

Dans le cadre de cette recherche, la variable dépendante est la réussite des étudiants du grade licence qui exercent une activité économique. En réalité cette réussite signifie l'obtention par l'étudiant des 30 crédits requis pour chaque semestre. Néanmoins pour le compte de cette recherche, au vu des difficultés que la majorité des étudiants éprouve à obtenir ces 30 crédits, nous entendons cette réussite à deux (02) niveaux :

- l'obtention par l'étudiant de tous les crédits des semestres où il a déjà été évalué ; - la possession d'un nombre de crédits restant à obtenir inférieur ou égal à 15.

La réussite dans le contexte du système LMD signifie que l'étudiant a obtenu tous les 30 crédits requis pour chaque semestre. Les étudiants à prendre en compte sont ceux qui ont réussi à obtenir les crédits des semestres où ils ont déjà été évalués. Cela suppose qu'un étudiant qui est en semestre 3 a déjà obtenu 60 crédits (aux semestres 1 et 2) ; un étudiant en semestre 5 a déjà obtenu 120 crédits (aux semestres 1, 2, 3 et 4) ; etc. Toutefois, pour une grande proportion d'étudiants, l'obtention des 30 crédits par semestre est difficile (Bagan, 2016). Cela nous a conduit à considérer les étudiants qui ont peu de crédit à obtenir (1 à 15 crédits), comme ayant marqués un pas important vers la réussite. Ce sont les difficultés qu'éprouvent la majorité des étudiants à obtenir la licence au bout des 6 semestres ou à obtenir les 30 crédits à la fin de chaque semestre qui nous ont poussé à considérer la réussite sous ce second aspect.

Pour cette recherche, nous prenons en compte les étudiants qui ont déjà subi des évaluations, c'est-à-dire, ceux qui sont au moins à leur deuxième inscription au grade licence.

107

2.6.2- Indicateurs

a- Indicateurs des variables indépendantes

. Indicateurs des caractéristiques sociodémographiques et familiales des étudiants

(VI 1) :

- genre de l'étudiant ;

- âge de l'étudiant ;

- type de famille dont est issu l'étudiant (polygame, monogame) ;

- situation matrimoniale des parents (parents vivant ensemble ou séparés) ;

- taille de la fratrie de l'étudiant (nombre de frères et soeurs) ;

- niveau d'instruction des parents ;

- profession des parents ;

- revenu des parents ;

- résidence de l'étudiant ;

- parent(s) vivant(s) ou décédé(s).

. Indicateurs des conditions de vie et d'études des étudiants (VI 2) :

- accès à la bourse ou l'allocation d'aide ;

- prise en charge de la scolarité de l'étudiant ;

- recours à des prêts ;

- satisfaction des besoins liés aux études ;

- achat des supports de cours (polycopies) ;

- achat de livres ;

- déplacement au campus ;

- possession d'un moyen de déplacement ;

- alimentation.

. Indicateurs de l'implication dans les activités liées aux études (VI 3) : - régularité dans la lecture des cours ;

- recherches sur internet ;

108

- fréquentation d'une bibliothèque ;

- nombre de jours de cours par semaine ; - assiduité aux cours.

. Indicateurs des caractéristiques de l'activité économique exercée (VI 4) :

- moment auquel l'étudiant a commencé à exercer une activité économique ;

- existence de lien entre l'activité exercée et la formation suivie ;

- nombre de jours d'exercice de l'activité économique par semaine ;

- nombre d'heures d'exercice de l'activité économique par semaine ;

- effets de l'activité exercée sur l'étudiant ;

- institution ou personne pour qui l'étudiant travaille.

b- Indicateurs de la variable dépendante : la réussite des étudiants du grade licence (ayant déjà fait au moins 2 semestres) qui exercent une activité économique - obtention des crédits requis aux semestres antérieurs ;

- nombre de crédits restant à obtenir.

Le tableau 12 présente un récapitulatif des variables et leurs indicateurs.

109

Tableau 12 : Récapitulatif des variables et indicateurs

Variables

Indicateurs

Variables indépendantes

Les caractéristiques sociodémographiques et familiales des étudiants

- genre des étudiants ;

- âge des étudiants ;

- type de famille dont est issu l'étudiant ;

- situation matrimoniale des parents ;

- taille de la fratrie de l'étudiant ;

- niveau d'instruction des parents ;

- profession des parents ;

- revenu des parents ;

- résidence de l'étudiant ;

- parent(s) vivant(s) ou décédé(s).

Les conditions de vie et d'études des étudiants

- accès à la bourse ou l'allocation d'aide ;

- prise en charge de la scolarité de l'étudiant ;

- recours à des prêts ;

- satisfaction des besoins liés aux études ;

- achat des supports de cours (polycopies) ;

- achat de livres ;

- déplacement au campus ;

- possession d'un moyen de déplacement ;

- alimentation.

L'implication dans les activités liées aux études

- régularité dans la lecture des cours ;

- recherches sur internet ;

- fréquentation d'une bibliothèque ;

- nombre de jours de cours par semaine ;

- assiduité aux cours.

Les caractéristiques de l'activité économique exercée

- moment auquel l'étudiant a commencé à exercer une

activité économique ;

- existence de lien entre l'activité exercée et la
formation ;

- nombre de jours d'exercice de l'activité économique
par semaine ;

- nombre d'heures d'exercice de l'activité économique
par semaine ;

- effets de l'activité exercée sur l'étudiant ;

- institution ou personne pour qui l'étudiant travaille.

Variable dépendante

Réussite des étudiants qui exercent une activité économique

- obtention des crédits des semestres précédents ;

- nombre de crédits restant à obtenir.

110

2.7- Enoncés opérationnels

2.7.1- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 1

Lorsqu'ils exercent une activité économique, les étudiants réussissent mieux que les étudiantes ;

Les étudiants d'âge avancé qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants issus de famille monogame et qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants dont les parents vivent ensemble et qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants issus de famille de moins de cinq (05) enfants ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants dont les parents sont instruits et qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique dont les parents sont dans une catégorie socioprofessionnelle supérieure ont plus de chances de réussite ;

Les étudiants qui exercent une activité économique, dont les parents ont un revenu élevé ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui vivent avec leurs parents ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et dont aucun parent n'est décédé ont moins de difficultés à réussir.

111

2.7.2- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 2

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui ont accès au soutien financier de l'Etat ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui ne recourent pas à des prêts pour subvenir à leurs besoins ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent à satisfaire les besoins liés à leurs études ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent facilement à s'acheter les supports de cours ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent facilement à s'acheter des livres pour leur formation ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui se déplacent facilement pour se rendre au campus ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui disposent d'un moyen de déplacement ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent à s'alimenter correctement ont moins de difficultés à réussir.

2.7.3- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 3

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui étudient quotidiennement au cours de l'année ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui ont le temps de faire des recherches sur internet ont moins de difficultés à réussir ;

112

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui ont le temps de faire des recherches en bibliothèque ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui ont 1 à 2 jours de cours ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique et qui sont assidus au cours ont moins de difficultés à réussir.

2.7.4- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 4

Les étudiants qui exerçaient une activité économique avant d'arriver à l'université ont moins de difficulté à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique en lien avec leur formation ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique 1 à 2 jours par semaine ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui consacrent moins de 15 heures par semaine à leur activité économique ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique qui n'a aucun effet sur eux (fatigue ou maladie) ont moins de difficultés à réussir ;

Les étudiants qui exercent une activité économique pour un employeur plutôt que pour leur propre compte ont moins de difficultés à réussir.

113

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

La recherche de façon générale requiert de la rigueur afin d'aboutir à des résultats qui permettent d'expliquer ou de comprendre un phénomène. Pour cela il est essentiel d'adopter une démarche méthodologique. C'est à juste titre que Van Campenhoudt et al. (2017) ont déclaré à ce propos que : « Il importe avant tout que le chercheur soit capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif d'élucidation du réel, c'est-à-dire, dans son sens le plus large, une méthode de travail. » (Van Campenhoudt et al, 2017, p. 17). C'est dans l'optique de répondre à cette exigence que la méthodologie de cette recherche est conçue et présentée dans le présent chapitre.

La structuration de ce chapitre nous amène tout d'abord à prendre connaissance du cadre physique et institutionnel dans lequel la recherche a été réalisée. Ensuite, la population ciblée a été présentée et enfin nous avons décrit comment les données ont été collectées et exploitées.

3.1- Cadre physique et institutionnel de la recherche et population cible

La connaissance du milieu dans lequel se déroule une recherche est importante pour saisir la réalité dans ses divers aspects. Il est ici question de se familiariser avec le contexte institutionnel et la population auprès de laquelle cette recherche est entreprise. Le site de la recherche est de ce fait l'Université de Lomé et la population cible est constituée des étudiants du grade licence. Diverses raisons militent en faveur du choix de cette université. De prime abord, cette recherche est dans la continuité de celle que nous avions menée pour le compte du mémoire du Diplôme d'Etudes Approfondies et qui s'était limitée aux étudiants du département de sociologie (Mokli, 2010). Cette première recherche qui a permis d'étudier l'influence de l'exercice d'une activité économique sur la réussite des étudiants enquêtés, nous a amené à recentrer notre intérêt sur les facteurs de réussite de ces étudiants malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

114

Il est également question pour le compte de cette thèse d'élargir la recherche à d'autres établissements de l'UL, notamment ceux qui sont les plus concernés par ce phénomène.

L'autre raison pour laquelle nous avons choisi l'UL pour cette recherche est que cette université a une histoire qui date de cinquante ans. Toutefois, malgré cette histoire, il y a toujours un besoin de réaliser des recherches la concernant, notamment dans le domaine des sciences de l'éducation. Il s'agit donc de contribuer à fournir une documentation sur des questions importantes telles que celles relatives à la réussite des étudiants au sein de cette université. Provenant encore en grand nombre des diverses régions du pays, en partie du fait de l'inexistence de certaines formations à l'Université de Kara (la deuxième université publique du pays) les étudiants sont davantage soumis aux difficultés socioéconomiques surtout avec le coût de la vie qui est relativement élevé à Lomé par rapport aux autres villes du Togo. Nous avons ainsi la possibilité d'apprécier l'ampleur du phénomène dans ses aspects les plus variés, mais aussi au sein d'une population plus élargie. Enfin, nous pouvons dire que notre proximité géographique par rapport à l'UL est également une des raisons de ce choix.

Le terrain et la population d'étude ayant été choisis, nous nous proposons ici de les présenter dans les divers aspects qui puissent permettre de les connaitre davantage et d'arriver à une meilleure compréhension du phénomène étudié.

3.1.1- Présentation de l'Université de Lomé

a- Le cadre physique de l'Université de Lomé

Créée par décret No 70-156/PR du 14 septembre 1970 (UB, 1990), l'Université de Lomé, autrefois dénommée Université du Bénin, est la première institution d'enseignement supérieur du Togo du point de vue de l'ancienneté et de l'effectif d'étudiants qu'elle accueille. Elle est née de la volonté des autorités du pays de se doter d'une institution d'enseignement supérieur qui forme les citoyens dans divers domaines et non plus seulement dans un seul domaine comme c'était le cas avec l'Institut Supérieur du Bénin (Agbobli, 2004). À l'époque, un espace d'une superficie de 300 hectares a alors été acquis

115

pour installer cette université. Aujourd'hui, le domaine l'UL couvre une superficie de 248 hectares (15 hectares ayant été amputés pour l'installation des sociétés et services tels que Togo-Cellulaire, LONATO, CNSS, etc. et 37 hectares rétrocédés aux propriétaires terriens : Université de Lomé, 2017).

La situation géographique de l'Université de Lomé montre qu'elle est installée en bordure du boulevard Gnassingbé Eyadema ( www.univ-lome.tg) en face de la résidence du Bénin, des cités de l'OUA et de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique. S'étirant sur une longueur d'environ 2 km (Buan & Batard, 2014), l'UL, de par sa structure, est constituée de deux blocs spatiaux : le campus sud et le campus nord. Au campus sud, on retrouve la majorité des établissements (CFC, CIC/CAFMICRO, EAM, ENSI, ESA, ESAAd, ESTBA, FDD, FDS, FLLA, INSE, ISICA, IUT-G), mais aussi des services centraux comme la Direction des Affaires Académiques et de la Scolarité (DAAS), la Direction de la Bibliothèque et des Archives de l'Université de Lomé (DBA-UL) et le Centre des OEuvres Universitaires de Lomé (COUL).

Le campus nord se situe, comme son nom l'indique, dans la partie nord de l'université. La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) et la Faculté des Sciences de l'Homme et de la Société (FSHS) ainsi que la Direction des Ressources Humaines (DRH) et la Direction de la Recherche et de l'Innovation (DRI) y sont installées. Depuis au moins une décennie, des infrastructures de cours de plus grande capacité d'accueil (amphis 1000, 1500, bloc polyvalent) sont construites afin de favoriser l'accès de tous les étudiants aux salles surtout dans les facultés, où les effectifs des étudiants sont importants aux semestres 1 et 2 s'y déroulent.

Entre le campus nord et le campus sud se trouve le Centre Hospitalier Universitaire du Campus (CHU Campus) qui est l'une des plus grandes structures de soins de la ville de Lomé. Souvent, les étudiants de certaines facultés font des va-et-vient entre le campus nord et le campus sud pour suivre les cours, ceux-ci n'ayant pas des salles fixes pour tous les cours.

116

En dehors des bâtiments administratifs des facultés, des écoles, des instituts, des centres, des services centraux, des amphithéâtres et des résidences universitaires (six au total, dont trois au campus sud et trois au campus nord), un restaurant universitaire et d'autres lieux de restauration (espaces de restauration et marché Gayibor) sont également construits sur le campus de l'UL. Les autres services de cette institution notamment la Présidence, la Direction de la Gestion du Domaine universitaire (DGDU), la Direction de l'Information, des Relations Extérieures et de la Coopération et des Prestations de Services (DIRECOOPS) et la Direction de la Planification et de la Prospective (DPP) sont installés en dehors du campus.

b- L'organisation administrative et pédagogique de l'UL

L'Université de Lomé est un établissement d'enseignement qui regroupe à la fois les établissements qui sont chargés de la formation des étudiants et des structures qui remplissent des tâches relatives au fonctionnement de l'université (Université de Lomé, 2009). Au fil des années, l'organisation pédagogique et administrative de l'UL a connu des réaménagements.

Sur le plan administratif et du point de vue de son organisation hiérarchique, cette institution est dotée d'un Conseil de l'université, d'une Présidence, des facultés, des écoles, des instituts, des centres et des services centraux (cf. loi No97-14 portant statuts des universités du Togo, modifiée par la loi No2000-002 et la loi No2006-004).

Le Conseil de l'université est l'organe qui assure l'exécution des options pédagogiques définies par le conseil de l'enseignement supérieur (loi No97-14 portant statuts des Universités du Togo). Pour l'UL, cet organe est l'instance de prise de décisions.

Quant au Président de l'UL, il dirige l'institution et ses services pédagogiques, administratifs et techniques. Il est assisté par deux vice-présidents.

Les facultés, les écoles, les instituts et les centres d'une part et les services centraux d'autre part sont respectivement les structures d'exécution des activités pédagogiques et administratives. Les établissements de l'UL ont la charge de dispenser l'enseignement

117

aux étudiants, chacun dans son domaine. Mais ils sont tenus d'assurer leur enseignement dans le cadre de la politique d'éducation et de formation telle que voulue par le gouvernement.

L'UL est par ailleurs dotée d'un conseil de discipline qui statue sur les fautes disciplinaires commises d'une part par son personnel (personnel enseignement et de recherche et personnel administratif technique et de service) et d'autre part, par les étudiants. D'autres commissions spécialisées sont également mises en place pour traiter de questions spécifiques : il s'agit entre autres des commissions du budget et des finances, de la prévision et des structures, des relations intérieures, de la documentation scientifique et technique, etc.

c- Les établissements et la formation en licence à l'UL

Les établissements qui assurent la formation des étudiants de l'UL ont assez évolué dans le temps. De quatre (04) écoles en 1970, ils sont passés aujourd'hui à seize (16), soit six (06) facultés (FASEG, FDD, FDS, FLLA, FSHS, FSS), cinq (05) écoles (EAM, ENSI, ESA, ESTBA, ESAAd), trois (03) instituts (INSE, ISICA, IUT-G) et deux (02) centres (CFC et CIC). Pour ce qui est du CFC, il assure essentiellement la formation des professionnels en cours du soir. Depuis 2009, la formation à l'UL est délivrée dans le cadre du système Licence, Master, Doctorat (LMD) afin de répondre aux exigences actuelles du système d'enseignement supérieur.

Le système LMD est un système d'enseignement instauré dans les universités européennes dans le cadre du processus de Bologne. Ce système tout en s'inspirant du modèle nord-américain (Bachelor, Master, PhD : BMP), s'inscrit dans la logique d'adapter les formations aux réalités du marché du travail, mais aussi au contexte de la mondialisation où la concurrence est rude, en l'occurrence dans le monde de l'enseignement supérieur. Les universités francophones d'Afrique subsaharienne, loin de se mettre en marge des transformations qui interviennent dans la formation universitaire, se sont résolues à emboiter le pas aux universités européennes en adaptant

118

progressivement leurs formations au système LMD. C'est ainsi que depuis 2005, l'Université de Lomé, au côté d'autres universités réunies au sein du Réseau pour l'Excellence de l'Enseignement Supérieur en Afrique de l'Ouest (REESAO), est entrée dans le processus devant conduire à l'instauration définitive du système LMD. Ce n'est qu'en septembre 2009, au vu des progrès réalisés, que la décision a été prise de basculer totalement dans le système LMD pour ce qui concerne le grade licence (DRPI, 2010).

Dans le cadre du système LMD, l'année académique, à l'UL, est subdivisée en deux (02) semestres (Harmattan et Mousson). Chaque semestre représente seize (16) semaines d'activités, soit douze (12) semaines de cours et quatre (04) semaines d'examens (Université de Lomé, 2014, p. 7). Les unités d'enseignement ont une valeur qui est exprimée en crédits. À l'UL, un (01) crédit représente vingt (20) heures de charges de travail pour l'étudiant, soit douze (12) heures d'enseignement et huit (08) heures de travail personnel (Université de Lomé, 2014, p. 7). Pour chaque semestre, l'étudiant est tenu de capitaliser trente (30) crédits. Pour obtenir la licence, l'étudiant doit alors capitaliser 180 crédits en six (06) semestres (semestres 1, 2, 3, 4, 5 et 6). Par ailleurs, pour le master, il doit capitaliser 120 crédits en quatre (04) semestres et pour le doctorat, l'étudiant est tenu de capitaliser 180 crédits en six (06) semestres.

La formation à l'UL est délivrée dans huit (8) domaines selon les disciplines et les champs d'application. Certains établissements, à travers leurs filières, se retrouvent dans plus d'un domaine de formation (tableau 13). Les formations données sont soit à option professionnelle, soit à option recherche. Les formations de type professionnel préparent l'étudiant à être immédiatement opérationnel sur le marché du travail, alors que celles orientées vers la recherche sont davantage tournées vers une carrière de recherche. Tous les établissements de l'UL ne sont pas dotés des deux types de formation, mais progressivement, ceux-ci se mettent en place.

119

Tableau 13 : Récapitulatif des domaines de formation à l'Université de Lomé

Domaine

Etablissement

Parcours

Sciences et Technologie (ST)

21 parcours

ESTBA

(1 parcours)

Licence Professionnelle en Génie de l'environnement

FDS

(6 parcours)

Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie animale Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie végétale Licence en Géosciences - Géologie

Licence en Sciences de la Matière - Physique

Licence en Sciences de la Matière - Chimie

Licence en Mathématiques

ENSI

(12 parcours)

Licence en Sciences de l'Ingénierie - Génie Electrique Licence en Sciences de l'Ingénierie - Génie Civil

Licence en Sciences de l'Ingénierie - Génie Mécanique Licence Professionnelle en Sciences de l'Ingénierie - Génie Electrique

Licence Professionnelle en Sciences de l'Ingénierie - Génie Civil

Licence Professionnelle en Sciences de l'Ingénierie - Génie Mécanique

Licence Professionnelle Génie Electrique, Conducteur des Travaux

Licence Professionnelle Génie Civil, Conducteur des Travaux Licence Professionnelle Génie Mécanique, Conducteur des Travaux

Licence Professionnelle Génie Electrique, Cadre Technique des Travaux

Licence Professionnelle Génie Civil, Cadre Technique des Travaux

Licence Professionnelle Génie Mécanique, Cadre Technique des Travaux

CIC

(2 parcours)

Licence Professionnelle en Maintenance et Réseaux Informatiques

Licence Professionnelle en Génie Logiciel

Sciences

Agronomiques (SA)

4 parcours

ESTBA (1 parcours)

Licence Professionnelle en Sciences et Technologie des Aliments

ESA (3 parcours)

Licence Professionnelle en Phytotechnie

Licence Professionnelle en Socio-économie rurale Licence Professionnelle en Zootechnique

Sciences de la Santé (SS) 3 parcours

FSS

(2 parcours)

Licence en Pharmacie - Officine Licence en Médecine

ESTBA (1 parcours)

Licence Professionnelle en Analyse biomédicale

120

Domaine

 

Etablissement

Parcours

Sciences Economiques et de Gestion (SEG)

8 parcours

FASEG

(6 parcours)

Licence en Economie - Analyse et Politique Economique Licence en Economie - Economie Internationale

Licence en Economie - Economie du Développement Licence en Gestion - Comptabilité, Contrôle Audit

Licence en Gestion - Marketing et Stratégie

Licence en Gestion - Organisation et Gestion des Ressources

IUT-G

(2 parcours)

Licence Professionnelle en Gestion - Finance et Comptabilité Licence Professionnelle en Gestion - Gestion Commerciale

Sciences de l'Homme et de la Société (SHS)

11 parcours

FSHS

(3 parcours)

Licence en Psychologie appliquée - Psychologie de la Santé Licence en Psychologie appliquée - Psychologie de l'Education Licence en Psychologie appliquée - Psychologie du Travail

ISICA

(3 parcours)

Licence Professionnelle en Communication - Journalisme Licence Professionnelle en Communication - Communication des Organisations

Licence Professionnelle en Communication - Publicité et Arts Graphiques

FSHS

(5 parcours)

Licence en Anthropologie

Licence en Sociologie

Licence en Géographie

Licence en Histoire

Licence en Philosophie générale

Lettres, Langues et Arts (LLA)

5 parcours

FLLA

(5 parcours)

Licence en Allemand

Licence en Anglais

Licence en Etudes ibériques - Littérature et Civilisation Hispanique

Licence en Français - Littérature Africaine et du Monde Licence en Linguistique - Linguistique Générale

Sciences Juridiques, Politiques et de l'Administration (SJPA)

8 parcours

FDD

(2 parcours)

Licence en Droit Public Licence en Droit Privé

ESAAd

(6 parcours)

Licence Professionnelle en Assistant administratif - Entreprise & Administration

Licence Professionnelle en Assistant administratif - Juridique Licence Professionnelle en Assistant administratif - Médicale Licence Professionnelle en Assistant administratif-Entreprise & Administration (Cours du soir)

Licence Professionnelle en Assistant administratif - Juridique (Cours du soir)

Licence Professionnelle en Assistant administratif - Médicale (Cours du soir)

121

Domaine

 

Etablissement

Parcours

 
 

Licence Fondamentale de Science de l'Education et de la

 
 

Formation

 
 

Licence Professionnelle Formation des enseignants du secondaire - Français

Sciences de

 

Licence Professionnelle Formation des enseignants du

l'Education et de

 

secondaire - Anglais

la Formation

INSE

Licence Professionnelle Formation des enseignants du

(SEF)

(7 parcours)

secondaire-Histo-Géo

 
 

Licence Professionnelle Formation des enseignants du

7 parcours

 

secondaire-Sciences de la Vie

 
 

Licence Professionnelle Formation des enseignants du secondaire-Mathématiques

 
 

Licence Professionnelle Formation des enseignants du secondaire-Sciences Physiques

Source : http://www.daas.univ-lome.tg/offresForma.php du 27/02/2017

Les établissements de formation (facultés, écoles, instituts et centre) que compte l'UL sont ainsi repartis selon les domaines et les parcours dans lesquels le contenu de leurs enseignements s'inscrit. Les diplômes délivrés à l'issue des formations dans les parcours sont soit à caractère professionnel, soit à caractère fondamental.

3.2- La population

3.2.1- Composition de la population

Cette recherche concerne les étudiants du grade licence de l'Université de Lomé, qui ont déjà fait au moins une année (les deux premiers semestres). Il s'agit donc des étudiants qui sont inscrits en semestre 3 ou 4 et 5 ou 67 et qui sont censés avoir déjà capitalisé au moins soixante (60) crédits. En effet, ces étudiants ayant déjà été soumis à des évaluations, nous avons la possibilité d'apprécier leurs performances à travers les résultats qu'ils ont obtenus. De façon précise, les étudiants ciblés sont ceux des établissements où le phénomène étudié, c'est-à-dire l'exercice d'une activité économique parallèlement aux études, est le plus observé, ou encore les établissements dans lesquels les étudiants ont davantage de liberté pour ce cumul. Sur cette base, le choix des établissements s'est fait à

7 L'inscription pour le compte d'une année académique prend en compte les 2 semestres : harmattan pour les semestres (semestres 3 et 5) impairs et mousson pour les semestres pairs (semestres 4 et 6).

122

partir des données de l'enquête exploratoire que nous avons réalisée (tableau 14). L'une des difficultés de cette recherche est l'absence de données en ce qui concerne l'exercice d'activités économiques à l'Université de Lomé. Il a donc été question pour nous de réaliser cette enquête exploratoire auprès de certains étudiants choisis de façon raisonnée. Pour cela, nous nous sommes rendu dans les salles de cours, où nous avons demandé aux étudiants qui exercent une activité économique de lever la main et à ceux qui n'exercent pas d'activité économique de faire pareil. Sur cette base nous avons déterminé les proportions pour chaque catégorie et distribué les questionnaires d'enquête exploratoire à certains étudiants choisis au hasard en tenant compte des proportions de chaque groupe. Cet exercice a concerné tous les établissements des huit (8) domaines de formation que compte l'UL. Trois cent vingt (320) étudiants ont ainsi été pris en compte pour cette enquête exploratoire, comme on peut le voir dans le tableau 14.

123

Tableau 14 : Répartition des étudiants selon le domaine de formation et l'exercice d'une activité économique

 

Exerce une activité
économique

Total

Oui

Non

Domaine de

formation

Sciences et technologies

Effectif

29

51

80

Pourcentage

36,2%

63,8%

100%

Sciences agronomiques

Effectif

4

11

15

Pourcentage

26,7%

73,3%

100%

Sciences de la santé

Effectif

5

15

20

Pourcentage

25%

75%

100%

Sciences économiques et de gestion

Effectif

27

33

60

Pourcentage

45%

55%

100%

Sciences de l'homme et de la société

Effectif

39

31

70

Pourcentage

55,7%

44,3%

100%

Lettres, Langues et arts

Effectif

16

19

35

Pourcentage

45,7%

54,3%

100%

Sciences Juridiques, politiques et de l'administration

Effectif

12

18

30

Pourcentage

40%

60%

100%

Sciences de l'éducation et de la formation

Effectif

4

6

10

Pourcentage

40%

60%

100%

Total

Effectif

136

184

320

Pourcentage

42,5%

57,5%

100%

Source : Mokli, données d'enquête exploratoire, décembre 2016

À partir de l'enquête exploratoire que nous avons réalisée, nous avons une vue globale permettant d'avoir un repère sur l'ampleur de l'exercice d'une activité économique dans chacun de ces domaines. Il ressort en effet que les domaines de formation les plus concernés par l'exercice d'activités économiques sont : les sciences de l'homme et de la société (55,7%), les lettres, langues et arts (45,7%), les sciences économiques et de gestion (45%), les sciences juridiques, politiques et de l'administration (40%), les sciences de l'éducation et de la formation (40%) et les sciences et technologies (36,2%). Il faut également noter qu'au sein de chacun de ces domaines de formation, les écoles, instituts et centre sont moins concernés par cette réalité. Pour le compte de cette recherche, nous avons choisi de nous intéresser aux domaines de formation dans lesquels le phénomène existe à une proportion relativement importante. Ainsi les domaines suivants sont

124

retenus : les sciences de l'homme et de la société, les lettres, langues et arts, les sciences juridiques, politiques et de l'administration, les sciences économiques et de gestion, et les sciences et technologies (tableau 15).

Tableau 15 : Répartition des établissements et des parcours ciblés par domaine de formation

Domaines de formation

Etablissements

Parcours

Sciences de l'Homme et de la Société

FSHS

(5 parcours)

Licence en Anthropologie

Licence en Sociologie

Licence en Géographie

Licence en Histoire

Licence en Philosophie générale

Langues, Lettres et Arts

FLLA

(5 parcours)

Licence en Allemand

Licence en Anglais

Licence en Etudes ibériques - Littérature et

Civilisation Hispanique

Licence en Français - Littérature Africaine et du

Monde

Licence en Linguistique - Linguistique Générale

Sciences Economique et de Gestion

FASEG

(6 parcours)

Licence en Economie - Analyse et Politique

Economique

Licence en Economie - Economie Internationale Licence en Economie - Economie du Développement Licence en Gestion - Comptabilité, Contrôle Audit Licence en Gestion - Marketing et Stratégie

Licence en Gestion - Organisation et Gestion des Ressources

Domaines de formation

Etablissements

Parcours

Sciences Juridiques, Politiques et de l'Administration

FDD

(2 parcours)

Licence en Droit Public Licence en Droit Privé

Sciences et Technologies

FDS

(6 parcours)

Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie

animale

Licence en Sciences de la Vie - Biologie et physiologie

végétale

Licence en Géosciences - Géologie

Licence en Sciences de la Matière - Physique

Licence en Sciences de la Matière - Chimie

Licence en Mathématiques

Source : Mokli, données d'enquête exploratoire, décembre 2016

125

L'exercice d'une activité économique parallèlement aux études est moins répandu dans les autres établissements, notamment les écoles et instituts. La situation socioéconomique plus ou moins stable des étudiants de ces établissements et surtout les contraintes de présence au cours et l'intensité des cours pourraient expliquer qu'il y en ait peu d'entre eux qui exercent une activité économique. En sciences de l'éducation et de la formation, dont les étudiants relèvent de l'INSE, il faut dire que ce sont généralement des étudiants qui ont déjà effectué le parcours licence dans un autre établissement et qui s'y inscrivent pour consolider leur formation. Ce sont parfois des étudiants qui ont une profession plus ou moins stable. Cette catégorie d'étudiants nous intéresse moins.

Cette population est diversement composée et présente de ce fait plusieurs caractéristiques. Au total, l'effectif de la population concernée par cette recherche au regard des établissements choisis est de 44440 étudiants. Il s'agit de la population des étudiants inscrits en semestre 3 ou 4 et 5 ou 6 au sein des établissements retenus. Le tableau 16 donne la répartition de cette population par établissement.

Tableau 16 : Répartition de la population cible par faculté en 2016-2017

Etablissement

Effectif

Pourcentage

FASEG

13389

30,13%

FDD

6532

14,69%

FDS

6834

15,38%

FLLA

7146

16,08%

FSHS

10539

23,72%

Total

44440

100%

Source : Statistiques de la DAAS, janvier 2017

Bien que ne couvrant pas tous les étudiants de l'Université de Lomé, la diversité des étudiants de notre population se trouve ainsi d'une part par rapport à leur appartenance à différents établissements (facultés) et par conséquent à différents parcours de formation ; d'autre part, elle se répartit en deux (02) catégories : les étudiants qui exercent une activité économique et les étudiants qui n'exercent pas d'activité économique. Le troisième niveau auquel se répartit cette population est celui des semestres : les étudiants

126

de deux niveaux qui se retrouvent aux semestres 3 ou 4 et 5 ou 6 (selon qu'on est en semestre harmattan ou mousson).

Si de façon globale nous avons les effectifs de la population par établissement, il est moins aisé d'avoir très exactement la proportion des étudiants qui exercent une activité économique. Nous pouvons seulement avancer qu'une proportion importante d'étudiants exerce une activité économique à l'UL. À titre d'exemple, il a été relevé que 51,3% d'étudiants enquêtés au département de sociologie exercent une activité économique (Mokli, 2010). À l'échelle de l'UL, au vu des données de notre enquête exploratoire, le phénomène est davantage présent dans certains établissements que dans d'autres.

En ce qui concerne la répartition par semestre, beaucoup d'étudiants se retrouvent généralement à cheval entre deux et même trois semestres, parce qu'ils ont des crédits à obtenir dans les semestres antérieurs. Cela est dû à la possibilité qu'ils ont de suivre les cours des UE des autres semestres où ils ont des crédits à obtenir. Au cours d'une année académique donnée et pour le même semestre (harmattan par exemple), on retrouve des étudiants inscrits à la fois aux différents niveaux (semestre 1, 3 voire 5). Ainsi dans un semestre donné, il y a les étudiants qui s'y inscrivent pour la première fois et ceux qui reviennent s'y inscrire au moins pour la deuxième fois, tout en étant inscrits à un semestre supérieur. Dans les faits, les effectifs dans les différents semestres sont gonflés par ceux qui ne s'inscrivent pas pour leur première fois. Les différentes données à notre disposition sur la population sont en fait les fondements qui nous permettent de choisir les étudiants auprès desquels la collecte des données a été réalisée.

3.2.2- L'échantillonnage

Prenant en compte la population cible que représente l'ensemble des étudiants du grade Licence de l'UL nous avons, à partir de l'enquête exploratoire, déterminé la population source au sein de laquelle nous avons sélectionné un échantillon auprès duquel la collecte de données a été réalisée.

127

La population source de cette recherche est à la fois dense (44440 étudiants à la date du 17 janvier 2017) et variée. Il s'agit des étudiants des parcours licence des établissements dans lesquels l'exercice d'une activité économique est le plus fréquent (FASEG, FDD, FDS, FLLA et FSHS). Nous avons opté pour le choix qui nous a paru le plus approprié afin de sélectionner les étudiants de cette population, auprès desquels la collecte des données a été réalisée. Quand bien même une enquête exploratoire a été réalisée, nous devons signaler que cette population ne nous a pas livré un certain nombre d'informations précises : nous ne disposons pas en réalité de la répartition des étudiants selon leur milieu socioéconomique d'appartenance et surtout de leur répartition selon qu'ils exercent ou non une activité économique. En clair, bien que l'enquête exploratoire nous ait permis de cibler les établissements où les étudiants ont le plus souvent tendance à exercer une activité économique, la proportion exacte d'étudiants concernés par ce phénomène reste à être déterminée.

Ainsi, au vu des caractéristiques de la population et des informations disponibles, nous avons opté pour une étude de cas. La proportion des étudiants concernés par le phénomène étudié n'étant pas connue nous avons adopté un échantillonnage non probabiliste, précisément un échantillonnage par quotas en ce sens que nous avons déterminé pour l'ensemble des étudiants à enquêter un quota. Nous avons ainsi, du fait de la taille importante de la population, choisi un échantillon de 720 étudiants à enquêter, ce qui correspond à une proportion de 1,62% de la population source. En prenant en compte les parcours qui se retrouvent au niveau de chaque établissement choisi (tableau 15) et les semestres auxquels les étudiants sont inscrits, nous avons également déterminé des quotas que nous avons enquêtés. À l'intérieur des parcours également, nous avons choisi des quotas en tenant compte de l'effectif de chaque parcours. Ainsi, selon la proportion d'étudiants dans un parcours, 20 (pour les parcours qui n'accueillent pas beaucoup d'étudiants : moins de 300 étudiants) ou 40 (pour les parcours à forte concentration d'étudiants : 300 étudiants et plus). Pour les parcours à faibles effectifs, nous avons retenu 10 étudiants en semestre 3 ou 4 et 10 étudiants en semestre 5 ou 6. Pour les parcours à

128

grands effectifs, 20 étudiants ont été retenus par niveau. Pour l'ensemble des parcours concernés, 720 étudiants ont ainsi été touchés par la collecte des données quantitatives. A tous les niveaux, nous avons enquêté autant d'étudiants qui exercent une activité économique que d'étudiants qui n'exercent pas d'activité économique (soit 360 pour chacune des deux catégories d'étudiants).

Pour identifier les enquêtés, nous les avons retrouvés sur les lieux de cours, à la sortie ou avant le démarrage des cours et à différents endroits sur le campus de l'Université de Lomé (reposoirs, près du restaurant universitaire, des espaces de restauration, des cités universitaires, etc.). Nous avons pris soin de recueillir certaines informations auprès des étudiants choisis au hasard avant de leur soumettre le questionnaire d'entretien. Il s'est agi entre autres d'informations qui nous ont permis de déterminer si l'étudiant exerce ou non une activité économique, son parcours de formation ainsi que le semestre auquel il est inscrit.

3.3- Collecte des données

En vue de cerner notre objet de recherche et de parvenir à des résultats qui aient un fondement scientifique, il est essentiel de procéder à la collecte des données sur le terrain. La nature des données à utiliser, les instruments ayant servi à leur collecte doivent être clairement déterminés afin de pouvoir comprendre le phénomène étudié. Ainsi cette section prend en compte la collecte des données, les instruments utilisés pour cette collecte.

3.3.1- Démarche utilisée

La démarche adoptée en vue d'accéder aux informations nécessaires à la compréhension du phénomène étudié, est fondée sur les approches quantitative et qualitative. Cette recherche s'intéressant à la réussite des étudiants qui exercent une activité économique, nous avons d'une part choisi la collecte de données chiffrées afin de pouvoir analyser celles-ci sur la base de la mise en corrélation des différentes variables identifiées. En

129

dehors de faire une description statistique de ces données, il s'est agi surtout de rechercher les liens de causalité entre les variables choisies.

Comme l'a souligné Aubin-Auger (2008), l'approche qualitative n'est pas en opposition avec celle quantitative, mais il y a une complémentarité entre les deux approches. Pour nous, opter pour cette approche, c'est recueillir des informations à exploiter de façon à consolider ou appuyer les données quantitatives. Il a été ainsi question de recueillir des données verbales qui ont été exploitées pour l'analyse et l'interprétation des résultats de cette recherche. La collecte de ces données a été possible à travers des entretiens individuels qui nous ont permis de mieux comprendre les conditions de réussite des étudiants ciblés.

3.3.2- Instruments et déroulement de la collecte des données

La collecte des données auprès des étudiants s'est faite à travers les étapes de l'enquête exploratoire et de l'enquête auprès de l'échantillon sélectionné. Les instruments utilisés ainsi que leur déroulement sont présentés dans cette sous-section.

a- Enquête exploratoire

Dans la démarche méthodologique de cette recherche, nous avons été amené à réaliser une enquête exploratoire en tant qu'étape importante pour une meilleure maîtrise de la réalité sur le terrain. Elle nous a permis, comme le conçoit Durand (2009)8, de mieux connaitre la population concernée par le phénomène étudié. Pour notre part, nous avons opté pour l'enquête exploratoire à cause du manque de certaines informations et surtout de données empiriques sur le phénomène du travail des étudiants à l'Université de Lomé. De ce fait elle a été réalisée pour collecter des informations et des données qui ne nous ont pas été accessibles, à travers la documentation. De façon concrète, elle a permis d'appréhender les conditions dans lesquelles les étudiants poursuivent les études, surtout ceux qui viennent des familles démunies et qui généralement optent pour des activités économiques. L'enquête exploratoire nous a ainsi permis de mieux cerner le problème et

8 https://www.webdepot.umontreal.ca/Enseignement/SOCIO/Intranet/Sondage/public/textes/preenq.pdf

130

construire l'objet d'étude. A cette fin, nous avons, d'une part, réalisé des entretiens avec des responsables d'organisations de soutien aux étudiants nécessiteux, notamment l'Association des Etudiants Musulmans du Togo (AEMT) et le Centre Catholique Universitaire (CCU). Nous avons également recueilli des informations auprès des certains responsables du Centre des OEuvres Universitaires de Lomé (COUL) par rapport à la restauration, au logement et au soutien aux étudiants nécessiteux. Les informations reçues nous ont permis d'enrichir la problématique de la recherche. De façon globale, il a été question dans un premier temps de cerner l'environnement dans lequel les étudiants, notamment ceux démunis se retrouvent, les conditions dans lesquelles ils effectuent leurs études et les soutiens dont ils bénéficient pour pouvoir poursuivre leurs études.

D'autre part, l'enquête exploratoire nous a été utile en ce qui concerne la définition de la population source. En effet, ne pouvant pas avoir des données sur la proportion d'étudiants concernés par l'exercice d'une activité économique à l'échelle de l'UL, il nous a paru nécessaire de réaliser une enquête exploratoire en vue de constituer une base sur laquelle nous fonder pour définir la population concernée par le phénomène. Cette enquête exploratoire nous a donc permis de nous rendre compte que l'exercice d'une activité économique parallèlement aux études existe réellement dans presque tous les établissements de l'UL. Toutefois, certains établissements sont davantage concernés que d'autre et nous avons pu identifier ces établissements grâce aux données collectées. Pour cela un questionnaire semi-fermé a été élaboré et administré à 320 étudiants choisis de façon raisonnée dans les différents établissements de l'UL. De par son contenu, ce questionnaire nous a permis de nous renseigner sur la situation socioéconomique et familiale des étudiants, leurs conditions d'études ainsi que sur le fait qu'ils exercent ou non une activité économique et la nature de l'activité exercée.

Pour le compte de cette enquête exploratoire, nous avons considéré quatorze (14) établissements installés sur le campus universitaire de Lomé (seuls les étudiants de l'EAM n'ont pas été touchés). Afin de collecter les données, nous nous sommes rendu

131

dans les salles de cours où nous avons pris contact avec les délégués, qui nous ont aidé à identifier les étudiants à enquêter. Certains délégués se sont même rendus disponibles pour administrer les questionnaires.

En vue de sélectionner les étudiants qui ont répondu au questionnaire, nous les avons identifiés dans les salles de cours, en ayant préalablement demandé ceux qui exercent une activité économique et ceux qui n'exercent pas d'activité économique. À partir de l'effectif relevé pour chaque groupe d'étudiants (ceux qui exercent une activité économique et ceux qui n'exercent pas d'activité économique) nous avons choisi de façon proportionnelle ceux à qui nous avons distribué les questionnaires. Les étudiants auxquels les questionnaires ont été remis les ont remplis eux-mêmes, parfois avec notre aide.

Il faut tout de même noter que cette enquête exploratoire ne nous a pas permis d'avoir avec exactitude la proportion d'étudiants exerçant une activité économique dans chaque établissement. Elle a néanmoins eu le mérite de nous donner un aperçu de l'ampleur du phénomène dans les différents établissements.

b- L'enquête

Pour vérifier les réponses provisoires apportées à nos questions de recherche, une collecte de données a été réalisée auprès de l'échantillon d'étudiants sélectionné. À cette fin, nous avons élaboré un questionnaire comportant des questions fermées, semi-fermées, ouvertes et semi-ouvertes, que nous avons administré aux étudiants de cet échantillon, tant ceux qui exercent une activité économique, que ceux qui n'exercent pas d'activité économique au sein du même grade de formation (Licence). Le même questionnaire a été administré aux deux groupes d'étudiants, avec des filtres permettant à chaque catégorie d'enquêtés de répondre aux questions qui la concerne. Il s'agit d'un questionnaire structuré en quatre (4) parties qui nous a permis de collecter des informations sur les caractéristiques sociodémographiques et familiales des étudiants, les difficultés auxquelles ils font face en ce qui concerne leurs conditions de vie et d'études, sur l'activité économique qu'ils exercent et sur leur parcours universitaire.

132

Pour collecter les informations à partir des questionnaires, une équipe d'agents de collecte a été constituée. Ceux-ci après avoir été formés à l'administration du questionnaire, ont été chargés de collecter les données auprès des étudiants de l'échantillon d'enquête. Ils ont été répartis par établissement et le nombre d'enquêteurs affectés à un établissement dépendait de la taille de celui-ci. Ainsi par établissement, nous avons utilisé trois (3) à cinq (5) agents de collecte. Une équipe de quinze enquêteurs, composée d'étudiants en sciences sociales, formée à la collecte des données de la présente recherche a été mise à contribution pour administrer les questionnaires. Il a été question d'une administration indirecte des questionnaires.

Cette collecte des données s'est déroulée durant le mois d'avril 2017 (les jours de cours ont été ciblés : lundi à samedi pour chaque semaine). Avant l'administration des questionnaires, des contacts préalables avec les responsables des différents établissements ont été pris en vue d'obtenir leur accord. Pour choisir les étudiants à enquêter, nous avons pris soin de leur demander certaines informations à la suite desquelles le questionnaire leur est administré. Il s'agissait de connaitre le semestre auquel ils sont inscrits, leur parcours, leur établissement et s'ils exercent ou non une activité économique.

Pour un établissement donné ou un parcours donné, lorsque le quota prévu est atteint pour l'une ou l'autre catégorie, nous nous intéressons aux étudiants de la catégorie dont le quota n'est pas encore atteint. Il était question d'un choix raisonné des étudiants auxquels le questionnaire est administré. Les étudiants ont été abordés sur le campus à proximité des salles de cours, au niveau des cités universitaires, du restaurant universitaire, des espaces de restauration, des reposoirs, etc. Certains ont également été enquêtés dans les amphithéâtres, aux heures où ils n'ont pas cours. Dans ces cas, l'appui des délégués des différents établissements nous ont été nécessaire.

En ce qui concerne le volet qualitatif de cette recherche, nous avons réalisé des entretiens individuels semi-directifs avec des étudiants et des enseignants. Afin d'assurer la collecte des données, nous avons utilisé un guide d'entretien semi-directif dont le contenu a été

133

adapté selon qu'il s'agit des enseignants ou des étudiants. Dans son contenu ce guide d'entretien a pris en compte pour chaque catégorie d'interlocuteur les conditions d'études des étudiants, l'exercice d'une activité économique et leur réussite malgré les conditions d'études difficiles et l'exercice d'une activité économique.

Ces entretiens ont été réalisés durant le mois de mai 2017 avec l'aide de deux (2) étudiants doctorants, disposant d'une bonne expérience en matière de collecte de données qualitatives. Le choix des interlocuteurs s'est fait de façon raisonnée. Ainsi, dix (10) entretiens individuels ont été réalisés avec les étudiants venant des établissements ciblés, à raison de deux (2) par établissement (FASEG, FDD, FDS, FLLA, FSHS) ; ils ont eu lieu sur le campus aux heures libres des étudiants choisis. Quant aux enseignants, nous avons fait quatre entretiens individuels avec eux selon leur disponibilité. Durant les entretiens, nous avons principalement utilisé un enregistreur pour recueillir les informations, mais nous avons également fait des prises de note.

3.4- Exploitation des données collectées

A l'issue de la collecte des données, il est nécessaire de traiter les informations reçues, en vue de présenter les résultats qui découlent de cette collecte. Cette étape nous a permis de traduire de façon claire la réalité observée sur le terrain. Le traitement a concerné aussi bien les données quantitatives que qualitatives.

3.4.1- Traitement des données

Les données quantitatives collectées au cours de l'enquête sur le terrain ont été traitées à l'aide du logiciel de traitement des données, SPSS. À cette fin, nous avons rassemblé les questionnaires qui ont été remplis. Les questionnaires ayant été préalablement codés, dans le logiciel, l'ensemble des caractéristiques de chaque question a été introduit. Ce logiciel nous a permis de dépouiller les informations collectées et de produire les tableaux destinés à exposer les résultats de l'enquête. Des tableaux croisés ont été élaborés pour présenter les réponses collectées. La particularité de ces tableaux est qu'elles intègrent trois (03) variables, notamment deux variables indépendantes et la variable dépendante. Il

134

a été question de mettre en relation le fait d'exercer une activité économique et une autre variable relative aux caractéristiques sociodémographiques et au milieu social d'origine, aux conditions d'études, au respect des exigences liées aux études et aux caractéristiques liées à l'activité exercée dans l'optique de mettre en exergue leur influence soit sur l'obtention des crédits par les étudiants, soit sur le nombre de crédits restant à obtenir. Dès lors, chacun des tableaux a fait l'objet d'une analyse afin de relever les différentes tendances relatives au phénomène étudié.

Quant aux données qualitatives, nous avons procédé à la transcription des informations recueillies auprès de chaque interlocuteur à partir des enregistrements faits et des prises de note. Ces informations ont ensuite été l'objet d'analyses qui nous ont permis de relever les propos les plus pertinents qui ont servi pour appuyer les analyses quantitatives. Des verbatims ont donc été utilisés dans l'analyse et dans l'interprétation des résultats. Ces verbatims nous ont surtout permis de comprendre la situation des étudiants, eu égard à leurs conditions d'études et aux déterminants qui contribuent réellement à leur réussite. Les verbatims retenus sont issus des recoupements faits entre les propos des différents interlocuteurs en vue de retenir les idées qui sont partagées par ceux-ci.

3.4.2- Analyse des données

L'analyse des données collectées a consisté à présenter celles-ci tout en relevant les observations notables qui se dégagent et la compréhension qui en découle. Les tableaux élaborés à la suite de la collecte des données ont fait l'objet de ladite analyse. Il a surtout été question de relever les corrélations entre les différentes variables préalablement identifiées en vue de démontrer effectivement l'influence ou non de l'exercice d'une activité économique sur la réussite des étudiants de l'UL.

3.4.3- Plan d'analyse des données

L'analyse des informations recueillies sur le terrain est structurée en quatre (04) parties conformément aux objectifs fixés pour la présente recherche.

135

Tout d'abord, il a été question de déterminer l'influence des caractéristiques sociodémographiques et familiales sur la réussite des étudiants lorsqu'ils exercent une activité économique. En ce sens, nous nous sommes intéressé aux indicateurs de ces caractéristiques, à la fois en ce qui concerne les étudiants qui exercent une activité que ceux qui n'en exercent pas. Cette rubrique nous a permis d'établir la corrélation entre le profil des deux catégories d'étudiants et la réussite à l'UL.

Dans la deuxième partie de cette analyse, nous avons présenté l'influence des conditions de vie et d'études des deux catégories d'étudiants sur leur réussite. Cette partie prend en compte les difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants qui exercent une activité économique par rapport à leurs collègues qui n'exercent pas d'activité économique durant leur parcours universitaire. Il s'agit de difficultés relatives à leurs conditions de vie et d'études.

Dans la troisième partie, nous avons pris en compte l'implication de l'étudiant dans ses études, grâce à son engagement dans les diverses activités qui s'y rapportent. L'influence de cette implication tant sur les étudiants qui exercent une activité économique que ceux qui n'exercent pas d'activité économique est examinée.

Une quatrième partie est consacrée aux caractéristiques de l'activité exercée par les étudiants. Nous avons ainsi pris en compte les effets de l'activité exercée par les étudiants sur leur réussite. Cette partie nous a permis de relever les particularités liées aux activités exercées par les étudiants et leur influence en ce qui concerne la réussite de ces étudiants.

3.5- Difficultés

Au cours de cette recherche, nous avons été confronté à des difficultés. La première est liée à la conciliation de notre activité professionnelle et le travail de recherche. A divers moments nous avons accusé du retard du fait des contraintes professionnelles.

En ce qui concerne la question des activités rémunérées à l'Université de Lomé, il n'y a pas de données disponibles relatives à l'ampleur du phénomène dans ladite université.

136

L'impossibilité de disposer de ces données nous a conduit à réaliser une enquête exploratoire qui nous a permis d'identifier les établissements où le phénomène est le plus présent. Néanmoins, nous n'avons pas réussi à avoir à l'échelle de l'UL la proportion d'étudiants concernés par l'exercice d'une activité économique. Cette difficulté a donc orienté le choix de l'échantillonnage.

Pour la collecte des données sur le terrain, nous avons fait face au refus de certains étudiants de répondre ou au non-retour de plusieurs questionnaires. Cette réalité ne nous a pas permis d'avoir une proportion rigoureuse des étudiants selon qu'ils exercent ou non une activité économique par établissement et par parcours de formation.

137

Conclusion partielle

Le chemin qu'a parcouru l'Université de Lomé depuis sa création jusqu'à nos jours révèle une période de stabilité ou de fonctionnement normal (1970 à 1990) et une période de crise ou de difficulté de financement (1990 à nos jours). Il faut toutefois reconnaitre que des efforts d'amélioration sont consentis au cours de ces cinq dernières. La situation des étudiants pour chacune de ces périodes s'en est ressentie. Si pour les étudiants des années 1970 à 1990 les études s'étaient déroulées dans de bonnes conditions, pour les étudiants de la seconde période les difficultés de financement ont affecté le bon déroulement de leurs études. L'ampleur que connait l'exercice d'activités économiques par les étudiants de l'UL constitue une des manifestations de ces difficultés. La première partie de cette recherche nous a permis de présenter la situation des étudiants qui se retrouvent contraints d'exercer une activité économique (la plupart du temps) pour soutenir leurs études. Cette réalité qui comporte forcément des répercussions sur le bon déroulement de leurs études nous a donc amené à nous interroger sur les conditions qui peuvent favoriser la réussite de ces étudiants.

Pour répondre aux interrogations suscitées, nous avons adopté et mis en oeuvre une démarche méthodologique qui nous a permis de collecter les données nécessaires. Le type de données recherchées (quantitatives et qualitatives) a été précisé et les instruments pour les recueillir ont été présentés. Enfin, nous avons également précisé comment les données collectées ont été utilisées. Dans la seconde partie de notre travail, nous présentons les résultats de cette recherche.

DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS DE LA

RECHERCHE

Introduction partielle

A l'issue de l'identification du problème de recherche et de la définition de la démarche méthodologique, nous avons collecté les données nécessaires pour expliquer la réalité à laquelle sont confrontés les étudiants qui exercent une activité économique et de répondre aux questions qui constituent le fondement même de cette recherche. Les données collectées ont ainsi été analysées et nous permettent de présenter les résultats auxquels nous sommes parvenu dans la deuxième partie de ce travail.

Dans un premier temps il s'agit de présenter et d'analyser les données recueillies puis dans un deuxième temps de les interpréter et de les discuter.

140

CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES, FAMILIALES ET DES CONDITIONS DE VIE ET D'ÉTUDES

À la suite de la collecte des données quantitatives effectuée auprès des étudiants, nous nous devons de présenter les résultats issus de cette collecte. Dans le présent chapitre composé de deux (02) sections, nous présentons et analysons les résultats relatifs à l'influence des caractéristiques sociodémographiques, familiales et des conditions de vie et d'études sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique. Cette analyse nous a permis de déterminer les facteurs dont les étudiants en situation d'exercice d'une activité économique tirent profit en faveur de leur réussite.

Signalons que dans certains tableaux les effectifs changent au niveau des étudiants qui exercent une activité économique (269 au lieu de 360) et de ceux qui n'exercent pas d'activité économique (259 au lieu de 360). Cette variation se justifie par le fait que ces tableaux prennent en compte uniquement les étudiants qui ont des crédits à obtenir pour l'une et l'autre catégorie.

4.1- Les caractéristiques sociodémographiques et familiales et la réussite comparée des étudiants qui exercent ou non une activité économique

Les étudiants qui font le choix de cumuler activité économique et études subissent des influences en ce qui concerne leur réussite, tout autant que leurs collègues qui se consacrent exclusivement aux études. Les données que nous présentons et analysons dans cette section prennent en compte l'implication des caractéristiques sociodémographiques et familiales dans la réussite de ces étudiants.

4.1.1- Le genre

Le tableau 17 montre l'influence du genre des étudiants sur leur réussite quand ils exercent une activité économique.

141

Tableau 17 : Influence du genre des enquêtés9 sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Genre

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Masculin

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

68

73

Pourcentage

18,9%

20,3%

Non

Effectif

193

161

Pourcentage

53,6%

44,7%

Féminin

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

23

28

Pourcentage

6,4%

7,8%

Non

Effectif

76

98

Pourcentage

21,1%

27,2%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 17 nous montre qu'indifféremment du genre, les étudiants qui exercent une activité économique sont moins nombreux par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Ainsi, parmi les étudiants (garçons), 18,9% de ceux qui exercent une activité économique ont obtenu les crédits des semestres précédents, contre 20,3% de ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Chez les étudiantes, 6,4% de celles qui exercent une activité économique ont obtenu les crédits des semestres précédents, contre 7,8% de celles qui n'exercent pas d'activité économique. En ce qui concerne uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux de sexe masculin sont en plus grande proportion à avoir obtenu les crédits des semestres précédents (19,9% contre 6,4% pour les étudiantes).

On retiendra du tableau 17 que les étudiants et les étudiantes ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents quand ils n'exercent pas d'activité économique. Par ailleurs, parmi ceux qui exercent une activité économique, les étudiants sont ceux qui ont le plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par

9 Par les enquêtes nous entendons les étudiants qui exercent une activité économique et ceux qui n'exercent pas d'activité économique.

142

rapport aux étudiantes. Dans le tableau 18, l'exercice d'une activité économique en lien avec le genre et le nombre de crédits restant à obtenir aux semestres antérieurs par les étudiants, est pris en compte.

Tableau 18 : Influence du genre des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Genre

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Masculin

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

111

97

Pourcentage

41,3%

37,5%

15 à 30

Effectif

59

43

Pourcentage

21,9%

16,6%

30 et plus

Effectif

23

21

Pourcentage

8,5%

8,1%

Féminin

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

50

72

Pourcentage

18,6%

27,8%

15 à 30

Effectif

18

19

Pourcentage

6,7%

7,3%

30 et plus

Effectif

8

7

Pourcentage

3%

2,7%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 18 montre que parmi les étudiants (sexe masculin), ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (41,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (37,5%) à avoir 1 à 15 crédits restant à obtenir aux semestres antérieurs. Mais chez les étudiantes, c'est la situation inverse : celles qui exercent une activité économique sont plutôt moins nombreuses (18,6%) que celles qui n'exercent pas d'activité économique (27,8%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Parmi les étudiants qui exercent une activité économique, ceux de sexe masculin sont plus nombreux que les étudiantes à avoir 1 à 15 crédits restant à obtenir les crédits des semestres antérieurs.

On peut ainsi retenir que c'est parmi les étudiants (sexe masculin) que ceux qui exercent une activité économique ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux

143

semestres antérieurs. Par ailleurs, lorsqu'il s'agit seulement de ceux qui exercent une activité économique, les étudiants ont davantage de chances que les étudiantes d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres précédents.

4.1.2- L'âge

Les tableaux 19 et 20 prennent en compte l'âge des étudiants en lien avec l'exercice d'une activité économique et leur réussite.

Tableau 19 : Influence de l'âge des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Âge

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Moins de 18 ans

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,3%

Non

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,3%

18 à 21 ans

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

35

31

Pourcentage

9,7%

8,6%

Non

Effectif

82

113

Pourcentage

22,8%

31,4%

22 à 25 ans

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

44

57

Pourcentage

12,2%

15,8%

Non

Effectif

144

130

Pourcentage

40%

36,1%

26 à 29 ans

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

11

12

Pourcentage

3%

3,3%

Non

Effectif

37

14

Pourcentage

10,3%

3,9%

30 ans et plus

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

1

0

Pourcentage

0,3%

0%

Non

Effectif

6

1

Pourcentage

1,7%

0,3%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

144

Le tableau 19 montre que les tranches d'âge 18 à 21 ans, 22 à 25 ans et 26 à 29 ans sont les plus concernées par l'exercice d'une activité économique. De façon notable, on peut observer que les étudiants âgés de 18 à 21 ans qui exercent une activité économique sont plus nombreux (9,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents par rapport à ceux du même âge qui n'exercent pas d'activité économique (8,6%). Avec les tranches d'âge suivantes, ce sont les étudiants qui n'exercent pas d'activité économique qui sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. C'est le cas, par exemple, chez les étudiants âgés de 22 à 25 ans : ceux qui n'exercent pas d'activité économique représentent une proportion de 15,8% contre 12,2% pour ceux qui exercent une activité économique. Quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ce sont ceux qui sont âgés de 22 à 25 ans qui ont le plus obtenu les crédits des semestres précédents (12,2%), suivi de ceux qui ont 18 à 21 ans (9,7%).

On peut retenir du tableau 19 que les étudiants qui exercent une activité économique et qui ne sont pas les plus âgés ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents. Par ailleurs, ce ne sont pas les plus jeunes ni les plus âgés de ceux qui exercent une activité économique qui obtiennent le plus les crédits des semestres précédents : ces chances sont plus parmi ceux qui sont âgés de 22 à 25 ans et 18 à 21 ans.

145

Tableau 20 : Influence de l'âge des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Âge

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Moins de 18 ans

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

18 à 21 ans

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

52

78

Pourcentage

19,3%

30,1%

15 à 30

Effectif

23

28

Pourcentage

8,6%

10,8%

30 et plus

Effectif

7

7

Pourcentage

2,6%

2,7%

22 à 25 ans

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

84

83

Pourcentage

31,2%

32%

15 à 30

Effectif

41

31

Pourcentage

15,2%

12%

30 et plus

Effectif

19

16

Pourcentage

7,1%

6,2%

26 à 29 ans

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

22

7

Pourcentage

8,2%

2,7%

15 à 30

Effectif

11

2

Pourcentage

4,1%

0,8%

30 et plus

Effectif

4

5

Pourcentage

1,5%

1,9%

30 ans et plus

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

3

0

Pourcentage

1,1%

0%

15 à 30

Effectif

2

1

Pourcentage

0,7%

0,4%

30 et plus

Effectif

1

0

Pourcentage

0,4%

0%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Dans le tableau 20, on observe que parmi les étudiants de la tranche d'âge 18 à 21 ans, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (19,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (30,1%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux

146

semestres antérieurs. Il en est de même parmi les étudiants âgés de 22 et 25 ans. Par contre, au sein des étudiants dont l'âge est un peu plus avancé, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs : chez les étudiants qui ont 26 à 29 ans, ceux qui exercent une activité économique représentent 8,2% contre 2,7% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois, les étudiants les moins âgés (18 à 21 ans et 22 à 25 ans) qui exercent une activité économique sont plus nombreux que ceux un peu plus âgés (25 à 29 ans et 30 ans et plus) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir.

Nous pouvons retenir du tableau 20 que les étudiants qui sont âgés de 18 à 21 ans et 22 à 25 ans et qui exercent une activité économique ont moins de chances que ceux des mêmes tranches d'âge qui n'exercent pas d'activité économique d'avoir moins de crédits à obtenir (1 à 15 crédits). Toutefois, si on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ont les tranches d'âges 18 à 21 ans et 22 à 25 ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

Dans les tableaux qui suivent, les caractéristiques familiales des étudiants, dont certaines sont évoquées par cet étudiant de la FDD, sont abordées au regard de leur influence sur la réussite :

« Nous sommes pauvres. Mon père est menuisier, ma mère est revendeuse de tchouk (boisson locale). En fait, ici je suis chez mon frère. On est cinq (05) enfants. Mes parents vivent à Sotouboua où j'ai fait ma scolarité jusqu'à l'obtention du Bac. » (Entretien avec étudiant FDD, semestre 5, mai 2017).

147

4.1.3- Le type de famille

Les tableaux 21 et 22 qui suivent présentent quant à lui l'influence du type de famille auquel appartient l'étudiant sur sa réussite lorsqu'il exerce ou non une activité économique.

Tableau 21 : Influence du type de famille des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Type de famille

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Monogame

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

61

62

Pourcentage

17%

17,2%

Non

Effectif

143

166

Pourcentage

39,7%

46,1%

Polygame

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

30

39

Pourcentage

8,3%

10,8%

Non

Effectif

126

93

Pourcentage

35%

25,8%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 21 montre que les étudiants issus de famille monogame qui exercent une activité économique (17%) sont moins nombreux que ceux de famille monogame qui n'exercent pas d'activité économique (17,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants issus de famille polygame 8,3% pour ceux qui exercent une activité économique, contre 10,8% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois, il est à noter que les étudiants issus de famille monogame et qui exercent une activité économique sont presque dans les mêmes proportions que ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Par ailleurs, quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux de famille monogame sont plus nombreux (17%) que ceux de famille polygame (8,3%).

Du tableau 21, nous pouvons retenir que lorsque les étudiants exercent une activité économique, ceux qui sont issus de famille monogame réussissent presqu'autant que ceux

148

qui n'exercent pas d'activité économique et qui sont également issus de famille monogame.

Tableau 22 : Influence du type de famille des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Type de famille

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Monogame

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

83

110

Pourcentage

30,8%

42,5%

15 à 30

Effectif

44

40

Pourcentage

16,4%

15,4%

30 et plus

Effectif

16

16

Pourcentage

5,9%

6,2%

Polygame

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

78

59

Pourcentage

29%

22,8%

15 à 30

Effectif

33

22

Pourcentage

12,3%

8,5%

30 et plus

Effectif

15

12

Pourcentage

5,6%

4,6%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 22 montre que chez les étudiants issus de famille monogame, ceux qui exercent une activité économique (30,8%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (42,5%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents. Parmi les étudiants qui viennent d'une famille polygame, c'est la situation inverse : ceux qui exercent une activité économique (29%) sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (22,8) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir. Toutefois, quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui sont issus de famille monogame sont en plus grande proportion (30,8%) par rapport à ceux qui sont issus de famille polygame (29%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

Nous pouvons retenir que par rapport au type de famille dont ils sont issus, les étudiants de famille polygame ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres

149

antérieurs lorsqu'ils exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui sont issus de famille monogame sont plus nombreux à avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.4- Les parents vivent ensemble ou non

Dans les tableaux 23 et 24, le fait que les parents vivent ou non ensemble est mis en relation avec l'exercice d'une activité économique pour déceler leur influence sur la réussite des étudiants.

Tableau 23 : Influence du fait que les parents des enquêtés vivent ensemble sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Les parents vivent ensemble

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Oui

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

50

71

Pourcentage

13,9%

19,7%

Non

Effectif

160

167

Pourcentage

44,4%

46,4%

Non

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

41

30

Pourcentage

11,4%

8,3%

Non

Effectif

109

92

Pourcentage

30,3%

25,6%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 23 montre que parmi les étudiants dont les parents vivent ensemble, ceux qui exercent une activité économique sont en plus faible proportion (13,9%) par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique (19,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Alors qu'avec les étudiants dont les parents ne vivent pas ensemble, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (11,4%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (8,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont les parents vivent ensemble, sont plus nombreux (13,9%) que

150

ceux dont les parents ne vivent pas ensemble (11,4%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

On retiendra du tableau 23 que lorsque leurs parents ne vivent pas ensemble, les étudiants qui exercent une activité économique éprouvent moins de difficultés à réussir que ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais au sein des étudiants qui se retrouvent tous dans la même situation d'exercice d'une activité économique, ceux dont les parents vivent ensemble, ont davantage de chances de réussir que ceux dont les parents ne vivent pas ensemble.

Tableau 24 : Influence du fait que les parents des enquêtés vivent ensemble sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Les parents vivent ensemble

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

99

113

Pourcentage

36,8%

43,6%

15 à 30

Effectif

46

38

Pourcentage

17,1%

14,7%

30 et plus

Effectif

15

16

Pourcentage

5,6%

6,2%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

62

56

Pourcentage

23%

21,6%

15 à 30

Effectif

31

24

Pourcentage

11,5%

9,3%

30 et plus

Effectif

16

12

Pourcentage

6%

4,6%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

On observe dans le tableau 24 qu'au sein des étudiants dont les parents vivent ensemble, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (36,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (43,6%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Cependant parmi les étudiants dont les parents ne vivent pas ensemble, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (23%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (21,6%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux

151

semestres antérieurs. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, par contre, ceux dont les parents vivent ensemble, sont plus nombreux (36,8%) que ceux dont les parents ne vivent pas ensemble (23%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir.

Le tableau 24 nous renseigne que les chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs est plus en faveur des étudiants qui exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique quand leurs parents ne vivent pas ensemble.

Toutefois, parmi ceux qui exercent une activité économique uniquement, ceux dont les parents vivent ensemble ont plus de chances d'avoir moins de crédits aux semestres antérieurs que ceux dont les parents ne vivent pas ensemble.

4.1.5- Le nombre d'enfants

Dans les tableaux 25 et 26, nous nous intéressons à l'influence de la fratrie sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

152

Tableau 25 : Influence de la fratrie des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Nombre d'enfants

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

1 à 3

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

31

34

Pourcentage

8,6%

9,4%

Non

Effectif

44

74

Pourcentage

12,2%

20,5%

4 à 6

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

35

33

Pourcentage

9,7%

9,2%

Non

Effectif

110

110

Pourcentage

30,6%

30,6%

7 à 10

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

14

20

Pourcentage

3,9%

5,6%

Non

Effectif

70

45

Pourcentage

19,4%

12,5%

Plus de 10

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

11

14

Pourcentage

3,1%

3,9%

Non

Effectif

45

30

Pourcentage

12,5%

8,3%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 25 que dans la plupart des cas, les étudiants qui n'exercent pas d'activité économique sont plus nombreux que ceux qui exercent une activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Ainsi parmi ceux qui sont issus d'une famille de 1 à 3 enfants, les étudiants qui n'exercent pas d'activité économique représentent 9,4% contre 8,6% pour ceux qui exercent une activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il n'y a qu'au sein des étudiants issus de famille de 4 à 6 enfants que ceux qui exercent une activité économique sont en plus grande proportion (9,7%) par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique (9,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui sont issus d'une famille de 4 à 6 enfants sont plus nombreux que les autres à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

153

On peut retenir du tableau 25 que les étudiants qui exercent une activité économique et qui parviennent à obtenir les crédits des semestres précédents ne sont pas ceux issus de famille de la plus petite taille ni de grande taille. Ceux qui sont issus de famille de taille moyenne (4 à 6 enfants) réussissent. C'est notamment le cas de cet étudiant :

« J'appartiens à une famille qui n'est pas polygame, mais qui ne vit plus ensemble. Je suis le frère de 2 garçons et j'ai une grande soeur. Donc nous somme 4. Les 3 vivent chez la maman et moi je vis chez un membre de la famille. » (Entretien avec étudiant FASEG, semestre 3, mai 2017).

154

Tableau 26 : Influence de la fratrie des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Nombre d'enfants

Exercice d'une
activité

économique

Oui

Non

1 à 3

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

29

47

Pourcentage

10,8%

18,1%

15 à 30

Effectif

13

17

Pourcentage

4,8%

6,6%

30 et plus

Effectif

2

10

Pourcentage

0,7%

4%

4 à 6

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

64

74

Pourcentage

23,8%

28,6%

15 à 30

Effectif

34

28

Pourcentage

12,6%

10,8%

30 et plus

Effectif

12

8

Pourcentage

4,5%

3,1%

7 à 10

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

43

27

Pourcentage

16%

10,4%

15 à 30

Effectif

16

12

Pourcentage

6%

4,6%

30 et plus

Effectif

11

6

Pourcentage

4,1%

2,3%

Plus de 10

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

25

21

Pourcentage

9,3%

8,1%

15 à 30

Effectif

14

5

Pourcentage

5,2%

1,9%

30 et plus

Effectif

6

4

Pourcentage

2,2%

1,5%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 26 nous montre qu'au sein des fratries les moins nombreuses (1 à 3 enfants et 4 à 6 enfants), les étudiants qui exercent une activité économique sont moins nombreux (respectivement 10,8% et 23,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (18,1% et 28,6%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. C'est la situation inverse qui s'observe parmi les étudiants issus de famille un peu plus nombreuse

155

(7 à 10 enfants et plus de 10 enfants). Par exemple parmi les étudiants qui viennent d'une famille de 7 à 10 enfants, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (16%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (10,4%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Toutefois au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui sont issus d'une famille de 4 à 6 enfants sont ceux qui ont la plus grande proportion (23,8%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 26 que les étudiants qui exercent une activité économique et qui sont issus de famille de taille moyenne (4 à 6 enfants) ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.6- Le niveau d'instruction du père

Les tableaux 27 et 28 prennent en compte le niveau d'instruction du père pour montrer son influence sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

156

Tableau 27 : Influence du niveau d'instruction du père des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Niveau d'instruction du père

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Non instruit

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

14

12

Pourcentage

3,9%

3,3%

Non

Effectif

43

20

Pourcentage

11,9%

5,6%

Primaire

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

7

9

Pourcentage

1,9%

2,5%

Non

Effectif

41

34

Pourcentage

11,4%

9,4%

Collège

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

24

22

Pourcentage

6,7%

6,1%

Non

Effectif

65

56

Pourcentage

18,1%

15,6%

Lycée

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

25

26

Pourcentage

6,9%

7,2%

Non

Effectif

70

85

Pourcentage

19,4%

23,6%

Université

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

21

32

Pourcentage

5,8%

8,9%

Non

Effectif

50

64

Pourcentage

13,9%

17,8%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 27 montre que les étudiants dont le père n'est pas instruit et qui exercent une activité économique (3,9%) sont plus nombreux que les étudiants dont le père n'est pas instruit (3,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même parmi les étudiants dont le père a un niveau collège. Quant aux autres étudiants, ceux qui n'exercent pas d'activité économique sont plus nombreux que ceux qui exercent une activité économique. C'est le cas, par exemple, avec les étudiants dont le père a fait l'université : ceux qui exercent une activité économique représentent 5,8%, contre 8,9% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père a fait le lycée sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents (6,9%) ; ils sont suivis par ceux dont le père a

157

le niveau collège (6,7%). On peut retenir du tableau 27 que le plus souvent parmi les étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père a le niveau secondaire (lycée et collège) ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres antérieurs.

Tableau 28 : Influence du niveau d'instruction du père des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Niveau d'instruction du père

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Non instruit

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

24

15

Pourcentage

8,9%

5,8%

15 à 30

Effectif

14

5

Pourcentage

5,2%

1,9%

30 et plus

Effectif

5

0

Pourcentage

1,9%

0%

Primaire

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

20

20

Pourcentage

7,4%

7,7%

15 à 30

Effectif

14

8

Pourcentage

5,2%

3,1%

30 et plus

Effectif

7

6

Pourcentage

2,6%

2,3%

Collège

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

41

33

Pourcentage

15,2%

12,7%

15 à 30

Effectif

17

13

Pourcentage

6,3%

5%

30 et plus

Effectif

7

10

Pourcentage

2,6%

3,9%

Lycée

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

43

56

Pourcentage

16%

21,6%

15 à 30

Effectif

19

23

Pourcentage

7%

8,9%

30 et plus

Effectif

8

6

Pourcentage

3%

2,3%

Université

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

33

45

Pourcentage

12,3%

17,4%

15 à 30

Effectif

13

13

Pourcentage

4,8%

5%

30 et plus

Effectif

4

6

Pourcentage

1,5%

2,3%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

158

Le tableau 28 nous montre qu'au sein des étudiants dont le père n'est pas instruit, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (8,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (5,8%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même au sein des étudiants dont le père a fait le collège. Quant aux étudiants dont le père a le niveau primaire, lycée ou université, ceux qui n'exercent pas d'activité économique sont plus nombreux que ceux qui exercent une activité économique à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Par exemple pour les étudiants dont le père a le niveau lycée, ceux qui exercent une activité économique représentent 16%, contre 21,6% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. De même au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père a le niveau lycée sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 28 que lorsqu'on prend en compte les étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père a le niveau secondaire (lycée et collège) ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.7- Le niveau d'instruction de la mère

Les tableaux 29 et 30 montrent pour leur part l'influence du niveau d'instruction de la mère sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

159

Tableau 29 : Influence du niveau d'instruction de la mère des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Niveau d'instruction de la mère

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Non instruite

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

21

21

Pourcentage

5,8%

5,8%

Non

Effectif

76

44

Pourcentage

21,1%

12,2%

Primaire

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

16

30

Pourcentage

4,4%

8,3%

Non

Effectif

74

78

Pourcentage

20,6%

21,7%

Collège

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

32

30

Pourcentage

9%

8,3%

Non

Effectif

81

91

Pourcentage

22,5%

25,3%

Lycée

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

15

12

Pourcentage

4,2%

3,3%

Non

Effectif

30

34

Pourcentage

8,3%

9,4%

Université

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

7

8

Pourcentage

1,9%

2,2%

Non

Effectif

8

12

Pourcentage

2,2%

3,3%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 29 montre qu'en ce qui concerne le niveau d'instruction de la mère, parmi les étudiants dont la mère n'est pas instruite, ceux qui exercent une activité économique et ceux qui n'exercent pas une activité économique se retrouvent dans les mêmes proportions à obtenir les crédits des semestres précédents (5,8%). Mais au sein des étudiants dont la mère a le niveau primaire, ceux qui n'exercent pas d'activité économique sont plus nombreux (8,3%) que ceux qui exercent une activité économique (4,4%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même au sein des étudiants dont la mère a le niveau université. Par contre, parmi les étudiants dont la mère a le niveau collège, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (9%)

160

que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (8,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. C'est le cas également chez les étudiants dont la mère a le niveau lycée. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique uniquement, ce sont ceux dont la mère a le niveau collège (9%) qui sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

On retiendra donc du tableau 29 que les étudiants qui exercent une activité économique et dont la mère a le niveau collège ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents, comme c'est le cas de la mère de cette étudiante :

« Ma maman a seulement fait le collège. Elle n'a pas pu trouver un emploi rémunérateur. Elle est maintenant ménagère, elle vend « ayimolou » (du riz) pour s'occuper de nous depuis notre enfance. » (Entretien avec étudiante FLLA, semestre 5, mai 2017).

161

Tableau 30 : Influence du niveau d'instruction de la mère des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Niveau d'instruction de la mère

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Non instruite

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

44

31

Pourcentage

16,4 %

12%

15 à 30

Effectif

23

9

Pourcentage

8,6%

3,5%

30 et plus

Effectif

9

4

Pourcentage

3,3%

1,5%

Primaire

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

41

44

Pourcentage

15,2%

17%

15 à 30

Effectif

22

21

Pourcentage

8,2%

8,1%

30 et plus

Effectif

11

13

Pourcentage

4,1%

5%

Collège

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

50

62

Pourcentage

18,6%

23,9%

15 à 30

Effectif

22

20

Pourcentage

8,2%

7,7%

30 et plus

Effectif

9

9

Pourcentage

3,3%

3,5%

Lycée

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

19

24

Pourcentage

7,1%

9,3%

15 à 30

Effectif

9

8

Pourcentage

3,3%

3,1%

30 et plus

Effectif

2

2

Pourcentage

0,7%

0,8%

Université

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

7

8

Pourcentage

2,6%

3,1%

15 à 30

Effectif

1

4

Pourcentage

0,4%

1,5%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

L'observation du tableau 30 montre qu'au sein des étudiants dont la mère n'est pas instruite, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (16,4%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (12%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux

162

semestres antérieurs. Il en est de même pour les étudiants dont la mère a fait le lycée ou l'université. Par contre chez les étudiants dont les mères ont fait le primaire, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (15,2%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (17%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Toutefois lorsqu'on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ce sont ceux qui ont le niveau collège qui ont la plus grande proportion de ceux qui ont 1 à 15 crédits à obtenir.

On peut retenir du tableau 30 que lorsqu'ils exercent une activité économique, les étudiants qui ont une mère qui a le niveau collège sont ceux qui ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.8- La profession du père

Dans les tableaux 31 et 32, l'influence de la profession du père sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique est prise en compte.

163

Tableau 31 : Influence de la profession du père des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Profession du père

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Cultivateur

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

17

14

Pourcentage

4,7%

3,9%

Non

Effectif

64

36

Pourcentage

17,8%

10%

Artisans/particulier

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

37

39

Pourcentage

10,3%

10,8%

Non

Effectif

101

91

Pourcentage

28,1%

25,3%

Enseignant

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

6

13

Pourcentage

1,7%

3,6%

Non

Effectif

28

44

Pourcentage

7,8%

12,2%

Agent de l'Etat

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

18

14

Pourcentage

5%

3,9

Non

Effectif

38

45

Pourcentage

10,6%

12,5%

Professions libérales et responsable d'entreprise

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

12

18

Pourcentage

3,3%

5%

Non

Effectif

29

27

Pourcentage

8,1%

7,5%

Retraité

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

1

3

Pourcentage

0,3%

0,8%

Non

Effectif

9

16

Pourcentage

2,5%

4,4%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

L'observation du tableau 31 montre qu'au sein des étudiants qui ont un père cultivateur, ceux qui exercent une activité économique (4,7%) sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (3,9%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même pour les étudiants qui ont un père qui est un agent de l'Etat. Quant aux étudiants qui ont un père artisan ou particulier, ceux qui exercent une activité

164

économique sont moins nombreux (10,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (10,8%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même pour les étudiants qui ont un père enseignant, de profession libérale ou cadre d'institution ou encore retraité. Dans la plupart des cas, les étudiants qui exercent une activité économique sont donc moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père est artisan ou particulier sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

Du tableau 31 on retiendra que les étudiants qui exercent une activité économique et dont le père est artisan ou particulier, sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

165

Tableau 32 : Influence de la profession du père des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Profession du père

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Cultivateur/Eleveur

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

40

23

Pourcentage

14,9%

8,9%

15 à 30

Effectif

17

10

Pourcentage

6,3%

3,9%

30 et plus

Effectif

7

3

Pourcentage

2,6%

1,2%

Artisans/particulier

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

57

57

Pourcentage

21,2%

22%

15 à 30

Effectif

28

24

Pourcentage

10,4%

9,3%

30 et plus

Effectif

16

10

Pourcentage

5,9%

3,9%

Enseignant

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

20

29

Pourcentage

7,4%

11,2%

15 à 30

Effectif

7

9

Pourcentage

2,6%

3,5%

30 et plus

Effectif

1

6

Pourcentage

0,4%

2,3%

Agent de l'Etat

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

17

35

Pourcentage

6,3%

13,5%

15 à 30

Effectif

16

7

Pourcentage

5,9%

2,7%

30 et plus

Effectif

5

3

Pourcentage

1,9%

1,2%

Professions libérales et responsable d'entreprise

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

22

20

Pourcentage

8,2%

7,7%

15 à 30

Effectif

7

5

Pourcentage

2,6%

1,9%

30 et plus

Effectif

0

2

Pourcentage

0%

0,8%

Retraité

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

5

5

Pourcentage

1,9%

1,9%

15 à 30

Effectif

2

7

Pourcentage

0,7%

2,7%

30 et plus

Effectif

2

4

Pourcentage

16,0%

1,5%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

166

Le tableau 32 montre que c'est seulement avec les étudiants qui ont un père cultivateur que ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (14,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (8,9%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Parmi les étudiants dont le père est retraité, ceux qui exercent une activité économique et ceux qui n'exercent pas d'activité économique sont dans les mêmes proportions (1,9%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Quant aux autres étudiants, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Ainsi avec les étudiants dont le père est artisan/particulier, ceux qui exercent une activité économique représentent 21,2%, contre 22% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique uniquement, ceux dont le père est artisan/particulier sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs (21,2%).

On peut retenir du tableau 32 que dans la plupart des cas, les étudiants qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. En ce qui concerne seulement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ont un père artisan/particulier ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.9- La profession de la mère

Dans les tableaux 33 et 34, nous relevons l'influence de la profession de la mère sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

167

Tableau 33 : Influence de la profession de la mère des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Profession de la mère

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Ménagère

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

3

3

Pourcentage

0,8%

0,8%

Non

Effectif

28

27

Pourcentage

7,8%

7,5%

Cultivatrice

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

8

3

Pourcentage

2,2%

0,8%

Non

Effectif

18

10

Pourcentage

5%

2,8%

Revendeuse/ Commerçante

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

63

72

Pourcentage

17,5%

20%

Non

Effectif

179

170

Pourcentage

49,7%

47,2%

Artisane (coiffeuse, couturière)

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

4

4

Pourcentage

1,1%

1,1%

Non

Effectif

28

25

Pourcentage

7,8%

6,9%

Enseignante

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

3

3

Pourcentage

0,8%

0,8%

Non

Effectif

5

10

Pourcentage

1,4%

2,8%

Employé dans une institution

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

5

10

Pourcentage

1,4%

2,8%

Non

Effectif

4

12

Pourcentage

1,1%

3,3%

Cadre dans une institution

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

5

6

Pourcentage

1,4%

1,7%

Non

Effectif

6

2

Pourcentage

1,7%

0,6%

Retraité

Obtention des crédits des semestres précédents

Non

Effectif

1

3

Pourcentage

0,3%

0,8%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

168

Le tableau 33 montre qu'au sein des étudiants qui ont une mère ménagère, ceux qui exercent une activité économique sont dans les mêmes proportions que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (0,8%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui ont une mère artisane ou encore enseignante. Quant aux étudiants qui ont une mère cultivatrice, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents : 2,2% pour les premiers, contre 0,8% pour les seconds. Quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ont une mère revendeuse/commerçante (17,5%) sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

Du tableau 33 nous pouvons retenir que dans la plupart des cas, les étudiants qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents ou ils se retrouvent dans les mêmes proportions qu'eux. Concernant uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ont une mère revendeuse/commerçante ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Cette étudiante répond bien à ce profil : « Mon père est blanchisseur ; ma mère est revendeuse. Je vis avec eux. Nous sommes à Avépozo. » (Entretien avec étudiante FLLA, semestre 3, mai 2017).

169

Tableau 34 : Influence de la profession de la mère des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Profession de la mère

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Ménagère

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

18

16

Pourcentage

6,7%

6,2%

15 à 30

Effectif

6

10

Pourcentage

2,2%

3,9%

30 et plus

Effectif

4

1

Pourcentage

1,5%

0,4%

Cultivatrice

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

10

8

Pourcentage

3,7%

3,1%

15 à 30

Effectif

6

2

Pourcentage

2,2%

0,8%

30 et plus

Effectif

2

0

Pourcentage

0,7%

0%

Revendeuse/ Commerçante

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

107

113

Pourcentage

39,8%

43,6%

15 à 30

Effectif

53

35

Pourcentage

19,7%

13,5%

30 et plus

Effectif

19

22

Pourcentage

7,1%

8,5%

Artisane (coiffeuse, couturière)

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

19

14

Pourcentage

7,1%

5,4%

15 à 30

Effectif

6

8

Pourcentage

2,2%

3,1%

30 et plus

Effectif

3

3

Pourcentage

1,1%

1,2%

Enseignante

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

1

7

Pourcentage

0,4%

2,7%

15 à 30

Effectif

1

3

Pourcentage

0,4%

1,2%

30 et plus

Effectif

3

0

Pourcentage

1,1%

0%

Employé dans
une institution

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

1

7

Pourcentage

0,4%

2,7%

15 à 30

Effectif

3

4

Pourcentage

1,1%

1,5%

30 et plus

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

170

Profession de la mère

 

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Cadre dans une institution

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

4

2

Pourcentage

1,5%

0,8%

15 à 30

Effectif

2

0

Pourcentage

0,7%

0%

Retraité

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

1

2

Pourcentage

0,4%

0,8%

30 et plus

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 34 nous montre qu'au sein des étudiants qui ont une mère ménagère, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (6,7%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (6,2%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même chez les étudiants qui ont une mère cultivatrice, artisane ou cadre dans une institution. Par contre parmi les autres étudiants, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. C'est le cas par exemple des étudiants dont la mère est revendeuse/commerçante : 39,8% pour ceux qui exercent une activité économique, contre 43,6% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ont une mère revendeuse/commerçante sont les plus nombreux (39,8%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 34 qu'en dehors des étudiants dont la mère est cadre dans une institution, la plupart des étudiants qui exercent une activité économique dont la mère a une profession non formelle ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Du côté uniquement de ceux qui exercent une activité économique

171

ce sont ceux qui ont une mère revendeuse/commerçante qui ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.10- Le revenu du père

Les parents n'ayant pas des revenus conséquents, les étudiants doivent se prendre en charge comme c'est le cas de celui-ci :

« Parfois comme l'économie ne me suffit pas, je viens, elle me dit, il faut être un peu indépendant. Donc je dois associer quelque chose qui doit me donner de l'argent plus vite et plus beaucoup que ce qu'elle me donne pour faire des économies. Mon père c'est parfois qu'il me donne de l'argent. » (Entretien avec étudiant FDD Entretien avec étudiant FDD, semestre 3, mai 2017).

Les tableaux 35 et 36 présentent l'influence du revenu du père sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique. Il s'agit des revenus que nous ont déclarés les étudiants.

172

Tableau 35 : Influence du revenu du père des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Revenu du père

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Sans/plus de revenu

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

21

19

Pourcentage

5,8%

5,3%

Non

Effectif

75

48

Pourcentage

20,8%

13,3%

Moins de 150.000 F CFA

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

41

43

Pourcentage

11,4%

11,9%

Non

Effectif

129

117

Pourcentage

35,8%

32,5%

150.000 à 300.000 F CFA

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

10

19

Pourcentage

2,8%

5,3%

Non

Effectif

32

55

Pourcentage

8,9%

15,3%

300.000 à 350.000 F CFA

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

16

7

Pourcentage

4,4%

1,9%

Non

Effectif

16

19

Pourcentage

4,4%

5,3%

500.000 F CFA et plus

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

1

4

Pourcentage

0,3%

1,1%

Non

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,3%

Ne sait pas

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

2

9

Pourcentage

0,6%

2,5%

Non

Effectif

17

19

Pourcentage

4,7%

5,3%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 35 montre que dans la plupart des cas, les étudiants qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. C'est ce qui s'observe par exemple parmi les étudiants dont le père a un revenu inférieur à 150.000 F CFA (11,4% pour les premiers contre 11,9% pour les seconds). Les étudiants qui exercent une activité économique sont néanmoins en plus grande proportion (5,8%) par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique (5,3%) quand leur père n'a pas de revenu.

173

Il en est de même avec les étudiants dont le père a un revenu de 300.000 à 500.000 F CFA. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père a un revenu inférieur à 150.000 F CFA ont la plus grande proportion (11,4%).

Le tableau 35 nous renseigne que chez les étudiants qui exercent une activité économique ceux qui ont un père qui a un revenu inférieur à 150.000 F CFA ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Tableau 36 : Influence du revenu du père des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Revenu du père

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Sans/plus de revenu

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

42

34

Pourcentage

15,6%

13,1%

15 à 30

Effectif

19

10

Pourcentage

7,1%

3,9%

30 et plus

Effectif

14

4

Pourcentage

5,2%

1,5%

Moins de 150.000 F CFA

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

80

70

Pourcentage

29,7%

27%

15 à 30

Effectif

39

31

Pourcentage

14,5%

12%

30 et plus

Effectif

10

16

Pourcentage

3,7%

6,2%

150.000 à 300.000 F CFA

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

18

38

Pourcentage

6,7%

14,7%

15 à 30

Effectif

11

11

Pourcentage

4,1%

4,2%

30 et plus

Effectif

3

6

Pourcentage

1,1%

2,3%

300.000 à 500.000 F CFA

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

12

13

Pourcentage

4,5%

5%

15 à 30

Effectif

4

5

Pourcentage

1,5%

1,9%

30 et plus

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

500.000 F CFA et plus

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4

174

Revenu du père

 

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Ne sait pas

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

9

13

Pourcentage

3,3%

5%

15 à 30

Effectif

4

5

Pourcentage

1,5%

1,9%

30 et plus

Effectif

4

1

Pourcentage

1,5%

0,4%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 36 montre qu'au sein des étudiants dont le père n'a aucun revenu, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (15,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (13,1%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même pour les étudiants dont le père a un revenu de moins 150.000 F CFA. Parmi les autres étudiants, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. C'est le cas par exemple des étudiants dont le père a un revenu de 150.000 à 300.000 F CFA : 6,7% pour ceux qui exercent une activité économique, contre 14,7% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Parmi les étudiants qui exercent une activité économique eux-mêmes, ceux dont le père a un revenu de moins de 150.000 F CFA sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 36 que les étudiants qui ont un père disposant d'un revenu inférieur à 150.000 F CFA sont ceux qui ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.11- Le revenu de la mère

L'influence du revenu de la mère sur la réussite des étudiants est quant à elle prise en compte dans les tableaux 37 et 38 qui suivent.

175

Tableau 37 : Influence du revenu de la mère des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Revenu de la mère

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Sans/plus de revenu

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

15

11

Pourcentage

4,2%

3,1%

Non

Effectif

43

39

Pourcentage

11,9%

10,8%

Moins de 120.000 F CFA

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

62

69

Pourcentage

17,2%

19,2%

Non

Effectif

193

185

Pourcentage

53,6%

51,4%

120.000 à 210.000 F CFA

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

8

3

Pourcentage

2,2%

0,8%

Non

Effectif

10

13

Pourcentage

2,8%

3,6%

210.000 F CFA et plus

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

5

9

Pourcentage

1,4%

2,5%

Non

Effectif

4

4

Pourcentage

1,1%

1,1%

Ne sait pas

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

1

9

Pourcentage

0,3%

2,5%

Non

Effectif

19

18

Pourcentage

5,3%

5%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 37 montre qu'au sein des étudiants dont la mère n'a aucun revenu, ceux qui exercent une activité économique sont en plus grande proportion (4,2%) par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique (3,1%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants dont la mère a un revenu de 120.000 à 210.000 F CFA et de ceux qui ignorent le revenu de leur mère. Quant aux étudiants dont la mère a un revenu inférieur à 120.000 F CFA, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (17,2%) que ceux qui n'exercent pas d'activité

176

économique (19,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même avec les étudiants dont la mère a un revenu de 210.000 F CFA et plus. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique eux-mêmes, ceux dont la mère a un revenu de moins de 120.000 F CFA sont les plus nombreux (17,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

On retiendra du tableau 37 que c'est avec les étudiants dont la mère n'a aucun revenu et de ceux dont la mère a un revenu de 120.000 à 210.000 F CFA que les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances que ceux qui n'exercent pas d'activité économique d'obtenir les crédits des semestres précédents. Mais quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ce sont ceux dont la mère a un revenu de moins de 120.000 F CFA qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

177

Tableau 38 : Influence du revenu de la mère des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Revenu de la mère

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Sans/plus de revenu

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

23

21

Pourcentage

8,6%

8,1%

15 à 30

Effectif

11

14

Pourcentage

4,1%

5,4%

30 et plus

Effectif

9

4

Pourcentage

3,3%

1,5%

Moins de 120.000 F CFA

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

114

125

Pourcentage

42,4%

48,3%

15 à 30

Effectif

60

40

Pourcentage

22,3%

15,4%

30 et plus

Effectif

19

20

Pourcentage

7%

7,7%

120.000 à 210.000 F CFA

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

8

8

Pourcentage

3%

3,1%

15 à 30

Effectif

2

4

Pourcentage

0,7%

1,5%

30 et plus

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

210.000 F CFA et plus

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

4

3

Pourcentage

1,5%

1,2%

30 et plus

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

Ne sait pas

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

12

12

Pourcentage

4,5%

4,6%

15 à 30

Effectif

4

4

Pourcentage

1,5%

1,5%

30 et plus

Effectif

3

2

Pourcentage

1,1%

0,8%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

L'observation du tableau 38 montre qu'au sein des étudiants dont la mère n'a aucun revenu, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (8,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (8,1%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux

178

semestres antérieurs. Les mêmes tendances s'observent chez les étudiants dont la mère a un revenu de 210.000 F CFA et plus. Par contre avec les étudiants dont les mères ont un revenu de moins de 120.000 F CFA, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (42,4%) que ceux qui exercent une activité économique (48,3%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même chez les étudiants dont la mère a un revenu de 120.000 à 210.000 F CFA et ceux qui ignorent le revenu de leur mère. Lorsqu'on prend en compte seulement les étudiants qui exercent une activité économique, on observe que ceux dont la mère a un revenu de moins de 120.000 F sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

Nous retenons du tableau 38 que quand leur mère n'a aucun revenu ou dispose d'un revenu mensuel de 210.000 F CFA et plus, les étudiants qui exercent une activité économique ont davantage de chances que ceux qui n'exercent pas d'activité économique d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Quant aux étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont la mère a un revenu de moins de 120.000 F CFA sont ceux qui ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.1.12- Le cadre de vie de l'étudiant

Celui/ceux avec qui vivent les étudiants est également mis en relation avec l'exercice d'une activité économique pour relever son influence sur la réussite des étudiants dans les tableaux 39 et 40.

179

Tableau 39 : Influence de la personne chez qui vivent les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Celui/ceux avec qui il vit

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Avec mes parents

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

38

60

Pourcentage

10,6%

16,6%

Non

Effectif

83

113

Pourcentage

23%

31,4%

Chez un membre de la famille/tuteur

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

11

15

Pourcentage

3%

4,2%

Non

Effectif

77

79

Pourcentage

21,4%

22%

Seul en location

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

42

26

Pourcentage

11,7%

7,2%

Non

Effectif

109

67

Pourcentage

30,3%

18,6%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 39 montre qu'au sein des étudiants qui vivent avec leurs parents, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (10,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (16,6%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même parmi les étudiants qui vivent chez un membre de leur famille ou un tuteur.

Au sein des étudiants qui vivent seuls en location, c'est la situation inverse qui est observée : ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (11,7%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (7,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique eux-mêmes, ceux qui vivent seuls en location ont la plus grande proportion (11,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents, suivis de ceux qui vivent avec leurs parents (10,6%).

180

Du tableau 39 nous pouvons retenir que lorsqu'ils vivent seuls, les étudiants qui exercent une activité économique ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Tableau 40 : Influence de la personne chez qui vivent les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Celui/ceux avec qui il vit

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Avec mes parents

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

50

73

Pourcentage

18,6%

28,2%

15 à 30

Effectif

24

29

Pourcentage

8,9%

11,2%

30 et plus

Effectif

9

11

Pourcentage

3,3%

4,2%

Chez un membre de la famille/tuteur

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

42

53

Pourcentage

15,6%

20,5%

15 à 30

Effectif

24

15

Pourcentage

8,9%

5,8%

30 et plus

Effectif

11

11

Pourcentage

4,1%

4,2%

Seul en location

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

69

43

Pourcentage

25,7%

16,6%

15 à 30

Effectif

29

18

Pourcentage

10,8%

7%

30 et plus

Effectif

11

6

Pourcentage

4,1%

2,3%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 40 montre qu'au sein des étudiants qui vivent avec leurs parents, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (18,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (28,2%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même chez les étudiants qui vivent chez un membre de leur famille ou un tuteur. Par contre avec les étudiants qui vivent seuls en location, ceux qui exercent une activité économique (25,7%) sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (16,6%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui vivent seuls en

181

location sont plus nombreux (25,7%) que les autres (18,6% pour ceux qui vivent avec leurs parents et 15,6% pour ceux qui vivent avec un membre de leur famille ou un tuteur) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 40 que les étudiants qui vivent seuls en location sont ceux qui ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs lorsqu'ils exercent une activité économique.

4.1.13- Le père est vivant ou non

Les tableaux 41 et 42 prennent en compte la réussite des étudiants qui exercent une activité économique selon que leur père est vivant ou non.

Tableau 41 : Influence du fait que le père des enquêtés est vivant sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Père vivant

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Oui

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

70

82

Pourcentage

19,4%

22,8%

Non

Effectif

194

211

Pourcentage

54%

58,6%

Non

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

21

19

Pourcentage

5,8%

5,3%

Non

Effectif

75

48

Pourcentage

20,8%

13,3%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 41 montre qu'au sein des étudiants dont le père est vivant, ceux qui exercent une activité économique (19,4%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (22,8%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Mais parmi les étudiants dont le père n'est plus vivant, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (5,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (5,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Toutefois, au sein

182

des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père est vivant ont la plus grande proportion (19,4%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents par rapport à ceux dont le père ne vit plus (5,8%).

On peut retenir du tableau 41 que lorsque leur père n'est pas vivant, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances de d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois parmi ceux qui exercent une activité économique, ceux dont le père est vivant réussissent mieux que ceux dont le père n'est plus vivant.

Tableau 42 : Influence du fait que le père des enquêtés est vivant sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Père vivant

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

119

135

Pourcentage

44,2%

52,1%

15 à 30

Effectif

58

52

Pourcentage

21,6%

20,1%

30 et plus

Effectif

17

24

Pourcentage

6,3%

9,3%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

42

34

Pourcentage

15,6%

13,1%

15 à 30

Effectif

19

10

Pourcentage

7,1%

3,9%

30 et plus

Effectif

14

4

Pourcentage

5,2%

1,5%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 42 montre qu'au sein des étudiants dont le père est vivant, ceux qui exercent une activité économique (44,2%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (52,1%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Mais parmi les étudiants dont le père n'est plus vivant, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (15,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité

183

économique (13,1%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Toutefois, au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont le père est vivant ont la plus grande proportion (44,2%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux dont le père ne vit plus (15,6%).

On peut retenir du tableau 42 que lorsque leur père n'est pas vivant, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois parmi ceux qui exercent une activité économique, ceux dont le père est vivant ont plus de chances d'avoir moins de crédits aux semestres antérieurs que ceux dont le père n'est plus vivant.

4.1.14- La mère est vivante ou non

Très jeunes, certains étudiants avaient déjà perdu un parent. Dès lors, il leur est difficile de bénéficier du soutien nécessaire pour étudier dans de bonnes conditions :

« En ce moment j'avais déjà perdu ma maman, et le papa, lui aussi au village se dit que je suis chez un membre de la famille, donc il peut subvenir à mes besoins. Donc je ne bénéficiais de rien. » (Entretien avec étudiant FLLA, semestre 3, mai 2017)

Dans les tableaux 43 et 44, nous présentons l'influence du fait que la mère soit vivante ou non sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

184

Tableau 43 : Influence du fait que la mère des enquêtés est vivant sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Mère vivante

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Oui

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

78

90

Pourcentage

21,7%

25%

Non

Effectif

243

236

Pourcentage

67,5%

65,6%

Non

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

13

11

Pourcentage

3,6%

3%

Non

Effectif

26

23

Pourcentage

7,2%

6,4%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 43 montre qu'au sein des étudiants dont la mère est vivante, ceux qui exercent une activité économique (21,7%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (25%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Mais avec les étudiants dont la mère n'est plus vivante, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (3,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Toutefois, au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont la mère est vivante ont la plus grande proportion (21,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents par rapport à ceux dont la mère ne vit plus (3,6%).

On peut retenir du tableau 43 que lorsque leur mère n'est pas vivante, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois parmi ceux qui exercent une activité économique, ceux dont la mère est vivante réussissent mieux que ceux dont la mère n'est plus vivante.

185

Tableau 44 : Influence du fait que la mère des enquêtés est vivant sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Mère vivante

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

148

159

Pourcentage

55%

61,4%

15 à 30

Effectif

70

53

Pourcentage

26%

20,5%

30 et plus

Effectif

25

24

Pourcentage

9,3%

9,3%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

13

10

Pourcentage

4,8%

3,9%

15 à 30

Effectif

7

9

Pourcentage

2,6%

3,5%

30 et plus

Effectif

6

4

Pourcentage

2,2%

1,5%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Dans le tableau 44, parmi les étudiants dont la mère est vivante, ceux qui n'exercent pas d'activité économique sont plus nombreux (61,4%) que ceux qui exercent une activité économique (55%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir les crédits des semestres antérieurs. Mais chez les étudiants dont la mère n'est plus vivante, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (4,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (3,9%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Toutefois, au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont la mère est vivante ont la plus grande proportion (61,4%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux dont le père ne vit plus (4,8%).

On peut retenir du tableau 44 que lorsque leur mère n'est pas vivante, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique.

186

Toutefois parmi ceux qui exercent une activité économique, ceux dont la mère est vivante ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs que ceux dont la mère n'est plus vivante.

Au regard des données présentés dans ces différents tableaux, il faut dire que l'exercice d'une activité économique par un étudiant associé à certains déterminants sociodémographiques et familiaux influence positivement la réussite des étudiants concernés.

4.2- Les conditions de vie et d'études et la réussite des étudiants qui exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique

La réussite des études universitaires est soumise à l'influence d'autres facteurs tels que les conditions de vie et d'études dans lesquelles les étudiants effectuent leur parcours. Généralement, ces conditions s'imposent à eux selon leur milieu social d'origine.

« Les conditions de vie, c'est difficile. Actuellement, pour les études, on n'arrive pas à gagner assez de moyens pour bien s'engager dans les études. Par le passé, quand le papa était en fonction, il assurait bien. Maintenant qu'il est à la retraite, il est un peu vieux et ça devient difficile. D'abord quand j'ai eu le Bac, j'ai passé un (1) an à la maison pour me préparer, parce qu'il n'y avait pas assez de moyens pour continuer. Il fallait de l'argent. J'ai fait du manoeuvrage. Cela associé à l'aide de mon grand frère, qui travaille à la TDE. Quand je me suis inscrit, les difficultés que j'ai, c'est la distance à parcourir entre mon domicile et le campus. Je suis jusqu'à Adidogomé. C'est à vélo que je me déplace. Pour le manger, le papa envoie ça. Pour les topos, c'est moi qui m'en charge. Durant les vacances, je fais un peu d'économie pour ça. Je retourne à Blitta pour faire du manoeuvrage. Pendant les congés et les vacances c'est ce que je fais. » (Entretien avec étudiant FSHS, semestre 3, mai 2017).

Les données d'enquête que nous présentons ici nous permettent en effet de relever la contribution de ces conditions dans la réussite des étudiants lorsqu'ils exercent une activité économique.

4.2.1- L'accès à la bourse ou l'aide

Dans les tableaux 45 et 46 qui suivent, l'obtention par les étudiants de la bourse ou de l'aide est mise en relation avec l'exercice d'une activité économique pour relever leur influence sur la réussite des étudiants.

187

Tableau 45 : Influence de l'accès des enquêtés à la bourse ou à l'aide sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Accès à la bourse ou l'aide

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Bourse

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

25

34

Pourcentage

6,9%

9,4%

Non

Effectif

28

33

Pourcentage

7,8%

9,2%

Aide

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

47

54

Pourcentage

13,1%

15%

Non

Effectif

173

180

Pourcentage

48%

50%

Aucun

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

19

13

Pourcentage

5,3%

3,6%

Non

Effectif

68

46

Pourcentage

18,9%

12,8%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 45 nous montre qu'au sein des étudiants qui bénéficient de la bourse, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (6,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (9,4%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui bénéficient de l'aide (13,1% contre 15%). Mais avec les étudiants qui ne bénéficient ni de la bourse, ni de l'aide, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (5,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (3,6%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Toutefois en considérant uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, on observe que ce sont ceux qui bénéficient de l'aide (13,1%) qui ont la plus grande proportion à avoir obtenu les crédits des semestres précédents, suivis de ceux qui bénéficient de la bourse (6,9%).

188

Nous pouvons retenir du tableau 45 que lorsqu'ils ne bénéficient ni de la bourse ni de l'aide, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui bénéficient de l'aide ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents que les autres.

Tableau 46 : Influence de l'accès des enquêtés à la bourse ou à l'aide sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Accès à la bourse ou à l'aide

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Bourse

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

20

28

Pourcentage

7,4%

10,8%

15 à 30

Effectif

7

3

Pourcentage

2,6%

1,2%

30 et plus

Effectif

1

2

Pourcentage

0,4%

0,8%

Aide

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

107

115

Pourcentage

39,8%

44,4%

15 à 30

Effectif

48

49

Pourcentage

17,8%

18,9%

30 et plus

Effectif

18

16

Pourcentage

6,7%

6,2%

Aucun

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

34

26

Pourcentage

12,6%

10%

15 à 30

Effectif

22

10

Pourcentage

8,2%

3,9%

30 et plus

Effectif

12

10

Pourcentage

4,5%

3,9%

 

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

L'observation du tableau 46 montre qu'au sein des étudiants qui bénéficient de la bourse, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (7,4%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (10,8%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux

189

semestres antérieurs. Il en est de même parmi les étudiants qui bénéficient de l'aide. Avec les étudiants qui ne bénéficient ni de la bourse, ni de l'aide, les tendances sont inverses : ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (12,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (10%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 46 que lorsqu'ils ne bénéficient pas du soutien financier de l'Etat, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Mais lorsqu'il s'agit seulement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui bénéficient de l'aide ont davantage de chances que les autres d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.2.2- La source de financement de la scolarité

Dans les tableaux 47 et 48, l'influence de l'exercice d'une activité économique en relation avec la source de financement de la scolarité des étudiants est mise en exergue.

190

Tableau 47 : Influence de la source de financement de la scolarité des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Source de financement de la scolarité

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Les parents

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

50

80

Pourcentage

13,9%

22,2%

Non

Effectif

140

163

Pourcentage

38,9%

45,3%

Un membre de la famille

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

6

5

Pourcentage

1,7%

1,4%

Non

Effectif

24

38

Pourcentage

6,7%

10,6%

Moi-même

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

35

15

Pourcentage

9,7%

4,2%

Non

Effectif

92

50

Pourcentage

25,6%

13,9%

Les parents, un membre de la famille et moi-même

Obtention des crédits des semestres précédents

Non

Effectif

0

2

Pourcentage

0%

0,6

Les parents et moi- même

Obtention des crédits des semestres précédents

Non

Effectif

9

4

Pourcentage

2,5%

1,1%

Les parents et un membre de la famille

Obtention des crédits des semestres précédents

Non

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,3

Un membre de la famille et moi-même

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,3%

Non

Effectif

4

1

Pourcentage

1,1%

0,3%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 47 montre qu'au sein des étudiants dont les parents paient la scolarité, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (13,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (22,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Mais parmi les étudiants qui paient eux-mêmes leur scolarité, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (9,7%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (4,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même

191

chez les étudiants dont la scolarité est payée par un membre de la famille. Quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont les parents financent les études sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents ; ils sont suivis par les étudiants qui financent eux-mêmes leurs études.

On peut retenir du tableau 47 que lorsque leur scolarité est payée par eux-mêmes, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents. C'est le cas notamment de cet étudiant :

« Si je dis qu'un parent m'envoie quelque chose, je suis en train de mentir. Au début quand j'ai eu le Bac, ma maman était contente. C'est elle qui m'avait donné 35.000 francs. Avec cette somme et ce que j'ai gagné en faisant du manoeuvrage, j'ai passé des concours qui n'ont pas marché. Déjà au lycée, c'est moi-même qui me prenais en charge. Depuis que je suis arrivé à l'université, c'est moi-même qui paie ma scolarité. Ce n'est pas qu'ils ne veulent pas le faire quand même. » (Entretien avec étudiant FSHS, semestre 5, mai 2017).

192

Tableau 48 : Influence de la source de financement de la scolarité des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Source de financement de la scolarité

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Les parents

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

85

104

Pourcentage

31,6%

40,2%

15 à 30

Effectif

42

42

Pourcentage

15,6%

16,2%

30 et plus

Effectif

13

17

Pourcentage

4,8%

6,6%

Un membre de la famille

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

16

25

Pourcentage

6%

9,7%

15 à 30

Effectif

7

8

Pourcentage

2,6%

3,1%

30 et plus

Effectif

1

5

Pourcentage

0,4%

1,9%

Moi-même

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

51

35

Pourcentage

19%

13,5%

15 à 30

Effectif

27

10

Pourcentage

10%

3,9%

30 et plus

Effectif

14

5

Pourcentage

5,2%

1,9%

Les parents, un membre de la famille et moi-même

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

15 à 30

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

Les parents et moi-même

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

6

3

Pourcentage

2,2%

1,2%

15 à 30

Effectif

1

1

Pourcentage

0,4%

0,4%

30 et plus

Effectif

2

0

Pourcentage

0,7%

0%

Les parents et un membre de la famille

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

30 et plus

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4

Un membre de la famille et moi-même

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

3

1

Pourcentage

1,1%

0,4%

30 et plus

Effectif

1

0

Pourcentage

0,4%

0%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

193

Dans le tableau 48, on observe qu'au sein des étudiants dont les parents paient la scolarité, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (31,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (40,2%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même avec les étudiants dont un membre de la famille paie la scolarité. Mais chez les étudiants qui paient eux-mêmes leur scolarité, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (19%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (13,5%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même parmi les étudiants qui paient leur scolarité avec leur parent ou avec un autre membre de la famille. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui se font payer leur scolarité par leurs parents sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs, suivis de ceux qui la paie eux-mêmes.

Nous pouvons retenir du tableau 48 que lorsqu'ils paient leur scolarité eux-mêmes, les étudiants qui exercent une activité économique ont davantage de chances que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Mais quand il s'agit uniquement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux dont les parents paient la scolarité ont plus de chances que les autres d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.2.3- Le recours à des prêts pour subvenir aux besoins

Dans les tableaux 49 et 50, l'influence de l'exercice d'une activité économique en lien avec le recours des étudiants à des prêts pour subvenir à leurs besoins est mise en exergue.

194

Tableau 49 : Influence du recours à des prêts par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Recours à des prêts pour subvenir aux besoins

Exercice d'une activité
économique

Oui

Non

Oui

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

39

33

Pourcentage

10,8%

9,2%

Non

Effectif

105

91

Pourcentage

29,2%

25,3%

Non

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

52

68

Pourcentage

14,4%

18,9%

Non

Effectif

164

168

Pourcentage

45,6%

46,6%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Dans le tableau 49, parmi les étudiants qui ont recours à des prêts pour subvenir à leurs besoins, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (10,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (9,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quant aux étudiants qui n'ont pas recours à des prêts, ceux qui exercent une activité économique (14,4%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (18,9%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui n'ont pas recours à des prêts pour subvenir à leurs besoins sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

On peut retenir du tableau 49 que lorsqu'ils ont recours à des prêts pour subvenir à leurs besoins, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais s'agissant uniquement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui n'ont pas recours à des prêts sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

195

Tableau 50 : Influence du recours à des prêts par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Recours à des prêts pour subvenir aux besoins

Exercice d'une
activité économique

Oui

Non

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

61

63

Pourcentage

22,7%

24,3%

15 à 30

Effectif

29

15

Pourcentage

10,8%

5,8%

30 et plus

Effectif

15

13

Pourcentage

5,6%

5%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

100

106

Pourcentage

37,2%

41%

15 à 30

Effectif

48

47

Pourcentage

17,8%

18,1%

30 et plus

Effectif

16

15

Pourcentage

5,9%

5,8%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 50 qu'au sein des étudiants qui ont recours à des prêts pour subvenir à leurs besoins, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents. C'est la même tendance qui s'observe chez les étudiants qui n'ont pas recours à des prêts pour subvenir à leurs besoins (37,2% pour ceux qui exercent une activité économique et 41% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique). Lorsqu'on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui n'ont pas recours à des prêts pour subvenir à leurs besoins ont plus de chances que ceux qui y ont recours, d'avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 50 que les étudiants qui exercent une activité économique ont moins de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs, qu'ils aient recours ou non à des prêts pour subvenir à leurs besoins.

196

S'agissant uniquement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui n'ont pas recours à des prêts sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres antérieurs.

4.2.4- La satisfaction des besoins liés aux études

Les tableaux 51 et 52 nous permettent de relever l'influence de l'exercice d'une activité économique sur la réussite des étudiants en relation avec la possibilité pour eux de satisfaire les besoins liés à leurs études.

Tableau 51 : Influence de la satisfaction des besoins liés aux études par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Satisfaction des besoins liés aux études

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Facilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

44

44

Pourcentage

12,2%

12,2%

Non

Effectif

79

66

Pourcentage

22%

18,3%

Difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

44

51

Pourcentage

12,2%

14,2%

Non

Effectif

167

170

Pourcentage

46,4%

47,2%

Très

difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

3

6

Pourcentage

0,8%

1,7%

Non

Effectif

23

23

Pourcentage

6,4%

6,4%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 51 révèle qu'il y a autant d'étudiants exerçant une activité économique que d'étudiants n'exerçant pas d'activité économique (12,2% à chaque niveau) qui ont obtenu les crédits des semestres précédents lorsqu'ils arrivent à satisfaire facilement leurs besoins. Mais lorsqu'ils y arrivent difficilement, la proportion d'étudiants exerçant une activité économique et qui a obtenu les crédits des semestres précédents est inférieure (12,2%) à celle des étudiants n'exerçant pas d'activité économique et qui a obtenu les crédits des semestres précédents (14,2%) ; les mêmes tendances sont observées au sein

197

des étudiants qui arrivent très difficilement à satisfaire leurs besoins. Toutefois, on observe qu'au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent à satisfaire facilement leurs besoins liés aux études et ceux qui y arrivent difficilement réussissent mieux dans les mêmes proportions (12,2%) que ceux qui y arrivent très difficilement (0,8%).

Le tableau 51 nous renseigne donc que lorsqu'ils arrivent à satisfaire facilement leurs besoins liés aux études ou même difficilement, les étudiants qui exercent une activité économique parviennent mieux à obtenir les crédits des semestres antérieurs que ceux qui y arrivent très difficilement.

Tableau 52 : Influence de la satisfaction des besoins liés aux études par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Satisfaction des besoins liés aux études

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Facilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

46

44

Pourcentage

17,1%

17%

15 à 30

Effectif

26

17

Pourcentage

9,7%

6,6%

30 et plus

Effectif

7

5

Pourcentage

2,6%

1,9%

Difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

107

111

Pourcentage

39,8%

43%

15 à 30

Effectif

40

40

Pourcentage

14,9%

15,4%

30 et plus

Effectif

20

19

Pourcentage

7,4%

7,3%

Très

difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

8

14

Pourcentage

3%

5,4%

15 à 30

Effectif

11

5

Pourcentage

4%

1,9%

30 et plus

Effectif

4

4

Pourcentage

1,5%

1,5%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

198

Le tableau 52 montre qu'au sein des étudiants qui arrivent facilement à satisfaire leurs besoins liés aux études, ceux qui exercent une activité économique se retrouvent presque dans les mêmes proportions (17,1%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (17%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Par contre chez les étudiants qui arrivent difficilement à satisfaire leurs besoins liés aux études, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (39,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (43%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même chez les étudiants qui arrivent très difficilement à satisfaire leurs besoins liés aux études. Mais parmi les étudiants qui exercent une activité économique uniquement, ceux qui arrivent difficilement à satisfaire leurs besoins liés aux études sont en plus grande proportion à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs (39,8%, contre 17,1% pour ceux qui y arrivent facilement et 3% pour ceux qui y arrivent très difficilement).

La possibilité pour les étudiants de satisfaire facilement leurs besoins liés aux études leur permet d'avoir moins de crédits (1 à 15) à obtenir par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois en prenant en compte seulement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent difficilement à satisfaire les besoins liés aux études ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs ; ils sont suivis par ceux qui y arrivent facilement.

4.2.5- L'achat des polycopies

Dans les tableaux 53 et 54, il est question de l'influence de l'achat des polycopies par les étudiants en relation avec l'exercice d'une activité économique, sur leur réussite.

199

Tableau 53 : Influence de l'achat des polycopies par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Achat des polycopies

Exercent une activité
économique

Oui

Non

Facilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

49

46

Pourcentage

13,6%

12,8%

Non

Effectif

83

72

Pourcentage

23,1%

20%

Difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

39

50

Pourcentage

10,8%

13,9%

Non

Effectif

169

165

Pourcentage

47%

45,8%

Très

difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

3

5

Pourcentage

0,8%

1,4%

Non

Effectif

17

22

Pourcentage

4,7%

6,1%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 53 montre qu'au sein des étudiants qui arrivent facilement à s'acheter les polycopies, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (13,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (12,8%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Parmi les étudiants qui arrivent difficilement à s'acheter les polycopies, ceux qui exercent une activité sont moins nombreux (10,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (13,9%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même parmi les étudiants qui arrivent très difficilement à s'acheter les polycopies. En prenant en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent facilement à acheter les polycopies (13,6%) ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents que les autres.

Les difficultés auxquelles sont confrontés certains étudiants, notamment en ce qui concerne l'acquisition des polycopies sont ainsi traduites par cet étudiant :

« Premièrement, c'est le manger qui est difficile. Maintenant il faut voir le cas des documents, les photocopies qu'il faut faire, etc. Si vous ne trouvez pas à manger, c'est le manger d'abord. Maintenant il n'y a pas le manger, pour les photocopies, ce serait plus

200

difficile. Il y a certaines photocopies qu'on n'arrive pas à faire. On dit ceci coute 400f, 500f. Si tu n'as rien tu dis demain si j'ai (de l'argent), je peux faire. C'est justement parce que je n'arrivais pas à faire les topos que j'ai raté la première année. C'est à cause de ça qu'arrivé à un moment j'ai cessé d'aller, j'ai laissé la première année pour faire quelques jobs : aide-

maçon. » (Entretien avec étudiant FASEG, semestre 3, mai 2017)

On retiendra donc que les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent facilement à s'acheter les polycopiés ont moins de difficultés à obtenir les crédits des semestres précédents. De même au sein de ceux qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent facilement à acheter les polycopies ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

201

Tableau 54 : Influence de l'achat des polycopies par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Achat des polycopies

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Facilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

52

48

Pourcentage

19,3%

18,5%

15 à 30

Effectif

24

19

Pourcentage

8,9%

7,3%

30 et plus

Effectif

7

5

Pourcentage

2,6%

2%

Difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

101

106

Pourcentage

37,5%

41%

15 à 30

Effectif

45

39

Pourcentage

16,7%

15%

30 et plus

Effectif

23

20

Pourcentage

8,6%

7,7%

Très

difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

8

15

Pourcentage

3%

5,8%

15 à 30

Effectif

8

4

Pourcentage

3%

1,5%

30 et plus

Effectif

1

3

Pourcentage

0,4%

1,2%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

50,9%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 54 montre que lorsque les étudiants arrivent facilement à s'acheter les polycopies, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (19,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (18,5%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Avec les étudiants qui arrivent difficilement à s'acheter les polycopies, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (37,5%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (41%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même chez les étudiants qui arrivent très difficilement à s'acheter les polycopiés. Lorsqu'on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent difficilement à s'acheter les polycopies sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

202

Le tableau 54 nous renseigne que lorsqu'ils arrivent facilement à s'acheter les polycopies, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits (1 à 15 crédits) à obtenir aux semestres antérieurs que ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais au sein de ceux qui exercent une activité économique uniquement, ceux qui ont des difficultés à s'acheter les polycopies ont plus de chances que les autres d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

En plus de la possibilité pour les étudiants de s'acheter les polycopies, nous avons pris en compte l'achat des livres par les étudiants.

4.2.6- L'achat de livres

Les tableaux 55 et 56 mettent le lien entre la possibilité pour les étudiants d'acheter des livres pour leur formation et leur réussite, selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

Tableau 55 : Influence de l'achat de livres par les enquêtés sur l'obtention des

crédits des semestres précédents

Achat de livres

Exercent une activité
économique

Oui

Non

Oui

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

33

35

Pourcentage

9,2%

9,7%

Non

Effectif

71

68

Pourcentage

19,7%

18,9%

Non

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

58

66

Pourcentage

16,1%

18,3%

Non

Effectif

198

191

Pourcentage

55%

53,1%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 55 que les étudiants qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir obtenu les crédits des semestres précédents, qu'ils arrivent ou non à s'acheter des livres. Ainsi parmi ceux

203

qui arrivent à s'acheter des livres, 9,2% de ceux qui exercent une activité économique ont obtenu les crédits des semestres précédents, contre 9,7% de ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Quant à ceux qui n'arrivent pas à s'acheter des livres, 16,1% de ceux qui exercent une activité économique ont obtenu les crédits des semestres précédents, contre 18,3% de ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Quand on prend uniquement en compte les étudiants qui exercent une activité économique, il apparait que ceux qui n'arrivent pas à s'acheter des livres sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents (16,1%, contre 9,2% pour ceux qui y arrivent).

On peut retenir du tableau 55 que l'achat de livres pour leur formation ne favorise pas davantage la réussite des étudiants qui exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'en exercent pas.

Par ailleurs, les étudiants qui n'arrivent pas à s'acheter des livres ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

204

Tableau 56 : Influence de l'achat de livres par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Achat de livres

Exercent une activité
économique

Oui

Non

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

49

49

Pourcentage

18,2%

19%

15 à 30

Effectif

17

14

Pourcentage

6,3%

5,4%

30 et plus

Effectif

5

5

Pourcentage

1,9%

1,9%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

112

120

Pourcentage

41,6%

46,3%

15 à 30

Effectif

60

48

Pourcentage

22,3%

18,5%

30 et plus

Effectif

26

23

Pourcentage

9,7%

8,9%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 56 qu'au sein des étudiants qui arrivent à s'acheter des livres ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (18,2%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (19%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. De même parmi les étudiants qui n'arrivent pas à s'acheter des livres, ceux qui exercent une activité économique (41,6%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (46,3%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. S'agissant seulement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui n'arrivent pas à s'acheter des livres sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs (41,6%, contre 18,2% pour ceux qui y arrivent).

On peut retenir du tableau 56 qu'en ce qui concerne l'achat des livres, les étudiants qui exercent une activité économique ont moins de chances que ceux qui n'exercent pas d'activité économique, d'avoir moins de crédits à obtenir (1 à 15 crédits) aux semestres antérieurs. Lorsqu'il s'agit uniquement des étudiants qui exercent une activité

205

économique, ceux qui n'arrivent pas à s'acheter des livres ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.2.7- Le transport au campus

Dans les tableaux 57 et 58 qui suivent, le transport des étudiants au campus est mis en relation avec l'exercice d'une activité économique pour relever l'influence qu'ils ont sur leur réussite.

Tableau 57 : Influence du niveau de difficulté du transport des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Transport au campus

Exercent une activité
économique

Oui

Non

Facilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

50

43

Pourcentage

13,9%

12%

Non

Effectif

104

85

Pourcentage

28,9%

23,6%

Difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

38

54

Pourcentage

10,6%

15%

Non

Effectif

154

158

Pourcentage

42,8%

43,9%

Très

difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

3

4

Pourcentage

0,8%

1,1%

Non

Effectif

11

16

Pourcentage

3%

4,4%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 57 montre que les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent à se déplacer facilement pour se rendre au campus sont plus nombreux (13,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (12%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Par contre, parmi les étudiants qui arrivent difficilement à se déplacer pour se rendre au campus, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (10,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (15%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui

206

arrivent très difficilement à se déplacer pour se rendre au campus. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent à se déplacer facilement sont plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

Les difficultés de transport sont ainsi présentées par cet étudiant :

« Par exemple moi quand on m'a amené, on m'a laissé très loin depuis Adidogomé (Wonyomé) chez un membre de la famille. Chaque matin, il faut quitter là-bas, venir sur le campus ; ce que tu peux faire, c'est te débrouiller pour arriver sur le campus. Se débrouiller pour arriver : il y avait les bus universitaires mais seulement ces bus, n'arrivaient pas là-bas (Wonyomé), puisque c'est un coin un peu reculé, donc il faut te lever très tôt le matin, pour venir attendre le bus au niveau du lycée technique. Quand eux ils arrivent, ils n'attendent pas ou bien ils arrivent il y a trop de personnes, le peu qu'ils arrivent à prendre, ils partent. Donc quand toi tu arrives là-bas, tu as raté le bus, à toi de voir si tu vas prendre le taxi ou bien « Z » (taxi-moto). Or le « Z » c'est trop cher. Quand je rate le bus, je prends le taxi depuis là-bas jusqu'à Atikoumé. Tu paies 200 ou 250 et maintenant de là tu marches pour venir à l'université. Déjà ce temps-là que tu as perdu depuis le lycée technique jusqu'à arriver à Atikoumé ici et le temps de marcher pour arriver sur l'université, tu ne pourras même pas rentrer dans la salle, parce que quand tu arrives déjà, toutes les places sont occupées. Même d'autres se débrouillent pour amener les briques pour s'asseoir. Toi tu n'auras même pas accès à ça, parce que c'est déjà plein. Donc tu seras obligé de rester derrière le mur et suivre ce que l'enseignant dit. » (Entretien avec étudiant FSHS, semestre 3, mai 2017)

On peut retenir du tableau 57 que lorsqu'ils arrivent à se déplacer facilement pour se rendre au campus, les étudiants qui exercent une activité économique parviennent plus à obtenir les crédits des semestres précédents.

207

Tableau 58 : Influence du niveau de difficulté du transport des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Transport au campus

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Facilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

58

54

Pourcentage

21,6%

20,8%

15 à 30

Effectif

36

21

Pourcentage

13,4%

8,1%

30 et plus

Effectif

10

10

Pourcentage

3,7%

3,9%

Difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

102

104

Pourcentage

37,9%

40,1%

15 à 30

Effectif

34

36

Pourcentage

12,6%

14%

30 et plus

Effectif

18

18

Pourcentage

6,7%

7%

Très

difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

1

11

Pourcentage

0,4%

4,2%

15 à 30

Effectif

7

5

Pourcentage

2,6%

1,9%

30 et plus

Effectif

3

0

Pourcentage

1,1%

0%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 58 montre que chez les étudiants qui se déplacent facilement, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (21,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (20,8%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir. Par contre chez les étudiants qui arrivent à se déplacer difficilement, ceux qui n'exercent pas d'activité économique sont plus nombreux (40,1%) que ceux qui exercent une activité économique (37,9%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Il en est de même chez les étudiants qui se déplacent très difficilement. Par ailleurs entre les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent à se déplacer facilement pour se rendre au campus sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

208

On peut retenir que les étudiants qui n'ont pas de difficulté à se déplacer pour se rendre au campus ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

4.2.8- La possession d'un moyen de déplacement

Nous nous intéressons à travers les tableaux 59 et 60 au lien entre la possession par les étudiants d'un moyen de déplacement et l'obtention des crédits des semestres précédents puis le nombre de crédits restant aux semestres antérieurs, selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

Tableau 59 : Influence de la possession d'un moyen de déplacement par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Possession d'un moyen de déplacement

Exercent une activité
économique

Oui

Non

Oui

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

35

35

Pourcentage

9,7%

9,7%

Non

Effectif

84

50

Pourcentage

23,3%

13,9%

Non

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

56

66

Pourcentage

15,6%

18,3%

Non

Effectif

185

209

Pourcentage

51,4%

58,1%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 59 montre qu'au sein des étudiants qui disposent d'un moyen de déplacement, ceux qui exercent une activité économique sont dans les mêmes proportions que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (9,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Avec les étudiants qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (15,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (18,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Quand on s'intéresse uniquement aux étudiants qui exercent une activité économique, on observe que ceux qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement (15,6%) sont plus

209

nombreux que ceux qui en disposent (9,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

Le tableau 59 nous renseigne que lorsqu'ils exercent une activité économique, les étudiants qui disposent d'un moyen de déplacement pour se rendre au campus ont autant de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents que ceux qui ne disposent pas de moyen de déplacement ; ils y parviennent moins lorsqu'ils n'ont pas de moyen de déplacement. Toutefois quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ne possèdent pas un moyen de déplacement ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui possèdent un moyen de déplacement.

Tableau 60 : Influence de la possession d'un moyen de déplacement par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Possession d'un moyen de déplacement

Exercent une activité
économique

Oui

Non

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

48

29

Pourcentage

17,8%

11,2%

15 à 30

Effectif

27

13

Pourcentage

10%

5%

30 et plus

Effectif

9

8

Pourcentage

3,3%

3,1%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

113

140

Pourcentage

42%

54%

15 à 30

Effectif

50

49

Pourcentage

18,6%

19%

30 et plus

Effectif

22

20

Pourcentage

8,2%

7,7%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 60 qu'au sein des étudiants qui disposent d'un moyen de déplacement, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (17,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (11,2%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir

210

aux semestres antérieurs. Par contre parmi les étudiants qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (42%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (54%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Pour ce qui est uniquement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement sont plus nombreux (42%) que ceux qui disposent d'un moyen de déplacement à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 60 que lorsqu'ils disposent d'un moyen de déplacement les étudiants qui exercent une activité économique, ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Mais en considérant uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ne disposent pas d'un moyen de déplacement ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux qui disposent d'un moyen de déplacement.

4.2.9- L'alimentation

En ce qui concerne leur alimentation les étudiants sont souvent confrontés à des difficultés. Ces difficultés sont perceptibles dans les dispositions qu'ils prennent pour répondre à ce besoin comme c'est le cas de cet étudiant inscrit à la FDS :

« Pour le manger, puisque les cours à l'université, souvent quand tu arrives et que tu as seulement le cours de 7 heures jusqu'à 13 heure, à 13 heures tu pars à la maison s'il y a quelque chose à manger tu manges et dans le cas contraire si tu as quelque chose dans la poche tu vas à l'espace (Espace Restauration) pour manger. Ce n'est pas tous les jours qu'on mange au campus. Si tu n'as rien tu es obligé d'attendre jusqu'à 13 heures et partir. Le matin si tu te lèves très tôt, s'il y a une nourriture qui restait la veille tu manges ça avant de prendre la route. » (Entretien avec étudiant FDS, semestre 5, mai 2017)

A la lumière de ces difficultés, dans les tableaux 61 et 62, nous nous intéressons au lien entre la possibilité pour les étudiants de bien s'alimenter ou non et leur réussite, selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

211

Tableau 61 : Influence du niveau de difficulté d'alimentation des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Alimentation

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Facilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

57

66

Pourcentage

15,8%

18,3%

Non

Effectif

140

142

Pourcentage

38,9%

39,4%

Difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

32

30

Pourcentage

8,9%

8,3%

Non

Effectif

115

109

Pourcentage

31,9%

30,3%

Très

difficilement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

2

5

Pourcentage

0,6%

1,4%

Non

Effectif

14

8

Pourcentage

3,9%

2,2%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 61 montre qu'au sein des étudiants qui arrivent facilement à s'alimenter, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (15,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (18,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui arrivent très difficilement à s'alimenter (0,6% contre 1,4%). Par contre chez les étudiants qui arrivent difficilement à s'alimenter, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (8,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (8,3%) à avoir des crédits à obtenir aux semestres précédents. En considérant uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent facilement à s'alimenter sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents (15,8% contre 8,9% pour ceux qui y arrivent difficilement et 0,6% pour ceux qui y arrivent très difficilement).

Le tableau 61 nous montre que lorsqu'ils exercent une activité économique, les étudiants qui arrivent difficilement à s'alimenter ont plus de chances d'obtenir les crédits des

212

semestres antérieurs par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ce sont ceux qui arrivent facilement à s'alimenter qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Tableau 62 : Influence du niveau de difficulté d'alimentation des enquêtés le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Alimentation

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Facilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

87

87

Pourcentage

32,3%

33,6%

15 à 30

Effectif

40

40

Pourcentage

15%

15,4%

30 et plus

Effectif

13

15

Pourcentage

4,8%

5,8%

Difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

64

75

Pourcentage

23,8%

29%

15 à 30

Effectif

34

21

Pourcentage

12,6%

8,1%

30 et plus

Effectif

17

13

Pourcentage

6,3%

5%

Très

difficilement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

10

7

Pourcentage

3,7%

2,7%

15 à 30

Effectif

3

1

Pourcentage

1,1%

0,4%

30 et plus

Effectif

1

0

Pourcentage

0,4%

0%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

50,9%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Du tableau 62, il ressort qu'en ce qui concerne les étudiants qui s'alimentent facilement, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (32,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (33,6%) à avoir 1 à 15 crédits. Il en est de même parmi les étudiants qui arrivent à s'alimenter difficilement. Par contre parmi les étudiants qui arrivent à s'alimenter très difficilement, ceux qui exercent une activité économique (3,7%) sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (2,7%) à

213

avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Toutefois au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui arrivent facilement à s'alimenter sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 62 que lorsqu'ils s'alimentent difficilement, les étudiants qui exercent une activité économique sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir le minimum de crédits (1 à 15) à obtenir aux semestres antérieurs. L'extrême difficulté des conditions alimentaires ne constitue donc pas un handicap pour ces étudiants. Toutefois parmi les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui s'alimentent facilement sont plus nombreux à avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

Grâce à l'activité économique qu'ils exercent, les étudiants parviennent à satisfaire certains besoins nécessaires pour étudier dans de bonnes conditions comme l'exprime cet étudiant : « Comme avantage, ça me permet quand même de pouvoir m'acheter quelques documents, de trouver de quoi manger, parfois aussi de quoi m`habiller. » (Entretien avec étudiant FSHS, semestre 5, mai 2017).

214

CHAPITRE 5 : INFLUENCE DES EXIGENCES LIÉES AUX ÉTUDES ET À L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EXERCÉE SUR LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS

Dans la collecte des données, nous nous sommes intéressé aux poids des exigences liées aux études et à celui de la nature de l'activité exercée par les étudiants sur leur réussite. Les résultats que cette collecte nous a livré et dont nous présentons l'analyse dans ce chapitre nous permettent de relever les conditions relatives aux exigences liées aux études et à l'activité exercée qui agissent positivement sur la réussite des étudiants.

5.1- Les exigences liées aux études et la réussite des étudiants qui exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique

Les études universitaires ont des exigences auxquelles les étudiants doivent satisfaire pour mettre de leurs côtés plus de chances de réussite. À la lumière de certaines de ces exigences, nous présentons l'influence de celle-ci sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

5.1.1- La fréquence de lecture des cours

Dans le tableau 63, il est question du lien entre la fréquence à laquelle les étudiants ont déclaré étudier leurs cours et l'obtention des crédits des semestres précédents selon l'exercice ou non d'une activité économique.

215

Tableau 63 : Influence de la fréquence de lecture des cours par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Fréquence de lecture des cours

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Au jour le jour

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

27

42

Pourcentage

7,5%

11,6%

Non

Effectif

48

78

Pourcentage

13,3%

21,7%

Souvent, mais pas au jour le jour

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

44

50

Pourcentage

12,2%

13,9%

Non

Effectif

166

149

Pourcentage

46,1%

41,4%

À l'approche des
devoirs/examens

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

20

9

Pourcentage

5,6%

2,5%

Non

Effectif

55

32

Pourcentage

15,3%

8,9%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 63 montre qu'au sein des étudiants qui déclarent lire les cours au jour le jour, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (7,5%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (11,6%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez ceux qui disent étudier souvent, mais pas au jour le jour. Par contre parmi les étudiants qui disent qu'ils étudient à l'approche des devoirs/examens, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (5,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (2,5%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui affirment étudier souvent, mais pas au jour le jour sont plus nombreux (12,2%) que les autres (7,5% pour ceux qui affirment qu'ils étudient au jour le jour et 5,6% pour ceux qui déclarent qu'ils étudient à l'approche des devoirs/examens) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

216

Le tableau 63 nous renseigne que lorsqu'ils déclarent étudier à l'approche des devoirs/examens, les étudiants qui exercent une activité économique ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Mais au sein des étudiants qui exercent seulement une activité économique, ceux qui déclarent étudier souvent, mais pas au jour le jour, ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Le tableau 64 prend en compte le lien entre la fréquence à laquelle les étudiants lisent leurs cours et le nombre de crédits à obtenir aux semestres précédents, selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

Tableau 64 : Influence de la fréquence de lecture des cours par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Fréquence de lecture des cours

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Au jour le jour

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

33

52

Pourcentage

12,3%

20,1%

15 à 30

Effectif

10

15

Pourcentage

3,7%

5,8%

30 et plus

Effectif

5

11

Pourcentage

1,9%

4,2%

Souvent, mais pas au jour le jour

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

96

100

Pourcentage

35,7%

38,6%

15 à 30

Effectif

53

37

Pourcentage

19,7%

14,3%

30 et plus

Effectif

17

12

Pourcentage

6,3%

4,6%

A l'approche des
devoirs/examens

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

32

17

Pourcentage

11,9%

6,6%

15 à 30

Effectif

14

10

Pourcentage

5,2%

3,9%

30 et plus

Effectif

9

5

Pourcentage

3,3%

1,9%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

217

Le tableau 64 montre qu'au sein des étudiants qui déclarent lire les cours au jour le jour, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (12,3%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (20,1%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui affirment étudier souvent, mais pas au jour le jour. Par contre parmi les étudiants qui disent lire les cours à l'approche des devoirs/examens, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (11,9%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (6,6%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents. En prenant en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui déclarent étudier souvent, mais pas au jour le jour sont plus nombreux (35,7%) que les autres (12,3% pour ceux qui déclarent étudier au jour le jour et 11,9% pour ceux qui disent étudier à l'approche des devoirs/examens) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

Le tableau 64 nous renseigne que les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs que ceux qui n'exercent pas d'activité économique, lorsqu'ils déclarent étudier à l'approche des devoirs/examens. S'agissant seulement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui affirment lire les cours souvent, mais pas au jour le jour ont plus de chances que les autres d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

5.1.2- Les recherches sur internet

Les tableaux 65 et 66 qui suivent nous instruisent sur l'influence de l'exercice d'une activité économique et la réalisation de recherches par les étudiants sur internet sur leur

réussite.

218

Tableau 65 : Influence de la fréquence de recherches sur internet par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Recherches sur internet

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Toujours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

9

8

Pourcentage

2,5%

2,2%

Non

Effectif

25

16

Pourcentage

6,9%

4,4%

Souvent

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

46

48

Pourcentage

12,8%

13,3%

Non

Effectif

77

72

Pourcentage

21,4%

20%

Quelques fois

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

26

25

Pourcentage

7,2%

7%

Non

Effectif

114

99

Pourcentage

31,7%

27,5%

Rarement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

8

16

Pourcentage

2,2%

4,4%

Non

Effectif

42

60

Pourcentage

11,7%

16,7%

Pas du tout

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

2

4

Pourcentage

0,6%

1,1%

Non

Effectif

11

12

Pourcentage

3%

3,3%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 65 montre qu'au sein des étudiants qui font toujours des recherches sur internet, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (2,5%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (2,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui font quelques fois des recherches sur internet. Par contre chez les étudiants qui font souvent des recherches sur internet, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (12,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (13,3%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui ont rarement ou n'ont pas du tout les moyens de payer des heures de recherches sur internet. Parmi les étudiants qui exercent

219

une activité économique uniquement, ceux qui font souvent des recherches sur internet sont les plus nombreux (12,8%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

On peut retenir du tableau 65 que lorsqu'ils font toujours des recherches sur internet, les étudiants qui exercent une activité économique ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents que ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Quant aux étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui font souvent des recherches ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

220

Tableau 66 : Influence de la fréquence de recherches sur internet par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Recherches sur internet

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Toujours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

15

12

Pourcentage

5,6%

4,6%

15 à 30

Effectif

6

0

Pourcentage

2,2%

0%

30 et plus

Effectif

4

4

Pourcentage

1,5%

1,5%

Souvent

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

49

51

Pourcentage

18,2%

19,7%

15 à 30

Effectif

21

16

Pourcentage

7,8%

6,2%

30 et plus

Effectif

7

5

Pourcentage

2,6%

2%

Quelques fois

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

66

66

Pourcentage

24,5%

25,5%

15 à 30

Effectif

36

26

Pourcentage

13,4%

10%

30 et plus

Effectif

12

7

Pourcentage

4,5%

2,7%

Rarement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

28

33

Pourcentage

10,4%

12,7%

15 à 30

Effectif

9

15

Pourcentage

3,3%

5,8%

30 et plus

Effectif

5

12

Pourcentage

1,9%

4,6%

Pas du tout

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

3

7

Pourcentage

1,1%

2,7%

15 à 30

Effectif

5

5

Pourcentage

1,9%

2%

30 et plus

Effectif

3

0

Pourcentage

1,1%

0%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

221

Le tableau 66 montre qu'au sein des étudiants qui font toujours des recherches sur internet, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (5,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (4,6%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir. Mais parmi les autres étudiants, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents. C'est le cas par exemple avec les étudiants qui font souvent des recherches sur internet où ceux qui exercent une activité économique représentent 18,2%, contre 19,7% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. En considérant uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui font quelques fois des recherches sur internet sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 66 que les étudiants qui exercent une activité économique et qui ont toujours les moyens de payer des heures de recherches sur internet ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Parmi les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui font quelques fois des recherches sur internet ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs. 5.1.3- La fréquentation d'une bibliothèque

Dans les tableaux 67 et 68, il s'agit de rechercher le lien entre la fréquentation d'une bibliothèque par les étudiants et leur réussite, selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

222

Tableau 67 : Influence de la fréquentation d'une bibliothèque par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Fréquentation d'une bibliothèque

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Oui

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

24

33

Pourcentage

6,7%

9,2%

Non

Effectif

69

53

Pourcentage

19,1%

14,7%

Non

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

67

68

Pourcentage

18,6%

18,9%

Non

Effectif

200

206

Pourcentage

55,6%

57,2%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 67 montre qu'au sein des étudiants qui fréquentent une bibliothèque, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (6,7%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (9,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui ne fréquentent pas une bibliothèque. Quand on prend en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ne fréquentent pas une bibliothèque sont plus nombreux (18,6%) que ceux qui fréquentent une bibliothèque (6,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

On peut retenir du tableau 67 que les étudiants qui exercent une activité économique sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique à obtenir les crédits des semestres précédents, qu'ils fréquentent ou non une bibliothèque. Toutefois lorsqu'on considère les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui fréquentent une bibliothèque ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents que ceux qui ne fréquentent pas une bibliothèque.

223

Tableau 68 : Influence de la fréquentation d'une bibliothèque par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Fréquentation d'une bibliothèque

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

42

38

Pourcentage

15,6%

14,7%

15 à 30

Effectif

19

11

Pourcentage

7%

4,2%

30 et plus

Effectif

8

4

Pourcentage

3%

1,5%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

119

131

Pourcentage

44,2%

50,6%

15 à 30

Effectif

58

51

Pourcentage

21,6%

19,7%

30 et plus

Effectif

23

24

Pourcentage

8,6%

9,3%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 68 qu'au sein des étudiants qui font des recherches dans une bibliothèque, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (15,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (14,7%) à avoir 1 à 15 à obtenir aux semestres antérieurs. Mais c'est plutôt la situation inverse chez les étudiants qui ne font pas de recherche dans une bibliothèque : 44,2% pour ceux qui exercent une activité économique et 50,6% pour ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois en prenant en compte uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui font des recherches dans une bibliothèque sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

Le tableau 68 nous renseigne donc que les étudiants qui ont les moyens de s'inscrire dans une bibliothèque ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir lorsqu'ils exercent une activité économique. Mais quand il s'agit uniquement des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ne font pas de recherche dans une

224

bibliothèque ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

5.1.4- Le nombre de jours de cours par semaine

Les tableaux 69 et 70 présentent le lien entre le nombre de jours de cours que les étudiants ont et leur réussite, selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

Tableau 69 : Influence du nombre de jour de cours des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Nombre de jours de cours par semaine

Exercent une
activité économique

Oui

Non

1 jour

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

2

4

Pourcentage

0,6%

1,1%

Non

Effectif

3

2

Pourcentage

0,8%

0,6%

2 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

3

2

Pourcentage

0,8%

0,6%

Non

Effectif

6

3

Pourcentage

1,7%

0,8%

3 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

16

12

Pourcentage

4,4%

3,3%

Non

Effectif

33

30

Pourcentage

9,2%

8,3%

4 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

19

20

Pourcentage

5,3%

5,6%

Non

Effectif

47

55

Pourcentage

13,1%

15,3%

5 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

25

32

Pourcentage

6,9%

8,9%

Non

Effectif

106

68

Pourcentage

29,4%

18,9%

6 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

26

31

Pourcentage

7,2%

8,6%

Non

Effectif

74

101

Pourcentage

20,6%

28%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

50%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

225

Il ressort du tableau 69 qu'au sein des étudiants qui ont 1 jour de cours, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (0,6%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (1,1%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui ont 4, 5 et 6 jours de cours. Par contre, parmi les étudiants qui ont 2 jours de cours, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (0,8%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (0,6%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même chez les étudiants qui ont 3 jours de cours. Parmi les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ont 6 jours de cours sont les plus nombreux (7,2%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

Du tableau 69 on peut retenir qu'en dehors des étudiants qui ont 1 jour de cours, les étudiants qui ont un minimum de jours de cours (2 ou 3 jours) et qui exercent une activité économique ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents que ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Toutefois, au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ce sont ceux qui ont 6 jours de cours qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

226

Tableau 70 : Influence du nombre de jour de cours des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Nombre de jours de cours par semaine

Exercent une
activité économique

Oui

Non

1 jour

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

3

1

Pourcentage

1,1%

0,4%

15 à 30

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

2 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

4

0

Pourcentage

1,5%

0%

15 à 30

Effectif

0

1

Pourcentage

0%

0,4%

30 et plus

Effectif

2

2

Pourcentage

0,7%

0,8%

3 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

20

19

Pourcentage

7,4%

7,3%

15 à 30

Effectif

10

6

Pourcentage

3,7%

2,3%

30 et plus

Effectif

3

5

Pourcentage

1,1%

1,9%

4 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

27

34

Pourcentage

10%

13,1%

15 à 30

Effectif

14

16

Pourcentage

5,2%

6,2%

30 et plus

Effectif

6

5

Pourcentage

2,2%

1,9%

5 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

61

48

Pourcentage

22,7%

18,5%

15 à 30

Effectif

34

12

Pourcentage

12,6%

4,6%

30 et plus

Effectif

11

8

Pourcentage

4,1%

3,1%

6 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

46

67

Pourcentage

17,1%

26%

15 à 30

Effectif

19

26

Pourcentage

7,1%

10%

30 et plus

Effectif

9

8

Pourcentage

3,3%

3,1%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

227

Le tableau 70 montre qu'au sein des étudiants qui ont 1 jour de cours, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (1,1%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (0,4%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir. Il en est de même chez les étudiants qui ont 3 jours et 5 jours de cours. Parmi les étudiants qui ont 4 jours de cours, ceux qui exercent une activité économique sont moins nombreux (10%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (13,1%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents. Quand on considère uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui ont 5 jours de cours sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents.

On peut retenir du tableau 70 que les étudiants qui ont moins de jours de cours ont plus de chances d'avoir moins de crédits (1 à 15) à obtenir même lorsqu'ils exercent une activité économique. Mais ceux qui ont 5 jours de cours ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir au sein des étudiants qui exercent une activité économique.

5.1.5- L'absence aux cours

La réalité de l'absence des étudiants qui exercent une activité économique est ainsi traduite par cet étudiant :

« Ca perturbe : des fois tu es obligé de suivre un cours à moitié et aller faire les répétitions. Quand tu suis ça, à une heure donnée tu dois quitter afin d'arriver à l'heure. Je fais trois jours de répétition par semaine. » (Entretien avec étudiant FDS, semestre 3, mai 2017).

Les tableaux 71 et 72 montrent le lien entre le fait que les étudiants s'absentent aux cours et l'obtention des crédits des semestres précédents, selon qu'ils exercent ou non une activité économique.

228

Tableau 71 : Influence de l'assiduité des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

S'absentent aux cours

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Souvent

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

11

3

Pourcentage

3,1%

0,8%

Non

Effectif

53

25

Pourcentage

14,7%

7%

Quelques fois

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

32

28

Pourcentage

9%

7,8%

Non

Effectif

108

93

Pourcentage

30%

25,8%

Rarement

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

32

43

Pourcentage

8,8%

11,9%

Non

Effectif

70

101

Pourcentage

19,4%

28,1%

Pas du tout

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

16

27

Pourcentage

4,4%

7,5%

Non

Effectif

38

40

Pourcentage

10,6%

11,1%

Total

Effectif

360

360

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 71 montre qu'au sein des étudiants qui s'absentent souvent aux cours, ceux qui exercent une activité économique sont plus nombreux (3,1%) que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (0,8%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Il en est de même avec les étudiants qui s'absentent quelques fois aux cours. Mais parmi les étudiants qui ne s'absentent pas du tout aux cours, la tendance est inversée en faveur des étudiants qui n'exercent pas d'activité économique (4,4% contre 7,5% pour ceux qui exercent une activité économique). En ce qui concerne uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui s'absentent quelques fois aux cours sont les plus nombreux (9%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

Le tableau 71 nous renseigne que quand ils s'absentent souvent ou quelques fois aux cours, les étudiants qui exercent une activité économique ont plus de chances d'obtenir les

229

crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui s'absentent quelques fois aux cours ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Tableau 72 : Influence de l'assiduité des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

S'absentent aux cours

Exercent une
activité économique

Oui

Non

Souvent

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

26

15

Pourcentage

9,7%

5,8%

15 à 30

Effectif

17

8

Pourcentage

6,3%

3,1%

30 et plus

Effectif

10

2

Pourcentage

3,7%

0,8%

Quelques fois

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

66

57

Pourcentage

24,5%

22%

15 à 30

Effectif

32

23

Pourcentage

11,9%

9%

30 et plus

Effectif

10

13

Pourcentage

3,7%

5%

Rarement

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

47

70

Pourcentage

17,5%

27%

15 à 30

Effectif

15

20

Pourcentage

5,6%

7,7%

30 et plus

Effectif

8

11

Pourcentage

3%

4,2%

Pas du tout

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

22

27

Pourcentage

8,2%

10,4%

15 à 30

Effectif

13

11

Pourcentage

4,8%

4,2%

30 et plus

Effectif

3

2

Pourcentage

1,1%

0,8%

Total

Effectif

269

259

Pourcentage

100%

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

230

Le tableau 72 montre qu'au sein des étudiants qui s'absentent souvent aux cours, ceux qui exercent une activité économique (9,7%) sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (5,8%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir. Il en est de même chez les étudiants qui s'absentent quelques fois aux cours. Parmi les étudiants qui s'absentent rarement aux cours, ce sont plutôt ceux qui n'exercent pas d'activité économique qui sont plus nombreux (27%) que ceux qui exercent une activité économique (17,5%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents. Il en est de même avec les étudiants qui ne s'absentent pas du tout aux cours. En ce qui concerne uniquement les étudiants qui exercent une activité économique, ceux qui s'absentent quelques fois aux cours sont plus nombreux (24,5%) à avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On retiendra du tableau 72 que les étudiants qui exercent une activité économique parviennent à avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique, lorsqu'ils s'absentent souvent ou quelques fois aux cours. Lorsqu'ils sont assidus aux cours, les étudiants qui n'exercent pas d'activité économique ont plus de chances d'avoir moins de crédits. Par ailleurs au sein des étudiants qui exercent une activité économique, ce sont ceux qui s'absentent quelques fois aux cours qui ont plus de chances d'avoir moins de crédits.

Les données présentées à travers les tableaux de cette rubrique nous ont permis de relever les éléments relatifs à l'implication des étudiants dans les activités liées aux études et leur réussite. Dans la dernière rubrique qui suit, nous présentons les influences de l'activité exercée par les étudiants sur leur réussite.

5.2- Les caractéristiques de l'activité économique exercée et la réussite des étudiants

Les données que nous présentons dans cette rubrique montrent l'influence du type d'activité économique exercée par les étudiants sur leur réussite. Pour la majorité des étudiants, l'option d'exercer une activité économique provient d'un souci de disposer des ressources nécessaires pour étudier dans de bonne condition :

231

« Comme je le dis, je prends de l'argent par mois, mais on ne me dit pas prends ça c'est pour acheter des habits, prends ça c'est pour tel. Elle donne, c'est à toi-même de faire des économies pour acheter. Parfois comme l'économie ne me suffit pas, je viens, elle me dit, il faut être un peu indépendant. Donc je dois associer quelque chose qui doit me donner de l'argent plus vite et plus beaucoup que ce qu'elle me donne pour faire des économies. » (Entretien avec étudiant FDD, semestre 5, mai 2017).

Les activités n'étant pas les mêmes, nous estimons en effet que la réussite des étudiants dépend également de la nature de chaque activité.

5.2.1- L'obtention des crédits des semestres antérieurs

Dans les tableaux 73 et 74, nous nous intéressons tout d'abord à la réussite des étudiants quand ils exercent ou non une activité économique.

Tableau 73 : Influence de l'exercice d'une activité économique sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Obtention des crédits des semestres précédents

Exercice d'une activité économique

Oui

Non

Effectif

Pourcentage

Effectif

Pourcentage

Oui

91

25,3%

101

28,1%

Non

269

74,7%

259

71,9%

Total

360

100%

360

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 73 que, tant chez les étudiants qui exercent une activité économique que chez ceux qui n'exercent pas d'activité économique, la proportion de ceux qui n'ont pas obtenu les crédits est plus importante que celle de ceux qui ont obtenu les crédits. Lorsqu'on considère les étudiants qui n'ont pas obtenu les crédits des semestres précédents, les étudiants qui exercent une activité économique sont plus nombreux (74,7%) que les étudiants qui n'exercent pas d'activité économique (71,9%). Quant aux étudiants qui ont obtenu les crédits des semestres précédents, ceux qui n'exercent pas d'activité économique sont plus nombreux (28,1%) que ceux qui exercent une activité économique (25,3%).

Le tableau 73 nous renseigne donc que lorsqu'ils exercent une activité économique, les étudiants ont moins de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique.

232

Tableau 74 : Influence de l'exercice d'une activité économique sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Exercice d'une activité économique

Oui

Non

Effectif

Pourcentage

Effectif

Pourcentage

1 à 15

161

59,9%

169

65,3%

15 à 30

77

28,6%

62

23,9%

30 et plus

31

11,5%

28

10,8%

Total

269

100%

259

100%

Source : MOKLI, données de terrain, 2017

Le tableau 74 montre que les étudiants qui exercent une activité économique (59,9%) sont moins nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (65,3%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs. Par contre, parmi les étudiants qui ont 15 à 30 crédits, ceux qui exercent une activité économique (28,6%) sont plus nombreux que ceux qui n'exercent pas d'activité économique (23,9%). Il en est de même chez les étudiants qui ont 30 crédits et plus.

On peut retenir du tableau 74 que les étudiants qui n'exercent pas d'activité économique ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs que ceux qui exercent une activité économique.

5.2.2- Le moment auquel l'étudiant a commencé à exercer une activité économique Dans le tableau 75, le lien entre le moment auquel l'étudiant a commencé à exercer une activité économique et l'obtention des crédits des semestres précédents est présenté.

233

Tableau 75 : Influence du début de l'exercice d'une activité économique sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Début de l'exercice d'une activité économique

Exercent une
activité économique

Avant d'arriver à l'université

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

41

Pourcentage

11,4%

Non

Effectif

87

Pourcentage

24,2%

Dès mon entrée à l'université

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

30

Pourcentage

8,3%

Non

Effectif

126

Pourcentage

35%

Cette année

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

20

Pourcentage

5,5%

Non

Effectif

56

Pourcentage

15,6%

Total

Effectif

360

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 75 montre que, quelle que soit la période à laquelle ils ont commencé à exercer une activité économique, la plupart des étudiants concernés n'ont pas obtenu les crédits des semestres précédents : 35% de ceux qui ont commencé à exercer une activité économique dès leur entrée à l'université n'ont pas obtenu les crédits des semestres précédents ; 15,6% de ceux qui ont commencé à exercer une activité économique cette année n'ont pas obtenu les crédits des semestres précédents ; 24,2% de ceux qui exerçaient une activité économique avant d'arriver à l'université n'ont pas obtenu les crédits des semestres précédents. Il ressort par ailleurs que les étudiants qui exerçaient une activité économique avant d'arriver à l'université sont plus nombreux (11,4%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents que ceux qui ont commencé à exercer une activité économique dès leur entrée à l'université (8,3%) et ceux qui ont commencé à exercer une activité économique cette année (5,5%). Ces étudiants ont en effet la capacité de s'adapter à cette situation déjà étant au secondaire :

« Au début c'est l'oncle qui payait ma scolarité, mais quand il a eu sa retraite, il n'avait plus rien, c'est nous même qui nous défendons pour pouvoir payer. Je faisais de petits jobs dans le week-end : par exemple il peut y avoir quelqu'un dans la localité qui a besoin qu'on lui

234

arrange la devanture ou bien dans son petit champ à côté. Avec ça on est reconnu qu'il y a les petits jeunes qui cherchent quelque chose, donc s'il y a quelque chose comme ça, puisqu'ils nous connaissent, ils nous font appel et on le fait. Et c'est avec ça qu'on se défend pour payer la scolarité jusqu'à avoir le Bac. » (Entretien avec étudiant FLLA, semestre 5, mai 2017).

On peut retenir de ce tableau que les étudiants qui exerçaient une activité économique avant d'entrer à l'université ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Dans le tableau 76, le lien entre le moment auquel l'étudiant a commencé à exercer une activité économique et le nombre de crédits à obtenir aux semestres précédents est présenté.

Tableau 76 : Influence du début de l'exercice d'une activité économique sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Début de l'exercice d'une activité économique

Exercent une
activité économique

Avant d'arriver à l'université

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

55

Pourcentage

20,4%

15 à 30

Effectif

22

Pourcentage

8,2%

30 et plus

Effectif

10

Pourcentage

3,7%

Dès mon entrée à l'université

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

73

Pourcentage

27,1%

15 à 30

Effectif

39

Pourcentage

14,5%

30 et plus

Effectif

14

Pourcentage

5,2%

Cette année

Nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

33

Pourcentage

12,3%

15 à 30

Effectif

16

Pourcentage

6%

30 et plus

Effectif

7

Pourcentage

2,6%

Total

Effectif

269

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 76 montre que les étudiants qui ont commencé à exercer une activité économique à leur arrivée à l'université sont plus nombreux (27,1%) à avoir moins de

235

crédits à obtenir aux semestres antérieurs (1 à 15) que les étudiants qui exerçaient une activité économique avant d'arriver à l'université (20,4%) et ceux qui ont commencé à

exercer une activité économique seulement cette année (12,3%).

On peut retenir que les étudiants qui ont commencé à exercer une activité économique à leur arrivée à l'université ont plus de chances d'avoir moins de crédits (1 à 15) à obtenir aux semestres antérieurs.

5.2.3- Le lien entre l'activité économique et la formation suivie

Dans le tableau 77, nous présentons le lien entre le rapport entre l'activité économique exercée et la formation des étudiants et l'obtention des crédits des semestres précédents.

Tableau 77 : Influence du fait que l'activité est en lien avec la formation des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

L'activité est en lien avec leur formation

Exercent une
activité économique

Oui

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

18

Pourcentage

5%

Non

Effectif

62

Pourcentage

17,2%

Non

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

73

Pourcentage

20,3%

Non

Effectif

207

Pourcentage

57,5%

Total

Effectif

360

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 77 montre que les étudiants dont l'activité économique n'a pas de lien avec la formation suivie sont plus nombreux (20,3%) que ceux dont l'activité a un lien avec la formation (5%), à avoir obtenu les crédits des semestres précédents.

On peut retenir du tableau 77 que le fait qu'il existe un lien entre l'activité économique qu'exerce un étudiant ne favorise pas sa réussite par rapport à l'étudiant dont l'activité n'a pas de lien avec la formation.

236

Le tableau 78 présente le lien entre le rapport entre l'activité économique exercée et la formation des étudiants et le nombre de crédits à obtenir aux semestres précédents.

Tableau 78 : Influence du fait que l'activité est en lien avec la formation des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

L'activité est en lien avec leur formation

Exercent une
activité économique

Oui

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

32

Pourcentage

11,9%

15 à 30

Effectif

17

Pourcentage

6,3%

30 et plus

Effectif

13

Pourcentage

4,8%

Non

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

129

Pourcentage

48%

15 à 30

Effectif

60

Pourcentage

22,3%

30 et plus

Effectif

18

Pourcentage

6,7%

Total

Effectif

269

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 78 montre que les étudiants dont l'activité n'a aucun lien avec la formation sont plus nombreux (48%) que ceux dont l'activité a un lien avec la formation (11,9%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir.

On retiendra du tableau 78 l'existence de lien entre la formation suivie et l'activité économique exercée ne donne pas plus de chances aux étudiants d'avoir moins de crédits à obtenir.

5.2.4- Le nombre de jours d'exercice de l'activité

Le tableau 79 prend en compte le lien entre le nombre de jours d'exercice de l'activité économique par l'étudiant et l'obtention des crédits des semestres précédents.

237

Tableau 79 : Influence du nombre de jours d'exercice de l'activité par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Nombre de jours d'exercice de l'activité dans la semaine

Exercent une
activité économique

1 jour

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

2

Pourcentage

0,6%

Non

Effectif

23

Pourcentage

6,4%

2 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

19

Pourcentage

5,3%

Non

Effectif

57

Pourcentage

15,8%

3 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

17

Pourcentage

4,7%

Non

Effectif

57

Pourcentage

15,8%

4 jours

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

10

Pourcentage

2,8%

Non

Effectif

21

Pourcentage

5,8%

5 jours et plus

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

19

Pourcentage

5,3%

Non

Effectif

56

Pourcentage

15,5%

Activité

occasionnelle

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

24

Pourcentage

6,7%

Non

Effectif

55

Pourcentage

15,3%

Total

Effectif

360

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Il ressort du tableau 79 que ce sont les étudiants qui exercent une activité occasionnelle qui sont en plus grande proportion (6,7%) à avoir obtenu les crédits des semestres précédents. Ils sont suivis par ceux qui ont 2 jours d'activité (5,3%) et ceux qui ont 5 jours d'activité (5,3%). Les étudiants qui ont la plus faible proportion sont ceux qui ont une activité qui leur prend seulement 1 jour (0,6%).

238

On retient du tableau 79 que les étudiants qui exercent une activité occasionnelle sont ceux qui ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres antérieurs.

Dans le tableau 80, nous présentons le lien entre le nombre de jours d'exercice de l'activité économique par l'étudiant et le nombre de crédits à obtenir aux semestres précédents.

Tableau 80 : Influence du nombre de jours d'exercice de l'activité par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Nombre de jours d'exercice de l'activité dans la semaine

Exercent une activité
économique

1 jour

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

17

Pourcentage

6,3%

15 à 30

Effectif

5

Pourcentage

1,9%

30 et plus

Effectif

1

Pourcentage

0,4%

2 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

34

Pourcentage

12,6%

15 à 30

Effectif

20

Pourcentage

7,4%

30 et plus

Effectif

3

Pourcentage

1,1%

3 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

30

Pourcentage

11,1%

15 à 30

Effectif

18

Pourcentage

6,7%

30 et plus

Effectif

9

Pourcentage

3,3%

4 jours

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

12

Pourcentage

4,5%

15 à 30

Effectif

5

Pourcentage

1,9%

30 et plus

Effectif

4

Pourcentage

1,5%

5 jours et plus

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

32

Pourcentage

11,9%

15 à 30

Effectif

12

Pourcentage

4,5%

30 et plus

Effectif

12

Pourcentage

4,5%

239

Nombre de jours d'exercice de l'activité dans la semaine

 

Exercent une activité
économique

Activité occasionnelle

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

36

Pourcentage

13,4%

15 à 30

Effectif

17

Pourcentage

6,3%

30 et plus

Effectif

2

Pourcentage

0,7%

Total

Effectif

269

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 80 montre que les étudiants qui exercent une activité occasionnelle sont en plus grande proportion (13,4%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs ; ils sont suivis par les étudiants qui consacrent 2 jours par semaines à leur activité (12,6%), puis par ceux qui lui consacrent au moins 5 jours (11,9%). Les étudiants qui exercent leur activité pendant 4 jours sont ceux qui sont le moins nombreux (4,5%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

On peut retenir du tableau 80 que les étudiants qui ont une activité occasionnelle et ceux qui ont moins de jours d'activité ont davantage la possibilité d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

5.2.5- Le nombre d'heures d'exercice de l'activité

Dans les tableaux 81 et 82 le lien entre le nombre d'heures d'exercice de l'activité économique par les étudiants et leur réussite est présenté.

240

Tableau 81 : Influence du nombre d'heures d'exercice de l'activité par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Nombre d'heures d'exercice de l'activité par semaine

Exercice d'une
activité économique

Oui

Moins de 15 heures

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

56

Pourcentage

15,6%

Non

Effectif

165

Pourcentage

45,8%

15 à 20 heures

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

10

Pourcentage

2,8%

Non

Effectif

27

Pourcentage

7,5%

20 à 25 heures

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

8

Pourcentage

2,2%

Non

Effectif

27

Pourcentage

7,5%

25 heures et plus

Obtention des crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

17

Pourcentage

4,7%

Non

Effectif

50

Pourcentage

13,9%

Total

Effectif

360

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 81 montre que les étudiants qui consacrent moins de 15 heures à l'activité économique qu'ils exercent sont plus nombreux (15,6%) à avoir obtenu les crédits des semestres antérieurs. Ils sont suivis par les étudiants qui consacrent 25 heures et plus (4,7%) à leur activité par semaine. Les étudiants qui ont le moins obtenu les crédits des semestres précédents sont ceux qui consacrent 20 à 25 heures (2,2%) à leur activité.

Du tableau 81 nous retenons que les étudiants qui consacrent moins de 15 heures par semaine à l'activité économique qu'ils exercent ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

241

Tableau 82 : Influence du nombre d'heures d'exercice de l'activité par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Nombre d'heures d'exercice de l'activité par semaine

Exercice d'une
activité économique

Oui

Moins de 15 heures

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

105

Pourcentage

39%

15 à 30

Effectif

49

Pourcentage

18,2%

30 et plus

Effectif

11

Pourcentage

4,1%

15 à 20 heures

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

16

Pourcentage

5,9%

15 à 30

Effectif

7

Pourcentage

2,6%

30 et plus

Effectif

4

Pourcentage

1,5%

20 à 25 heures

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

17

Pourcentage

6,3%

15 à 30

Effectif

6

Pourcentage

2,2%

30 et plus

Effectif

4

Pourcentage

1,5%

25 heures et plus

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

23

Pourcentage

8,6%

15 à 30

Effectif

15

Pourcentage

5,6%

30 et plus

Effectif

12

Pourcentage

4,5%

Total

Effectif

269

Pourcentage

100,0%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 82 montre que les étudiants qui consacrent moins de 15 heures à leur activité économique sont plus nombreux (39%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir. Ils sont suivis par ceux qui ont 25 heures et plus d'activité économique par semaine (8,6%).

Les étudiants qui ont 14 à 20 heures d'activité sont les moins nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir (5,9%).

242

Nous retenons du tableau 82 que les étudiants qui ont moins d'heures d'activité économique par semaine (moins de 15 heures), sont ceux qui ont moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

5.2.6- Les effets de l'activité économique exercée

Le tableau 83 met en exergue la relation entre les effets de l'activité économique exercée par l'étudiant sur l'obtention des crédits des semestres précédents.

Tableau 83 : Influence des effets de l'activité subits par les enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Les effets de l'activité économique sur eux

Exercent une
activité économique

Aucun

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

19

Pourcentage

5,3%

Non

Effectif

41

Pourcentage

11,4%

Fatigue

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

59

Pourcentage

16,4%

Non

Effectif

190

Pourcentage

52,8%

Maladies fréquentes

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

2

Pourcentage

0,6%

Non

Effectif

5

Pourcentage

1,4%

Stress

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

7

Pourcentage

1,9%

Non

Effectif

11

Pourcentage

3%

Fatigue et stress

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

4

Pourcentage

1,1%

Non

Effectif

21

Pourcentage

5,8%

Fatigue et
Maladies
fréquentes

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Non

Effectif

1

Pourcentage

0,3%

Total

Effectif

360

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 83 montre que les étudiants qui sont les plus nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents sont ceux qui ont évoqué la fatigue (16,4%) comme effet

243

sur eux et ceux qui ont déclaré que cette activité n'a aucun effet sur eux (5,3%). Les étudiants qui sont les moins nombreux à avoir obtenu les crédits des semestres précédents sont ceux qui ont évoqué les maladies fréquentes (0,6%).

On peut retenir du tableau 83 que de façon générale les étudiants qui subissent uniquement la fatigue et ceux qui ne subissent aucun effet de l'activité économique qu'ils exercent ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Le tableau 84 nous instruit sur le lien entre les effets de l'activité économique exercée par les étudiants et le nombre de crédits à obtenir aux semestres précédents.

244

Tableau 84 : Influence des effets de l'activité subits par les enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Les effets de l'activité économique sur eux

Exercent une
activité économique

Aucun

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

29

Pourcentage

10,8%

15 à 30

Effectif

10

Pourcentage

3,7%

30 et plus

Effectif

2

Pourcentage

0,7%

Fatigue

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

110

Pourcentage

40,9%

15 à 30

Effectif

57

Pourcentage

21,2%

30 et plus

Effectif

23

Pourcentage

8,5%

Maladies fréquentes

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

4

Pourcentage

1,5%

30 et plus

Effectif

1

Pourcentage

0,4%

Stress

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

4

Pourcentage

1,5%

15 à 30

Effectif

5

Pourcentage

1,9%

30 et plus

Effectif

2

Pourcentage

0,7%

Fatigue et stress

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

14

Pourcentage

5,2%

15 à 30

Effectif

5

Pourcentage

1,9%

30 et plus

Effectif

2

Pourcentage

0,7%

Fatigue et
Maladies
fréquentes

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

30 et plus

Effectif

1

Pourcentage

0,4%

Total

Effectif

269

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 84 montre que les étudiants qui ont évoqué la fatigue comme effet de l'activité exercé sur eux sont les plus nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres

245

(40,9%) ; ils sont suivis par ceux qui ne subissent aucun effet de l'activité qu'ils exercent (10,8%). Les étudiants qui ont évoqué les maladies fréquentes ou le stress sont ceux qui sont le moins nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres précédents (1,5% à chaque niveau).

On peut retenir du tableau 84 que les étudiants qui subissent seulement la fatigue ou qui ne subissent aucun effet de l'activité économique qu'ils exercent ont davantage de chances d'avoir moins de crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

5.2.7- Celui pour qui l'étudiant travaille

Dans le tableau 85, nous relevons le lien entre celui pour qui l'étudiant travaille et l'obtention des crédits des semestres précédents.

Tableau 85 : Influence de l'employeur des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres précédents

Employeur

Exercent une
activité économique

Moi-même

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

36

Pourcentage

10%

Non

Effectif

113

Pourcentage

31,4%

Une société

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

19

Pourcentage

5,3%

Non

Effectif

53

Pourcentage

14,7%

Un

particulier

Ont obtenu les crédits des semestres précédents

Oui

Effectif

36

Pourcentage

10%

Non

Effectif

103

Pourcentage

28,6%

Total

Effectif

360

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 85 montre que les étudiants qui exercent une activité économique pour leur propre compte ou pour un particulier sont plus nombreux (10% à chaque niveau) à avoir

246

obtenu les crédits des semestres précédents par rapport à ceux qui travaillent pour une société (5,3%).

On retient du tableau 85 que les étudiants qui exercent une activité économique pour leur propre compte ou qui sont employés par un particulier ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents.

Dans le tableau 86, nous présentons le lien entre celui pour qui l'étudiant travaille et le nombre de crédits à obtenir aux semestres précédents.

Tableau 86 : Influence de l'employeur des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

Employeur

Exercent une
activité économique

Moi-même

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

68

Pourcentage

25,3%

15 à 30

Effectif

35

Pourcentage

13%

30 et plus

Effectif

10

Pourcentage

3,7%

Une société

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

32

Pourcentage

11,9%

15 à 30

Effectif

14

Pourcentage

5,2%

30 et plus

Effectif

7

Pourcentage

2,6%

Un

particulier

Nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs

1 à 15

Effectif

61

Pourcentage

22,7%

15 à 30

Effectif

28

Pourcentage

10,4%

30 et plus

Effectif

14

Pourcentage

5,2%

Total

Effectif

269

Pourcentage

100%

Source : Mokli, données de terrain, 2017

Le tableau 86 montre que les étudiants qui travaillent pour leur propre compte sont plus nombreux (25,3%) à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs ; ils sont suivis par ceux qui sont employés par un particulier (22,7%). Les étudiants qui sont

247

employés par une société sont les moins nombreux à avoir 1 à 15 crédits à obtenir aux semestres antérieurs.

En ce qui concerne le nombre de crédits qu'il leur reste à obtenir aux semestres antérieurs, les étudiants qui travaillent pour leur propre compte ou pour le compte d'un particulier ont davantage de chances d'avoir moins de crédits.

248

CHAPITRE 6 : INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS

À la suite de la collecte et de l'analyse des données, nous pouvons mieux aborder la question de la réussite des étudiants de l'Université de Lomé, en lien avec le choix d'exercer une activité économique. Les résultats de l'analyse ont le mérite de nous éclairer davantage sur un aspect de la réussite des étudiants à l'UL, surtout dans le cadre du système LMD qui a été instauré depuis pratiquement une décennie. Dans ce chapitre, il est question de mettre en lumière les déterminants de la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

6.1- Interprétation des résultats

6.1.1- L'influence des caractéristiques sociodémographiques et familiales sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique

Dans un contexte de massification, due à la démocratisation de l'enseignement supérieur, où de plus en plus d'étudiants viennent de milieux socioéconomiques défavorisés, la possession des ressources nécessaires à la poursuite des études est un défi qui s'ajoute à celui de la réussite du parcours universitaire. Il est donc important d'interroger les facteurs d'ordre sociodémographique et familial dont peuvent jouir les étudiants qui optent pour l'exercice d'une activité économique pour leur réussite. C'est ainsi que nous avons énoncé dans notre hypothèse spécifique 1 (HS1) que les étudiants qui exercent une activité économique jouissent de certaines caractéristiques sociodémographiques et familiales pour leur réussite. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons pris en compte les éléments tels que : le genre, l'âge, le type de famille, le fait que les parents vivent ou non ensemble, la fratrie, le niveau d'instruction des parents, leur profession, leur revenu, le fait que l'étudiant vive ou non avec ses parents ainsi que le fait que leurs parents soient vivants ou non. À partir de ces facteurs, nous avons formulé des énoncés opérationnels.

249

Il est important de déterminer si ces éléments ont une quelconque répercussion sur la réussite des étudiants lorsqu'ils exercent une activité économique, ce qui nous permettra de confirmer ou infirmer notre hypothèse.

S'agissant des caractéristiques sociodémographiques, le genre et l'âge ont été considérés. La prise en compte de ces indicateurs tient au fait qu'à travers la littérature des recherches sur le sujet ont tenu compte de ces indicateurs qui sont déterminants surtout pour le maintien ou non de l'étudiant dans le système. Concernant par exemple l'âge, il est révélé que les étudiants d'âge avancé ont souvent tendance à se maintenir dans l'activité qu'ils exercent, succombent parfois à la tentation d'abandonner les études au profit de l'activité exercée. De ce fait, ces étudiants éprouvent également des difficultés à réussir.

Pour ce qui est du genre, notre énoncé opérationnel est que lorsqu'ils exercent une activité économique, les étudiants réussissent mieux que les étudiantes. Les résultats que nous avons obtenus nous permettent de dire que cet énoncé est pertinent, étant donné qu'en prenant en compte les étudiants qui exercent une activité économique, ceux de sexe masculin sont en plus grande proportion à avoir obtenu les crédits des semestres précédents ou à avoir moins de crédits aux semestres précédents. Il est à noter que l'Université de Lomé a, de tout temps, accueilli plus d'étudiants que d'étudiantes. Cette réalité est intrinsèquement liée au système éducatif même du pays où les filles sont davantage représentées aux niveaux inférieurs ; au fur et à mesure qu'on évolue vers les niveaux supérieurs l'effectif des filles diminue au niveau supérieur. Les étudiants se retrouvent en plus grande proportion que les étudiantes à l'université et aussi à exercer une activité économique. Par ailleurs, on peut comprendre la meilleure réussite des étudiants par rapport aux étudiantes par le fait que les premiers manifestent davantage de capacité de conciliation des études et une activité économique que les secondes.

L'âge des étudiants est le second indicateur des variables sociodémographiques prises en compte. Nous énoncions que les étudiants d'âge avancé qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir. Les étudiants les plus concernés par

250

l'exercice d'une activité économique d'après nos résultats sont ceux âgés de 18 à 29 ans. La tranche d'âge la plus représentée est celle des 22 à 25 ans. Les résultats auxquels nous sommes parvenus, montrent en effet que les étudiants qui réussissent mieux sont ceux qui se retrouvent dans les tranches d'âge de 18 à 21 ans et de 22 à 25 ans. Les plus âgés (26 ans et plus) sont donc ceux qui réussissent moins ; il en découle que notre hypothèse opérationnelle n'est pas pertinente. Les étudiants d'âge moins avancé ont davantage la possibilité de bénéficier d'autres soutiens financiers complémentaires (parents, bourses ou aides). Cela représente pour ces étudiants un atout non négligeable qui réduit leur niveau d'engagement dans une activité économique par rapport aux étudiants d'âge plus élevé qui ont moins de chances de continuer à bénéficier du soutien financier des parents ainsi que de l'Etat. Cette réalité nous a été présentée en ces termes par un enseignant :

« Moi je connais des jeunes qui font la maçonnerie les week-ends et même j'ai un frère, il a son enfant en agronomie. Lorsque tu vois l'enfant là. C'est un frère du village. Il m'a parlé de son enfant et un jour je vois l'enfant sur un chantier à coté de ma maison. Un jour aussi il y a un monsieur qui a des champs à Tsévié, l'enfant va là-bas, les congés comme ça il cultive, on le paie, etc. Et actuellement, il me dit il a la bourse, il a réussi la première année, il est très bien. Donc il sait, l'argent là à quoi ça va servir. Aujourd'hui il a une moto, il a un ordinateur. Tout ce qu'il fait c'est pour réussir. Il ne prend pas ça comme une carrière qu'il est en train de faire, mais comme un moyen véritablement pour atteindre son objectif. Et lorsqu'on prend comme ça on va réussir. Tu vois l'enfant, il n'est pas trop âgé mais, il le fait. Tout dépend de la priorité que l'étudiant accorde aux études par rapport à l'activité. » (Entretien avec enseignant FSHS, mai 2017).

Les caractéristiques relatives à l'environnement familial de l'étudiant ont également permis d'apporter un certain éclairage à la réussite de ceux qui exercent une activité économique. Concernant le milieu social d'origine, les propos suivants sont édifiants à propos de ces étudiants issus de famille défavorisée et qui exercent une activité économique :

« Il y a des étudiants de classe sociale aisée, des étudiants de milieu défavorisé et des étudiants intermédiaires. En bon togolais dans tous les cas les étudiants des milieux défavorisés sont majoritaires, mais ils essaient quand même de se donner, de faire l'essentiel, le maximum possible pour suivre les cours et réussir. » (Entretien avec enseignant FASEG, mai 2017).

Par rapport au type de famille dont ils sont issus, notre énoncé opérationnel est que les étudiants de famille monogame qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir. Les résultats que nous avons obtenus nous permettent de dire que cet énoncé opérationnel est pertinent, puisque les étudiants appartenant à une famille

251

monogame sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir un minimum de crédits à obtenir. L'environnement qu'offre une famille monogame est moins perturbant pour un étudiant qui exerce une activité économique pour se concentrer sur ses études malgré le cumul. De plus, les parents ont moins de charges, ce qui permet à l'étudiant issu de ce type de famille de bénéficier par moment de leur soutien, même s'il n'est pas conséquent.

La tranquillité qu'offre l'environnement familial pour les études est également liée au fait que les parents vivent ensemble. Dans le cas des étudiants qui exercent une activité économique, nous avons énoncé que ces étudiants ont moins de difficultés à réussir lorsque leurs parents vivent ensemble. Cet énoncé est pertinent dans la mesure où les étudiants dont les parents vivent ensemble sont ceux qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. L'appartenance à une famille, dont les parents ne sont pas séparés constitue donc un atout pour les étudiants qui exercent une activité économique pour le bon déroulement de leurs études.

Quant à la taille de la famille, nous avons énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui sont issus d'une famille de moins de cinq (05) enfants ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est en partie pertinent, étant donné que ce sont les étudiants appartenant à une famille de 4 à 6 enfants qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Les familles de petite taille offrent un cadre de soutien aux enfants durant leurs études. Les étudiants de famille de taille moyenne bénéficient ainsi de cet atout.

Concernant le niveau d'instruction des parents, nous avons énoncé que les étudiants dont les parents sont instruits et qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est pertinent au regard des résultats que nous avons obtenus. Il est, en effet, ressorti que les étudiants qui exercent une activité économique, dont les parents ont le niveau secondaire (lycée ou collège) ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres antérieurs ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Ces étudiants peuvent en

252

effet compter sur le soutien de leurs parents dont le souhait est souvent que leurs enfants aillent plus loin dans les études qu'eux. Ils bénéficient pour cela de l'accompagnement et de l'encouragement nécessaire, même si les moyens financiers sont limités.

En ce qui concerne la profession de leurs parents, notre énoncé est que les étudiants qui exercent une activité économique dont les parents sont dans une catégorie socioprofessionnelle supérieure ont plus de chances de réussir. Cet énoncé opérationnel n'est pas pertinent, puisque ce sont les étudiants dont le père est artisan/particulier et la mère revendeuse/commerçante qui réussissent mieux. Il ne s'agit généralement pas de catégorie socioprofessionnelle supérieure, ce qui constitue pour ces étudiants une motivation pour réussir et avoir une meilleure situation socioprofessionnelle par rapport à leurs parents. Il faut également observer que les étudiants dont les parents sont dans une catégorie socioprofessionnelle élevée ne se retrouvent pas en grand nombre à exercer une activité économique.

S'agissant de la rémunération des parents, notre énoncé opérationnel est que les étudiants qui exercent une activité économique, dont les parents ont un revenu élevé ont moins de difficultés à réussir. Au regard des résultats que nous avons obtenus, cet énoncé n'est pas pertinent. Il est en effet apparu que les étudiants, dont le père a un revenu inférieur à 150.000 F CFA et ceux dont la mère a un revenu inférieur à 120.000 F CFA, sont ceux qui réussissent mieux. Il ne s'agit pas de gros revenu pouvant en effet mettre ces étudiants à l'abri des ressources nécessaires à leurs études. Les difficultés financières liées à la situation des parents constituent un élément de motivation pour ces étudiants en vue de leur réussite.

Nous nous sommes par ailleurs intéressé au fait que les étudiants vivent ou non avec leurs parents et son influence sur la réussite sur ceux qui exercent une activité économique. Nous avons pour cela énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui vivent avec leurs parents ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent, étant donné que ce sont les étudiants qui vivent seuls en location qui ont plus de

253

chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir.

Pour ce qui est du fait que leurs parents soient vivants ou non, notre énoncé était que les étudiants qui exercent une activité économique et dont aucun parent n'est décédé ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est pertinent, étant donné que les étudiants dont le père est vivant et ceux dont la mère est vivante sont ceux qui ont plus de chances de réussir. Il faut ainsi comprendre que les parents représentent un soutien important pour ces étudiants pour le bon déroulement de leur parcours.

De façon globale, notre hypothèse spécifique 1 qui stipule que les étudiants qui exercent une activité économique jouissent de l'influence favorable de certaines caractéristiques sociodémographiques et familiales pour leur réussite est confirmée, puisqu'ils sont le plus souvent d'âge moins avancé, issus de famille monogame et de taille moyenne, ayant des parents instruits (au moins le collège), qui vivent ensemble et qui ne sont pas tous les deux décédés. Toutefois, ceux dont les parents ont une profession à revenu peu élevé et ceux qui vivent seuls (non dans un cadre familial) réussissent mieux. Ces deux dernières réalités se comprennent dans la mesure où c'est le faible ou le manque de revenu de leurs parents qui conduit généralement ces étudiants à l'exercice d'une activité rémunérée. L'activité qu'ils exercent leur permet en effet de gagner les ressources nécessaires pour combler ce manque de soutien financier de la part de leurs parents. Lorsqu'ils se retrouvent seuls, ils ont entre autres, la possibilité de disposer de leur temps et de s'organiser de façon à concilier les études et leur vécu quotidien.

6.1.2- Conditions de vie et d'études des étudiants et réussite universitaire

Les étudiants étant le plus souvent amenés à exercer une activité économique parce qu'ils n'ont pas une bonne situation socioéconomique, il n'est pas exclu que les conditions de vie et d'études auxquelles ils font face, tout en travaillant, influencent leur réussite. Ils peuvent pour ainsi dire, subir l'influence positive ou négative des conditions de vie et d'études. Pour cela, nous avons émis dans l'hypothèse spécifique 2 (HS2) que les

254

étudiants qui exercent une activité économique et qui ont de bonnes conditions de vie et d'études réussissent leur parcours universitaire. Ces propos suivants d'un enseignant de la FSHS nous paraissent illustratifs :

« Ils développent à mon avis des stratégies parfois inimaginables leur permettant de tenir le bout d'abord en ville à Lomé et puis à l'université, parce que les 2 sont liés. L'existence dans une maison et la poursuite des études, c'est lié dans la mesure où, le milieu s'il est favorable, ça met l'étudiant à l'aise. Si le milieu n'est pas favorable, l'étudiant n'est pas à l'aise. » (Entretien avec enseignant FDD, mai 2017)

L'importance de l'influence des conditions de vie et d'études sur l'étudiant qui est en situation d'exercice d'une activité économique parallèlement à ses études est ainsi relevée par cet enseignant. Grâce aux résultats auxquels nous sommes parvenu, nous pouvons déterminer les éléments relatifs aux conditions de vie et d'études des étudiants qui exercent une activité économique, qui sont favorables à leur réussite.

Quand on prend en compte l'accès au soutien financier de l'Etat, notre énoncé opérationnel est que les étudiants qui perçoivent ce soutien ont moins de difficultés de réussite, malgré l'exercice d'une activité économique. Cet énoncé est en partie pertinent pour ce qui est des étudiants qui perçoivent l'allocation d'aide, puisqu'ils ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. L'apport d'un soutien financier extérieur en plus de leur revenu issu de l'activité économique exercée est donc d'un certain secours à ces étudiants. Nous pouvons mieux comprendre l'utilité de ce soutien financier de l'Etat grâce à cette déclaration d'un étudiant de semestre 5 qui a désormais, grâce à l'allocation d'aide (désignée par tranches dans ses propos), la possibilité de manger durant la journée quand il va au cours :

« Je pense que maintenant, j'arrive à manger quelque chose quand même. Parce qu'en première année, arrivé ici, d'ailleurs le matin quand je quitte, je dois trouver quelque chose ; s'il y a quelque chose qui reste, je prends ça. Arrivé ici, je finis les cours d'abord, retourné à la maison avant de manger quelque chose. Mais en deuxième année comme je commence à avoir quelque chose à partir des tranches, je trouve quelque chose à manger. Je prends ça avant de penser à la maison. » Entretien avec étudiant FDS, semestre 5, mai 2017)

Pour beaucoup d'étudiants, le financement même des études constitue un sérieux problème, ce qui fait qu'il y en a qui paient par eux-mêmes leur scolarité. Par rapport à

255

cet aspect, nous avons énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui financent eux-mêmes leurs études ont des chances de réussir leur parcours universitaire. Cet énoncé n'est pas pertinent, parce que les étudiants qui réussissent mieux quand ils exercent une activité économique, ce sont ceux dont les parents paient la scolarité. L'importance du soutien des parents apparait ainsi dans la réussite de l'étudiant même quand il exerce une activité économique. Lorsque ce soutien vient en appui aux ressources qu'ils gagnent, ces étudiants se retrouvent dans des conditions qui favorisent leur réussite.

Mais l'ampleur des difficultés auxquelles ils sont confrontés amène certains à recourir à des prêts auprès de tierces personnes pour subvenir à leurs besoins, parfois, les plus élémentaires. Cette réalité nous a amené à énoncer que les étudiants qui exercent une activité économique et qui ne recourent pas à des prêts pour subvenir à leurs besoins ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est pertinent, étant donné que nos résultats ont révélé que les étudiants qui n'ont pas recours à des prêts pour satisfaire leurs besoins ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Le recours à des prêts révèle, en effet, l'importance des difficultés financières des étudiants qui le font. Ceux qui ne le font pas ont un avantage dans le sens de leur réussite, étant donné qu'ils ont une certaine stabilité financière.

L'importance des ressources financières réside dans le fait qu'elles permettent à l'étudiant de subvenir à ses besoins se rapportant à ses études. Ainsi, notre énoncé opérationnel est que les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent à satisfaire leurs besoins liés aux études ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé en partie est pertinent, vu que lorsqu'ils arrivent à satisfaire facilement leurs besoins liés aux études, les étudiants qui exercent une activité économique parviennent mieux à obtenir les crédits des semestres antérieurs, mais ce sont ceux qui y arrivent difficilement qui ont plus de chances d'avoir moins de crédits à obtenir. Les difficultés de réussite se posent surtout aux étudiants qui exercent une activité économique et pour qui il est très difficile de

256

subvenir aux besoins liés aux études. Jusqu'à un certain niveau, les étudiants qui exercent une activité économique sont en effet capables d'affronter ces difficultés et de réussir.

Dans le contexte du LMD, les étudiants doivent se procurer les supports des différents cours. Or cela n'est pas aisé pour tous, ce qui nous a amené à énoncer que les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent facilement à s'acheter les supports de cours ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est en partie pertinent, puisque les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent facilement à acheter les polycopies ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents, mais en ce qui concerne ceux qui ont moins de crédits à obtenir, ce sont ceux qui ont des difficultés à s'acheter les polycopies qui ont plus de chances. Néanmoins, les étudiants pour qui l'acquisition des polycopies est très difficile sont ceux qui réussissent le moins. La possibilité pour les étudiants de posséder facilement les supports de cours constitue un avantage pour eux lorsqu'ils exercent une activité économique. La possession de ces supports à temps leur permet de s'imprégner régulièrement des contenus des cours.

Durant leur formation, les étudiants doivent également être en mesure de se documenter, d'acquérir de la documentation pour leur propre compte. La prise en compte de cet élément dans la réussite de l'étudiant nous a donc amené à énoncer que les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent facilement à s'acheter des livres pour leur formation ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent dans la mesure où ce sont les étudiants qui exercent une activité économique et qui n'arrivent pas à s'acheter des livres qui parviennent le mieux à obtenir les crédits des semestres précédents ou à avoir moins de crédits à obtenir. La plupart du temps, les étudiants s'appuient davantage sur les polycopies que les enseignants mettent à leur disposition. Ces polycopies constituent le fondement des cours sur la base duquel les évaluations sont faites. Le fait de s'en tenir et de lire sérieusement ces cours constitue un atout pour eux, même quand ils exercent une activité économique.

257

Le déplacement pour se rendre au campus représente pour beaucoup d'étudiants un problème au vu des distances qu'ils doivent parcourir. Nous avons pour cela énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui se déplacent facilement pour se rendre au campus ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est pertinent, étant donné que lorsqu'ils arrivent à se déplacer facilement pour se rendre au campus, les étudiants qui exercent une activité économique parviennent plus à obtenir les crédits des semestres précédents ou à avoir moins de crédits à obtenir. La possibilité de se rendre au cours ou de s'y rendre à temps constitue pour les étudiants un grand atout pour suivre ces cours dans de bonnes conditions (occuper une bonne place dans l'amphithéâtre). Ils se fatiguent moins, puisqu'ils n'ont pas à marcher sur de longues distances pour se rendre au cours ou rentrer à la maison. Lorsqu'il n'y a pas de complication sur le plan du déplacement, les étudiants qui exercent une activité économique ont moins de difficultés à réussir.

La possession d'un moyen de déplacement peut être considérée comme un atout supplémentaire pour ces étudiants, pour réduire les difficultés de transport. Ainsi avons-nous énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui disposent d'un moyen de déplacement ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent, parce que les résultats que nous avons obtenus indiquent que les étudiants qui ne disposent pas de moyen de déplacement ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. La possession d'un moyen de déplacement est un élément supplémentaire qui ne contribue pas forcément à la réussite des étudiants qui exercent une activité économique. L'important pour les étudiants qui exercent une activité économique est de pouvoir se déplacer facilement pour se rendre au campus ou rentrer à la maison.

En ce qui concerne leur alimentation, nous avons énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent à s'alimenter normalement ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est pertinent, étant donné que les étudiants qui exercent une activité économique et qui arrivent à bien s'alimenter ont plus de chances d'obtenir

258

les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Pouvoir se nourrir est vital pour tout individu, et en l'occurrence pour ce qui concerne les étudiants, la possibilité de s'alimenter normalement contribue à leur bien-être tant physique que mental, ce qui leur permet d'être dans de bonnes dispositions pour étudier. Par rapport à l'importance de l'alimentation et la prise en charge d'autres besoins par l'étudiant qui exerce une activité économique, les propos de cet enseignant nous permettent de mieux comprendre leur effet positif sur la réussite des étudiants qui exercent une activité économique : « Ils doivent faire les photocopies, payer leur loyer, trouver quotidiennement ce qu'il faut manger. Et justement pour beaucoup, le fait de subvenir à ces besoins-là, ils ont le temps également d'apprendre et de réussir. » (Entretien avec enseignant FSHS, mais 2017).

Les différents éléments pris en compte en ce qui concerne les conditions de vie et d'études des étudiants qui exercent une activité économique nous ont permis de relever leur influence sur la réussite de ces étudiants. Ils nous permettent de dire que de façon globale, les étudiants qui exercent une activité économique ont besoin de certaines conditions favorables pour pouvoir réussir les études universitaires, notamment le soutien financier de l'Etat, le paiement de leur scolarité par leurs parents, le non-recours à des prêts, la possibilité de satisfaire facilement les besoins liés aux études, la possibilité d'acheter facilement les supports de cours, de se déplacer et de s'alimenter normalement. Par contre, les aspects relatifs à l'achat des livres et la possession d'un moyen de déplacement n'ont pas une grande influence sur la réussite de ces étudiants. En clair, de façon globale, les résultats de cette recherche confirment l'hypothèse spécifique 2, selon laquelle les étudiants qui exercent une activité économique et qui ont de bonnes conditions de vie et d'études réussissent leur parcours universitaire.

259

6.1.3- L'implication des étudiants dans les activités liées aux études et leur réussite

Les études universitaires présentent leurs exigences auxquelles les étudiants doivent se soumettre pour s'assurer un bon parcours. Cette réalité justifie en partie les difficultés de réussite que rencontrent les étudiants qui arrivent en première année ou qui sont au grade licence. Malgré la relative liberté dont ils jouissent à l'université, il leur revient de s'impliquer davantage dans leurs études, parce qu'ils ont un niveau de maturité qui leur permet de s'organiser eux-mêmes par rapport à la formation suivie. C'est pour cela que nous avons énoncé dans l'hypothèse 3 (HS3) que les étudiants qui exercent une activité économique et qui s'impliquent dans leurs études réussissent leur parcours universitaire.

Pour vérifier cette hypothèse, nous nous sommes appuyé sur des énoncés opérationnels. Ainsi avons-nous formulé l'énoncé selon lequel les étudiants qui exercent une activité économique et qui étudient quotidiennement au cours de l'année ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent parce que ce sont les étudiants qui étudient souvent, mais pas au jour le jour qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Ces étudiants ont néanmoins une régularité dans la lecture des cours, contrairement à leurs camarades qui ne lisent les cours qu'à l'approche des examens. En effet, pour bien assimiler les enseignements qui leur sont donnés, il revient aux étudiants de s'appliquer en relisant régulièrement les cours. Cette activité leur permet non seulement de bien comprendre le cours, mais aussi de déceler les zones d'ombre et de les clarifier en posant des questions à l'enseignant ou en allant faire des recherches eux-mêmes. Le plus souvent pour les étudiants qui n'ont pas coutume de faire des recherches personnelles, cet exercice leur permet d'acquérir l'essentiel des connaissances pour réussir leur évaluation.

En plus des cours, l'une des exigences du LMD est que les étudiants fassent eux-mêmes des recherches en vue d'enrichir les connaissances que leur transmettent les enseignants. Pour cela, nous avons énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui font des recherches sur internet ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est

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pertinent, puisque nos résultats ont révélé que ce sont les étudiants qui font souvent des recherches ou qui les font quelques fois, qui ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Internet est, en effet, devenu un outil incontournable dans la recherche du savoir. Son accessibilité aux étudiants de l'Université de Lomé leur permet désormais de s'instruire davantage et constitue un atout pour ceux qui exercent une activité économique.

De même, dans l'optique de compléter les connaissances qu'ils reçoivent, les étudiants sont également appelés à faire des recherches dans une bibliothèque. Ainsi avons-nous énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui font des recherches dans une bibliothèque ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est en partie pertinent étant donné que ceux qui fréquentent une bibliothèque ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents, alors que ceux qui ont un minimum de crédits à obtenir sont ceux qui ne fréquentent pas une bibliothèque. En considérant que l'obtention des crédits est l'objectif à atteindre par les étudiants, la réalisation de recherches dans une bibliothèque est aussi bénéfique pour ceux qui exercent une activité économique. En effet, la recherche sur internet et dans une bibliothèque participe à la formation de l'étudiant, notamment dans le contexte du système LMD. L'étudiant est appelé à contribuer à sa propre formation à travers l'acquisition de connaissances complémentaires devant lui permettre d'approfondir les fondamentaux que lui transmet l'enseignant. C'est au vu de cette nécessité qu'à l'UL, la mise à disposition de la connexion aux étudiants est désormais effective et la bibliothèque universitaire est davantage dotée de nouveaux ouvrages et réorganisée. De même, plusieurs établissements disposent d'une bibliothèque spéciale en vue de faciliter l'accès aux ouvrages surtout ceux liés au domaine de formation spécifique de l'établissement. L'implication personnelle à travers les recherches personnelles est donc un facteur déterminant pour la réussite des étudiants qui exercent une activité économique.

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La participation des étudiants aux cours est un élément important pour leur formation. Pour ceux qui exercent une activité économique, il est nécessaire de disposer du temps à consacrer aux études et à l'activité exercée. Pour cela, nous avons énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui ont 1 à 2 jours de cours ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent, parce que ce sont les étudiants qui ont 6 jours ou 5 jours de cours qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Cette réalité tient de la nature même de l'activité exercée par les étudiants ou de l'emploi du temps des cours. Lorsqu'ils se retrouvent en situation d'exercice d'une activité économique, il arrive aux étudiants de rater des cours, mais le nombre de jours de cours hebdomadaire ne constitue pas pour eux un handicap à leur réussite.

Concernant justement leur assiduité, nous avons énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique et qui sont assidus au cours ont moins de difficultés à réussir. Les résultats que nous avons obtenus confirment partiellement cet énoncé, puisque ce sont les étudiants qui s'absentent quelques fois aux cours qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. Il s'agit en effet d'étudiants qui sont souvent présents aux cours, mais il leur arrive de temps à autre de s'absenter, ce qui n'influence pas véritablement leurs chances de réussite. Les propos de cet enseignant nous permettent de comprendre l'influence que le temps consacré à l'activité exercé a sur la participation des étudiants aux cours et sur leur réussite.

« Au début, en termes de temps consacré pour les études, c'est clair que le temps consacré aux études est réduit et qui dit temps réduit dit aussi qu'il y a les effets des fatigues de ces boulots qui font qu'ils ne se retrouvent pas toujours dans les bonnes conditions pour étudier. Il y a le fait que quelques fois ces boulots les empêchent de suivre tous les cours. Ils ratent certains cours. Ça a forcément un impact sur leur résultat scolaire. » (Entretien avec enseignant FDS, mai 2017).

L'implication de l'étudiant en situation d'exercice d'une activité économique a été prise en compte à travers la lecture régulière des cours, la réalisation de recherches personnelles ainsi que la participation aux cours en vue de relever les éléments favorables ou non à sa réussite. Globalement, l'hypothèse spécifique 3 a été partiellement confirmée, ce qui nous

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fait dire que dans une certaine mesure, les étudiants qui exercent une activité économique et qui s'impliquent dans leurs études réussissent leur parcours universitaire.

6.1.4- Les caractéristiques de l'activité exercée et la réussite universitaire

La prise en compte de l'influence des activités économiques exercées par les étudiants sur leur réussite, eu égard à leur spécificité, nous a paru nécessaire dans le cadre de la présente recherche. Nous avons ainsi énoncé dans l'hypothèse 4 (HS4) que les étudiants qui exercent une activité économique qui ne présente pas de contraintes sur leurs études réussissent leur parcours universitaire. La nature de l'activité exercée est donc déterminante comme le reconnait cet enseignant, parlant de certaines activités :

« Il y a des activités difficiles (gardiennage par exemple). Les étudiants qui le font dorment au cours. Mais il y a des activités moins pénibles qui ne sont pas à risque. Zémidjan, gardien, ça c'est dangereux pour ces étudiants. » (Entretien avec enseignant FLLA, mai 2017).

À travers ces propos, nous pouvons comprendre que le type d'activité économique exercée par l'étudiant a des répercussions sur ses études et par conséquent sur sa réussite. Il faut en effet relever que ces activités agissent à des niveaux différents sur le déroulement de leur parcours et leur participation aux activités académiques, ce qui est de nature à influencer leurs performances. Les caractéristiques des activités économiques exercées peuvent ainsi être prises en compte pour renforcer les déterminants identifiés plus haut.

Parmi les étudiants qui arrivent à l'université, il y en a qui avaient déjà l'habitude de se « débrouiller » (à travers l'exercice de petits travaux rémunérés) pour se prendre en charge, soit totalement ou partiellement durant leurs études. Dans le contexte togolais, il y a des étudiants qui commencent à exercer des activités rémunérées dès le secondaire, faute de soutien des parents (par manque de moyens ou parce qu'ils ne vivent plus). L'autre catégorie d'étudiants ce sont ceux qui doivent se prendre en charge eux-mêmes à leur entrée à l'université. Nous avons ainsi énoncé que les étudiants qui exerçaient une activité économique avant d'arriver à l'université ont moins de difficulté à réussir. Cet énoncé est pertinent, parce que les étudiants qui exerçaient une activité économique avant

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d'entrer à l'université ont davantage de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. En effet, la difficulté d'adaptation et même l'acceptation de cette réalité pour les étudiants qui avaient déjà l'habitude de cumuler études et activité économique sont moins pénibles par rapport à ceux qui doivent faire ce choix à l'université. Les premiers, grâce à leur expérience antérieure, savent comment s'organiser pour que l'activité économique perturbe le moins possible leurs études. Quant aux étudiants qui cumulent les études et une activité économique seulement à leur entrée à l'université, ils font face à une nouvelle réalité, qui n'est pas de nature à leur faciliter le déroulement de leurs études.

Nous avons également pris en compte l'existence de rapport entre la formation suivie par l'étudiant et l'activité économique en énonçant que les étudiants qui exercent une activité économique en lien avec leur formation ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé n'est pas pertinent, nos résultats ayant indiqué que l'existence de lien entre l'activité exercée et la formation suivie n'est pas un déterminant pour obtenir les crédits des semestres antérieurs ou avoir moins de crédits à obtenir. En effet, dans certains établissements, à partir d'un certain niveau l'étudiant doit effectuer des activités en lien avec sa formation, généralement sous forme de stage. Dans ce cas, il s'agit d'activité exigée au sein de l'établissement. Cette pratique est davantage répandue dans les établissements comme la FSS, l'ESTBA, l'EAM. Toutefois, il y a des étudiants qui pour soutenir leurs études exercent des activités qui sont en accord avec leur formation : par exemple un étudiant inscrit en Mathématiques qui fait des répétitions de cette matière aux élèves du secondaire. C'est ce second aspect de cette réalité qui est pris en compte. De notre point de vue, une activité économique qui est en relation avec la formation suivie par un étudiant lui permet d'apprendre ou de rester en contact avec les connaissances de son domaine de formation pendant qu'il travaille. Le fait que pour cette recherche le lien n'est pas en faveur de la réussite des étudiants peut se comprendre étant donné que ce lien n'est pas forcément intrinsèque avec la formation suivie comme cela peut l'être avec les étudiants qui font des stages exigés par leur établissement.

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L'une des questions importantes qui se pose en ce qui concerne l'exercice d'une activité économique par les étudiants, c'est le temps qu'ils y consacrent. Ainsi avons-nous estimé que les étudiants qui exercent une activité économique moins de 1 à 2 jours par semaine ont moins de difficultés à réussir. Cet énoncé est en partie pertinent, puisque ce sont les étudiants qui ont une activité occasionnelle ou qui ont moins de jours d'activité qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. En termes de nombre de jours, un étudiant qui a une activité régulière voit ses chances de réussite s'amoindrir par rapport à celui qui a 1 ou 2 jours d'activité ou une activité occasionnelle. Le cas d'un étudiant travaillant comme agent de sécurité illustre bien cette situation. Il est au travail presque toutes les nuits sans dormir et il doit aller au cours dans la journée. Rien que le nombre de jours qu'ils passent à faire ce travail ne peut pas lui permettre de se concentrer véritablement sur ses études. Toutefois, l'intensité de l'activité exercée et le temps qui lui est consacré dans la journée peuvent plutôt agir positivement. Il y a en effet des étudiants qui exercent des activités qu'ils mènent à leur rythme et pendant un nombre réduit d'heures dans la journée, comme le petit commerce fait sur le campus ou à la maison après les cours. Avoir moins de jours d'activité ou une activité non régulière est donc déterminant pour la réussite des étudiants qui ont une activité rémunérée. L'intensité de l'activité et sa nature même peuvent être prises en compte pour déterminer la réussite des étudiants.

Dans la même logique, nous avons énoncé que les étudiants qui consacrent moins de 15 heures par semaine à leur activité ont moins de difficultés à réussir. Les résultats que nous avons obtenus nous amènent à dire que cet énoncé opérationnel est pertinent, étant donné que ce sont les étudiants qui ont moins de 15 heures d'activité économique par semaine qui obtiennent plus les crédits des semestres précédents ou qui ont moins de crédits à obtenir. La nécessité pour l'étudiant de consacrer du temps à ses études également apparait donc à travers ce résultat. Il est important pour l'étudiant qui cumule travail rémunéré et études de disposer du temps nécessaire durant la semaine pour lire ses cours et participer aux différentes activités pédagogiques.

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Les activités que les étudiants exercent sont de diverses natures et ont des influences différentes sur eux, soit physiquement ou mentalement. Les perturbations que peuvent subir les études chez un étudiant dépendent dès lors du type d'influence que l'activité exercée a sur lui. De ce fait, pour nous, les étudiants qui exercent une activité économique qui n'a aucun effet sur leur bien-être, ont moins de difficultés à réussir. Conformément à nos résultats, cet énoncé opérationnel est en partie pertinent, puisque nous avons relevé que ce sont les étudiants qui ne connaissent que de la fatigue et ceux qui ne subissent pas du tout d'effet de l'activité exercée qui ont plus de chances d'obtenir les crédits des semestres précédents ou d'avoir moins de crédits à obtenir. On peut ainsi dire que les étudiants qui ne subissent aucun effet ne sont pas seulement ceux qui réussissent le mieux, mais ils ont également un bon niveau de réussite par rapport aux autres étudiants qui subissent la fatigue. La fatigue issue de l'activité qu'exercent les étudiants peut être considérée comme un moindre mal (par rapport à des problèmes de santé liés à l'activité), ce qui n'a pas d'impact substantiel sur leur réussite.

Généralement, les étudiants qui exercent une activité économique travaillent pour quelqu'un ou pour leur propre compte. Ceux qui travaillent pour un employeur (un particulier ou au sein d'une institution) sont plus importants. Un étudiant qui exerce une activité pour son propre compte et celui qui travaille pour quelqu'un n'ont pas le même investissement en termes d'énergie et de temps, et ne subissent pas le même effet sur leur réussite. C'est pour cela que nous avons énoncé que les étudiants qui exercent une activité économique pour un employeur ont moins de difficultés à réussir. Il est ressorti que ce sont les étudiants qui travaillent pour un employeur (le plus souvent un particulier) qui ont plus de chances de réussir, ce qui rend pertinent notre énoncé. Il s'agit en effet d'activités le plus souvent flexibles, voire occasionnellement exercées. En effet, avec un employeur, les moments d'exercice sont plus réglementés et la plupart des étudiants ne travaillent pas à plein temps. Avec les particuliers notamment, ils ont également la possibilité d'accommoder leur activité avec leurs études, avec l'accord de leur employeur.

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Globalement, le type d'activité économique exercée par les étudiants influence leur réussite. Les étudiants qui ont plus de chances de réussir sont : ceux qui exerçaient déjà une activité économique avant d'arriver à l'université, ceux qui ont des activités à temps partiel et qui y consacrent moins de 15 heures par semaine, une activité qui n'a pas d'effet sur leur santé et ceux qui jouissent de la flexibilité de travailler pour le compte d'un particulier. Au vu de ces éléments, nous pouvons dire que notre hypothèse spécifique 4 est confirmée dans une large mesure.

6.2- Discussion des résultats

Les résultats que nous avons obtenus à l'issue de la présente recherche ne peuvent être consolidés et acquérir une valeur scientifique qu'à travers leur confrontation avec d'autres travaux sur la question. Ces travaux ont eu comme préoccupation de relever l'influence négative de ce phénomène sur la réussite des étudiants ou sur la poursuite des études par ceux-ci. Si pour Wolff (2017) par exemple, il s'agissait de mieux comprendre pourquoi les étudiants ayant une activité rémunérée pendant leurs études réussissent relativement moins bien aux examens, pour notre part, il s'agissait de mettre en lumière les déterminants de la réussite de ces étudiants.

Notons au préalable que le travail étudiant est davantage structuré dans le contexte occidental que dans celui africain. En Europe ou en Amérique du nord par exemple, il existe une législation relative au travail étudiant et il y a des activités pour lesquelles ce sont les étudiants qui sont sollicités, que ce soit en cours d'année ou pendant les vacances. Cette réalité a donc constitué une influence au regard de la littérature exploitée et des variables retenues ; ces dernières n'étant pas forcément relatives au contexte africain et plus spécifiquement togolais.

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6.2.1- La réussite des étudiants qui exercent une activité économique à la lumière des facteurs sociodémographiques, familiaux et de leurs conditions de vie et d'études

Le choix par un étudiant d'exercer une activité économique découle généralement de facteurs contraignants. Il s'agit de situations souvent liées à la personne même de l'étudiant (âge, sexe) ou à des éléments qui lui sont externes (profession et revenu des parents, type de famille d'appartenance, fratrie, etc.). La population cible prise en compte par notre recherche s'est en grande partie retrouvée dans l'exercice d'une activité économique par nécessité de se procurer les ressources nécessaires à la poursuite des études. Les caractéristiques personnelles et familiales de ces étudiants ont ainsi été observées pour relever leur influence sur leur réussite. Nous rejoignons ainsi Bonin (2013), pour qui il est nécessaire de tenir compte des caractéristiques sociologiques des étudiants, en raison de la complexité de la relation entre la réussite scolaire et l'emploi (Bonin, 2013, p. 5). Cet auteur a ainsi pris en compte le sexe, l'âge et le capital scolaire des parents pour expliquer la réussite des étudiants qui exercent une activité rémunérée. Concernant le sexe, selon l'auteur, les femmes subissent (en termes de réussite durant les études) moins l'influence négative de l'augmentation des heures de travail que les hommes. Quant à l'âge de ces étudiants, les plus jeunes sont ceux qui réussissent mieux. Les plus âgés sont donc ceux qui ont moins de chances de réussir. Par rapport au niveau d'instruction, l'auteur a considéré les étudiants dont les parents n'ont pas un niveau universitaire. Les résultats auxquels elle est parvenue montrent que les femmes de première génération universitaire peuvent cumuler plus d'heures de travail que les hommes de la même catégorie. Par ailleurs, les hommes dont les parents ont un niveau universitaire, qui ne travaillent pas réussissent mieux. Les résultats de Bonin (2013) et ceux que nous avons obtenus ne se rejoignent pas en tout point de vue, notamment en ce qui concerne la réussite selon le genre. Nous avons en effet obtenu qu'au sein de notre population d'étude, les étudiants réussissent mieux que les étudiantes lorsqu'ils exercent une activité économique. Dans le contexte togolais, il n'est pas facile aux filles d'arriver

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au niveau universitaire. Lorsqu'elles se retrouvent en situation de manque de soutien, elles ont davantage de mal à supporter les difficultés (ce qui explique en partie les abandons de leur part tout au long du parcours scolaire) que les garçons qui sont un peu plus persévérants et dont beaucoup expérimentaient déjà cette réalité au secondaire. Cette réalité liée au contexte socioéconomique et culturel du Togo est, de notre point de vue, le fondement de la meilleure réussite des garçons par rapport aux filles en situation d'exercice d'une activité économique, que notre recherche a montrée. En ce qui concerne l'âge, nos résultats rejoignent ceux de Bonin (2013), puisque ce sont les plus jeunes qui réussissent parmi les étudiants qui exercent une activité économique. Quant au niveau d'instruction des parents, l'auteur s'est surtout intéressé au seuil (nombre d'heures de travail) à ne pas dépasser quand ceux-ci n'ont pas un niveau universitaire, alors que pour nous il s'agissait de déterminer si un niveau d'instruction élevé des parents est un atout ou non pour la réussite des étudiants qui exercent une activité économique. Bonin (2013) ne s'est pas non plus intéressée, dans son travail, à d'autres aspects liés à l'environnement familial de l'étudiant en situation d'exercice d'une activité économique. De façon générale, notre constat est que les travaux sur les activités économiques des étudiants ne prennent pas souvent en compte les aspects relatifs au milieu social d'origine des concernés, en lien avec leur réussite comme c'est le cas dans la présente recherche. Toutefois, nous pouvons relever les travaux de Beffy et al. (2009) d'après qui l'origine sociale d'un étudiant peut affecter sa propension à accepter un emploi salarié en cours d'études, et de ce fait ses chances de réussite à l'examen. Les résultats que nous avons obtenus, nous permettent par contre de dire que certains facteurs du milieu social d'origine de l'étudiant qui a un travail rémunéré agissent en faveur de sa réussite.

En effet, ceux parmi les étudiants qui ont les conditions matérielles nécessaires ont le plus souvent davantage de chances de réussir malgré qu'ils se retrouvent dans une situation qui les oblige à cumuler les études et l'activité économique. Lassarre et al. (2003) en s'intéressant à l'influence des conditions financières, des étudiants sur leur réussite ont admis que les sources de revenu des étudiants sont diverses (famille, bourse ou allocation,

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emploi étudiant). Ainsi, les étudiants qui réussissent sont ceux qui ont des dépenses plus élevées concernant leurs études, l'habillement, la santé et le téléphone. Quant à ceux qui échouent, ils ont un budget difficile et ils dépensent davantage en transport, alimentation et en logement. Bref, les étudiants qui sont en échecs sont ceux qui ont plus de difficultés financières et des dépenses plus importantes concernant leur existence de tous les jours. Aussi les étudiants qui échouent sont-ils en plus grand nombre à déclarer, entre autres, souffrir de leurs conditions de transport pour se rendre à l'université. Donc, les étudiants qui ont les ressources financières nécessaires pour satisfaire ces besoins liés aux études ont des chances réelles de réussir leur parcours universitaire. Ces résultats ne s'écartent pas substantiellement de ceux auxquels nous sommes parvenus, même si les indicateurs choisis ne sont pas exactement les mêmes que ceux de Lassarre et al. (2003). Nous pouvons convenir avec ces auteurs à partir de nos résultats que les étudiants qui se retrouvent dans de bonnes conditions financières et qui n'ont pas de problème en ce qui concerne les dépenses liées aux études ont moins de difficultés de réussite. Ainsi avons-nous obtenu, pour notre part, que les étudiants qui exercent une activité économique et qui réussissent sont ceux qui bénéficient d'un soutien financier de l'Etat, ne recourent pas à des prêts pour subvenir à leurs besoins, n'ont pas de difficulté à se déplacer, et surtout qui parviennent à satisfaire leurs besoins liés aux études. Nous n'avons pas pu comme ces auteurs estimer le montant des dépenses pour les différents besoins, cet exercice n'étant pas facile pour les étudiants ; mais il faut noter comme eux que les revenus des étudiants qui ont une activité économique contribuent pour beaucoup à leurs dépenses liées aux études et par conséquent à leur réussite. Nous pouvons appuyer ces résultats en convenant avec Lassarre et al. (2003) que la bourse ou l'allocation donnée par les parents sert au nécessaire ; cet argent gagné « à la sueur de son front » autorise le superflu et ce superflu concerne avant tout les études, l'habillement et la santé. Ces dépenses, comme les revenus des emplois, sont corrélées avec la réussite universitaire. Le gain que perçoivent les étudiants de leur activité et les dépenses dans lesquelles ils sont investis sont donc déterminants pour leur réussite. Lassarre et al. (2003) ont également eu le mérite de

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spécifier les postes de dépenses qui ont un lien favorable avec la réussite des étudiants qui obtiennent de bons résultats et ceux qui coïncident avec la situation des étudiants qui sont en échec. Pour notre part, nous avons pu relever que la contribution des parents au payement de la scolarité des étudiants qui exercent une activité économique est un atout pour leur réussite. Par ailleurs, dans le contexte de notre étude, les étudiants se contentent souvent des polycopies des cours ce qui ne rend pas l'achat de livres indispensable à leur réussite.

En prenant en compte les résultats des travaux évoqués plus haut, nous retrouvons des points de convergences avec lesdits résultats, notamment pour ce qui est du lien positif entre le jeune âge des étudiants qui exercent une activité économique et la réussite, de même que l'apport favorable des conditions financières pour la satisfaction de certains besoins sur la réussite de ces étudiants. Toutefois, en ce qui concerne le sexe, nous avons plutôt obtenu qu'en situation d'exercice d'une activité économique, les étudiants réussissent mieux que les étudiantes.

6.2.2- Les facteurs liés aux études et aux caractéristiques de l'activité exercée et la réussite des étudiants

La part des facteurs liés aux études ainsi qu'aux caractéristiques de l'activité économique exercée par les étudiants a également été prise en compte dans la présente recherche. Il nous est paru important de nous intéresser à l'implication de l'étudiant dans ses études qui est aussi un élément déterminant dans la réussite de tout étudiant, qu'il exerce ou non une activité économique. De même, les influences directes de l'activité exercée sur l'étudiant en relation avec sa réussite ne peuvent pas être négligées. Cette rubrique nous permet de porter un regard sur les résultats auxquels nous sommes parvenus en nous appuyant sur les travaux qui ont abordé la question en relevant la contribution de ces éléments sur la réussite des étudiants.

Nous avons relevé que pour les étudiants qui exercent une activité économique, se conformer à certaines exigences liées aux études a un effet bénéfique sur leur réussite. De

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ce fait, nos résultats ont montré que ceux d'entre eux qui étudient souvent (mais pas quotidiennement), qui font des recherches sur internet, qui (dans une certaine mesure) font des recherches en bibliothèque et qui sont assidus au cours ont un effet positif sur leur réussite. Dans ses travaux, Fantin (2012) a démontré que l'habitude de la lecture ou de la fréquentation de la bibliothèque apporte un bénéfice à l'étudiant, même quand il exerce une activité économique. Les résultats auxquels cet auteur est parvenu rejoignent ceux que nous avons obtenus, étant donné que les étudiants qui lisent souvent leur cours, ainsi que ceux qui font des recherches sur internet ou en bibliothèque en situation d'exercice d'activité économique réussissent mieux.

Lassarre et al. (2014) ont également évoqué l'importance du travail personnel de l'étudiant dans sa réussite. Selon eux, les étudiants qui ont plus de chances de réussir sont ceux qui font davantage de fiches de lecture. Mais au-delà de cela, c'est la mise en oeuvre de telles méthodes d'apprentissage tout au long de l'année qui favorise véritablement la réussite aux examens. Ainsi, durant une année académique, la régularité dans le travail est un facteur de réussite. Toutefois, en fin d'année, c'est également une plus grande motivation face aux examens qui favorise la réussite universitaire. L'intensité de cette énergie motivationnelle influence les pratiques d'apprentissage. La capacité de l'étudiant à faire face au stress est aussi déterminante (Lassarre et al., 2014). Ces auteurs ont mis l'accent sur un élément spécifique dans l'implication personnelle de l'étudiant dans ses études, notamment les fiches de lectures. Nous ne nous sommes pas, pour notre part, intéressé à cet aspect relevant de la participation de l'étudiant à sa formation, toutefois, les résultats de ces auteurs et les nôtres se rejoignent sur l'importance du travail personnel de l'étudiant en situation d'exercice d'activité économique. La régularité de l'étudiant dans cette implication est également à considérer.

Par rapport aux caractéristiques de l'activité économique exercée par les étudiants, un aspect est souvent ressorti : il s'agit du temps que l'étudiant qui travaille investit dans son activité. Plus l'étudiant s'investit dans l'activité qu'il exerce, moins il a de temps à

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consacrer à ses études. En ce sens, dans ses travaux, Franke (2003) a montré que plus le temps consacré à l'activité rémunérée est important (au-delà de 15, 20 voire 25 heures par semaine), plus la réussite de l'étudiant est compromise. Pour notre part, nous avons pris en compte le nombre de jours de même que le nombre d'heures de travail durant la semaine. Il s'est avéré que les étudiants qui ont une activité occasionnelle ou qui ont une activité qui leur prend 1 à 2 jours et qui y consacrent moins de 15 heures par semaine, sont ceux qui réussissent mieux. Le niveau d'investissement en termes de temps (nombre de jours) chez ces étudiants est moindre par rapport à ceux qui ont plusieurs jours et plus de 15 heures d'activité, ce qui rejoint les travaux qui ont mis l'accent sur le nombre d'heures de travail, notamment ceux de Franke (2003) qui considèrent aussi le dépassement du seuil de 15 heures de travail par semaine comme pouvant freiner la réussite de l'étudiant.

Toutefois, la seule considération du temps investi dans l'activité n'est pas suffisante : l'absence de prise en compte de l'endogénéité potentielle de la situation de cumul peut constituer un facteur de biais, du point de vue de Beffy et al. (2009). Pour ces auteurs, il faut aller au-delà des 16 heures de travail et prendre en compte le fait que les étudiants qui choisissent d'exercer une activité économique s'arment de la détermination, de la motivation nécessaire pour réussir. De ce fait, pour eux, l'élément temps n'est pas tant déterminant dans la réussite des étudiants qui exercent une activité économique. Ces dispositions personnelles sont pour ces étudiants le fondement qui favorise leur réussite par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Dans notre recherche, l'aspect motivation peut s'entrevoir à travers la persévérance de ces étudiants qui n'abandonnent pas les études, malgré que plusieurs d'entre eux se prenaient en charge depuis le secondaire grâce à l'exercice d'une activité économique, leur assiduité aux cours, la réalisation de recherches sur internet, en bibliothèque et aussi la régularité dans la lecture de leur cours.

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Par rapport au lien entre l'activité économique et la formation reçue, nos résultats rejoignent ceux de Lassarre et al. (2003) pour qui les emplois intermittents, même éloignés des études sont formateurs ; ils incitent le jeune à organiser son travail, à mieux gérer son temps et en fin de compte, il y a des répercussions positives sur le travail universitaire de ces étudiants ; même n'ayant pas de lien avec leur formation les activités économiques exercées par les étudiants n'ont pas d'influence négative sur leur réussite. Le travail étudiant entretient l'estime de soi, ce qui est favorable à la réussite de ceux qui en font le choix. Viau (2006) ou encore Galand (2004) sont également parvenus aux mêmes résultats, car pour eux, ce sont les dispositions personnelles de l'étudiant qui sont à prendre en compte dans sa réussite. Les résultats que nous avons obtenus montrent également que ce ne sont pas les étudiants dont l'activité est en lien avec la formation qui réussissent le mieux. Toutefois, ces résultats sont à limiter aux étudiants des établissements pris en compte dans le cadre de notre recherche, parce que les établissements dont la formation exige des emplois ou des stages pratiques (domaine des sciences de la santé par exemple) n'ont pas été considérés pour mettre en lien leur réalité avec la réussite de leurs études.

Pour ce qui est de l'influence de l'implication de l'étudiant dans les activités liées à ses études et des caractéristiques de l'activité économique, nous avons relevé dans la littérature des points de similitudes avec les résultats que nous avons obtenus et aussi des divergences avec d'autres travaux. Ces divergences peuvent être liées au contexte et au cadre institutionnel dans lequel s'est déroulée cette recherche. On peut, par exemple, comprendre que du point de vue de la motivation, les étudiants qui arrivent à l'Université de Lomé et qui se retrouvent obligés d'exercer une activité économique (à moins de trouver un travail qui leur apporte une rémunération importante) parfois couplée avec une situation extrêmement précaire sur le plan financier, soient déterminés à aller au bout de leurs études pour obtenir un diplôme universitaire qui leur permettrait d'entrevoir de meilleures perspectives sur le plan professionnel.

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Conclusion partielle

Les résultats obtenus à la suite de cette recherche ont permis de relever et de comprendre les déterminants qui interviennent dans la réussite de ces étudiants qui exercent une activité économique. Nous avons ainsi eu la possibilité de relever les facteurs les plus influents et ceux qui ne sont pas très pertinents dans le contexte de l'Université de Lomé.

À la lumière de ces résultats, il apparait de notre point de vue que l'exercice d'une activité économique, semble a priori ne pas laisser la possibilité aux étudiants de bien étudier. Or les études académiques requièrent un triple investissement social, financier et personnel (intellectuel et motivationnel). Pour faciliter la réussite universitaire, il est nécessaire que ces trois investissements soient réunis. À partir du moment où les institutions académiques ou les familles ont la capacité d'apporter les soutiens social et financier aux étudiants leur réussite ne pourrait requérir que le troisième investissement qui relève de facteurs personnels. Toutefois, l'étudiant est appelé à produire l'une ou l'autre forme de soutien en cas de défaillance dans l'optique de réussir. Concernant la présente recherche, la production de sources de revenu est la condition de réussite des étudiants dans un contexte de crise académique ou familiale. Dès lors, notre thèse place l'acquisition d'une source de revenu comme étant au coeur de la réussite académique à condition que l'apprenant s'engage à rentabiliser son temps et à miser sur ses aptitudes intellectuelles et sa motivation. Au-delà des courants qui placent l'origine familiale (Bourdieu et Passeron, 1964) au coeur de la réussite académique, nous énonçons pour notre part que c'est la capacité de l'étudiant lui-même à se prendre en charge qui détermine sa réussite dans un contexte de pénurie des ressources.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

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Les études universitaires constituent pour beaucoup d'étudiants un défi qui n'est pas aisé à relever, au regard des contraintes auxquelles ce niveau d'enseignement les soumet en ce qui concerne les conditions d'études et d'existence. L'université est à la fois un monde de liberté et un monde assez exigeant sur un certain nombre d'aspects, notamment celui de la discipline dans le travail. L'ouverture de l'université à tous et les nécessités d'une formation de qualité qui contraste avec un manque notoire de financement semblent être à l'origine de beaucoup de difficultés, surtout dans les universités d'Afrique noire francophone.

À l'Université de Lomé, l'entrée des étudiants a depuis toujours été soumise à la seule condition d'obtention du baccalauréat. Cette université a, au fil des années, été victime de son propre succès en ce sens que les étudiants étaient bien pris en charge par le passé. De plus, ils pouvaient rapidement trouver un emploi à la fin de leur formation, et donc avaient la possibilité de parvenir à un meilleur positionnement social. Les conditions attrayantes qu'offrait cette université ont favorisé l'arrivée massive d'étudiants issus de diverses couches socioéconomiques, encore plus, celle d'étudiants issus de familles pauvres. Les difficultés auxquelles ces derniers font face, notamment avec l'amenuisement du soutien financier de l'Etat et la quasi inexistence de celui de leurs familles contraignent beaucoup d'entre eux à opter pour des solutions pouvant leur permettre de se prendre en charge durant leurs études. C'est ainsi qu'on compte à l'université de Lomé de plus en plus d'étudiants qui exercent des activités économiques en même temps qu'ils poursuivent leurs études. Il s'agit d'une réalité qui est présente dans toute université, mais si dans d'autres contextes le désir d'indépendance est aussi fortement ressenti que la nécessité de se procurer des ressources financières souvent complémentaires, dans le contexte de l'UL la plupart des étudiants font ce choix par pure nécessité de se prendre en charge, leurs parents n'ayant pas les moyens de le faire.

Il a été démontré à travers plusieurs recherches que le cumul « activité économique et études » influence de façon générale, le bon déroulement des études, soit en termes de

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réussite, soit en termes d'échec et d'abandon. Il est également souvent ressorti que c'est à partir d'un seuil (au-delà de 15 heures, 16 heures, 20 heures voire 25 heures, selon les cas) que le travail étudiant influence négativement la réussite de ceux qui s'y adonnent. Des facteurs endogènes, relatifs entre autres à la motivation de l'étudiant ont également été évoqués. Notre intérêt s'est alors porté sur les éléments déterminant la réussite des étudiants qui exercent une activité économique alors qu'ils sont a priori destinés à ne pas réussir. C'est cette préoccupation qui a orienté les questions qui étaient à l'origine de cette recherche.

Pour pouvoir répondre aux questions que nous nous sommes posées par rapport à la réussite des étudiants qui exercent une activité économique, nous avons adopté une méthodologie qui nous a permis de collecter les données nécessaires. Cette collecte de données au-delà d'être documentaire a été faite auprès des étudiants et d'autres acteurs du monde universitaire. Tant l'aspect quantitatif que qualitatif ont été pris en compte. Nous pouvons relever néanmoins quelques manquements relatifs à notre démarche qui peuvent apporter des restrictions à la généralisation des résultats obtenus. En effet, compte tenu de la méconnaissance de l'ampleur du phénomène sur le terrain, nous n'avons pas pu constituer un échantillon représentatif de chaque catégorie d'étudiants selon qu'ils exercent ou non une activité économique (nous n'avons pas de données sur le taux d'étudiants ayant un travail rémunéré au cours de l'année). En ce qui concerne les données collectées, notamment auprès des étudiants, il faut dire que ces données sont issues de leurs déclarations. La possibilité d'erreur dans les informations qu'ils nous ont données n'est donc pas à écarter et peut constituer une faiblesse pour la présente recherche. Par ailleurs, nous n'avons pas pu fournir de données chiffrées de certains indicateurs, notamment le revenu des étudiants, du fait de la difficulté pour les étudiants eux-mêmes d'en donner une estimation réaliste.

À la suite des données que nous avons collectées, du traitement de ces données et de leur analyse, nous avons pu relever quelques éléments déterminants de la réussite des

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étudiants qui exercent une activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique. Il nous est d'abord apparu que les étudiants qui exercent une activité économique et qui réussissent ont des traits communs du point de vue des caractéristiques sociodémographiques et familiales. Ce sont au regard de nos résultats, des étudiants de sexe masculin et d'âge moins avancé. En ce qui concerne leur milieu social d'origine, ces étudiants sont de famille monogame, ont des parents qui vivent ensemble, une fratrie peu nombreuse ; ce sont des étudiants dont les parents sont instruits, mais qui n'ont pas des revenus élevés. Ces étudiants ont au moins un parent vivant, mais ne vivent pas avec leurs parents. Concernant les caractéristiques de l'activité, les étudiants qui ont un travail rémunéré et qui réussissent ont souvent l'avantage d'avoir l'habitude de cumuler un travail et les études avant d'arriver à l'université, de travailler pour le compte d'un particulier ou d'une institution, de faire moins de jours d'activité et par conséquent moins d'heures de travail (moins de 15 heures) et de ne subir aucun effet de cette activité sur le plan de la santé. En plus de ces éléments favorables à leur réussite, les étudiants qui exercent une activité économique tirent profit de la facilité de satisfaire les besoins liés aux études, notamment de la possibilité de s'alimenter normalement, de se déplacer pour se rendre au cours, de se procurer les supports de cours ; ce sont aussi des étudiants qui perçoivent un soutien financier de l'Etat (bourse ou allocation d'aide), bénéficient du soutien de leurs parents pour payer leur scolarité et n'ont pas recours à des prêts. La satisfaction de quelques exigences liées aux études est également avantageuse pour la réussite des étudiants qui exercent une activité économique. Il s'agit entre autres pour ces derniers de lire souvent les cours (même si ce n'est pas quotidiennement), de faire des recherches sur internet ainsi qu'en bibliothèque, d'avoir un à deux jours d'activité dans la semaine et d'être assidus aux cours.

Au regard des résultats auxquels la présente recherche nous a permis de parvenir, les étudiants qui exercent une activité économique et qui parviennent à réussir correspondent à un profil sur le plan sociodémographique, ils ont besoin d'avoir certaines facilités du point de vue des conditions de vie et d'études. En plus, ils doivent répondre à certaines

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exigences liées à leurs études et enfin l'activité exercée doit avoir certaines caractéristiques. La mise en place de programmes ciblant ces étudiants en vue de leur offrir des activités qui puissent leur permettre de concilier les études et ces activités, tout en obtenant les ressources nécessaires à la prise en charge des étudiants doit à cet effet être envisagée par l'université.

Au terme de cette recherche, nous pouvons dire que l'exercice d'une activité économique constitue seulement sous certaines conditions un handicap pour la réussite des étudiants qui font ce choix (le plus souvent pour faire face aux difficultés financières). Toutefois, certains de ces étudiants arrivent à réussir, et même parfois, mieux que leurs camarades qui ne cumulent pas études et activité rémunérée.

Aussi pouvons-nous affirmer que lorsque les étudiants exercent une activité économique parallèlement aux études, on pourrait penser qu'ils ne disposent plus de temps pour les études. Or la réalité des études académiques engage un triple investissement : social, financier et personnel (intellectuel et motivationnel). Le manque de l'un de ces trois éléments entrave la réussite académique. Ainsi, soit les institutions académiques (et l'Etat) ont la capacité d'apporter les soutiens social et financier aux étudiants pour que le troisième soit le seul qui requiert l'effort de l'apprenant ; soit c'est le cadre familial qui est capable d'assumer ce rôle à défaut de l'accompagnement de l'institution académique elle-même. Le défaut de l'une ou l'autre forme de soutien amène nécessairement l'étudiant à ne réussir ses études que s'il est capable de produire lui-même les ressources dont il a besoin. Nous estimons donc dans le cadre de cette recherche que la production de sources de revenu est la condition de réussite à l'UL dans un contexte de crise académique ou familiale. La thèse soutenue place l'acquisition d'une source de revenu comme étant au coeur de la réussite académique à condition que l'apprenant s'engage à rentabiliser son temps et à miser sur ses aptitudes intellectuelles et sa motivation. Contrairement à Bourdieu et Passeron (1964), qui placent l'origine familiale au coeur de la réussite académique, nous énonçons que c'est la capacité de l'étudiant lui-même à se

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prendre en charge qui est déterminante pour sa réussite dans un contexte de pénurie des ressources. L'école togolaise devrait désormais former à aller vers l'entrepreneuriat ou la professionnalisation personnelle comme vecteur non négligeable de la poursuite des ambitions académiques, notamment chez les étudiants issus de familles modestes.

Étant donné que l'exercice d'une activité économique parallèlement aux études prend une ampleur notable, il est quand même important que les étudiants qui se retrouvent dans des cas extrêmes de difficulté bénéficient d'une certaine assistance en vue de leur permettre d'avoir des conditions de vie et d'études satisfaisantes. Autant l'Etat, l'institution universitaire que les familles des étudiants doivent prendre des dispositions en vue d'améliorer les conditions des plus nécessiteux.

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Liste des tableaux et graphiques

Tableau 1 : Répartition des étudiants de l'Université du Bénin en 1971-1972 22

Tableau 2 : Tarifs des repas servis au restaurant universitaire avant les années 2000 25

Tableau 3 : Effectif des étudiants togolais de l'UB boursiers de 1995-1996 à 2002-2003 33

Tableau 4 : Évolution des loyers dans les cités universitaires 36

Tableau 5 : Répartition des étudiants selon leur appréciation de leurs conditions de vie 41

Tableau 6 : Répartition des étudiants selon la profession du père 46

Tableau 7 : Répartition des étudiants selon que les ressources financières leur permettent

de satisfaire leurs besoins 47

Tableau 8 : Répartition des étudiants selon le type de famille d'appartenance 48

Tableau 9 : Effectif des étudiants recrutés par le PIEN-UL de 2003-2004 à 2011-2012 50

Tableau 10 : Répartition des enquêtés selon l'établissement et l'exercice d'une activité

économique 60

Tableau 11 : Taux de réussite à l'Université de Lomé de 2000-2001 à 2007-2008 62

Tableau 12 : Récapitulatif des variables et indicateurs 109

Tableau 13 : Récapitulatif des domaines de formation à l'Université de Lomé 119

Tableau 14 : Répartition des étudiants selon le domaine de formation et l'exercice d'une

activité économique 123

Tableau 15 : Répartition des établissements et des parcours ciblés par domaine de

formation 124

Tableau 16 : Répartition de la population cible par faculté en 2016-2017 125

Tableau 17 : Influence du genre des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres

précédents 141

Tableau 18 : Influence du genre des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs 142

Tableau 19 : Influence de l'âge des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres

précédents 143

293

Tableau 20 : Influence de l'âge des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs 145

Tableau 21 : Influence du type de famille des enquêtés sur l'obtention des crédits des

semestres précédents 147

Tableau 22 : Influence du type de famille des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir

aux semestres antérieurs 148

Tableau 23 : Influence du fait que les parents des enquêtés vivent ensemble sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 149

Tableau 24 : Influence du fait que les parents des enquêtés vivent ensemble sur le nombre

de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 150

Tableau 25 : Influence de la fratrie des enquêtés sur l'obtention des crédits des semestres

précédents 152

Tableau 26 : Influence de la fratrie des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs 154

Tableau 27 : Influence du niveau d'instruction du père des enquêtés sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 156

Tableau 28 : Influence du niveau d'instruction du père des enquêtés sur le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 157

Tableau 29 : Influence du niveau d'instruction de la mère des enquêtés sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 159

Tableau 30 : Influence du niveau d'instruction de la mère des enquêtés sur le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 161

Tableau 31 : Influence de la profession du père des enquêtés sur l'obtention des crédits

des semestres précédents 163

Tableau 32 : Influence de la profession du père des enquêtés sur le nombre de crédits à

obtenir aux semestres antérieurs 165

Tableau 33 : Influence de la profession de la mère des enquêtés sur l'obtention des crédits

des semestres précédents 167

Tableau 34 : Influence de la profession de la mère des enquêtés sur le nombre de crédits à

obtenir aux semestres antérieurs 169

294

Tableau 35 : Influence du revenu du père des enquêtés sur l'obtention des crédits des

semestres précédents 172

Tableau 36 : Influence du revenu du père des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir

aux semestres antérieurs 173

Tableau 37 : Influence du revenu de la mère des enquêtés sur l'obtention des crédits des

semestres précédents 175

Tableau 38 : Influence du revenu de la mère des enquêtés sur le nombre de crédits à

obtenir aux semestres antérieurs 177

Tableau 39 : Influence de la personne chez qui vivent les enquêtés sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 179

Tableau 40 : Influence de la personne chez qui vivent les enquêtés sur le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 180

Tableau 41 : Influence du fait que le père des enquêtés est vivant sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 181

Tableau 42 : Influence du fait que le père des enquêtés est vivant sur le nombre de crédits

à obtenir aux semestres antérieurs 182

Tableau 43 : Influence du fait que la mère des enquêtés est vivant sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 184

Tableau 44 : Influence du fait que la mère des enquêtés est vivant sur le nombre de crédits

à obtenir aux semestres antérieurs 185

Tableau 45 : Influence de l'accès des enquêtés à la bourse ou à l'aide sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 187

Tableau 46 : Influence de l'accès des enquêtés à la bourse ou à l'aide sur le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 188

Tableau 47 : Influence de la source de financement de la scolarité des enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 190

Tableau 48 : Influence de la source de financement de la scolarité des enquêtés sur le

nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 192

Tableau 49 : Influence du recours à des prêts par les enquêtés sur l'obtention des crédits

des semestres précédents 194

295

Tableau 50 : Influence du recours à des prêts par les enquêtés sur le nombre de crédits à

obtenir aux semestres antérieurs 195

Tableau 51 : Influence de la satisfaction des besoins liés aux études par les enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 196

Tableau 52 : Influence de la satisfaction des besoins liés aux études par les enquêtés sur le

nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 197

Tableau 53 : Influence de l'achat des polycopies par les enquêtés sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 199

Tableau 54 : Influence de l'achat des polycopies par les enquêtés sur le nombre de crédits

à obtenir aux semestres antérieurs 201

Tableau 55 : Influence de l'achat de livres par les enquêtés sur l'obtention des crédits des

semestres précédents 202

Tableau 56 : Influence de l'achat de livres par les enquêtés sur le nombre de crédits à

obtenir aux semestres antérieurs 204

Tableau 57 : Influence du niveau de difficulté du transport des enquêtés sur l'obtention

des crédits des semestres précédents 205

Tableau 58 : Influence du niveau de difficulté du transport des enquêtés sur le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 207

Tableau 59 : Influence de la possession d'un moyen de déplacement par les enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 208

Tableau 60 : Influence de la possession d'un moyen de déplacement par les enquêtés sur

le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 209

Tableau 61 : Influence du niveau de difficulté d'alimentation des enquêtés sur l'obtention

des crédits des semestres précédents 211

Tableau 62 : Influence du niveau de difficulté d'alimentation des enquêtés le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 212

Tableau 63 : Influence de la fréquence de lecture des cours par les enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 215

Tableau 64 : Influence de la fréquence de lecture des cours par les enquêtés sur le nombre

de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 216

296

Tableau 65 : Influence de la fréquence de recherches sur internet par les enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 218

Tableau 66 : Influence de la fréquence de recherches sur internet par les enquêtés sur le

nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 220

Tableau 67 : Influence de la fréquentation d'une bibliothèque par les enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 222

Tableau 68 : Influence de la fréquentation d'une bibliothèque par les enquêtés sur le

nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 223

Tableau 69 : Influence du nombre de jour de cours des enquêtés sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 224

Tableau 70 : Influence du nombre de jour de cours des enquêtés sur le nombre de crédits à

obtenir aux semestres antérieurs 226

Tableau 71 : Influence de l'assiduité des enquêtés sur l'obtention des crédits des

semestres précédents 228

Tableau 72 : Influence de l'assiduité des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs 229

Tableau 73 : Influence de l'exercice d'une activité économique sur l'obtention des crédits

des semestres précédents 231

Tableau 74 : Influence de l'exercice d'une activité économique sur le nombre de crédits à

obtenir aux semestres antérieurs 232

Tableau 75 : Influence du début de l'exercice d'une activité économique sur l'obtention

des crédits des semestres précédents 233

Tableau 76 : Influence du début de l'exercice d'une activité économique sur le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 234

Tableau 77 : Influence du fait que l'activité est en lien avec la formation des enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 235

Tableau 78 : Influence du fait que l'activité est en lien avec la formation des enquêtés sur

le nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 236

Tableau 79 : Influence du nombre de jours d'exercice de l'activité par les enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 237

Tableau 80 : Influence du nombre de jours d'exercice de l'activité par les enquêtés sur le

nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 238

Tableau 81 : Influence du nombre d'heures d'exercice de l'activité par les enquêtés sur

l'obtention des crédits des semestres précédents 240

Tableau 82 : Influence du nombre d'heures d'exercice de l'activité par les enquêtés sur le

nombre de crédits à obtenir aux semestres antérieurs 241

Tableau 83 : Influence des effets de l'activité subits par les enquêtés sur l'obtention des

crédits des semestres précédents 242

Tableau 84 : Influence des effets de l'activité subits par les enquêtés sur le nombre de

crédits à obtenir aux semestres antérieurs 244

Tableau 85 : Influence de l'employeur des enquêtés sur l'obtention des crédits des

semestres précédents 245

Tableau 86 : Influence de l'employeur des enquêtés sur le nombre de crédits à obtenir aux

semestres antérieurs 246

297

Diagramme 1 : Incidence de la pauvreté par région, 2006 et 2011 (données en %) 45

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaires

Questionnaire d'enquête exploratoire auprès des étudiants

Sexe : / Age : / Domaine d'études :

Etablissement : Niveau/Semestres : / Nombre d'années à l'UL :

Profession du père : / Profession de la mère :

Type de famille : Monogame / Polygame / Nombre de frères et soeurs :

Lieu d'obtention du BAC ? : / Quartier de résidence :

Au cours de l'année, vivez-vous chez vos parents ou seul (location/cité) ? :
Combien avez-vous par mois pour vos besoins ? :

Vos parents vous donnent/envoient-ils : de l'argent ? / des vivres ? / les deux ?

Qui vous soutient financièrement ? : Parents : / Frère/Soeur : / Oncle/Tante : /

Autres :

Bénéficiez-vous de : la bourse ? / l'aide ? . / Aucun ?

L'argent que vous recevez vous permet-il de subvenir à vos besoins ? : Difficilement...../Passablement..../Facilement.....

Est-ce que vous faites un job/boulot durant l'année académique pour subvenir à vos besoins ?

Oui ..... Non

Si oui précisez ce que vous faites : Pourquoi faites-vous un job parallèlement à vos études ?

Si non, pourquoi ne faites-vous aucun job ? : Pas de temps à cause des études : / Je n'ai pas

trouvé de job : / J'ai de l'argent pour subvenir à mes besoins : / Autres réponses
(Préciser) :

Parlez-nous de vos conditions de vie ?

Par quel moyen venez-vous au campus ? A pied.... / Avec taxi-moto...... / En taxi..... / Taxi et

pieds / Avec mon vélo / Avec ma moto

Comment qualifierez-vous vos conditions de vie ? :

Bonnes : ..... / Acceptables : ..... / Pénibles : ..... / Très Pénibles : ......

300

Questionnaire d'enquête aux étudiants

1. Identification de l'étudiant

No

Libellé de la question

Propositions de réponse

Passer à

Q102

Votre âge

 
 

Q101

Votre sexe

Féminin 1

 
 
 

Masculin 2

 

Q103

Dans quelle faculté êtes-vous inscrit

FASEG .1

 
 

cette année ?

FDD ..2

 
 
 

FDS ..3

 
 
 

FLLA 4

 
 
 

FSHS 5

 

Q104

Quel est votre domaine d'études ?

LLA .....1

 
 
 

SEF 2

 
 
 

SHS 3

 
 
 

SJPA 4

 
 
 

ST ..5

 

Q105

Quel est votre parcours de formation ?

 
 

Q106

Dans quel quartier résidez-vous à

 
 
 

Lomé ?

 
 

301

2. Situation socioéconomique des étudiants

No

Libellé de la question

Propositions de réponse

Passer à

Q201

Quel est le niveau d'instruction de votre mère ?

Non instruite 1

Primaire 2

Collège ....3

Lycée 4

Université ........5

 

Q202

Quel est le niveau d'instruction de votre père ?

Non instruit 1

Primaire 2

Collège .3

Lycée 4

Université 5

 

Q203

Votre père est-il vivant ?

Oui 1

Non 0

 

Q204

Quelle est (ou était s'il est décédé) la profession de votre père

 
 

Q205

Combien votre père gagne-t-il ?

 
 

Q206

Votre mère est-elle vivante ?

Oui 1

Non 0

 

Q207

Quelle est (ou était si elle est décédé) la profession de votre mère

 
 

Q208

Combien votre mère gagne-t-elle ?

 
 

Q209

A quel type de famille appartenez- vous ?

Monogame 1

Polygame 2

Q211

Q210

Si vous êtes né dans une famille polygame, combien de femmes votre père a-t-il ?

2 femmes ` 1

3 femmes ..2

Plus de 3 femmes 3

 

Q211

Combien d'enfants votre famille compte-t-elle ?

 
 

Q212

Avec qui vivez-vous à Lomé ?

Avec mes parents .1

Chez un membre de la

famille/tuteur 2

Seul en location 3

 

Q213

Qui paie votre scolarité depuis que vous êtes à l'université ?

Les parents 1

Un membre de la famille 2

Moi-même 3

 

Q214

Vos parents vous donnent-ils de l'argent pour subvenir à vos besoins ?

Oui 1

Non ..0

Q217

302

Q215

 

A quelle fréquence ?

Par semaine ..1

Par mois 2

Par trimestre 3

Par Semestre .4

Une fois l'an .5

Indéterminé, mais très

rarement ...6

 

Q216

Combien recevez-vous mensuellement de vos parents ?

Moins de 5000F ...1

5000-10000F 2

 
 
 

10000-15000F ..3

 
 
 

15000-20000F ..4

 
 
 

20000-25000F ..5

 
 
 

25000-30000 6

 
 
 

30000F et plus ..7

 

Q217

Recevez-vous de l'argent d'autres

Oui 1

 
 

personnes de la famille ?

Non 0

Q219

Q218

Combien recevez-vous d'eux ?

 
 

Q219

De combien disposez-vous mensuellement pour satisfaire vos besoins ?

 
 

Q220

Etes-vous boursier ?

Oui 1

 
 
 

Non 0

 

Q221

Si non, bénéficiez-vous de l'allocation

Oui 1

 
 

d'aide ?

Non ..0

 

Q222

Avez-vous recours à des prêts (chez des amis ou des proches) pour subvenir à vos besoins ?

Oui 1

Non ...0

 

303

3. Conditions de vie et d'études des étudiants

No

Libellé de la question

Propositions de réponse

Passer à

Q301

Arrivez-vous à vous alimenter :

Facilement .1

Difficilement 2

Très difficilement 3

 

Q302

Est-ce que vous mangez lorsque vous venez au campus ?

Pas du tout 1

Rarement .....2

Quelques fois 3

Souvent .4

Toujours 5

 

Q303

Si vous ne mangez pas souvent au campus, pourquoi ?

Manque de moyens 1

Manque de temps .2

Choix personnel 3

Autres (préciser) ..4

 

Q304

Où mangez-vous au campus ?

Restaurant universitaire 1

Espace restauration 2

Marché Gayibor 3

 

Q305

Arrivez-vous à vous déplacer :

Facilement .1

Difficilement 2

Très difficilement 3

 

Q306

Disposez-vous d'un moyen de

déplacement personnel pour vous rendre au campus ?

Oui ...1

Non ..0

 

Q307

Par quel moyen vous rendez-vous au campus ?

A pied 1

Avec mon vélo .2

Avec ma moto ..3

Bus

universitaire/SOTRAL.4

Taxi .5

Taxi-moto 6

Pieds et Bus/Taxi/Taxi-

moto ....7

 

Q308

S'il vous arrive souvent de vous rendre au campus ou de rentrer à pied, pourquoi ?

Manque d'argent ..1

Maison proche ..2

 

Q309

Arrivez-vous à vous acheter des habits ?

Facilement 1

Difficilement 2

Très difficilement 3

 

304

Q310

 

Vos moyens vous permettent-ils de participer à des activités de loisirs ?

Souvent 1

Quelques fois 2

Rarement .3

Pas du tout 4

 

Q311

Arrivez-vous à avoir de l'argent pour satisfaire vos besoins liés à vos études

Facilement .1

Difficilement 2

 
 

(photocopies, achats de livres, inscription dans les bibliothèques, etc.) ?

Très difficilement 3

 

Q312

Les moyens dont vous disposez vous

Facilement 1

 
 

permettent-ils de vous acheter les

Difficilement 2

 
 

polycopes ?

Très difficilement.......3

 

Q313

Les moyens dont vous disposez vous

Oui ..1

 
 

permettent-ils de vous acheter des livres ?

Non ..0

 

Q314

Combien de livres avez-vous acheté depuis que vous êtes étudiant ?

 
 

Q315

Les moyens dont vous disposez vous

Oui .1

 
 

permettent-ils de vous inscrire dans une bibliothèque de la ville ?

Non .0

 

Q316

Est-ce que vos moyens vous permettent-

Toujours .1

 
 

ils de payer des heures de recherche sur

Souvent .2

 
 

internet ?

Quelques fois 3

 
 
 

Rarement 4

 
 
 

Pas du tout .5

 

Q317

Que dites-vous de vos conditions de

Très bonne 1

 
 

vie en tant qu'étudiant ?

Bonne 2

 
 
 

Acceptables 3

 
 
 

Mauvaises 4

 
 
 

Très mauvaises .5

 

Q318

Que dites-vous de vos conditions

Très bonne 1

 
 

d'études en tant qu'étudiant ?

Bonne .........2

 
 
 

Acceptables 3

 
 
 

Mauvaises .4

 
 
 

Très mauvaises .5

 

305

4. Exercice d'une activité économique

No

Libellé de la question

Propositions de réponse

Passer à

Q401

Est-ce que vous exercez une activité économique parallèlement à vos études ?

Oui 1

Non ...0

 

Q402

Depuis quand exercez-vous une activité économique ?

Avant d'arriver à

l'université 1
Dès mon entrée à

l'université 2

Cette année 3

 

Q402

Si non, pourquoi ?

Je n'en ai pas trouvé 1

Je n'ai pas le temps pour

ça ..2

J'ai déjà les moyens 3

Refus de mes parents 4

Ce n'est pas compatibles

avec mes études 5

Autres (préciser) 6

 

Q403

Quelle est (sont) cette (ces) activité(s) économique(s)

 
 

Q404

Pendant combien de jours exercez-vous cette activité dans la semaine ?

1 jour 1

2 jours 2

3 jours 3

4jours 4

5jours et plus 5

 

Q405

A quel moment de la journée exercez- vous cette activité ?

Le matin ..1

L'après-midi 2

La nuit ..3

Toute la journée 4

Alternativement le matin

ou l'après-midi 5

Autres (à préciser) 6

 

Q407

Combien d'heures consacrez-vous à votre activité à chaque fois que vous l'exercez ?

 
 

Q408

Combien cette activité vous permet-elle de gagner ?

 
 

306

Q409

 

Quels sont les effets de cette activité sur vous ?

Aucun 1

Fatigue 2

Maladies fréquentes 3

Stress 4

Autres 5

 

Q410

Quels effets cette activité a sur votre participation au cours ?

Aucun 1

Retard au cours 2

Non assiduité aux cours3 Non compréhension des

cours 4
Manque de concentration

sur les études 5

Autres (à préciser) 6

 

Q406

Vous arrive-t-il de rater des cours ?

Toujours 1

Souvent 2

Quelques fois 3

Rarement .4

Pas du tout 5

 

Q411

Qui est votre employeur ?

Moi-même...1

Une société 2

Un particulier 4

 

Q412

Avez-vous le temps de lire quotidiennement les cours ?

Toujours.....1

Souvent 2

Quelques fois .3

Rarement 4

Pas du tout 5

 

Q413

Au cours de l'année est-ce que vous étudiez sérieusement :

Au jour le jour 1

A l'approche des

examens 2

 

Q414

Si vous étudiez au jour le jour, combien d'heures d'études avez-vous par jour ?

 
 
 

Vous arrive-t-il de faire des recherches personnelles ?

Pas du tout 1

Rarement 2

Quelques fois 3

Souvent 4

Toujours 5

 

Q415

Votre situation vous donne-t-elle envie de :

Poursuivre les études 1

Abandonner les études 2

 

307

5. Carrière universitaires et investissement des étudiants dans les études

No

Libellé de la question

Propositions de réponse

Passer à

Q501

Combien d'années faites-vous à l'UL ?

2 ans 1

3 ans 2

4 ans 3

Plus de 4 ans 4

 

Q502

Avez-vous fréquenté à l'UL un autre établissement avant celui que vous fréquentez actuellement ?

Oui ..1

Non ..0

 

Q503

Si oui, lequel ?

 
 

Q504

Combien d'années avez-vous fait dans cet établissement ?

1 an .1

2 ans 2

Plus de 2 ans .3

 

Q505

Pourquoi avez-vous quitté cet établissement ?

Echecs .1

Manque d'intérêt .2

Mauvaise orientation...3

Autres (préciser) 4

 

Q506

A quel semestre êtes-vous inscrit actuellement ?

3 / 4 1

5 / 6 2

 

Q507

Avez-vous capitalisé tous les crédits des semestres précédents ?

Oui 1

Non ...0

 

Q508

Si non, quels sont les semestres où vous avez des crédits à capitaliser ?

 
 

Q509

Combien de crédits vous reste-t-il à capitaliser aux semestres antérieurs ?

 
 

Q510

Par rapport à vos conditions de vie et d'études vous arrive-t-il de vouloir abandonner l'université ?

Oui 1

Non ..0

 

Q511

Si vous ne bénéficiiez pas du soutien de vos parents/famille, auriez-vous poursuivi les études ?

Oui 1

Non ...0

 

Q512

Qu'est-ce qui vous motive à poursuivre les études ?

 
 

308

Annexe 2 : Guides d'entretien

Guide d'entretien à l'endroit des enseignants

1. Votre appréciation des conditions d'études et de vie des étudiants de l'UL

2. Telles que présentées, dites-nous, ce qui justifie ces conditions

3. Dites-nous ce que vous pensez des étudiants qui travaillent pour prendre en charge leurs études

4. En termes d'investissement dans les études et de réussite, dites-nous les difficultés auxquelles ces étudiants font face

5. Parlez-nous des étudiants qui réussissent bien à l'UL (tant ceux qui exercent une activité économique que ceux qui n'exercent pas d'activité économique)

309

Guide d'entretien avec les étudiants

1. Parlez-nous de votre milieu social d'origine

2. Vos conditions de vie en tant qu'étudiant

3. Dites-nous ce qui vous a poussé à choisir d'exercer une activité économique parallèlement aux études

4. Parlez-nous de cette activité que vous exercez

5. Dites-nous comment vous arrivez à concilier les études et l'activité que vous exercez

6. Dites-nous ce qui vous pousse à continuer les études malgré vos conditions difficiles

310

Table des matières

Dédicace 3

Remerciements 4

Sigles et acronymes 6

INTRODUCTION GÉNÉRALE 10

PREMIÈRE PARTIE : PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE LA

RECHERCHE 17

CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION 19

1.1- De l'Université du Bénin (1970) à l'Université de Lomé (2001) : aperçu

historique et conditions de vie et d'études des étudiants 19

1.1.1- Genèse de l'Université du Bénin 20

1.1.2- Aperçu des conditions de vie et d'études des étudiants de l'Université du

Bénin dans les années 1970 et 1980 23

1.2- Les étudiants face aux conditions de vie et d'études difficiles à l'Université du

Bénin puis à l'Université de Lomé depuis les années 1990 28
1.2.1- Les difficultés de financement de l'Université de Lomé et ses répercussions

sur les conditions de vie des étudiants 29

a- Les causes de la baisse du financement de l'UL 29

b- Les implications de la baisse du financement de l'UL par l'Etat 32
1.2.2- L'influence du contexte socioéconomique sur la précarisation de la situation

des étudiants 44
1.2.3- Les mesures institutionnelles mises en place pour assister les étudiants

nécessiteux 48

1.3- Les stratégies des étudiants pour faire face à leurs conditions de vie difficiles 53

1.3.1- Les mouvements revendicatifs pour l'amélioration des conditions de vie des

étudiants 53
1.3.2- Le choix des activités économiques pour améliorer la situation

financière 56

1.3.3- La question de la réussite des étudiants à l'Université de Lomé 61

1.4- Enoncé du problème 65

1.5- Justification du choix du sujet 66

1.5.1- Motivation et intérêt pour le sujet 66

1.5.2- Pertinence scientifique du sujet 67

1.5.3- Pertinence sociale du sujet 68

1.6- Objectifs de recherche 69

311

1.6.1- Objectifs de connaissance théorique 69

a- Objectif général 69

b- Objectifs spécifiques 69

1.6.2- Objectifs d'application pratique 70

a- Objectif général 70

b- Objectifs spécifiques 70

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES THÉORIQUE ET

CONCEPTUEL 71

2.1- Définition de concepts 71

2.1.1- Activité économique 71

2.1.2- Réussite universitaire 74

2.1.3- Catégorie socioprofessionnelle (CSP) 77

2.2- Revue de littérature 79

2.2.1- Les déterminants de la réussite liés à l'appartenance socioéconomique et aux

conditions matérielles 80

2.2.2- Ampleur et motivations liées à l'exercice d'une activité économique 85

2.2.3- Les formes et les types d'activités auxquelles les étudiants s'adonnent 89

2.2.4- Le temps consacré à l'exercice d'une activité économique 92

2.2.5- L'influence du travail étudiant 95

2.3- Cadre de référence théorique 100

2.4- Questions de recherche 103

2.4.1- Question générale 103

2.4.2- Questions spécifiques (QS) 103

2.5- Hypothèses de recherche 104

2.5.1- Hypothèse générale 104

2.5.2- Hypothèses spécifiques (HS) 104

2.6- Variables et indicateurs 105

2.6.1- Les variables 105

a- Variables indépendantes (VI) 105

b- Variable dépendante (VD) : la réussite 106

2.6.2- Indicateurs 107

a- Indicateurs des variables indépendantes 107

b- Indicateurs de la variable dépendante : la réussite des étudiants du grade
licence (ayant déjà fait au moins 2 semestres) qui exercent une activité économique 108

2.7- Enoncés opérationnels 110

2.7.1- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 1 110

312

2.7.2- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 2 111

2.7.3- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 3 111

2.7.4- Enoncés opérationnels de l'hypothèse spécifique 4 112

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 113

3.1- Cadre physique et institutionnel de la recherche et population cible 113

3.1.1- Présentation de l'Université de Lomé 114

a- Le cadre physique de l'Université de Lomé 114

b- L'organisation administrative et pédagogique de l'UL 116

c- Les établissements et la formation en licence à l'UL 117

3.2- La population 121

3.2.1- Composition de la population 121

3.2.2- L'échantillonnage 126

3.3- Collecte des données 128

3.3.1- Démarche utilisée 128

3.3.2- Instruments et déroulement de la collecte des données 129

a- Enquête exploratoire 129

b- L'enquête 131

3.4- Exploitation des données collectées 133

3.4.1- Traitement des données 133

3.4.2- Analyse des données 134

3.4.3- Plan d'analyse des données 134

3.5- Difficultés 135

DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS DE LA RECHERCHE 138

CHAPITRE 4 : INFLUENCE DES CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES, FAMILIALES ET DES CONDITIONS DE VIE ET

D'ÉTUDES 140

4.1- Les caractéristiques sociodémographiques et familiales et la réussite comparée

des étudiants qui exercent ou non une activité économique 140

4.2- Les conditions de vie et d'études et la réussite des étudiants qui exercent une

activité économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique 186

CHAPITRE 5 : INFLUENCE DES EXIGENCES LIÉES AUX ÉTUDES ET À L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EXERCÉE SUR LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS . 214

5.1- Les exigences liées aux études et la réussite des étudiants qui exercent une activité

économique par rapport à ceux qui n'exercent pas d'activité économique 214

313

5.2- Les caractéristiques de l'activité économique exercée et la réussite des étudiants 230

CHAPITRE 6 : INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS 248

6.1- Interprétation des résultats 248

6.1.1- L'influence des caractéristiques sociodémographiques et familiales sur la

réussite des étudiants qui exercent une activité économique 248

6.1.2- Conditions de vie et d'études des étudiants et réussite universitaire 253

6.1.3- L'implication des étudiants dans les activités liées aux études et leur réussite 259

6.1.4- Les caractéristiques de l'activité exercée et la réussite universitaire 262

6.2- Discussion des résultats 266

6.2.1- La réussite des étudiants qui exercent une activité économique à la lumière des facteurs sociodémographiques, familiaux et de leurs conditions de vie et d'études 267

6.2.2- Les facteurs liés aux études et aux caractéristiques de l'activité exercée et la

réussite des étudiants 270

CONCLUSION GÉNÉRALE 275

Bibliographie 281

Liste des tableaux et graphiques 292

ANNEXES 298






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite